Jean-Jacques Wondo Omanyundu
GÉOPOLITIQUE | 30-04-2015 18:30
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Quelles leçons les Congolais peuvent-ils tirer du centenaire du génocide arménien ? – Germain Nzinga Makitu

Auteur : Jean-Jacques Wondo Omanyundu

Quelles leçons les Congolais peuvent-ils tirer du centenaire du génocide arménien ?

Par Germain Nzinga Makitu

Génocide

1915 – 2015, la communauté arménienne dispersée partout dans le monde fête le centenaire de son génocide qui a eu lieu d’avril 1915 à juillet 1916 et qui a coûté la vie à un million deux cent mille arméniens, femmes et enfants compris, soit les deux tiers de sa population vivant alors en Turquie. Au fil des mois, cérémonies, conférences, rencontres et expositions ponctuent depuis le 16 janvier dernier cette année placée sous le signe de la mémoire et du partage.

Pour votre gouverne, la décadence de l’empire ottoman s’est beaucoup accélérée à la veille de la première guerre mondiale. Ainsi donc, pour consolider son pouvoir fragilisé, le sultan Abdul-Hammid II décidera de faire diversion en attisant les haines religieuses entre musulmans et chrétiens et lors des réclamations arméniennes des reformes et des modernisations des institutions, il saisira l’occasion pour massacrer près de 200 à 250.000 arméniens avec l’aide des montagnards kurdes. Ceux qui auront survécu, il les dépouillera de leurs biens et les convertira de force à l’islam par centaine de milliers. Des nombreuses églises seront brûlées ou transformées carrément en mosquées…
L’insurrection du mouvement des Jeunes Turcs dirigée par Enver Pacha déposera le sultan Abdul accusé de livrer le pays aux étrangers et en désignera un autre au nom de Mohamed V. Ce dernier va porter au paroxysme le massacre de ce peuple en promulguant le « touranisme », cette idéologie qui appelle à l’union des peuples de langue turque ou assimilée, partout dans le monde et jusqu’en Chine. Cette doctrine s’appuie sur une vision racialement homogène de la nation turque et débouchera sur un projet d’épuration ethnique dont le décompte macabre en millions de victimes donne encore froid au dos.

Quelles leçons les congolais peuvent-ils en tirer pour éclairer leur propre histoire nationale ? Nous en épinglerons quelques-unes en pratiquant un regard croisé sur le double génocide arménien et congolais.

  1. Des millions d’humains tués sous le regard du monde qui se tait…

L’humanité n’a pas retenu les leçons que lui enseigne le passé. En dépit de nombreux exemples macabres de l’histoire tels le génocide contre les juifs et les Tsiganes par les allemands puis celui contre les juifs et les polonais par les russes (1940-1945), puis encore le génocide contre les bosniaques par des hordes déchainées de Serbes (1992-1995) suivi dès avril1990 par le génocide rwandais (des hutus contre les Tutsis puis de Tutsis contre les hutus poursuivis, femmes et enfants dans les forêts congolaises et centrafricaines) n’ont pas suffi pour arrêter la folie humaine.

En mai 1997, la chute du maréchal Mobutu suivie de l’entrée de l’AFDL sur le territoire congolais déclenche un génocide d’une ampleur jamais égalée dans l’histoire de l’humanité. Au décompte final, six millions de morts avec des fosses communes, des viols et des massacres de masses indicibles. Ce génocide congolais a ceci de commun avec le génocide arménien, le fait que l’opinion internationale refuse de les reconnaitre comme tels. Les millions de personnes sont massacrées sous le regard des médias internationaux mais il y a la mise en place de la loi de l’omerta, d’une censure implacable des médias dominants qui choisissent de faire du black-out, du silence total imposé comme une chape de plomb sur la vérité de tout ce qui s’est passé hier en Arménie et continue aujourd’hui de se passer au Congo…

Les arméniens ont dû attendre cent ans pour commencer à voir le bout du tunnel. Les congolais eux vivent ce cauchemar depuis le 19e siècle. Les dix millions de morts liquidés par le monarque belge Léopold II dont l’œuvre sordide a été dénoncée par Adam Hochschild[1], (Les fantômes du roi Léopold II. La terreur coloniale dans l’Etat du Congo, 1884-1908) grâce aux données déclassifiées de la CIA, sont loin de susciter l’indignation du monde. Encore plus récemment, l’arrivée de l’AFDL avec un supplément macabre de six millions de morts met le Congo au top record des peuples victimes de génocide parce qu’à lui seul, tous génocides confondus, il compte déjà 16 millions de morts parmi ses citoyens massacrés sans qu’aucune poursuite judiciaire ne soie faite…

