Il y a un an mourait le tigre Lucien Bahuma Ambamba
Jean-Jacques Wondo Omanyundu
Il y a un an jour pour jour, soit le 31août 2014, les FARDC venaient de perdre un des plus vaillant de leurs officiers généraux, de suite d’une attaque cardiaque.Devançant les autorités congolaises qui tenaient à retarder l’annonce de ce décès inopiné pour en atténuer le caractère brutal en vue d’éviter des émeutes populaires, DESC a publié en première mondiale le flash info annonçant cette douloureuse nouvelle pour la RDC : http://afridesk.org/flash-info-premiere-de-desc-deces-du-general-lucien-bahuma-ambamba/.
Le feu général Lucien Bahuma Ambamba était commandant de l’ancienne 8ème région militaire du Nord-Kivu. C‘est lui que DESC considère comme étant le véritable artisan opératique et tactique de la déroute du M23. Nous l’expliquons dans nous ouvrage Les Forces armées de la RD Congo : Une armée irréformable?
Nous reprenons ci-dessous, pêle-mêle son portrait et quelques extraits tirés du chapitre Who’s who de l’entourage sécuritaire de Kabila de notre ouvrage sus-référencé.
Général-major Lucien Bahuma Ambamba – Ancien Commandant de la 8è Région Militaire à Goma
Originaire de la Province Orientale (de la tribu Topoke du village Tolaw dans la collectivité Liutua du territoire d’Isangi dans le district de Tshopo), le général Lucien Bahuma Ambamba est de la 10ème promotion de l’Ecole de formation des officiers (EFO) de Kananga. Il a également été formé à l’académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan en France et a suivi un stage de formation à l’Ecole de renseignement militaire de l’armée égyptienne d’Alexandrie. Il a évolué au sein du bataillon de sécurité de la BSP comme officier de renseignement (T2) et puis comme adjoint du feu colonel Ngoy Meta. Il a ensuite fait partie de l’équipe de protection rapprochée du président Mobutu sous le commandement du feu général Bosembo Ilondjo. Après la chute de Mobutu en 1997, il part en exil au Congo-Brazzaville où il se bat aux côtés des troupes de Denis Sassou Nguesso lors la guerre civile de 1997 et l’aide à revenir au pouvoir. Il va rejoindre par la suite le MLC de Jean-Pierre Bemba en 1999 avant l’intégration de cette rébellion aux FARDC à la suite du brassage. Il fut parmi les officiers ex-FAZ qui ont créé le centre d’instruction de Pambua (à Gbadolite – Equateur) qui forma les dernières promotions de la DSP appelées Bana ya Saddam Hussein (sobriquet attribué au bouillonnant feu capitaine Kongolu Mobutu).
Le feu général Lucien Bahuma doit sa notoriété grâce à son professionnalisme et ses qualités de bon tacticien qui ont permis aux FARDC de se réorganiser après la prise de Goma par le M23 en novembre 2012. Sa bonne collaboration avec les responsables de la brigade d’intervention de la MONUSCO, comme décrit en détail dans notre deuxième ouvrage, a permis à l’action conjointe menée par les FARDC et la MONUSCO de venir à bout du M23. Il est un des acteurs clés de cette victoire historique des FARDC.
Le général-major Jean-Lucien Bahuma Ambamba est décédé le 31 août 2014 à Pretoria. Il aurait été victime, à 57 ans, « d’un accident vasculaire cérébral alors qu’il assistait à une réunion mixte » de sécurité à Kasese en Ouganda consacrée à la lutte contre les rebelles ougandais de l’Alliance des forces démocratiques (ADF) actifs au Nord-Kivu . Mais selon plusieurs sources du Nord-Kivu, il aurait été empoisonné.
Pour lui rendre hommage historique intemporel, nous avons utilisé sa photo prise à Beni en janvier 2014, quelques jours après l’assassinat du colonel Mamadou Ndala, comme couverture de notre deuxième livre.
