Jean-Jacques Wondo Omanyundu
DÉFENSE & SÉCURITÉ GLOBALE | 17-11-2021 09:45
2161 | 6

Six mois après l’instauration de l’état de siège, l’insécurité continue de ravager l’est de la RDC – JJ Wondo

Auteur : Jean-Jacques Wondo Omanyundu

Six mois après l’instauration de l’état de siège, proclamé par le président Félix Tshisekedi le 1er mai 2021, le gouvernement congolais ne parvient toujours pas à juguler l’insécurité endémique qui règne dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Ce régime d’exception, prévu pour durer 30 jours aux termes de la Constitution, vient d’être prorogé pour la douzième fois par le parlement début novembre, ce qui renvoyait dans l’opinion l’impression d’un échec des pouvoirs publics face aux crises sécuritaires à répétition dans les deux provinces concernées.

Généralisation de l’insécurité à l’est de la RDC

Au-delà de l’état de siège, la situation sécuritaire globale de la RDC demeure très préoccupante et volatile. Le 18 octobre 2021, la localité de Kibumba, au Nord-Kivu, a été investie par les éléments de l’armée rwandaise avant d’en être délogés par les FARDC. Le 3 novembre 2021, c’était le tour de la ville de Bukavu, au Sud-Kivu, qui a été le théâtre d’une incursion d’un groupe armé dénommé CMC-A64. Moins d’une semaine plus tard, ce sont les villages de Chanzu et Runyoni, dans la zone frontalière avec l’Ouganda au Nord-Kivu, qui ont subi les attaques dans la nuit du 7 au 8 novembre de la faction rebelle du M23/Runiga, soutenue depuis Kigali, selon les investigations approfondies menées par Afridesk.

Depuis le lancement de l’état de siège, la situation s’est vite enlisée au point que l’armée et les forces de sécurité ont vite perdu le contrôle de la situation. Désormais, c’est la confusion totale qui règne dans les deux provinces placées sous l’état de siège. Beni et Ituri sont devenus l’épicentre de l’insécurité et des massacres odieux commis sur les populations civiles face à l’impuissance militaire des FARDC.

Depuis le lancement des offensives militaires en mai 2021, aussi bien au Nord-Kivu qu’en Ituri, les massacres ont augmenté comparativement à la période précédant la mise en œuvre de l’état de siège, selon le monitoring du Baromètre sécuritaire du Kivu (KST) du GEC. Le mouvement citoyen La Lucha a recensé plus de 1502 civils tués dans les provinces sous état de siège; soit une moyenne de 8 civils tués par jour, 61 véhicules et 32 motos incendiées[1].

Plusieurs armées et groupes rebelles étrangers, en nombre toujours croissant, continuent d’opérer dans ces deux provinces. Il s’agit notamment du Rwanda, du Soudan du Sud, de l’Ouganda et du Burundi. En effet, Le Rwanda et l’Ouganda ont tous deux des liens historiques avec des groupes armés et des rébellions en Ituri et au Nord-Kivu. Pour des raisons de proximité géographique, le Rwanda entretient plus d’interactions avec le Nord-Kivu, qui borde le pays, tandis que l’Ouganda a joué un rôle néfaste en Ituri et dans le Nord du Nord-Kivu[2]. Plusieurs recherches ont démontré que les gouvernements ougandais, rwandais et congolais sont responsables de transferts d’armes et de la création de groupes armés dans la région[3].

Etat de siège une mesure exceptionnelle qui s’éternise au mépris de la loi

En effet, sur le plan légal et constitutionnel, l’état de siège est un régime exceptionnel et temporaire, mettant en place une réglementation qui confie à une autorité militaire la responsabilité du maintien de l’ordre public et de la gestion administrative d’un pays ou d’une partie de son territoire confrontée à une menace sécuritaire très grave et imminente.

