Que se passerait-il en cas d’échec de l’accord de la CENCO?
Un piège qui risque d’être fatal pour la MP
Par Jean-Bosco Kongolo M.
Sauf miracle de dernière minute dont seuls les prélats de la CENCO détiendraient, mieux que quiconque, le secret, l’accord « inclusif » péniblement signé le 31 décembre 2016 par la « Minorité au pouvoir » (MP) et l’Opposition est sur le point de voler en éclats avant même sa mise en œuvre. Comme les autres forums du même genre qui l’ont précédé, l’application de cet accord laisse persister le sempiternel problème de bonne foi et du respect de la parole donnée. Quand bien même ledit accord connaîtrait un début d’exécution, c’est-à-dire la mise en place du gouvernement et du Comité de suivi dirigés par des membres de l’opposition, rien ne garantit l’aboutissement heureux de cette énième transition, c’est-à-dire la tenue des élections présidentielle et législatives en décembre 2017. Partageant les préoccupations, pour la plupart, pessimistes des observateurs aussi bien nationaux qu’étrangers, nous avons estimé nécessaire d’examiner les principales causes de blocage, de dégager les responsabilités et de tirer les conséquences de ce qui adviendrait pour la nation et pour les acteurs politiques en cas d’échec de la mise en œuvre dudit accord.
1. La raison d’être de l’accord du 31 décembre 2016
Lorsqu’on se limite aux apparences, on a tendance à attribuer la tenue du dialogue de la CENCO à la seule volonté du « Président de la République » de se mettre à l’écoute des infatigables prélats catholiques. Ces derniers lui auraient fait comprendre l’intérêt de tenir un dialogue plus inclusif que celui organisé avec son aval et à coup de millions, sous la facilitation catastrophique d’Edem Kodjo. Et pourtant, cet accord n’est que la résultante de plusieurs tentatives infructueuses de modifier la Constitution et la loi électorale pour octroyer, par voie légale, un troisième mandat à Joseph Kabila. La Cour constitutionnelle, instrumentalisée, s’y étant prise maladroitement dans ses arrêts de la honte[1], il fallait urgemment exécuter un autre plan conçu et considéré comme le miel le plus sucré, capable d’attirer « les mouches et les abeilles » les plus distantes. L’objectif non avoué était de ratisser le plus large possible au sein de l’opposition dite radicale en y débauchant les derniers ténors résistants pour isoler l’inoxydable Etienne Tshisekedi.
C’est aussi dans ce schéma que la répression sauvage s’est abattue ces dernières années sur tous les opposants jugés « têtus et dangereux » pour le pouvoir, comme Diomi Ndongala, Franck Diongo, Jean-Claude Muyambo, Jean-Bertrand Ewanga, Vano Kiboko Moïse Katumbi, etc. C’est dans le même ordre d’idées que le Dr. Olivier Ilunga, médecin personnel de Tshisekedi et le neurologue Tharcisse Loseke, considéré comme un de ses proches collaborateurs, ont accepté de tout abandonner pour faire partie d’un gouvernement à durée éphémère, dirigé par un autre ancien proche d’Etienne Tshisekedi. D’une pierre, deux coups, le choix géostratégique de Samy Badibanga au détriment de Vital Kamhere, mieux positionné durant toute la durée du dialogue de la Cité de l’UA, était un clin d’œil en direction des originaires du Kasaï et des partisans indécis de l’UDPS.
De plus, les faucons de la présidence et de la MP ont pris très au sérieux les sanctions financières et diplomatiques infligées à certains des leurs par les puissances occidentales ainsi que le spectre du carton rouge promis par Etienne Tshisekedi pour constater, avec le peuple et le Rassemblement des Forces Politiques et Sociales, la fin du dernier mandat présidentiel de Joseph Kabila le 19 décembre 2016. Il faut donc être naïf pour ne pas comprendre que c’est pour désamorcer cette bombe aux conséquences fatales pour son pouvoir que ce dernier a donné le feu vert à la CENCO de réunir la classe politique et intimé l’ordre à ses partisans, furieux et boudeurs, d’y prendre part. « Marcel Utembi et ses paires auraient repris leur bâton de pèlerins pour chercher un consensus autour de la manière pacifique qui permettrait de résoudre la crise politico-électorale actuelle.
Au sortir de sa rencontre, Vital Kamerhe s’est confié à une consœur. A ses yeux, l’existence d’un accord politique signé par la Majorité, l’Opposition et la Société Civile est historique pour résoudre l’impasse politique du moment. Ainsi, faut-il, en vertu de l’article 24 de cet accord, que tous les non-dialogueurs de taille puissent y adhérer. Ce, tout en y apportant leurs contributions car, ce dernier demeure perfectible. Toutefois, Kamerhe estime qu’il n’y aura pas d’autre dialogue puisqu’il existe déjà un accord qui vide la crise en RDC ».[2]
Les élections n’ayant pas été organisées dans les délais contraignants de la Constitution, c’est l’Accord inclusif du 31 décembre 2016 qui est devenu l’unique source de légitimité du pouvoir. Inconscients et de mauvaise foi, les membres de la famille politique du Chef de l’État de la transition multiplient, avec sa bénédiction, les incidents pour torpiller cet accord dans le but de retarder le plus possible sa mise en œuvre.
