Jean-Jacques Wondo Omanyundu
SOCIÉTÉ | 12-02-2018 13:45
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Des vaches de l’Est en pâturage au Bandundu : un nomadisme suspect – J B Kongolo

Auteur : Jean-Jacques Wondo Omanyundu

Des vaches de l’Est en pâturage au Bandundu : un nomadisme suspect

Par Jean-Bosco Kongolo M.

Depuis quelques années, des événements se succèdent les uns aux autres distrayant les Congolais, qui ne savent pas auquel focaliser leur attention et leur énergie pour savoir distinguer ceux qui sont normaux ou fortuits de ceux qui procèdent des plans longtemps et savamment élaborés pour accélérer l’occupation et la balkanisation du pays. Si ce ne sont pas les chroniques massacres des populations autochtones de l’Est, c’est le phénomène Kamuina Nsapu au Kasaï ou le conflit Twa (péjorativement appelés Pygmées) contre les Bantu au Tanganyika et tant d’autres. Aujourd’hui, les Congolais de partout, au pays et dans la diaspora, s’interrogent sur la présence insolite de ces bovins qui seraient destinés au marché de viande à Kinshasa, selon leurs propriétaires.
Du côté des pouvoirs publics, provinciaux ou nationaux, c’est le silence total jusque là, confirmant ce que le Révérend pasteur David Ekofo a patriotiquement dénoncé en parlant de l’inexistence de l’État. Et pourtant, des textes de loi existent, qui ne demandent qu’à être appliqués et respectés pour l’obtention d’une concession à vocation agricole ou d’élevage. Le cas de ces bovins n’étant pas le premier du genre dans l’histoire du pays, nous avons jugé utile de briser le silence pour fixer l’opinion sur des cas semblables qui ont mis en péril la paix et la sécurité nationales. Nous terminerons notre analyse en édifiant nos lecteurs avec quelques dispositions de la loi dite « foncière », qui permettent de résoudre ce problème.

1. Des cas de pâturage qui ont coûté cher à la sécurité du pays

Nous Congolais, avons la mémoire courte, de ne jamais nous servir de l’histoire ancienne ou récente pour résoudre des problèmes présentant des similarités troublantes afin de «  battre le fer pendant qu’il est encore chaud. » La présence insolite de zébus[1] venus de l’extrême Est jusqu’à l’extrême Ouest devrait pourtant rappeler les vaches des « Banyamulenge » au Sud-Kivu, des Banyaviura au Tanganyika et des Mbororo au Haut-Uélé. Dans tous ces cas, les populations autochtones ont dû faire face à des éleveurs abusant de la naïveté et de l’hospitalité des chefs coutumiers ainsi que de la complicité des autorités politico-administratives pour plutôt exécuter un plan de colonie de peuplement.

A. Un cas de génération spontanée d’une ethnie dénommée « Banyamulenge»

Des compatriotes qui ont eu le bonheur de consulter les archives coloniales notamment celles conservées à l’Africa Museum (ex-Musée Royal de l’Afrique Centrale, ex-Musée du Congo Belge) de Tervuren en Belgique, sont formels sur l’inexistence d’une quelconque tribu ou ethnie dénommée «  Banyamulenge » au Congo d’avant l’indépendance. Les historiens non corrompus et les populations autochtones du Sud- Kivu s’accordent pour attester qu’il n’a jamais existé dans cette région du pays un peuple portant cette appellation. La plupart des Congolais, Zaïrois à l’époque, n’ont appris l’existence de cette communauté qu’avec le déclenchement, en 1996, de la guerre identitaire de ses membres, qui revendiquaient leur reconnaissance et surtout leur participation active à la gestion de la chose publique. Pour donner une coloration nationale à leur mouvement, considéré partout comme une agression du Zaïre par ses voisins, ils se ravisèrent pour le nommer AFDL et lui trouver rapidement une marionnette en la personne de Laurent-Désiré Kabila.

