Reynders – Kagame : La guerre des clans du Mouvement Réformateur belge s’exporte-t-elle dans les Grands Lacs ?
Par Jean-Jacques Wondo
Le quotidien belge francophone Le Soir révélait dans sa parution du 20 février 2014 que le président rwandais, Paul Kagame, ne souhaiterait pas la présence du vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, à Kigali lors des commémorations du génocide. La raison évoquée semble liée à une divergence de vues entre les deux hommes sur le dossier du Congo qui aurait détérioré leurs relations. Paul Kagame reprocherait à Didier Reynders des propos trop en pointe sur le Congo et surtout une action diplomatique, aux Nations unies et à l’Union européenne, qui aurait accentué les pressions exercées sur Kigali pour cesser toute intervention directe ou indirecte au Kivu. En outre, il est reproché à Didier Reynders d’avoir approuvé des propos tenus par le président tanzanien, Jakaya Kikwete, qui avait suggéré à Kigali d’ouvrir le dialogue avec les opposants hutus des FDLR – Forces démocratiques pour la Libération du Rwanda – considérées comme des génocidaires.
Pour tenter de comprendre cette situation, DESC est remontée sur une situation de crise, en apparence anodine et sans rapport avec l’Afrique des grands Lacs, qui prévaut au sein du Mouvement Réformateur (MR) belge, le parti à vocation libérale, cher à MM. Louis Michel et Didier Reynders.
Tout commence aux élections régionales belges de 2009
Lors des élections 2009, le MR (Michel, Reynders et De Decker) affichait un plus beau sourire qu’après la chute de 2010 (Belga)
Lors des élections 2009, le MR affichait un plus beau sourire quaprès la chute de 2010. Après les élections régionales de juin 2009, le MR avait été une nouvelle fois écarté des majorités régionales. En octobre, un groupe baptisé Renaissance, soutenu par Louis Michel, accusait le président du mouvement, Didier Reynders, d’avoir « isolé » le parti par son arrogance et d’avoir négligé la dynamique interne à cause de son cumul avec le rôle de vice-Premier ministre fédéral des Finances. Le coup de force aboutit en novembre 2010 par le renoncement contraint et forcé de Reynders à la tête du MR. Et par l’élection à la présidence, le 28 janvier 2011, de Charles Michel, le fils de Louis Michel, au détriment de Daniel Bacquelaine, le candidat de Reynders. (Le Vif, 5 sept 2013).
Ce fut le déclenchement d’une guerre froide « particide » au sein du mouvement libéral entre les Michel père et fils (Louis et Charles) et le Groupe de Reynders alllié au député fédéral Bruxellois Armand De Decker et l’infortuné et Daniel Bacquelaine, battu par Charles Michel à deux reprises en janvier 2011. Une élection qui fragilisa électoralement ce parti, particulièrement en wallonie, tenu à une distance respectable de l’omni présent et omnipotent PS wallon de Di Rupo et André Flahaut (Président de la Chambre des Représentants belge et plutôt proche du camp Michel). La situation au sein du parti était tellement intenable que depuis les élections communales de 2012 en Belgique, Reynders a quitté son terroir liégeois pour se rapprocher géographiquement et stratégiquement de Armand De Decker à la commune huppée bruxelloise d’Uccle.
De Louis à Didier : Changement d’approche de la résolution de la crise dans les Grands Lacs
Si depuis 2002, le MR reste constant dans le soutien sans faille qu’il manifeste à Joseph Kabila sur le plan congolais, tel n’est plus le cas sur la vision politique des clans Michel et Reynders par rapport aux Grands Lacs.
L’activisme diplomatique exubérant de « Tonton » Louis Michel, le père de la transition congolaise dite 1+4 a permis de remettre la question congolaise au centre de l’agenda international après l’isolationnisme suscité par les positions de Laurent-Désiré Kabila, jugées trop nationalistes et à contre sens des intérêts géostratégiques des grandes puissances anglosaxonnes derrière Museveni et Kagame, leurs sous-traitants des guerres au Congo depuis 1996.
