Par Jean-Claude Willame
Professeur émérite UCL
Membre de l’équipe de coordination Afrique Centrale Amnesty International-Belgique Francophone
Mobile : +32.(0)475.20.01.23
Éphémérides G.L. – Semaine du 20 au 26 avril 2013
Résumé : En RDC, l’ONU semble vouloir « muscler » sa force de paix après le désastre de Goma prise brièvement par le M23 en novembre dernier : un général brésilien, ancien commandant des casques bleus à Haïti où il a réussi à réduire les bandes mafieuses en 2007, a été nommé à la tête de la MONUSCO et de la brigade d’intervention dont le commandant est arrivé à Goma (RDC_8) (RDC_27). Du côté du M23, qui s’est retiré des négociations de Kampala, est accusé d’avoir enlevé contre rançon le directeur de la centrale hydroélectrique de Rutshuru, ce qu’il dément, et de se redéployer dans les territoires de Rutshuru et de Beni (RDC_9_1) (RDC_9_2) (RDC_15_1), près d’une centaine de combattants du mouvement, dont 23 Rwandais, se sont rendus en ce mois d’avril à la MONUSCO. Cette reddition est sans doute liée à l’annonce de la venue de la brigade d’intervention (RDC_9). On signalera aussi que l’envoyée spéciale de l’ONU pour les Grands Lacs effectuera prochainement une visite dans la région et en particulier à Goma, dans le cadre de la mise en ouvre de l’accord d’Addis-Abeba (RDC_26), tandis que, au cours d’auditions au sous-comité des affaires africaines du Sénat américain, des témoignages ont mis l’accent sur la nécessité d’une politique des Etats-Unis qui soit plus proactive (RDC_25).
Pendant ce temps, sur le terrain, l’insécurité reste prégnante dans les deux Kivu. Au Nord Kivu, des hommes armés, relevant peut-être d’une milice Maï-Maï d’un colonel déserteur, ont enlevé une quarantaine de personnes en territoire de Beni (RDC_1) (RDC_5). Dans le territoire de Lubero, une violente manifestation contre les FARDC, appuyée par des bandits armés, ont eu lieu à la suite du meurtre d’un chef local (RDC_2). Dans le territoire de Rutshuru, des hommes armés, issus probablement de la milice hutu Nyatura, ont perpétré une attaque dans le centre du chef-lieu (RDC_3). Dans le Masisi, des accrochages meurtriers ont eu lieu entre Hutus et Hunde (RDC_4). Au Sud Kivu, une milice du colonel déserteur surnommé Foka Mike, attaqué des éléments des FARDC à la frontière entre les territoires de Kabare et de Walungu (RDC_7). Dans le territoire de Kalehe, des notables ont décidé de distribuer des vivres ou de l’argent aux miliciens des Maï-Maï Nyatura et de l’APCLS pour sécuriser les localités où ces milices sévissent depuis plusieurs mois (RDC_6)
En Province Orientale, la justice militaire de l’Ituri a décidé de rouvrir le dossier du chef milicien Cobra Matata, qui ne s’est toujours pas rendu (RDC_10). On signale aussi que des hommes en uniforme des FARDC exploitent de l’or dans le territoire de Bondo (RDC_11).
Au Katanga, des habitants d’une localité proche de Moba se sont constitués en groupe d’autodéfense contre les Maï-Maï Bakata Katanga dont ils ont repoussé une attaque (RDC_12), tandis que les FARDC ont repris à ces Maï-Maï une dizaine de villages dans les territoires de Kipushi et de Kasenga (RDC_14). Par ailleurs, le bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) accuse les forces armées de graves exactions dans la région appelée « triangle de la mort » et située entre Manono, Pweto et Mitwaba (RDC_13)
Dans le domaine politique, la CSJ a mis fin au conflit prolongé entre les deux bureaux en conflit dans l’assemblée de la province de l’Equateur : elle a finalement reconnu un membre du PPRD comme président légal de cette assemblée (RDC_15).
Dans le domaine de la justice et des droits humains, trois défenseurs des droits de l’homme se sont réfugiés à l’étranger pour cause de menaces de mort : ils mettaient en cause plusieurs personnalités du pouvoir, dont le Général Numbi, le président de l’assemblée et le gouverneur de la Banque centrale (RDC_16). Par contre, douze autres défenseurs des droits de l’homme, condamnés initialement à 20 ans de prison, ont vu leur peine ramenée à un an (RDC_18). Par ailleurs, le ministre de l’information, Lambert Mende, a interdit la projection d’un film sur sa région d’origine au motif que ce film attise la haine tribale (RDC_17). Enfin, le directeur d’une radio locale de Rutshuru, dont la station avait été saisie par le M23, a été arrêté pour espionnage (RDC_19).
Dans le domaine économique, la RDC a été suspendue pour un an de l’ITIE (Initiative pour la transparence des industries extractives) (RDC_20). Toujours dans le domaine minier, la société Anglogold Kilo déclare être confrontée à des difficultés financières qui l’empêchent d’exploiter l’or à Mongwalu en Ituri (RDC_21). Par ailleurs, on signale que certaines écoles se vident dans certaines localités du territoire de Kalemie, les élèves s’adonnant à l’exploitation artisanale de l’or (RDC_23). Enfin, on mentionnera que le ministre de l’environnement a décidé d’ouvrir une enquête dans le cadre d’une saisie de bois à Anvers dont l’acheminement illicite avait été dénoncé par Greenpeace (RDC_22).
Dans le domaine des relations extérieures, le gouvernement congolais a refusé de signer à Pretoria un accord sur la cessation du statut de réfugiés accordés à des Rwandais vivant sur son territoire : il craint que ces derniers demandent ultérieurement la nationalité congolaise (RDC_24)
Au Rwanda, on notera que ce pays poursuit sa reconstruction : il vient de réussir son retour sur le marché de la dette en émettant 400 millions de dollars d’obligations à 10 ans (RWA_1).
RDC
Sécurité, Armée…
– Kivu
(RDC_1) Radio Okapi – 20/4
Des hommes armés non identifiés ont kidnappé, vendredi 19 avril, trente personnes (hommes et femmes) dans la localité de Mamundioma, à une cinquantaine des kilomètres au Nord-Est de la ville de Beni (Nord Kivu). La société civile locale affirme que l’infirmier titulaire du dispensaire de Mamundioma figure parmi les personnes enlevées et amenées vers une destination inconnue.
De son côté, le président de la société civile de Beni, Teddy Kataliko, confirme l’information mais il dit poursuivre encore des enquêtes pour déterminer le nombre exact des personnes kidnappées.
Ayant des troupes dans cette contrée, le commandant du Mouvement pour la restauration de la démocratie au Congo (MRDC), général autoproclamé Hilaire Kombi dit ne pas être impliqué dans ces enlèvements. Ce chef milicien accuse par contre un autre groupe armé proche de la rébellion du M23 et actif à Kamango, localité voisine de Mamundioma, d’être auteur de cet enlèvement.
Les responsables militaires du premier secteur des Forces armées de la RDC (FARDC) affirment être à la poursuite de ces assaillants.
On rappelle qu’en janvier dernier, les miliciens ADF-Nalu avaient enlevé, dans cette contrée, huit personnes qui extrayaient de l’huile de palme dans le champ. En 2012, d’autres cas d’enlèvements avaient déjà été rapportés par la société civile de Beni notamment celui de trois prêtres dans un couvent de Mbau. Le porte-parole de la société civile du Nord-Kivu, Omar Kavota, avait indiqué que ces enlèvements à répétition sont la conséquence de l’échec des opérations Ruwenzori menées contre les groupes armés actifs au Nord de la province du Nord-Kivu notamment les ADF/Nalu.