Lorsque la géographie et l’histoire du pays seront objectivement réécrites et bien enseignées, les enfants congolais apprendront, avec stupeur, que Mulenge est un village situé dans les hauts plateaux du territoire de Fizi. A cause des conflits avec les Hutu et aussi pour des raisons de pâturage de leur bétail, des Tutsi, immigrants rwandais, trouvèrent refuge dans ce coin où, plus tard et progressivement, ils se nommèrent unilatéralement Banyamulenge. D’où les conflits, à plusieurs occasions, avec les autochtones Bembe et Fulero. La suite, tout le monde la connaît, même le terme « Banyamulenge » devenu trop gênant car porteur de la plus grande falsification historique du siècle, est presqu’abandonné laissant place à l’appellation « Tutsi Congolais », étendue à tous les Rwandais migrant clandestinement ou s’infiltrant au Congo et y occupant des postes de haut rang dans toutes les institutions de la République.

Origine des Banyaviura selon Gérard Prunier dans son livre : Africa’s World War

B. Les Banyaviura au Tanganyika

Il faut être natif de ce coin ou y avoir travaillé, comme nous, pour savoir qu’il existe ou a existé une localité dénommé Viura. C’est à 180 km de Kalemie, en plein territoire de Moba, dans la collectivité de Manda. Contrairement à l’environnement de l’Ouest du pays, le climat et la flore y sont très favorables à l’élevage des zébus de la même espèce que des éleveurs Tutsi tentent d’installer dans le Bandundu.

Venus des mêmes hauts plateaux du Sud-Kivu, sous-prétexte de rechercher des plaines plantureuses pour le pâturage de leur bétail, des éleveurs Tutsi s’étaient installés dans cette localité repoussant sur leur parcours les pauvres populations Tabwa ainsi que les Batwa. En 1990, Viura était devenu une grande cité hermétique d’à peu près dix milles âmes, avec école primaire et école secondaire dont les enseignants étaient bien payés par la communauté.

C’est leur refus de se conformer aux lois et règlements de la République qui mit les autorités sous-régionales et régionales la puce à l’oreille. L’ancien Commissaire de région du Shaba[2], Koyagialo Ngbase te Gerengbo décida de diligenter une mission sur terrain, à la tête de la laquelle se trouvait Me Mupondo, son adjoint. En plus des autorités sous-régionales et de quelques responsables de l’administration publique du Tanganyika, le Parquet près le tribunal de grande instance de Kalemie associé et représenté, à toutes fins utiles, par M. Kongolo Mulangaluend, auteur de la présente analyse. Avec raison, car malgré notre accueil chaleureux et une soirée bien animée sous les chants révolutionnaires du MPR, le lendemain matin tous les adultes, hommes et femmes disparurent dans la nature alors que la mission consistait notamment à recenser toute la population pour en évaluer l’importance démographique. La même chose se répéta le lendemain nous obligeant de mettre en branle l’action publique contre les meneurs, dont une trentaine fut arrêtée. Cette opération nous permit de saisir des documents séditieux révélateurs de l’existence d’un vaste réseau de solidarité des Tutsi résidant au Congo et ailleurs.

Le dossier prit deux volets, l’un judiciaire et l’autre politique. Pour le volet politique, il fut décidé d’adresser au « Président Fondateur », sous la signature du Commissaire de Région, M. Koyagialo, un rapport détaillé établissant les germes d’un complot ourdi contre la République du Zaïre. Seul juriste membre de la commission de rédaction, c’est sur nos épaules que reposa la lourde tâche de mise en forme. S’agissant du volet judiciaire, notre délicat devoir consista à instruire ce volumineux dossier par l’audition, un à un, de tous les trente suspects poursuivis pour des faits constitutifs de rébellion mis à leur charge. Fait bizarre, une délégation d’hommes d’affaires Tutsi de Kalemie vint nous rendre visite en notre cabinet pour nous proposer un classement sans suite, en contre partie de trente grasses vaches qu’eux-mêmes allaient se charger de vendre à Lubumbashi pour ensuite verser, en toute discrétion, le fruit de cette vente dans notre compte.