2. Les causes du blocage
Contrairement à l’accord du 18 octobre 2016, celui obtenu grâce à l’implication patriotique des prélats catholiques a suscité beaucoup d’espoir de paix au sein de la population congolaise qui a cru candidement que cette fois les antagonistes allaient faire preuve de bonne foi pour tenir parole. C’était sans compter avec les démons du statu quo qui ont multiplié les incidents, les uns après les autres, au fur et en mesure que la CENCO tentait d’y trouver des solutions et que l’opposition faisait des concessions à la limite de la lâcheté et de la compromission. Aussi curieux que cela puisse paraître, c’est d’abord le MLC qui s’est chargé de réveiller les chats dormants de la MP les poussant à signer « sous réserve » le texte de l’accord. Depuis lors, et déjà avant le décès d’Etienne Tshisekedi, l’impatience de la CENCO et surtout du peuple congolais est mise à dure épreuve rendant plus élastique la concrétisation de l’arrangement particulier consécutif audit accord. De la taille du gouvernement à la répartition des postes entre les deux tendances de la « classe politique », des modalités de désignation du Premier Ministre et du Président du Comité de suivi au sort du gouvernement dirigé par le Belge Samy Badibanga, tout point soulevé est une aubaine pour ceux qui souhaitent que le délai de la transition expire sans élections afin de mettre toute la nation devant un fait accomplit : le règne illimité de Joseph Kabila.
Oubliant toutes les humiliations qu’ils ont fait subir à E.Tshisekedi durant ces dix dernières années, les cyniques faucons du pouvoir découvrent subitement les valeurs africaines du respect dû aux morts et exigent à présent que des funérailles dignes de ce qu’il a été pour la nation soient préalablement organisées avant de liquider les derniers aspects de l’accord du 31 décembre2016. «Pour Lambert Mende, c’est la fin des funérailles qui va indiquer la réouverture des discussions. Ce qui est, d’après lui, conforme aux traditions »[3]. Comme il est aisé pour n’importe quel Congolais éveillé de le constater, rien ne garantit que l’organisation de ces funérailles mettra fin aux manœuvres dilatoires de la MP et que d’ici décembre 2017, plus rien ne viendra perturber le processus électoral et l’alternance au pouvoir. Déjà, le « Ministre » du Budget, Pierre Kangudia (cadre de l’UNC et de la nouvelle majorité présidentielle), a anticipé pour annoncer que son gouvernement ne serait pas en mesure d’organiser les élections en 2017 tandis que se multiplient à l’Est, au Centre, au Sud et à l’Ouest des foyers de tensions attisés et entretenus pour justifier un autre plan concocté dans les officines pour le maintien de Kabila au pouvoir.
Libre à ceux qui peuvent continuer de rêver pour croire que durant les dix mois qui nous séparent de la fin de la transition, la MP et son « Autorité morale » seraient de bonne foi et se laisseraient arracher la jouissance du pouvoir. A la lumière de tous les incidents déjà provoqués et d’autres qui vont être délibérément multipliés au fur et en mesure que l’on s’approchera de la date des élections, nous pouvons affirmer que tous les ingrédients sont suffisamment réunis pour que ce processus échoue. D’où, d’ores et déjà, il convient de réfléchir sur la part de responsabilité de tous les acteurs impliqués dans ce processus ainsi que les conséquences politiques à tirer en cas d’échec.
3. Responsabilités et conséquences en cas d’échec
A qui incomberait la responsabilité en cas d’échec?
1) La responsabilité de la MP
Il ne faudrait pas perdre de vue que la responsabilité première de la situation politique chaotique qui prévaut au Congo-Kinshasa incombe à la MP et à son autorité morale qui se sont investies corps et âmes, grâce à l’instrumentalisation de toutes les institutions, (gouvernement, parlement, justice, services de sécurité, armée et police) pour octroyer à Joseph Kabila un troisième mandat au-delà des délais impératifs plutôt que pour préparer les élections. Pour l’histoire et la postérité, il faut surtout s’interdire d’oublier qu’après les tentatives infructueuses de modifier la Constitution et la loi électorale, les concertations dites nationales, le dialogue de la Cité de l’UA et celui organisé par la CENCO n’ont de sens pour Joseph Kabila que pour autant qu’ils lui permettent d’aboutir à un large consensus autour de la prolongation de son mandat. Il en a été ainsi des négociations directes avec l’UDPS afin d’obtenir la caution d’Etienne Tshisekedi et, tout récemment, de l’accord qualifié d’inclusif, rendu plus crédible du fait de l’implication et de la participation du même Tshisekedi avec, derrière lui, le peuple et les tous leaders de l’opposition qui avaient boudé l’accord d’Edem Kodjo.
