Revue de presse Afrique équatoriale
(31 janvier –14 février 2015)
OBSERVATOIRE PLURIANNUEL DES ENJEUX SOCIOPOLITIQUES ET SÉCURITAIRES
EN AFRIQUE ÉQUATORIALE ET DANS LES ÎLES DU GOLFE DE GUINÉE
Bonjour,
Voici la dernière revue de presse concernant l’Observatoire de l’Afrique équatoriale.
Très bonne lecture,
Claire Kupper
GRIP (Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité)
Chef de projet « Conflits, sécurité et gouvernance en Afrique »
467 chaussée de Louvain – B-1030 Bruxelles
Tél.: +32.2.240.11.54 Fax: +32.2.245.19.33
www.grip.org – c.kupper@grip.org
1) Cameroun
· Politique
Au Cameroun, lutte contre le terrorisme rime avec restriction des libertés – Le Monde (13/2)
La nouvelle loi sur le terrorisme approuvé par le parlement camerounais pose question. Il serait intéressant de voir si ce n’est pas un moyen pour les autorités de se doter d’un instrument judiciaire pour contrer d’éventuelles contestations politiques avant la présidentielle d’octobre 2018. En effet, cela expliquerait pourquoi les amendements proposés par des parlementaires de l’opposition ont été rejetés. Un des premier cas d’utilisation de cette loi à des fins répressives est l’arrestation, le 16 janvier à Yaoundé, de deux syndicalistes pour fait d’« apologie du crime, sédition et activités terroristes ». En réalité, ils avaient simplement fait publier un préavis de grève des chauffeurs de taxis dans lequel ils demandaient notamment la baisse du prix du carburant.
Comment les partis se mobilisent face à Boko Haram – 237online (3/2)
Dans la mobilisation de la communauté nationale face à Boko Haram, chaque parti politique a sa propre méthode. L’Union démocratique du Cameroun (Udc) s’appuie sur l’éducation puisque la secte utilise le Coran pour enrôler les jeunes. Le Cameroon people’s party (Cpp) va sur le terrain pour réconforter la population victime de Boko Haram et proposer des solutions à la résolution de ce problème sécuritaire. Le parti de Ni John Fru Ndi soutient les forces de défense et de sécurité mais déclare qu’il est impératif de gagner la sympathie des populations locales en les sortants de la misère qui fait « le lit du terrorisme ». Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), parti de Paul Biya, quant à lui, multiplie les motions de soutien au chef de l’Etat à l’armée camerounaise mais ne manifeste guère pour dénoncer les agissements de Boko Haram. Il est à noter que les formations d’oppositions n’ont pas non plus pour habitude de manifester. Pour le politologue Mathias Eric Owona Nguini, ce n’est pas surprenant, les questions de défense et de sécurité relevant exclusivement du domaine du président de la République, ce dernier n’autorisera pas des manifestations qui peuvent nuire à ses intérêts politiques.
· Economie
Standard and Poor’s maintient la note du Cameroun – Jeune Afrique (10/2)
http://economie.jeuneafrique.com/index.php?option=com_content&view=article&id=24095
Lors d’une mise à jour des notations le 9 février, l’agence américaine a maintenu la note du Cameroun à B. Néanmoins, elle prévoit une détérioration des comptes externes du pays et de sa position fiscale, même si celle-ci devrait être plus modérée que dans le cas de la République du Congo, en raison du caractère plus diversifié de son économie. La dégradation du déficit fiscal serait de 5,5 % en 2015 contre 4,5% prévu en octobre. Elle prévoit également un recul de 30 % des revenus du pétrole néanmoins compensé par une baisse des dépenses de subventions sur les produits pétroliers et une hausse de l’activité industrielle.
Levée de 750 milliards de FCFA pour le financement de grands projets au Cameroun – PANA (10/2)
http://www.cameroun24.net/?pg=actu&ppg=1&pp=1&id=18339
Le 6 janvier, Paul Biya, a autorisé le ministre des Finances, à signer avec la Standard Chartered Bank Cameroun et la Société Générale de Paris, une lettre de mandat pour lever un financement d’un montant de 750 milliards de FCFA (1 milliard 143 millions d’euros) pour le refinancement de la Société Nationale de raffinage, le financement partiel d’un plan d’urgence national et de certains projets de développement. Parmi ces projets ont peut citer la construction de deux axes routiers permettant le désenclavement du pays, la création des agro-pôles et de 120 000 hectares de périmètres hydro-agricoles ou encore la construction des grands marchés de ravitaillement en denrées alimentaires.
Cameroun: explosion des dépenses par temps de crise – Afrique Inside (10/2)
http://afriqueinside.com/cameroun-explosion-depenses-temps-crise09022015/
La Banque mondiale révèle que les dépenses publiques du Cameroun ont enregistré une hausse de 21,9% en 2013 à 22,7% en 2014 suite à l’insécurité causée par Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord et aux mesures de prévention contre Ebola. Néanmoins selon le ministre des Finances, le fait que les recettes douanières et fiscales soit de 2,4 milliards de dollars contre 2,3 milliards de dollars de recettes projetées a dépassé les objectifs prévus et a atténué les répercussions de la baisse des recettes (due à la baisse du prix du pétrole) sur le budget de l’Etat. Budget qui s’est caractérisé par un déficit accentué de 5,1% contre 4,2% en 2013.
