Jean-Jacques Wondo Omanyundu
DÉFENSE & SÉCURITÉ GLOBALE | 09-10-2014 01:19
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Pourquoi les FARDC n’ont pas vraiment vaincu le M23 ? – JJ Wondo

Auteur : Jean-Jacques Wondo Omanyundu

Pourquoi les FARDC n’ont pas vraiment vaincu le M23 ?

Par Jean-Jacques Wondo Omanyundu

M23 Chanzu

Le but fondamental de la stratégie (politique et militaire) est la défaite (ou la soumission totale) de l’ennemi. Cette proposition, qui n’est en elle-même guère discutée, pose un problème de délimitation. Quand peut-on dire que la victoire est acquise, que l’ennemi est défait ? Quand il se reconnait vaincu. Sans doute mais on ne fait que reporter le problème car les succès militaires intermédiaires ne signifient pas nécessairement une victoire finale. C’est ici que l’expression « perdre une bataille mais pas une guerre » prend parfois tout son sens. C’est ce que nous allons tenter de démontrer, nous rapportant à la théorie stratégique universelle de Clausewitz dans la présente analyse.

La fin d’une bataille militaire importe peu sur son impact politique

En stratégie militaire, il n’y pas de facteur unique et exclusif de la victoire ou de la défaite : un belligérant peut perdre une immense étendue de territoire tout en parvenant à replier ses forces en bon ordre. C’est le cas de la défensive allemande de l’Est de 1943 à 1945 : les forces allemandes ont conservé leur cohésion et leur capacité combattante jusqu’à la bataille finale de Berlin.

Les stratégistes se focalisent moins sur l’éclat des batailles que sur leurs suites et impacts (politiques, diplomatiques, sociaux, économiques…) à long terme. D’autant qu’en stratégie, l’option militaire, quoique déterminante, ne suffit pas à elle seule pour déterminer la réalisation finale des objectifs poursuivis dans une guerre. Celle de prolonger la politique par d’autres moyens en contraignant l’adversaire à la soumission.

L’épreuve de vérité n’est pas une bataille gagnée, aussi brillante soit-elle, mais la mise hors combat durable de l’ennemi, soit par la destruction de ses forces, soit par la maîtrise d’un espace de sécurité politiquement, économiquement et militairement suffisant. Ou encore par les dividendes diplomatiques de la défaite militaire engendrés à la suite d’une bataille militaire.

Et là, nous sommes au cœur de la théorie de la guerre, modélisée par le Général et théoricien prussien Carl von Clausewitz (1780-1831) dans son célèbre livre « Vom Kriege » (De la guerre) hâtivement résumée en ces termes : « La guerre n’est qu’une continuation de la politique avec d’autres moyens ». Cette formule résumant trop vite l’œuvre de Clausewitz, tout en restant néanmoins la clé, veut dire que toutes les guerres historiques, dans la mesure où il y a encore une histoire humaine possible, sont ainsi contenues par la politique, quand bien même l’intensité de certains conflits verrait les moyens militaires y contaminer les fins politiques. (Benoît Chantre, Clausewitz. De la guerre. Livre I, Flammarion, Paris, 2014).

En effet, selon Clausewitz, « la guerre n’est pas seulement un acte politique, mais un véritable instrument politique, une poursuite des relations politiques, une suite qu’on lui donne et une réalisation de celles-ci par d’autres moyens.  » De plus, « L’objectif politique, comme mobile initial de la guerre, fournira le but à atteindre par l’action militaire, autant que des efforts nécessaires »

Ainsi pour ce célèbre stratégiste, analyste pragmatique du phénomène « guerre » sous sa forme de « duel », la guerre est et doit demeurer l’instrument (au service de la) politique dans la mesure où elle trouve son origine dans les motivations  politiques. La guerre n’étant pas une fin en soi, mais bien un moyen aux mains de la politique, il appartient alors à la politique de fixer les buts de la guerre.

