Décembre 2016- mars 2017 : la naïveté de l’opposition au service de la mauvaise foi de la MP
Par Jean-Bosco Kongolo M.
Déjà plus de deux mois se sont écoulés depuis la signature de l’accord dit inclusif obtenu grâce à la médiation de la CENCO. Du côté de la MP, c’est le plan du glissement qui est bien en marche avec le concours des circonstances. L’opposition, elle, ne fait que subir les évènements sans se donner la moindre peine de faire le point et d’évaluer les stratégies et les actions à entreprendre pour, d’une part, récupérer le temps inutilement perdu et, d’autre part, contourner les multiples obstacles dont reste parsemé le processus électoral. Jouissant confortablement de la nouvelle légitimité lui octroyée gracieusement par l’accord du 31 décembre 2016, le Président de la transition, Joseph Kabila, laisse ses lieutenants tendre un après l’autre des pièges à cette opposition distraite, plus préoccupée à résoudre les ambitions de positionnement qu’à chercher comment remobiliser le peuple dans le but de contraindre l’adversaire à exécuter de bonne foi ses engagements. Sans être exhaustive, la présente analyse tend à démontrer que si elle ne se ressaisit pas, l’opposition congolaise ne fera que se disqualifier dans l’opinion en se mettant par naïveté et de manière insensée au service de la MP.
1. Le péché originel commis le 19 décembre 2016
A la date du 19 décembre 2016, Joseph Kabila achevait son deuxième et dernier mandat présidentiel sans que lui et la MP aient réussi à modifier en sa faveur la Constitution et la loi électorale dans le but de lui offrir un règne illimité. Affaibli légalement et politiquement par la perte de toute légitimité et face à la grogne populaire, il n’était même pas sûr de pouvoir compter sur les arrêts de la honte rendus par la Cour constitutionnelle. Au sein de l’armée, la plupart des hommes de troupes étaient déjà désarmés par crainte qu’ils désobéissent aux ordres illégaux et se retournent contre leurs chefs tandis que la police était suffisamment sensibilisée pour soutenir ou, tout au moins, se mettre du côté du peuple en cas de nouvelles manifestations[1]. Contrairement aux apparences et aux discours officiels, les sanctions financières et diplomatiques infligées par les partenaires extérieurs à certains proches collaborateurs du Chef de l’État avaient effectivement permis de démoraliser ces derniers. Il ne restait qu’à l’opposition à déclencher l’opération « Carton rouge » qu’attendait impatiemment le peuple, déjà mobilisé et prêt à défendre même au prix du sang la Constitution.
Sans se poser la question de savoir ce qui, brusquement, avait pu motiver Joseph Kabila à admettre le bien-fondé d’un second round de négociations politiques, l’opposition, naïve, n’a pas compris que ce deuxième dialogue n’était pour lui qu’un moyen de désamorcer la bombe populaire aux conséquences imprévisibles. Quel rendez-vous manqué avec l’histoire!
2. Les négociateurs de l’opposition ont minimisé les détails
Dans le langage de la boxe, on dirait que l’opposition a baissé la garde offrant à l’adversaire l’opportunité de décocher quelques coups d’une rare violence susceptibles de renverser les rapports de force et, pourquoi pas, l’issue même du combat. Il n’est pas nécessaire de les énumérer tous mais certains de ces détails méritent d’être mis en évidence.
A. L’identité des parties aux négociations
Pour mener à bout une négociation, chaque partie doit savoir avec qui elle se met autour d’une table ou, tout au moins, quelle est l’étendue du pouvoir dont disposent la personne ou les personnes censées représenter l’interlocuteur principal. A ce sujet, c’est la CENCO qui a réellement compris les enjeux en faisant la navette entre Limete (lieu de résidence d’Étienne Tshisekedi) et le Palais de la nation pour y rencontrer les principaux négociateurs. L’opposition a perdu énormément de temps à palabrer avec des gens sans mandat précis qui, déjà soulagés par l’opération manquée du carton rouge et le maintien en poste de leur autorité morale, n’ont fait que multiplier les provocations et les incidents de nature à retarder aussi bien l’issue de l’accord que sa mise en œuvre. Sous coulisses, Joseph Kabila, qui n’a aucun intérêt à voir la transition aboutir aux élections prévues pour décembre 2017, tire les ficelles et laisse faire ses envoyés en donnant l’impression qu’il est au-dessus de la mêlée. À qui, en effet, profitent les retards accumulés ?