· Sécurité
81 civils, 13 militaires tchadiens, 6 soldats camerounais tués dans l’attaque islamiste à Fotokol – Xinhua (6/2)
http://french.peopledaily.com.cn/n/2015/0206/c96852-8846909.html
D’après les estimations des autorités camerounaises, l’attaque menée par Boko Haram à Fotokol le 4 février, a causé la mort de 80 civils, 13 soldats tchadiens et 6 soldats camerounais. D’après ces mêmes sources, la secte nigériane aurait perdu plus de 300 combattants. Celle-ci avait réussi à prendre le contrôle de Fotokol le 4 févier avant d’en être chassée par l’armée camerounaise et les troupes tchadiennes.
Le gouvernement camerounais met fin au contrat de sécurisation de la nationalité avec Thales – APA (5/2)
Le délégué général à la Sûreté nationale (DGSN) du Cameroun vient de mettre fin au contrat avec la société française Thalès Security Systems qui portait sur la sécurisation de la nationalité à travers l’établissement des cartes nationales d’identité et des passeports. Les causes ne sont pas officiellement connues mais on évoque des différents autour de la facturation des prestations de la société française causant des fréquents retards de paiement et le mécontentement des postulants à ces pièces officielles. D’autres sources évoquent un réseau de faux découvert dans la chaîne d’établissement de ces documents dont plusieurs ont été saisis entre les mains d’étrangers parmi lesquels des membres de Boko Haram.
· Enjeux sociaux
Les musulmans du Cameroun face à Boko Haram – RFI (9/2)
Au moment où le Cameroun essaie de préserver son unité et sa solidarité nationale suite aux attaques de Boko Haram, la communauté musulmane dénonce les agissements de la secte et veut éviter tout amalgame. Le 7 février au Palais des congrès de Yaoundé, l’imam Jémoni a invité ses fidèles à une journée de prière pour le Coran et pour la paix. Il avait également convié des chrétiens pour démontrer aux Camerounais que les religions sont solidaires. Un autre exemple marquant est l’animation d’une célèbre émission sur l’Islam qui s’efforce de désamorcer les préjugés en faisant comprendre que les agissements de Boko Haram n’ont rien à voir avec l’islam. Les autorités, quant à elles, combattent les discours clivants. Les imams jugés trop radicaux ont été interdits de prêche dans les mosquées, ceci avant même l’irruption de Boko Haram dans la région de Garoua.
1500 personnes défilent pour soutenir l’armée – AFP (7/2)
Environ 1.500 Camerounais ont défilé le 7 février à Douala pour soutenir l’armée dans sa lutte contre Boko Haram. D’autres manifestations de soutien étaient prévues le même jour dans plusieurs villes du pays. Une cinquantaine de militaires camerounais ont déjà perdu la vie dans l’extrême-nord du Cameroun depuis le début des attaques au mois de juillet.
· Gestion des RN (Ressources naturelles)
Diversification de la culture du riz pour lutter contre la famine – APA (10/2)
À travers la Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (SEMRY), le gouvernement camerounais a opté le 9 février pour la diversification de la production alimentaire afin de lutter contre une éventuelle famine dans la région de l’Extrême-nord du pays dont les champs sont de plus en plus abandonnés par les agriculteurs suite aux attaques de Boko Haram. En plus du riz, la SEMRY se lancera en 2015 dans la culture du mil et du sorgho. L’entreprise va voir son budget augmenter de 12,5 milliards de FCFA (19 millions d’euros) en 2015, l’équivalent de la moitié du budget de fonctionnement et d’investissement pour l’année 2014. Selon la SEMRY, ce montant supplémentaire servira à augmenter la production ainsi que la diversification de la production alimentaire et permettra de rattraper le déficit céréalier enregistré en 2014 due à Boko Haram et à la mauvaise pluviométrie.
Un prêt de 400 milliards de FCFA de la Chine pour l’eau potable au Cameroun – APA (3/2)
Le 3 février, la China Exim Bank a accordé au Cameroun un financement de 400 milliards de FCFA (environs 600 millions d’euros) pour le projet d’adduction d’eau potable de Yaoundé et des villes environnantes. L’eau sera captée à partir du fleuve Sanaga, à environ 60 km de Yaoundé, pour alimenter la capitale ainsi que plusieurs localités voisines. Il s’agira d’une production de 300 000 m3 d’eau par jour, avec une possibilité d’extension à 400 000 m3 d’eau par jour pour les localités. Selon le ministère de l’Eau et de l’Energie, les travaux commenceront cette année et devraient être achevés dans trois ans, ce qui permettra, selon lui, de résoudre le problème d’eau potable que connaissent certaines zones de Yaoundé.
