Point de vue : RDC – 2016, les quatre vérités qui ne sont pas du tout bonnes à dire
Par Henri Kamande Nzuzi
1°) Si le mandat présidentiel de Joseph Kabila s’achève le 19 décembre 2016 et que les scrutins n’ont pas eu lieu à cette date fatidique, il sera illégitime et il n’y a aucune raison qu’il reste en fonction jusqu’à l’élection de son successeur.
Logiquement, il devrait quitter le pouvoir et laisser le Président du Sénat, Léon Kengo Wa Dondo assurer l’intérim jusqu’à l’installation de son successeur constitutionnel. Or, le Président du Sénat étant lui-même « hors-délai« , puisque son mandat actuel s’est achevé il y a de cela deux ans, il ne pourra prétendre assumer cette haute charge au nom de la continuité de l’Etat.
2°) Le Président de la République et le Président du Sénat étant tous les deux « illégitimes« , puisque ayant dépassé le terme de leurs mandats respectifs, il ne reste plus que le Président de l’Assemblée Nationale, Aubin Minaku. Malheureusement ce dernier se retrouvera dans la même situation que Joseph Kabila et frappé d’illégitimité puisque lui aussi « hors-délai » du fait de la non-tenue des élections dans les délais constitutionnels.
3°). Que faire, dès lors que Joseph Kabila, Léon Kengo Wa Dondo, Aubin Minaku, leurs mandats et leurs Institutions respectives seraient devenus caduques et frappés d’obsolescence, à l’instar des Gouverneurs de Province et des Députés provinciaux ? Qui assumerait l’intérim ? Comment sortir de cette situation inextricable ?
4°) Quatre hypothèses peuvent alors être envisagées :
a) Prolonger par consensus tous les mandats, au nom de la continuité de l’Etat, mais sans garantie que les élections aient finalement lieu dans des délais raisonnables, c’est-à-dire 12 à 18 mois…
b) Créer un « Conseil National de Transition« , dirigé par un triumvirat (Majorité/Opposition/Société Civile), dont le seul et unique mandat sera d’organiser les scrutins dans les douze mois, et avec l’engagement solennel pour chacun des membres de ne pas se porter candidat à l’élection présidentielle.
c) L’armée prend ses responsabilités et décrète l’Etat d’urgence jusqu’à la tenue effective des élections.
d) Le peuple souverain se réapproprie son destin, impose son propre « impérium« , et jette son dévolu sur le plus à même d’incarner ses aspirations. C’est l’application stricte et rigoureuse de l’article 64 de la Constitutions congolaise.
Qu’en pensent les congolais?
Henri Kamande Nzozi
Analyste des questions politiques de la RDC et Expert en relations internationaleshttp://afridesk.org/wp-admin/post.php?post=8745&action=edit&message=1