  1. Et pourtant, tous les préalables qui plantent le décor d’un génocide sont élucidés au Congo

Comme jadis avec le touranisme[2] contre les arméniens, il a été mise en place en Afrique des Grands Lacs une doctrine politique symbolisée par une idéologie raciale opposant radicalement les nilotiques aux bantous. Cette idéologie comporte des préjugés et stéréotypes[3] sur les bantous congolais réduits à des simples bmw, à entendre par là des bons à rien sinon à boire, danser et forniquer. Ces stéréotypes sociaux visent en réalité à chosifier ces peuples avant de les abattre sans remord de conscience comme des simples objets[4]. Durant cette opération pré-génocidaire, ses auteurs s’emploient activement à convaincre l’opinion internationale à penser et à parler comme eux.

Ainsi donc, les stéréotypes bmw se laissent accompagner par des avatars à grande charge chosificatrice[5], en l’occurrence : « Je suis à la recherche de dix à quinze intellectuels congolais pour développer ce pays » ( Joseph Kabila avril 2008) ; « Cette armée congolaise n’est pas capable de tuer même un rat » ( James Kabarhebe le 29 août 2012) ou « ce pays riche à la gestion étrange » (Nicolas Sarkozy le 15 janvier 2007) ou encore le lapsus linguae gravissime de Ban Ki-Moon qui, le 27 septembre 2012, devant les caméras du monde, présente Paul Kagame comme « le » président de la RDC sans qu’une réaction véhémente s’en suive de la part de celui qui s’est toujours considéré comme son propre gouverneur en mission en poste à Kinshasa.

Tous ces stéréotypes ont comme visée d’annihiler un tel peuple qui à leur entendement se montre incapable d’assumer son destin. Ils filtrent ce message subliminal selon lequel les pays développés ne perdront rien à effacer pareil peuple de la surface de la terre pour rendre performante la croissance de son territoire par un autre pays voisin, plus petit en superficie mais doté d’un peuple plus organisé et travailleur[6]. Toutes ces injures et leurs avatars deviennent des ingrédients explosifs. Ils sont coulés dans une opinion chauffée à blanc contre le peuple congolais pour pouvoir prendre prétexte à justifier l’élimination physique de masse comme cela fut déjà le cas avec les colons belges qui traitaient leurs sujets des « bansenzi  ou macaques» ou du ministre de l’Intérieur turc, Talaat Pacha qui ordonnera en 1914 des assassinats en masse ciblés contre les arméniens d’Istanbul et de partout dans le monde parce qu’indignes d’honorer la race turque.

Le télégramme de ce ministre de l’Intérieur à la direction des Jeunes Turcs de la préfecture d’Alep est assez éloquent :

« Le gouvernement a décidé de détruire tous les Arméniens résidant en Turquie. Il faut mettre fin à leur existence, aussi criminelles que soient les mesures à prendre. Il ne faut tenir compte ni de l’âge, ni du sexe. Les scrupules de conscience n’ont pas leur place ici. »[7]

Tel est le message d’incitation au génocide arménien qui n’est pas loin de nous rappeler les récentes communications téléphoniques interceptées le 20 janvier 2015, enjoignant à la police et à l’armée congolaises d’écraser impitoyablement les étudiants qui avaient commis la seule erreur impardonnable de manifester contre la volonté de modifier la constitution.

  1. Et voici mise en œuvre la stratégie des déportations des civils…

La loi provisoire du 27 mai 1915 qui fixait le cadre réglementaire de la déportation des survivants arméniens ainsi que celui de la spoliation des victimes s’assimile sur le théâtre des opérations à ce que nous observons sur tout le territoire congolais avec la seule différence qu’ici rien n’est consigné par écrit. Pour éviter de laisser des traces, les génocidaires ex-Afdl prennent la précaution de donner des ordres verbaux mais qui n’en tuent pas moins pour autant.

A l’Est du Congo où grondent quotidiennement des canons, les populations entières sont chassées de leur terre et de leurs villages à coup de fusils et de machettes. Chassées puis regroupées dans des camps de concentration les amassant dans les pays voisins où elles meurent à petit feu suite aux famines et aux épidémies. Cela va sans dire qu’aussitôt chassés de leurs villages, ces citoyens congolais sont immédiatement remplacés par des sujets d’origine rwandaise pour occuper en bonne et due forme les villages désertés.