B. Des Concessions sans garanties
C’est en échange du poste du Premier Ministre et de sa participation au gouvernement de la transition que l’opposition a accepté, presqu’aveuglement, que Joseph Kabila demeure Chef de l’État jusqu’à la tenue de l’élection présidentielle censée opérer l’alternance au pouvoir. « Les ministres des Affaires étrangères des vingt-sept pays membres de l’Union européenne estiment que l’accord du 31 décembre 2016 représente la seule voie pour asseoir la légitimité nécessaire aux institutions qui devraient gérer la transition, y compris celle de la présidence. Ni la disparition du leader de l’opposition Etienne Tshisekedi, ni la situation sécuritaire ne doivent offrir de prétexte pour remettre en question ce processus qui doit mener à une alternance démocratique et pacifique du pouvoir. Cet accord prévoit entre autre le maintien en fonction du Président pour autant qu’un Premier Ministre présenté par l’opposition soit nommé et que toutes les institutions soient assurées par intérim jusqu’à la fin de l’année »[2]. I
l est important de faire observer que pareille clause constituait la concession majeure qui n’aurait dû être faite que moyennant des garanties expresses et non équivoques. Parmi ces garanties, l’opposition aurait pu exiger entre autres que le Président de la transition prête un autre serment et que le gouvernement fantoche de Samy Badibanga soit préalablement déclaré démissionnaire. Pour avoir négligé ce genre de détails, on se retrouve avec un Chef de l’État ad interim qui se comporte comme s’il était élu par une majorité écrasante et un gouvernement que, sur le plan purement éthique, personne ne souhaiterait voir organiser les funérailles de celui qui, jusqu’à son dernier souffle, a consacré une bonne partie de sa vie à la lutte pour l’avènement de la démocratie et de l’état de droit. Se faisant, le pays fait face à une impasse qui signifie tout simplement l’échec de l’accord de la Saint-Sylvestre.
C. piège des arrangements particuliers
Une des grandes faiblesses de l’accord du 31 décembre 2016 et qui fait le bonheur de la MP et de son autorité morale est l’examen isolé de ce qu’on appelle « arrangements particuliers ». Le terme ferait penser à quelques problèmes mineurs qui se régleraient en l’espace de quelques heures ou de quelques jours. Force est de constater pourtant qu’il s’agit des aspects de l’accord qui, à eux tous seuls, bloquent tout le processus de la transition étalant, dans toute sa puanteur, la médiocrité de la classe politique congolaise, toutes tendances confondues[3]. Pour ne parler que de l’opposition, elle se trompe aujourd’hui de cible et d’objectif pour s’autodétruire. Ne gardant dans leurs bouches que le nom de Tshisekedi juste pour s’attirer le soutien du peuple et le positionnement comme seule mode d’accession au pouvoir, certains « opposants » ne parviennent plus à cacher pendant longtemps encore leur compromission avec la MP[4]. Sans base réelle et financièrement démunis pour leur survie et pour battre campagne, ces opposants redoutent déjà l’épreuve des urnes. Pour eux, mieux vaut vivre le présent qu’avoir à affronter l’électorat de plus en plus éveillé et exigeant en matière de démocratie et de bien-être.
