Jean-Jacques Wondo Omanyundu
GÉOPOLITIQUE | 05-07-2013 18:08
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Réactions plutôt accommodantes au renversement du président Mohamed Morsi par l’ armée en Egypte

Auteur : Jean-Jacques Wondo Omanyundu

Réactions plutôt accommodantes au renversement du président Mohamed Morsipar l’ armée en Egypte

Synthèse et analyse des réactions par Jean-Jacques Wondo

Le renversement du président égyptien Mohamed Morsi par l’armée ce mercredi 3 juillet a suscité des réactions diverses sur le plan international. Le moins que l’on puisse dire est que la majorité d’entre elles en « prennent acte », et l’approuvent à demi-mots, sans fermement le condamner comme cela fut par exemple en Guinée lorsque Moussa Dadis Camara s’était emparé du pouvoir en décembre 2008 ou récemment au Mali lorsque Am     adou Amani Touré s’était fait renversé parle capitaine Amadou Haya Sanogo le 22 mars  2012, précipitant le Mali dans une longue crise politique et sécuritaire tourmentée que semble résoudre Diacounda Traoré avec le soutien de la France. Il faut dire que si en Guinée et au Mali l’intention des putschistes était de conserver le pouvoir, en Egypte, l’armée s’impose jusqu’à présent en garant de la cohésion nationale en  renversant un pouvoir à la dérive et en confiant directement le pouvoir provisoire à une personnalité civile et du monde judiciaire, en l’occurrence le président de la Haute Cour Constitutionnelle du pays, M. Mansour, sous les acclamations de la majorité de la population. Cela explique sans doute la timidité ressentie dans les déclarations des uns et des autres sur le plan international.

Le monde arabe plutôt satisfaite et solidaire au peuple égyptien

Le roi Abdallah d’Arabie saoudite est le premier dirigeant arabe et étranger à féliciter officiellement au président de la Haute Cour constitutionnelle, M. Mansour, qui succède à M. Morsi, premier président civil démocratiquement élu d’Egypte, renversé mercredi par l’armée : »Au nom du peuple de l’Arabie saoudite et en mon nom, nous vous félicitons pour votre arrivée au pouvoir en Egypte à ce stade crucial de son histoire », écrit le roi. Soulignant que l’Egypte passe par une étape délicate de son histoire, le souverain saoudien souhaite dans son message que M. Mansour puisse s’acquitter de la responsabilité qui lui est dévolue pour réaliser les aspirations du peuple égyptien. Il assure l’armée égyptienne de sa solidarité pour avoir sorti l’Egypte, en ces circonstances, d’un tunnel à l’issue incertaine, soulignant que par la sagesse et la clairvoyance, toutes les parties se sont assurées leur droit (de participer) au processus politique. L’Arabie saoudite avait entretenu des relations, parfois tendues, avec l’Egypte sous la présidence de Mohamed Morsi.

Même le Qatar, une autre monarchie du Golfe qui a été le principal soutien financier et politique des islamistes égyptiens au pouvoir, a affirmé qu’il continuerait à soutenir l’Égypte, et son émir a félicité le nouveau président intérimaire Adly Mansour.

Pour leur part, les Emirats arabes unis, très critiques de la confrérie des Frères musulmans dont est issu Mohamed Morsi, ont annoncé suivre avec satisfaction les développements en Egypte.

Cité par l’agence officielle Wam, le ministre des Affaires étrangères, cheikh Abdallah Ben Zayed Al-Nahyane, s’est dit confiant que le peuple égyptien pourra surmonter les moments difficiles que traverse le pays. Il a également rendu hommage à l’armée égyptienne qui garantit que l’Egypte demeure un Etat de droit et des institutions en déclarant que l’ armée égyptienne avait prouvé une fois de plus être « le bouclier fort  » qui protège le pays ».  Les Emirats Arabes Unis se sont enfin félicités de la feuille de route militaire au retour à l’ordre démocratique afin d’atteindre un avenir sûr et prospère« .

