Jean-Jacques Wondo Omanyundu
DÉFENSE & SÉCURITÉ GLOBALE | 14-08-2019 13:58
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RD Congo : 1 900 civils tués au Kivu en 2 ans Le Baromètre sécuritaire du Kivu recense les violences commises dans l’est du pays – Congo Research Group

Auteur : Jean-Jacques Wondo Omanyundu

(Goma, le 14 août 2019) – Dans les provinces du Kivu, dans l’est de la  République démocratique du Congo, les groupes armés ont tué 1 900 civils et enlevé plus de 3 300 personnes entre juin 2017 et juin 2019, ont déclaré Human Rights Watch et le Groupe d’étude sur le Congo, basé à l’Université de New York, dans un rapport publié aujourd’hui. Le Baromètre sécuritaire du Kivu (Kivu Security Tracker, KST) projet conjoint des deux organisations, a enregistré plus de 3 000 incidents violents commis par plus de 130 groupes armés.

Le rapport de 17 pages, « Congo, l’oublié : Les chiffres derrière la plus longue crise humanitaire en Afrique », a utilisé les résultats des deux premières années du KST pour examiner les tendances générales des conflits dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, les principaux facteurs contribuant à la violence et les défis plus larges des efforts de maintien de la paix.

« Plus de 130 groupes armés se battent pour d’innombrables raisons dans les provinces du Kivu, dans l’est de la RD Congo, faisant de cette région l’un des endroits les plus violents au monde », a déclaré Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch. « Comprendre qui commet les atrocités est la première étape pour faire en sorte que les responsables rendent des comptes et pour mettre fin aux abus. »

Au lieu de rétablir la sécurité, les forces de sécurité du gouvernement congolais ont fréquemment commis des exactions contre les civils qu’elles sont censées protéger. Des responsables politiques, des services de renseignement et des forces de sécurité ont créé, soutenu et utilisé des groupes armés au Kivu et ailleurs dans le pays, souvent pour prendre le contrôle de la terre, des ressources minières ou des rackets fiscaux.

Le KST surveille la violence des groupes armés et des forces de sécurité congolaises à l’aide de cartes, de graphiques, de billets de blog et de rapports analytiques. Une équipe de 15 chercheurs congolais basés dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu s’entretient quotidiennement avec des chefs coutumiers, des membres du clergé, des activistes et des responsables gouvernementaux pour documenter les violences les plus flagrantes – notamment les meurtres, les viols de masse, les enlèvements et la répression politique – et tenter d’identifier les groupes armés responsables. Les chercheurs du projet en RD Congo et à l’étranger s’assurent que les informations sont fiables, puis les placent sur une carte interactive en ligne qui montre où les groupes armés sont actifs, où les pires violences ont eu lieu et qui est présumé responsable.

Les résultats montrent que les combats touchant les civils sont restés à des niveaux alarmants au Kivu au cours des deux dernières années. L’épicentre de la violence est le territoire de Beni : presqu’un tiers de tous les meurtres de civils ont eu lieu ici, principalement à cause des combats entre les forces de sécurité congolaises et la rébellion des Forces démocratiques alliées (Allied Democratic Forces, ADF). Les autres points chauds incluent le territoire de Rutshuru, où plus d’un tiers des enlèvements ont eu lieu. Plus au nord, là où les territoires de Rutshuru, Walikale, Masisi et Lubero se rencontrent, d’importants combats ont opposé l’armée congolaise, en alliance avec des milices locales, et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé composé en grande partie de Hutus rwandais.

Les hauts plateaux des territoires de Fizi et d’Uvira, à la pointe sud du Sud-Kivu, ont constitué un autre point critique en 2017, les dynamiques régionales exacerbant les rivalités ethniques entre les communautés Banyamulenge et Bafuliro. Des rebelles burundais, quelques-uns soutenus par le gouvernement rwandais, se sont battus contre des rebelles rwandais et des groupes Maï-Maï congolais, dont certains ont à leur tour reçu un soutien des gouvernements congolais et burundais.