La réorganisation des FARDC au front sous le commandement du général Lucien Bahuma
Bien avant la prise de Goma en novembre 2012, après la défection des FARDC à Bunagana suite à l’offensive du M23, le 6 juillet 2012, le général Vainqueur Mayala (le même qui a trahit les FAZ en 1997 au Katanga) et 600 soldats FARDC ont fui à Kisoro en Ouganda et abandonné un énorme stock d’armes lourdes, de munitions et de chars . Le général Jean-Lucien Bahuma Ambamba va lui succéder comme commandant intérimaire de la 8ème région militaire, puis confirmé à ce poste par la suite. Il s’en suivra une réorganisation des unités et un toilettage au niveau du personnel, notamment par le rajeunissement des cadres, des unités formées c’est-à-dire celles qui ont suivi un entrainement militaire. Bahuma Ambamba, un ancien officier des FAZ formée à Saint-Cyr (France) et ayant évolué à la DSP, va pour ce faire, ne reprendre que des soldats originaires des provinces ouest du pays pour éviter l’infiltration des troupes FARDC par des éléments sympathiques au M23. Il s’est en fait inspiré de la stratégie appliquée en 2004 au Sud-Kivu par le général Félix Mbuza Mabe (Nkumu Embanze de son vrai nom) qui, à l’époque, était parvenu à repousser les assauts des éléments du colonel Tutsi rwandais Mutebusi et son frère ethnique Obedi Rwibasira, actuellement commandant de la 4ème région militaire au Kasaï-Occidental.
Il est parvenu à réorganiser les unités de combat en n’alignant au front que des soldats originaires des provinces de l’ouest du pays et quelques Maï-Maï connus pour leur hostilité au Rwanda. Cette réorganisation avait permis aux FARDC de mieux se défendre contre le M23. Mais pour des raisons tactiques injustifiées, après les combats qui se sont déroulés du 15 au 18 novembre 2012 lors de l’entrée du M23 dans Goma au cours desquels les FARDC ont opposé au M23 une résistance farouche et infligé de lourdes pertes à leur ennemi, plus de 150 morts du côté rebelle , le général Bahuma a reçu l’ordre venant de Kinshasa de laisser la conduite des opérations au général Gabriel Amisi Tango Four (aujourd’hui réhabilité par le Conseil supérieur de la défense résidé par Kabila, le 30 juillet 2014). Tango Four va ordonner aux FARDC de se replier à Sake, facilitant ainsi l’entrée du M23 à Goma, sans résistance.
(…) Le général-major Lucien Bahuma Ambamba, commandant de la 8ème région militaire du Nord-Kivu, et ses commandants d’unités subordonnées, notamment le jeune colonel Mamadou Ndala, sont unanimement présentés comme les grands artisans du dispositif opératif et tactique mis en place par les FARDC contre le M23 depuis le mois d’août 2013. Bahuma Ambamba a bénéficié du soutien du lieutenant-général Olenga, alors commandant intérimaire de l’armée de terre, qui a permis que les troupes soient régulièrement payées à temps avec en plus une prime de motivation. Cela a permis d’avoir sur le front des troupes plus motivées, différentes des soldats désorganisés, démoralisés par leur hiérarchie et mal encadrés qui ont combattu lors de la débâcle de Goma une année plus tôt. De plus, le général Olenga a rappelé plusieurs commandants de compagnie et officiers Tutsi de la 8ème région militaire à Kinshasa, sous prétexte de les intégrer dans l’état-major ou le ministère de la défense dans le but de les éloigner des zones opérationnelles si facilement balayés quand Goma a été capturé en novembre l’année dernière.
(…) En moins d’une année, le major-général-major Bahuma Ambamba, un ancien commando de la DSP des ex-FAZ sous Mobutu, est parvenu de transformer les unités placées sous son commandement en véritable task force opérationnelle par l’amélioration de l’encadrement et de la préparation en vue des opérations combinées en relevant leur moral. Cela lui a valu de gagner une bonne réputation tant auprès de ses troupes que des forces de la MONUSCO au Nord-Kivu. Il est également devenu populaire dans tout le pays et a gagné l’estime de toute la population.
Cette guerre a montré que disciplinées, bien encadrées et équipées, les FARDC sont capables de mener avec une certaine efficacité les opérations dites interarmes impliquant l’usage de l’aviation légère avec les hélicoptères d’attaque l’artillerie, des procédés de tirs de lance-roquettes multiples (orgues de Staline).
Collaboration gagnante Bahuma – Brigade d’intervention ONU dans la défaite du M23
(…) Sur le terrain, en octobre 2012, la MONUSCO, grâce à son dispositif de renseignement performant déployé au Nord-Kivu, a reçu des informations indiquant l’imminence de l’offensive du M23 en cas d’échec des négociations de paix Kampala.
