Précisions accablantes de Timothée Tshaombo : CNDP-M23, embêtante révélation de Ntaganda à la CPI
Suite à l’article du quotidien le Phare susmentionné (http://afridesk.org/cndp-m23-embetante-revelation-de-bosco-ntaganda-a-la-cpi/), M. Timothée Tshaombo Shutsha, ancien collaborateur de l’ex-ministre des Affaires étrangères et des Droits humains, Léonard She Okitundu, le candidat malheureux à la présidence du sénat contre Léon Kengo en 2007, dans une perspective interactive de la DESC, a apporté une série de précisions très révélatrices que DESC a trouvées bon de publier à la une.
Timothée Tshaombo Shutsha : Qu’est-ce que vous voulez que nous disions de plus ! Voilà pourquoi Monsieur Jean Jacques Wondo, dans un article qu’il venait de publier il y a quelques semaines, parlait des gens qui nous prennent pour des « …CON- GOLAIS »… (Ndlr: http://afridesk.org/strategie-le-rwanda-plus-fort-que-jamais-en-rdc-malgre-la-deroute-du-m23-jj-wondo/).
Le scénario est simple. Quand ils (Les Tutsi au service de Kagame) sont au Congo, dans leurs différentes missions, ils sont congolais, mangent congolais, bénéficient des services de certains d’entre nous, officiels ou particuliers, conscients et/ou inconscients, mais quand leurs missions arrivent à terme, ou l’étau se resserre sur eux, ils redeviennent rwandais, ougandais etc. Le monde entier le constate. Ces stratagèmes sont savamment mûris par les milieux internationaux qui les envoient pour le business au Congo.
Ainsi, parce qu’ils ne peuvent pas agir directement, ces puissants du monde se servent des pays de la région des Grands-Lacs africains dans la sous-traitance, leur montrent comment procéder et comment s’y prendre en cas de difficulté etc. Mais moi je ne suis pas surpris, Monsieur Wondo, pas du tout. Le comportement de Nkunda, Ntanganda et consorts ne m’étonnent pas. Il est normal qu’ils adoptent cette attitude, car ne peut venir au Congo en mission, qu’un rwandais, ougandais et autre qui a bien assimilé la leçon: celle de missionnaire au Congo…
Ils consentent toute sorte de sacrifice pour arriver à leurs fins. Ils ont réussi, vous l’avez évoqué, à infiltrer le plus officiellement possible toutes les institutions du pays, soit par des assises comme le dialogue de Sun City, les résolutions de l’union africaine, les conférences des pays de la région des grands-lacs et les colloques internes et des opérations du genre Umoja wetu, Amani leo, etc. Alors, je me tourne vers monsieur Lambert Mende… Que dit-il maintenant, lui qui soutenait avec véhémence la protection de l’officier supérieur militaire « congolais » Bosco Ntanganda pour besoin de la paix et de la cohésion nationale, refusant catégoriquement de le livrer à la justice internationale?
Mais en même temps je me dis: qu’est-ce que M. Mende devait faire, parce que cette position ne venait pas de lui ! C’est bel et bien la position de Monsieur Joseph Kabila. Et comme il doit jouer son rôle d’amplificateur, M. Mende devait donner à cette position un contenu. Il est inutile, Monsieur Wondo, de demander aux autorités actuelles de la RDC d’ouvrir les yeux sur cet aspect de chose, car elles sont dans le jeu. Une preuve de plus, vous l’avez une fois de plus évoquée, ce que les rwandais ont semblé perdre sur le champ de bataille, ils ont rapidement récupéré en grades militaires, en loi d’amnistie et très prochainement dans d’autres fonctions politiques et administratives leurs réservées par Kabila.
Je me rappelle d’une interview que Monsieur Joseph Olenghankoy a accordée au journal Grands-Lacs en 2004 : « … Les rwandais qui sont avec nous au gouvernement ont les pieds au Congo mais leurs têtes au Rwanda. » Les Kengo, les Azarias Ruberwa, les Nyarugabo, les Bisengimana, les Déogratias Rugwiza et leurs acolytes sont dans un même schéma.
C’est à nous de nous organiser, et très rapidement. Tous les moyens sont bons maintenant pour nous défendre, défendre notre pays, nos enfants, nos soldats morts, nos héros, NOTRE DIGNITÉ. Il n’est plus question de craindre les sanctions des occidentaux, qui, avec leurs multinationales, sont à la base de la plus grande tragédie de l’Afrique et même du monde pour ces vingt dernières années, environ 10 million des morts. Il n’y a que des rapports, des documentaires, des simples condamnations sans effets réels, nous obligeant de récompenser nos bourreaux, les amnistier par nos parlementaires, Jean Jacques Wondo, les mots me manquent pour vous exprimer la douleur que je ressens au moment où je poste mon commentaire. Personne ne parle du cas du Congo comme ils le font pour d’autres cas, pourtant mineurs ailleurs. Aucune sanction infligée aux uns et aux autres. Aucune, parce qu’il s’agit de leur propre machine.
UNE ANECDOTE: » … Un jour le Président Kabila me reçoit à son cabinet privé de sa résidence à GLM, comme on l’appelle à Kin (Ndlr : L’immeuble autrefois appartenant au Groupe Litho Moboti qui sert de résidence privée de Kabila. Il est situé dans les environs des Cliniques Ngaliema), moi qui croyais servir la bonne cause, après lui avoir remis mon rapport, il me pose la question : …Comment pouvons-nous mettre fin à la situation de l’Est, redonner à notre pays toute sa dignité? Dans mes réponses, je lui ai dit entre autres chose ceci: Monsieur le président nous sommes très infiltré et il nous faut maintenant une loi qui interdise aux Congolais qui ont acquis la nationalité d’assumer ou occuper certaines fonctions. Le contexte de notre pays l’exige. D’autres pays le font aussi pour consolider l’efficacité de leurs institutions pendant un moment donné, jusqu’à la maturité de ses populations… »
Je suis sûr que ceci fut l’une des raisons de mon éviction brutale de son cabinet. Même le Sénateur She Okitundu qui m’a amené vers lui se pose toujours la question de savoir pourquoi je suis parti du cabinet du raïs de cette façon. Eh bien pour moi, il y a des choses que je ne peux ni négocier encore moins transiger, c’est mon identité de vrai Congolais. Je n’étais pas là pour des moyens de vivre, mais pour des RAISONS DE VIVRE. Ces raisons sont la Patrie, la Dignité, le Développement de mon pays, etc.
Dressons ensemble nos fronts longtemps courbés pour faire revenir le Congo aux Congolais.
Timothée Tshaombo Shutsha
Chargé de mission au Cabinet du Chef de l’État que j’ai rencontré à plusieurs reprises, entre juillet 2006 et début 2008.
Révoqué lorsque j’ai adressé à l’attention du Président de République des rapports accablants sur certaines questions relatives à Laurent Nkunda et compagnie.