Jean-Jacques Wondo Omanyundu
POLITIQUE | 18-12-2013 07:09
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Spécial Congo-Brazza : Denis Sassou resserre les rangs dans un parfum de fin de règne ? JJ Wondo

Auteur : Jean-Jacques Wondo Omanyundu

Congo-Brazza : Denis Sassou reserre les rangs dans un parfum de fin de règne ?

Selon des analystes et des diplomates introduits au Palais de Hoyo, il règne une sorte de fin de règne au Congo-Brazzaville à l’aulne de 2016, qui sera constitutionnellement une année de fin de mandat pour Denis Sassou Nguesso dit « Otshombe ». La question taraude tous les esprits dans les différentes arènes socio-politiques congolaises (Brazza) : Denis Sassou Nguesso quittera-t-il réellement le pouvoir à l’issue de son dernier mandat en 2016 ?

Des supputations autour des noms de ses éventuels successeurs potentiels sont avancées et  balayées les unes à la suite des autres. Le tout dans une ambiance de « congolité » qui, comme en 2006 dans l’autre pool, a animé les joutes électorales entre Jean-Pierre Bemba et Joseph Kabila.

D’abord remodeler son pré-carré sécuritaire

Suite à des rumeurs de putsch et une certaine tension ressentie depuis l’explosion spectaculaire et mystérieuse d’un dépôt des munitions le 4 mars 2012 à Mpila, dans la banlieue sud de la capitale, la nervosité du pouvoir et crainte d’un possible coup d’état militaire se font de plus en plus perceptibles dans la cour présidentielle de Denis Sassou Nguesso. Une tension qui est montée d’un cran en mi-octobre 2013 après l’incursion des forces armées angolaises dans la province de Niari, sans aucune résistance de l’armée congolaise pour se cristalliser cette semaine avec l’arrestation du colonel Marcel Tsourou, ancien secrétaire général conseil national, ex numéro deux des services de renseignement.

Le colonel Marcel Tsourou, numéro 2 des services de renseignements du Congo-Brazzaville, qui avait été condamné en septembre à cinq ans de travaux forcés avec sursis pour complicité d’incendie involontaire et détention illégale d’armes de guerre dans le cadre de l’affaire des explosions meurtrières du 4 mars 2012 d’un dépôt de munitions à Mpila à Brazzaville. L’opération d’arrestation du colonel Tsourou a semé une panique généralisée ce lundi 16 décembre au sein de la population Brazzavilloise, suite aux tirs nourris d’armes automatiques qui ont été utilisés durant l’assaut lancé par les forces armées congolaises pour arrêter cet officier supérieur. L’explosion dans le quartier résidentiel de Mpila avait fait officiellement près de 300 morts, plus de 2.300 blessés et 17.000 sans abris. Six militaires ont été condamnés et vingt-six autres accusés acquittés par la justice congolaise dans le cadre de cette affaire.

Les affrontements qui ont donné lieu à l’arrestation du Colonel Tsourou ont occasionné une quarantaine de victimes. Ancien proche de Sassou-Nguesso, qu’il a soutenu pendant la guerre civile de 1997, cet officier téké aurait, selon certaines sources, pris ses distances, depuis quelques temps déjà, avec le pouvoir. Il aurait également mal vécu sa condamnation alors que son chef direct, Jean-Dominique Okemba, conseiller spécial du chef de l’État, n’a lui pas été inquiété

Pour les observateurs de la scène politique du Congo-Brazza, on constate que depuis le début de 2013, le président Sassou remanie son dispositif sécuritaire en faisant notamment appel à ses ex-lieutenants qui combattirent à ses côtés lors de la guerre civile qui l’opposa en 1997 aux milices cobras du président déchu par la voie des armes, Pascal Lissouba. Une guerre civile sans merci et de triste mémoire qui ravagea littéralement la capitale de ce pays riche en gisements de pétrole. Une guerre, plutôt économique, où la multinationale française ELF (aujourd’hui TOTAL), fut le grand logisticien et fournisseur d’armes et de mercenaires aux deux belligérants.