En tant que mesure exceptionnelle, entraînant notamment les restrictions des droits et libertés fondamentaux des citoyens, les opérations de l’état de siège, sont censées être limitées dans le temps, conformément à la Constitution. Ce qui n’est pas le cas. En effet, le Parlement congolais proroge quasi systématiquement cette mesure sans tenir compte des recommandations faites dans les débats ou dans le récent rapport parlementaire de synthèse sur l’évaluation de l’état de siège élaboré, au point de le banaliser. Ce qui distord l’essence même l’essence de cette mesure, avec le risque de générer une situation d’insécurité juridique en dévoyant l’état de siège de ses objectifs militaires initiaux vers des objectifs politiques et électoraux à moyen et long termes.

On peut donc retenir que la décision de décréter l’état de siège a été prise dans la précipitation et l’impréparation, mais surtout dans l’ignorance quasi totale des contours juridiques et militaires qui motivent, accompagnent et encadrent cette mesure.

Manque de moyens, de planification et de stratégie globale de lutte contre l’insécurité

L’évaluation faite par les députés congolais en août 2021 note un bilan mitigé alors que le ministre de la Défense relève des « résultats positifs ». Quant à nous, on peut affirmer que les résultats des actions militaires entreprises dans le cadre de l’état de siège sont largement négatifs.

Le Rapport de synthèse des auditions sur l’évaluation de l’état de siège élaboré par la Commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale de la RDC mentionne entre autres les arriérés des frais de fonctionnement ; les faibles moyens financiers et logistiques ; l’inexistence d’unités de réserve, l’irrégularité de la prise en charge sanitaire et la prime des militaires au front ; la problématique de la maîtrise des effectifs de l’armée sur le terrain des opérations ; l’infiltration des forces armées par les rebelles ADF ; la promotion d’anciens cadres militaires déjà compromis dans des activités criminelles au rang d’animateurs de l’état de siège dans les mêmes milieux où ils évoluaient auparavant, etc.[4].

On décèle globalement au sein de l’armée congolaise des problèmes récurrents d’indiscipline et de cohésion (unité de commandement). Les moyens logistiques sont insuffisants, à défaut d’être inappropriés et obsolètes. Le moral des troupes engagées aux combats reste anémique du fait de manque de moyens financiers pour entretenir correctement les militaires. Les soldes des militaires et leurs primes sont modiques, souvent détournées par la hiérarchie. Le budget militaire est insignifiant, soit environ 295 500 000 USD  pour 2021, en très nette baisse par rapport aux années précédentes. Le chef d’état-major général des FARDC a demandé la somme de 595 000 0000 USD, soit le double du budget actuel pour couvrir entre autres les dettes de l’armée et l’acquisition de matériels en vue de la montée en puissance de l’armée[5]. L’armée de la RDC ne dispose pas de loi de programmation militaire censée fixer des prévisions budgétaires pluriannuelles pour sa modernisation et sa montée en puissance.

Les généraux Constant Ndima et Johnny Luboya, respectivement gouverneurs militaires du Nord-Kivu et de l’Ituri
Une armée en lambeaux

Sur le plan opérationnel, il n’y a pas eu pratiquement de remplacements des unités, souvent mises en cause, depuis plusieurs années. Comme mentionné plus haut, les opérations militaires au Nord-Kivu et en Ituri mettent en lumière l’état de déliquescence de l’armée et de son commandement. Sur le terrain, on assiste souvent à des conflits de compétence entre les différents responsables des structures militaires. La plupart se disputent les moyens alloués aux opérations. Ce qui impacte négativement la conduite des opérations. Tout comme le rapport parlementaire, on pointe également des cas de complicité interne au sein de l’armée par la collusion entre certains officiers/commandants de l’armée et des services de sécurité avec les milices de leurs communautés d’origine. Ce qui entraîne dans bien des cas la passivité des troupes au combat. Les effectifs – souvent fictifs – des militaires sur le terrain des opérations sont largement déficitaires par rapport aux effectifs théoriques.

Avec des effectifs théoriques – probablement gonflés – estimés à environ 176.000 hommes, les FARDC restent une armée faible sur le plan opérationnel et hétéroclite, avec un ordre de bataille flou sinon quasi inexistant. On note une désorganisation de l’armée due à des réformes infructueuses, à l’intégration des milices et des rébellions indisciplinées. Les FARDC sont une armée où coexistent des mécanismes de loyauté hiérarchique abscons et changeants, voire contradictoires, qui compliquent l’efficacité des troupes engagées au combat, victimes de complicités internes avec les groupes armés locaux et étrangers et de rivalités entre chefs d’unités.