(RDC_2) AFP – 21/4
Une personne a été tuée dimanche au moment de la dispersion par la police et l’armée d’une foule en colère dans la province du Nord-Kivu, a-t-on appris dimanche de source militaire.
« Dans la localité de Kabuyaya (en territoire de Lubero) des bandits se sont mêlés à la population et ont commencé à piller. (…) La population s’en est prise à la maison d’un major des FARDC », les Forces armées de la RDC, a déclaré le porte-parole militaire, le colonel Hamuli, à l’AFP. « Débordée, la police a appelé l’armée pour disperser conjointement la foule. Malheureusement, une personne a été tuée lors des tirs de sommation », a-t-il ajouté.
Dans un communiqué, la fédération d’associations Société civile du Nord-Kivu (SCNK) explique qu’un manifestant a « succombé sur le coup » à un tir « à bout portant » provenant de militaires, et ajoute qu’un autre manifestant « a reçu une balle au bras ». Selon elle, les « militaires » auraient procédé à des tirs d' »armes lourdes et légères pour tenter de disperser les manifestants ». Une version démentie par le colonel Hamuli, expliquant qu’on « ne peut pas disperser les manifestants avec des armes lourdes ».
La foule a été prise de colère en apprenant le meurtre du chef de la localité de Kabuyaya, survenu dans la nuit de samedi à dimanche. Le colonel Hamuli a précisé qu’il avait « été victime d’un meurtre à son domicile commis par des assaillants non identifiés ». « Une autre personne qui se trouvait chez lui est décédée ce matin (dimanche) de ses blessures », a-t-il dit.
La SCNK explique pour sa part que la population a attribué le meurtre à des « éléments incontrôlés de l’armée régulière » et des habitants se sont donc mis dimanche à l’aube à « détruire les habitations où logent les militaires non cantonnés ». Par ailleurs, a-t-elle indiqué, des jeunes et des femmes ont manifesté en « scandant des chansons hostiles » à l’armée et demandé le départ du régiment en place.
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(RDC_3) Radio Okapi – 23/4
Des hommes armés identifiés aux miliciens Nyatura ont tué, lundi 22 avril, six personnes et blessé cinq autres lors d’une attaque armée à Rutshuru-centre (Nord-Kivu). Parmi les victimes, deux ont succombé au Rond-point Rutshuru, deux autres au marché et les deux derniers sont mortes de leurs blessures dans un hôpital de la place, rapportent des sources locales. Selon les mêmes sources, ces assaillants ont également tué cinq vaches dans une ferme à côté du stade Mwami Ndeze avant de se retirer dans la brousse en prenant l’axe Katemba-Tongo.
D’autres sources concordantes attribuent cette attaque à un groupe d’auto-défense des quartiers Kasisile et Kiruhura, situés près de la rivière Fuko, à 1 km de Rutshuru-centre.
De leur côté, des ONG de défense des droits de l’homme parlent plutôt d’une attaque d’hommes armés non autrement identifiés contre des positions du M23.
Les jeunes de Rutshuru, réunis au sein des Forces pour la défense des intérêts du peuple congolais (FDIPC), attribuent ces attaques aux rebelles du M23. Le porte-parole de ce mouvement, Jackson Habarurenye, parle d’acte de vengeance contre les populations favorables à l’arrivée de la brigade d’intervention de la Monusco. Le M23 est en effet opposé au déploiement de cette brigade de la Monusco dotée d’un mandat offensif pour neutraliser les groupes armés dont le M23. «Il n’y a pas de groupes armés Nyatura à Rutshuru-centre et ses environs », a indiqué le porte-parole de FDIPC.
(RDC_4) Radio Okapi – 23/4
Un calme relatif est observé dans la cité de Kitshanga dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu) depuis le lundi 22 avril dans la soirée après les violentes manifestations qui ont émaillé la journée. Des hutus protestaient contre le meurtre de deux membres de leur communauté la veille. Ils accusent des membres de la communauté Hunde d’être les auteurs de ce meurtre. Certains hommes politiques du secteur ainsi que des chefs coutumiers redoutent la résurgence d’un conflit interethnique. Les deux personnes ont été tuées par des hommes armés le dimanche 21 avril à 20 heures locales.
Pendant toute la journée du lundi, le trafic sur la route Goma – Sake – Kitshanga a été perturbé. Des manifestants ont placé des barricades notamment sur le tronçon Kirolirwe-Kitshanga, rapportent des sources sur place.
Le calme est revenu après l’intervention du groupe mobile d’intervention de la police. Mais ces incidents ont fait monter la tension entre les communautés Hutu et Hunde à Kitshanga.
Les députés provinciaux élus de Masisi et les autorités coutumières redoutent la résurgence d’un conflit interethnique et lancent un appel au calme. L’administrateur du territoire, Dieudonné Tshishiku, indique que la police a ouvert une enquête pour retrouver les assassins.
(RDC_5) Radio Okapi – 23/4
Plus de 40 personnes ont été enlevées en l’espace de cinq jours dans le territoire de Beni, a indiqué mardi 23 avril le vice-président et porte-parole de la société civile du Nord-Kivu, Omar Kavota. Selon lui, ces personnes seraient détenues en secret dans la brousse par les miliciens Maï-Maï du colonel Eric Kenzo, une nouvelle milice créée dans ce territoire.
Omar Kavota parle d’une situation inacceptable et exige la libération sans condition de ces personnes. La même source indique qu’il y a trois jours, des hommes armés ont enlevé douze personnes pendant qu’ils étaient dans les champs à Toto Lito, village situé à 45 km au Nord-Est de Beni. Ils ont ensuite enlevé 30 personnes à Mamundioma, village voisin de Toto Lito.
Les autorités administratives du territoire de Beni reconnaissent cette situation et disent avoir initié des enquêtes.
Le comité de suivi des résolutions du dialogue social pour la sécurité dans le territoire de Beni promet de se réunir d’urgence pour des stratégies en vue de mettre fin à ces enlèvements
(RDC_6) Radio Okapi – 24/4
Les notables du groupement Mufunyi Shanga en territoire de Kalehe (Sud-Kivu) ont décidé, mardi 23 avril, d’organiser des collectes de denrées alimentaires auprès de la population pour les miliciens du groupe Nyatura et de l’Alliance pour un Congo libre et souverain (APCLS). Ils ont pris cette décision au cours d’une réunion avec les représentants de ces milices et ceux des habitants de sept villages de Mufunyi Shanga.
«La collecte se fera des maisons en maisons où chaque habitant remettra une somme d’argent ou des vivres, selon son gré», a annoncé l’un des notables pour qui l’application de cette mesure contribuera à sécuriser ces localités dont les habitants sont victimes depuis le mois de janvier d’extorsions des combattants de ces deux milices.
Ces miliciens exigeaient de chaque habitant la somme de 500 francs congolais chaque fois qu’ils passaient dans ces localités.
Un activiste des droits de l’homme du groupement accuse d’autres miliciens d’exiger aux habitants de Mufunyi Shanga de leur remettre des produits vivriers. Certains combattants voleraient la production des paysans dans les champs.
De leur côté, les habitants du groupement affirment vouloir appliquer la décision annoncée par leurs notables souhaiteraient pour, disent-ils, « éviter de conflit » avec les miliciens.
(RDC_7) Radio Okapi – 24/4
Deux milices attaquent depuis ce mercredi 24 avril tôt dans la matinée les positions du 1002ème régiment de l’armée congolaise dans la localité de Chishadu, située à la lisière entre les territoires de Kabare et Walungu au Sud-Kivu. Des sources sur place indiquent qu’il s’agit des hommes du colonel déserteur Albert Kahasha alias Foka Mike et ceux d’un certain Maheshe. Les habitants de Chishadu et ceux des villages environnants se terrent dans leurs domiciles. Des témoins rapportent que l’attaque a été lancée vers deux heures locales du matin.
