Des élèves officiers de la 28ème Promotion de l’AcaMil impayés
Les instructeurs belges en danger ?
Par Jean-Jacques Wondo Omanyundu
A la suite de notre enquête sur la situation des jeunes officiers formés à l’Académie militaire (AcaMil) de Kananga, plusieurs sources internationales et militaires congolaises concordantes et recoupées par DESC nous ont fait état d’une situation très tendue concernant le détachement militaire belge à l’Académie militaire de Kananga.
Menacés, des instructeurs belges se promènent armés à l’Académie de Kananga 
DESC pensait que seuls les jeunes officiers de la 26ème Promotion de l’Académie Militaire (AcaMil) de Kananga, promotion rentrée le 19 octobre 2011) étaient confrontés à l’abandon de leurs autorités militaires et administratives. Hélas, l’on apprend avec stupéfaction que leurs jeunes frères d’armes de la 28ème Promotion étaient dans une situation encore plus déplorable du fait de l’irresponsabilité de leurs autorités.
D’après toutes nos sources, hormis le ministère de la Défense qui use de la langue de bois, les élèves-officiers de la 28ème promotion qui ont fait leur rentrée académique en septembre 2013 n’ont toujours pas été payés, malgré qu’ils étaient recensés selon les nouvelles procédures d’identification menées par l’EUSEC. Cette situation perdure depuis plus d’une année. Ils ont essayé de poser en vain leur problème en juillet dernier lorsqu’une partie de leurs collègues est venue prendre part au défilé du 30 juin 2014 à Kinshasa. Leur requête tant à l’état-major général des FARDC qu’au ministère de la Défense nationale est restée sans suite. En même temps, selon une source de l’état-major général de l’armée, « le nouveau commandant de l’Académie militaire désigné, le Général Tabu, harcèle son staff pour qu’on lui trouve une voiture et une villa avant de se déplacer à Kananga. »
C’est ainsi que plusieurs sources nous feront état d’une vive tension qui règne au sein de l’Académie militaire. En cause, une lettre « anonyme » adressée au Lieutenant-colonel Esser, Commandant du détachement d’appui belge à l’AcaMil, qui menace de représailles tous les coopérants belges s’ils n’étaient pas payés. La lettre reproche le laxisme du Conseiller militaire belge qui « ne fait rien pour le suivi de leur dossier.« Depuis lors, les militaires belges sont armés à Kananga.
Concernant le cas du détournement des bourses chinoises destinées aux officiers de la 26ème promotion, une source de l’état-major de la force terrestre nous précise que « ce dossier est plus compliqué, car géré en dehors du système administratif de gestion des ressources humaines par le Général Célestin Mbala Musense, un autre bras droit du chef de l’Etat et ancien chef d’état-major particulier de ce dernier«
Un incident diplomatique larvé et étouffé ?
C’est que nous renseigne une autre source du Groupement des Ecoles militaires qui a requis l’anonymat. « M. Wondo, la tension était forte à Kananga. Cette situation a provoqué un mini incident diplomatique contre la représentation belge à Kananga ».
Cette situation est une première qui nécessite que des mesures urgentes soient prises au niveau des autorités congolaises pour régulariser la situation de ces élèves officiers impayés mais aussi au niveau de l’EUSEC et surtout de la Belgique pour éviter le pire à leurs soldats ou que ces derniers arrivent à faire usage de leurs armes contrairement aux recommandations faites par la « Commission d’enquête parlement Rwanda » en 1994.
Pour rappel, après le massacre des 10 Casques bleus belges, dont un de nos congénères à l’ERM, le Lieutenant Thierry Lotin (appelé Thierry Le Commando par les Congolais de l’ERM), de la MINUAR (Mission des Nations Unies au Rwanda) agissant sous mandat de l’ONU en 1994 à Kigali, une commission parlementaire avait été mise en place en Belgique. Le rapport d’enquête de la Commission parlementaire avait préconisé de ne plus envoyer de troupes de combat dans les anciennes colonies ou territoires ayant été sous mandat belge (Congo, Rwanda et Burundi). Cette décision était consécutive à un climat antibelge contre les troupes belges engagées dans la MINUAR du fait que la Belgique avait été une ancienne puissance coloniale.
