Jean-Jacques Wondo Omanyundu
DÉFENSE & SÉCURITÉ GLOBALE | 05-02-2016 06:05
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RDC : Falcon eye, un dispositif sécuritaire de vidéosurveillance inefficace – JJ Wondo

Auteur : Jean-Jacques Wondo Omanyundu

RDC : Falcon eye, un dispositif sécuritaire

de vidéosurveillance inefficace

Par Jean-Jacques Wondo Omanyundu

Comme on le sait, depuis fin décembre 2015, le régime de Kabila, avec l’aide des ingénieurs israéliens, a commencé d’installer dans les principaux carrefours et points chauds des grandes villes les systèmes des caméras de vidéosurveillance de jour et de nuit. Ils ont commencé par Kinshasa avec 600 caméras et Lubumbashi avec 300 pièces. Le dispositif sécuritaire de Kabila espère étendre ce système dans d’autres grandes villes comme Kananga, Mbuji-Mayi, Kisangani, Goma, Bukavu, Matadi, etc.

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Ce système de surveillance israélien, dénommé Falcon eye (œil de faucon) est installé progressivement et les installations se font tard dans la nuit pendant que les Kinois dorment ou quand ils ne dorment pas, les gens pensaient que c’était la SNEL (la société national d’électricité) qui effectuait des travaux d’entretien du réseau électrique pour brouiller les soupçons car à la même période, la SNEL procédait à l’installation des câbles aériens et souterrains du nouveau réseau qui va alimenter une grande partie de l’ouest de la RDC (Projet Zongo 2).

Contrairement aux justifications fallacieuses fournies par les autorités congolaises, ce dispositif de vidéosurveillance consiste à collecter des images traitées par un Centre de communication national. Pour ce faire, l’entourage sécuritaire de Kabila a installé un CCOM (Centre de Commandement des opérations) au niveau national dirigé par le général Raus Chalwe et des CCOM provinciaux. Dans chaque CCOM se trouvent les services de renseignement militaire (ex-Démiap), l’ANR (renseignement civil), la Direction des renseignements de la Police nationale congolaise (PNC), les services de renseignement de la Présidence de la République. Ce sont des centres de collecte et traitement des images et des informations intégrés, c’est-à-dire avec la participation de tous les services de sécurité et de renseignement de la RDC.

Le CCOM national est chargé d’établir un rapport de renseignement et opérationnel journalier directement au chef de l’Etat via son chef d’état-major particulier Oscar (lire le général Olenga, qui est en fait le deuxième homme fort du régime à l’instar du général Gilbert Dienderé au Burkina Faso, ou son adjoint, le général Jean-Claude Yav.

Le dispositif Falcon Eye, fonctionne de manière autonome en ce qui concerne son système d’alimentation en énergie et ne nécessite donc pas une alimentation en courant électrique. Chaque poste est directement alimenté par un petit panneau photovoltaïque (énergie solaire). Par ailleurs, ce dispositif de surveillance terrestre sera complémentaire au système de surveillance aérienne (effectuée par des drones), déjà opérationnelle. Le système Falcon Eye est aussi complémentaire avec le dispositif d’écoute et d’interception des communications, des SMS et des E-mails « Random »[1], déjà renseigné par DESC. Il devrait, aux dires des collaborateurs militaires de Kabila, leur permettre d’avoir une certaine longueur d’avance sur les ennemis (Opposition politique, Front Citoyen 2016 et les comploteurs étrangers).

Tout ce dispositif de surveillance ne sert pas à lutter contre la criminalité, comme le prétendent faussement les autorités sécuritaires, mais bien « pour les futurs et éventuels manifestants qualifiés par l’entourage présidentiel d’émeutiers ou pseudo terroristes de 2016 que l’opposition prépare avec la complicité avérée des multinationales occidentales ». Par ailleurs, la réunion du Haut-commandement militaire du 26 décembre 2015 avait également décidé de renforcer et d’accélérer le déploiement des caméras de télésurveillance (3000 à Kinshasa et 1000 à Lubumbashi) et de commencer l’installation dans les différentes grandes villes du pays (Goma, Bukavu, Kisangani, Mbuji-Mayi, Matadi, etc.).