Autour d’une même table, l’on trouve ainsi d’un côté des négociateurs de mauvaise foi déterminés à entraîner leurs interlocuteurs dans un schéma de suicide collectif appelé « glissement/Wumela » et, de l’autre côté, ceux qui pensent qu’avec simplement la parole et le bon sens, ils sont en mesure de renverser en leur faveur les rapports de force.
Ce jeu de cache-cache au chat et à la souris fait que les pièges tendus par les uns sont vite détectés par les autres faisant durer le spectacle au profit du metteur en scène qui n’est autre que Joseph Kabila. Si ce dernier était politiquement conscient de son impopularité et de la perte de sa légitimité, c’est depuis longtemps qu’il aurait laissé sa famille politique désigner démocratiquement un autre candidat présidentiable ou, tout au moins, adopté un profil bas en interdisant à ses collabos toute manœuvre dilatoire. Ces derniers, ne voulant pas perdre leur unique et précieuse vache à lait, ne lui donnent aucune chance de se libérer craignant de s’exposer à la vindicte populaire. « Obnubilé par le pouvoir qu’objectivement il ne méritait pas d’avoir, il s’est laissé rouler par des opportunistes habitués à fonctionner sans aucune obligation de rendre compte, sauf à lui-même. Ces hors-la-loi, qui contrôlent tous les rouages de la vie nationale, lui ont fait croire que pour être fort et craint, il faut avoir la mainmise sur la justice, l’armée, la police, les services de sécurité et les médias publics de sorte que rien ne puisse se faire à son insu et sans son accord. En réalité, sur terrain, les responsables de ces services excellent, par leur zèle, pour leurs intérêts faisant apparaître au grand jour son incapacité intellectuelle à être le garant du bon fonctionnement des institutions ».[4]
2) La responsabilité de l’opposition
A l’image de la classe politique, prise dans son ensemble, la grande caractéristique de l’opposition est d’être trop hétéroclite. Avec en son sein plusieurs « leaders » excessivement ambitieux et des partis politiques pour la plupart implantés juste à Kinshasa ou dans les provinces d’origine de leurs fondateurs, l’opposition est souvent incapable de parler un même langage afin de constituer une alternative sérieuse et crédible au pouvoir. Chaque enjeu, comme les concertations et le dialogue, est une occasion pour la plupart de ces leaders de se positionner, non pas pour défendre un idéal quelconque ou les intérêts du peuple mais plutôt pour se faire remarquer par celui qu’ils sont censés combattre. C’est justement pour mieux se positionner que plusieurs de ces leaders ont créé des plates-formes n’ayant pour finalité que de compenser le déficit de leur ancrage dans la société. Sans moyens financiers suffisants pour résister longtemps aux assauts de débauchage, ils s’y exposent sciemment ou inconsciemment en évoluant en ordre dispersé.[5]
Après avoir passé toute la législature sans s’unir pour se présenter en position de force et anticiper les évènements, l’opposition n’a fait que les subir jusqu’à ce que le G7, nouveau-venu sur ce terrain, apporte un sang nouveau d’unité et de détermination dans le combat. Pour ce qui est des négociations en cours au siège de la CENCO, certains leaders de l’opposition ont usé et abusé d’Etienne Tshisekedi plus pour leur positionnement personnel que pour appuyer son combat. La disparition de ce charismatique mobilisateur et défenseur des intérêts du peuple congolais risque de porter un coup dur aussi bien sur l’issue du dialogue que sur le processus électoral lui-même.
En effet, c’est sur certains traîtres non encore démasqués que le camp de la MP compte pour diviser et affaiblir par usure du temps ce qui reste de cette opposition. «L’Heure de vérité et de sincérité a plutôt sonné pour tous ceux qui se réclamaient de lui ou qui se sont rassemblés, sous diverses plates-formes, autour de lui et de son nom, de prouver que ce n’était pas par opportunisme ni par simple besoin de positionnement ».[6]
3) La responsabilité de la CENCO
Les hommes et les femmes épris de paix et de justice reconnaissent le remarquable et patriotique travail réalisé par les prélats de l’église catholique depuis qu’ils se sont impliqués dans les négociations directes entre les deux tendances de la classe politique. Méthodologiquement, avec rigueur, sagesse et patriotisme, ils ont circonscrit le cadre de discussion, les sujets à débattre ainsi que le nombre raisonnable des délégués des différentes composantes.