Les données du KST indiquent, contrairement à une opinion largement répandue, qu’il n’y a pas de corrélation systématique entre la violence et les zones minières – seulement 20 pour cent des incidents violents se produisent dans un rayon de 20 kilomètres d’une mine. Bien que certaines violences soient directement associées aux efforts de contrôle des zones minières, les groupes armés tirent des revenus de nombreuses sources, notamment la production de charbon de bois, le braconnage, les enlèvements et la taxation de tous types de marchandises et de mouvements.

Le Président Felix Tshisekedi, lors de son premier voyage en fonction au Kivu en avril, avait promis de redéployer les troupes qui se trouvaient au Kivu depuis longtemps, de demander des comptes à quiconque soutiendrait des groupes armés et de redynamiser les opérations militaires dans la région. Si environ 2 000 à 3 000 combattants se seraient rendus ou auraient annoncé leur intention de le faire depuis l’investiture de Tshisekedi, il n’existe aucun programme de démobilisation fonctionnel pour eux. Il n’y a pas eu de nouvelles poursuites judiciaires contre des commandants de l’armée congolaise pour leurs abus ou leur soutien à des groupes armés, et de nombreux commandants auteurs d’abus sont toujours en liberté.

Des réformes systémiques demanderont du temps et une volonté politique considérable de la part du gouvernement congolais, selon les deux organisations. Les dirigeants du pays devront répondre aux appels lancés par les communautés locales en faveur de la réconciliation, de la justice et du développement économique. Tshisekedi a clairement fait savoir qu’une paix durable dans la région devra inclure une action concertée pour la justice. Le gouvernement devrait mettre en place un mécanisme de vérification des antécédents (« vetting ») visant à écarter les responsables impliquées dans les violations graves commises par les forces de sécurité, et une unité spécialisée dans les crimes de guerre pourrait être créée au sein de la justice congolaise pour se concentrer spécifiquement sur les poursuites des crimes internationaux graves.

« Les combats de ces dernières années montrent que la paix et la stabilité dans l’est de la RD Congo sont difficiles à atteindre », a conclu Jason Stearns, directeur du Congo Research Group. « Une approche globale est nécessaire, notamment un programme de démobilisation renforcé et des réformes en profondeur à tous les niveaux de l’État pour lutter contre l’impunité. »

Le rapport du KST peut être consulté ici : https://kivusecurity.nyc3.digitaloceanspaces.com/reports/28/French%20KST%20biannual%20report%20August%2012%20%281%29.pdf
Pour le KST, suivez le lien : https://kivusecurity.org
Twitter : @kivusecurity
Facebook : @KivuTracker

Pour plus d’information sur la méthodologie du KST, veuillez suivre le lien : https://kivusecurity.org/about/project

Pour consulter d’autres recherches et analyses du Groupe d’étude sur le Congo, veuillez suivre le lien :
http://congoresearchgroup.org/?lang=fr

Pour consulter d’autres recherches de Human Rights Watch sur la République démocratique du Congo, veuillez suivre le lien :
https://www.hrw.org/fr/africa/republique-democratique-du-congo

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6 Comments on “RD Congo : 1 900 civils tués au Kivu en 2 ans Le Baromètre sécuritaire du Kivu recense les violences commises dans l’est du pays – Congo Research Group”

  • GHOST

    says:

    SOCIOLOGIE MILITAIRE

    En attendant de lire le dernier ouvrage de JJ Wondo qui traîte de la « sociologie militaire africaine » où le rôle de l´armée est une posture « anti-coup d´État »… les congolais doivent noter que le président Felix ne risque pas un « coup d´État », sauf erreur de perception de notre part. L´alliance FCC-CASH renforce l´idée d´une armée sous le contrôle de Kabila et cette alliance apporte la garantie d´une « stabilité politique » qui reduit les risques d´un coup d´État et augment la pression sur l´actuel président de transformer et optimiser le rôle de l´armée.