Louis Michel avait la particularité de soutenir à la fois Kagame et Kabila. Le premier plus que le dernier pour des raisons que lui seul connait mais qui finiront sans doute par se faire savoir, tôt ou tard. Le soutien indéfectible de Michel à Kagame est similaire à celui que Bill Clinton apporte à l’homme fort de Kigali, qu’il vente ou qu’il pleuve. Un soutien audacieux qui a même amené l’ex ministre belge des Affaires étrangères Belge et ex-commissaire européenn à la Coopération au développement, l’Euro-député et ministre d’État belge Louis Michel à lancer l’initiative de créer en septembre 2010, le Cercle des Amis du Rwanda au sein du Parlement Européen. Un groupe de lobbying poursuivant principalement l’objectif de « supporter, valoriser et promouvoir les intérêts du Rwanda à travers les différentes institutions de l’Union Européenne ». « Le deuxième objectif est d’« informer sur les progrès engrangés par le Rwanda dans les différents domaines: le développement économique, les avancées sociales et la démocratie. » (Congoindependant, 10/10/2010).
Le militantisme rwando-tutsiphile débordant de Louis Michel en faveur de Kagame le conduisit même à décrire le président rwandais Paul Kagame dans le magazine belge flamand « De Zondag » (Lire : Le Dimanche) du 9 septembre 2012, comme « un dirigeant très compétent» et «un grand leader» mais aussi comme un homme avec une vision et une personne intelligemment raisonnable. Ce, au moment où Kagame était sous les feux des critiques et sanctions de la communauté internationale suite à son action nocive de soutien au M23. Lire notre réaction : (http://www.congoforum.be/fr/nieuwsdetail.asp?subitem=3&newsid=188950&Actualiteit=selected
Mais c’était sans compter sur le pragmatisme « affairiste ? » de Didier Reynders pour qui le Rwanda ne rapporte (financièrement) pas à l’économie et aux intérêts belges dans la région. Que dis-je ? Le Rwanda n’apporte rien aux intérêts de quelques vestiges belges et aux multinationales bénéficiant des rentes faramineux dans l’eldorado non-Etat congolais. Reynders se baserait entre autres au poids des deux pays dans les budgets de la coopération bilatérale de la Belgique avec la RDC et le Rwanda. Le budget de la coopération bilatérale belge en RDC pour la période 2010-2013 est de 400 millions d’euros contre 160 millions d’euros accordés au Rwanda pour la période 2011-2014.
Pour Reynders, il faut miser sur le Congo, donc sur Kabila en l’émancipant de la tutelle de Kagame
Les élections congolaises de 2011 étaient une aubaine pour le chef de la diplomatie belge de se démarquer de la position de son adversaire Michel. Est-ce une manière de régler au Congo des comptes qu’il n’a su gagner aux élections de son parti en Belgique ? Pour DESC, la position de Reynders intègre un autre facteur géosystémique non négligeable qu’occultait jusque là M Michel. C’est-à-dire, le statut d’Etat pivot[1] qu’occupe (ou que devrait occuper) géopolitiquement la RDC dans la région des Grands Lacs compte tenu de sa position centrale et de ses dimensions géographiques, de son poids démographique, de son potentiel écosystémique, économique hydro-énergétique et minière, qui fait que le centre de gravité de la région de l’Afrique médiane doit impérativement se trouver en RDC. Un décentrage de l’axe principal vers l’est (Kampala-Kigali) crée la situation d’équilibre instable qui ne peut se maintenir que par une option belliciste de la part de Kagame-Museveni pour pouvoir contrôler le grand Congo. Une situation inconfortable pour Kagame, Museveni et leurs parrains car intenable au-delà de deux décennies.
Acte 1 : Reynders légitime la réélection frauduleuse de Kabila
Le ministre belge des affaires Etrangères était le premier responsable politique occidental à reconnaître publiquement par la voie des médias la victoire contestée et chahutée de Kabila. A cet exercice de reconnaissance de l’élection de Kabila, deux grandes personnalités francophones belges de premier plan se sont associées : le Premier ministre Elio Di Rupo et l’intrépide André Flahaut, très présent et puissant mais à la fois discret dans le soutien indéfectible au « raïs ». Une manœuvre qui permit de sortir Kabila de l’isolement diplomatique dans lequel il s’est enfermé depuis sa prestation de serment devant un invité encombrant, Mugabe. Et pour enfoncer le clou et appuyer le soutien belge à Kabila, c’est au quotidien belge Le Soir à qui revient le palme ou la plume d’or de faire marteler dans TOUTES ses publications de l’époque que les résultats électoraux ont donné 48,98% des voix à Kabila contre 32% à Tshisekedi. Une stratégie visant à influencer l’opinion publique internationale et d’autres milieux diplomatiques sceptiques en les mettant devant un fait accompli afin de les amener à « prendre acte » de cet état de fait.