Les troupes de la brigade d’intervention de la MONUSCO, équipés d’avions et hélicoptères performants de type Mi-8, Oryx et Mi -26 ont été séparés en trois groupes de travail et déployées près de Kiwanja, Munigi / Kibati et au nord-ouest de Rutshuru. Ces éléments de la brigade d’intervention ont été déployés en tant que force de blocage pour empêcher les replis injustifiés des FARDC comme ce fut le cas lors de la dernière série de combats en août 2013.
Dans le même temps, le général Lucien Bahuma Ambamba, le commandant de la 8ème région militaire et des opérations avait déployé sur trois positions : le 41ème bataillon commando FARDC formé par les sud-africains ainsi que les 805ème, 806ème et 809ème bataillons d’infanterie soutenus par l’artillerie lourde, des lance-roquettes et un appui-feu aérien de la MONUSCO sur trois fronts, respectivement à proximité de Kibati, Kiwanja et dans le parc national des Virunga entre Busenene et Kalengera. Les éléments du bataillon spécial commando de la Tanzanie ont également joué un rôle déterminant dans l’éclatement de certains verrous stratégiques mis en place par le M23 appuyés par les rwandais. D’où la perte des trois de leurs hommes.
Des questions sans doute sans réponses
Par sa mort non élucidée, Bahuma était-il poursuivi par la même malédiction que son aîné Félix Nkumu Mbuza Mabe ou payerait-il le même prix que son collègue, le Colonel Mamadou Ndala? Ou bien il serait juste simplement décédé des suites d’une malade normale ?
Une rapide observation et analyse de DESC a fait remarquer que tous les officiers militaires congolais, vainqueurs du FPR et leurs alliés dans la région sont soit assassinés, décédé ou neutralisés (Donatien Mahele qui a repoussé les premiers assauts du FPR en 1990 et Kagame ne le lui a jamais pardonné : lisez notre thèse de son assassinat dans l’ouvrage Les Armées au Congo-Kinshasa; Ndala, Bahuma, le général Prospère Nabyolwa (ancien commandant de 10ème RM au Sud-Kivu lors de l’attaque du colonel Tutsi rwandais Jules Mutebusi et le général Mai-Mai Padiri, tous écartés du front et restés longtemps sans fonction à Kinshasa avant la mise en place de septembre 2014 – Même si Nabyolwa a été durant une courte période à la tête du contingent congolais en RCA). Une simple coïncidence ou des morts suspectes?
En même temps, les officiers-Tutsi et alliés ayant combattu dans les rangs des rebellions créées par le Rwanda bénéficient de bonnes grâces du Commandant suprême des FARDC : Bisengimana, Amisi, Masunzu, Biamungu, Obedi, Amisi etc.
Un an après son décès et après la cyberattaque de DESC, les enfants du général Bahuma sous pression du régime Kabila
Après deux cyberattaques subis par DESC, commandités part les renseignements militaires de la GR, Kabila et son entourage militaire direct ne décolèrent pas contre DESC. Cette fois-ci, le pré-carré sécuritaire de Kabila veut changer de stratagème pour nuire au concepteur de DESC, Jean-Jacques Wondo, dans un montage judiciaire grossier, digne d’une fiction de mauvais goût.
Le régime de Kabila a été incapable de protéger le général empoisonné, malgré les menaces sur sa vie prévenues par DESC. Le même régime, qui a sacrifié le jeune colonel Mamadou Ndala qui a payé le prix de sa bravoure militaire, met ces derniers temps une pression insupportable à la progéniture et aux proches du général Bahuma. En cause, l’ouvrage « Les Forces armées de la RD Congo. Une armée irréformable, que nous avons publié en décembre 2014. Un ouvrage dont la pertinence de l’analyse sur l’échec patent de la réforme des FARDC, la démonstration, sur base des documents officiels, de la haute trahison de l’armée par sa haute hiérarchie militaire depuis le sommet de l’Etat et les révélations inédites sur les réseaux ethnorégionaux gravitant autour de Kabila dans le domaine sécuritaire, dérangent le pouvoir congolais. Depuis, DESC et ses membres sont devenus des cibles à réduire au silence et à abattre, aux sens propre et figuré de ce verbe.