Contrairement au Togolais Edem Kodjo, qui est rentré dans son pays les poches pleines pour un résultat nul, la CENCO a réussi à arracher un compromis certes fragile mais qualitativement meilleur que celui de la Cité de l’UA.
Il est malheureusement déplorable de constater qu’à l’espoir suscité au début, se succèdent actuellement le doute, la méfiance et le désespoir. En effet, il se remarque peu à peu que les évêques qui pilotent ces négociations se sont enlisés dans un paternalisme excessif consistant à fermer les yeux sur les intentions de Joseph Kabila et de sa famille politique de saboter le processus électoral. Ce paternalisme empêche les évêques d’annoncer à l’opinion de quel camp provient le blocage et quel est ce fameux Plan B prévu en cas d’échec. Du coup, leur bonne foi est perçue dans l’opinion publique congolaise comme une faiblesse vis-à-vis du pouvoir tandis que celui-ci en profite pour les dissuader de poursuivre leur mission de bons offices. Plutôt que d’être associée à l’échec, du reste apparent, d’endosser inutilement la méfiance de tout un peuple et de laisser des irresponsables profaner des lieux de culte pour ensuite les mettre sur le compte du mécontentement des fidèles catholiques, la CENCO rendrait un grand service à la nation en mettant fin aux négociations tout en désignant sans ambages les responsables du blocage. Le peuple, qui n’est plus dupe, saura en tirer toutes les conséquences qui s’imposent.
B. Les conséquences politiques en cas d’échec
Il est capital de relever qu’à ce jour, il n’existe pas au Congo-Kinshasa une seule institution qui soit légitime. A tous les niveaux, local, municipal, provincial et national, tous les animateurs des institutions de l’État tirent leur légitimité du seul accord du 31 décembre 2016, dont certains irresponsables s’évertuent de saboter la mise en œuvre. Tout observateur attentif peut constater que tout évènement de portée plus ou moins nationale, comme les funérailles d’Etienne Tshisekedi, alimente cette fragile source de légitimité et devient une occasion propice à laquelle il est politiquement indispensable de s’accrocher.
Ceci explique l’intérêt brusque et l’acharnement avec lesquels le pouvoir de fait tient à prendre en charge, même contre la volonté de sa famille biologique, les obsèques de celui qui était pourtant considéré comme la boîte noire. « L’équation risque de se compliquer davantage pour les prélats catholiques. La Majorité n’entend pas discuter avec le Rassemblement alors que le pays est frappé par le deuil de l’opposant historique, Etienne Tshisekedi. Shadari, Mende, Kimbuta, Bahati ont exprimé clairement jeudi 16 février la position de leur famille politique aux évêques. Ils ont annoncé aux évêques les dispositions prises par le gouvernement pour garantir le bon déroulement des obsèques du président national de l’Udps. En Afrique, on ne discute pas pendant le deuil, a fait savoir Lambert Mende. »[7]
A l’heure où nous sommes, il suffit que l’opposition, qui n’en est peut-être pas encore consciente, se retire de cet accord pour que celui-ci vole en éclats et que le peuple, unique détenteur du pouvoir et héritier de première catégorie du combat de Tshisekedi, fasse ce qu’il en veut conformément à l’article 64 de la Constitution.[8]
Dans cette hypothèse, c’est dommage pour Joseph Kabila et sa famille politique qui n’ont pas encore réalisé que ce sont eux qui ont tout à perdre, eux qui n’ont plus d’autres actes à poser que réprimer dans le sang des populations sans armes alors qu’ils sont incapables de mettre fin aux massacres quotidiens perpétrés à l’Est du pays par des milices étrangères.
C’est pourquoi, l’heure a sonné d’interpeller nommément ceux qui détiennent le pouvoir de fait ou qui jouent un certain rôle pour qu’ils comprennent que le soutien aveugle qu’ils continuent d’accorder à Joseph Kabila les rattrapera tôt ou tard et que des poursuites judiciaires pourraient leur être offertes en lieu et place de l’exil.