Des jeunes militants du PPRD et de la MP postés dans des carrefours comme indicateurs

Des agents de sécurité de l’ANR, de l’ex-Démiap, des services de renseignement de la PNC et de la GR sont positionnés en civils dans les différents carrefours de Kinshasa et Lubumbashi. Ils sont déguisés en vendeur de cartes téléphoniques, cireurs des chaussures, balayeurs de rue, même en « phaseurs » (jeunes de rue sans abris) afin de surveiller discrètement sur les caméras de vidéosurveillance d’éventuels actes de sabotage et de détérioration de ces matériels. Les équipes se relaient de jour comme de nuit et ça consomme beaucoup de personnel qui pourrait être déployé à d’autres tâches de sécurité.

« Le pré-carré sécuritaire du président Kabila compte confier cette tâche d’espionnage et de surveillance de Falcon Eye à des civils formés et motivés comme la jeunesse du PPRD (le parti présidentiel) ou des autres partis de la Majorité présidentielle (MP) comme la CC du ministre Lambert Mende ou autres jeunes des mouvements proches de la MP. Ces jeunes auront à leur disposition des numéros verts pour joindre les équipes d’interventions dès qu’ils constatent un mouvement suspect autour des caméras. Bientôt ces jeunes prendront la relève des agents de sécurité de l’ANR qui les forment déjà. C’est le Vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab qui est chargé de coordonner cet aspect paramilitaire en collaboration avec le général Raus Chalwe, le numéro deux de la police nationale. Les civils joueront le rôle de guetteur pour les « sbires » du régime Kabila. »

Mais pour notre source « les résultats de ce dispositifs risquent d’être moins efficaces car ces jeunes ne disposent d’aucune idéologie politique de combat ou d’engagement comme les milices pro CNDD/FDD imbonerakure au Burundi. Ils vont probablement payer ces jeunes gens pendant un ou deux mois et après ces jeunes gens deviendront incontrôlables et risqueront même de se retourner rapidement contre leurs maîtres. Les jeunes de la MP sont plus attirés par l’appât du gain. Ils n’ont aucune formation politique ou idéologique pour leur engagement. Par ailleurs, le Haut-commandement militaire ne prendra jamais le risque de les armer comme les imbonerakure ou les miliciens Maï-Maï car ils ne sont ni fiables ni déterminés. Ils serviront juste d’éléments indicateurs aux forces de sécurité ».

Falcon eye est couplé avec le bird eye

Le dispositif Falcon eye fonctionne en complémentarité avec le système des drones de surveillance récemment livrés par Israël via la société israélienne de sécurité privée BTS (Beni Tal Security), dont des UAV[2] (des drones moyens) de type searcher[3], non armés ainsi que de drones légers mini-UAV de types bird eye 600[4] – ayant un rayon d’action (range) de 10 Km – non armés aussi.

Un dispositif inefficace qui ne permettra pas la survie politique de Kabila, sucé de toutes parts par ses collaborateurs

L’inefficacité du système de vidéosurveillance a été brillamment démontrée dans l’analyse du criminologue et analyste Jérôme Ziambi Kengawe de DESC, dont nous reprenons ci-dessous de larges extraits[5] :

Selon plusieurs études sérieuses, les évaluations concernant l’efficacité de la vidéosurveillance ont été décevantes en termes de prévention de la criminalité, malgré quelques résultats obtenus dans le cadre des enquêtes judiciaires, c’est-à-dire après la commission des faits. La vidéosurveillance ne fait que produire l’effet de déplacement (délocalisation) de la criminalité et présente très peu d’effet dissuasif.[6]