Notre fierté de jeune magistrat craint et respecté dans tout Kalemie et notre degré élevé de patriotisme surprirent désagréablement ces visiteurs, qui se moquèrent de nous en nous promettant de faire mieux au niveau des instances supérieures. Malgré la condamnation de ces rebelles par le tribunal de grande instance de Kalemie grâce à notre réquisitoire, nous apprîmes quelques mois plus tard que tous avaient été blanchis par la Cour d’appel de Lubumbashi. Comprenne, qui peut. Selon des informations recueillies auprès de nos contacts sur terrain, cette cité de Viura a déjà été démantelée sans grand bruit par la population autochtone. Mais dans quelle nature se seraient volatilisés les « Banyaviura » et leurs bétails? Telle est la question à la fois pertinente et inquiétante à laquelle nous ne saurions répondre présentement.

C. Les éleveurs Mbororo

Même si on n’en parle plus beaucoup à cause de l’actualité politico- sécuritaire intense et variée, ces éleveurs nilotiques originaires du Sud-Soudan ont défrayé la chronique il y a quelques années. Sous le même prétexte de trouver de bonnes terres pour le pâturage de leur bétail, et avec la même naïveté et la même hospitalité de nos chefs coutumiers, les Mbororo se sont progressivement imposés sur les populations autochtones du Haut-Uele se permettant de massacrer des Congolais et de s’approprier leurs terres, sous le nez et la barbe (ou avec leur complicité après corruption) des autorités politico-administratives. «La présence des éleveurs nomades « Mbororo» entrés illégalement sur le territoire congolais avec leurs bêtes constitue un sujet d’inquiétude. Au fait, dans une certaine proportion, ces bêtes dévastent les champs des paysans, souillent les sources d’eau potables et provoquent la réduction des mouvements des populations en forêts d’où ils tirent les moyens de leur subsistance (pêche, chasse et cueillette). Cela fait que la tension entre ces deux communautés monte d’un cran. De ce qui précède et pour question de subsistance, la population locale développe une antipathie à l’encontre de la présence Mbororo sur le territoire d’Ango. »[3]

2. Qu’en est-il des vaches amenées dans le Bandundu?

Jusque-là, l’information ne circule encore que sur les réseaux sociaux, avec tout ce que cela comporte comme spéculations. Du côté officiel, aucune autorité n’a osé se prononcer, comme si personne n’osait s’exposer à la réaction imprévisible de quelqu’un dont on se garde de citer le nom. Et pourtant, un groupe d’individus a la gestion quotidienne des affaires de l’État et parmi ces individus qui se taisent dans toutes les langues, se trouvent des originaires de Bandundu, souvent bien connus pour leur logorrhée sur des sujets de moindre importance ou de flatterie.

Qu’en est-il au juste? « Ces éleveurs viennent  probablement de l’Est, en passant par le Katanga via la ville d’Ilebo et la cité de Dibaya en transitant par la ville de Kikwit, Masimanimba et Kenge dans le Kwango jusqu’à l’entrée de la ville de Kinshasa. Ce trajet peut prendre trois à six mois de marche, donc il y a d’autres bétails qui meurent et naissent pendant le voyage. Ces gardiens n’hésitent pas à vendre la viande de bœufs qui meurent, je ne sais pour quelles raisons, à la population environnante, sans se soucier de répercussions néfastes sur la santé des consommateurs. »[4]

En attendant que la télévision nationale surgisse pour débiter des mensonges qui sortiront de « la bouche autorisée », la première alerte significative est venue de l’Association des professeurs originaires de la province du Kwango; « Dans un communiqué daté du 27 janvier dernier, signé par le Pr Abbé Phocas Pfunga-Pfunga, secrétaire -rapporteur de l’Association « Panda », ces personnes qui accompagnent des cheptels des vaches dont la race n’existerait pas dans la région, seraient en voie de s’installer dans les environs de Bukanga-Lonzo. Pas seulement, selon ce document, dont une copie a atterri à la rédaction de Forum des AS, certaines d’entre elles se dirigeraient vers Tsakala Mbewa, et d’autres vers Popokabaka. Les professeurs d’université du Kwango membres de « Panda » appellent les populations et les chefs des terres à rester éveillés. »[5]

L’unique personnalité politique qui a pu se rendre sur les lieux pour échanger avec la population et faire parler les accompagnateurs de ces cheptels, c’est Adolphe Muzito, député membre du Palu et ancien Premier Ministre sous le premier mandat de Joseph Kabila. Quelques observations méritent d’être soulevées au sujet de cette « mission privée » :