D’où les agitations qui s’observent pendant ces jours, même de la part des personnalités qui prétendent revendiquer l’héritage d’Etienne Tshisekedi. Comme Jésus-Christ en son temps, si Tshisekedi pouvait ressusciter, il n’hésiterait pas à prévenir le peuple contre tous ceux qui abusent de son nom alors que leurs actes de tous les jours sont incompatibles avec l’idéal de son combat. « Ce ne sont pas ceux qui disent à longueur des journées Tshisekedi, Tshisekedi, qui luttent pour les intérêts du peuple et de la nation », dirait une parabole
L’autre faiblesse de l’opposition en lien avec les arrangements particuliers consiste dans la non prise en compte du temps que devait prendre, à l’interne, la gestion des ambitions aussi égoïstes que démesurées de certains « leaders » qui ont perdu de vue que c’est Kabila la principale cible à viser et que les élections pour décembre 2017 sont le principal objectif à atteindre. Au lieu de se concentrer sur la mobilisation de la base en vue des prochaines élections ainsi que sur les stratégies pouvant faciliter la mise en œuvre rapide de l’accord de la Saint-Sylvestre, l’opposition a plutôt étalé sa naïveté et contribué par conséquent à faire le lit de la MP pour une autre prolongation du mandat de Kabila. A qui profiterait ces niaiseries et querelles intestines si l’on doit mettre en péril l’existence même de la plate-forme RASSOP, juste pour satisfaire aux caprices de ceux qui ne veulent pas des élections ? « Mgr Fridolin Ambongo, vice-président de la CENCO, est clair sur les motivations de ces dissidences brusques observées au sein du Rassemblement. En fait, nous craignons que ces dissidences ne soient tout simplement que des manœuvres dilatoires pour retarder la mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre 2016 et dans le pire des cas, de le mettre dans les oubliettes. L’archevêque de Mbandaka-Bikoro pressent que ces manœuvres viennent de ceux qui ne veulent pas d’élections en République Démocratique du Congo. Pour lui, il s’agit bel et bien des manœuvres de la part de la Majorité présidentielle et de certains membres de l’opposition qui ne veulent pas aller aux élections, car ils n’y trouvent pas leur compte. »
Pendant qu’ils se querellent encore pour la direction éphémère de leur plate-forme et pour la désignation du candidat Premier Ministre, les leaders de l’opposition oublient que d’autres difficultés les attendent dans le cadre des arrangements particuliers. Il s’agit notamment de la répartition des postes au sein du gouvernement de transition. Non seulement ce point risque de faire voler en éclats ce qui reste de l’opposition, mais il n’est pas surtout certain que Joseph Kabila et son conglomérat d’associations et partis politiques, eux aussi confrontés à la même problématique, accepteront de se faire dépouiller des ministères régaliens et ceux financièrement juteux.
D. Le sort et la gestion des autres institutions
Comme nous l’avons fait remarquer récemment, le Congo-Kinshasa est, en ce vingt et unième siècle, l’unique pays au monde, postcolonial, à se retrouver sans aucune institution légitime, en dehors de la légitimité issue de l’accord politique inclusif de la CENCO et à l’exception du pouvoir judiciaire, instrumentalisé et à rebâtir, dont les membres ne sont pas soumis au verdict des urnes[5]. Pour des raisons faciles à deviner, l’opposition ne s’est focalisée que sur la gestion consensuelle du gouvernement oubliant que le Parlement, composé des députés et sénateurs actuellement sans mandat et majoritairement composé des membres de la MP, risque d’être malicieusement utilisé pour gêner l’action gouvernementale et, par conséquent, entraver tout le processus électoral. Il en est de même de la CENI, des services de sécurité, en l’occurrence l’armée et la police, toujours à la solde d’un individu, qui peuvent jouer les trouble-fêtes avant, pendant et après les élections. L’opposition s’occupe-t-elle en ce moment à sensibiliser les services de sécurité, l’armée et la Police nationale ? Il n’est jamais trop tard pour corriger le tir !
Les élus de toutes les institutions ayant épuisé leur mandat, l’expression « Majorité présidentielle » est devenue polluée et impropre à la consommation. Le pouvoir étant rendu entre les mains du souverain primaire, qui attend en confier la gestion aux seuls représentants issus des urnes, le sigle MP signifie simplement, par commodité, « Minorité présidentielle ».