Jean-Jacques Wondo est-il devenu la bête noire et l’homme à abattre du régime Kabila ?
C’est ce qui nous revient de plusieurs sources de la Province Orientale où se trouve un des enfants du général Bahuma. En effet, la famille a été approchée par les avocats, mandatés par les services de renseignement militaire de la maison militaire du président Kabila, pour les convaincre de porter plainte contre Jean-Jacques Wondo Omanyundu.
Selon notre source à Kisangani : « le régime Kabila, via les services de Jean-Claude Yav Kabej (Chef de la Démiap : renseignements militaires), se prépare de vous attaquer en justice en Belgique. Il vient d’entrer en contact avec la succession du feu général Lucien Bahuma Ambamba pour la pousser à porter plainte contre vous sous prétexte que vous avez utilisez la photo du feu général Bahuma dans votre nouveau livre « Les FARDC une armée irréformable » sans contacter au préalable la famille Bahuma et sans payer les droits d’auteur. Le régime travaille déjà avec un cabinet d’avocats à Kinshasa et un autre à Bruxelles pour faire le montage de cette cabale. Ils ont mis plein d’agent dans cette procédure juste pour vous nuire et vous embêter car vos écrits les déstabilisent de plus en plus ».
Selon cette source, citant un avocat du barreau de Kinshasa en contact avec la famille Bahuma : « La famille du général Bahuma est mis sous pression et harcelé à tel point que certains membres ont fait savoir leur malaise. Le même malaise a été exprimé par un avocat du cabinet saisi par la présidence car il se trouve être un des grands admirateurs de DESC ».
Cette information ne surprend pas DESC car une personne bien identifiée a acheté en juin 2015 deux exemplaires de notre ouvrage, qu’elle ne trouvait pas sur le marché, et les a expédiés en RDC. L’empressement que manifestait ladite personne pour acquérir les exemplaires de cet ouvrage nous a paru anormal. En effet, en nous contactant, la personne qui n’était sans doute pas au courant du projet, m’avait laissé le message suivant : «M. Wondo, il semble que vous avez écrit un ouvrage où une photo du général Bahuma a été reprise en couverture. J’espère que vous n’avez pas sali l’image et la mémoire du général dans ce que vous avez mentionné dans cet ouvrage… ».
Des propos qui nous ont mis la puce à l’oreille et poussé à approfondir les investigations qui nous ont conduit vers une source proche de la famille Bahuma dans la Province Orientale. Notre source, qui a requis l’anonymat, nous dévoilera le stratagème des stratèges apprentis sorciers qui ne cessent de ridiculiser et infantiliser leur chef, de plus en plus distrait et tourné en bourrique par la clique de conseillers incompétents, opportunistes et inefficaces qui l’entourent.
Plutôt que s’interroger sur la porosité du dispositif de sécurisation des informations de son précarré d’où nous viennent toutes les informations, c’est vers nous que l’on tire. Si Kabila avait au-moins deux neurones dans sa tête, il s’en prendrait d’abord à son entourage sans lequel nous ne serions pas informés de ses plans et stratégies pour son maintien au pouvoir. Je ne suis qu’un maillon d’un dispositif très solide qui me survivra, car mis en place par des professionnels bien rodés, tous issus de grandes académies militaires.
Pourquoi ce devoir patriotique de vouloir honorer le général Bahuma et ses pairs dans nos ouvrages dans un Congo qui dépérit ?
Depuis notre premier ouvrage, Les Armées au Congo-Kinshasa. Radioscopie de la Force publique aux FARDC, nous avons pris la ferme résolution d’honorer les militaires congolais qui se sont positivement illustrés dans leur métier d’armes.
Nous avons honoré la vaillance des généraux Mulamba Nyunyi, Donatien Mahele, Paul Mukobo qui avec le feu général saint-cyrien Célestin Ilunga Shamanga ont été et sont mes mentors, et tant d’autres militaires comme le major Mpika, major Ikuku « serpent de rail », Bilolo, Shabani, Tshibangu ou le commandant d’aviation militaire Mbo Izepango, etc.