Il s’agit du retour d’une majorité d’officiers comme: Okemba Jean Dominique, Nianga Mbouala, Aboya,… qui sont restés fidèles au chef, pendant la période de la traversée du désert de Sassou qui a commencé à partir de la conférence nationale souveraine de 1991; l’entourant durant sa réclusion politique dans son village natal à Oyo, jusqu’à son retour au pouvoir le 5 juin 1997 par la voie des armes. 

Nominations à la présidence de la République  28/10/2013

Ainsi, le président de la République du Congo a nommé par décrets du 25 octobre 2013, deux proches fidèles au sein du Conseil national de sécurité (CNS). Les colonels Chryst Bonaventure Engobo, Serge Oboa et Landry Simplice Euloge Ollita occupent désormaisrespectivement les fonctions de secrétaire général adjoint du CNS ; conseiller spécial, directeur général de la sécurité présidentielle ; et ambassadeur, directeur national du protocole. Ancien directeur national chargé des voyages officiels puis ambassadeur itinérant, directeur national du protocole jusqu’en 2012, Chryst Bonaventure Engobo remplace dans ses nouvelles fonctions le Colonel Marcel Ntsourou. Le colonel Serge Oboa a, quant à lui, était le directeur de la protection rapprochée du président de la République entre 2000 et 2007. Ayant ensuite évolué au Conseil national de sécurité, il était jusqu’à sa nouvelle nomination chargé de mission du chef de l’État, coordonnateur du projet de délocalisation et de construction des casernes militaires auprès de la délégation générale des grands travaux (DGGT). En poste depuis mi-2012 en qualité d’intérimaire, le colonel Landry Simplice Euloge Ollita a été pour sa part confirmé dans ses fonctions d’ambassadeur, directeur national du protocole.

Une armée progressivement remaniée dès fin 2012

Bien avant ces dernières nominations intervenues dans la présidence de la République, le président Sassou a entrepris depuis fin 2012, par décret présidentiel du26 octobre 2012, une nouvelle mise en place au sein de son armée. C’est ainsi que le Général de division Guy Blanchard Okoï a pris le 8 novembre 2012, le commandement des Forces armées congolaises (FAC) en tant que chef d’état-major général.Guy Blanchard Okoï a la réputation d’avoir commandé avec rigueur et professionnalisme l’une des unités d’élite des FAC, le Groupement Para Commando (GPC). Il a succédé au Général de division Charles Richard Mondjo, promu ministre à la Présidence chargé de la défense nationale.

Marié et père de quatre enfants, le général de division Okoï est né le 20 mars 1961. Il a connu une carrière professionnelle remarquable au sein des FAC. Guy Blanchard Okoï a été instructeur de la première promotion de l’académie militaire Marien Ngouabi et commandant de la zone militaire de défense n°6 (Impfondo). En 1994, il a pris part à la mission de l’ONU au Rwanda. Officier formé tour à tour au collège militaire d’Ex-Provence, à l’école spéciale Saint-Cyr Paris et à l’école d’application génie à Anger en France, le Gen de Div Okoï est également détenteur d’un diplôme d’état major spécial à Thiès au Sénégal (1996). Il est en outre breveté de l’école de guerre au collège interarmes de défense à Paris.Guy Blanchard Okoï a porteur de plusieurs distinctions honorifiques, notamment commandeur dans l’Ordre du mérite congolais, chevalier dans l’ordre du mérite congolais et croix de la valeur militaire. Il est chevalier dans l’ordre du mérite français et détenteur de la médaille commémorative de l’Organisation des Nations Unies.

Le décret présidentiel du 26 octobre 2012 a également nommé les officiers ci-après :

Commandant de la gendarmerie nationale: Général de brigade Paul Victor Moigny

Inspecteur général des Forces armées congolaises et de la Gendarmerie nationale: Général de division Prosper Nkonta Mokono

Chef d’état-major général adjoint des Forces armées congolaises: Général de division René Boukaka

Chef d’état-major de l’armée de terre: Général de brigade Gilbert Bokemba

Directeur général de l’équipement du Ministère de la défense nationale: Commissaire  Colonel Aristide Ngakosso Ngama.

Commandant de la zone militaire de défense n° 6 (Impfondo),  Colonel Jean Bamanika

Commandant de la zone militaire de défense n°9 (Brazzaville): Général Jean-Baptiste Niakolo

Commandant de la zone militaire de défense n°1 (Pointe-Noire): Général Jean Ollessongo Ondaye

Commandant de la Zone militaire (stratégique) de Gamboma, dans le département des Plateaux (Nord) : Colonel Jean-François Liboko. D’ethnie mbochi de Mossaka, il succède au général Nianga Ngatsé Mbouala, promu commandant de la Garde républicaine.