Dans les territoires sous contrôle gouvernemental, les populations vivent comme dans une prison à ciel ouvert. Elles sont privées du strict nécessaire pour les pousser à quitter leur pays en vue d’aller chercher toute survie sur d’autres terres africaines ou occidentales plus hospitalières. L’arme de la faim et celle de la paupérisation planifiées sont utilisées dans les zones sous contrôle gouvernemental pour chasser les populations de villes où elles sont nées, vidant celles-ci de ses élites pensantes[8] au fur et à mesure que des plans sont concoctés pour aire administrer ces villes et villages abandonnés par une élite bien préparée venue d’ailleurs.

C’est contre la mise en application de la méthode de Mao Zedung[9] que les ennemis du Congo s’emploieront via ces flux migratoires à vider la rivière de ses poissons[10], à éloigner ces derniers de leur milieu naturel jusqu’à leur complète asphyxie. Ceci dit, ici et là, dans des camps de concentration des pays voisins comme dans la diaspora, les congolais se retrouvent bien loin de la terre de leurs ancêtres, dépouillés de toute capacité d’insurrection contre les fossoyeurs de leur pays et vivant bien hélas autant de la pitance que de la pitié humiliante de ceux-là mêmes qui leur donnent à manger les bribes de ce qu’ils vont piller en abondance sur le sol dont eux les congolais réduits à la mendicité ne sont plus ni propriétaires ni gestionnaires.

Et pour les congolais qui, en quête d’une vie meilleure et paisible, ont posé leurs pieds en Occident, soit ils réussissent à suivre des formations académiques qui leur autorisent de sortir du lot des misères avec un travail rémunérateur adéquat soit ils se retrouvent, bon an mal an, parqués dans des quartiers européens sui generis comme celui de Matonge à la Porte de Namur à Bruxelles ou celui de Château Rouge au 18e arrondissement de Paris où, se croyant enfin libres, ils vivent l’autre cauchemar d’avoir choisi de vivre dans la servitude volontaire et la précarité d’une vie sans avenir certain et assuré

Ici et là, nous assistons à un triste phénomène de déportation-occupation en bonne et due forme. Comme jadis l’Arménie qui a assisté à la dispersion de ses filles et fils de partout dans le monde, le Congo se vide inexorablement de ses enfants et se voit imposé une progéniture qui n’est pas sortie de ses entrailles mais qui s’acharne avec opiniâtreté à confisquer son sol et son sous-sol. La rivière est vidée de tilapias d’origine pour la repeupler des crocodiles et des caïmans. Aucune faune de petit aloi ne pourra plus s’y risquer sans l’évidence d’en être dévorée…

4. La vérité censurée des génocides arménien et congolais pour des raisons géopolitiques et géoéconomiques…

A propos du massacre du peuple arménien, le gouvernement allemand, allié militaire de la Turquie, censurait en son temps les informations sur le génocide pour ne pas déstabiliser ce soutien stratégique précieux. Même le Traité de Sèvres, signé entre les alliés et l’empire ottoman le 10 août 1920, prévoyant la mise en jugement des responsables du génocide restera lettre morte pour de longues années. Ce déni sera bien hélas le même traitement infligé aux massacres de masse planifiés, programmés et exécutés au Congo-Kinshasa depuis Léopold II jusqu’à l’arrivée des rwandais sous le masque faussement libérateur de l’Afdl.

Toutes les puissances du monde théoriquement éprises de respect de Droit de l’Homme et des libertés individuelles refusent pourtant de reconnaitre et de dénoncer officiellement ce qui se passe au Congo de Lumumba. Via leurs chancelleries en place à Kinshasa et via les forces de maintien de la paix (Monusco), chaque puissance occidentale sait mesurer avec précision l’étendue du désastre humain qui se déroule au Congo mais elles refusent toutes de lever le petit doigt d’accusation pour la simple raison qu’elles sont pour la plupart à la fois des commanditaires de cette violence de masse et des tireurs des ficelles et des profits.

Comme jadis l’Allemagne qui défendait ses intérêts géostratégiques en protégeant la Turquie, aujourd’hui les puissances occidentales censurent à leur tour les informations sur la vérité de ce qui se passe au Congo pour éviter la condamnation mondiale du Rwanda et de l’Ouganda[11]. Pire encore, elles s’emploient à présenter faussement le massacre de masse des congolais comme résultat logique d’un conflit congolo-congolais pour la conquête et le partage du pouvoir. Ce, aux fins de masquer la vérité selon laquelle ce pays est asphyxié politiquement et économiquement par la conjugaison des forces régionales et internationales…

L’arrivée au pouvoir de Mustafa Kemal le 1er novembre 1922 ou celle de Barack Obama le mardi 4 novembre 2008, apparemment entichés tous deux des valeurs démocratiques et républicaines, ne changeront rien à la donne arménienne. Ils resteront des leaders politiques attachés à construire l’hégémonie de leurs empires respectifs sur la désolation et les ruines des autres peuples.

