Ils ont érigé des barricades avec la force du désespoir. Ce sont des jeunes. De ces jeunes à qui l’on avait mis dans la tête les mots de l’Afrique, les maux de l’Afrique et ces choses folles, les belles et grandes utopies, inaccesibles aux chiens et aux loups.
Ils ont dans les yeux, ces larmes qui font mal, dans le cœur, ce mal qui fait pleurer et dans la bouche, des maux de poésie.
Que font ils? Ils brûlent de pneus. Ils ne font rien. Il ne veulent pas faire de mal tout juste un peu de bruit. Le bruit ne tue pas.
Lubumbashi à quelques jours de Noël est le théâtre de la vie des hommes. Ces hommes à qui l’on a tout pris et qui diraient on brûlent mais qui en vérité brillent. Lubumbashi est belle comme elle ne l’a jamais été : insouciante et rebelle. Comme si les menaces que font peser sur elle à chaque coin de rue, les armes et leurs ombres, n’existaient pas.
La justice aurait voulu, à tout le moins, que le président règne mais ne gouverne plus, que le premier ministre soit élu, revêtu de l’onction du suffrage universel et non nommé, qu’un gouvernement d’union national gère une transition dans l’intérêt national. A qui la faute?
A l’heure où nous écrivons ces quelques lignes nous ignorons ce que sera la RD Congo demain? Mais nous voyons clairement dans l’écheveau de ces tragédies, la vérité – ces soleils dits des indépendances – poindre à l’horizon.
Ntumba Wa Mulu

Un ouvrage qui jette un regard critique sur l’Afrique contemporaine et les réalités de la RD Congo qui bien souvent, relèvent de l’indicible.
L’auteur a voulu raconter la vie des ces hommes à qui l’on a tout pris et qui dirait-on brûlent mais qui, en vérité brillent : les africains à Ceuta et Melila, les cachots de Tetouan au Maroc, les prisonniers de la Maison centrale de Makala en RD Congo.
À Kinshasa, la prison centrale de Makala est un monde à part, avec sa
hiérarchie, ses règles, ses pavillons. Dans le pavillon VIP, histoires
individuelles et histoire nationale s’entremêlent. S’y côtoient Illunga
le vendeur de mikaté, Gabi le militant du MLC, Jojo la quéquette, le
pasteur Évariste Kamerhe… La Vie des hommes, c’est la rencontre avec ces
détenus et, à travers elle, un portrait du Congo et de l’Afrique
contemporaine.