Commandant de la Zone militaire d’Ouesso, ville située dans le Nord-Ouest du Congo-B, à la frontière avec le Cameroun. Ancien commandant adjoint de la GR, le Colonel Michel Obambi, également mbochi,  remplace à ce poste un autre colonel originaire de la Cuvette, Léon Bangui.

Commandant de la Zone militaire de Dolisie (Sud-Ouest), ville natale de l’ex-président Pascal Lissouba dans la Cuvette,  le Colonel Léon Bangui.

A Owando, chef-lieu du département présidentiel de la Cuvette, c’est le Général Grégoire Ebadep-Myllah, originaire d’Ouesso, qui succède à un colonel téké de Lékana (Nord), Léonce Nkabi.

Haut commissaire à la réinsertion des ex-combattants: Général Norbert Dabira. Certains analystes pensent que la coloration ethnique de ce dernier a beaucoup joué dans son éloignement du cercle sécuritaire présidentiel. En effet, d’ethnie Mboshi, mais de Boundji, en fait Téké d’Alima, comme on a coutume de le dire au Congo-B, le Général Dabira a déjà payé les frais dans l’affaire des disparus du Beach. Il vient à nouveau d’être tacitement sanctionné en remplaçant le colonel Michel NGAKALA pour la gestion des ex-miliciens démobilisés. Une mesure de sursis d’arrestation selon les analystes du fait qu’Il a été longuement auditionné à la suite de l’explosion du dépôt d’armes et de munitions de Mpila du 4 mars 2012.

Deux autres généraux, Charles MONDJO et Mokoki, ont également quitté la sphère sécuritaire pour devenir ministres sans fonction figurants, feraint l’objet, à l’instar di Gen Dabira, nous savons d’une sanction qui ne dit pas son nom, du drame de Mpila et pourraient dans un avenir proche disparaître de l’échiquier politico-militaire du Congo-Brazza. Selon un source, le premier est, comme Dabira, Mboshi de Boundji, donc en réalité Téké d’Alima, et le deuxième Katangais de la RD Congo.

En mars 2013, Denis Sassou Nguesso a poursuivi le remaniement de son armée en rappelant d’autres fidèles qui ont fait leur preuve :

nomination-généraux-150x150Le général de Brigade Nianga-Ngatsé-Mbouala,cousin maternel du président, a été nommé commandant de la garde républicaine avec rang et prérogatives du conseiller spécial du chef de l’État par un décret daté du 8 mars 2013, remplaçant à ce poste leGénéral Emmanuel Avoukou qui a trouvé la mort en plein exercice de ses fonctions

Par cette nomination, le général de brigade Nianga-Ngatsé-Mbouala a également rang et prérogatives de conseiller spécial du président de la République.

Né le 6 juin 1958 au village Ambombongo dans le district d’Ollombo (département des Plateaux), le général de brigade Nianga-Ngatsé-Mbouala a intégré les rangs des FAC après son admission au baccalauréat série C au lycée Emery Patrice Lumumba de Brazzaville en 1977. Au cours de cette même année il est admis à l’école polytechnique d’aviation à Krasnodar en ex-Union des Républiques socialistes soviétiques (URSS), où il sort avec un diplôme de pilote mécanicien. Il poursuit son instruction militaire en 1982 à l’école d’application infanterie parachutiste à Pau en France, où il obtient le diplôme d’officier d’infanterie parachutiste. Deux ans plus tard, il est admis à l’école d’application commando Mont-Louis en France, et sort avec un diplôme d’officier instructeur commando. Outre la France, le général de brigade Nianga-Ngatsé-Mbouala, a suivi les cours d’officier de commandement à l’Académie militaire Maximo Gomez de La Havane à Cuba, où il a obtenu le diplôme d’officier de commandement diplômé en stratégie militaire.