Pour preuve, çà et là, durant la commémoration du centenaire du génocide arménien le 24 avril dernier, les gouvernements turcs et américains feront des communiqués politiques alambiqués pour reconnaitre la réalité des massacres tout en contestant la responsabilité turque. Jusque la semaine dernière, le Département d’Etat américain a refusé d’utiliser le terme de « génocide », prenant ces millions de morts arméniens comme la conséquence logique et cruelle de la première guerre mondiale comme il qualifiera les millions de tueries de la région des Grands Lacs comme la suite logique des milices congolaises en dissidence avec le pouvoir central.

Ils refuseront la reconnaissance des massacres des arméniens comme un acte prémédité et formalisé. Pourquoi ? A cause des enjeux géostratégiques d’une Turquie qui est devenue membre de l’OTAN et aussi et surtout l’allié stratégique américain dans sa guerre au Moyen-Orient où l’empire américain a commencé la recomposition et une nouvelle redistribution des cartes politiques des puissances de la région. Même logique de traitement du dossier « génocide congolais » à cause de l’importance de premier plan qu’occupe le Rwanda de Paul Kagame utilisé par le Pentagone comme le nègre de service pour des sales besognes dans l’exécution de sa politique de «  leading behind »[12], à savoir celle qui consiste à mener des opérations militaires en se cachant derrière l’armée d’une puissance alliée déjà présente dans la région comme c’est présentement le cas du Rwanda et de l’Ouganda pour dicter unilatéralement un nouvel ordre politique dans cette zone de l’Afrique centrale.

5.Continuer à lutter sur cent ans ou plus pour la reconnaissance finale de cette vérité macabre…

Les enjeux financiers et territoriaux pour la Turquie à propos des arméniens puis les visées géostratégiques/géoéconomiques des Américains via la sous-traitance rwandaise/ougandaise font craindre aux uns et aux autres le risque de demande des dommages-intérêts pour les préjudices humain, moral et matériel comme ce fut le cas pour l’Allemagne nazie après la Shoah.

La Turquie en reconnaissant le génocide arménien pourra bien être forcée de restituer des portions entières de son territoire à l’Arménie sans citer des sommes colossales à débloquer pour dédommager les nombreuses familles qui ont perdu soit leurs membres soit leurs biens etc. Ce dont le gouvernement d’Ankara ne veut bien sûr pas entendre parler…

Le Rwanda et l’Ouganda qui ont construit leur économie rentière sur le chaos de la nation congolaise via bien évidemment l’instrumentalisation et la complicité d’une bonne partie de l’élite congolaise, ne peuvent plus se permettre de reconnaitre leur responsabilité en tant qu’auteurs du génocide congolais. Ils ont monté pour ce faire un système d’exploitation et d’occupation du territoire congolais sous la bannière des rwandais banyamulenge, portant le masque congolais mais qui travaillent jour et nuit pour la prospérité des intérêts étrangers rwandais.

L’assassinat de Mzee Laurent-Désiré Kabila et son remplacement par un sujet d’origine rwandaise se justifiait pour entre autre raisons d’avoir porté à la CPI le dossier d’occupation du Congo par les armées rwandaises et ougandaises et la tentative de se faire dédommager par des voies de droit international. Ce n’est donc pas le fruit du hasard lorsque, fraichement intronisé par ses parrains régionaux et occidentaux, Joseph Kabila posera comme premier geste de politique internationale lors du breakfast prayer à Washington en janvier 2001 le fait significatif de serrer la main de l’ennemi juré du peuple congolais et de retirer des tribunaux internationaux ladite accusation sans en avoir demandé l’avis ni du gouvernement ni du parlement de « son » pays.

Qu’à cela ne tienne ! Nous devons à l’instar des arméniens fixer des dates annuelles durant lesquelles nous organiserons régulièrement conférences ; expositions des photos des massacres et autres campagnes de sensibilisation pour alerter l’opinion internationale. Car, si cette année en cours, l’opinion internationale a pu pour la première fois manifester sa solidarité au peuple arménien, cela est le fruit d’un long travail de sensibilisation acharnée des arméniens. Ceci doit inspirer aux congolais la claire vision de la longue durée que peut revêtir leur combat pour la reconnaissance de massacres de masse imposés depuis Léopold II sur leur peuple en même temps qu’ils trouveront là des motifs sérieux de courage, de détermination et de persévérance dans la lutte qu’ils mènent pour la dénonciation des visées génocidaires de leurs voisins tout comme pour le respect de la mémoire de six millions de personnes qui ont été massacrées pour la simple raison d’être nés congolais.