Or si nous ne sommes pas dans la même configuration qu’en 1994, la RDC vit depuis le début de l’année 2014 une polarisation de la crise politique, notamment autour de l’intention du pouvoir en place de modifier la Constitution pour permettre à Joseph Kabila de briguer un troisième mandat. Avec la crise burkinabés, qualifiée déjà par certains analystes de « Printemps africain », qui pourrait faire un cas d’école et contaminer les pays comme la RDC, la situation politique risque de se dégrader assez rapidement. cela pourrait, si la Belgique ne prend pas la menace au sérieux comme en 1994 au Rwanda, générer une instabilité sécuritaire généralisée sur l’ensemble du pays.
En effet, à l’allure où évolue la situation sociopolitique actuellement en RDC, à l’instar du Burkina Faso, les perspectives de renversement de cette tendance exponentielle négative ne sont guère, selon les analystes de DESC, optimistes. La RDC est entrée depuis les élections frauduleuses massives de 2011 à une période de turbulence politique irréversible qui conduira, inexorablement, à une situation insurrectionnelle ou de révolte des masses populaires dont les premières cibles seront en premier lieu les représentants du « système ». C’est-à-dire, à l’instar de la mousse espagnole, le secteur politique au Congo a toujours eu ses racines en l’air au lieu de les avoir bien enfouies dans le sol (populaire). Ainsi, à la moindre bourrasque populaire ou militaire, tout son édifice risque de s’écrouler comme un château de cartes. Ce d’autant que le sentiment de rejet croissant du régime illégitime de Kabila commence à se manifester aussi dans les rangs, après avoir contaminé les partisans de Kabila. Par conséquent, il n’est pas exclu que les coopérants étrangers soient, aux côtés des représentants du pouvoir, les premières cibles de la frustration d’une population désabusée par un pouvoir illégitime, sclérosé et kleptocratique qui a fait du vécu social quotidien des Congolais la dernière de ses préoccupations.
Les nouvelles mises en place chaotiques
Avec la mise en œuvre des systèmes d’identification biométrique et de paie des militaires, l’EUSEC parvient, autant que faire se peut, à réduire drastiquement l’ampleur des détournements des salaires des militaires mais aussi le nombre des militaires fictifs, identifiés au départ à plus de 30.000 en fin 2013, dont la majorité dans la partie orientale du pays. Ces mécanismes frauduleux faisaient les choux gras des chefs militaires, depuis les FAZ, en leur permettant de tirer d’énormes profits financiers sur les surplus des salaires destinés aux militaires fictifs qu’ils déclaraient dans des listes de paie des unités sous leur commandement.