A propos des généraux Mukobo et Ilunga Shamanga, j’écrivais déja ceci dans mon premier ouvrage susmentionné:
« Depuis un peu plus de dix ans maintenant, j’ai, en tant qu’un des rares officiers ex-FAZ, l’immense privilège de faire partie du cercle social très restreint de cette icône militaire congolaise Général Mukobo). Une grande personnalité congolaise, d’une extrême simplicité et chaleur humaine couplée d’énormes qualités intellectuelles, professionnelles et morales hors pair. Il sait me traiter à la fois comme un père à l’égard d’un fils et horizontalement comme un collègue officier, malgré les galons qui nous séparent; lui un ancien Général de corps d’armée, moi un ancien Lieutenant des FAZ. Signe sans doute vraisemblable de son souci, non seulement de partager son expérience, son savoir-faire et son savoir-être aux plus jeunes que lui, mais aussi et surtout celui de s’assurer que le bâton de commandement méritoirement glané à dures épreuves, comme en témoigne son parcours professionnel insolite, soit valablement transmis en des mains sûres aux plus jeunes générations. Une qualité inexistante dans la culture politique et militaire, voire nationale congolaise, où penser à sa succession relève de la culture macabre eurocentriste[1] ».
« Au contraire, combien de personnes fortunées congolaises, insensées, ayant possédé d’immenses biens en tout genre et mené un train de vie bourgeoise, n’ont-elles pas laissé du jour au lendemain des progénitures mendiantes dès le lendemain de leur décès. Ainsi, pour moi, c’est tout naturellement trivial et logique que le Général Paul Mukobo Mundende et son congénère, le feu Général ILUNGA Shamanga, soient les rares personnes-ressources du milieu militaire congolais régulièrement référencées dans cet ouvrage. Cela constitue pour moi un devoir minimal de reconnaissance de leur ouverture inconditionnelle à mon humble personne. En retour, cet ouvrage est également ma manière de rendre un vibrant hommage, au nom de tout le Peuple Congolais, à celui que je considère comme étant un «Général Normal » pour de loyaux et dignes services rendus de manière désintéressée et passionnée au Congo. Un pays où les généralissimes qui ont pullulé et continuent de remplir la haute hiérarchie militaire, hier comme aujourd’hui, se prennent pour des surhommes qui ne peuvent ni vivre ni partager dans la simplicité, l’empathie, encore moins dans le dénuement, les conditions sociales miséreuses de leurs subalternes et troupes »[2].
« Au Congo des KABILA, tout se met lentement en marche pour amener l’ensemble de la population à un « brainwashing » collectif et national consistant à détourner son attention de l’essentiel : ne plus honorer collectivement ses vaillants filles et fils les plus méritants. A la place, on utilise comme catalyseurs des fils du pays, parfois académiciens de renom, pour amener le peuple à la diversion collective en les responsabilisant, notamment à la tête du comité d’organisation des « festivités » du Cinquantenaire. Un moment important qui aurait pu servir d’occasion pour amener les Congolais à des manifestations populaires de réflexion et d’introspection thématiques collectives, à travers tout le pays, dans le but de faire le point, à tous les échelons politiques et sociétaux de l’Etat, sur le parcours accompli, les résultats obtenus et les défis à venir. Au contraire, c’est la date rêvée pour inviter Kagame venir parader en « boss » à Kinshasa en toute liberté, malgré le poids du Rapport Mapping de l’ONU et autres crimes au Congo qui pèsent sur sa personne…. Ainsi, tout est mis en place pour brouiller tout repère à la mémoire identitaire collective congolaise sacrée, symbole de la cohésion nationale d’un Etat normalement constitué[3] ». Et le folklore orchestré ces derniers temps par le griot Tryphon Kin Kiey Mulumba est là pour l’attester.