Quel effet de la vidéosurveillance sur la foule

Celui qui souhaite gérer efficacement la foule, dans le cadre de la dynamique de groupe, devrait faire un effort de connaitre son comportement. Gustave Lebon, dans son livre, La psychologie de la foule paru en 1895, y décrit le caractère d’un individu en foule « Évanouissement de la personnalité consciente, prédominance de la personnalité inconsciente, orientation par voie de suggestion et de contagion des sentiments et des idées dans un même sens, tendance à transformer immédiatement en actes les idées suggérées, tels sont les principaux caractères de l’individu en foule. Il n’est plus lui-même, il est devenu un automate que sa volonté ne guide plus»

Peut-on gérer une foule qui devient incontrôlable, sauf causer un carnage.

Hervé COUTAU-BEGARIE écrit dans son ouvrage, Traité de stratégie, que l’on doit distinguer la tactique et le combat. Ce dernier fait d’abord appel à la force et au courage. En fait, la tactique recouvre essentiellement la conduite du combat, ce sont les préparatifs et les plans élaborés. Il arrive qu’ils faillissent à cause des réactions primaires incontrôlées des combattants. Il cite le cas des paniques qui peuvent saisir, même, les troupes les plus aguerries comme les Gardes françaises à Malplaquet en 1709, l’héroïsme des combattants de Verdun en 1916. Pendant la deuxième guerre mondiale, on peut évoquer les défenseurs de Stalingrad, ceux de Budapest, de Mont Cassin, etc.[7]

Ces achats d’armes et des préparatifs savamment élaborés par des conseillers étrangers sont d’ordre tactique mais présentent des risques élevés d’être inefficaces face à la détermination d’une population congolaise de plus en plus déterminée à en finir avec le régime de Kabila. Il nous revient de plusieurs sources à Kinshasa que le jour de l’an 2016, on entendait d’un peu partout les kinois dire : « 2016 yango oyo ekomi, tosilisana kaka na rwandais Kabila » (Voici enfin 2016 arrivé pour qu’on en finisse une fois pour toutes avec le Rwandais Kabila) ou encore cette chanson spontanée des kinois, après la victoire des Léopards sur le Rwanda en CHAN, prévenant Kabila de la fin de son mandat en 2016 (Kabila yebela mandat na yo esili) (https://m.youtube.com/watch?v=ylpSwVLdbuA&feature=youtu.be). En effet, au début du siècle dernier, le Général Jean Colin, dans son ouvrage, Les Transformations de la guerre, écrivait que « la science qu’on nomme tactique a bien sa raison d’être : mais elle est vaine, si le courage, l’ardeur, la volonté de vaincre n’animent pas les combattants. »[8]

Sur base de plusieurs expériences et analyses tirées par les experts en techniques de police[9], il s’avère qu’en matière de MROP, une foule « pacifique » peut se transformer en avalanche et détruire tout sur son passage. En effet, pour le cas de la RDC, cela pourrait se produire avec plus de facilité. Il suffit juste que les policiers et les militaires, non motivés et mal payés manquent d’ardeur pour contenir ou tirer sur la foule, ou pris de panique face à la masse pour que tout bascule. En outre, un autre risque de dérapages ou d’escalade dangereuse contre le pouvoir pourrait survenir si les autorités tentent d’infiltrer des éléments perturbateurs ou les noyaux durs lors des manifestations de l’opposition. Les événements du 15 septembre 2015 de la manifestation de l’opposition à Ndjili Sainte-Thérèse (Banlieue est de Kinshasa) en témoignent et devraient amener le régime à bien réfléchir. Surtout que dans le cas des manifestations à venir, les contestataires seront de plus en plus déterminés car convaincus d’agir en toute légalité : faire respecter la Constitution, en appliquant notamment l’article 64 qui leur donne droit de la défendre par tous les moyens.