Selon une source des renseignements militaires FARDC : « Les nouvelles mises en place ont compliqué la donne, à part deux ou trois généraux qui trouvent leurs comptes dans les récentes restructurations opérées au sein des FARDC par le président Kabila, beaucoup de généraux promus ou déplacés sont mécontents et commencent à le montrer en trainant des pieds pour rejoindre leur lieu d’affectation ou en bloquant la remise et reprise avec leurs remplaçants. On ne sait pas comment cela va évoluer… »
Une source de l’état-major général des FARDC nous a déclaré : « Avec le dispositif de contrôle mis en place par l’EUSEC, il est évident que certains généraux continuent à tricher pour se procurer de l’argent qu’ils ne peuvent plus prendre sur les traitements. L’histoire actuelle à l’ACAMIL en est un témoignage. »
Et une autre source de la Maison militaire du Chef de l’Etat de préciser : « Ce qui est évident, c’est que le Cabinet du Ministre de la Défense nationale est aux abonnés absents depuis les mises en place de septembre et que le décès du Colonel Marc Mukaz, le conseiller partenariat avec l’EUSEC et la MONUSCO, ne va pas arranger les choses.«
Pour rappel, selon une source militaire de l’entourage de l’ancien chef d’état-major particulier du chef de l’Etat, le Général Célestin Mbala Musense (actuellement chef d’état-major général adjoint de l’administration et logistique) : « Le colonel Marc Mukaz, bras droit du général François Olenga, s’occupait officiellement de tout ce qui a trait à la coopération militaire au Ministère de la Défense. Mais officieusement, c’est lui qui assistait le Général Olenga dans tous les achats d’armes et de matériel militaire à l’étranger depuis 1998. C’est un officier très proche du président Joseph Kabila. C’est un katangais du sud, de l’ethnie Kalunda (ou Lunda) à Sandoa dans le district du Lualaba. Il était associé à – et connaissait – beaucoup de secrets militaires et sécuritaires du pays. Il est mort des suites d’une rupture d’anévrisme cérébral en tombant brusquement en pleine réunion de travail avec la délégation militaire tanzanienne à Kinshasa. Il est décédé sur place au ministère de la Défense nationale »
Il s’agit là, selon les analyses de DESC, d’un autre décès mystérieux dans l’entourage du Général Olenga, après l’assassinat du Colonel Mamadou Ndala et du Général Lucien Bahuma, ses deux protégés. Un signal de plus qui conforte nos prédictions que le général Olenga finirait, bien avant la fin de l’année 2016, par être la cible de ceux qui n’ont pas apprécié sa détermination militaire dans la défaite du M23, lorsqu’il était aux commandes de l’armée de terre. Il paraît qu’il est inconsolable de cette disparition.
Une chose est sûre, cette nouvelle restructuration des FARDC, outre l’actualité mouvementée de la vie politique, va nous réserver des surprises à couper le souffle dans le courant de 2015.
L’Union Européenne et le nouveau gouvernement belge ‘Ikea’ interpellés
Après neuf ans d’action en RDC, le temps ne serait-il pas venu pour l’Union européenne, d’évaluer l’action de l’EUSEC en RDC ? La mise en place de la nouvelle Commission Juncker est une opportunité pour faire le point de ce qui a été concrètement réalisé.
Il en est de même pour la Belgique, au moment où les aspects africains des notes de politique générale relatives aux Affaires étrangères, à la Défense et à la Coopération au développement sont particulièrement attendues.
Pour rappel, selon le ministre de la Défense sortant, le social-chrétien Peter De Crem, « l’appui belge au Congo est essentiellement axé sur la formation (NDLR DESC: le domaine qui pose problème dans cet article et les précédents)… Les activités de la Défense belge en RDC s’inscrivent dans les priorités des institutions politiques congolaises de transformer ces forces en une armée nationale professionnelle, républicaine et citoyenne et dans les efforts entrepris par la communauté internationale pour promouvoir la paix et le développement en RDC. De plus, la coopération militaire belge se décline en activités bilatérales – le Programme du partenariat militaire (PPM) –, et une participation à des initiatives multilatérales. L’engagement militaire belge se fait suivant une approche des 3D-LO (Defence, Diplo- macy, Development, Law and Order), exigeant une approche holistique intégrée avec les Affaires étrangères et la Coopération au Développement ».
Pourtant sur le terrain, les FARDC, au vu de leur dysfonctionnement structurel global, sont loin aujourd’hui d’être cette armée professionnelle et républicaine qui nécessité autant d’attention, en vain, de l’UE et de la Belgique. Ce, du fait principalement du manque de volonté politique manifeste dans les échelons les plus élevés de l’Etat congolais. Et ce sont tous les rapports d’experts qui les mentionnent.
En effet, le Plan de réforme de l’armée 2009 – 2025 (‘Plan Mwando-Etumba’ : voir le lien ci-contre : http://afridesk.org/wp-content/uploads/2013/05/Plan_Reforme_FARDC.pdf) à trois phases vise à rendre les FARDC, une force de défense professionnelle, moderne et crédible sur le plan national, régional, continental et international. Peut-on parler aujourd’hui, cinq années après la mise en oeuvre de ce plan, des signaux encourageants qui attestent de cet objectif de bonne intention ?