A vous Antoine Kizenga, Adolphe Muzito, Matata Ponyo,Thambwe Mwamba, Mende Omalanga, Kikaya Bin Karubi, Shadari Ramazani, Léonard She Okitundu, Aubin Minaku, Évariste Boshab, Diemu Tshikez, Corneille Nangaa, Ngoyi Mulunda, Kalev Mutond, Julien Paluku, Ngoyi Kasanji, Trésor Kapuku, Kande Mupompa, etc. : Comment justifierez-vous devant l’histoire et la justice toutes les décisions négatives et anticonstitutionnelles que vous avez prises durant l’exercice de vos fonctions? « Maintenant que Kabila a atteint ses limites constitutionnelles électives du fait de l’article 220 de la Constitution, par analogie du passage de l’AMP à la MP, la MP devient à ses yeux, dans son entendement et dans sa stratégie politique caduque. Il lui faut une nouvelle trouvaille, adaptée au contexte politique actuel du glissement, qui lui permette le maintien au pouvoir, à défaut des élections. Cette formule a d’abord été trouvée dans l’Accord de la Cité de l’OUA obtenu avec la complicité d’Eden Kodjo et de la clique de l’opposition signataire de cet accord. D’ailleurs, les négociations autour de cet accord ont révélé l’inutilité de la MP. Ni aubin Minaku, le Secrétaire général et coordonnateur de la MP, ni Henri Mova Sakanyi, le Secrétaire général du PPRD, n’y ont joué de rôle central car ne pouvant apporter aucune plus-value politique pour élargir la base devant permettre à Kabila de mieux glisser. Il s’agit là des évidences qui doivent amener les sociétaires de la MP à la raison et à comprendre qu’ils sont des bons à rien dans la stratégie actuelle de Kabila.»[9]
Pour plus de pédagogie et de sensibilisation, nous reprenons ci-dessous l’extrait d’une analyse prémonitoire que nous avions déjà faite en février 2016, intitulée « Glissement : un piège insoupçonné contre le pouvoir de Kabila » et qui demeure d’actualité : « Les mêmes causes produisent souvent les mêmes effets », dit un adage. « Même si l’on n’en est pas encore là, plusieurs similitudes existent entre la fin de règne du régime de Joseph-Désiré Mobutu et l’expiration du double mandat de Joseph Kabila, qui indiquent que ce dernier court lui aussi le risque de tomber dans son propre piège du glissement :
Comme Joseph-Désiré Mobutu, Joseph Kabila se croit au-dessus de la Constitution et des lois de la République;
Comme Joseph-Désiré Mobutu, Joseph Kabila a horreur du statut d’ex- Président de la République;
Comme Joseph-Désiré Mobutu, Joseph Kabila multiplie des manœuvres dilatoires pour repousser les échéances électorales au-delà des délais constitutionnels afin de rester plus longtemps possible au pouvoir;
Comme Joseph-Désiré Mobutu, Joseph Kabila perd un à un ses partenaires politiques et ses soutiens extérieurs;
Comme Joseph-Désiré Mobutu, les anciens alliés extérieurs de Joseph Kabila lui rappellent instamment qu’il est fin mandat et qu’il doit faciliter l’alternance au pouvoir, dans le respect de la Constitution;
Comme Joseph-Désiré Mobutu, Joseph Kabila ne compte plus que sur l’armée, les services de sécurité et un cercle restreint des faucons;
Comme Joseph-Désiré Mobutu, Joseph Kabila est vomi par la grande majorité de la population et, chose curieuse pour lui, même dans la province prétendue être son fief naturel;
Comme Mobutu Joseph-Désiré, Joseph Kabila ignore qu’il est trahi même par des personnes qui l’entourent mais qui, lorsqu’ils tournent le dos, se moquent de lui et demandent qu’on les comprenne;
Comme Joseph-Désiré Mobutu, les collaborateurs de Joseph Kabila ont déjà commencé à mettre à l’abri leurs familles et leurs biens ou comptes en banques (facilement vérifiable dans son entourage à Kinshasa). On en a vu dernièrement au Canada qui, au lieu d’effectuer leur mission, ont passé leur temps à entreprendre des démarches pour l’immigration de leurs enfants. C’est d’eux et de ses services spéciaux que les secrets de palais parviennent à la diaspora, notamment au Desc-Wondo.org qui en informe régulièrement l’opinion publique;
Comme Joseph-Désiré Mobutu, Joseph Kabila considère que le peuple est ingrat à son égard et se prépare à le sanctionner au cas où le pouvoir lui échapperait;
Comme Joseph-Désiré Mobutu multipliant les conclaves à la fin de son règne, Joseph Kabila utilise la stratégie du dialogue (concertation, consultation) comme arme de distraction massive et de débauchage des opposants ».[10]
– A vous nos anciens collègues, Jérôme Kitoko et Flory Kabange Numbi, respectivement Premier président de la Cour Suprême de Justice et Procureur Général de la République ainsi qu’à vous Luamba Bindu, notre ancien chef de ressort de la Cour d’Appel de Kinshasa, actuellement Président de la Cour Constitutionnelle : Qu’avez-vous fait de l’indépendance de la magistrature affirmée dans tous les textes de lois et comment justifierez-vous devant la nation et le futur régime toutes les parodies de justice qui ont fait tant de victimes innocentes parmi vos compatriotes, juste pour servir un individu, et celles qui ont tiré le Congo-Kinshasa par le bas en bloquant sa démocratie et son décollage économique et social? Pensez-vous honnêtement que vos turpitudes vous seront pardonnées pour que vous soyez maintenus dans vos fonctions après tant de torts causés à la démocratie et à l’état de droit? « Au cours d’une cérémonie d’échange des vœux samedi 28 janvier à Kinshasa avec les magistrats, le Premier Président de la Cour Suprême de Justice, Jérôme Kitoko, a indiqué que plusieurs dossiers judiciaires avaient été traités au cours de l’année 2016. Saluant le dynamisme de la Cour et du Parquet dont le travail est, selon lui, jugé satisfaisant, M. Kitoko a refusé de reconnaître que toute poursuite engagée contre un homme politique ou assimilé est un «procès politique».[11]

– A vous officiers supérieurs de l’armée et de la police, Didier Etumba Longila, François Olenga, Ilunga Kampete, Damas Kabulo, Célestin Kanyama (Esprit de mort), Jean-Claude Yav, Jean-Claude Kifwa, Dieudonné Hamuli Bahigwa, John Numbi et tant d’autres : Êtes-vous fiers et avez-vous la conscience tranquille de participer, pour le bonheur d’un individu, à l’instauration et à la consolidation d’une des dictatures les plus sanguinaires du 21e siècle?