  • Même si ces bétails ont dû traverser sa province du Kwilu, pourquoi c’est Muzito et non aucun officiel du Kwango qui est allé à la rencontre de la population et de ces éleveurs? Ne serait-ce pas par esprit de positionnement comme nous en ont habitués les politiciens congolais?
  • Se faisant porte-parole de la population et même des autorités provinciales du Kwango, dont il n’est pas le représentant, Muzito a demandé à cette population de « réagir vivement pour leur donner le courage et la motivation de faire aboutir le dossier auprès de qui de droit. » De quoi se demander d’une part comment et avec quelles autorisations administratives ces bovins et leurs accompagnateurs ont pu effectuer plus ou moins 2000 km pour arriver aux portes de Kinshasa et, d’autre part, pourquoi dans ses propos, Muzito insinue l’intervention d’une autorité centrale, sans la nommer? Nous y reviendrons.
  • En dehors de la médiocrité et de la trahison qui peuvent expliquer tout ce qui arrive, tout se passe comme s’il n’existait aucun instrument juridique à la disposition des autorités pour résoudre les problèmes et faire régner l’ordre et la paix.

3. Que fait-on des lois et règlements du pays?

Lorsqu’on essaye d’évaluer le parcours effectué par ces vaches et leurs accompagnateurs, on est tenté de conclure qu’il n’existe pas de lois dans ce pays. Car, en effet, comment expliquer que ces convois aient pu traverser aisément plusieurs provinces, d’un bout à l’autre, dans ce pays où la méfiance envers les Tutsis est au top et où plusieurs barrières sont dressées sur toutes les voies de communications rendant difficile la circulation des personnes et biens? Il n’est surprenant d’entendre le numéro un de l’administration publique, Ramazani Shadari, prétendre que l’on ignorait l’information ou qu’une enquête serait ouverte pour la vérifier.

A combien sont estimés ces éleveurs et leurs bétails? De quel endroit précis serait parti ce convoi pour effectuer un si long trajet sans être inquiété? Comment et par qui la sécurité de ces nomades a été assurée et qui a pu leur servir de guides et d’éclaireurs pour les orienter jusqu’à Bukanga Lonzo et dans d’autres localités où des concessions de fait leur seraient carrément octroyées pour y paître leurs vaches en attendant d’en écouler la viande sur le marché de Kinshasa? Les services d’immigration et l’ANR, toujours prêts à traquer les paisibles citoyens, ont-ils pu vérifier l’identité et l’inoffensivité de ces éleveurs pour la sécurité du pays? Ces éleveurs, sont-ils en règle avec les services d’impôts aussi bien des provinces traversées que de celle où ils ont choisi de s’établir? Qui et par quelle procédure ont-ils acquis les plaines dans lesquelles ils font paître leurs vaches? Les responsables vétérinaires des provinces traversées et ceux de la province de Kwango, se sont-ils donné la peine d’examiner ces vaches pour attester de la qualité de leur état de santé? Au niveau de l’environnement, s’est-on assuré que le passage et le pâturage de ces bovins n’a causé aucun dégât? Faudra-t-il que le pouvoir central décide du sort à réserver à ces cheptels alors que des lois existent qui donnent compétence aux autorités provinciales d’agir?

A. Ce que dit la Constitution

La décentralisation tant vantée par tous a réparti assez équitablement les domaines de compétences entre le pouvoir central et le pouvoir provincial. Mais l’ignorance et la médiocrité de la plupart des responsables politico-administratifs les poussent à avoir des regards tournés vers le pouvoir central même pour les matières qui sont de leurs compétences exclusives. Tel est le cas de ces vaches et de leurs accompagnateurs qui ont traversé le pays d’Est en Ouest sans qu’on sache notamment si les taxes ont été perçues et si, pour cette circulation sur les voies nationales ou d’intérêt national, les provinces ont collaboré ou se sont concertées. Voici quelques dispositions utiles :

Article 201

« La répartition des compétences entre le pouvoir central et les provinces est fixée par la présente Constitution. Les matières sont, soit de la compétence exclusive du pouvoir central, soit de la compétence concurrente du pouvoir central et des provinces, soit de la compétence exclusive des provinces. »