Comme nous l’écrivions dans une analyse antérieure (http://afridesk.org/strategie-ce-quil-faut-savoir-sur-la-guerre-1ere-partie-rwandam23-jj-wondo/) , la tactique est strictement militaire et dirigée vers des objectifs militaires immédiats. Elle est dépendante des moyens disponibles, elle se caractérise par le primat de la force. La stratégie, quant à elle, opère en fonction des buts militaires finaux. Elle prépare et permet, en cas de victoire, le règlement final (reddition), mais elle ne conclut pas : La victoire militaire n’est qu’une fin intermédiaire, le stratège doit tenir compte des fins ultimes qui relèvent de la politique. Le vrai stratège voit au-delà des opérations en cours pour raisonner à l’horizon de la campagne ou de la guerre (Manstein c/ Hube , 1944). Le vrai stratège fait la différence entre des succès tactiques et une victoire stratégique (Mannerheim en 1940 à propos de la continuation de la guerre d’Hiver). Le vrai stratège saisit la double dimension, militaire et politique des problèmes auxquels il est confronté (Mannerheim en 1941 à propos de l’attaque de Leningrad). De plus en plus, le vrai stratège saisit les implications de politique intérieure des décisions qu’il prend.

Le but ultime de la guerre est de mettre l’adversaire hors d’état de nuire

La guerre pour Clausewitz reste un acte de violence destiné à contraindre l’adversaire à exécuter notre volonté ; son dessein immédiat est de mettre l’ennemi hors d’état de nuire, c’est-à-dire d’abattre l’adversaire afin de le rendre incapable de toute résistance, voire de toute manœuvre politique ou diplomatique ultérieure.

Pour que l’adversaire soit contraint d’accéder à notre volonté, nous devons pouvoir le placer dans une situation dont le désavantage soit supérieur au sacrifice que nous exigeons de lui. Il va sans dire que le désavantage en question ne doit pas être ou du moins paraître passager ; car dans ce cas, l’adversaire attendrait et ne cèderait pas. Il trouvera toujours un moment propice pour revenir à la charge guerrière.

C’est le piège que le M23 a tendu à la RDC en s’extirpant, sans perdre considérablement ses ressources humaines, en novembre 2013 en se retirant vers le Rwanda, forçant la RDC à signer un document nébuleux de paix là où la logique voudrait qu’en tant que force militaire vaincue qui doit se soumettre à la volonté de la RDC, le M23 devrait bonnement signer l’acte de reddition et se conformer à TOUTES les conditions lui imposées par la RDC. Ce qui n’a pas été le cas car les accords signés entre le gouvernement de Kabila et le M23 ont permis à ce dernier de continuer à exister politiquement. Ce qui annihile de fait l’objectif politique recherché dans toute guerre qui reste indubitablement une continuation de la politique par d’autres moyens.

Pourtant plusieurs sources concordantes signalent la réorganisation du M23 

Il n’est dès lors pas étonnant que ce M23, qui n’a pu être mis hors d’état de nuire par les FARDC puisse se reconstituer en Ouganda, au Rwanda et encore Angola comme certains rapports de l’ONU le relèvent. Se basant sur le rapport de mi-parcours du nouveau groupe d’experts des Nations unies, la RFI a fait état le 5 juillet 2014 de la présence sur le sol angolais d’une branche du M23, laquelle se réorganiserait en l’absence d’avancées dans le processus de rapatriement au Congo et que ses cadres circuleraient librement. La même information vient d’être confirmée par la France qui redoute une réorganisation militaire des rebelles du M23.  (Radio Okapi, 8/08/2014).

Radio Okapi – 30/8/2014 : « L’ancien mouvement rebelle du M23 serait en train de se reconstituer depuis 3 mois à Rubaya, à environ 60 km au nord-est de Goma (Nord-Kivu). Selon des sources sécuritaires, ces anciens rebelles procéderaient à des recrutements en vue de créer un nouveau mouvement, le M27. La Mission de l’Onu en RDC (Monusco), pour sa part, reconnaît des mouvements suspects dans la région, sans pouvoir les déterminer pour l’instant. Pour le chef du bureau de la Monusco à Goma, Ray Virgilio Torres, d’anciens rebelles du M23 sont en activité dans cette région. Il se dit cependant incapable de confirmer qu’il s’agit d’une réorganisation de ce mouvement rebelle. «Nous avons essayé de voir ce qu’est en réalité ce groupe M27. Ce que nous, nous savons, c’est ce que vous, vous savez, de ce qui s’est passé à Remeka. Et que des ex-M23 s’étaient organisés en groupe et semblaient vouloir se diriger vers le sud de Masisi et peut-être au-delà, à Walikale notamment, pour une raison que nous, nous ne savons pas», a-t-il expliqué. Début août, un groupe de gens, présentés comme d’anciens rebelles du M23, a attaqué le poste de police de Remeka, au sud de Masisi, dans le groupement d’Ufamandu Sept personnes, suspectées d’activités militaires, ont été interpellées à cette occasion et remis aux Forces armées de la RDC (FARDC), puis transférées à Goma. »

Intervenant le 8 août 2014 devant le conseil de sécurité, le représentant permanent de la France à l’Onu avait dit redouter une réorganisation militaire des rebelles du M23, défaits par l’armée congolaise appuyée par les casques bleus de la Monusco fin novembre 2013 au Nord-Kivu. Pour parer à toute éventualité, Alexis Lamek avait appelé la RDC à redoubler d’efforts sur l’opérationnalisation du programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR).