Il a été tour à tour, commandant de la première section de combat et de la première compagnie de combat au groupement aéroporté ; officier, chargé de l’instruction à l’état-major de ce même groupement ; chef d’état-major de la zone militaire n°6 Impfondo ; officier chargé des opérations au régiment d’apparat et d’honneur ; commandant la compagnie spéciale à la résidence de l’ancien chef de l’État, le général d’armée Denis Sassou N’Guesso ; commandant le Centre d’instruction de Makola ; commandant de la zone militaire de défense n°3 Gamboma. Le nouveau commandant de la garde républicaine a reçu plusieurs distinctions honorifiques. Il est officier dans l’ordre de la Croix de la valeur militaire au grade de la médaille d’or ; officier et commandeur dans l’ordre du Mérite congolais ; médaillé d’or de la commémoration du cinquantième anniversaire des FAC et de la Gendarmerie nationale. Le général de brigade Nianga-Ngatsé-Mbouala est polyglotte (français, espagnol et le russe).

Le général de division Léonard Noël Essongo dont on dit qu’il serait Katangais d’origine, vient d’être nommé conseiller spécial, chef d’Etat-major particulier du président de la république. Plus d’une personne pense qu’à ce niveau, le général Essongo n’est que l’ombre de lui-même et risque de finir comme le colonel Marcel Ntsourou.

Un autre décret présidentiel a promu deux généraux et nommé 8 colonels au grade de général des Forces armées congolaises (FAC) et de la police nationale. Ainsi, seront promus Généraux :

1- Contre-amiral Jean Dominique Okemba promu au grade de vice-amiral (marine nationale, l’équivalent de Lieutenant-général : trois étoiles). Une consécration pour  le Richelieu du président DSN.

2- Général de police de 1ère classe Jean François Ndenguet promu au grade de général de police de 2ème classe.

Pour les colonels promus :

  1- Colonel Ebadep Myllah Grégoire promu au grade de général de brigade (armée de terre) 2- Colonel de police Bouiti Jacques Antoine promu au grade de général de police de 1ère classe 3- Commissaire-colonel Mopendza Ambroise promu au grade de général de brigade aérienne (armée de l’air)

4- Colonel de police Ombeli Michel promu au grade de général de police de 1ère classe 5- Colonel Nianga Ngatse Mbouala promu au grade de général de brigade (armée de terre) 6- Capitaine de vaisseau Bangui Mathias promu au grade de contre-amiral (marine nationale) 7- Colonel de policeObara Philippe promu au grade de général de police de 1ère classe 8- Colonel de police Ngoto Albert promu au grade de général de police de 1ère classe.

On parle à l’instar de la tutsinisation de l’armée rwanndaise et de la kanagalisation des FARDC, de la « mboshisation » des institutions nationales et sécuritaires au Congo-Brazza en vue d‘assurer la survie ethnique à Sassou ?

Trois principaux prétendants sérieux à la succession

1. Denis Christel Sassou Nguesso dit « Kiki le pétrolier »

clan-sassou38 ans, (au centre sur pa photo) l’actuel Directeur général de la SNPC (la société nationale des pétroles du Congo) qui commercialise le brut congolais est de plus en plus cité comme probable successeur de son papa. Certaines indiscrétions renseignent que Denis Sassou Nguesso met de plus en plus son fils en orbite et le prépare discrètement à sa succession. Il se serait négativement inspiré par les cas de la république démocratique du Congo, du Togo  et du Gabon. Des démocraties dites dynastiques qui deviennent doucement des cas d’école en Afrique subsaharienne et qui ferait également des émules en Ouganda où Museveni préparerait également son fils, le Général de brigade Muhoozi, très contesté dans l’armée pour son ascension militaire supersonique à sa succession.

En plus de l’avantage du nom et du carnet d’adresse de son papa, Kiki possède également un autre avantage de taille, c’est lui de détenir le vrai pouvoir financier et le trésor de guerre de la famille et du clan. D’autant que le Pétrole reste la principale source de recette au Congo Brazza. Il pourrait à tout moment activer ses connections avec le milieu prétolier français, qui fit ses preuves dans la guerre civile en 1997 pour l’imposer au sommet de l’Etat comme cela se fit discrètement avec son neveu par alliance gabonais, Ali Bongo Ondimba et le tour serait pratiquement joué par une légitimation électorale de principe et de façade. Depuis que son père l’a tacitement désigné à sa succession, il étoffe ses réseaux en utilisant le carnet d’adresses très garni de son père, travaille et peaufine son image tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Congo-Brazzaville en recrutant des jeunes diplômés talentueux, sorti de grandes universités françaises, pour ce faire.