L’état de siège, une patate chaude pour les élections de 2023 ?

Outre les aspects militaires, l’état de siège chamboule drastiquement le cours traditionnel de la vie publique dans les deux provinces concernées par son lot de mesures d’exception et l’omniprésence des militaires. On signale plusieurs actes de tracasserie administrative causés par des hommes en armes dans les deux provinces concernées. Le nombre d’actes de violations des droits humains dans les deux provinces est en forte croissance depuis le lancement de l’état de siège. Les restrictions des droits et libertés garantis par la population commencent à exacerber les populations locales qui se croient en zone sous occupation militaire. Toute cette situation risque d’hypothéquer sérieusement le prochain cycle électoral dans les deux provinces si rien n’est fait pour juguler l’insécurité dans ces deux provinces, voire au Sud-Kivu qui sombre également dans la violence. Les récentes déclarations du ministre de la Communication et des Médias[6], et du Président ad intérim de l’UDPS de prolonger ad vitam æternam l’état de siège aussi longtemps que la paix ne sera pas restaurée dans ces deux provinces risque d’échauffer les esprits pendant qu’aucune mesure concrète objective n’est prise par le Gouvernement pour permettre une montée en puissance des FARDC dans les opérations.

Conclusion

L’avenir de l’état de siège ne présage aucun optimisme possible à court et à moyen termes. On continue de refaire instinctivement la même chose : agir sans réfléchir ni planifier les opérations en amont pour en évaluer leur impact sur le terrain.

Nous ne cesserons de le dire que les FARDC restent une armée inefficace avec un commandement défaillant, désorganisé, dysfonctionnel (superposition des structures de commandement) et peu compétent[7] qui nécessite un profond relifting. Le népotisme et le clientélisme ne cessent de s’incruster dans l’armée.

Les efforts présidentiels, désordonnés et non conceptualisés dans un plan global stratégique de réforme des services de sécurité – comme le recommande notamment le rapport parlementaire sur l’état de siège – n’impactent pas encore l’efficacité opérationnelle des FARDC.

Les récentes attaques au Sud-Kivu et au Nord-Kivu montrent que la menace sécuritaire en RDC provient en grande partie de l’intervention des pays limitrophes. L’option militaire, via l’état de siège, ne nous semble pas être une solution appropriée à la crise sécuritaire à l’est de la RDC.  La crise est à la fois politique, géopolitique, sociologique et militaire. Elle nécessite une approche holistique, notamment régionale avec un appui ferme de la communauté internationale comme en 2013 lors de la défaite du M23.

Outre l’accélération de la mise en place d’un nouveau plan de réforme des FARDC, en ce comprise la réforme de la justice militaire, il y a urgence de mettre en place un ambitieux Plan National de la Sécurité Intégrale qui comprendrait l’allocation des ressources financières appropriées pour renforcer les institutions militaires et de sécurité.

Dans les secteurs opérationnels, il faudrait procéder au relèvement des officiers autochtones ayant longtemps presté à l’Est du pays, ainsi qu’à la relève, au reconditionnement et à la réorganisation rapide des unités engagées dans les opérations depuis plusieurs années. Il s’agit principalement des unités et des militaires issus des anciennes rébellions qui ont sévi dans la zone. Il faudrait résoudre de manière efficace la question de la maîtrise des effectifs en faisant respecter l’application des tableaux de dotation (TD) conformément aux tableaux organiques (TO).

Il faudrait en même temps s’investir dans le renforcement de la collaboration et de la restauration des liens de confiance entre les civils et les militaires car aucune guerre ne peut se gagner sans la confiance de la population. Or la situation de l’état de siège –  avec les tracasseries administratives, la présence des militaires dans les mines et dans les exploitations agricoles privées, ainsi que les dérives liberticides qu’elle entraine -, ne cesse de creuser le fossé de méfiance entre les populations civiles et les militaires.

