Reprise du dialogue entre le gouvernement et le M23 toujours pris en charge par l’état-major des FARDC
L’opinion internationale salue la reprise des pourparlers entre le gouvernement congolais et la rébellion du M23 créée et soutenue par le Rwanda et bénéficiant de la complicité au sein des FARDC, à Kampala (Ouganda). Dans une déclaration, faite samedi 8 juin, l’ex-présidente de l’Irlande et l’envoyée spéciale de l’Onu pour la région des Grands-Lacs, Mary Robinson, a exhorté les deux parties à engager des discussions sérieuses afin de faire avancer la normalisation de la situation dans l’Est de la RDC. Une déclaration qui semble de plus en plus privilégier la thèse de la solution négociée avec un groupe négatif qui devrait être la première cible de la brigade d’intervention de la MONUSCO. Une stratégie visant à conférer un statut politique à ce mouvement rebelle d’inspiration étrangère dont le résultat final ne serait pas moins qu’aboutir à son intégration au sein de l’armée alors que depuis le RCD-Goma, ce sont les mêmes récalcitrants qui refusent d’évoluer au sein d’une armée à vocation nationale, se considérant comme une armée dans une armée.
Entre-temps, des sources convergentes de l’Etat-major général des FARDC, du ministère de la Défense, du parlement congolais et de la mission européenne l’EUSEC viennent de nous confirmer une fois de plus que c’est le trésor congolais qui assure le gîte et le couvert aux négociateurs du groupe négatif M23 alors que les FARDC qui les combattent sont dans un état de laissé-pour-compte. En effet, nous avons eu la confirmation que c’est par le truchement du secrétaire particulier du général Didier Etumba, Chef état-major général des FARDC, celui-là accusé par la blogueuse belge Colette Braeckman d’avoir donné les ordres contradictoires aux FARDC peu avant la chute de Goma (Le soir, 1er février 2012), qui a été chargé de payer les frais de séjour, perdiem et autres avantages financiers des négociateurs du M23 en monnaie sonnante et trébuchante. On parle d’une valise remplie de billets verts. Un groupe à majorité Tutsi, ethnie dont est issue la défunte mère du général Etumba, longtemps présenté sous son côté ethnique Mongo de l’Equateur occultant ses origines Tutsi. Une origine dont une source parlementaire proche de la majorité présidentielle nous a confiée qu’elle a pesé pour son choix à ce poste stratégique. Une manœuvre subtile des services de renseignement rwandais visant à infiltrer les institutions congolaises en y maintenant des congolais ayant soit un ascendant ou une alliance avec l’ethnie Tutsi qui forme l’oligarchie de l’establishment rwandais afin de maintenir leur influence sur le pouvoir Congolais. Il n’est dès lors pas étonnant de voir ce pouvoir de Kinshasa déléguer en décembre 2011 des hauts responsables congolais à Kigali (Katumba, Colonel Yav de la Démiap Colonel Kalev Mutond de l’ANR,…) pour aller demander la bénédiction de Kagame qu’il accepte que les éléments du CNDP puissent être déployés dans des zones autres que celles du Kivu où ils ont installé une administration parallèle. :
Voici en substance ce que rapportait la belge bien introduite auprès du régime de Kinshasa :
En décembre, au lendemain de son élection, le président Kabila dépêcha un envoyé spécial à Kigali, accompagné de quelques militaires. Le conseiller du président, feu Katumba Mwanke, apportait un message en quatre points : le premier c’est que le président Kabila souhaitait obtenir le soutien du Rwanda pour transférer vers d’autres provinces les soldats d’expression rwandaise qui se trouvaient dans l’Est du Congo. Il souhaitait également notre appui car les Occidentaux le pressaient d’arrêter le général Bosco Ntaganda. Après avoir réalisé ces deux points, nous aurions mené des opérations conjointes pour neutraliser les FDLR. Et enfin, forts d’avoir travaillé correctement ensemble sur les points précédents, nous aurions renforcé la coopération économique entre nos deux pays, relancé plusieurs projets demeurés en suspens.(Braeckman, Cartes sur table: les quatre vérités du général James Kabarebe, 29 août 2012)
Jean-Jacques Wondo