Le Hamas palestinien, dont les partisans sont descendus dans les rues de Gaza pour célébrer la victoire de M. Morsi en juin 2012, a déclaré mercredi que la chute du président égyptien n’aura aucun impact sur le mouvement islamique qui contrôle la bande de Gaza. Jeudi 4 juillet, le gouvernement du Hamas qui dirige Gaza a affirmé ne pas interférer dans les affaires internes des autres Etats, notamment dans le renversement de M. Morsi. « Nous, dans la Bande de Gaza, n’intervenons pas dans les affaires internes des pays arabes ou islamiques, et ceci est notre position ferme« , a déclaré Ziad AlZaza, vice-Premier ministre du gouvernement du Hamas. Toujours du côté palestinien, le président Mahmoud Abbas a adressé ses félicitations  au leader par intérim Adli Mansour, espérant qu’il parviendra à « satisfaire les demandes de liberté, de dignité et de stabilité du peuple« . Saluant l’armée d’ Egypte, M. Abbas a souligné qu’il « a maintenu la sécurité et a empêché le pays de dévier vers un avenir incertain« .

La Syrie, qui a rompu ses relations diplomatiques avec Morsi en raison de ses liens avec le Hezbollah, a estimé que sa chute constituait un «grand succès» et a félicité jeudi le peuple d’Egypte dans un communiqué, l’appelant à « défendre sa victoire« . Confronté à une contestation populaire et armée qui plonge son pays dans le chaos, le président syrien Bachar al-Assad, dans une déclaration plutôt schizophrénique, a fait diversion sur la connotation religieuse de la crise égyptienne : «Quiconque se sert de la religion dans le champ politique pour favoriser un groupe aux dépens d’un autre tombera où que ce soit dans le monde. Le résumé de ce qui se passe en Egypte, c’est la chute de ce que l’on appelle l’islam politique».

De manière très timide et inquiète, le Maroc a appelé les Egyptiens à maintenir l’unité nationale, la stabilité et la sécurité. « Prenant note des décisions de l’armée égyptienne pour une étape transitionnelle, le Maroc souligne le besoin de préserver l’unité nationale de ce grand pays, sa sécurité et sa stabilité », a déclaré le ministère marocain des Affaires étrangères dans un communiqué jeudi. Il y a lieu de noter que le Maroc a jusque là étouffé les velléités de contestations populaires et est conscient de la délicatesse de la situation susceptible de faire à nouveau tâche d’huile dans la région.

En Tunisie, foyer de départ du « Printemps arabe », le gouvernement à majorité islamique modéré Ennahda, plutôt allié aux frères musulmans, reste très atone et n’a pas commenté cet événement. La presse tunisienne consacre ses gros titres à la crise égyptienne, , reléguant à l’arrière-plan la première visite d’Etat du président français François Hollande prévue le jeudi 4 juillet jour . « Le régime islamiste est tombé, le peuple est content « , écrit Echourouk, le premier tirage arabophone, tandis que le quotidien francophone La Presse s’interroge sur une éventuelle « contagion, surtout si l’on considère que les erreurs commises par les Frères musulmans égyptiens rejoignent celles dans lesquelles est tombé le gouvernement » tunisien, dominé par Ennahda. Le président tunisien Moncef Marzouki, allié laïc des islamistes, a estimé que les autorités élues de Tunisie ne risquaient pas d’être renversées comme en Égypte, mais a mis en garde contre le «fossé idéologique» entre islamistes et modernistes.

La Turquie très inquiète et manifestement opposée au coup d’Etat militaire. Sans aucun doute, la destitution de Morsi affaibli le leadership et la politique régionale de la Turquie, qui s’était résolument tournée vers les pays arabes depuis une dizaine d’années. Dès mercredi, en fin d’après-midi, le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu avait appelé au téléphone plusieurs capitales européennes pour tenter d’empêcher une intervention de l’armée contre le président égyptien, en vain. Mais depuis jeudi soir, ce sont surtout les poids lourds de l’AKP, parti au pouvoir, qui montent au créneau pour dénoncer le coup d’Etat militaire et soutenir à mots à peine couverts le président égyptien déchu. Le parti turc Justice et Développement (AKP) a déclaré que le « coup militaire » en Egypte est un signe de « sous-développement « , soutenu par des puissances étrangères, selon le porte-parole de l’ AKP, Huseyin Celik. « Nous devrions le considérer comme un coup infligé directement au peuple d’ Egypte », a-t-il affirmé. Pour sa part, le leader du Parti populaire (opposition turque), Kemal Kililcdaroglu, a déclaré que « les coups d’Etat militaire ne peuvent être acceptés, j’espère que la démocratie triomphera bientôt ».