Les assaillants auraient brûlé les abris des FARDC dans la localité. Les militaires ont riposté pour repousser les miliciens. Surpris dans leur sommeil, certains habitants de Chishadu ont réussi à trouver refuge dans la forêt avoisinante. D’autres sont restés terrés dans leurs maisons.
Des sources militaires confirment ces affrontements, mais affirment ne disposer d’aucun bilan. Jusqu’à midi, les combats se poursuivaient encore, assurent-elles. Les mêmes sources affirment, sans en dire davantage, que les miliciens sont « de connivence » avec les M23.
La milice de Foka Mike coalise régulièrement avec d’autres milices pour attaquer des villages du Sud-Kivu. Ce chef milicien est un déserteur de l’armée congolaise. Il a annoncé à plusieurs reprises sa réintégration au sein des FARDC. En novembre dernier, en compagnie de plusieurs chefs miliciens des Raïa Mutomboki et des Nyatura, il s’était rendu aux FARDC à Bukavu. La cérémonie de reddition s’était déroulée en présence du gouverneur Marcellin Cishambo et une délégation de députés nationaux du Sud-Kivu.
(RDC_8) Radio Okapi – 24/4
Le commandant de la Brigade d’intervention de la Monusco, James Mwakibolwa est arrivé mardi 23 avril à Goma. C’est ce qu’a annoncé mercredi le porte-parole militaire de la Mission des Nations unies en RDC, le lieutenant-colonel Prosper Félix Basse.
Au cours de la conférence hebdomadaire des Nations unies, il a expliqué que cette force est « un outil additionnel mis à la disposition de la Monusco pour neutraliser les groupes armés ». La Brigade de la Monusco devra aussi réduire la menace que constitue les groupes armés au Nord-Kivu, mais aussi d’aider à la restauration de la paix et à la restauration de l’autorité de l’Etat et à la stabilisation, a souligné le lieutenant-colonel Prosper Félix Basse.
Il a également précisé que la Brigade de la Monusco demeure la seule force à vocation offensive. « Il n’y a aucune différence entre cette brigade d’intervention et la brigade du Nord-Kivu ou les autres brigades qui font partie intégrante de la force de la Monusco. Il n’y a qu’une seule Monusco avec une seule force et bien sûr à l’intérieur de cette force, il y a une brigade qui a une mission spécifique qui aura des actions offensives ciblées mais tout ceci rentre dans le cadre de la protection des populations civiles », a-t-il dit.
(RDC_9) Radio Okapi – 25/4
Treize combattants du Mouvement du 23 mars (M23) se sont rendus le mardi 23 avril à la Monusco dans le territoire de Rutshuru. Ils sont actuellement à la section Désarmement, démobilisation, rapatriement, réintégration et réinstallation (DDRRR) de la mission onusienne à Goma. Selon des sources de la Monusco, cette reddition porte à quatre-vingt-sept le nombre de rebelles qui ont fait défection depuis le début du mois d’avril. Parmi ces quatre-vingt-sept rebelles, on compte vingt-trois Rwandais et soixante-quatre Congolais. Douze officiers feraient partie du groupe.
Ces combattants se sont rendus par vagues successives depuis le début du mois d’avril dans les bases des Casques bleus à Rutshuru et Nyiragongo. Certains ont déclaré à Radio Okapi être « fatigués » de la guerre. D’autres disent avoir fui les rangs de la rébellion à cause de mauvaises conditions de vie dans les zones de combats.
Certaines sources à Rutshuru affirment cependant que des cas de désertion sont observés dans les rangs de la rébellion depuis l’annonce en mars dernier de l’arrivée de la brigade d’intervention de la Monusco chargée de neutraliser les groupes armés dans l’Est de la RDC. Le 21 avril dernier, rapportent ces sources, une compagnie de rebelles (entre 100 et 200 soldats) aurait fait défection avant de traverser la frontière ougandaise, abandonnant dans la cité de Rutshuru vingt-sept armes légères et des tenues militaires.
Selon la Monusco, les combattants du M23 qui se sont rendus suivent le processus de Désarmement, démobilisation, rapatriement, réintégration et réinstallation, en collaboration avec les services congolais de sécurité et de renseignement.
(RDC_9_1) Radio Okapi – 25/4
Le directeur technique de la Centrale hydroélectrique qui alimente la cité de Rutshuru enlevé par un groupe armé le mardi 23 avril dans la matinée a été libéré le même jour dans la soirée. Plusieurs sources locales qui accusent le M23 d’avoir organisé cet enlèvement affirment qu’une rançon de 3 000 dollars américains a été versée pour obtenir la libération de l’otage. La société civile du Nord-Kivu pointe également du doigt le mouvement rebelle, mais ne se prononce pas au sujet de la rançon de 3 000 dollars.
Son président, Thomas D’Acquin Muhitshi, affirme toutefois que la rébellion a de plus en plus recours aux enlèvements et exige le paiement des rançons pour libérer ses otages. Il dénonce « une activité purement commerciale » initiée par le M23. Pour la même source, ces enlèvements s’inscrivent également dans une stratégie destinée à « la face du monde » que la situation sur terrain est « compliquée ».
De leur côté, les dirigeants de la rébellion attribuent l’enlèvement du directeur technique de la centrale électrique à la milice Nyatura. Le porte-parole du M23 invite l’opinion à interroger l’Eglise catholique pour connaître le groupe qui a organisé l’enlèvement.
La centrale électrique est gérée par le bureau paroissial pour le développement de l’Eglise catholique à Rutshuru. Selon certaines sources, c’est ce bureau qui aurait versé la rançon. Radio Okapi n’a pas réussi à joindre les responsables de cette structure.
(RDC_9_2) Radio Okapi – 25/4
La société civile du Nord-Kivu accuse le Mouvement du 23 mars de se redéployer depuis quelques jours, dans plusieurs villages, cités et villes des territoires de Rutshuru et Beni au Nord-Kivu, avant l’arrivée de la Brigade d’intervention de la Monusco. Son vice-président, Omar Kavota, qui a livré cette information, jeudi 25 avril à Radio Okapi, appelle le gouvernement congolais et les Nations unies à travailler pour éviter toute surprise du M23.
« À ce jour, plus de deux brigades du M23 viennent de s’installer à Kanyamuchengera, à 3 kilomètres de Vitchumbi. Ce qui fait que la population de Vitchumbi, de Kamandi et de Kanyabayonga vit dans la peur puisque le M23 annonce poursuivre [son redéploiement] jusqu’à Lubero, Butembo et Beni », a déclaré Omar Kavota.
La société civile du Nord Kivu appelle les Nations Unies à la célérité dans le déploiement de la Brigade d’Intervention pour éviter toute surprise désagréable. « Nous pensons qu’il est temps que la Brigade d’intervention [de la Monusco] soit alertée, ainsi que le gouvernement pour éviter toute surprise du M23, parce que les souffrances infligées aux populations ont trop duré. Donc, il faut que la Brigade vienne libérer le plus tôt ces populations de cette administration criminelle du M23 », a affirmé Omar Kavota.
Pour lui, le M23 intensifie sa campagne de terreur dans la province, et son redéploiement est une violation des accords signés avec la Conférence internationale sur la région de Grands lacs (CIRGL).
– Province Orientale
(RDC_10) Radio Okapi – 19/4
L’auditorat militaire garnison de l’Ituri a rouvert jeudi 17 avril le dossier contre Cobra Matata, chef de la milice la Force de Resistance patriotique de l’Ituri (FRPI).