Un communique publié par la coordination de la société civile du Nord-Kivu, le 7 octobre 2014,  alerte la population sur une éventuelle réorganisation et infiltration au Nord-Kivu des éléments ex-M23, en perspective de prochaines hostilités à partir des Territoires de Rutshuru et Nyiragongo  à Katale et à Buvunga,  dans le Groupement de Kisigairi (Chefferie des Bwitsha). Le communiqué indexe un ex-cadre du M23 Jean Félix Shamba, ancien Chef de Poste d’Encadrement Administratif de Rugari et Kisigari avant et pendant l’occupation du M23, qui avait enrôlé de force plusieurs jeunes du Groupement de Kisigari dans la rébellion  du M23. A la débâcle de la rébellion, Jean Félix Shamba s’était enfui au Rwanda en passant par l’Ouganda pour retourner en RDC vers juin 2014  par Gisenyi (Rwanda) et se réinstaller chez lui en Territoire de Rutshuru après avoir été interpellé par l’ANR qui l’a forcé de signer les formulaires de demande d’amnistie les services de l’ANR et le relacher par la suite. Depuis environ un mois, les habitants de Rutshuru dénoncent dans le chef de Jean Félix Shamba la sensibilisation et l’enrôlement clandestin des jeunes en faveur d’un mouvement qui ne dit pas encore son nom mais qui, croient-ils, serait la nouvelle formule M23. « Il serait entrain de demander aux jeunes qui l’écoutent de rejoindre un Camp de regroupement à  Kitchanga (en Chefferie de Bwito)« , a fait savoir la société civile du Nord-Kivu..

Dans un autre communiqué de la même société civile, on signalait l’assassinat le dimanche 28 septembre 2014  de M. Robert Bonane Rwamakuba Serugari, grand coutumier et Chef du Groupement de Bweza de retour d’une réunion à Ntamugenga  (chef-lieu du Groupement) avec la jeunesse de son Groupement. C’est lorsqu’il rentrait chez-lui à Rubare (Groupement voisin de Kisigari, où il avait déjà élu domicile depuis l’avènement du M23), seul à bord de sa moto qu’il sera surpris par des tirs dirigés  contre lui, des tirs de la part des inconnus qui lui avaient tendus embuscade à hauteur de Chumirwa, environs 4km-ouest de Ntamugenga. D’aucuns  pensent par contre aux signes avant-coureur de l’infiltration des éléments ex-M23, au regard des bruits qui courent dans la zone qu’ils seraient en train de se réorganiser dans les périphéries de Rutshuru et Nyiragongo  en perspective d’une prochaine déstabilisation. C’est dans le Groupement de Bweza qu’étaient localisées certaines bases importantes des M23, à l’instar de: Mbuzi, Ntamugenga et une partie de Runyonyi ».

Dans un long entretien téléphonique que DESC a eu avec un ancien sociétaire de l’ex-rebellion UFRC (allié à l’époque au M23),  en vadrouille dans la partie orientale de la RDC, en Ouganda et au Sud Soudan, l’intéressé nous a fait savoir parcourir librement une vaste zone de non droit, abandonnée par les troupes congolaises que s’apprêtent à investir les ex-rebelles du M23 relachés par Kampala et entraînés dans les camps militaires ougandais en vue d’une attaque imminente. D’autres sources nous également signalé la présence des ex-commbattants M23 aux côtés de la milice Mai-Mai de Cheka-Nduma défense du Congo (NDC) du Colonel Guidon dans la localité Muhanga, Kasinga, Mutenda. Les Mai-Mai de Cheka-Nduma défense du Congo (NDC) du Colonel Guidon, après avoir volontairement fait reddition auprès des FARDC dans le territoire de Walikale, notamment dans la localité de Pinga, ont déclaré que leur sortie de Bunyatenge n’était qu’une repli stratégique et que la contrée demeure encore à leur portée et qu’ils peuvent y retourner à tout moment.