En cinq mois de campagne, le Cameroun a déjà exporté 115 951 tonnes de cacao – Agence Ecofin (2/2)
Depuis le début de la campagne cacaoyère 2014-2015 au Cameroun, du 1er août 2014 à fin décembre 2014, le Cameroun a exporté 115 951 tonnes de cacao selon l’Office national du cacao et du café (ONCC), ce qui représente une hausse de 9,5% par rapport à la même période sur la campagne 2013-2014. Pour rappel, sur l’ensemble de la campagne 2013-2014, les statistiques de l’ONCC affichaient 174 629 tonnes, ce qui représente une baisse de 3,37 %, par rapport aux 180 722 tonnes exportées lors de la campagne cacaoyère 2012-2013.
2) Congo-Brazzaville
· Politique
La famille de Sassou Nguesso dans le viseur des juges français – AFP (7/2)
Après le fils du président équato-guinéen qu’ils ont mis en examen, les juges financiers parisiens chargés de l’enquête dite « des biens mal acquis » ciblent l’entourage du président congolais. Ceux-ci sont visés depuis 2009 par une enquête sur leur patrimoine français, enquête déclenchée par une plainte de l’association Transparency International qui soupçonnait le président congolais « d’avoir détourné, à son profit et au profit de sa famille et de son clan, une partie substantielle de la rente pétrolière du Congo ». Fin janvier, une quinzaine de véhicules de luxe ont été saisis à Neuilly-sur-Seine, chez des membres de sa famille. Commune dans laquelle les enquêteurs ont déjà mené une perquisition le 3 octobre 2014 dans un triplex de 300 m2 dont ils sont convaincus que les vrais propriétaires, dissimulés derrière des sociétés civiles immobilières (SCI), sont des membres de la famille Nguesso. Les enquêteurs y ont trouvé plus de 250.000 euros et près de 150.000 dollars dans des valises cadenassées. Les travaux dans ce triplex ont été payés par une société offshore de droit mauricien, Cipci International, dont les enquêteurs pensent que le compte est « essentiellement alimenté »par le Trésor public congolais. Les enquêteurs ont également saisi des ordres de transfert de fonds du Trésor de Brazzaville vers diverses sociétés pour un montant de plus de 20 millions d’euros entre juin 2010 et juillet 2012. Ils s’appuient en partie sur les données de Tracfin, la cellule anti blanchiment de Bercy. En juillet, cette cellule avait remarqué que 18 millions d’euros avaient été versés entre 2012 et 2014 à des architectes d’intérieur par des entités publiques congolaises. Il pourrait s’agir de « recel de détournement de fonds publics ».
Les Etats-Unis pour l’alternance démocratique au Congo – Agence Afrique (6/2)
http://agenceafrique.com/2710-les-etats-unis-pour-lalternance-democratique-au-congo.html
La directrice Afrique centrale du département d’Etat américain a demandé le 5 février aux autorités congolaises de ne pas changer la constitution. Selon elle, le fait de changer de constitution pour favoriser le président Sassou N’guesso crée l’instabilité politique et fragilise les institutions. La diplomate américaine ajoute que« les autorités devraient saisir ce moment particulier pour favoriser l’alternance démocratique dans le pays ». Cependant, elle reconnait la possibilité de changer légalement et démocratiquement la constitution dans le but de moderniser le système de gouvernance.
· Economie
Standard & Poor’s dégrade la note du Congo – Jeune Afrique (10/2)
http://economie.jeuneafrique.com/index.php?option=com_content&view=article&id=24095
Lors d’une mise à jour de notations le 9 février, Standard & Poor’s a abaissé d’un cran la note du Congo de « B+ » à « B », en raison de la chute du prix du pétrole qui aura un impact significatif sur les perspectives budgétaires et celle des comptes extérieures du pays. De plus, l’agence américaine prévoit un déficit fiscal de 1 % du PIB en 2015 contre un excédent de 6 % selon ses estimations d’octobre 2014. La croissance du Congo devrait également ralentir durant les prochains semestres, passant d’une hausse du PIB réel de 3 % en 2015 alors que cette hausse était estimée à 6,5 % au milieu de l’année 2014.
La contribution du secteur industriel au PIB estimée à peine à 4% – Xinhua (10/2)
http://french.china.org.cn/foreign/txt/2015-02/10/content_34779512.htm
Selon le ministère congolais de l’Economie, des Finances et du Budget, le secteur industriel congolais ne représente à peine que 4% au PIB national contre 7% pour le secteur hors pétrole. Le président du Conseil économique et social (CES) du Congo encourage le gouvernement dans la mise en place du Haut conseil du dialogue public-privé afin d’atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) qui souligne l’implication des entreprises privées dans la croissance économique. Pour cette institution cela améliorera le climat des affaires au Congo qui n’attire pas beaucoup d’investisseurs étrangers, le Congo se situant à la 183e place du classement Doing Business de la Banque mondiale. Cette faiblesse des investissements privés inquiète notamment le Fonds monétaire international, en effet la moyenne en Afrique subsaharienne est de 14% de la part du PIB. Néanmoins, le FMI estime que « les récentes réformes structurelles entreprises par le gouvernement congolais devra contribuer à promouvoir le développement du secteur privé ».