La communauté internationale non arabe plutôt soulagée malgré l’incertitude sur l’avenir

La communauté internationale, dans l’embarras, a appelé jeudi à un retour rapide au processus démocratique en Égypte après le renversement du président Mohamed Morsi par l’armée, mais paraissait prête à travailler avec le nouveau pouvoir. Aucune grande puissance occidentale n’a prononcé le terme de «coup d’État» contre le dirigeant islamiste élu démocratiquement il y a un an, un événement que les démocraties seraient contraintes de condamner.

Les Etats-Unis aux côtés du peuple égyptien, mais inquiets.

Ainsi, le président Barack Obama, a déclaré : «Les Etats-Unis suivent la situation très indécise en Egypte, et nous croyons qu’en définitive l’avenir de l’Egypte ne peut être déterminé que par le peuple égyptien. » Le président américain s’était dit «profondément inquiet» de l’évolution de la situation dans le plus grand des pays arabes, auquel les États-Unis apportent une aide militaire essentielle. «J’appelle maintenant le pouvoir militaire égyptien à rendre toute l’autorité rapidement et de manière responsable à un gouvernement civil démocratiquement élu selon un processus ouvert et transparent», a dit M. Obama. L’éviction du président égyptien Mohamed Morsi par l’armée a ainsi mis Barack Obama face à un épineux problème à la fois diplomatique et rhétorique: s’agit-il ou non d’un coup d’Etat ? De la réponse dépend le milliard et demi de dollars que Washington verse chaque année au Caire, pour l’essentiel sous forme d’aide militaire, et la position des Etats-Unis en ce qui concerne la promotion de la démocratie dans les pays arabes. En cas de putsch reconnu comme tel, la législation américaine impose la suspension de la majeure partie de l’aide bilatérale, ce qui pourrait porter un coup sévère à l’armée égyptienne, institution jugée la plus stable qui entretient depuis des années des liens étroits avec les Etats-Unis. Après consultation de ses conseillers, Barack Obama a donc exprimé sa «profonde préoccupation» et invité les instances compétentes à évaluer les conséquences de l’éviction du président sur la poursuite de l’aide bilatérale. Le président des Etats-Unis a donc pris soin de ne pas parler de coup d’Etat et n’a pas réclamé non plus le retour de Mohamed Morsi, premier président égyptien élu démocratiquement, à la tête de l’Etat.

Les Nations Unies dans le malaise entre légitimité et légalité de l’action militaire.

Pour le SG Ban Ki-Moon : « De nombreux Egyptiens ont exprimé par leurs manifestations des frustrations profondes et des inquiétudes légitimes. Dans le même temps, les ingérences militaires dans les affaires publiques de n’importe quel Etat sont motif à préoccupation. Par conséquent, il sera crucial de renforcer rapidement le pouvoir civil en accord avec les principes de la démocratie».

L’UE Européenne derrière l’ONU.

L’UE a, quant à elle, aussi appelé toutes les parties à «renouer rapidement avec le processus démocratique». Catherine Asthon, haute représentante de l’UE pour la politique étrangère : «J’exhorte toutes les parties à un retour rapide au processus démocratique, y compris la tenue d’élections présidentielle et législatives libres et équitables et l’approbation d’une Constitution (…) afin de permettre que le pays reprenne et aille au terme de sa transition démocratique (…) «Je condamne fortement tous les actes de violence, présente mes condoléances aux familles de victimes et exhorte les forces de sécurité à faire tout qui est en leur pouvoir pour protéger la vie et le bien-être des citoyens égyptiens».