Il faudrait en outre revoir les mécanismes de la mise en œuvre du Programme de désarmement, démobilisation, réinsertion communautaire et stabilisation (PDDRC-S) dont la structuration actuelle sème le doute sur son efficacité. En effet, son coordonnateur, Tommy Tambwe Ushindi, ancien responsable rebelle du M23, est contesté par plusieurs acteurs. Il est soupçonné d’entretenir encore des liens avec des groupes armés qui continuent à tuer à l’Est du pays.

Enfin, il faudrait plaider pour une implication active de la MONUSCO et une meilleure collaboration et coordination des opérations et des actions avec les FARDC et la société civile.

Plutôt que de continuer de gouverner par défi en se plongeant la tête dans le sable, nous invitons les autorités congolaises à prendre en compte les constats et les recommandations du rapport parlementaire. Ce rapport constate entre autres que la proclamation de l’état de siège n’a pas été sous-tendue par une planification d’actions stratégiques de l’état de siège. Elle l’a été sans un montage financier conséquent et cohérent, sans définition d’objectifs militaires et sans un chronogramme d’actions stratégiques, opérationnelles et tactiques. Le rapport parlementaire rejoint le crédo d’AFRIDESK. Il recommande au Gouvernement (surtout au Président[8]) de définir une politique nationale de sécurité avec toutes ses composantes dans un schéma de plan de réforme de la sécurité adaptée et révisée par une loi de programmation militaire à soumettre au Parlement. C’est à ce niveau précis que l’on pourrait évaluer le degré de volonté politique du Commandant suprême des forces armées de vouloir instaurer la sécurité en RDC.


Jean-Jacques Wondo Omanyundu
Analyste des questions militaires et sécuritaires
Exclusivité AFRIDESK

Références

[1] https://www.7sur7.cd/2021/11/08/est-de-la-rdc-plus-de-1500-civils-tues-depuis-linstauration-de-letat-de-siege-lucha.

[2] International Crisis Group, RD Congo : en finir avec la violence cyclique en Ituri, Rapport Afrique N°292 | 15 juillet 2020.

[3] https://www.amnesty.org/download/Documents/100000/afr620062003fr.pdf.

[4] Assemblée nationale de la RDC, Rapport de synthèse des auditions sur l’évaluation de l’état de siège, août 2021.

[5]Ibid.

[6] https://www.france24.com/fr/%C3%A9missions/l-entretien/20211105-patrick-muyaya-il-est-extr%C3%AAmement-dangereux-de-raviver-des-questions-tribales-en-rdc.

[7] Les compétences des militaires restent insuffisantes et la formation de base des officiers est au rabais.

[8] La défense est un domaine de collaboration entre le Président et le Gouvernement. En réalité, en RDC, la défense reste un domaine de chasse gardée du Président. Le ministre de la Défense reste sans portefeuille. Il ne dispose d’aucun droit d’initiative sur l’affectation de ce budget et son contrôle. Ce sont d’autres personnes de l’entourage direct du chef de l’Etat, notamment de la Maison militaire du Président, qui se chargent d’actionner les lignes budgétaires de l’armée.

6

6 Comments on “Six mois après l’instauration de l’état de siège, l’insécurité continue de ravager l’est de la RDC – JJ Wondo”

  • GHOST

    says:

    ETAT DE SIEGE: EST-IL TEMPS DE RELIRE L´HISTOIRE?