C’est le cas notamment du jeune pasteur Yves Castanou, jumeau de son état qui chapeaute.  Ingénieur télécoms formé en France et au Canada, ancien cadre de Lucent Technologies à Denver (États-Unis), ex-entrepreneur dans le e-business, issu d’une grande famille de Pointe-Noire et neveu de la première dame Antoinette Sassou Nguesso, il dirige l’Agence nationale de régulation des Télécoms, avec les méthodes les plus modernes de management public.Ingénieur télécoms formé en France et au Canada, ancien cadre de Lucent Technologies à Denver (États-Unis), ex-entrepreneur dans le e-business, issu d’une grande famille de Pointe-Noire et neveu de la première dame Antoinette Sassou Nguesso, ce jeune quadragénaire dirige avec efficacité l’Agence de régulation des postes et des communications électroniques (ARPCE), avec les méthodes les plus modernes de management public. Castanou a puisé dans le vivier des cadres congolais de la diaspora pour étoffer son staff. L’ARPCE emploie cent soixante personnes dans les nouveaux locaux qui ont coûté 6 milliards de F CFA.

Notons enfin que Denis Christel Sassou Nguesso et sa soeur Claudia Lembouma Sassou, l’égérie de la chanson mondaine zaïro-congolaise et la tout puissante conseillère en communication de son père président, font désormais des députés de Oyo, fief natal du chef de l’Etat, à plus de 400 km au nord de Brazzaville, et Talangaï, 6e arrondissement de la capitale congolaise,pour le compte du PCT (Parti Congolais du Travail), le parti présidentiel, à l’Assemblée nationale.

Tout cela serait plus simple s’il ne fallait pas compter sur le retour en force de la question de Congolité, bien orchestré par d’autres probables concurrents à la course. En effet, on reproche au fils doré ses origines Congolo-zaïroises, né de mère Antoinette Sassou Nguesso née Loemba Tshibota fille de mama Poto, une Congolaise de Kinshasa, femme d’affaires de Kinshasa. Or la Constitution du Congo-Brazza exige aux candidats à l’éléction présidentielle d’être nés de père et de mère Congolais de Brazza. Va-t-on assister à une énième modification de la Constitution pour ouvrir la voie présidentielle au fils du papa ? wait and see.

2. Jean Dominique Okemba (JDO). A guache sur la photo. L’indétrônable patron des services secrets congolais est l’éminence grise et Sasssou-JDO-Benghazi-la-Peur-11-avr11l’homme de confiance et des missions délicates du Chef. Fidèle parmi les fidèles, l’indispensable JDO garde toutes ses chances de succéder à son patron et cousin denis Sassou d’il négocie bien l’après Sassou, notamment auprès des anciens officiers et militaires qui ont ramené son Boss au pouvoir en 1997. Il n’est pas exclus que l’actuel  réaménagement du dispositif sécuritaire de Sassou ait été indirectement inspiré par lui pour contrer la nouvelle classe montante de jeunes officiers qui seraient plutôt proches du fils «  KIKI ». Cependant, Okemba est vu aujourd’hui au Congo-Brazza comme l’alter ego de Sassou et  l’homme de l’ombre de la Françafrique qui s’use et nécessite un nouveau lifting.

3. Edgard NGUESSO, Directeur du domaine présidentiel (DDP)

Cet autre cousin de DSN, pressenti initialement comme étant le favori numéro du Président perd de plus en plus de place. Responsable de la maison civile présidentielle, le DDP a la lourde responsabilité de gérer la grande cour africaine de Sassou (marié à un Congolais de Kinshasa et ex-beau-père du feu Omar Bongo du Gabon) et le très juteux budget pharaonique de la présidence de la République. Il s’occupe également de prévenir les futurs probables conflits de succession patrimoniale à la suite du décès de son chef dont on dit de plus en plus fragile sur le plan de la santé. Cela le fragilise dans la course présidentielle cat ça lui laisse moins de temps de s’occuper de lui et de son avenir politique. Il y a lieu de noter que DDP est co-propriétaire de la compagnie Equajet  avec Jean Jacques Bouya.