Cette Réforme poursuit en outre les Objectifs globaux suivants :
– Réaliser les missions constitutionnelles dévolues aux Forces Armées (Art 187 de la Constitution) : La situation à Beni, à Masisi, au Sud-Kivu ou encore au Nord Katanga avec ses 500.000 déplacés sont loin d’attester la réalisation effective de cette mission.
– Assurer l’instruction et la formation aux éléments des FARDC : Le présent article et les deux précédents donnent des indications sérieuses sur l’état de fait sur le terrain
– Garantir le bien-être des éléments des FARDC et de leurs dépendants : Idem comme au point précédent. Et le lien des traitements des militaires ci-contre illustre à merveille la situation miséreuse des militaires congolais : http://afridesk.org/wp-content/uploads/2014/06/Evolution-bar%C3%A9mique-des-militaires-FARDC.doc
– Garantir l’acquisition d’équipement et matériels : Le gros des achats opérés pour l’armée concerne uniquement la GR, chargée d’assurer la protection présidentielle pendant que le reste de l’armée utilise encore du matériel de l’époque soviétique.
Ainsi, face au manque de volonté politique délibérée des autorités congolaises à opérer de profondes réformes du système sécuritaire du Congo, DESC trouve indécent, dans une période de coupes budgétaires, que l’UE et la Belgique continuent d’engager des moyens pour des résultats qui ne permettent ni de consolider les institutions démocratiques en RDC, encore moins d’aider à une réforme des services de sécurité en RDC permettant de renforcer l’autorité de l’Etat avec une armée et une police républicaines, professionnelles et respectueuses des droits humains pour lesquels la RDC a été indexée à plus d’une fois ces derniers temps par l’ONU. La preuve en est que durant son séjour Beni, malgré ses 140.000 militaires et la propagande d’une montée en puissance des FARDC, le président Kabila vient à nouveau de faire appel à la MONUSCO pour éradiquer les ADF-Nalu. (http://radiookapi.net/actualite/2014/11/01/renforcement-de-la-monusco-beni-martin-kobler-favorable-la-demande-de-joseph-kabila/)
DESC est disposée à apporter son expertise auprès de l’UE et du nouveau gouvernement Belge dans la définition des nouvelles stratégies d’action en RDC qui tiennent aussi compte du point de vue expert congolais plutôt que des stratégies des « salles climatisées » méconaissant les réalités culturelles; sociales, économiques et politiques du terrain. C’est le cas par d’un projet mené par l’EUSEC pour installer une cuisine électronique moderne, y compris une énorme friteuse électrique dans l’Académie militaire de Kanaga, en dépit du fait que la fourniture en électricité était très rare et non fiable. Finalement, on utilise des femmes congolaises pour la cuisson de façon traditionnelle au charbon de bois, rendant l’usage de la cuisine et de son matériel non-fonctionnels.
Il est plus que temps pour l’UE et la Belgique de tirer les leçons de leurs actions en RDC qui sont loin de générer des résultats escomptés. Cette alerte n’est pas seulement celle de DESC, mais elle est également partagée par le réseau des ONG européennes EurAc (The European Network for Central Africa) évoluant dans le domaine de la RSS en RDC dans un document intituké : Eurac Position Paper on EUSEC-EUPOL adressé le 7 mars 2014 à l’UE :
EU support to the development and strengthening of a comprehensive security sector reform focusing on the creation of a republican and professional army and police is of vital importance to guarantee peace, stability and human security for the population in the DRC. (…)
Eurac and his members therefore ask the EEAS and the representatives of the EU member states to:
– Start a dialogue with the Congolese authorities in order to strengthen their political involvement and ownership of the achievements of the EU Missions…
– Adopt a EU common position asking the Congolese authorities to scale up their commitment to a deepened security sector reform …
– Link the new EDF funds for SSR to commitments of the Congolese authorities, taking into account the fundamental political character of SSR and the weak political will manifested by the Congolese authorities. These commitments should be followed up by the EU delegation in a reinforced political dialogue with the competent authorities, using benchmarks and conditionality if needed.