– A vous, membres de l’opposition se réclamant de l’héritage d’Etienne Tshisekedi ( Pierre Lumbi, Freddy Matungulu, Félix Tshisekedi, Martin Fayulu, Gabriel Kyungu wa Kumwanza, Christian Mwando Nsimba, Joseph Olenga Nkoy, José Endundo, Kiakwama Kia Kiziki, Franck Djongo, Moïse Katumbi, Katebe Katoto, Claudel Lubaya, Jean-Bertrand Ewanga, Jean-Claude Vuemba, Lisanga Bonganga, Olivier Kamitatu, Delly Sesanga… : Pourquoi continuez-vous de négocier avec un individu qui n’a plus aucune légitimité en dehors de celle que vous lui avez accordée en apposant vos signatures au texte de l’accord du 31 /12/2016? Ne trouvez-vous pas honteux de vous tromper de cible en vous querellant pour des postes éphémères au risque d’hypothéquer votre avenir politique, voire l’avenir de la nation congolaise? Quand est-ce que vous comprendrez surtout que votre adversaire principal, Joseph Kabila, est politiquement et diplomatiquement affaibli et que seule votre unité est à même de sonner son glas?
– A vous autres compatriotes anonymes et acteurs politiques et/ou économiques de la tragédie congolaise : Pensez-vous que ce que vous faites dans l’ombre est ignoré en ce temps de l’usage à grande échelle des technologies de l’information et de la communication? Croyez-vous que, comme à la chute du régime du MPR en 1997, le chemin de l’exil vous sera facilement ouvert et que la diaspora congolaise fermera les yeux sur vos crimes pour vous laisser bénéficier tranquillement du statut de refugiés politiques? Lorsque viendra pour vous le temps de vous expliquer devant une justice réellement indépendante, oserez-vous dire que c’est la chasse aux sorcières?
A nous tous, peuple congolais, où que nous puissions nous trouver, au pays comme dans la diaspora : Jusqu’à quand continuerons-nous d’observer comme des spectateurs inactifs ou des victimes consentantes notre pays et nos ressources entrain de faire le bonheur égoïste d’un groupe d’individus et de leurs complices au détriment du grand nombre croupissant dans la misère? N’est-il pas temps que nous conjuguions nos efforts, chacun selon ses moyens et sa disponibilité, pour mettre hors d’état de nuire ces individus sans foi ni loi? Quand, enfin, comprendrons-nous que c’est à nous(Peuple) qu’appartient le pouvoir et que pour nous affranchir, nous devons d’abord compter sur nous-mêmes en nous prenant en charge? Ces paroles du père de la démocratie congolaise, Etienne Tshisekedi, ne trouvent-elles pas échos dans vos cœurs «Peuple congolais, jeunes et moins jeunes, femmes et hommes, prenez-vous en charge» ?
Conclusion
Bientôt deux mois vont s’écouler depuis la signature historique de l’accord qualifié d’inclusif entre les deux tendances de la classe politique mais sans aucune avancée significative quant à ce qui concerne sa mise en oeuvre. A la base de cette situation, des incidents quotidiennement soulevés par la MP dans le but de tendre le piège à l’opposition afin de lui imputer l’échec et de déclencher l’exécution de l’ultime plan d’un referendum constitutionnel. La CENCO et l’opposition ne donnent pas malheureusement l’impression d’avoir découvert toutes les subtilités de ce piège qui leur est tendu.
A cette allure, il est bien clair, même pour un aveugle, de voir que ces négociations ont déjà échoué et qu’il y est urgent d’y mettre fin en désignant sans ambages les responsables du blocage. A défaut pour la CENCO de le faire, par crainte d’en porter le fardeau, l’opposition doit savoir qu’elle est politiquement en position de force pour refermer ce piège sur ceux qui l’ont maladroitement tendu sans songer aux conséquences pour la nation et pour eux-mêmes. Il suffit pour cela de se retirer de cet accord pour que même la fragile légitimité dont se prévalent Kabila et ses lèches-bottes vole en éclats.