« Le Congo devient un pays qui perd tout sens du « sacré »; avec un peuple qu’on amène insidieusement à se dépouiller de son passé pour applaudir ceux qui le déciment. Un pays où la clique de dirigeants politiques et de l’élite académique instrumentalisée préfère festoyer après avoir ruiné le pays en fosse commune à ciel ouvert 50 ans après. C’est ce que le professeur abbé Richard Mugaruka – à ne pas confondre à un autre griot de perofesseur et ambassadeur de la RDC en RCA, Gaspard Mugaruka Bin Mubibi – qualifie d’« une élite intellectuelle et politique littéralement émasculée », (c’est-à-dire intellectuellement et moralement castrée, châtrée et ôtée de toute sa virilité intellectuelle et morale et de ses organes reproductifs). « Une élite sans valeur et sans sens du sacré ». Pourquoi n’a-t-on pas saisir l’occasion du Cinquantenaire, par exemple, pour honorer, le Docteur Mukwege? Celui qui sacrifie sa vie pour réparer les blessures, traumatismes causés notamment par les soldats de Kagame (invité en prince) et leurs alliés au Congo? Quel opprobre! Un peuple qui ne sait valablement honorer les siens est un peuple sans âme condamné à l’asservissement. Il était important pour moi de saisir cette occasion, pour réparer un tant soit peu ce péché collectif envers cet aîné et d’autres militaires patriotes qui se reconnaîtraient à sa place ». [4]
C’est dans ce même esprit que nous avons voulu, dans notre second ouvrage, rendre un vibrant hommage aux deux vaillants officiers congolais, sacrifiés par leur hiérarchie, le Général Lucien Bahuma, dont la photo affichée est une propriété privée, et le colonel Mamadou Ndala.
Ainsi, dans la partie consacrée aux remerciements de mon ouvrage, voici ce que j’écris leur égard :
« Aux feux Général Lucien Bahuma Ambamba et Colonel Mamadou Moustafa Ndala ainsi qu’à tous les vaillants soldats congolais tombés et blessés dans l’exercice de votre mission de la défense de l’intégrité nationale de la République démocratique du Congo, cet ouvrage est l’occasion pour moi de réitérer, avec force et conviction, un hommage mérité à votre égard et de vous rassurer que vos sacrifices n’ont pas été vains ».
Les enfants de Bahuma vont-ils préférer l’argent dérobé du Congo par le régime à un hommage patriotique et historique rendu à leur vaillant papa ?
Cet hommage intemporel, rendu au général Bahuma, dont l’histoire du pays se souviendra, vaut-il les quelques billets de banque spoliés aux Congolais que Kabila compte remettre aux enfants de Bahuma pour porter plainte pour une cause perdue d’avance ? Nous attendons l’ultime procès entre Kabila et la diaspora congolaise qui est devenue désormais une épine sous son pied dans sa stratégie de son maintien au pouvoir en 2016.
Alors que nous mettons nos propres moyens personnels pour la production totale de nos publications et de DESC, souvent à perte, par Passion du Congo, voilà des ennemis du peuple Congolais, qui clochardisent des militaires payés 65$ US par mois, se servir encore de l’argent du contribuable congolais pour attaquer une personne qui se bat pour la restauration de la Dignité et de la Grandeur du Congo. A ceux-là, nous les attendons de pied ferme le dépôt de leur plainte ici en Belgique. Espérons que les cabinets d’avocats congolais de Belgique ne compromettront pas leur avenir professionnel en acceptant de faire le relais de cette cabale venu d’un pays où la justice, caporalisée, politisée, ethnicisée, corrompue jusqu’à la moelle épinière et instrumentalisé par un pouvoir au service du Rwanda.
La progéniture de Bahuma face à leur conscience et à l’Histoire du Congo
Une Histoire dans laquelle leur papa est entrée par la grande porte, à l’encre indélébile en infalsifiable de l’ouvrage-référence « Les Forces armées de la RD Congo : Une armée irréformable. Un livre devenu une référence scientifique incontournable pour les chercheurs, professionnels, experts et spécialistes du secteur de la sécurité en RDC.
Chers enfants du général Bahuma, ceux-là qui viennent vous mettent la pression pour salir la mémoire de votre vaillant papa, devenu un symbole national de la résistance et de la vaillance congolaises contre ses agresseurs, à des fins politiciennes, n’ont pourtant rien fait pour le protéger et empêcher son empoisonnement. Pourtant, mes analyses, que le même régime combat, ont clairement prédit son assassinat. Mieux même, elles ont décrit les liens de causalité entre son assassinat et le régime au pouvoir en RDC : « La mort en série des hauts officiers des FARDC : Nécessité d’appliquer le profilage victimologique » (http://afridesk.org/la-mort-en-serie-des-hauts-officiers-des-fardc-necessite-dappliquer-le-profilage-victimologique/#sthash.ssK8SgAT.dpuf).