Les difficultés opérationnelles et les limites de la vidéosurveillance et des drones

Au niveau du commandement, un CCOM (Centre de communication), a été créé. Il regroupe des policiers, des agents de l’ANR, les militaires de la GR et de la DEMIAP. Cette macédoine opérationnelle est superpose du personnel ayant des objectifs, des priorités, des motivations, des modes opératoires et des formations différents, constitue un handicap majeur à l’efficacité des opérations.

Les militaires comme les policiers ne disposent ni de mêmes concepts d’emploi des forces, ni de grilles d’évaluation d’interventions analogues. Toutefois, il faut tenir compte de la proposition du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, de renforcer l’effectif de police de la MONUSCO. Il est donc possible que la MONUSCO, moyennant certaines conditions, participe directement aux opérations de MROP, en compagnie de la PNC[10]. Cependant, tolérera-t-elle à ses côtés la présence de la Garde Républicaine, des mercenaires, de quelques éléments incontrôlables des FARDC, non formés aux techniques de MROP, etc. dont l’objectif n’est pas de protéger la population mais de la réprimer violemment ?

En cas de débordement, faudrait-il tirer sur la foule ? Le policier, par sa formation, a appris que le tir n’est autorisé que pour la légitime défense. En outre, un policier est équipé d’armes légères et des matériels de MROP tels que le bouclier, la matraque et des lanceurs de grenades lacrymogènes. Tandis que les éléments de la Garde républicaine de Kabila, dont certains à faciès tutsi ou rwandais, sont munis de véritables arsenaux de guerre[11], les images des tirs à vue contre les sympathisants de l’UDPS venus accueillir Tshisekedi, le 26 novembre 2011, en témoignent[12].

Quels sont les critères de priorités en cas d’incidents ? Tous les incidents filmés ne font pas automatiquement l’objet d’une intervention. La coordination de toutes ces unités disparates sur le terrain est un casse-tête opérationnel.

Par ailleurs, dépêcher de petites équipes d’intervention sur des lieux d’incidents dans un environnement hostile, dans lequel leur sûreté n’est pas garantie, n’est pas motivant. Alors que la sûreté est le préalable à toute action tactique[13]. En fait, elles seront prises à partie par des manifestants ou la population qui les considèrent comme le symbole du régime. L’absence de la sûreté réduira, sensiblement, la liberté d’action des unités sur le terrain. Car l’initiative sera aux mains de manifestants qui auront le loisir de choisir le lieu, le moment et la nature des actions à mener. Or, la perte de liberté d’action signifie la perte du terrain et la débandade généralisée. Ainsi, les commandants terrés dans leur CCOM pourraient regarder, impuissants, à travers les écrans de contrôle la fin d’un régime répressif qui dépense son argent sur des futilités au lieu de consolider le processus électoral et démocratique par l’organisation des élections crédibles et de renforcer la puissance de feu de nos troupes à l’est du pays où il vient de bénéficie de l’assistanat de la MONUSCO, tout en se voulant souverain en même temps.

Enfin, les « forces de l’ordre » seront vite, débordées, si de petits groupes de manifestants traqués et dispersés à travers la ville de Kinshasa, provoquent des accrochages en signe de résistance contre la répression. Le rapport de forces sera vite inversé, la ville deviendra trop grande pour l’effectif mis à la disposition du Centre de Commandement. L’amiral Castex l’écrivait : « la surface se présente comme un terrible mangeur d’hommes, d’effectifs, de matériel, de moyens de toute espèce»[14]. Comme l’indique, également, Hervé Coutau-Bégarie, dans son ouvrage, traité de stratégie, les japonais n’ont pas perdu la guerre du Pacifique parce que cet océan était trop grand. Il était simplement trop grand pour eux, pour les forces qu’ils pouvaient mettre en œuvre.

Par ailleurs, nous avons contacté une grande firme occidentale spécialisée dans la vidéosurveillance pour en savoir plus sur d’autres failles techniques stratégiques du matériel israélien. Les éléments d’analyse technique de ces failles, recueillis par DESC, seront exploités à temps utile.