3. La mauvaise foi manifeste de la MP et de son autorité morale
De même que l’opposition a commis le péché originel en s’abstenant de brandir le carton rouge prévu pour le 19 décembre 2016, c’est dès l’annonce de ce deuxième dialogue que la mauvaise foi de Kabila et de ses troupes était perceptible. En effet, alors que l’opposition considérait le dialogue de la CENCO comme l’unique voie menant vers l’alternance en passant par l’organisation des élections d’ici la fin de l’année 2017, pour Kabila et ses collabos, ce n’était qu’un moyen de désamorcer la crise. Depuis la signature de cet accord, les actes posés par lui et sa famille politique prouvent à suffisance cette mauvaise foi. Ci-dessous, nous nous limitons à en examiner quelques uns.
A. La non reconnaissance de l’accord comme source de légitimité
Si l’opposition avait été à l’écoute du peuple, prêt à consentir le sacrifice suprême pour défendre la Constitution, nous ne pensons pas que l’armée et la police allaient être en mesure de se déployer sur toute l’étendue de la République pour mâter les millions de manifestants. Au bout de deux ou trois jours, la Garde républicaine sur laquelle repose la survie politique de Joseph Kabila risquait d’être dépassée et débordée par les évènements[6]. Ignorant que depuis le 31décembre 2016, son pouvoir ne survit que du seul fait de l’accord de la CENCO, Joseph Kabila se comporte comme s’il était un Chef de l’État normal, démocratiquement élu et disposant d’une majorité parlementaire confortable.
Abusant de la légitimité qui pourrait pourtant lui être retirée à tout moment, si l’opposition en prenait conscience, il veut continuer de tout régenter jusqu’à exiger que celle-ci, contrairement à ce qui a été convenu[7], lui présente trois candidats parmi lesquels il peut « discrétionnairement » nommer le Premier Ministre. Pour démontrer cette mauvaise, il convient de relever qu’en 2006, aucune liste n’avait été exigée au PALU ni à l’UDEMO lorsqu’Antoine Gizenga et Mobutu Nzanga furent respectivement nommés Premier Ministre et Ministre d’État en exécution de l’alliance électorale signée avec leurs partis politiques après le premier tour de la présidentielle. Il en fut de même lorsqu’Adolphe Muzito fut nommé Premier Ministre en remplacement d’Antoine Gizenga, dépassé par le poids de l’âge et la complexité des fonctions. L’accord ne dit-il pas clairement que le (au singulier) Rassemblement présente le candidat Premier ministre ? De quel droit et en vertu de quelle légitimité Joseph Kabila exige-t-il qu’on lui présente trois noms ? Katebe Katoto, Olenga Nkoy, Bruno Tshibala et Me Tshibangu Kalala en savent certainement quelque chose. Mais ils ne doivent pas perdre de vue que cette fois-ci, le peuple veille au grain.

B. Le non respect de la clause de décrispation du climat politique
A l’instar d’autres clauses de l’accord, celle relative à la décrispation du climat politique n’a pas été non plus respectée. Par mauvaise foi du pouvoir de la transition, il n’y a eu aucune avancée significative en ce qui concerne la libération des détenus politiques. Parmi les exilés politiques, seuls Katebe Katoto et Roger Lumbala sont retournés au bercail non pas pour reprendre leurs places au sein de l’opposition mais, curieusement, pour torpiller les efforts d’unité et de cohésion de celle-ci. Sur le plan interne, la justice et les services de renseignements, plus que jamais instrumentalisés, n’ont pas cessé d’opérer de nouvelles rafles dans les rangs de l’opposition et des activistes des droits de l’homme.
A titre de rappel, c’est en pleines négociations que le député Franck Diongo a été humilié par une parodie de justice qui l’a expédié en prison comme un pire malfaiteur tandis que les vrais ennemis du peuple et de la nation pavoisent sans crainte d’être inquiétés. Pendant ce temps, la police et l’armée, toujours au service d’un individu, poursuivent leur campagne d’intimidation et de répression sauvage et disproportionnée des populations frustrées sans armes, au Kasaï Central et au Kongo Central.