Acte 2 : Troc diplomatique pour faciliter les activités belges au Congo – Reynders impose Matata
Pour DESC, le pragmatisme de Reynders ressemble à une sorte de « troc diplomatique ». D’ailleurs, les relations entre Etats sont des rapports d’intérêts et sans états d’âme. Il va profiter de la faiblesse de légitimité de Kabila pour lui proposer de devenir son avocat auprès de la communauté internationale de sorte à lui donner une légitimation internationale qui compenserait son illigitimité interne. En contre partie, Reynders se fait également lobbyiste de certains intérêts privés de quelques belges (et non de la Belgique) au Congo. Cela concerne particulièrement les secteurs minier, agricole (pression pour la modification du code agricole : un code qui, reconnaissons-le privilégie les intérêts du Congo, agroalimentaire, forestier ou de l’eau… Un autre acte qui marque la diplomatie troc de Reynders est le fait qu’il a plaidé, si pas exigé, que Matata, avec qui il traitait déjà lorsqu’il était ministre des Finances, soit le Premier ministre de Kabila pour mener une politique de rigueur contre l’entourage prédateur de Kabila. Lors de son voyage de mars 2012, Reynders est allé clairement apporté son soutient politique à Matata, alors ministre des Finances dans la course vers la primature (http://www.digitalcongo.net/article/82679)
Acte 3 : Reynders exige l’arrestation de Bosco Ntaganda suite à la pression des ONG
Après les élections chaotiques de 2011, mises sous pression de la communauté internationale, notamment lors du passage à Kinshasa en mars 2012 de Didier Reynders, les autorités congolaises ordonnent l’arrestation de Bosco Ntaganda après avoir publiquement refusé de le faire pendant trois ans, prétextant son rôle clé dans le processus de paix dans les Kivu. En effet, en séjour à Goma, Joseph Kabila déclare le 11 avril 2012 : « Nous pouvons nous mêmes arrêter [Bosco Ntaganda] car nous avons cent raisons de l’arrêter et de le juger ici au pays. (…) les crimes que Bosco Ntaganda a commis ici au pays ne nécessitent pas son transfèrement à la CPI. (…) Pour Joseph Kabila, il ne « travaille pas pour la communauté internationale mais plutôt pour la population congolaise » (Radio Okapi, 12/04/2012).
Cette volte-face de Kinshasa conduit à une mutinerie de quelques centaines de soldats et officiers, Tutsi principalement, des 6.500 ex-CNDP intégrés dans l’armée depuis 2009 (La Libre Belgique, 22/11/2012). Ce fut le début du M23 soutenu par le Rwanda et l’Ouganda avec la complicité de la haute hiérarchie militaire congolaise.
La légitimation internationale des autocrates, comme l’enseignait la professeure belge des régimes politiques des pays en voie de développement à l’ULB, Paule Bouvier, est une stratégie prisée des autocrates. Mobutu fut maître en la matière. C’est-à-dire que chaque fois que le « Prince » était confronté à une situation d’impopularité et de mécontentement interne pouvant compromettre son autorité sur le plan national, c’est souvent vers l’extérieur et auprès des puissances du monde qu’il va chercher une légitimation qui l’amènerait à faire croire à son peuple : « Si je suis accueilli avec fastes et accepté par les Grands de la planète qui reconnaissent mon autorité et ma légitimé, cela doit naturellement aller de soi pour vous mes compatriotes ». Nous l’avons d’ailleurs vu avec Kagame, pressé de toutes parts et presqu’isolé, pour se donner une certaine légitimité, il va rencontrer le président israélien Shimon Perez à Tel Aviv ou invite l’influent Bill Clinton pour venir à sa rescousse et montrer qu’il continue à être au contrôle des manœuvres.