Les outsiders sont à compter parmi les généraux et autres militaires effacés

norbert-dabira-general-de-divisionLes généraux Dabira (ci-contre) en disgrâce, Hughes Ngolondélé ou Bonaventure Engobo, l’étoile montante du régime et le tout frais nouveau patron des services secrets, pourraient également jouer les trouble-fêtes présidentiels.

Hughes Ngolondélé, le Maire de Brazzaville et beau-fils de Denis Sassou Nguesso marié à Ninelle Sassou Nguesso, n’exclurait pas de nourrir des ambitions présidentielles. Propriétaire de la société Air Congo Express et PDG de la société de communication MNCom (Maurice Nguesso Communication) (La Lettre du continent N° 603 du 13 janvier 2011) et propriétaire d’une radio et d’une chaîne de télévision privées à Brazzaville, Maurice Nguesso, le vieux sage dispose des atouts financiers et communicationnels qu’il peut faire prévaloir à son profit.

Et le fils prodigue Dominique N’Gouabi ?

Dominique Ngoaubi49 ans, Fils du « Père de l’indépendance » du Congo-Brazzaville, ce garçon aux relations hétéroclites est un homme des réseaux françafrique et autres qui agissent dans cet empire pétrolier, mais aussi à la tête de nombreuses opérations de diplomatie secrète en Afrique, notamment dans la région de l’Afrique médiane, comme dans le trafic de diamant en RD Congo voisine, en Angola ou encore en RCA où il a traité avec le président déchu, François Bozizé dont il fut le conseiller spécial et le représentant personnel. Son titre de fils du « Père de l’indépendance », assassiné dans les circonstances nébuleuses, faisant émotionnellement de lui une sorte de héros populaire pathétique et de mythe intouchable lui a ouvert toutes les portes des palais présidentiels des Présidents en exercice qui ont eu à traiter avec son Père. Et il en profitait pour se faire un devoir de solliciter leur assistance pour toutes sortes de raisons et appelait chacun « Papa » avec une sincérité évidente. Qu’il s’agisse de Jacques Chirac ou bien encore de Mitterrand en passant par leurs valets africains Mobutu, Omar Bongo, Houphoët Boigny, Dos Santos…  voire avec le rebelle de l’Unita Savimbi. Tous lui ont offert quelques millions par-ci, du pétrole ou des diamants par-là, ou bien encore des affaires juteuses pour lesquelles ils savaient que le « petit  N’Gouabi » saurait s’entourer pour les faire aboutir et prospérer. Cela lui permit de se constituer une réserve financière qu’il pourrait toujours faire valoir politiquement si besoin en est. En quelques années, Dominique eut nombre d’associés improbables et hauts en couleur, et autant de papas.(Patrick Klein ; 2013).

Même au moment le plus fort de la guerre civile qui ravagea le Congo de son Papa en 1997, son statut et symbole d’Unité nationale, lui permit de traiter aussi bien avec le Président Denis Sassou, soutenu par les gaullistes du RPR et le Président Pascal Lissouba, ami des technocrates et socialistes du monde, via son Premier ministre, Yhombi Opango, dans toutes sortes de trafics (d’armes, de pétrole, de diamant et d’influence). Ainsi, Dominique, en quelques années, a su se bâtir un impressionnant réseau, en offrant ses services, et a joué à plusieurs occasions le rôle d’homme clé dans les conclusions de plusieurs affaires et contrats inimaginables qui se sont passés dans ce pays convoité par les multinationales du pétrole. Son riche carnet d’adresses international en tous genres, même avec les milieux des mercenaires les plus redoutés de la planète et sa capacité de traiter avec toutes les tendances politiques et militaires du pays  font de lui potentiellement un homme très puissant d’où pourrait peut-être venir la surprise si jamais le Président Sassou mettait fin à son aventure présidentielle. Devenu membre du comité central du PCT, parti au pouvoir, il n’est pas exclus que Dominique N’Gouabi soit amené à jouer un rôle politique de premier plan au Congo-Brzazzaville en 2016, année de tous les dangers.

Okombi Salissa peut-il succéder à Sassou ?