· Sécurité
Force publique : l’Etat-major milite pour une armée professionnelle – Agence d’information d’afrique centrale (3/2)
Contribuer à l’émergence d’une armée professionnelle, c’est l’une des principales visées des travaux qui regroupent le 3 février les membres du commandement militaire, les directeurs de l’Etat-major général et les commandants des zones militaires de défense des Forces armées congolaises (FAC). Le chef d’Etat-major général de la FAC, a affirmé que « l’ambition du commandement est de favoriser l’émergence d’une armée professionnelle, solidaire et surtout soucieuse d’offrir à la population congolaise un environnement de sécurité, de paix et de stabilité ». De plus, il compte mettre en œuvre les directives ministérielles pour l’année 2015, notamment : « l’amélioration des ressources humaines de planification et des conditions de vie et de travail, le renforcement des dispositifs de défense, de sécurisation et de protection des populations en vue de la préservation de la paix et de la stabilité sur le territoire national, le maintien de la présence des forces nationales dans le dispositif de sécurité collective, conformément aux engagements internationaux ».
· Enjeux sociaux
Une ONG plaide pour l’amélioration des conditions des détenus au Congo – Agence d’information d’afrique centrale (4/2)
Dans sa note de position de l’année 2015, rendue publique le 27 janvier, l’ONG « La Rencontre pour la Paix et les Droits de l’Homme » (RPDH) signale que les conditions des personnes en détention dans les milieux carcéraux en République du Congo demeurent précaires. Dans les prisons et centres de détentions, notamment dans les commissariats de police, postes de sécurité publique et les brigades de gendarmerie, les mauvais traitements et la torture sont fréquentes. Ces lieux représentent des zones de non droits où les problèmes de surpopulations sont inquiétants selon l’ONG. Pour faire face à cette réalité, la RPDH recommande notamment au gouvernement de « garantir l’intégrité physique et psychologique de tous les détenus victimes de torture, de prévenir cette pratique avilissante au moyen de la sensibilisation des éléments de la Force publique, des mesures nécessaires pour mettre fin aux gardes à vue prolongées dans les commissariats de police et postes de gendarmerie ».
· Gestion des RN
Coopération : la Russie va accompagner le Congo dans la lutte anti-braconnage – Agence d’information d’afrique centrale (3/2)
Lors d’un entretien avec le ministre de l’environnement et du développement durable qui s’est tenu le 3 février, l’ambassadeur russe a montré sa volonté de renforcer la coopération avec le Congo dans sa lutte contre le braconnage. Le diplomate a d’ailleurs promis de soutenir le Congo dans l’organisation de la conférence internationale sur l’exploitation illégale et le commerce illicite des produits de la faune et de la flore sauvages d’Afrique qui aura lieu du 27 au 30 Avril à Brazzaville. Il a également évoqué une coopération dans le domaine de l’économie forestière à travers des actions telles que la plantation d’arbres et la création d’entreprises conjointes.
3) Gabon
Politique
France: des milliards d’aide publique au Congo en 2014 – PANA (14/2)
http://fr.africatime.com/congo/articles/france-des-milliards-daide-publique-au-congo-en-2014
La coopération bilatérale et l’assistance technique française envers le Congo étaient estimées à quelque 19 milliards de FCFA (289 millions d’euros) au titre de l’année 2014, a annoncé le 13 février, l’ambassadeur de France en République du Congo. Cette somme est répartie entre l’Agence française de développement (Afd), le service de Coopération et d’Action culturelle, et la coopération en matière de défense et de sécurité intérieure.
Sous la pression de l’opposition, Ali Bongo déverrouille son régime – Xinhua (11/2)
http://french.peopledaily.com.cn/n/2015/0211/c96852-8848969.html
Le président gabonais Ali Bongo, mis sous pression par ses principaux opposants qui menacent de le destituer avant 2016, a décidé de déverrouiller son régime. En effet le 4 février, la réhabilitation de l’Union nationale (UN) devient effective. Le président gabonais décide également de réhabiliter le Conseil national de la démocratie (CND) pour canaliser le dialogue politique dans le pays. Pour finir, il s’est déclaré prêt à ouvrir des discussions sur d’autres sujets délicats comme la transparence électorale à travers la refonte du fichier électoral. Un politologue affirme que dès lors « l’opposition est prise de court et n’a quasiment plus de raisons de descendre dans la rue ». Néanmoins, il reconnait qu’il reste encore de nombreuses problématiques à aborder, notamment la limitation des mandats présidentiels.
Réhabilitation de l’Union nationale : l’Onu, entre satisfaction et encouragements – ONU Presse (5/2)
http://unoca.unmissions.org/Portals/unoca-french/COM%20DE%20PRESSE%20No%20107.pdf
Dans un communiqué du 5 février, le représentant spécial du secrétaire général de l’Onu pour l’Afrique centrale a félicité les autorités nationales gabonaises pour l’annulation de l’arrêté proclamant la dissolution de l’Union nationale (UN). Cela constitue, pour lui, un pas important dans la voie de la consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit au Gabon. Il appelle également l’opposition à saisir cette opportunité pour « s’engager pleinement dans le jeu politique et participer aux débats sur les enjeux liés au développement du Gabon». Il est à noter que l’Union nationale n’a pas encore réagit à cette annulation.
