RDC : lancement officiel des opérations militaires contre les FDLR
Radio Okapi, le 29 janvier, 2015
Les Forces armées de la RDC ont lancé jeudi 29 janvier les opérations militaires « Sokola2 » pour le désarmement forcé des rebelles rwandais des FDLR. Le chef d’Etat-major général de l’armée, le général Didier Etumba l’a affirmé à partir de la ville de Beni au Nord-Kivu au cours d’un point de presse conjoint avec le commandant des Forces de la Monusco.
« Aujourd’hui donc, nous lançons en tant que Forces armées de la RDC des nouvelles opérations contre les FDLR pour les contraindre à déposer les armes. Et nous avons reçu encore une fois le soutien de la Monusco pour ces opérations », a déclaré le général Didier Etumba.
Selon lui, les rebelles rwandais des FDLR estimés à plus de mille combattants seront désarmés par les FARDC avec le soutien de la Monusco.
« Depuis six mois, personnellement j’avais reçu l’ordre en tant que Chef d’Etat-major des Forces armées de préparer les opérations contre les FDLR. Ils étaient assez nombreux il y a 7 ans, 7 500 combattants. Et aujourd’hui, ils ne sont plus, à en croire toutes les sources fiables, un maximum de 1 400 combattants », a ajouté le général Didier Etumba.
Il a aussi indiqué que l’armée et la Monusco vont régulièrement évaluer cette opération.
« Nous nous sommes mis d’accord également avec la Monusco sur le fait que régulièrement, nous aurons à faire des évaluations conjointes au niveau tactique et opérationnel mais également au niveau stratégique. Cette opération contre les FDLR s’inscrit dans le cadre des opérations sokola2 », a souligné le chef d’Etat-major des FARDC.
Pour sa part le commandant des forces de la Monusco, le General Dos Santos Cruz a déclaré que la Monusco mettra à contribution tous les moyens à sa disposition et conformément à son mandat pour appuyer les FARDC dans le désarmement des FDLR.
Les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda constituent une rébellion basée dans l’Est de la RDC et composée des combattants hutus rwandais qui avaient traversé la frontière après le génocide de 1994. Elles sont régulièrement accusées d’exactions sur les populations civiles dans les territoires qu’ils ont occupés notamment au Nord et au Sud-Kivu.
La Conférence internationale pour la région des grands lacs (CIRGL) et la Communauté des Etats de l’Afrique australe leur avaient donné un ultimatum de six mois qui a pris fin le 2 janvier 2015 pour désarmer volontairement. 26% seulement de ces combattants avaient déposé les armes, selon Kinshasa qui avait estimé que les opérations militaires étaient inévitables pour neutraliser les FDLR.
Radio Okapi
RDC: l’ONU salue le lancement de l’opération congolaise contre les rebelles rwandais FDLR
Agence Belga,
KINSHASA/ BRUXELLES 29/01/2015 (BELGA) CONGO KIN/ONU/DEFENSE/RWANDA/BRIEF/SHORT/
Le chef de la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (Monusco), le diplomate allemand Martin Kobler, a salué jeudi le lancement d’une offensive contre les rebelles hutu rwandais réfugiés dans l’est de la RDC, auxquels les Casques bleus de l’ONU ne participent cependant pas directement.
« Je salue l’annonce du lancement des opérations militaires contre les FDLR par le Gouvernement congolais. La Monusco soutient pleinement les FARDC, tant sur le plan opérationnel que logistique« , a déclaré M. Kobler, qui est également représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies en RDC, dans un communiqué.
Le gouvernement et les Etats de la région des Grands Lacs avaient fixé un ultimatum expirant le 2 janvier dernier aux FDLR pour désarmer volontairement, sous peine d’une neutralisation par la force. « Le gouvernement (de Kinshasa) ainsi que la communauté internationale ont jugé que le processus de désarmement volontaire des FDLR a échoué« , a souligné M. Kobler.
« Seuls les combattants seront visés dans ces opérations. Nous ne ménagerons aucun effort pour protéger les populations civiles« , a-t-il conclu.
Certaines agences onusiennes craignent en effet que l’offensive contre les FDLR n’entraîne la fuite de dizaines de milliers, voire davantage, d’habitants de la région. [Ndlr DESC : C’est également le point de vue avancé par DESC à Malcolm Beith, le correspondant de l’Agence Bloomberg News à Kinshasa].
Après plusieurs semaines de pressions internationales, le chef d’état-major des Forces armées de la RDC (FARDC) a annoncé jeudi le lancement d’une offensive contre les FDLR, mais sans la participation attendue des Casques bleus.
« Nous lançons ce jour de nouvelles opérations contre les FDLR« , a déclaré à la presse le général Didier Etumba. Il s’exprimait à Beni, dans le nord du Nord-Kivu, province de l’est du pays déchirée par les conflits armés depuis plus de vingt ans. « C’est une opération des FARDC« , a assuré le général Etumba.
Belga
Petit commentaire de DESC
On notera juste la contradiction entre la Monusco qui déclare soutenir l’opération Sokola2 tant sur la plan opérationnel que logistique et le Gen Etumba qui le contredit en déclarant que c’est une opération des FARDC, pour ne pas dire celle aidée par la MONUSCO.
Lorsque le Gen Etumba identifie les FDLR à 1400 combattants pour une opération dont une armée d’environ 134.000 hommes ne peut mener seule sans l’appui opératique et logistique de la MONUSCO, cela suscite beaucoup d’intérrogations de la part des analystes que nous sommes sur la capacité de la puissance de feu des FARDC dont on vante la montée en puissance. A moins que mises sous pression du fait de manque de volonté politique, les FARDC soient contraintes de se mettre au pas car une opération menée par la seule brigade d’intervention de la MONUSCO mettrait à nue la duplicité de Kinshasa dans le traitement de dossier.