Les achats massifs d’équipements militaires afin de se préparer à toute éventualité de contestations populaires ne garantissent pas le maintien de Kabila au pouvoir, avec le risque de plus en plus élevé et probable d’une alliance citoyenne, animique et sacrée entre l’armée/police et la nation. Par conséquent, tous ces préparatifs dont nous doutons de l’efficacité et de l’utilité opérationnelles, ne sont destinés qu’à faire peur et à dissuader inutilement la population. D’ailleurs, dans une étude Allemande, les caméras de vidéosurveillance sont considérées comme anxiogènes par la population[15] et par conséquent les pousseront à développer des réactions incontrôlées de défense ou de survie alternatives, parfois extrêmes et très violentes[16].

Conclusion 

L’analyse technique minutieuse des dernières mesures obsessionnelles sécuritaires prises par le régime de Kabila nous pousse à conclure que face à l’impasse ou devant une maladie incurable, le recours au placebo et/ou aux soins palliatifs peut dans bien des cas aider le moribond à mieux gérer son quotidien. C’est la métaphore qu’il faille utiliser dans le cas actuel de Kabila, poussé aveuglement par ses collaborateurs vers une dialectique anomique suicidaire.

Selon une de nos sources de l’entourage militaire présidentiel, « le régime de Kabila s’est aliéné les pays qui ont fait de lui un roi (Occidentaux : Américains, Européens). Le président se sait quasiment condamné car disposant de très peu de marge de manœuvre pour s’en sortir facilement. Dès lors, lorsque les firmes de sécurité privées israéliennes lui proposent une arme secrète qui peut le tirer du guêpier, son entourage jubile naïvement à l’instar d’Adolf Hitler qui croyait fermement lors de la mise en services des missiles V1 et V2 qui n’ont de toute façon pu rien changer au sort de la guerre, mais ont juste permis de retarder sa chute. Selon moi il s’agit des armes de consolation qui permettent au chef d’entretenir une vaine illusion. »

Pour M. Ziambi, analysant l’achat compulsif du matériel militaire, il tire la conclusion suivante : « C’est encore une autre démonstration des achats des matériels inadaptés et inutiles du point de vue opérationnel.

Ne disposant pas d’une doctrine et d’une stratégie de défense, on en arrive à de telles aberrations. A moins que cela soit une manière pour quelques hauts gradés de toucher des commissions.

Ces matériels obsolètes achetés serviront à quoi ? À impressionner la population et l’opposition ? Kabila aurait dû poser cette question aux russes, les vendeurs de ces ferrailles, qu’est devenue l’union soviétique ? Ou demander qu’on lui raconte l’histoire de l’effondrement et de la disparition du parti communiste soviétique ? Ce dernier disposait même d’armes nucléaires pour maintenir son pouvoir mais QUAND LE PEUPLE A DIT NON, TOUS CES ARSENAUX N’ONT SERVI À RIEN. Je me souviens en 1991, le président Boris Eltsine, alors opposant politique, est monté sur un char en plein Moscou alors que la population et lui n’avaient pas d’armes. Cet acte avait signé la fin de l’union soviétique et du parti communiste soviétique, c’est vrai que l’un ne pouvait disparaître sans l’autre »[17].

Dans un autre commentaire posté par un ancien officier de la DSP de Mobutu sur l’article « A l’instar de la NSA, Kabila déploie ses oreilles électroniques en RDC par le dispositif Random »[18], écrit :

« Même cause, même effet ? »

« Comme Mr Wondo l´indique, Kabila compte sur une entreprise d’Israël pour infiltrer électroniquement les missions diplomatiques. Ceux des ex FAZ/Garde-Civile qui possèdent une bonne mémoire se souviennent que Tsahal (Armée israélienne) dont les instructeurs formaient les membres de la DSP était aussi l´espoir de Mobutu.