    > En 1982, les Israéliens préparent une attaque sur le sud du Liban, l´état-major a convoqué les historiens militaires et leur a demandé d´étudier toutes les opérations qui ont eu lieu dans cette région au 20ème siècle. Ils ont tous analysés les expéditions des Britanniques et des Français … et ils ont préparé une liste des problèmes rencontrés et des solutions trouvées. (Bonjour mon colonel : une journée dans la peau d´un manager qui s´initie aux méthodes militaires. Michel Goya 12/08/2020 Lavoiedelepee-blogspot.com )
    BREAKING THE RULES:THE CIA AND COUNTERINSURGENCY IN THE CONGO 1964-1965
    C´est le titre d´un article de Jeffrey H. Michaels publié par International Journal of Intelligence and CounterIntelligence.
    S´il faut résumer l´article, on y apprend comment l´ANC avait des insufisances organisationnelles que la CIA avait aidée á surmonter en apportant des capacités offensives par le canal d´un financement, une supériorité logistique et une supériorité informationnelles.
    Quand dans la proposition du budget du gouvernement on apprend que la défense ne peut obtenir que 3 %, la lecture de cet article devrait aider les parlementaires congolais á se tourner vers les USA et l´UE afin d´obtenir un financement viable pour la défense.
    Tandis que la supériorité logistique dont l´article parle (U.S military task force was deployed, consisting of four C-130s, three troop-carrying helcopters, and some fifty paratroopers from the 82nd Airborne Division who were mainly used to provide logistics support to the ANC) avait été plus visible avec la création du « Instant Air Force » qui avait des avions de combat pilotés par des mercenaires d´orgine cubaine (Recherchez l´ouvrage Instant Air Force sur http://www.amazon.fr).
    L´ANC va surtout bénéficier d´une supériorité informationnelle solide (Intelligence collection and analysis).

    À suivre..

  • GHOST

    says:

    ETAT DE SIEGE: LA QUESTION DE LA SUPERIORITE
    Une analyse profonde des insufisances des FARDC pendant l´état de siège indique que la RDC est á la recherche du concept  » pensée stratégique dominante ».
    Dans l´ouvrage « La révolution dans les affaires militaires » de T Balzacq et H De Nève (page 107)l ces deux auteurs expliquent largement que « l´information est une arme de guerre ». Ainsi, la première « supériorité » á acquerir pour les FARDC est la maîtrise de l´information.
    *INFORMATION SUPERIORITY »
    Ce concept mis au point dans la RAM (Révolution dans les affaires militaires) consiste á avoir une capacité de collecter, traiter et disséminer un flux continu d´informations qui doivent être précises et sûres. A contrario, cette capacité doit être déniée á l´adversaire.
    La supériiorité en matière d´information contient donc un contenu offensif et défensif.
    Les deux auteurs affirment (page 108) que cette supériorité contribue á modeler – to shape – l´environnement.
    Nous allons recourir á deux exemples afin d´illustrer ce concept avec le cas d´EXECUTIVE OUTCOMES en Angola et la théorie mis au point par l´actuel chef d´état major de l´armée en Israel AVIV KOKHAVI.

  • GHOST

    says:

    ETAT DE SIEGE ET BUDGET DE LA DEFENSE
    Avant d´aborder l´aspect « INFORMATION SUPERIORITY », faison un RETEX sur le financement de l´ANC par la CIA.
    Ce que la proposition de 3 % du budget qu´on discute en ce moment au Parlement est insignifiante s´il faut équiper, entrainer et faire le MCO (Maintient des capacités opérationnelles des troupes) et surtout assurer la logistique pendant toutes les opérations.
    Un article nous apprend comment la CIA a aidée la RDC entre 1960-1968 á obtenir un financement en faveur de l´ANC.

    “From 1960 to 1968, CIA conducted a series of fast-paced, multifaceted convert action (CA) operations in the newly independent Republic of the Congo (the Democratic Republic of the Congo today) to stabilize the government and minimize communist influence in a strategically vital, resource-rich location in central Africa. The overall program-the largest in the CIA´s history up until then-comprised activities dealing with regime change, political action, propaganda, air and marine operations, and arms interdiction, as well as support to a spectacular hostage rescue mission. By the time the operations ended, CIA had spent nearly $12 million (over$80 million today) in accomplishing a pro-Western leadership in the Congo”. CIA´s Covert Operations in the Congo, 1960-1968: Insights from Newly Declassified Documents
    Nous allons prendre en compte ce facteur de financement dans notre réflexion.

  • GHOST

    says:

    INFORMATION SUPERIORITY: L´EXEMPLE D´EXECUTIVE OUTCOMES EN ANGOLA.

