Chers amis
Le festival Ecrans Noirs de Yaounde au Cameroun a sorti un communiqué qui annonce la levée de l’interdiction du film
« L’affaire Chebeya, un crime d’Etat ? »
de Thierry Michel
Et sa présentation en compétition ce jeudi 4 juillet à 19h. Je ne suis cependant plus convié à venir présenter ce film contrairement à ce qui avait été annoncé dans la lettre d’invitation.
C’est donc une belle victoire pour le cinéma, la liberté d’expression, et pour les défenseurs des droits de l’homme particulièrement concerné par ce film sur l’assassinat par les hauts responsable de la police Congolaise de Floribert Chebeya et la disparition de son chauffeur Fidèle Bazana en RDC voici juste trois ans.
Il est évident qu’interdire le film « L’affaire Chebeya », portant sur un sujet extrêmenent sensible pour la communauté internationale, allait provoquer bien des remous, le jour de la date anniversaire de la découvert du corps sans vie de ce pionnier de la lutte pour l’Etat de Droit en Afrique.
Merci à tous ceux qui ont réagi et interpellé le festival sur cette brutale censure d’un autre âge qui faisait tomber dans ce pays le rideau sur ce film internationalement multi-primés et déjà présenté dans plusieurs pays d’Afrique.
Reste que la censure reste un problème de fond au Cameroun avec plusieurs films camerounais toujours interdits de diffusion, comme le rappelle la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique.
Rappelons également que le film est toujours interdit en République Démocratique du Congo et qu’après avoir annulé mon visa d’établissement, je suis toujours « persona non grata »‘ en RDC pour avoir réalisé ce film.
en annexe
* Lettre d’invitation du Festival.
* Le Visa de Censure du Ministère de la Culture et des Arts
* Le communiqué du Festival qui annonce la levée de cette Censure
* Article de Africiné, site de la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique
Très cordialement
Thierry Michel
L’affaire Chebeya interdit au Cameroun Le documentaire du réalisateur belge Thierry Michel – qui revient sur l’assassinat d’un militant congolais des droits de l’homme – devait être diffusé au festival Écrans noirs à Yaoundé. | |
L’affaire Chebaya, un crime d’État ? figure (dans la catégorie « Films étrangers ») sur la liste officielle des films en compétition à la 17ème édition du festival Écrans noirs (à Yaoundé du 29 juin au 6 juillet). Mais, sur le programme distribué à l’ouverture du festival, le documentaire de Thierry Michel a disparu. Et pour cause ! Il a été interdit de diffusion au Cameroun. Dirigé par Marcel Epée Mbody (qui a pris le relais de Bassek Ba Kobhio, le fondateur), le festival a soumis ce film, en même temps que d’autres, à la Commission nationale de contrôle des films cinématographiques et des enregistrements sonores, dite « Commission de censure », pour visa d’exploitation. Le 26 juin, la commission, présidée par la ministre des Arts et de la Culture, Ama Tutu Muna, a rendu son verdict : censure. Aucune explication n’a été donnée à cette décision (voir le fac-similé, en copie). L’affaire Chebaya, un crime d’Etat ? (2012) est la chronique du procès qui a suivi l’assassinat, en juin 2012 de Floribert Chebaya, un activiste congolais des droits de l’homme qui dénonçait régulièrement les péchés de la RDC. Au-delà d’un problème congolais, ce film appelle à une meilleure défense des droits de l’homme. Parce qu’il dérange, il a été interdit de diffusion en République démocratique du Congo. Son réalisateur a été refoulé à l’aéroport de Kinshasa où il comptait présenter son film. Le ministère camerounais des Arts et de la Culture apporte-t-il, par cet acte, son soutien aux autorités congolaises ? La question est ouverte. Au Cameroun, la politique et les droits de l’homme sont des sujets sensibles et seuls quelques réalisateurs courageux s’y risquent. Depuis avril 2011 – date à laquelle les autorités camerounaise ont interdit un festival international des films des droits de l’homme à quelques heures de son ouverture – la censure est latente et partout présente. Il y a eu l’interdiction de la projection de La banane (2012), un documentaire de Frank Bieleu sur les conditions de travail des ouvriers dans les bananeraies de Njombé-Penja. Il y a eu récemment l’enlèvement de Richard Djif, réalisateur de 139 les derniers prédateurs (2013), au moment où il s’apprêtait à diffuser à Yaoundé ce film sur les dérives d’un pouvoir totalitaire. Même principal partenaire et financeur des Écrans noirs, le ministère des Arts et de la Culture exige du festival qu’il soumette à la Commission de censure tous les films sélectionnés. Jean-Pierre Bekolo, lui, n’a pas soumis à cette commission son film Le Président (2013) sur la fin de règne d’un chef d’État vieillissant et l’alternance au pouvoir au Cameroun. Le cinéaste est convaincu d’avance (à tort ?) qu’il sera interdit. Le paternalisme d’État décide de ce qui est bon pour les Camerounais. AFRICINE Fédération Africaine de la Critique Cinématographique |
TM