Après les premiers pillages, le centre de coopération militaire Belge situé non loin de la SOCIMAT avait été infiltré électroniquement par les experts militaires Israéliens. Un message où la Belgique aurait tenté de renverser Mobutu militairement en envoyant des para-commandos Belges via Brazzaville était ainsi décodé par la SARM avec l’aide des techniciens de Tsahal.

Nous nous souvenons également comment les instructeurs Israéliens nous disaient de ne pas avoir « peur » des para-commandos Belges qui n´ont jamais été dans une guerre depuis les années 1960.
Ceux de la Garde Civile se souviennent même que l’ordre de tirer sur tous les militaires Belges sans sommation au cas où ils entraient sur le territoire du Zaïre via Brazzaville où ils étaient stationnés leur fut donné. Ainsi, la Belgique retira son expédition militaire de Brazzaville.

EFFET :
Quand les USA vont lancer l’opération militaire visant à renverser Mobutu, les membres de Tsahal qui encadraient la DSP vont plier bagage et quitter le Zaïre. Nous ne serons pas surpris de la répétition de l´histoire; l´entreprise israélienne ne peut pas inventer la roue… Wait and see
 »[19]

Jean-Jacques Wondo Omanyundu / Exclusivité DESC

Références

[1] http://afridesk.org/fr/a-linstar-de-la-nsa-kabila-deploie-ses-oreilles-electroniques-en-rdc-par-le-dispositif-random-desc/.

[2] The IAI Heron (Machatz-1) is a medium-altitude long-endurance unmanned aerial vehicle (UAV) developed by the Malat (UAV) division of Israel Aerospace Industries. It is capable of Medium Altitude Long Endurance (MALE) operations of up to 52 hours’ duration at up to 10.5 km (35,000 ft). It has demonstrated 52 hours of continuous flight, but the effective operational maximal flight duration is less, according to payload and flight profile. There is a new version, Heron TP, also known as IAI Eitan. On 11 September 2005, it was announced that the Israel Defense Forces purchased US$50 million worth of Heron systems.

[3] The IAI Searcher (also known by the Hebrew name מרומית Meyromit – « Marsh tern », or officially in Israel as the חוגלה Hugla – « Alectoris ») is a reconnaissance UAV developed in Israel in the 1980s. In the following decade, it replaced the IMI Mastiff and IAI Scout UAVs then in service with the Israeli Army. Lire aussi : http://www.militaryfactory.com/aircraft/detail.asp?aircraft_id=1064.

[4] Le bird eye est un petit drone (mini UAV) de reconnaissance de 8,5 kg, économiquement plus accessible. http://siliconwadi.fr/5739/les-drones-les-nouveaux-as-de-laviation-israelienne.

[5] http://afridesk.org/fr/installation-des-cameras-de-surveillance-en-rdc-kabila-le-big-brother-rate-jerome-kengawe-ziambi/.

[6] La vidéosurveillance : Entre usages politiques et pratiques policières, actes de la journée d’études organisée par le Centre d’études sur la Police, le 16 mars 2009 à Bruxelles, Politeia.

[7] Hervé Coutau-Bégarie, Traité de stratégie, 7ème Ed, Coll. « Bibliothèque stratégique », Economica, Paris, 2011.

[8] Général Jean Colin, Les Transformations de la guerre, Paris, Economica, Bibliothèque Stratégique, 1989, p.77.

[9] Notamment dans le cadre des cours de notre formation à l’Ecole royale de gendarmerie (Belgique).

[10] Police Nationale Congolaise.

[11] https://www.youtube.com/watch?v=99WrlTXcztg

https://www.youtube.com/watch?v=X_qWwRzc4hI

https://www.hrw.org/fr/news/2011/12/21/rd-congo-24-morts-depuis-lannonce-du-resultat-de-lelection-presidentielle

[12] [32] https://www.youtube.com/watch?v=ADu8WTxyZIQ.