· Economie
Le Gabon classé au 104eme rang mondial des économies les plus libérales – Heritage Fondation (12/2)
http://www.heritage.org/index/country/gabon
Dans son rapport 2015, l’index of Economic Freedom a classé le Gabon au 104e rang mondial sur 178 pays. Il est classé au 15ème rang des 46 pays de la région Afrique subsaharienne et enregistre un léger bond (O,5 point) mais son rang reste inférieur à la moyenne mondiale. Le système de notation est basé sur une évaluation de la corruption (34 points), de la liberté monétaire (78,4 points), la liberté fiscale (77,5 points) et de la liberté d’affaires (57,9 points). Le Gabon détient pour 2015, une moyenne de liberté économique de 58,3 points sur 100. La liberté économique s’est sensiblement améliorée mais le Gabon a failli dans la gestion des ressources financières issues de la vente du pétrole en ne favorisant pas la prospérité de sa population. Le rapport indique que « l’Etat de droit reste précaire et non entièrement institutionnalisé ». Il ajoute que « le système juridique local s’enfonce dans l’arbitrage et est utilisé à des fins politiques ». Malgré un score de liberté économique qui s’est amélioré au cours des cinq dernières années, le Gabon reste confronté à un problème majeur : la gestion des finances publiques.
L’Union européenne finance un programme de maintenance du réseau routier au Gabon – PANA (6/2)
Dans un communiqué envoyé à PANA le 5 février, on apprend que l’Union européenne apporte une aide financière d’un montant de 2,36 millions d’euros pour la mise en œuvre d’un programme de maintenance du réseau routier au Gabon exécuté par l’entreprise Louis Berger. Ce projet fait partie du Programme d’appui à la gouvernance sectorielle (PAGOS) et vise le renforcement des capacités d’une vingtaine de petites et moyennes entreprises gabonaises par le transfert du savoir-faire et des capacités nécessaires à maintenir et évaluer l’état du réseau routier du Gabon à long terme. Il est à noter que l’UE et le Fonds monétaire international (FMI) ont déjà consacré près d’un milliard d’euros au partenariat PAGOS pour améliorer la gestion de secteurs clés au Gabon, tels que la finance publique, la biodiversité et la maintenance du réseau routier.
· Enjeux sociaux
Grève générale illimitée de la Dynamique unitaire – Gabon Review (11/2)
http://gabonreview.com/blog/greve-generale-illimitee-de-la-dynamique-unitaire/
La Dynamique unitaire (regroupement d’une cinquantaine d’organisations syndicales du secteur public) née à l’issue des négociations d’Agondjé a déclaré qu’il se mettra en grève général illimité à partir du 9 février. Une décision motivée par l’inaction du gouvernement face à leurs revendications, en tête desquelles le nouveau système de rémunération. Plus précisément la Dynamique unitaire évoque une insatisfaction à l’égard de l’augmentation du salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) à 300 000 FCFA (457 euros), de la valeur du point d’indice à 150 points supplémentaires sur chaque indice et d’une augmentation significative des pensions de retraite et de l’indemnité de services rendus.
L’ONEP suspend sa grève – Gabonews (3/2)
http://www.gaboneco.com/nouvelles_africaines_34562.html
L’Organisation nationale des employés du pétrole a annoncé le 1 er février qu’elle mettait fin à sa grève illimitée paralysant le secteur pétrolier depuis le 1er décembre 2014. L’Onep s’est félicitée d’obtenir des engagements du gouvernement sur la problématique de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAGMS) par exemple. De plus le syndicat fait savoir que l’unique raffinerie du Gabon (Sogara) présente un avenir incertain. En suspendant la grève l’ONEP veut prouver à l’Etat sa volonté d’améliorer l’économie du pays mais ajoute que seul le gouvernement gabonais est responsable de la crise qui ralentit l’économie.
· Gestion des Ressources naturelles
Le gouvernement met fin aux subventions sur le gasoil et libéralise les importations des produits pétroliers – Infos Plus Gabon (3/2)
Le conseil des ministres gabonais a annoncé le 30 janvier la mise en œuvre de la réforme des subventions sur les produits pétroliers par l’élimination totale des subventions sur le gasoil et l’essence tout en tenant compte de l’impact social. Cette mesure concerne aussi la libération des importations des produits pétroliers. Afin d’accélérer la mise en œuvre de son plan de développement, le gouvernement a décidé de réorienter les ressources de la Provision pour Investissements Diversifiés (PID) et la Provision pour Investissements dans les Hydrocarbures (PIH). Il a aussi pris la décision de créer un fonds de stabilisation des ressources pétrolières.
4) Guinée équatoriale
· Politique
Le président reçoit l’ambassadeur de la République populaire démocratique de Corée – Bureau d’information et de presse de Guinée équatoriale (5/2)
http://www.guineaecuatorialpress.com/noticia.php?id=6213
A l’occasion d’une réunion avec l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République populaire démocratique de Corée, le président Obiang Nguema Mbasogo et ce dernier ont révisé des sujets liés à la coopération entre les deux pays et ont analysé de nouvelles possibilités pour le renforcement de la coopération Sud-Sud.