Article 204

« Sans préjudice des autres dispositions de la présente Constitution, les matières suivantes sont de la compétence exclusive des provinces (entre autres) :

2. la coopération interprovinciale ;
15. les communications intérieures des provinces ;
16. les impôts, les taxes et les droits provinciaux et locaux, notamment l’impôt foncier, l’impôt sur les revenus locatifs et l’impôt sur les véhicules automoteurs ;
21. l’affectation en province du personnel vétérinaire, conformément au statut des agents de carrière des services publics de l’État; l’élaboration des programmes de campagne de santé animale et l’application des mesures de police sanitaire vétérinaire, notamment en ce qui concerne les postes frontaliers et de quarantaine ;»

La non application de ces dispositions, et de la Constitution en général, fait du Congo une passoire où n’importe qui, venant d’on ne sait où, peut se permettre de circuler allégrement, avec ou sans arme, et y exercer n’importe quel commerce, même celui réservé aux seuls nationaux.

B. Ce que dit la « Loi foncière »[6]

A entendre l’un des accompagnateurs des vaches s’exprimer, et que DESC a pu identifier comme étant un militaire tutsi rwandais déguisé en civil[7], tout porte à croire que des concessions auraient déjà été accordées à ces éleveurs/infiltrés en violation flagrante de la loi précitée. Cette loi définit les règles de compétences ainsi que la procédure à suivre pour l’octroi des concessions, y compris celles à vocations agricole ou d’élevage. Le gouverneur de la province de Kwango en a-t-il reçu la demande? Si non, de qui attend-t-il la décision alors que la matière relève de la compétence provinciale?

Voici quelques dispositions :

Article 190 :

 Les demandes de concession de terres sont adressées à l’autorité compétente, sous pli recommandé, avec accusé de réception. 

Article 193 :

 Toute concession de terres rurales est subordonnée à une enquête exécutée dans les Formes et suivant la procédure prévue par le présent paragraphe.

L’enquête a pour but de constater la nature et l’étendue des droits que des tiers pourraient avoir sur les terres demandées en concession.

L’enquête n’est ouverte qu’à la suite d’un avis favorable du Commissaire de sous-régional territorialement compétent.

Elle est effectuée par le Commissaire de zone ou par un fonctionnaire ou agent à ce commis. 

Article 194 :

 L’enquête comporte :

1° La vérification sur place de la délimitation du terrain demandé ;

2° Le recensement des personnes s’y trouvant ou y exerçant une quelconque activité ;

3° La description des lieux et l’inventaire de ce qui s’y trouve en fait de bois, forêts, cours d’eau, voies de circulation, etc.

4° L’audition des personnes qui formulent verbalement leurs réclamations ou observations ;

5° L’enregistrement et l’étude de toutes les informations écrites.

Article 195 :

L’enquête est ouverte, par l’affichage, dans la localité où le terrain est situé, de l’avis prévu par l’alinéa 3 de l’article 193 ci-dessus.

Il sera annexé à l’avis affiché un exemplaire de la demande précisant le terrain concerné.

L’enquête est clôturée par un procès-verbal indiquant tous les renseignements réunis et les conclusions de l’agent qui en était chargé.

Il est annexé à ce procès-verbal tout document utile à l’étayer.

Article 204 :

Est nul :

1° Tout contrat de concession conclu en violation des dispositions impératives

de la présente loi ;

2° Tout contrat contraire aux impositions impératives d’ordre urbanistique.

Article 205 :

Sera passible d’une peine de 6 mois à 5 ans et d’une amende de 50 à 300 zaïres ou d’une de ces peines seulement :

1° L’autorité qui aura conclu au nom de la personne publique, propriétaire, un contrat visé par l’article 204 ;

2° Le fonctionnaire qui aura dressé un certificat d’enregistrement en vertu d’un tel contrat.

Sera passible d’une peine de 2 à 5 ans et d’une amende de 100 à 300 zaïres ou d’une de ces peines seulement, toute personne qui, par contrainte, menace ou toute autre pression aura obligé un fonctionnaire de l’administration du domaine ou des titres immobiliers à agir en violation des dispositions de la présente loi.