Ces mots de conclusion, repris dans le flash info où DESC, sont là pour vous rappeler l’état de tristesse dans lequel je me trpuvais personnellement tet le grand hommage que nous avons tenu à rendre à votre vaillant papa dont les causes de son empoisonnement se trouvent dans son grand rôle joué dans la débâcle du M23, descendant du CNDP (allié politique de Joseph Kabila au sein de la Majorité politique en 2011).
Voici ce que nous écrivions pour conclure notre « Flash DESC : Décès du général Lucien Bahuma Ambamba » du 31 août 2014
« Au nom de DESC, nous saluons sa mémoire et présentons nos profondes condoléances à toute sa famille biologique, à ses frères d’armes des FARDC, Ex-DSP, Saint-Cyr en France et Paix à son Âme. Il laisse une veuve et une nombreuse progéniture. Je suis personnellement très révolté par cette perte car c’est une grande perte pour la RDC. Et l’hémorragie ne semble pas se limiter avec lui..., je l’avais prédit dans mes précédentes analyses. Le général François Olenga, malgré ses assurances du fait de ses accointances financières et affairistes avec le président Joseph Kabila dans l’achat et le trafic d’armes, pourrait être la prochaine cible. Il le sait très bien quand nous lui avons conseillé de ne pas se rendre à Beni, pour rapatrier le corps de Ndala car il y restait une poche d’assaillants GR et ex-CNDP aux ordres du Général Mundos Akili ».
Concernant le général Olenga, DESC ne cesse de l’alerter sur le fait qu’il reste constamment la prochaine cible à abattre. Cela pourrait être une question de temps. Il sait pertinemment bien dans quel état se trouve actuellement le Général Didier Etumba (nous y reviendrons). Olenga sait encore très bien le nombre de tentatives d’empoisonnement et d’assassinats qu’il déjoue au quotidien, de la part de ses ennemis internes et externes, pour sa farouche opposition à la domination de l’oligarchie hima-tutsie (pas tous les Tutsi et les Hima) au pouvoir au Rwanda et en Ouganda. Dois-je lui rappeler la tentative échouée, planifiée par James Nziza, le chef de la DMI (Directorate of Militay Intelligence), les renseignements militaires rwandais? Qu’il pense sérieusement au sort réservé à Mbuza Mabe, Ndala, Bahuma, Marc Mukaz… et comprenne que l’assassin revient toujours sur le lieu du crime! C’est un criminologue qui lui parle!
Jean-Jacques Wondo Omanyundu – Exclusivité DESC
[1] Jean-Jacques Wondo O., Les Armées au Congo-Kinshasa. Radioscopie de la Force publique aux FARDC, 2Ed, avril 2013, p. 87.
[2] Jean-Jacques Wondo O., Les Armées au Congo-Kinshasa. Radioscopie de la Force publique aux FARDC, 2 Ed, avril 2013, p.87.
[3] Jean-Jacques Wondo O., Les Armées au Congo-Kinshasa. Radioscopie de la Force publique aux FARDC, 2 Ed, avril 2013, p.88.
[4] Jean-Jacques Wondo O., Les Armées au Congo-Kinshasa. Radioscopie de la Force publique aux FARDC, 2 Ed, avril 2013, p.88.

3 Comments on “Rétro : Il y a un an mourait le tigre Bahuma – Sa mémoire bientôt souillée en justice”
Makutu Lidjo
says:Malheureusement la perception que vous avez, peut-être différente de la perception des enfants ou de la famille biologique du général et surtout si ceux ci se trouvent dans le dénuement. Attendons de voir si ceux-ci vont succomber au charme des billets verts.
sulutani la passion du Congo
says:Mr J.j Wondo comment vous lire et ne pas être tenté de vous laissé un commentaire n’infusque pour vous encourage dans vos analyse et ceci au péril de votre vie car étant une cible. Toutefois à ceux qui vous en veut que leur cabale est déjà vouée à l’échec. Et qu’ils prennent ceci pour parole,il n’ont le monopole d’attendre le 100% qui est le domaine de seul Dieu et si fort est le lion mais il n’est jamais parvenu à manger toutes les antilopes,zebres et j’en passe quid du mal nommé président de la république avec autant d’incapable l’entourant le qualificatif est faible pour mieux le décrire.
Mzaliwa Mkungilwa
says:Que le BON DIEU createur de toutes choses visibles comme invisbles vous protege;vous etes un soldat du peuple RdCongolais.
Vive la RdCongo…