    JOHN WARDEN
    Colonel dans l´aviation américaine, John A. Warden III est l´auteur de la théorie des cinq cercles (Nous recommandons aux lecteurs de faire quelques recherches sur google *)
    Cette théorie concue pour l´aviation peut trouver son application dans la guerre de basse intensité qui se deroule au Kivu depuis plus de 20 ans.

    THEORIE DES CINQ CERCLES

    Selon l´explication qu on trouve sur Wiki, la théorie des cinq cercles est un schéma d´organisation générique, valant aussi bien pour le corps humain qu´un État industrialise´, un cartel de drogue ou une compagnie d´électricité.
    Cette théorie a pour objectif de fournir un outil d´analyse dans le cadre d´une réflexion « utilitariste » (coût/bénéfices) permettant de savoir quel coût ou dommage est capable d´admettre un ennemi afin d´effectuer une action détreminée***
    La guerre est ainsi concue principalement comme un moyen de forcer l´ennemi á faire ou ne pas faiire quelque chose, á l´encontre de sa volonté.

    Selon John Warden, ce shémat concentrique permet de montrer trois choses: d´abord, que tous les ces élements forme un système; d´autre part ce système est « hiérarchisé »: un soldat de base* qu´il soit de la mafia ou d´une milice n´a pas le même pouvoir qu´un général ou un parrain; par alilleurs, la guerre vise á changer l´état d´esprit de l´ennemi; et donc d´influencer, directement, sur le premier cercle, celui du commandement.

    > Contrairement á Clausewitz, la destruction des armées de l´ennemi n´est pas l´essence de la guerre; l´essence de la guerre est de convaincre l´ennemi d´accepter votre position, et de combattre ses forces militaires est au mieux un moyen pour une fin, au pire un gaspillapge total de temps et d´énergie.

    Au Congo, nous avons gaspillés le temps et l´énergie avec une « indulgence politique » qui date de 1960 quand Kasa-Vubu et Lumumba avaient accaptés de faire des *mutins ex FP des officiers dans l´ANC. Cette indulgence politique a pris la forme de « negociation » avec des rebelles, des milices armées, des groupes armés qu´on intégre dans l´armée en leur donnant des grades et en leur accordant une impunité totale.

    Felix sera contraint de faire la guerre contre les 200 groupes armés. Et la meilleure approche reste cette théorie de 5 cercles où il va avoir le choix de liquider en priorité le « premier cercle » des groupes armés constitué du « commandement »
    En effet, les opérations de la CIA contre le terrorisme ces années démontrent que « cibler les leaders » de ces groupes terroristes est une priorité absolue qui donne des effets remarquables.
    Le jour où tous les leaders des groupes armés á l´Est vont devenir la cible prioritaire á liquider et non des interlocuteurs á la table des negociations, Felix aura gagné 60 % de la guerre et apporté la solution qui fait defaut depuis des années.

    > 1er cercle: le commandement
    > 2e cercle: les éléments organiques essentels (production d´énergie ou finances)
    > 3e cercle: infrastructure principalement les structures de communication physiques (routes, aéroports..)
    > 4e cercle: la population (qui assure la protection et le soutien des dirigeants)
    >5e cercle: les forces armées ennemies

    Felix devrait se concentrer sur le premier cercle avant d´attaquer le 5e cercle.. Liquider les leaders, les chefs des groupes armés, les commanditaires qui les équipent est une action incontournable.