Ce combat de reconnaissance durera peut-être cinquante, voire cent ans comme chez les arméniens mais ce qui compte au plus haut point c’est que la vérité étant toujours têtue dans son essence finisse un jour par éclater à la face de l’opinion internationale et par se retourner à l’avantage de ceux et de celles qui ont choisi les voies de respect de la vie humaine et de la richesse qu’il y a à vivre harmonieusement ensemble dans la région des Grands Lacs. Il n’y pas meilleure manière de rendre justice à la mémoire de nos millions de morts et de faire de ce devoir de mémoire, un avertissement à ne plus répéter l’ignoble et l’inhumain.

Après tout, nous les congolais, nous avons tout intérêt à faire nôtre cette sagesse arménienne qui a guidé leur combat depuis des lustres : « Ils (les turcs sic !) nous ont dispersés de partout dans le monde mais ils ont ignoré que nous sommes des graines. Nous avons repoussé. » Comprenne qui pourra !

Germain Nzinga Makitu

[1] A.HOCHSCHILD, Les fantômes du roi Léopold II. La terreur coloniale dans l’Etat du Congo, 1884-1908, Paris, Belfond, 1998.

[2] En réalité, ils veulent réécrire l’Histoire en occultant la période ottomane trop peu turque à leur goût et en rattachant la race turque aux Mongols de Gengis Khan ou Huns d’Atilla qui à leur temps avaient mis à genoux le puissant Empire Romain. Nous verrons pour les génocidaires contre les congolais cette doctrine qui veut réveiller les élans antiques de l’empire Hima-Tutsi en s’inspirant sans ambages de différents modèles historiques dont David ou Moïse ou encore d’ autres figures emblématiques de l’histoire.

[3] JACQUES SEMELIN, Purifier et détruire. L’usage politique des massacres et des génocides, Paris, Seuil, pp.44-45. L’auteur analyse les stéréotypes qui préparent un génocide en déformant le regard sur l’autre, déformant la r&éalité de ceux-là qu’il considère comme bourreaux afin de les rendre effrayants.

[4] C’est la thèse que soutient Evelyne LARGUECHE, qui définit une injure sous sa valence d’un « projectile verbal » pour mettre en exergue le potentiel violent des actes de langage et de l capacité d’assaut qu’ils peuvent opérer sur l’être intime de ses adversaires. Cfr L’injure à fleur de peau, Paris, L’Harmattan, 1993.

[5] Pour approfondir cette thèse des avatars, je vous conseille de lire G. NZINGA MAKITU , Stratégies de domestication d’un peuple. BMW comme armes de distraction massive, Paris, Edilivre, 2014, pp. 74-133.

[6] N. SARKOZY, Discours de présentation des vœux au Corps Diplomatique, ¨Paris, 16 janvier 2009 dans http://www.elysee.fr.

[7] J. ECKIAN, 24 avril 1915 : le génocide arménien dans http://www.herodote.net.

[8] Fort intéressant d’établir ici le parallélisme avec le génocide arménien qui a commencé le samedi 24 avril 1915 par cet événement fondateur de 600 intellectuels arméniens fusillés à Constantinople, capitale de l’empire ottoman. Cfr J. ECKIAN, art.cit., p.1.

[9] D’après laquelle la guérilla ne peut dépasser un seul le plus bas de ses activités que si elle jouit de la complicité d’abord, puis du soutien et finalement de la participation active des populations parmi lesquelles le partisan doit vivre comme « un poisson dans l’eau ». Cfr H. COUTEAU-BEGARIE, Théories de stratégie dans http://www.leconflit.com.

[10] C’est la quintessence même de la théorie contre-insurrectionnelle telle qu’élaborée par les stratèges français et britanniques après la lecture du Livre Rouge de Mao Cfr R. TINQUIER, La guerre moderne, Paris, LA Table Ronde, 1961 et F. KITSON (Sir), Low intensity operations. Subversion, insurgency and peacekeeping, Faber and Faber, 1971.

[11] C. ONANA, Europe, crimes et censures au Congo, Paris, Duboiris, 2012 développe ce thème de censure avec force détails.

[12] Concept largement développé par J. VAÏSSE, Barack Obama et sa politique étrangère (2008-2012), Ed. Odile Jacob, 2012, p. 150.

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