– Allocate sufficient financial and human resources to the strengthening of democratic oversight of the security sector by national parliament, civil society and media actors and to the reinforcement of internal and external accountability mechanisms for human rights violations, in order to scale up the fight against impunity within the security sector.
Jean-Jacques Wondo Omanyundu /Exclusivité DESC
Sur la même thématique :
http://afridesk.org/detournements-des-bourses-militaires-au-sein-des-fardc-desc/
http://afridesk.org/des-jeunes-officiers-formes-a-kananga-abandonnes-a-kinshasa-jj-wondo/
Partie II : http:
5 Comments on “Affaire des officiers impayés : Les militaires belges en danger à Kananga? – JJ Wondo”
Timothée TSHAOMBO SHUTSHA
says:La situation de l’armée Congolaise traitée dans vos trois derniers, celui-ci compris, illustre tout simplement UN MANQUE DE VOLONTE POLITIQUE du commandement suprême de FARDC, d’appliquer les recommandations et des experts nationaux, internationaux et celles de l’Assemblée Nationale à travers sa commission défense et sécurité.
J’ai toujours pris le risque de dire que JOSEPH KABILA DETRUIT L’ARMEE CONGOLAISE depuis qu’il est au pouvoir, et pour preuve :
1. Tout officier qui excelle au front et met en déroute les groupes armés est soit tué, mort suspecte, muté ou rappelé à Kinshasa et y rester au garage poli sans fonction ou nommé aux fonctions qui l’éloigne davantage avec la situation des différents fronts ;
2. La condition de vie sociale misérable du soldat congolais à la caserne comme au front est voulue, et bien planifiée afin de le fragiliser et le détruire moralement, alors qu’il y a des moyens susceptibles de rendre ce soldat plus efficace au front, les preuves à chaque fois qu’un bon commandant est nommé, le FARDC attaque sans reculer et gagne sur l’ennemi ;
3. Au sortir de l’audience que m’accordée le Président Kabila, en présence de son Directeur de Cabinet et celui de l’ancien Ministre de la santé du Gouvernement de transition le 17 Juin 2006, les éléments de la Garde Républicaine, tous Congolais, commis à la garde de la Résidence du Chef de l’Etat m’ont tous demandé une petite somme d’argent afin de s’acheter à manger…j’ai directement interpellé son directeur de cabinet…Je vous épargne de la suite… Cela dénote tout simplement que même au sein de la Garde Républicaine il y a grogne, car à son sein il y a une forte discrimination entre les éléments de la GR CONGOLAIS et les mercenaires étrangers (Tanzaniens, Rwandais pour la plus part), qui escortent Joseph Kabila. Ceci relève d’une stratégie qui vise à détruire la psychologie du Soldat Congolais. Mais cela va mal tourner et on risque d’assister à une armée sans armes, mais qui se met aux cotés de sa population afin d’obtenir elle aussi sa libération du joug de Kabila et ses mercenaires lors d’ici 2016.
Timothée TSHAOMBO SHUTSHA
says:La situation de l’armée Congolaise traitée dans vos trois derniers articles, celui-ci compris, illustre tout simplement UN MANQUE DE VOLONTE POLITIQUE du commandement suprême de FARDC, d’appliquer les recommandations et des experts nationaux, internationaux et celles de l’Assemblée Nationale à travers sa commission défense et sécurité.