Selon cette juridiction, Cobra Matata, ancien officier des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) est accusé de crimes contre l’humanité pour viol, meurtre, pillage et tortures commis de novembre 2012 à mars 2013 dans une vingtaine de localités dans le territoire d’Irumu. Il s’agit notamment des villages de Medu, Boga, Burasi, Bukiringi, Tagba, Nyamavi.
L’auditorat militaire justifie la réouverture du dossier contre Cobra Matata par le non-respect à ses engagements de déposer les armes.
Des sources proches de l’auditorat indiquent qu’une mission d’enquêtes conjointe, auditorat et section de droit de l’homme de la Mission de nations unies pour la stabilité en République Démocratique du Congo (Monusco) à Bunia est envisagée dans les prochains jours aux lieux de crimes pour réunir les éléments de preuves.
L’auditorat militaire, avait suspendu le 4 janvier 2013 le dossier de poursuite de l’inculpé Cobra Matata pour privilégier le processus de paix en prévision de sa réintégration au sein des FARDC, a indiqué le bureau de l’auditorat militaire.
(RDC_11) Radio Okapi – 23/4
Des hommes en uniforme exploitent de l’or dans le territoire de Bondo (Province Orientale). Ces hommes qui se réclament de la 9ème région militaire ont chassé les exploitants d’or de la carrière dénommée « Matundu » il y a près de trois semaines. Ils disent agir sous les ordres de leurs autorités militaires. De son côté, le commandant de la 9e région militaire, le général Kifwa nie tout lien avec ces hommes en uniforme. Il demande aux autorités locales de traquer ces hommes.
Selon plusieurs témoignages concordants, ces hommes en uniforme sont lourdement armés. Ils ont chassé tous les orpailleurs de la carrière Matundu, située dans la collectivité Goa (à plus de 70 Km de Bondo-Centre). Les creuseurs qui s’entêtaient ont été fouettés. « Ils ont chassé les orpailleurs et eux-mêmes creusent. Ils ont posé des mitrailleuses en brousse. Aucun orpailleur n’a accès. Ils disent ne reconnaître aucune autorité sinon celle du Général qui les a envoyés », s’est plainte explique-t-elle la propriétaire de cette carrière d’or.
Le commandant de la 9ème région militaire, le Général de Brigade Jean-Claude Kifwa a rejeté ces accusations. « Je ne suis ni commerçant, ni exploitant. Je ne peux en aucun moment envoyer des gens sous quelque prétexte que ce soit pour aller exploiter des minerais en mon nom », s’est t-il défendu. Le Général Jean-Claude Kifwa a appelé les autorités en place à faire leur travail pour traquer ces hommes armés et les traduire devant la justice. « Je crois qu’il y a une incompétence notoire des autorités à ce niveau-là », a-t-il ajouté.
Les autorités politico-administratives, militaires et policières du district du Bas-Uélé ont tenté de déloger ces hommes en uniformes de ces lieux, sans succès.
Le ministre provincial en charge de l’Intérieur et de l’ordre public Hubert Moliso Nendolo a affirmé que son gouvernement est très préoccupé par cette affaire.
– Katanga
(RDC_12) Radio Okapi – 20/4
Les habitants des villages environnant celui de Mbuyu, regroupés en une force d’auto-défense populaire, ont repoussé les miliciens sécessionnistes Maï-Maï Bakata Katanga, dimanche 14 avril. Ceux-ci avaient lancé une attaque contre le village de Mbuyu à 120 Km de Moba (Katanga). Bilan des affrontements, douze morts du côté des miliciens. Parmi les miliciens tués se trouvent aussi leurs commandants des opérations.
La force d’auto-défense populaire a repoussé les miliciens sécessionistes jusqu’à la limite séparant les territoires de Manono et Pweto. Sur place, les témoins affirment que beaucoup de biens pillés par les miliciens ont été récupérés, après ces affrontements.
La victoire des habitants des villages environnant celui de Mbuyu sur les Bakata Katanga a incité les populations des autres villages à barrer la route à d’autres miliciens provenant du secteur de Manono. L’Administrateur de territoire assistant en charge des affaires politiques, Vindicien Kisimba encourage cette démarche. Il appelle les populations à se désolidariser des inciviques.
Entre temps, l’insécurité pèse sur le quotidien des populations. Vindicien Kisimba explique que les habitants font face à une pénurie de produits de première nécessité à cause des difficultés de circuler librement. Il ajoute que la plupart des enseignants ont déserté les écoles à cause de l’insécurité, ce qui paralyse les activités scolaires.
Lire aussi sous :
(RDC_13) AFP – 22/4
Des militaires de la RDC sont accusés par leurs victimes de graves exactions dans le « triangle de la mort », une zone de la province minière du Katanga où l’armée combat des milices, annonce un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), publié lundi.
Même si les miliciens restent les « principaux facteurs d’instabilité, l’armée nationale est aussi accusée d’un grand nombre de violations contre les populations civiles », souligne le rapport intitulé « La crise oubliée du triangle de la mort ».
Les accusations des victimes comprennent « des exécutions extrajudiciaires, des tortures ou des traitements cruels et inhumains, des violences sexuelles, des extorsions, et la destruction de biens. Certaines de ces violations auraient été commises contre des civils en représailles pour leur collaboration supposée avec les Maï-Maï », précise le document. « Les allégations les plus graves ont eu lieu après l’attaque Maï-Maï du village de Shamwana (situé au centre du « triangle », à 150 km au Sud-Est de Manono) dans le Territoire de Manono le 29 février 2012, quand 50 femmes et 20 filles ont été séparées de leur famille pendant deux jours par les soldats FARDC et violées à plusieurs reprises. », ajoute le texte.
Selon le rapport, « les acteurs humanitaires ont remarqué qu’une population qui ne s’est pas enfuie pendant ou après une attaque des Maï-Maï ne manquera pas de s’enfuir quand les Forces armées de la RDC (FARDC) essayeront de rétablir l’autorité, car les civils ont peur d’être pris pour des sympathisants des Maï-Maï et, par conséquent, d’être pris pour cible ».
Ocha appelle la Mission de l’ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco) à « renforcer la surveillance du comportement des FARDC et renvoyer tous les cas documentés au procureur militaire » et, « si nécessaire », à soutenir les procédures de justice militaire pour assurer « l’aide et la justice aux victimes ».
Lire le rapport sous :
http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20130423161757/#.UXbF3dRIils.facebook
(RDC_14) Radio Okapi – 24/4
Les Forces armées de la RDC (FARDC) ont repris la semaine dernière le contrôle d’une dizaine de villages occupés par les miliciens Bakata Katanga dans les territoires de Kipushi et Kasenga. Mais selon une délégation de la Monusco qui s’y est rendue le mardi 23 avril, les habitants qui avaient fui la présence des miliciens ne sont pas revenus. La situation sécuritaire y serait encore instable.
Le commandant de l’armée à Bukama, l’un des villages repris considéré comme le bastion des Bakata Katanga, affirme que ces miliciens indépendantistes y ont préparé leur assaut contre la ville de Lubumbashi en mars dernier. Il invite les habitants de ces villages à y revenir.
À en croire cet officier des FARDC, les combats qui ont conduit à la reprise de ces villages ont fait des morts et des blessés. Mais il n’en donne pas le nombre. Il fait également état de quatre miliciens capturés.
Vie politique…
(RDC_15) Radio Okapi – 23/4
La Cour suprême de justice (CSJ) a tranché lundi 22 avril la querelle qui oppose depuis de longs mois deux députés provinciaux qui se disputent la direction de l’Assemblée provinciale. Jean Gontran Ibambe du PPRD, le parti présidentiel, va désormais diriger l’assemblée provinciale de l’Equateur. Cette décision annule celle prononcée le 10 décembre 2012 par cour d’appel de Mbandaka et qui reconnaît Richard Mboyo comme président de l’assemblée provinciale.