[13] Hervé Coutau-Bégarie, op. cit.

[14] Hervé Coutau-Bégarie, ibidem.

[15] Vivien Carli, La vidéosurveillance est-elle un outil de sécurité et de gestion efficace pour lutter contre la criminalité, faire baisser le taux de criminalité et renforcer le sentiment de sécurité ?, Centre international pour la prévention de la criminalité, Montréal, décembre 2008.

[16] http://afridesk.org/fr/installation-des-cameras-de-surveillance-en-rdc-kabila-le-big-brother-rate-jerome-kengawe-ziambi/#sthash.ex5jqUro.dpuf.

[17] Commentaire posté dans l’article: http://afridesk.org/fr/flash-desc-du-materiel-militaire-lourd-pour-la-gr-en-debarquement-a-moanda/#sthash.2FMAe0bb.dpuf.

[18] http://afridesk.org/fr/a-linstar-de-la-nsa-kabila-deploie-ses-oreilles-electroniques-en-rdc-par-le-dispositif-random-desc/.

[19] http://afridesk.org/fr/a-linstar-de-la-nsa-kabila-deploie-ses-oreilles-electroniques-en-rdc-par-le-dispositif-random-desc/#sthash.GPuR2MVA.dpuf.

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3 Comments on “RDC : Falcon eye, un dispositif sécuritaire de vidéosurveillance inefficace – JJ Wondo”

  • Muya denis

    says:

    Nous ne craindrons jamais les cameras de surveillances s il est question de chasser kabila et sa famille politique

  • TSHIBANGU Barthélèmy

    says:

    Toujours aussi pertinentes vos analyses ! Tous les Congolais devraient avoir accès à tant d’ intelligence !
    Il est évident que les mobutistes et cadres de la deuxième République qui sont désormais autour de Kabila et des jeunes turcs hédonistes sans doctrine ni philosophie politique cherchent tous à profiter au maximum des peurs de kabila à la fin de son règne ! La spontanéité des manifestations hostiles à Kabila dans tout le pays devrait réveiller chez nos policiers et soldats de l’ empathie pour leurs frères et sœurs congolais ! Comme partout dans le monde et vos exemples de l’ Union Soviétique et même du régime allemand sous Hitler sont des preuves que devant un peuple déterminé à se séparer d’ un dictateur , aucune arme ne peut le vaincre ! Encore merci pour vos analyses !

  • TROLL

    says:

    LA « FAIBLESSE » DU SYSTEME EST « PHYSIQUE »**

    En cas de manifestation d´un nombre important des kinois..disons 100 000 manifestants dans la rue á Kin, combien de temps faudra-t-il aux manifestants de detruire ce système « fixe » donc vulnerable?
    Kin c´est plus de 100 fois Gaza en Palestine, Kin c´est une « armée » immense de plus de 5 millions …Si l´opposition de decide á lancer dans la rue ne fis que 100 000 manifestants, ni les drones, ni surtout « Facon Eye » ne peuvent faire obstacle á une action concentrée.
    Militairement parlant, on a pas besoin d´un « sniper » pour detruire un drone en vol. L´histoire nous apprend que la Belgique qui avait deployée des drones lors des premières élections dans le cadre de la mission militaire de l´UE…avait perdu un drone. Un simple tir d´Ak47 d´un militaire isolé, positioné non loin de la piste de Ndolo d´où decolaient ces drones avait suffit pour detruire ce drone.
    Si vous regardez le site de la radio Okapi, le chef de la police Bisengimana est entrain de « sermoner » les policiers qui doivent « encadrer » les manifestations. Le chef de la police sait très bien que face á des millions des kinois dans la rue, aucune police, aucune armée ne peut faire face. Aucune technologie visant á prevenir les manifestations politiques ne peut prevenir une action instantanée du genre comme qu´on a vu recement lors de la victoire de l´équipe nationale.

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