J’ai toujours pris le risque de dire que JOSEPH KABILA DETRUIT L’ARMEE CONGOLAISE depuis qu’il est au pouvoir, et pour preuve :
1. Tout officier qui excelle au front et met en déroute les groupes armés est soit tué, mort suspecte, muté ou rappelé à Kinshasa et y rester au garage poli sans fonction ou nommé aux fonctions qui l’éloigne davantage avec la situation des différents fronts ;
2. La condition de vie sociale misérable du soldat congolais est voulue, et bien planifiée afin de le fragiliser et le détruire moralement, alors qu’il y a des moyens susceptibles de rendre ce soldat plus efficace au front, les preuves à chaque fois qu’un bon commandant est nommé, le FARDC attaque sans reculer et gagne sur l’ennemi ;
3. Au sortir de l’audience que m’accordée le Président Kabila, en présence de son Directeur de Cabinet et celui de l’ancien Ministre de la santé du Gouvernement de transition le 17 Juin 2006, les éléments de la Garde Républicaine, tous Congolais, commis à la garde de la Résidence du Chef de l’Etat m’ont tous demandé une petite somme d’argent afin de s’acheter à manger…j’ai directement interpellé son directeur de cabinet…Je vous épargne de la suite… Cela dénote tout simplement que même au sein de la Garde Républicaine il y a grogne, car à son sein il y a une forte discrimination entre les éléments de la GR CONGOLAIS et les mercenaires étrangers (Tanzaniens, Rwandais pour la plus part), qui escortent Joseph Kabila. Ceci relève d’une stratégie qui vise à détruire la psychologie du Soldat Congolais. Mais cela va mal tourner et on risque d’assister à une armée sans armes, mais qui se met aux cotés de sa population afin d’obtenir elle aussi sa libération du joug de Kabila et ses mercenaires d’ici 2016.
Troll
says:EVALUATION ?
Si mr JJ Wondo souhaite apporter son expertise á l´UE…et la Belgique, il devrait certainement faire un travail d´évaluation du bilan de l´EUSEC y compris la Belgique depuis la Transition au Congo. Le bilan est « discutable » comparé au travail remarquable de l´ISAF ¤¤ en Afghanistan. Ce que si en Afghanistan, les réformes sont basées sur ¤ une stratégie militaire visible et explicite, au Congo il est difficile d´affirmer que l´EUSEC possede une planification comparable á celle de l´ISAF** Ce que toute réforme, toute assistance militaire ou cooperation militaire devrait s´articuler autour de la « stratégie militaire » que le Congo a choisie. L´EUSEC ( et la Belgique) est au Congo pour mettre en pratique quelle stratégie militaire? C´est la première des questions que mr JJWondo devait trouver une réponse dans son travail. Nous lisons ici que la Belgique possede un Programe de Paternariat Militaire au Congo.Nous voudrons bien savoir si ce « PPM » intégre le programe militaire de l´EUSEC avec harmonie ou la Belgique possede son propre agendat dans la cooperation militaire au Congo?¤¤ Ce que le premier « bilan » de la cooperation militaire de la Belgique pendant la Transition¤¤ avec la formation de plus de 10 brigades des FARDC est mediocre. On retrouve encore des images des « officiers » congolais sur RTBF qui ne savaient même pas distinguer le « Nord de l´Est ». Etrange, on ne trouve pas un programe d´alphabetisation en faveur des FARDC après ce constat de niveau intellectuel des militaires congolais!
*STRATEGIE¤¤FORMATION ¤¤ FORMAT
Quand nous lisons les dysfonctionements dans les FARDC on retourne á la source de tout ce chaos. Quelque soit l´absence de la volonté politique** au Congo, le travail de l´EUSEC est discutable. Ce qu´en Afghanistan, les réformes ont commencées au ministère de la défense**Aspect important que l´ISAF a mis en lumière. Ce que l´admnistration d´une armée depend avant tout de la gestion du ministère de la défense dans un État¤¤ Si les salaires sont detournés, les mutations posent problème, les bourses dont detournées, il ya absence des ¤¤réformes dans l´admnistration de l´armée au niveau du ministère de la défense**
Une fois de plus, la question de la ¤stratégie¤ influence la ¤¤formation des officiers et des troupes, tout comme c´est sur base de la « stratégie qu´on peut concevoir les **infrastructures..La suite logique est que le ¤¤format de l´armée dependra de la stratégie et des infrastructures (bases, casernes) qui peuvent revevoir les membres de l´armée.