La crise au sein de l’assemblée provinciale a commencé après que les députés provinciaux eurent voté la déchéance du président Gaston Kiliyo. Élu député provincial en 2006 pour le compte du Mouvement de libération du Congo (MLC), un parti de l’opposition, il s’était présenté aux élections législatives nationales de novembre 2011 sous les couleurs d’un autre parti politique, l’Alliance des démocrates humanistes (ADH).
En RDC, la loi interdit à un élu de changer de parti politique en plein exercice de son mandat au risque de le perdre. C’est ce qui est arrivé à Gaston Kiliyo. Les députés provinciaux l’ont destitué et élu le 10 novembre 2012 Gontran Ibambe comme nouveau président de l’Assemblée provinciale. Ainsi commença la guerre de légitimité entre l’ancien et le nouveau président.
La Cour d’appel de Mbandaka avait réhabilité en décembre 2012 l’ancien bureau de l’Assemblée provinciale. Selon le verdict de la cour, le vice-président Richard Mboyo devait assumer la présidence de l’Assemblée provinciale, son titulaire Gaston Kiliyo ayant violé la loi en changeant de parti politique.
Gontran Ibambe avait à son tour saisi la Cour suprême de justice qui l’a réhabilité lundi. Dans son verdict, la Cour suprême de justice a estimé que la cour d’appel de Mbandaka est incompétente pour annuler un acte pris par un organe d’une assemblée législative dans l’accomplissement de ses missions parlementaires. Selon elle, la cour d’appel de Mbandaka a violé la disposition légale en annulant les résultats de l’élection de Gontran Ibambe.
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(RDC_15_1) RFI – 25/4
Le M23 a jeté l’éponge et décidé de retirer sa délégation présente aux pourparlers de Kampala, qui avaient été entamés en janvier dernier. Les représentants du M23 laissent cependant la porte ouverte à une reprise éventuelle des négociations.
Cela fait des mois que les deux délégations – logées dans deux hôtels différents et éloignés l’un de l’autre – ne se sont pas vues. Chacun échafaude ses propositions dans son coin et attend des rendez-vous avec le facilitateur ougandais, lequel se fait de plus en plus rare.
Dans ces conditions, le M23 est le premier à jeter l’éponge et à rapatrier sa délégation. Une dizaine de responsables du mouvement rentrent à Bunagana, la ville frontalière entre la RDC et l’Ouganda qui sert de capitale politique au M23.
Le plus urgent, au sein du M23, est de se mettre d’accord à l’intérieur du mouvement entre ceux qui veulent affronter la Brigade d’intervention des Nations unies qui se met en place à Goma, et ceux qui cherchent encore des solutions pour éviter cet affrontement.
L’une de ces solutions serait justement un accord à Kampala. C’est la raison pour laquelle le M23 ne parle pas de rupture des négociations, mais simplement du « départ » de sa délégation. Pour preuve : deux personnes seulement resteront dans la capitale ougandaise, en tant qu’observateurs.
Justice, Droits de l’homme…
(RDC_16) AFP – 19/4
Trois défenseurs des droits de l’Homme de Lubumbashi se sont réfugiés à l’étranger pour fuir les menaces de mort qu’ils recevaient depuis leur rapport sur l’entrée fin mars de miliciens dans la ville, a-t-on appris vendredi auprès de l’un des militants.
« Je suis contraint de fuir (…) face aux menaces de mort téléphoniques par des personnes inconnues, suite à notre rapport sur l’attaque armée de (miliciens) Kata-Katanga », a déclaré l’avocat Freddy Kitoko, du Centre pour la Justice et la Réconciliation (CJR), joint par téléphone par l’AFP sur son lieu d’exil. « Des sources proches du pouvoir à Kinshasa nous ont vivement conseillé, nous tous auteurs du rapport, de fuir car le pouvoir, en colère, cherche à mettre fin à notre vie », a-t-il ajouté.
Les trois militants en fuite sont Freddy Kitoko, Jean-Pierre Muteba, du Cadre de concertation de la société civile du Katanga et Timothée Mbuya, de l’Association africaine de défense des droits de l’Homme (Asadho).
Leur rapport mettait en cause le gouverneur du Katanga, Gabriel Kyungu wa Kumwanza, le gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), Jean-Claude Masangu, et le général John Numbi, le chef de la police suspendu depuis l’assassinat en 2010 du militant des droits de l’Homme Floribert Chebeya Bahizire.
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(RDC_17) Radio Okapi – 20/4
Le film documentaire « Sankuru, enfer ou paradis oublié ? » a été interdit de projection le 9 avril dernier par le ministre de la Communication et médias, Lambert Mende. Le journaliste indépendant et producteur de ce film, Jean-Paul Kayembe l’a déclaré à Radio Okapi vendredi 19 avril. Il a affirmé que Lambert Mende reproche à ce film d’inciter à la haine tribale alors qu’il ne fait que dresser l’état des lieux du district de Sankuru (Kasaï-Oriental). Le producteur de ce film demande une protection car il dit se sentir « en insécurité ».
Ce film devrait être projeté pour la première fois samedi 20 avril à Kinshasa, au cours d’une soirée de gala organisée par l’Association sans but lucratif « Médias pour la vie ». Cette ASBL travaille pour la sensibilisation des populations face aux problématiques humanitaires par la production des supports médiatiques.
Le ministre de la communication et médias évoque le non-respect de la procédure administrative. Selon Lambert Mende, le producteur n’a pas fait un dépôt légal d’un exemplaire de ce film aux autorités compétentes, comme l’exige la loi congolaise.
Le producteur du film nie ce fait. Dans une correspondance adressée au Premier Ministre, Jean Paul Kayembe a expliqué que le « support du documentaire a été déposé pour avis de conformité au Conseil supérieur de l’Audio-visuel et de la communication ». Le journaliste indépendant a ajouté qu’il a été surpris par cette interdiction de diffusion qui, du reste, ne lui a pas été notifiée : « Pendant qu’on était en train d’avancer avec les préparatifs, on se réveille un matin et l’on se rend compte que le ministre de la Communication et des médias, sans nous notifier, notifie certaines autorités politiques pour dire que ce film fait appel à la haine tribale » explique Jean Paul Kayembe.
Pourtant, le film documentaire « Sankuru, enfer ou paradis oublié ? » n’incite pas à la haine tribale, explique son producteur. Ce documentaire est une narration journalistique documentée, « qui propose le dialogue entre frères tetela [ethnie de cette partie du Kasaï-Oriental], le désenclavement de leur terroir et la lutte contre différents fléaux » dans le Sankuru.
Le journaliste indépendant trouve paradoxale la décision du ministre qui a lui-même contribué à l’élaboration de ce film : « Il est lui-même acteur du film. Il nous a reçus plusieurs fois dans son bureau. On l’a fréquenté pour qu’il puisse lui-même s’impliquer dans cette forme de plaidoyer pour sauver le district du Sankuru, en tant que Sankurois et aussi en tant que ministre de tutelle. Il nous avait promis de le faire » s’étonne le journaliste indépendant.
Aujourd’hui, Le producteur du film crie au musellement de la presse et dénonce un abus de pouvoir, devant une « démarche n’est pas anticonstitutionnelle », dans une correspondance adressée au Premier ministre, une procédure normale dans ce genre de cas.
(RDC_18) AFP – 20/4
Douze défenseurs congolais des droits de l’Homme qui avaient été condamnés à 20 ans d’emprisonnement pour avoir préparé une manifestation dans la province de Bandundu ont vu leur peine considérablement réduite vendredi soir, à l’issue d’un procès en appel.