William Hague, ministre des Affaires étrangères britanniques reste mitigé mais constructif et inclusif :  «Le Royaume-Uni ne voit pas dans les interventions militaires un moyen de régler des conflits dans un système démocratique. La possibilité d’un avenir démocratique a été conquise de haute lutte en Egypte par le peuple égyptien voici deux ans et demi. Mais regardant vers l’avant, nous appelons toutes les parties à faire preuve du leadership et de la vision nécessaires pour rétablir et renouveler la transition démocratique en Egypte (…) » « A notre sens, cela doit passer par un processus politique incluant tous les groupes sur un pied d’égalité pour conduire à des élections libres et équitables, auxquelles tous les parties seront autorisés à participer, et à un gouvernement civil ».

L’Allemagne très critique a, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, qualifié le coup de force de  l’armée d’«un échec majeur pour la démocratie en Égypte». «Il est urgent que l’Égypte retourne aussi vite que possible à un ordre constitutionnel», a-t-il dit.

La France, sans condamner le renversement de Morsi, prend acte se tourne vers le futur comme pour dire que la page Morsi se conjugue au passé.  De Tunisie, où il effectue une visite officielle, le président français François Hollande a fermement appelé à «tout faire» pour relancer le processus démocratique. «Nous devons tout faire pour que (le processus) puisse reprendre sur la base du pluralisme et du rassemblement», a-t-il déclaré. Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères déclare :«La France en prend acte. Elle souhaite que les échéances soient préparées dans le respect de la paix civile, du pluralisme, des libertés individuelles et des acquis de la transition démocratique, afin que le peuple égyptien puisse choisir librement ses dirigeants et son avenir».

La Belgique dans son éternel équilibrisme diplomatique.

Ce n’est pas une situation simple, le même refrain comme lors de la crise électorale congolaise de 2011, Didier Reynders, le ministre des Affaires étrangères a déclaré souhaiter « une transition pacifique qui réponde aux aspirations démocratiques de la société égyptienne. » Selon le journal flamand De Morgen, si les démocraties occidentales sont si mal à l’aise, ont tant de mal à prendre parti, c’est parce que deux valeurs s’opposent et semblent inconciliables : « le choix démocratique » et « le respect des minorités ». Une question qui renvoie à la situation sociopolitique interne belge mais dont la Belgique est incapable de relayer au Rwanda. On peut se demander si le coup d’état militaire n’était pas la seule solution. Il aurait permis d’éviter le pire, à savoir une guerre civile. On peut aussi se demander si le remède ne sera pas pire que la maladie, conclut l’éditorialiste. Même interrogation dans La Libre Belgique francophone qui se pose la question existentielle: « Est-il légitime de mettre fin à une expérience démocratique en cours, aussi imparfaite soit-elle ? »

Inquiétude et silence prudent en Israël

Le gouvernement israélien restait largement silencieux jeudi après la mise à l’écart par l’armée égyptienne du président islamiste Mohamed Morsi qui entretenait plutôt une bonne coopération sécuritaire avec  l’Etat juif. Selon des sources, la proximité du mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza, avec les Frères musulmans, avait permis à M. Morsi de lutter plus efficacement que son prédécesseur contre les islamistes radicaux dans la péninsule égyptienne du Sinaï et contre les tunnels de contrebande entre l’Egypte et la bande de Gaza. Selon les médias, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a donné pour consigne aux membres du gouvernement de ne pas faire le moindre commentaire officiel pour le moment sur la crise en Egypte, premier pays arabe à signer un traité de paix avec Israël, en 1979. « Nous ne nous occupons pas pour le moment de ce qui se passe là-bas. C’est un problème intérieur égyptien« , a déclaré le ministre des Transports Israël Katz.  « Nous devons veiller à nos frontières et à nos intérêts. Je suis sûr que c’est ce que nous faisons et ce que nous ferons« , a ajouté M. Katz, membre du Likoud, le parti de M. Netanyahu, interviewé par la radio militaire. »Le gouvernement suit de très près la situation en Egypte mais ne fait pas de prévisions car les choses sont en train d’être décidées« , a déclaré à l’AFP un responsable israélien sous couvert de l’anonymat. »Il est important que le peuple égyptien puisse accéder à un niveau de liberté et d’autogestion (…) mais la situation actuelle envoie des ondes de choc dans tout le monde arabe, d’où une certaine inquiétude en Israël« , a-t-il ajouté.