Dans l´ouvrage de mr Wondo (pages 438-439) deux généraux ex FAZ avancent des chiffres sur le « format » de l´armée au Congo. Mais on constate que ces deux généraux oublient l´essentiel: des militaires pour quelle stratégie? des officiers formés á Kananga pour quelle type de guerre? pour quelle stratégie?. Les dysfonctionements dans les FARDC ne sont pas seulement¤¤ une question d´absence de volonté politique, mais aussi une mauvaise approche dans la cooperation militaire avec l´EUSEC (Belgique et USA) où les « fondementaux » que sont la stratégie, la formation correspondant á la stratégie, le format qui depend de la stratégie ne sont pas encore « visible » au Congo. L´autre aspect est cette question de l´EFO qui est devenue une « academie militaire »‘
Mr JJWondo devrait consacrer un peu de temps pour réflechir sur l´apport utile que les universités du Congo peuvent apporter á la formation « academique » des officiers congolais¤¤ Contrairement á l´Afghanistan où l´ISAF a eu du mal á recruter des cadres possedant un bon niveau intellectuel, le Congo possede des « ressources » academiques capables de participer non seulement á la formation des officiers, mais aussi alphabetiser les troupes.
EUSEC ET ISAF, LA GRANDE DIFFERENCE ?
Quand on compare ces deux missions militaires (dans lesquelle participent la Belgique*), on apprend beaucoup sur les efforts de l´ISAF en faveur de l´armée de l Afghanistan. Non seulement, l´ISAF finance une grande partie du budget de la défense de ce pays, mais aussi apporte les équipements militaires qui sont necessaires pour la stratégie adoptée. http://www.flightglobal.com « Russian delivers final US bough transport helicopter to Afghanistan ».Dans l´article on apprend comment les USA ont achetés 63 hélicoptères Mil Mi-17 de la Russie et 20 avions de combat Super Tucano d´Embraer (Bresil) dans le cadre du program Light Air Support¤¤
Nous soutenons d´avance l´implication de DESC dans les réformes militaires au Congo et nous souhaitons que l´EUSEC puisse atteindre le niveau de l´ISAF en Afghanistan*
Troll
says:EVALUATIONS ?
Le plan « Etumba-Mwando Nsimba » a grandement besoin d´être évalué. surtout dans la partie concernant la cooperation militaire internationale. Si mr JJWondo se consacre á ce travail constructif pour la défense de la RDC, il serait plus important d´étudier au fond l´apport de la cooperation dans le domaine de la formation des officiers et des troupes. Les congolais devraient évaluer le niveau des connaissances apportées par les cooperations militaires dans la défense et la protection des frontières. Bien avant la publication d´une évaluation, il faut noter que le plan mis au point par l´ex ministre Mwando est très réaliste mais les faits sur le terrain démontrent que l´application du plan souffre de plusieures lacunes.
¤La protection des frontières exige certainement l´acquisition des materiels modernes surtout en ce qui concerne l´éspace aérien. Or, ni l´EUSEC, ni la SADC ou les USA n´ont publiés jusqu´áce jour des informations crédibles sur des commandes des avions de combat ou des drones pouvant augmenter les capacités des FARDC aux frontières. Existe-il une formation « specifique » á l´EFO pouvant mieux preparer les futurs officiers á remplir cette mission qui est prioritaire pour la RDC?
Evaluations? Une exercice incontournable pour corriger les dysfonctionements dans la défense de la RDC
Jean-Jacques Omanyundu Wondo
says:Cher frère d’armes TROLL, le travail que vous demandez à DESC relève d’abord et surtout des autorités militaires congolaises. Pour ce qui est des projets concrets d’une future armée républicaine, professionnelle, dissuasive et à vocation nationale avec une doctrine d’emploi des forces adaptée aux menaces, DESC attend, en privé, vos précieuses contributions pour étoffer le travail existant. Nous en avons discuté hors net. C’est le chantier prioritaire sans lequel tout effort de la reconstruction de la RDC est voué à l’échec. Meilleures salutations chez vous et encore merci pour le livre que vous m’avez envoyé que je dévore lentement.