    • Nsumbu

      says:

      Cher Ghost,

      J’avoue avoir été épaté votre théorie (de cercles) qui conclue à s’attaquer dans notre « guerre » au premier et à recommander en conséquence notre nouveau PR Tshisekedi à se concentrer à « liquider » les les chefs des groupes armés dans la « guerre de l’Est ». Pourquoi pas même si dans cette guérilla on a vu les groupes armés se multiplier à la chaîne et les chefs s’autoproclamer les uns après les autres et ainsi donc à se démultiplier comme si la notion même du chef était vacillante. Mais je vous l’accorde la théorie fonde une bonne pratique et ici il est toujours possible de l’appliquer en « liquidant » les leaders même seulement les plus emblématiques.
      Une remarque qui vient du terrain en passant si vous permettez s’agissant des groupes armés : avant même que leurs chefs soient « liquidés » comme vous nous l’enseignez, leurs redditions « volontaires » se succèdent un peu partout au seul appel du nouveau PR et devant le changement en cours au niveau politique.

      Ailleurs une lecture opposée à la vôtre quand vous écrivez : « Au Congo, nous avons gaspillés le temps et l´énergie avec une « indulgence politique » qui date de 1960 quand Kasa-Vubu et Lumumba avaient accepté de faire des *mutins ex FP des officiers dans l´ANC. Cette indulgence politique a pris la forme de « négociation » avec des rebelles, des milices armées, des groupes armés qu´on intègre dans l´armée en leur donnant des grades et en leur accordant une impunité totale. »
      Je crains en effet que dans la transposition obligée de votre théorie, vous soyez allé jusqu’à faire un mélange du genre en prenant pour une « indulgence politique fatale » ce qui était au moins un « compromis politique utile » pour la circonstance, il n’y avait pas mieux à faire dans la situation d’alors. Ne l’aurait-on pas fait on aurait abouti à une impasse politique et sociale encore plus grave, plus ingérable que la mutinerie débutante. Voilà mon avis…

  • Nsumbu

    says:

    L’insécurité dans l’Est du Congo c’est la plus longue crise humanitaire africaine, dit un analyste : 1 900 civils tués, plus de 3 300 enlevés et des milliers de déplacés, plus de 3.000 incidents violents commis par plus de 130 groupes armés, 723 militaires congolais tués, en deux ans entre juin 2017 et juin 2019, selon cet énième rapport au cordeau à partir d’un « baromètre » basé sur un enregistrement quotidien des méfaits. Le plus alarmant pour moi Congolais c’est de réaliser que quoique les causes internes et externes soient identifiées, le drame persiste, personne pour y faire efficacement face et l’Est du Congo reste cette « ignoble tragédie humaine » (des millions de victimes, quelques autres millions des femmes violées et des familles déplacées devenues réfugiées dans leur propre pays, des richesses naturelles du pays pillées…). Cette macabre recension nous confirme le « génocide oublié du Congo », contrecoup de celui qui eut lieu au Rwanda en 1994. C’est peut-être à trop l’oublier qu’il persévère. 25 ans de violences quasi ininterrompues plus qu’inhumaines, génocidaires plongés dans un coupable contexte national, régional et international dont le monde n’a voulu prendre conscience contrairement à d’autres crimes de ce genre dans l’histoire et à travers la Terre qui ont nécessité bien davantage. Pourquoi ??? Passons…

    Passons pour évoquer juste un moment le cadre national pour tenter d’en savoir plus : la stratégie et les actions entreprises par les autorités Congolaises pour apporter enfin la paix aux populations meurtries du Nord et Sud Kivu, de l’Ituri, de l’Est du Congo et de tout le reste du pays.
    A l’issue de la Réunion du Haut Commandement militaire qu’il a présidé le 9 août, le Président Tshisekedi ne s’est pas embarrassé de clamer urbi et orbi que les tueries de Beni étaient « inadmissibles » et s’est empressé de donner des instructions « fermes » aux forces de l’ordre pour éradiquer « rapidement » l’insécurité à l’Est. Mais où sommes-nous ? De quand date l’insécurité à Beni et depuis quand notre nouveau PR est à la tête du pays ? Quelqu’un de sensé lui accorderait-il une excuse parce que l’insécurité date d’avant son arrivée pour se réveiller 7 mois après son arrivée, décidé enfin de l’enrayer alors que d’entrée de jeu il nous a brandi « un changement de gouvernance », un « déboulonnement du système » qui le précédait ? D’ailleurs ne nous a-t-il pas agité le même serment avec force arguments en avril dernier lors de son passage à Beni et n’avons-nous pas vu il y’a deux mois le Commandant de la région se vanter d’avoir éradiqué la milice à Djugu mais les attaques et les morts ont-ils cessé ? La tâche est compliquée et consolons-nous en pensant qu’il n’est jamais trop tard pour mieux faire, dirons-nous, mais prenons quand-même bien garde de nous filler encore et encore aux annonces…