La Russie a appelé de son côté toutes les forces politiques d’Égypte à la «retenue» et à se situer dans le cadre «démocratique, sans violence et dans le respect des intérêts de toutes les couches et toutes les confessions de la société égyptienne», selon le ministère des Affaires étrangères.

Discrète et calculatrice, la Chine appelle les différentes parties au dialogue en Egypte. La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Hua Chunying a appelé jeudi les parties concernées en Egypte à résoudre leurs différends par le dialogue et la consultation, ajoutant que la Chine respectait le choix du peuple égyptien. « Nous souhaitons que les parties concernées en Egypte évitent de recourir à la violence et résolvent leurs différends par le dialogue et la consultation le plus tôt possible, afin de parvenir à la réconciliation et à la stabilité sociale », a fait savoir Mme Hua.

Le secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a exhorté toutes les parties à travailler ensemble pour «établir un gouvernement civil» dès que possible.

L’Union Africaine regroupant 54 Etats membres est aux abonnés absents se dit prête à contribuer à une solution à la crise en Egypte. Devenue un syndicat de solidarité négative des présidents à vie irrespectueux de leurs constitutions respectives, l’UA prévoit de se réunir  ce vendredi pour évoquer la situation en Egypte. Là non plus il ne faut pas s’attendre à des surprises. Cette institution faillie et anachronique n’adoptera d’autre ligne de conduite que celle adoptée à l’encontre de la crise centrafricaine, à savoir décider de suspendre le pays, jusqu’à ce que l’ordre constitutionnel y soit rétabli. Une mesure statique qui s’applique quasi automatiquement après un «changement inconstitutionnel de pouvoir» dans un de ses pays membres. Une formule inefficace qui a montré ses limites au Madagascar et ailleurs. Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l’UA,  a déclaré surveiller de près les développements en Egypte et se dit particulièrement inquiète face aux tensions dans le pays et aux risques que la situation fait peser sur la stabilité et la sécurité en Egypte. La présidente a souligné le besoin de dialoguer de tous les acteurs égyptiens afin d’atteindre une résolution à la crise actuelle. Il est nécessaire de préserver les réalisations de la Révolution égyptienne de 2011 et celles du processus démocratique, et atteindre un consensus national sur l’avenir du pays, a-t-elle expliqué. La présidente compte envoyer le plus tôt possible en Egypte un groupe de personnalités africaines éminentes pour discuter avec les acteurs du terrain et aider à installer un dialogue responsable et constructif. Nous nous demandons réellement à quoi tout cela devra servir, si ce n’est de dépenser des frais de mission pour rien.

La Mauritanie a «pris acte du changement en Égypte» et s’est déclarée «rassurée par le dénouement de la crise, qui aurait pu être pire». Le ministère nigérian des Affaires étrangères a au contraire condamné dans un communiqué un «coup d’arrêt aux aspirations du peuple égyptien à s’exprimer librement dans les urnes».

La situation en Egypte n’est pas officiellement commentée par les autorités congolaises.

Kinshasa évite de réveiller les vieux démons de la contestation du pouvoir issu des élections très contestées. Ce, au moment où il essaie d’imposer des concertations s’écartant de ses engagements souscrits à l’Accord-cadre d’Addis-Abeba lui enjoignant de faciliter la tenue d’un dialogue national inclusif sous les auspices de la communauté internationale. Surtout que tout cela intervient après la levée de  boucliers constatée ici et là à la suite des fuites sur les tentatives d’assigner aux « concertations nationales », taillées sur mesure par et pour Kabila avec une majorité des participants acquise à sa cause, la mission d’adopter une résolution lui permettant de briguer un mandat supplémentaire par la révision de l’article 220 de la Constitution, pourtant verrouillée et interdite. Voilà les enjeux qui promettent des lendemains de tous les dangers au Congo.

Jean-Jacques Wondo

 

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One Comment “Réactions plutôt accommodantes au renversement du président Mohamed Morsi par l’ armée en Egypte”

  • VanLukDonat

    says:

    Merci mon Jeune frère pour tes commentaires ….

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