Dans ce cas, seul le peuple, souverain primaire, se chargera de mettre hors d’état de nuire les imposteurs sur la base de l’article 64 de la Constitution. « Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution.
Toute tentative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction imprescriptible contre la nation et l’État. Elle est punie conformément à la loi ».
Jean-Bosco Kongolo
Juriste & Criminologue
Références
[1] Kongolo, JB, 2015. Cour constitutionnelle ou caution de la violation de la Constitution?, In https://afridesk.org/fr/cour-constitutionnelle-ou-caution-de-violation-de-la-constitution-jean-bosco-kongolo/.
[2] Direct.cd, 2016. http://www.direct.cd/actu/en-conitnu/2016/11/02/kamerhe-il-ny-aura-pas-dautre-dialogue.html.
[3] Actukin.com, 5 février 2017, In http://actukin.com/lambert-mende-il-ny-aura-de-gouvernement-quapres-les-funerailles-de-tshisekedi/.
[4] Kongolo, JB, 2016. In https://afridesk.org/fr/les-limites-intellectuelles-de-j-kabila-et-lextremisme-de-son-entourage-jb-kongolo/.
[5] Kongolo, JB, 2017. L’opportunisme et le positionnement empoisonnent la démocratie au Congo-Kinshasa, In http://afridesk.org/fr/lopprtunisme-et-le-positionnement-empoisonnent-la-democratie-en-rd-congo-jb-kongolo/.
[6] Kongolo, JB, 2017. Qui pour succéder à Etienne Tshisekedi?, In https://afridesk.org/fr/qui-pour-succeder-a-tshisekedi-jean-bosco-kongolo/.
[7] Actukin.com, 17 février 2017, In http://actukin.com/la-majorite-renvoie-les-discussions-apres-le-deuil/.
[8] Kongolo, JB, 2017. Qui pour succéder à Etienne Tshisekedi? In https://afridesk.org/fr/qui-pour-succeder-a-tshisekedi-jean-bosco-kongolo/.
[9] JJ Wondo, 2017. La MP; Le dindon de la farce politique de Kabila, In http://afridesk.org/fr/la-mp-le-dindon-de-la-farce-politique-de-joseph-kabila-jj-wondo/.
[10] Kongolo, JB, 2016. In http://afridesk.org/fr/rdc-glissement-un-piege-insoupconne-contre-le-pouvoir-de-kabila-jb-kongolo/.
[11] Radio Okapi, 29/01/2017, In http://www.radiookapi.net/2017/01/29/actualite/justice/rdc-jerome-kitoko-satisfait-du-travail-abattu-par-les-magistrats-en
3 Comments on “Que se passerait-il en cas d’échec de l’accord de la CENCO? – Jean-Bosco Kongolo”
GHOST
says:¤ « LA NATURE A HORREUR DU VIDE »
Echec de l´accord de la CENCO? Au Congo, même á l´heure de l´informatique…nous continuons á croire que les puissances occidentales ne possedent pas la capacité de « projection » et d´évaluation des risques*
L´accord de la Cenco n´est pas un hasard de l´histoire, au contraire une application (possible) de la théorie militaire Effect Based Operation..Une autre fois, nous allons prendre le temps de démontrer comment aux USA, les diplomates du Departement d´État sont entrain d´appliquer cette théorie systematiquement*
L´accord de la Cenco est aussi l´application du principe du « moindre mal »..En cas d´échec, rassurez-vous..il existe une projection, une évaluation constante et permanente du plan d´action selon la théorie d´EBO*
Á suivre**
Ghost
says:EFFECT BASED OPERATION, UNE APPLICATION POLITIQUE AU CONGO ?
C´était le titre d´une réflection basée sur une observation « militaire » de l´impasse électorale au Congo.
Quand les congolais sont entrain d´atteindre le mois de mars 2017, deux mois après l´accord dite de la « CENCO », la frustration est plus que visible dans la diaspora.
Mais, en partant de la théorie militaire « EBO » (opérations basées sur les effets), les USA semblent posseder une autre vision, une autre approche de la crise électorale. Notre perception nous indique que ceux du Departement d´État aux USA semblent s´inspirer de cette théorie militaire (qui est remis en cause depuis..même si son application est toujours d´actualité).
« EBO »
Comme définition, les operations basées sur les effets ou sur les résultats est un processus pour atteindre un « effet stratégique recherché » ¤
Les lecteurs devraient se demander alors quel est cet « effet stratégique » recherché par les USA dans l´impasse électorale qui menace tout simplement la « démocratisation » de la RDC ?