· Sécurité
CAN-2015: les 149 personnes arrêtées lors des incidents du match Ghana-Guinée équatoriale « pardonnées » – AFP (13/2)
Les 149 personnes arrêtées lors des incidents violents de la demi de la Coupe d’Afrique des nations ont été « pardonnées » par le président équato-guinéen Teodoro Obiang et sont libres, a annoncé le 13 février la Cour suprême à Malabo. Le président de la Cour suprême a déclaré aux prévenus qu’il « sait que ce que vous avez fait n´a pas été votre propre initiative, c´est une pression exogène », ajoutant que « votre libération n´est pas le fruit d’une pression exogène, ou d’un parti politique ».
Des manifestations pacifiques contre la violence – Bureau d’information et de presse de Guinée équatoriale (7/2)
http://www.guineaecuatorialpress.com/noticia.php?id=6223
Les faits survenus à Malabo lors des demi-finales entre les équipes du Ghana et de la Guinée équatoriale ont donné lieu à la convocation de nombreuses manifestations et de marches pacifiques contre tout acte de violence de n’importe quel genre. Le Parti démocratique de la Guinée équatoriale (PDGE) a dirigé la convocation des marches les plus importantes organisées contre ces faits de violences et surtout pour faire appel au droit à la paix pour tout le monde.
Incidents à la CAN: le parti au pouvoir accuse les « éternels ennemis » – AFP (6/2)
Le Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE), a accusé le 6 février les « éternels ennemis et détracteurs » du pays d’être responsables des incidents qui se sont déroulés à Malabo pendant la demi-finale de la CAN. Le communiqué du site officiel du gouvernement, dénonce des « actes de provocation tendant à créer des situations de désordre perpétrées par les éternels ennemis et détracteurs de notre Peuple et par leurs agents, désireux de perturber la paix, la tranquillité, la concorde et le calme »
· Enjeux sociaux
Trois détenus libérés après avoir critiqué l’organisation de la CAN en Guinée équatoriale – Amnesty internationale (10/2)
Celestino Okenve, Antonio Nguema et Miguel Mbomio ont été libérés sans condition le 30 janvier. Pour rappel, ils ont été arrêtés entre le 14 et le 16 janvier à la suite de la diffusion de tracts critiquant l’organisation de la CAN dans le pays. Ils ont été détenus arbitrairement sans inculpation pendant plus de deux semaines. Ces trois hommes ont eu accès limité à leurs familles et à un avocat, qui n’a pas été autorisé à assister à leur interrogatoire.
5) République Centrafricaine
· Sécurité
Forum de Bangui en RCA: les consultations populaires en bonne voie – RFI (5/2)
Dans toutes les provinces de la RCA, des équipes de « facilitateurs » envoyés par le gouvernement vont recueillir les demandes des habitants en vue du grand Forum de réconciliation prévu à Bangui en mars. Après des débuts chaotiques à certains endroits, le processus semble prendre son envol. Sur la soixantaine de sous-préfectures que compte la Centrafrique, près d’une quarantaine ont été visitées par les émissaires des autorités de transition. Dès le début du processus, ces équipes ont eu du mal à travailler dans plusieurs villes tenues par l’ex-Seleka. Selon Jean-Jacques Démafouth qui coordonne les opérations à la présidence, ce problème est sur le point d’être résolu, « des discussions ont été entreprises avec les ex-Seleka et ils comprennent que c’est dans leur intérêt ».
Grogne dans les Forces armées centrafricaines – APA (3/2)
http://fr.africatime.com/republique_centrafricaine/articles/grogne-dans-les-forces-armees-centrafricaines
Des soldats centrafricains, outrés par le non versement de leurs salaires, envisagent de manifester dans les rues de Bangui, a révélé le sous-chef d’Etat-major, chargé des opérations des Forces armées centrafricaines. Il indique que les forces internationales ainsi que d’autres forces de défense seront mobilisées pour empêcher ce projet. Pour rappel, les Forces Armées Centrafricaines ne sont plus opérationnelles depuis la prise du pouvoir par la coalition rebelle séléka le 24 mars 2013. De plus, la communauté internationale a imposé un embargo pour le réarmement de ces forces puisque l’armée est composée majoritairement des membres de l’ethnie du Président général déchu, François Bozizé, les Gbaya. Selon certains rapports, les milices antibalakas sont composées par une partie de ces militaires. Le nouveau commandement militaire a mis en place un système de contrôle des effectifs pour retrouver ces soldats. Dès lors, ceux que ne se sont pas soumis aux contrôles, n’ont pas reçu leur salaire. Selon le sous-chef d’Etat-major, c’est cette partie de l’armée qui veut manifester. La RCA compte plus de cinq mille soldats dont la plupart sont dans la nature.
6) Tchad
· Sécurité
Première attaque de Boko Haram en territoire tchadien – RFI (13/2)
http://www.rfi.fr/afrique/20150213-info-rfi-premiere-attaque-boko-haram-territoire-tchadien/
Boko Haram a mené dans la nuit du 12 février une attaque dans la localité de Ngouboua, sur une rive du lac Tchad. Ils sont arrivés à bord de trois pirogues et ont fait au moins cinq morts, dont le chef du village et un gendarme. Après cette attaque, l’armée tchadienne s’est lancée à leur poursuite.