C. Immixtion dans la gestion du Rassemblement
Non satisfaite d’être souvent à la base du dédoublement des partis et plates-formes politiques de l’opposition, la MP et son autorité morale se sont invitées cette fois dans la gestion interne du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement. C’est ainsi qu’après avoir longtemps boudé la visite des évêques de la CENCO et même nié l’existence de la lettre laissée par Etienne Tshisekedi pour présenter le candidat Premier Ministre, le Chef de l’État de la transition a exacerbé l’impasse en refusant de recevoir cette correspondance exigeant qu’elle ne lui soit présentée que par le nouveau président du comité des sages du RASSOP.
Comptant sur ses infiltrés au sein de cette plate-forme, Joseph Kabila ne s’est pas limité à exiger que cette correspondance lui soit présentée par le remplaçant d’Etienne Tshisekedi à la tête du Rassemblement et du Comité des sages. « Dans la Majorité au pouvoir, l’on a sauté sur la disparition du président du Comité des sages du Rassemblement pour, non seulement exiger que certains acquis de l’Accord soient renégociés, mais aussi pour mettre en place un plan de déstabilisation de la plus grande frange de l’opposition en République Démocratique du Congo. C’est ce plan de déstabilisation qui est à la base des dissidences observées dans le Rassemblement aujourd’hui »[8]. Il a en plus exigé, comme signalé ci-dessus que cette plate-forme lui désigne trois noms de candidats premiers ministres plutôt qu’un seul. Comme il fallait s’y attendre, il s’en est suivi une série d’agitations, de déclarations et d’actes faits ou posés par des personnalités dont le peuple et le nom de Tshisekedi ne sont invoqués que pour se faire bonne conscience dans l’opinion.
D. Récupération politique des funérailles de Tshisekedi
N’eurent été sa notoriété, sa popularité, son charisme et surtout sa complicité avec le peuple dont il a été le plus grand défenseur, Etienne Tshisekedi n’aurait pas pu allumer autant de bougies d’anniversaire. Craignant les conséquences d’une parodie de justice qui aurait pu le condamner à mort ou de longues années de prison, le régime de Joseph Kabila avait simplement choisi de le confiner dans son domicile sous forme de résidence surveillée. A sa mort, ce régime cynique découvre subitement les valeurs africaines du respect dû aux morts et exige, avant la mise en œuvre de l’accord de la Saint- Sylvestre, que les funérailles dignes[9] de ce grand homme d’État soient préalablement organisées à charge du gouvernement dirigé par celui que le peuple congolais considère comme traître. N’est-ce pas là un moyen de chercher à légitimer ce gouvernement vomi par le peuple et qui ne bénéficie d’aucune considération de la part des partenaires extérieurs ?
Selon l’Union européenne, « La crise institutionnelle, sécuritaire et socio-économique profonde que traverse le pays ne peut être maitrisée que par une mise en œuvre intégrale de l’accord du 31 décembre 2016 et par la constitution d’un gouvernement disposant de suffisamment de légitimité pour mener le pays aux élections. Des avancées concrètes sont impératives, en particulier la nomination urgente du Premier ministre issu du Rassemblement ».[10]
Conclusion
L’Accord politique du 31 décembre 2016, suivi du décès inattendu d’Etienne Tshisekedi sont deux évènement majeurs qui tiennent en haleine toute la nation congolaise depuis deux mois. Au-delà de la douleur que la disparition de cet homme cause au sein de sa famille biologique et politique, les observateurs honnêtes constatent la profondeur du vide que ce célèbre homme d’État laisse derrière lui, aussi bien parmi ses adversaires que parmi ses partisans politiques. A l’heure actuelle, c’est comme si l’on attendrait qu’un miracle vienne le ressusciter afin qu’il débloque tous les obstacles qui se dressent sur le chemin menant à la démocratie et à l’État de droit.