« Ils ont été condamnés à un maximum d’un an de servitude pénale principale. Quelques-uns ont été condamnés à six mois de prison, les autres à un an », a déclaré à l’AFP Jean-Claude Katende, président de l’Association africaine de défense des droits de l’Homme (Asadho). Mais M. Katende a ajouté: « Pour nous, cette peine n’est pas juste! Le fait qu’on ramène la peine de 20 ans à une année maximum montre que les faits n’étaient pas fondés ».
Le 12 avril, un tribunal de première instance avait condamné à 20 ans de prison ces douze membres de l’Association pour la défense des intérêts de la ville de Bandundu (ADIVB). Pour l’Asadho, cette décision violait « toutes les garanties nationales et internationales relatives au procès juste et équitable ». Les 12 militants comparaissaient notamment pour rébellion et association de malfaiteurs pour avoir voulu organiser le 27 mars à Bandundu-ville une marche dénonçant le mode de gestion de la province, ainsi que la majoration des factures de consommation d’eau et d’électricité. La veille de la marche, ils avaient appelé la population à se joindre à l’événement, mais la police les avait arrêtés sur ordre du gouverneur de la province, Jean Kamisendu Kutuka, selon plusieurs sources, dont l’Asadho et l’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj).
(RDC_19) AFP – Belga – 23/4
Un journaliste, directeur d’une radio locale dans l’est de la RDC, a été arrêté pour « espionnage » par la police des renseignements de Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu, a annoncé l’ONG congolaise Journaliste en danger (JED).
Ce journaliste, Blaise Bahisha, de la radio Sauti ya Rutshuru une station privé confisquée et placée de force sous contrôle des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) et émettant à Rutshuru, un territoire situé à environ 70 km au nord de Goma, s’était échappé auparavant de la zone occupée par la rébellion. Les rebelles l’avaient limogé de sa radio et menacé de mort, selon un communiqué de JED reçu mardi à Bruxelles. Il a été arrêté le mercredi 17 avril à Goma. Le journaliste a été accusé « d’espionnage » par la police des renseignements de Goma.
Le commandant du « cachot » où est détenu le journaliste a affirmé à JED qu' »il n’est pas torturé ». Les autorités lui reprochent d’être en possession d’un ordinateur volé par les rebelles lorsqu’ils avaient brièvement occupé Goma, ville frontalière du Rwanda, en novembre.
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Économie, Finances…
(RDC_20) AFP – 19/4
La RDC a été suspendue pour un an de l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE), qui promeut la transparence des revenus dans les secteurs minier et pétrolier, les rapports transmis n’étant pas suffisamment fiables et exhaustifs. La suspension d’un an sera levée si l’ITIE estime que la RDC a mené à bien les « mesures correctives » demandées. Mais « si la suspension reste en vigueur plus d’un an, c’est-à-dire au-delà du 17 avril 2014, le Conseil d’administration envisagera de radier » le pays, indique un communiqué de l’organisation publié jeudi.
Selon la méthodologie décrite par l’ITIE sur son site internet, les entreprises publient les paiements qu’elles effectuent et les gouvernements font connaître les revenus qu’ils reçoivent dans un rapport. Ce processus permet une vérification indépendante des taxes et impôts perçus, afin d’assurer la transparence des paiements issus de l’exploitation des ressources naturelles. La RDC est candidate depuis 2008 pour devenir membre de l’ITIE.
« Le conseil d’administration a conclu que des progrès importants pour l’amélioration de la transparence et de la recevabilité avaient été accomplis ces cinq dernières années », poursuit le communiqué. Toutefois, il a relevé un défaut d' »exhaustivité » et jugé insuffisante la « qualité des données » dans le rapport transmis.
Après examen d’un rapport de validation – document qui détermine notamment si un pays reste candidat ou devient conforme – l’ONG a « identifié des mesures correctives qui seront mises en oeuvre dans les douze mois à venir et qui seront nécessaires pour atteindre le statut de pays conforme », souligne le texte.
En janvier, le président Joseph Kabila avait déclaré que son pays était « en parfait accord avec les exigences de l’ITIE » quant à la transparence et à la bonne gouvernance dans le secteur minier qui, selon lui, alimente le PNB à hauteur de 25%. Le mois précédent, le Fonds monétaire international (FMI) avait suspendu une ligne de crédit de 561,1 millions de dollars accordée en 2009 à la RDC, faute d’avoir obtenu suffisamment d’informations sur la vente par le gouvernement de 25% de ses actions dans une entreprise publique gérant les ressources minières du pays.
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http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2013/04/24/transparence-le-congo-peut-mieux-faire/
(RDC_21) Radio Okapi – 22/4
La société minière Anglogold kilo (AGK) est confrontée aux difficultés financières qui l’empêchent d’exécuter son projet d’exploitation de l’or dans la concession 40 à Mungwalu à 80 km au Nord de Bunia en Ituri. Le ministre provincial des Mines l’a indiqué, vendredi 19 avril, de retour d’une mission dans ce district de la Province Orientale. Cette situation pourrait bloquer la phase de production du premier lingot d’or annoncée pourtant pour la fin 2013 par cette entreprise.
La société minière Anglogold kilo (AGK) a entamé, depuis fin 2012, les travaux de construction des mines souterraines pour débuter la phase de production de l’or, après plus de huit ans d’exploration. Selon des cadres de l’AGK, tout le matériel était déjà déployé pour ces travaux. Mais, à ce jour, ce projet est presque bloqué, d’après les mêmes sources.
Selon la société civile de l’Ituri, l’AGK serait en faillite et chercherait à vendre son action. Le président de cette structure, Jean Bosco Lalo, a exprimé son indignation: «Nous avons déjà dit que l’AGK était en train de geler la concession 40. Ils ont donné le timing de production de l’or, même des quantités de premiers lingots d’or qui devraient sortir, il y a de cela vingt ans. Rien n’a été fait de tout cela. Et notre gouvernement a joué à la complaisance avec l’AGK. Voilà le résultat aujourd’hui.»
Le ministre des Mines de la Province Orientale, Paulin Odian, a précisé que l’AGK éprouvait des difficultés financières qui ont ralenti ses activités: «La société a connu du retard à cause de la crise qu’a connue l’Afrique du Sud dans le domaine minier. [Anglogold kilo] évolue, mais à une vitesse ralentie. Les choses n’évoluent pas comme nous le souhaitons.»
Le représentant de l’AGK en RDC, Guy-Roger Lukuma, a également reconnu ces difficultés financières. Mais, il s’est refusé à tout commentaire. Pourtant, les responsables de cette société disaient compter sur cette mine souterraine d’une capacité initiale de 400 kilogrammes par an pour booster la production. «Nous avons déjà débuté la construction et posé la première pierre de cette construction à la localité de Nzebi-Sodoma. La production est de 400 kg par an et ça va continuer jusqu’à ce qu’on trouve des moyens d’augmenter la production», avait expliqué Alain Mulumba, le chargé de programme de la Compagnie minière Ashanti Anglogold kilo. Il avait fait cette déclaration en septembre 2012, soit un mois après le lancement des travaux.
(RDC_22) ACP – Belga – 23/4
Le ministre congolais de l’Environnement, Bavon N’Sa Mputu, a annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire auprès du Parquet général de la République après la saisie de 40 mètres cubes de bois sciés Afrormosia, le 10 avril à Anvers, à la demande de l’organisation écologiste Greenpeace qui soupçonne cette cargaison d’avoir une origine illicite, a rapporté l’agence congolaise de presse (ACP), reçue mardi à Bruxelles.
« Nous avons hérité d’une situation où il y a eu des centaines de permis d’exploitation distribués dans tous les sens. Le cas du bois saisi à Anvers tombe dans le lot de ces différents permis distribués » en RDC, a expliqué le ministre dimanche devant la presse, selon l’ACP (officielle).