L’armée tchadienne accusée de cacher ses pertes – Afrik.com (10/2)
http://www.afrik.com/boko-haram-l-armee-tchadienne-cacherait-elle-ses-pertes
Selon le chef de l’opposition tchadienne réfugié aux Etats-Unis, les pertes de l’armée tchadienne dans son combat contre Boko Haram seraient plus importantes qu’annoncées officiellement et il annonce un bilan de 300 soldats tchadiens déjà tués. Il précise avoir reçu ses informations de connaissances présentes sur les zones de combats. La secte islamiste aurait menée des attaques suicides à moto contre les forces tchadiennes notamment près de Fotokol. Toujours selon cette source, « 25% des troupes de Boko Haram parlent l’arabe tchadien, donc proviennent du Tchad, et les chefs de Boko Haram parmi lesquels Abubakar Shekau ont un refuge au Tchad. Donc si Idriss Déby avait vraiment la bonne volonté d’en finir avec Boko Haram, il commencerait à la maison et le ferait d’ailleurs sans se donner de la peine ».
Les raisons économiques de l’engagement du Tchad contre Boko Haram – Le Monde (6/2)
L’un des objectifs principaux consiste, selon l’article, à dégager les passages frontaliers et les axes de circulation vitaux pour le Tchad. En effet, les actions de Boko Haram ont un impact très lourd sur l’économie tchadienne. L’insécurité dans le nord-est du Nigeria a en effet quasiment stoppé, depuis un an et demi, le commerce avec le Nigéria. L’augmentation des coûts de transport influence les prix à la consommation. La diminution du commerce fait également perdre à l’Etat d’importantes recettes douanières. De plus, N’Djamena redoutait une attaque sur Maroua, ce qui aurait signifié la fermeture de la route transnationale N’Djamena-Kousseri-Maroua, qui relie la capitale tchadienne au port de Douala.
Boko Haram : 2 femmes kamikazes arrêtées au Tchad – Xinhua (3/2)
http://french.xinhuanet.com/2015-02/03/c_133967786.htm
Deux femmes en possession de grenades et de mines antipersonnel ont été arrêtées le 2 février à Toubia, localité tchadienne proche de N’Djamena, après avoir traversé le Cameroun en provenance du Nigeria. Selon une source sécuritaire, « les deux femmes avaient l’intention de faire exploser leurs engins à N’Djamena. Elles les transportaient dissimulés dans des bidons coupés et recousus avec du fil de fer, en laissant croire que c’était du lait ». Selon cette même source, il s’agit sans aucun doute d’une réaction à l’implication depuis la mi-janvier du Tchad contre Boko Haram.
7) Articles communs
Force multinationale
La force multinationale contre Boko Haram se dote de 8.700 hommes – AFP (8/2)
http://www.jeuneafrique.com/Article/DEPAFP20150208095125/
Au cours d’une réunion d’experts qui se tenait à Yaoundé le 7 février, le Tchad, le Niger, le Nigeria, le Cameroun et le Bénin se sont mis d’accord pour mobiliser 8.700 hommes (militaires, policiers et civils) dans le cadre de la force multinationale de lutte contre Boko Haram. Ni la contribution par pays, ni le décompte militaires/civils/policiers n’ont été communiqués.
Boko Haram pourrait buter contre la résistance des voisins du Nigeria – AFP (7/2)
Des responsables du renseignement américain ont déclaré le 6 février que Boko Haram devrait affronter une résistance féroce de la part des voisins du Nigeria. Malgré des fonds financiers et une quantité d’armes impressionnantes, permettant aux djihadistes de lutter à armes égales avec l’armée nigériane, le service de renseignement américain estime que « les capacités des islamistes pourraient bientôt atteindre leurs limites face aux forces armées tchadiennes, nigériennes et camerounaises ».
La France fournit carburant et munitions aux forces africaines – AFP (5/2)
Le président français a déclaré le 5 février que « La France soutient de façon logistique et opérationnelle, les forces africaines qui luttent contre Boko Haram en leur fournissant du carburant et parfois des munitions». De plus selon des sources officielles françaises, la France, dans le cadre l’opération de lutte antiterroriste Barkhane, effectue des missions de reconnaissance au-dessus des pays frontaliers du Nigeria pour leur fournir des renseignements.
CEEAC – Sécurité
Boko Haram : l’intervention militaire parmi les options à l’étude à la CEEAC – Xinhua (12/2)
http://french.xinhuanet.com/2015-02/12/c_133988422.htm
En guise de solidarité envers le Cameroun, une intervention militaire fait partie des options à l’étude de la CEEAC réunie à Yaoundé le 12 et 13 février. « Comme le stipule le Pacte d’assistance mutuelle des Etats membres de la CEEAC, toutes les options sont ouvertes pour voler au secours du Cameroun : militaire, logistique, financière, humanitaire et même diplomatique. Pour l’option militaire, les pays pourraient décider d’envoyer des troupes combattre en soutien à l’armée camerounaise » a confié une source de la CEEAC. Quelques noms de pays disposés à engager leurs armés ont circulé. Parmi eux figure l’Angola, dont le président est considéré comme un ami de Paul Biya. L’hypothèse d’un appui en armement fait aussi partie des propositions.