    L´état de siège est un bon laboratoire où les congolais peuvent suivrent l´évolution des actions des FARDC en analysant les insuffisances et les capacités réelles sur le terrain.
    Le Colonel Michel Goya affirme ( Blog la voie de l´épée du 27 novembre 2021 « Le futur ne revient jamais-Anticipation militaire et fantaisie ») que « Il n´est guerre de métier qui fasse plus appel á l´imagination que celui de soldat. Les soldats ont été inventés fondamentalement pour faire la guerre, or, et c´est heureux, ils ne la font pas souvent. Pour autant, ils sont quand même même obligés de s´y préparer sous peine de graves déconvenues. Le problème est que comme disait le mathématicien Henri Poincaré: « la guerre est une expérience dont l´expérience ne peut pas se faire ». Autrement-dit, ce qui se passe dans la guerre, qu´il s´agisse au niveau le plus bas de concevoir la réalité concrète du combat et de la proximité de la mort, comme au niveau le plus élevé de la stratégie d´anticiper la complexité des interactions avec l´ennemi, tout cela ne peut être appréhendé complètement en temps de paix.
    Or ce qui ne peut être apprehéndé par les sens doit être imaginé. Pour préparer la guerre future, les militaires vivent au présent dans un temps de guerre imaginaire. »

    > Quand vous lisez ceci, de plus en plus, les congolais remettent en cause les options militaires de l´état de siège. La dernière rencontre entres 12 évêques de la Cenco et le président Felix n´est qu´une illustration de ce rejet de l´état de siége.
    PARADOXE
    En lisant les affirmations du Colonel Michel Goya, les lecteurs vont sans doute se demander « comment imaginer la guerre future » quand le Congo avec l´état de siège est en guerre ?
    L´Angola était aussi en guerre quand le MPLA avait fait venir EO. Les généraux angolais avaient besoin d´une « vision alternative » pour vaincre l´UNITA. L´approche d´EO devrait inspirer ceux des congolais qui font des recherches dans le domaine de la défense.

    BLOOD SONG. FIRTST-HAND ACCOUNTS OF A MODERN PRIVATE ARMY IN ACTION ( Jim Hooper)

    *Pages 71-72 Operational Planning
    >

  • GHOST

    says:

    Pages 71-72 OPERATIONAL PLANNING D´ EXECUTIVE OUTCOMES

    …We started off very much in the dark. There were not details available regarding enemy strengths *, location ocr capabilities *, no order of battle*, no intelligence assesments**. Not even details of FAA´s own forces were immediately to hand**. We really had to squeeze everything we could out of the generals to bring everything together and come up with a workable plan. To give them credit, they gave us their total co-operation and ensured thaht we had more than enough space and equipment to do our task.

    >> ..To the surprise of the EO management team, a crucial asset not available to the Angolan planners was a dedicated photo-reconnaissance unit. **
    Deciding that it was a must-have arrow to their bow, Carlos was tasked with briefing General de Matos and Sonangol´s managing director Joachim David.
    >Using examples from the previous war to illustrate the concept, he explained that SADF (SANDF?) almost never embarked on operations without the crucial intelligence provided by aerial reconnaissance.
    *The proposal he put forward was to modify a Beechcraft King Air 200 by installing stills cameras, a hign resolution coulour television camera, as well as a Forward Looking Infra-red (FLIR) system. The latter would be capable of penetrating the very hazy conditions caused by the slash and burn farming methods in Angola, and locating targets at night…

    ¤ In order to have a solid foundation from which to work the South African spent long days putting together an * armed strategic appreciation, complete with * maps, *graphs, * intelligence summaries, * level of threat and a * list of priority counter-measures.
    ¤The astonished generals admitted it was the first time they fully understood the problems they faced, not even their former Soviet andCuban advisors had come close to giving them a similar assesment of the war.