Notre comprehension est que l´application d´une politique américaine au Congo vise avant tout d´affermir la démocratie en obtenant une alternance politique via les élections. Face á cette impasse électorale dont l´actuel président et sa majorité sont les auteurs, les USA ont depuis très longtemps lancés des « operations avec des effets » qui rendront possibles la tenue des élections.
*L´approche EBO (operations basées sur les effets) possede plusieures significations. Cette théorie militaire tire sa source des *nouvelles Technologies de l´information et de la communication. Depuis les revelations de « Wikileak », nous savons tous comment ces nouvelles Technologies rendent possible le receuil du renseignement qui permet d´analyser l´adversaire comme un « système » afin d´en identifier les Points vulnérables pouvant être engagés simultanément et * á distance de sécurité ¤ L´information a dans ce concept, un rôle de premier plan.
Une observation attentive du processus politique au Congo pendant le second mandat du président Kabila indique que le concept EBO a été utilisé comme méthode de planification. Russ Feingold a été le premier á « convaincre » l´opposition parlementaire de se rassembler au sein de la *Dynamique de l´opposition, ensuite il ya eu la dissidence du G7, la rencontre de l´île de Goré avant de continuer la planification avec Thomas Perriello qui a pu recuperer en route l´UDPS á Genval*
» L´effet » a été un « rassemblement » d´une opposition capable de « canaliser » les revendications de la population.
Á suivre
Ghost
says:« OUTSOURCING », ENGAGER L`ADVERSAIRE Á DISTANCE
Le concept EBO ¤¤ indique qu´il est important d´engager l´adversaire á distance de sécurité afin de limiter les pertes humaines et les degats collatéraux. Afin d´éviter une confrontation entre les manifestants et la Garde Républicaine, les analystes du Département d État ont pris l´option d´impliquer le Vatican.
Le président Kabila va faire un voyage suprise au Vatican pour rencontrer le Pape pendant le dialogue de « Kodjo ».
Ainsi, il fallait trouver un « catalysateur » qu´est la CENCO. Á mesure que les choses étaient entrain de s´empirer au mois de decembre 2016, il fallait trouver un « catalysateur » capable de garder la tête froide…ce qu´il est rare que les têtes froides l´emportent au milieu d´une effusion de sang.
L´effet (selon EBO) recherché cette fois ici était de « contrôler » la réaction de la population qui ne devait pas prendre sa propre autonomie en se retrouvant dans la rue face á la Garde Républicaine.
Les lecteurs peuvent noter que la CENCO avait quittée le dialogue de Kodjo et avait participée au conclave du Rassemblement avant de lancer le processus du dialogue inclusif.
*Engager l´adversaire á distance? Dans EBO on trouve la notion de « Targeting » qui est un processus en 4 temps: *decider, *détecter, * détruire et *évaluer. Ce cycle se poursuit sans interruption tout au long de l opération et mieux..est en permance adapté.
L´engagement á distance contre le président Kabila et sa majorité est basé sur le concept « Targeting » où l´information joue un rôle très important. Ainsi, les « santions » contre certaines personalités de son entourage, tout comme la publication de sa fortune par Bloomberg peuvent être expliquées par la théorie de 5 cercles ¤¤ concentriques du coolonel John Warden III. Il s´agit d´obtenir un « effet » en appliquant le « targeting » sur le leadership*
Dans ce sens, les actions (santions) sur le leadership qui compose le premier cercle au Congo (selon la théorie de 5 cercles*) ont été preferées.
Ces actions sur ce « cercle » créent divers effets au rang desquels figurent * l´aveuglement, * l´isolement, * la paralysie, * la décapitation et * l´impression d´être traqué.
L´effet souhaité et recherché est un état d´effondrement congnitif stratégique qui consisterait á obtenir les élections cette année.
CONTRÔLER L´ADVERSAIRE
Dans la théorie EBO, l´élement unificateur est le désir de « contrôler l´adversaire » bien plus que de simplement le détruire¤. Dans l´entendement des USA, il s´agit de « contrôler » l´adversaire qu´est devenue Kabila et atteindre son esprit. Cet objectif guide le choix des cibles á traiter et la méthode á employer.
EBO se caractérisent aussi par une capacité d´adaption et de reaction très rapide á l´évolution du combat. Il s´agit de maintenir la pression d´une manière constante.
Ainsi, les crimes de guerre au Kasai vont s´inclure dans l´évaluation de la situation.
Quand les congolais suivent avec frustraction le « dilaogue inclusif » de la CENCO, une évaluation constante est entrain d´être faite aux USA, rassurez-vous …les actions appropriées seront appliquées dans un futur proche. Wait and see
Lire ¤ « Opération basées sur les effets: rationalité et réalité » de Philippe Coquet. Octobre 2007 sur le site http://www.ifri.org
¤¤ La révolution dans les affaires militaires de Therry Balzacq et Allain De Neve.