Ces deux évènements ont surtout permis de mettre à nu ceux qui, parmi les adversaires comme les partisans d’Etienne Tshisekedi, ont été longtemps habitués à se positionner par rapport à son nom et à son parti. L’heure a sonné pour les uns et les autres de prouver leur maturité politique en œuvrant non pas pour leurs intérêts hédonistes mais plutôt pour l’intérêt général.
Le premier test consiste pour chaque camp à respecter ses engagements pris le 31 décembre 2016 afin que le souverain primaire, bien éclairé par le comportement des acteurs politiques, choisisse librement des hommes et des femmes qui méritent de conduire son destin. En attendant, la purge doit se poursuivre au sein de l’opposition qui doit désormais privilégier la qualité plutôt que la quantité. De même, en communion avec le peuple, les pressions doivent être accentuées sur Kabila, principal problème, pour le contraindre à respecter cette fois-ci ses engagements. Au cas contraire, seule sa destitution en application de l’article 64 de la Constitution demeure l’unique solution pour que la paix règne au Congo-Kinshasa. C’est le moindre mal pour que vive la République !
Jean-Bosco Kongolo Mulangaluend
Juriste &Criminologue
Exclusivité DESC
Références
[1] Lire JJ Wondo, in http://afridesk.org/fr/capt-pascal-kalonda-de-la-gr-se-confie-a-desc-et-appelle-la-gr-a-lui-desobeir/.
[2] Radio Okapi, 07/03/2017, In http://www.radiookapi.net/2017/03/07/actualite/politique/rdc-lue-appelle-une-alternance-democratique-et-pacifique-du-pouvoir.
[3] Kongolo, JB, 2016. Pas facile d’être opposant au Congo-Kinshasa: cas de Vital Kamerhe et compagnie, In http://afridesk.org/fr/pas-facile-detre-opposant-au-congo-kinshasa-cas-de-vital-kamerhe-et-compagnie-jb-kongolo/.
[4] Kongolo, JB, 2017. Destituer Kabila pour sauver la nation : un sujet à débattre sans tabou, In http://afridesk.org/fr/destituer-kabila-pour-sauver-la-nation-un-sujet-a-debattre-sans-tabou-jean-bosco-kongolo-m/.
[5] Kongolo, JB, 2017, Op. Cit. In http://afridesk.org/fr/destituer-kabila-pour-sauver-la-nation-un-sujet-a-debattre-sans-tabou-jean-bosco-kongolo-m/.
[6] Jean-Jacques Wondo appelle à la création du pacte animique républicain Armée-Nation en RDC, 06 décembre 2016. http://afridesk.org/fr/jean-jacques-wondo-appelle-a-la-creation-du-pacte-republicain-armee-nation-en-rdc/.
[7] Au point III. 3.3., il est très clairement dit : « Le gouvernement de la République est dirigé par le Premier Ministre présenté par l’opposition non signataire de l’Accord du 18 octobre 2016/Rassemblement et nommé par le Président de la République conformément à l’article 78 de la Constitution ».
[8] Le Potentiel, 08 mars 2017, In http://lepotentielonline.com/index.php?option=com_content&view=article&id=16492:la-cenco-rompt-le-silence&catid=85:a-la-une&Itemid=472.
[9] Africahotnews.com : « Les funérailles d’Etienne Tshisekedi ne seront pas que l’affaire de l’opposition dont il était le leader charismatique depuis des décennies. Les autorités congolaises ont annoncé la mise en place d’une commission pour que cette figure marquante de l’histoire politique du pays ait des funérailles dignes ». In http://news.africahotnews.com/?idnews=810237&t=deces-de-tshisekedi-le-gouvernement-cree-une-commission-pour-de-dignes-obseques.
[10] Radio Okapi, op. cit., In http://www.radiookapi.net/2017/03/07/actualite/politique/rdc-lue-appelle-une-alternance-democratique-et-pacifique-du-pouvoir.