Acte 4 : Reynders défenseur diplomatique du Congo et de l’action militaire FARDC-MONUSCO contre le M23/Rwanda
Après avoir joué un rôle actif dans la signature de l’Accord-cadre pour la paix et la sécurité dans la région des Grands Lacs à Addis-Abbeba, la diplomatie belge s’est également montrée entreprenante en faveur du vote au Conseil de sécurité de la résolution 2098 créant la brigade d’intervention de l’ONU dont on sait que l’action déterminante a été à la base de la déroute du M23. En séjour en RDC en août 2013, le chef de la diplomatie belge a déclaré que les chefs militaires de la MONUSCO n’ont « aucun doute » sur la réalité du soutien accordé par le Rwanda et l’Ouganda au mouvement du 23 mars (M23).
M. Reynders a également indiqué avoir perçu une « fatigue » des autorités congolaises à l’égard du M23 alors que les pourparlers de Kampala s’éternisent. « J’ai l’impression que le maximum a été fait (dans les propositions formulées par le gouvernement congolais) et qu’il faudra faire respecter l’intégrité du territoire avec l’aide de la MONUSCO ». « L’autre voie (à côte de la négociation), si des rebelles ne veulent pas cesser de se rebeller, c’est d’intervenir militairement et éradiquer la rébellion M23 ». Pour ce faire, M. Reynders a mis en avant la réorganisation des FARDC grâce à notamment à la qualité de deux bataillons de réaction rapide formés par la Belgique.
Dans un article intitulé : Congo: comment la Belgique a discrètement contribué à la victoire, Madame Braeckman explicite comment l’aide discrète mais efficace de la Belgique a contribué à la victoire, militaire et diplomatique de Kinshasa sur le M23, donc le Rwanda. De l’avis général, selon Braeckman, les deux bataillons, le 321e et le 322e, formés à Kindu dans le Maniéma par des instructeurs belges, jouèrent un rôle décisif. Non seulement, aux côtés d’un bataillon formé à Kisangani par les Américains, ils remportèrent de réels succès militaires mais surtout, ils se distinguèrent par leur comportement correct à l’égard des populations. En amont, les instructeurs belges avaient veillé à ce que l’intendance suive- soldes payées et rations alimentaires suffisantes- évitant ainsi que les troupes cèdent à l’éternelle tentation de ponctionner les civils. En outre, il semble que du matériel de transmission fourni par les Belges a permis aux officiers congolais de couper les téléphones portables, systématiquement écoutés depuis le pays voisin… Début novembre, alors que les derniers bastions du M23 résistaient encore, une rumeur proclama l’arrivée imminente de 140 paracommandos venus de Tielen, présentés comme des « forces spéciales » belges ! Cet effet d’annonce aurait contribué au découragement du dernier carré des rebelles. (http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2013/12/02/congo-comment-la-belgique-a-discretement-contribue-a-la-victoire/)
Enfin dans cet article, on peut noter également le refus de Reynders face à l’amnistie à accorder aux combattants du M23 : en « réintégrant les rebelles, c’est l’indiscipline elle-même que l’on introduisait dans l’armée » et, traçant une sorte de « ligne rouge ». Reynders étant défavorable à la réintégration des combattants du M23 au sein des FARDC, déconseilla en vain à Kabila d’amnistier une fois encore les rebelles multirécidivistes. Des propos qui étaient mal reçus à Kigali, selon Braeckman. Voilà le casus belli qui explique pourquoi Reynders est une persona non grata à Kigali.
L’action de Reynders en faveur du Congo est compromise par la relation fusionnelle Kabila-Kagame
Si dans son approche de la crise de la région des Grands-Lacs analysée, analysée du point de vue des intérêts belges, Reynders va à contre courant de son camarade ennemi de parti Louis Michel en voulant absolument sacrifier Kagame, dont la mégalomanie ternit davantage l’image de plus en plus inconfortable des prédateurs qui se cachent derrière sa stratégie du chaos, il faut cependant le relever qu’en misant sur l’émancipation de Kabila de la tutelle de Kagame et Museveni, sa politique risque d’être contreproductive.