Voir également : http://www.ceeac-eccas.org/index.php/fr/actualite/126-allocution-de-l-ambassadeur-ahmad-allam-mi-secretaire-general-de-la-ceeac
L’Afrique centrale rejette l’accord de Nairobi entre ex-Séléka et anti-balaka – AFP (2/2)
Les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) ont rejeté le 31 janvier le récent accord signé à Nairobi entre d’ex-rebelles centrafricains de la Séléka et des miliciens anti-balaka. Idriss Déby a estimé que l’accord, qui réclame le remplacement des autorités de transition en RCA, ne pouvait « pas aider la République centrafricaine à parvenir à la stabilité et à la paix ». La CEEAC a déclaré le même jour que « le processus de Brazzaville était le seul susceptible de permettre l’organisation apaisée des élections en 2015 et d’ouvrir la voie à une vie politique normale en République Centrafricaine »
Union Africaine
L’Union africaine veut sa propre Cour pénale internationale – Courrier international (3/2)
Au cours du sommet de l’Union africaine qui s’est achevé le 31 janvier à Addis-Abeba, Robert Mugabe (nouvellement nommé à la tête l’UA) a insisté sur la nécessité pour l’Afrique de sortir de sa dépendance financière vis-à-vis de l’Occident. Il a ainsi évoqué le projet d’une cour africaine de justice, censée concurrencer la Cour pénale internationale (CPI).
Afrique – Economie
La population subira le recul des investissements des compagnies pétrolières – Le Monde (11/2)
La baisse prolongée des prix du pétrole a déjà des effets sur les investissements des grandes compagnies pétrolières en Afrique. Des projets ont été abandonnés comme c’est le cas du développement du gisement gazier de Banda en Mauritanie qui devait approvisionner des centrales à Nouakchott. Le courant produit devait en partie alimenter les réseaux électriques du Mali et du Sénégal. La même compagnie (Tullow Oil) a également décidé de se retirer d’un projet comparable à Kudu en Namibie. Ce gaz n’était pas prévu pour l’exportation vers la Chine, l’Inde, ou l’Europe mais bien pour les besoins du pays en électricité et en aurait également distribué vers la Zambie ainsi que l’Afrique du Sud. Ces abandons de projets ont entraîné des suppressions d’emplois dans les pays concernés et montrent que les premiers touchés sont les citoyens africains qui devront encore attendre pour obtenir du courant bon marché et continu, et non pas les clients internationaux. Total vient également d’annoncer une baisse de 10 % des dépenses du groupe pour 2015. La République du Congo et le Gabon subiront principalement cette baisse de moyens. En effet, ces deux Etats ont un potentiel relativement limité et leurs gisements, pour la plupart, sont matures, et nécessitent d’importants moyens pour maintenir leur production. Exxon, une des compagnies les plus impliquée en Afrique a également annoncé qu’elle baisserait ses investissements de 5 milliards de dollars en 2015 comparé à 2014. Même tendance pour Chevron et Shell. Même si ces baisses d’investissements n’ont pas d’impact immédiat sur la production des États, elles auront des conséquences à long terme.
· Liberté de la presse
Classement RSF: la liberté de la presse régresse en Afrique – Jeune Afrique (13/2)
http://www.rfi.fr/afrique/20150212-classement-rsf-liberte-presse-regresse-afrique/
Reporters sans frontières a publié le 12 février son classement annuel de la liberté de la presse. En Afrique (comme partout dans le monde), les conditions de travail des journalistes se sont dégradées en 2014. Nouveaux conflits, épidémie d’Ebola, échéances électorales sont autant de facteurs de régression pour la liberté de la presse. Au Congo-Brazzaville (107e), l’année 2014 a été marquée par des expulsions de journalistes. Reporters sans frontières redoute une irritation des autorités à l’égard de toute parole critique à l’approche de la présidentielle de 2016. La situation en RDC (150e) est également préoccupante, de nombreux médias accusés, notamment, de soutenir des rebelles ont été fermés. L’argument sécuritaire est de plus en plus utilisé comme prétexte pour faire taire les journalistes. Au Soudan du Sud (125e), les journalistes ont été menacés de sanctions s’ils évoquaient les questions sécuritaires. Au Cameroun (133e), la situation est aussi inquiétante avec l’adoption récente de la loi anti-terroriste. Selon RSF, les contours du texte sont trop flous pour protéger le travail des journalistes. Quant au Gabon il se situe à la 95e place (progresse de 3 places) et la Guinée équatoriale à la 167 e place. L’impact de l’épidémie Ebola est aussi important. Au Liberia (89e), des mesures ont été prises pour limiter l’accès aux centres de soins après que des médias ont critiqué l’usage des fonds internationaux. Parmi les rares améliorations, on peut citer les cas du Madagascar et de la Côte d’Ivoire. Dans ces deux pays, l’effet de sortie de la crise politique a permis aux journalistes de travailler dans de meilleures conditions, la Côte d’Ivoire ayant pour sa part progressé de 15 places (86e). Néanmoins, la situation demeure toujours délicate dans un pays où la libéralisation de l’audiovisuel est attendue pour 2015.
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