M. N’sa Mputu s’est étonné du fait que l’opérateur forestier qui a exporté ce bois, la société Tala Tina, n’ait pas d’Afrormosia dans sa concession. L’Afrormosia est une essence forestière très prisée. Son commerce est soumis à des conditions strictes balisées dans la Convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction (CITES). Le ministre a promis de prendre des « mesures rigoureuses qui s’imposent » au terme de l’enquête du parquet général de la République, a ajouté l’ACP.
L’exportation illicite de ce bois avait été dénoncée par Greenpeace qui a demandé au gouvernement belge d’appliquer la loi adoptée en mars dernier interdisant la commercialisation du bois d’origine illégale dans l’Union européenne. Dans un rapport publié en mars dernier, Greenpeace avait dénoncé l’exploitation illégale du bois en RDC qui fait perdre de précieuses recettes au trésor public congolais.
(RDC_23) Radio Okapi – 24/4
Depuis près d’un mois, les écoles de Nyunzu (200 km à l’Ouest de Kalemie) se vident. Les élèves se ruent vers une nouvelle activité plus lucrative dans la contrée : l’exploitation artisanale de l’or dans une nouvelle carrière de Musebe. Sur place, les autorités civiles appellent les parents à prendre leur responsabilité.
Dans certains villages environnant la carrière de Musebe, les directeurs d’écoles passent des journées entières avec un nombre réduit d’enfants en classe. L’attrait de l’or commence aussi à affecter certaines écoles du centre de Nyunzu. Même les enseignants abandonnent la craie au profit de l’or.
La carrière de Musebe est en activité depuis bientôt quatre mois. Une situation qui vient s’aggraver avec l’ouverture d’une nouvelle carrière, toujours d’exploitation artisanale d’or dans le village de Mamba, à 130 km au Nord-ouest de Nyunzu. Là aussi, l’or est extrait facilement.
Outre les élèves, certains creuseurs adultes viennent de la province voisine du Sud-Kivu. D’autres arrivent de Kalemie, de Kongolo, et des villages avoisinant Nyunzu. Selon des autorités locales, la carrière de Musebe compte à ce jour plus de 20 000 creuseurs. À ce nombre, la police note la présence des hommes en uniformes dont le nombre pourrait avoisiner, selon la même source, une compagnie au sein de l’armée.
En octobre 2012, la section protection de l’enfant de l’Unicef et l’Ong internationale Groupe One avaient déploré la présence de plus de 40 000 enfants de moins de 16 ans qui travaillent dans les carrières minières notamment à Kipushi, Kolwezi et Likasi (Katanga). Ces deux institutions avaient élaboré un plan pour lutter contre le travail des enfants dans ces milieux et plaidé pour leur scolarisation.
Les enfants qui travaillent dans les mines sont notamment exposés aux maladies pulmonaires et aux éboulements de terre, très fréquents dans les mines artisanales congolaises.
Relations extérieures
(RDC_24) Radio Okapi – 22/4
Le gouvernement Congolais a refusé le 18 avril à Pretoria de signer un accord sur la cessation de statut des réfugiés rwandais vivant sur son sol. Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, qui a participé pour le compte de la RDC à une réunion ministérielle sur le sujet, a déclaré dimanche 21 avril à Goma, que la RDC craint que le Rwanda ne puisse affirmer un jour qu’il n’y a plus de réfugié en RDC. Et que ces personnes revendiquent automatiquement la nationalité congolaise.
La réunion ministérielle de Pretoria a été organisée par le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR). Elle a réuni des représentants du Burundi, de la RDC, du Kenya, du Malawi, du Mozambique, du Congo, du Rwanda, de l’Afrique du Sud, de l’Ouganda, de la Zambie et du Zimbabwe. Elle portait sur la clause de cessation du statut des réfugiés rwandais vivant en RDC. Une disposition de la Convention de 1951 sur le statut des réfugiés et de la Convention de l’OUA de 1969 régissant les aspects propres aux problèmes des réfugiés en Afrique. Cette clause permet de mettre fin au statut de réfugiés lorsque des changements à la fois fondamentaux et durables ont eu lieu dans le pays d’origine et que les circonstances qui ont entraîné la fuite des réfugiés n’existent plus.
La cessation du statut des réfugiés rwandais doit entrer en application le 30 juin 2013. La stratégie mise en place par le HCR prévoit qu’à cette date, les réfugiés rwandais qui avaient fui leur pays avant le 31 décembre 1998 perdent leur statut de réfugié parce que la situation qui les avait conduits en exil a changé au Rwanda.
La RDC n’est pas opposée à la signature de cette clause de cessation du statut de réfugié, mais pose des préalables. Selon Julien Paluku, il faut d’abord réorganiser tous les réfugiés rwandais présents sur le territoire congolais dans les camps, les identifier et les enregistrer. « La gestion des réfugiés rwandais en RDC ne se fait pas de la même manière que ça se fait dans d’autres pays. Comme il n’y a pas de camp de réfugiés [rwandais en RDC, ndlr], si on signe cette clause, on ne saura pas à qui elle est destinée », explique le gouverneur du Nord-Kivu.
Selon lui, si cette première étape est accomplie, il faudra ensuite obtenir de ces réfugiés leur intention de rentrer au Rwanda. Si ces étapes ne sont pas franchies et que la RDC signe tout de même cette clause de cessation, estime Julien Paluku, le Rwanda peut à tout moment cesser de considérer ces personnes qui se trouveraient encore sur le territoire congolais comme ses ressortissants. « Si on accède à cette clause de cessation avec le Rwanda, à un moment donné, le Rwanda peut dire donc il n’y a plus de réfugié rwandais dans notre pays et que donc tous ceux qui s’y retrouvent risquent d’être globalement pris d’office comme des Congolais alors que la nationalité congolaise ne peut pas s’acquérir de manière collective », affirme-t-il.
Le gouvernement congolais exige en outre l’évaluation de l’accord tripartite RDC-Rwanda-HCR signé en 2010 sur le retour des réfugiés. Cet accord définit les modalités pratiques du rapatriement des réfugiés rwandais vivant en RDC.
De son côté, le Rwanda estime que les conditions qui avaient conduit ses citoyens à s’exiler n’existent plus. Pour Kigali, il n’y a plus de raisons pour que ces réfugiés continuent de rester dans les pays d’asile.
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(RDC_25) OSISA – 24/4
Father Ferdinand Muhigirwa appeared before the US Senate Foreign Relations sub-committee on African Affairs last week to urge America to take advantage of the current window of opportunity in the Democratic Republic of Congo – and help to foster sustainable peace as well as genuine democratic and economic progress.
“This hearing is timely and critical for the DRC due to three recent events: the adoption of the Peace, Security and Cooperation Framework; the appointment of Mary Robinson as UN Special Envoy for the Great Lakes; and the passage of UN Security Council Resolution 2098,” testified Muhigirwa, who is the Managing Director of the Arrupe Research and Training Center and former director of CEPAS. “The US can use this opportunity to help promote electoral reform and secure lasting peace in Congo and support regional cooperation for economic development.”
Addressing Senators Coons, Flack and Durbin, Muhigirwa stressed the need to urgently reform the National Electoral Commission (CENI) and to ensure that fair and transparent provincial and local elections are held in November 2014. “The United States and other international partners should ensure that the electoral process is financed, logistically assisted, monitored and evaluated closely with clear benchmarks and appropriate follow-up measures and results,” he said.
On peace and security, Muhigirwa welcomed the establishment of MONUSCO’s intervention brigade and called for an end to impunity for sexual crimes as well as calling on the US Congress to encourage the Congolese government to implement ‘root-and-branch’ security sector reform.