Comme n’importe qui peut le constater, le silence de ceux qui nous dirigent par défi ainsi que les propos librement tenus par ce militaire rwandais déguisé en civil éleveur et vendeur de vaches, indique clairement que ni les règles de compétence ni la procédure n’ont été respectées en matière d’octroi de concession. Qu’on ne vienne donc pas nous présenter de faux documents qui n’ont jamais existé.

Cet éleveur a été identifié par DESC au nom d’Alexis Kahira – Un ancien combattant du RCD-Goma et du CNDP. Il est le cousin du Gen général tutsi Muhizi Padiri, Commandant du Bas-Congo

Conclusion

Il ne faut pas être économiste chevronné pour comprendre que si le but est uniquement d’ inonder le marché de Kinshasa en viande, les propriétaires de ces curieuses vaches auraient gagné en temps, en énergie et en revenus en abattant ces bovins depuis leur lieu d’élevage pour ensuite transporter la viande par avion jusuqu’à Kinshasa. Depuis la guerre d’agression que subit notre pays du fait de la convoitise de ses ressources naturelles par ses voisins et leurs commanditaires, le Congo-Kinshasa est constamment victime de multiples plans d’infiltration et d’occupation dont le dernier en date, d’apparence anodine, est cette histoire des vaches. Dans une remarquable analyse publiée ce jeudi 9 février 2018[8], notre compatriote spécialiste des questions sécuritaires et de géostratégie, Jean-Jacques Wondo, a rappelé le récit de la mythologie grecque relatant la stratégie qu’avaient utilisée les soldats Grecs pour investir la ville de Troie. C’est à cette technique que recourent les stratèges rwandais, avec souvent la complicité des fils et des filles du Congo, pour agresser et ou occuper les territoires congolais. Si l’on ne se réveille en sursaut, l’on fera bientôt face à une colonie de peuplement allant de l’Est à l’Ouest, en passant par le centre. Notre témoignage sur l’origine des Banyamulenge et des Banyaviura ne vient que faire le lien étroit entre tous ces complots savamment planifiés.

La seule façon de mettre en échec tous ces plans consiste à nous unir et à parler un même langage pour sauver la patrie en péril. D’où, l’appel lancé aux frères et sœurs fréquentant Kingakati, discrètement ou ouvertement, de puiser dans leur réserve de patriotisme et de nationalisme pour isoler celui par qui passent tous ces complots et qui les utilise tout en se moquant d’eux. Lorsque l’application de l’article 64 de la Constitution fera sonner le glas de cette imposture, il sera trop tard pour la repentance et le pardon. Debout Congolais, dressons nos fronts longtemps courbés.

Jean-Bosco Kongolo M.

Juriste & Criminologue

Références

[1] Bœuf africain à longues cornes caractérisé par une bosse dorsale, In http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/zebu/.

[2] L’équivalent de gouverneur de province aujourd’hui

[3] Reliefweb, 08 février 2013, In https://reliefweb.int/report/democratic-republic-congo/rdc-sos-de-l%E2%80%99ev%C3%AAque-de-bondo-face-%C3.%A0-la-situation-s%C3%A9curitaire-et.

[4] Diacenco.com, 2 février 2018, In http://www.diacenco.com/lex-province-du-bandundu-la-presence-des-pasteurs-inconnus-et-leurs-vaches-inquiete/.

[5] FORUM DES AS, 5 février 2018, In http://www.forumdesas.org/spip.php?article14528.

[6] Il s’agit de la Loi no 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens, régime foncier et immobilier et régime des sûretés telle que modifiée et complétée par la Loi  no 80-008 du 18 juillet 1980.

[7] Selon les sources FARDC en contact avec DESC, il s’appelle Alexis Kahira et a combattu dans la rébellion du RCD-Goma. Il est le cousin du général Muhizi Padiri sont il assurait l’escorte à Goma pendant la rébellion RCD-Goma, In http://afridesk.org/fr/eleveurs-de-vaches-banyamulenges-lapplication-stratageme-cheval-de-troie-a-louest-de-rdc-jj-wondo-2/

[8] Jean-Jacques Wondo, op. cit.

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