    Entre-temps devant cette inacceptable impuissance ou démission de notre armée et des autorités civiles nous avons vu la population fatiguée appeler à la résistance et les jeunes vouloir se constituer en groupes d’autodéfense dans l’espoir de barrer eux-mêmes la route aux rebelles ADF et autres au risque de se faire maladroitement justice et ainsi violer la loi. Il fallait s’y attendre quand ceux habilités à les défendre, leurs biens et leur territoire sont coupablement aux abonnés absents ? A côté c’est Ebola qui continue hélas ses ravages…
    L’horrible catastrophe de l’Est, c’est 12,8 millions de personnes qui ont besoin d’aide humanitaire en 2019, soit 10 % du nombre total des cas dans le monde, 1,8 million de Congolais nouvellement déplacés en 2018 à la suite d’exactions, nous dit le rapport. C’est des causes externes provenant des pays voisins et des multinationales mais c’est aussi négligences, compromissions et même trahisons de notre pouvoir public. C’est des coupables qui doivent rendre des comptes si l’on veut mettre fin aux violences.
    C’est aussi peut-être un rdv que le Congo risque de rater une fois de plus : un changement est intervenu à la tête du pays avec l’arrivée d’un nouveau PR issu de l’opposition qui semble manifester une réelle volonté de changement et de venir à bout des violences à l’Est mais n’est pas assez outillé à mettre en œuvre sa volonté. Ses marges de manœuvres sont faibles, coincé par son prédécesseur et une armée qu’il doit apprivoiser, une justice inféodée où une énorme impunité est accordée aux coupables d’en haut.

    Où l’on voit que pour que cette fois soit la bonne, la tâche de Tshisekedi sera encore plus compliquée si intelligemment et courageusement il n’arrive à renverser ou alors à équilibrer le rapport de forces entre ceux pour le changement et ceux pour la continuité. C’est la gouvernance générale qui doit évoluer : l’État de droit, la lutte contre la corruption et l’impunité ainsi que la bonne gouvernance que promet la nouvelle présidence seront impossibles dans un pays en proie à une insécurité récurrente…
    Le Congo de Tshisekedi en sera–il capable ? Nous voulons vivement l’espérer…

  • Nono

    says:

    ADDENDUM
    « […]Ses marges de manœuvres sont faibles, coincé par son prédécesseur et une armée qu’il doit apprivoiser, une justice inféodée où une énorme impunité est accordée aux coupables d’en haut ET PAR UNE MAIN ÉTRANGÈRE VIA D’ABORD SON PRÉDÉCESSEUR REPRÉSENTÉE AU MOINS PAR LE RWANDA.[…] »

  • GHOST

    says:

    https://lavoiedelepee.blogspot.com/2017/01/les-armees-africaines-face-aux-groupes.html

    « Depuis la fin de la guerre froide, la plupart des Etats africains sub-sahariens souffrent particulièrement de ces tensions. Les groupes armés, seigneurs de la guerre, milices de défense ethniques, armées privées d´exploitant illégaux, pirates, sécessionistes, bandits, s´y sont multipliés selon la logique de la prédation qui remplace, á l´exception des groupes islamiques, les projets politiques des anciens groupes marxistes ou réformistes. Ces groupes irréguliers sont très divers avec comme principal point commun de contester le monopole étatique de l´emploi de la force et de disposer de moyens de le faire. Ils sont, en effet, désormais capables de constituer des armées irrégulières de quelques centaines á quelques milliers de combattants et d´un rapport coût/efficacité inédit grâce á la combinaison de l´armement léger ex-soviétique, désormais facilement disponible á bas coût » ..