Finally, Muhigirwa – who has just been appointed a Board Member of the Open Society Initiative for Southern Africa (OSISA) – called for regional cooperation to be grounded in regional economic projects for sustainable development, with “special consideration given the management of natural resources because these have historically been one of the key drivers of conflict.”
Admitting that regional cooperation for economic development in the Great Lakes region has failed before due to a lack of political will, strategic vision and sufficient financial support “The US Government can promote and support financing through the World Bank of regional economic projects in the area of road, rail, electricity, oil and gas,” said Muhigirwa. “These projects will become also a factor of political stability and social reconciliation among the people in the Great Lakes Region.”
The sub-committee was also addressed by three other experts – John Prendergast (Co-founder of the Enough Project), Mvemba Dizolele (Strategy and Advocacy Fellow for Eastern Congo Initiative) and Frederico Borello (Director of Investments at Humanity United). All three of them agreed that recent events – including America’s first public criticism of the destabilising role played by Rwanda – provided a real opportunity for long-lasting change in DRC but only if the US and the international community adopted the right approach – one that focussed on more than just the conflict in the east of the country and on more than just the M23 rebels. “We believe that there will be no peace until the political and governance crisis in Congo is resolved,” said Dizolele. “But there also needs to be genuine security sector reform and continued pressure on Rwanda and Uganda.”
All of them called for the US and others to help support a comprehensive national peace process by ensuring that the Framework peace agreement includes concrete benchmarks on a number of critical issues – from security sector reform to judicial reform to electoral reform to accountability for crimes against humanity to ensuring that Rwanda and Uganda stop fomenting conflict. “The international community has failed the Congolese people by not dealing with the political root causes of the conflict in Congo,” said Borello. “But there is a chance now if the international community supports Mary Robinson – along with Congolese civil society – to develop a range of clear benchmarks; convinces regional governments to adhere to their non-intervention pledges; and makes clear that failures will have consequences.”
The panelists also urged the US to appoint a US Special Envoy for the Great Lakes who would support Mary Robinson and lead the development of a new, more proactive US strategy for the region. “As a country with close relationships with all regional players and substantial international leverage, it is critical for the U.S. government to play a much more active role in the upcoming initiatives,” testified Prendergast. “This will require far greater attention from senior policymakers, a step-change in diplomatic engagement in the region, and concentrated focus on areas of U.S. leverage, especially efforts to transform the trade in natural resources from a driver of violence into a catalyst for regional peace.”
The Chairman of the sub-committee, Senator Coons, announced that he would be presenting the administration with a resolution including some specific recommendations – such as the appointment of a US Special Envoy. And the US Secretary of State subsequently confirmed that an Envoy would indeed be appointed in the near future.
Whether this represents a genuine sea-change in US policy towards Congo and the Great Lakes region remains to be seen but no one listening to the panel would have missed the key point – this is the first real chance for change in the Congo in years and the US has a critical part to play in ensuring that the opportunity is not squandered.
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http://congosiasa.blogspot.be/2013/04/guest-blog-time-for-change-in-us-congo.html
(RDC_26) AFP – 25/4
L’envoyée spéciale de l’ONU pour la région des Grands Lacs, Mary Robinson, effectuera la semaine prochaine une première tournée régionale sur la mise en oeuvre d’un récent accord interafricain de stabilisation de l’Est de la RDC, a annoncé l’ONU.
L’ancienne présidente irlandaise se rendra du 29 avril au 5 mai en RDC, au Rwanda, en Ouganda, au Burundi et en Afrique du Sud avant d’achever sa mission au siège de l’Union africaine à Addis Abeba, en Ethiopie, précise le département des affaires politiques des Nations unies dans un communiqué. Elle doit y entamer des discussions avec les responsables de pays signataires de l’accord du 24 février destiné à ramener la paix dans l’est de la RDC en proie à l’instabilité depuis deux décennies.
Mary Robinson avait été nommée le 18 mars envoyée spéciale pour soutenir l’application de cet accord-cadre de l’ONU signé par onze pays africains à Addis Abeba. Elle doit notamment déterminer « comment traduire ce nouvel accord encourageant en actions tangibles et en coopération à même de mettre un terme » aux violences récurrentes dans la zone, poursuit le communiqué
En RDC, Mme Robinson rencontrera le 29 avril le président Joseph Kabila, le ministre des Affaires étrangères Raymond Tshibanda, de hauts responsables de la Mission de l’ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco), ainsi que des représentants de la société civile et de la communauté internationale. Le 30 avril, l’ex-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme se rendra à Goma, capitale de la province riche et instable du Nord-Kivu (Est).
(RDC_27) BBC – 25/4
The UN has appointed a Brazilian general credited with bringing a Haiti slum under control to lead peacekeepers in the Democratic Republic of Congo. Gen Carlos Alberto dos Santos Cruz will lead 20,000 troops, including a new combat force charged with targeting rebels in the east of the country. This is the most offensive mandate given to any UN peacekeeping force.
Gen Santos Cruz told the BBC his troops would be trained to consider civilians and private property in DR Congo. « The most critical area is nowadays the eastern part of the country, » he told the BBC’s Newsday programme. « I am ready to face the most difficult of scenarios.
Gen Santos Cruz will be in charge of a new 2,500-strong brigade tasked with « neutralising and disarming » armed groups which have ravaged eastern DR Congo for the past two decades.
Gen Santos Cruz is a retired former force commander of the Haiti mission, and is credited with dismantling criminal gangs in Haiti in 2007.
RWANDA
Économie, Finances…
(RWA_1) L’Echo – 25/4
Le Rwanda a réussi ce jeudi son grand retour sur les marchés de la dette. Il a émis 400 millions de dollars d’obligations à 10 ans pour sa première émission dans la devise américaine. Selon des sources financières citées par Bloomberg, le rendement de l’obligation est ressorti dans le bas de la fourchette, à 6,875%. La dette du Rwanda est classée dans la catégorie “spéculative”, Standard & Poor’s et Fitch Rating lui attribuant la note « B » (soit 5 crans en dessous de la catégorie « investissement »), avec une perspective stable
Le gouvernement rwandais avait mandaté la semaine passée BNP Paribas et Citigroup pour mener l’opération. La taille de l’émission ne lui a pas permis d’intégrer l’indice d’obligations souveraines émergentes de JP Morgan (la barre étant placée à 500 millions de dollars), mais cela n’a pas semblé entamer l’appétit des investisseurs.
Près de 20 ans après le génocide qui avait fait 800.000 victimes, le Rwanda poursuit sa reconstruction. Cette opération signe son retour auprès de la communauté financière internationale. Une partie des fonds levés seront utilisés pour la construction du Kigali Convention Centre et pour financer le plan de développement de la compagnie aérienne RwandAir.
Au cours des dix dernières années, le pays a enregistré un taux de croissance annuel de 8 % en moyenne, dont 7,7 % en 2012. Kigali veut atteindre une croissance moyenne de 11,5 % sur la période 2013-2017, selon le président rwandais, Paul Kagame. Mais la pauvreté frappe encore près de la moitié de la population de ce petit pays d’Afrique centrale de 11 millions d’habitants. Le budget du Rwanda dépend à 40 % de l’aide étrangère et il a dû revoir son budget 2012-2013 à la suite de la suspension d’aides en raison du soutien supposé de Kigali à une révolte au Congo voisin.
Depuis quelques mois, les marchés obligataires africains enregistrent un intérêt croissant de la part des investisseurs. Le Nigeria, le Kenya, la Zambie ou le Ghana ont réussi à lever des fonds en attirant une forte demande. Dans un contexte de bas taux d’intérêts, il est vrai que les rendements proposés ont de quoi séduire les investisseurs.
Outre la solide croissance du continent, l’activisme des autorités monétaires locales explique le dynamisme de la demande étrangère pour la dette souveraine africaine.