Ministre de Denis Sassou Nguesso, de 1997 jusqu’à l’année dernière, éminent membre du bureau politique du PCT (Parti congolais du travail), André Okombi Salissa se positionne comme le recours, l’actuel homme fort du Congo ne pouvant plus se représenter à l’élection présidentielle de 2016. Est-il celui qui pourrait sauver la Majorité présidentielle ?

Celui que d’aucuns considèrent comme « l’enfant terrible » du paysage politique congolais, en a la capacité et la stature. Il est le seul à avoir dit tout haut ce que tout monde dit bas à s’être ouvertement prononcé sur le départ de Sassou en 2016 ou avant, depuis mars 2013. André Okombi Salissa a, en effet, demandé, au grand chef de la majorité, Denis Sassou Nguesso, de prendre l’exemple du pape Benoît XVI, en sachant quitter la fonction avant que la fonction ne le quitte. Quand on est proche de Denis Sassou Nguesso comme lui, qu’on a été son ministre pendant 15 ans sur 16 années de présence à la tête de l’Etat et de surcroît, membre du bureau politique du PCT (Parti congolais du travail), ce saint des saints, il faut être armé d’une bonne dose de courage politique pour tenir un tel langage qui n’a cours qu’au sein de l’opposition. Dans les salons privés et les chambres à coucher, plusieurs dignitaires du PCT et de la majorité disent bien à voix basse, ce qu’Okombi a osé chanter à très haute et intelligible voix, prenant date avec ses compatriotes. Il n’est donc pas exagéré de dire que « l’enfant terrible » du paysage politique congolais suscite respect et admiration dans son camp politique, et nourrit de sérieuses craintes parmi les autres prétendants. Il suivrait l’exemple malheureux de Mathias Dzon, l’autre Raspoutine du régime qui a pris ses distances avec le chef ? Ce troublion sera-t-il le Macky Sall du Congo-Brazzaville ? Certains comparent son éloignement de Sassou à celui de Vital Kamerhe au Congo voisin. A l’instar de Kamerhe, Okombi est un poids lourd de la politique difficile à manœuvrer qui  doit toute son ascension politique au président qu’ il a fidèlement et longuement très bien côtoyé depuis son retour aux affaires en 1997.

Quid de l’ex-enfant terrible Mathias Dzon ?

Cet opposant congolais, président de l’Union patriotique pour le renouveau national (UPRN), a pris ses distances avec Sassou après avoir été un de ses brillants ministres de l’économie et finances entre novembre 1997 et août 2002. Il exercera par la suite la fonction de Directeur national pour le Congo dans la BEAC (Banque des Etats d’Afrique centrale) jusqu’au 31 décembre 2008 avant de se porter candidat contre son maître en 2009 à l’élection présidentielle. Sa candidature sera invalidée. Depuis, l’homme a connu un passage à vide et arrive difficilement à incarner l’opposition. Une opposition minée et fragilisée par des débauchages et incapable de mobiliser les troupes en vue de constituer une alternative crédible à l’alternance au pouvoir de Sassou.

Enfin, d’autres personnalités, stratégiquement silencieuses pour cause de loyauté absolue jusqu’au bout au Président Sassou, du sillage présidentiel pourraient se révéler des prétendants redoutables à la succession du DSN si ce dernier venait à s’éclipser de la scène politique. Une chose est certaine, les jeux sont loin d’être joués en avance et le challenge reste très ouvert. Il faut s’attendre à des surprises.

Jean-Jacques Wondo / Exclusivité DESC-WONDO

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2 Comments on “Spécial Congo-Brazza : Denis Sassou resserre les rangs dans un parfum de fin de règne ? JJ Wondo”

  • Carl Eckoungs

    says:

    Juste à titre de rappel, Antoinette n’a pas d’enfant avec le président sassou et kiki est le fils à la petite soeur du cardinal mossengo vérifier bien les infos avant de publier

  • COCO

    says:

    Juste un éclaircissement :Dominique NGOUABI n’est pas le fils du père de l’indépendance du CONGO BRAZZA, mais du troisième président du CONGO le commandant MARIEN NGOUABI ,et ceux qu’on appellent les  »KATANGAIS » au CONGO BRAZZA ne sont pas originaires du KATANGA (SHABA) de la R.D.C. Ce n’est qu’un sobriquet donner aux natifs de la région de la Likouala dans la partie la plus septentrionale de la république du CONGO BRAZZAVILLE.

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