    « Ne dépendant pas comme au moment de la guerre froide, de l´aide de sponsors étrangers qui imposaient un comportement et une centralisation, ces groupes, qui se fragmentent facilement, se financent par prédations et trafics, comme celui des diamants, de l´or ou de la drogue. Ils n´ont pas de programme politique et n´administrent pas, laissant faire les organisations non gouvernementales s´occuper de la population á leur place et ponctionnant parfois une partie de leurs ressources »

    « Ces groupes prédateurs doivent être combattus directement et de manière impitoyable. Il n´est pas possible de négocier avec les seigneurs de guerre, il faut les capturer ou les tuer. L´UNITA, qui avait été dérivé d´une guérilla anticoloniale d´inspiration marxiste á un pur groupe criminel utilisant la famine comme arme et concentrant ses efforts sur les mines de diamant, a disparu avec la mort de Jonas Savimbi, son leader historique. Il faut l´arrestation de Foday Sankoh en 2000 et la fuite de Charles Taylor du pouvoir pour obtenir la paix au Sierra Leone et au Liberia après 10 ans de massacre »

    S`INSPIRER DE L´ANGOLA ?
    En Angola, Executive Outcomes avait mis en pratique cette théorie du colonel John Warden en optimisant l´armée angolaise avant de lancer des attaques contre les centres logistiques et les concentrations des troupes de l´UNITA avant de recuperer les mines de diamant et les puis du petrole.
    Comparaison n´étant pas raison, si Felix peut optimiser les FARDC pour une guerre visant á prendre le contrôle des mines du Kivu et s´il applique cette théorie en liquidant les leaders de ces groupes armés, cette guerre sera terminée dans six mois.

  • GHOST

    says:

    EXECUTIVE OUTCOMES; L´EXCELLENCE AFRICAINE

    S´il existe une armée privée sur cette planète qu´on peut citer comme réference dans les guerres recentes en Afrique, cette entreprise des ex militaires sudafricains est une source d´iinspiration á cause de sa philosophie militaire offensive et agressive qui a fait ses preuves en Angola, au Sierre Leone et très recement face á Boko Haram au Nigeria.

    Ceux des lecteurs qui ont la perception que la théorie des 5 cercles du colonel John Warden est une « fiction » devraient se documenter et lire les recits des victoires militaires d´Executive Outcomes dont l´application de cette théorie est une preuve vivante.

    « TAKE THE PROBLEM TO THE PRODUCER »
    Selon Wikipedia, quand la DEA contacte EO dans la guerre des USA contre les narco-trafiquants en Amérique Latine, les sudfricains optent pour une tactique agressive avec les techniques d´infiltration et de penetration.
    –  » EO, s advice was ** take the problem to the producters » – a trategy which led to the formation and training of a highly specialized team of soldier who would operate outside the normal military brief, working closely with the hhost DEA and police intelligence. These troops deployed clandestinely into drug-growing areas and conducted raids and strikes againts the drug lords with gret success. This term of counter-drug operations later became known as Dirscretionary Warfare.

    Pour la RDC, TAKE THE PROBLEM TO THE PRODUCER signifie qu´il faut combattre les 200 groupes armés sur leur propre terrain au Kivu.
    Que les lecteurs puissent se souvenir que nous citons des principes militaires qui ont fait des preuves et qui peuvent s´appliquer au Kivu. Il ne s´agit pas de signer un contrat avec Executive Outcomes, mais c´est la tactique et la philosophie militaire de cette entreprise qui devvraient attirer notre attention.

    Felix est le premier président civil depuis 1965. Il n´a pas de choix que d´être un chef de guerre, posture qui devrait affermir sa légitimité au Congo.

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