Otage de deux situations antinomiques et anomiques paradoxales, Kabila se trouve désemparé. Il dit à la fois oui à l’un (Reynders) et à l’autre (Kagame) et ne sait plus quoi faire ni où donner la tête. Sa relation de dépendance et fusionnelle avec Kagame l’enferme dans un choix cornélien :
- S’émanciper de Kagame signifie pour « JoKa » abandonner d’être la tête de pont de sa politique belliciste et expansionniste Tutsi en RDC. Reynders ignore que le couple fusionnel Kabila-Kagame est uni par et dans le sang. Le gars a encore en mémoire le verdict appliqué à son prédécesseur LD Kabila.
- Poursuivre sa complaisance envers Kagame risque d’accentuer sa situation de fragilité politique suite à son illégitimité. On le voit avec la nomination du Tutsi RCD-Goma/Rwanda Charles Bisengimana, l’assassinat du colonel Ndala et son activisme diplomatique et politique en faveur du vote de la loi d’amnistie des combattants du M23. Des actes et événements qui attisent le mécontentement des services de sécurité et polarisent la tension populaire contre sa personne.
Mais une chose est certaine et qui mérite d’être soulignée est le courage politique de Reynders pour qui Kagame (et le M23) n’est plus l’interlocuteur incontournable de la région. Une position qui tranche nettement de celle de Louis Michel. Mais ce que le Vice-premier ministre belge n’a pas compris est que sans Kagame Kabila ne pourra pas se langer seul sans Kagame. Mais c’est déjà un premier pas vers la bonne direction jusqu’au jour où il s’aperçoive qu’il a misé sur la mauvaise personne au Congo. Là ce sera peut-être après juin 2014, le mois électoral de tous les dangers en Belqique lorsque la NVA de Bart de Wever, le parti nationaliste et séparatiste flamand finira par sonner la fin de récréation de la Belgique et de sa diplomatie paternaliste en RD Congo.
Un diplomate belge, bon connaisseur du Congo, parlant de Kabila, avait déclaré trouver illisible le rapport qu’il entretient avec Kagame et ne pas comprendre l’influence de ce dernier sur le premier. Il s’est permis d’utiliser cette métaphore éloquente, tirée de l’expression populaire belge, pour répondre à une question que je lui ai posée sur le rôle de Kabila dans la résolution de la crise à l’est du Congo. Il m’a dit ceci : « Chez nous en Belgique on dit que si tu n’es pas la solution au problème, tu es alors le problème ». Reynders l’entendra-t-il piour rectifier le tir ?
Jean-Jacques Wondo / Exclusivité
[1] En géopolitique, un État pivot est un Etat dont l’ambition est de tenir un rôle d’influence et régulateur à un niveau plus global dans les relations internationales. À bien des égards, la RDC répond aux critères de définition d’État pivot, statut qui devrait déterminer éminemment sa politique extérieure : «Les États pivots peuvent être considérés comme des pays destinés – en raison de leur emplacement stratégique, de leur potentiel économique et démographique, et des préférences politiques – comme des nœuds importants de la croissance économique et d’importants facteurs structurants de la géopolitique dans les principales régions du monde ». De plus, un État pivot revêt une importance telle, au niveau régional, que son effondrement peut générer l’instabilité dans les pays voisins. On le voit avec la RD Congo. À l’inverse, sa prospérité et sa stabilité tendent à renforcer la vitalité économique et l’équilibre politique de toute sa sous-région. (Luntumbue, M., « Le Nigéria dans la géopolitique ouest-africaine : atouts et défis d’une puissance émergente », GRIP, 18/07/2013, Bruxelles).
One Comment “Reynders – Kagame : La guerre des clans du MR belge s’exporte-t-elle dans les Grands Lacs ? – JJ Wondo”
Christian
says:Mr. Wondo,
Notre Congo est une arène macabre où s’affrontent les appétits insatiables de gens puissants. Le MR, dans sa politique à l’égard du Congo-Kinshasa, a une approche affairiste. Reynders, comme démontré dans votre article, l’est tout autant. On lui reconnaitra au moins son activisme en faveur de la RDC (la mise en avant du respect de l’intégrité du territoire congolais) et cela pendant le peu de temps qui lui était imparti.
Vous êtes sans savoir, que les élections législatives du printemps 2014 en Belgique, risquent d’amener probablement un nouveau ministre des Affaires étrangères belge n’ayant aucune fibre congolaise ou, pire, ayant de la sympathie pour le régime criminel de Kigali.
Que dieu ai pitié de notre Congo, nous souffrons dans notre chaire.