    En partant de l´expérience d´EXECUTIVE OUTCOMES, tous les congolais savent de plus en plus que les FARDC sont entrain de battre á ´aveuglette.. il n´ya pas une « supériorité informationnelle » capable de les aider á avoir une idée exacte des capacités militaires des toutes les milices.
    Et pourtant, avec les technologies modernes qui n´existaient pas il ya 20 ans pendant la guerre d´EO contre l´UNITA, l´EMG des FARDC devraient six mois après le début de l´état de siège être capable d´avoir une « armed strategic appreciation » avec des cartes qui montrent en 3 D avec le programme Power Point, les positions exactes de toutes les milices, les armes qu´elles possedent, leurs ressources logistiques, les signatures électroniques de leurs communications, les noms des minerais qu´elles exploitent y compris les positions géographiques des mines, sans oublier les noms de ceux qui commandent ces milices.
    Rien qu´en partant de cette approche d´EO, l´EMG des FARDC devrait obtenir ce que T Balzacq et A De Nève ( La Révolution dans les Affaires Militaires pages 188-189) désignent par « AGILITY » l´agilité qui est définie comme la « capacité de répondre rapidement et de s´adapter aux changements qui surviennent sur le champ de bataille.
    Les deux auteurs du RAM affirment l´agilité repose sur la capacité á collecter et á diffuser l´information á différentes échelles de commandement et á prendre en retour des actions qui s´imposent.
    *Or, les deux généraux qui commandent l´état de siège n´ont pas démontrés cette capacité informationnelle. La preuve est ces attaques contre les convoyages des vehicules.
    Comment reconfigurer ses forces et sa stratégie quand on ne posséde pas cette supériorité informationnelle?

  • GHOST

    says:

    SUPERIORITE OPERATIONNELLE ET « LE MIROIR »
    Une fois de plus (ou de trop), les congolais doivent absolument rechercher la supériorité opérationnelle afin de « quitter le brouillard de la guerre ». Les deux auteurs de l´ouvrage « La Révolution dans les affaires militaires) affirment que « c´est la technologie de l´information qui permet de réduire les frictions á un niveau minimal et favorise un combat sur le centre de gravité avec une précision accrue et une force mesurée ».
    La victoire de l´armée angolaise face á la branche armée de l´UNITA doit beaucoup á l´application de ce concept introduit par Executive Outcomes.
    MIROIR?
    Nous avons abordés cet aspect qui fait reculer le brouillard de la guerre quand la supériorité opérationnelle apporte des informations précises sur les capacités des milices, leurs positions, les signatures électroniques des communications etc..
    Mais il existe une sorte de MIROIR pour les services de « CONTRE ESPIONAGE MILITAIRE » des FARDC où cette supériorité apporte aussi des informations cruciales sur la position des FARDC en temps réel, le « profil » des généraux, leurs activités « clandestines », et mieux tout acte de sabotage en faveur des milices.

Leave a Comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

This panel is hidden by default but revealed when the user activates the relevant trigger.

Dans la même thématique

DÉFENSE & SÉCURITÉ GLOBALE | 23 Sep 2025 13:35:44| 230 0
Deuxième Forum Scientifique RDC-Angola
REGISTER Invités d’honneur: Ambassadeur B. Dombele Mbala, Ambassadeur J. Smets, Ambassadeur R. Nijskens Programme : Introduction par M. Jean-Jacques Wondo, Afridesk… Lire la suite
Par La Rédaction de AFRIDESK
DROIT & JUSTICE | 23 Sep 2025 13:35:44| 217 0
RDC: Jean-Jacques Wondo témoigne de ses conditions de détention devant le Parlement européen
L’expert belgo-congolais en questions sécuritaires, Jean-Jacques Wondo, a dénoncé les conditions de sa détention en RDC, qu’il qualifie d’inhumaines, devant… Lire la suite
Par Jean-Jacques Wondo Omanyundu
DÉFENSE & SÉCURITÉ GLOBALE | 23 Sep 2025 13:35:44| 443 1
RDC-conflits : Pourquoi les accords de paix échouent
Depuis trois décennies, la RDC est le théâtre de l’un des conflits armés les plus meurtriers et les plus longs… Lire la suite
Par La Rédaction de AFRIDESK
DÉFENSE & SÉCURITÉ GLOBALE | 23 Sep 2025 13:35:44| 1193 0
L’ombre structurante de Heritage Foundation sur la RDC : Une paix minée par des intérêts stratégiques et personnels
Résumé: Cet article examine l’accord tripartite signé le 27 juin 2025 entre les États-Unis, la République démocratique du Congo (RDC)… Lire la suite
Par La Rédaction de AFRIDESK