Paresse de la MONUSCO et manque de volonté politique du Gouvernement congolais de traquer les FDLR et autres milices qui servent tout le monde

C’est ce que nous rapportent plusieurs correspondances de DESC avec des sources locales : « M. Wondo, je pense que les NDC et FDLR restent un mal nécessaires tant pour la soi disant Communauté internationale que pour les autorités du pays, car leur état de belligérance profite à beaucoup d’acteurs/individus, Etats, ou composantes régionales ( Cfr les ressources naturelles et/ou trafic d’armes et autres intérêts stratégiques, qu’importent les affaires aux populations ou autres aspects humanitaires). En plus sache bien que celui  (M23, Cheka NDC,..) qui s’attaque aux FDLR, si diabolique soit-il, devient automatiquement sanctifié auprès de la communauté internationale et certains de ses alliés même ici au pays??? « 

« Allez y comprendre quelque chose! Je pense que ce jeu de ping-pong ne finira jamais comme tu l’écris souvent. Que dire des soi-disant opérations militaires contre les NDC ou FDLR? De la poudre aux yeux sans doute! Il y a quelque temps il a été dit que les opérations contre Cheka n’avaient en rien entamé ses capacités militaires, c’était seulement pour lui demander de s’éloigner des endroits accessibles. C’est exactement la même chose comme qui se fait avec les FDLR. Au fait c’est un jeu bizarre et complexe. Il faut avoir travaillé aux  avec les Nations Unies (MONUSCO)  pour y piger quelque chose. J’en sais quelque chose. En plus sachons que l’instabilité récurrente dans la région passe pour une politique si pas une stratégie de gestion politique. »

 « Cependant, il semblerait que la situation reste très tendue dans la zone car les secteurs de Bushalingwa, Bukumbirwa, Miriki, Buleusa, Bukonde, Ngaha, Lusamambo et autres connaitraient des vagues intenses des IDPs et craintes des affrontements entre le NDC contre lesFDLR dont les troupes seraient en train de se renforcer particulièrement autour de Bukonde. Beaucoup de localités seraient déjà vidées de leurs habitants redoutant les effets croisés des combats et autres atrocités/pillages. La question est de savoir d’où seraient venus les renforts de Guidon en pleine dissidence, même s’il reste fort de ce split? Et où seraient passés les FARDC dans le Lubero car ces attaques étaient prévisibles depuis près de deux mois,  entendre des sources locales dans la zone. A suivre. » Pour rappel, une dissidence a vu le jour entre Cheka et son second, Lafontaine,  depuis déjà près de deux mois, ceci à l’issue des OPS militaires FARDC-FIB dans le Walikale. Mais l’aile Guidon se disait toujours déterminé à poursuivre sa lutte contre les FDLR, mais dit-on sous-tendu surtout par des motivations économiques sur les carrières aurifères et autres ressources naturelles. »

« Les FARDC se focalisent plus vers le Rwenzori pour Opérations « Sokola » contre l’ADF et à mon avis, il n’y a pas trop de problèmes pour l’instant avec le théâtre de FDLR cantonnés à Kanyabayonga. C’est plutôt  le meme jeu qu’a 2010, les FDLR se réorganisent parcequ’iils savent qu’ils n’obtiendront jamais le dialogue direct avec Kigali. Les Mayi-Mayi résiduels du Grand Nord garderaient toujours leurs contacts en Ouganda et serviraient du pont entre les FDLR et les Mayi-Mayi proches de Lafontaine et la coalition des ressortissants de Beni-Lubero; et le trafic matières premières fonctionnent normalement. »

Su base de la théorie de Clausewitz, le M23 n’est pas encore totalement vaincu

En stratégie militaire, la position la plus désavantageuse dans laquelle une force belligérante puisse être conduite correspond à son incapacité complète de combattre. Peut-on réellement l’attester aujourd’hui pour le cas du M23  qui a pratiquement gardé intacte le gros de ses éléments combattants?

En effet, si donc l’adversaire doit être, au moyen de l’acte de la guerre, contraint d’accomplir notre volonté, nous devons absolument le mettre réellement hors d’état de combat et dans une situation telle qu’une fois anéantie, il ne soit plus en mesure de pouvoir revenir à la charge militairement ni d’exister politiquement. Il suit de là que toujours l’acte de la guerre doit tendre vers l’objectif de désarmer ou de renverser (politiquement) l’adversaire.

Selon Clausewitz, « tant que nous n’avons pas complètement abattu ou annihilé la capacité de nuisance de l’adversaire en le terrassant complètement, nous pouvons craindre d’être terrassés nous-mêmes – qu’il nous abatte à tout moment. Nous ne sommes dès lors donc plus complètement maître de nous, car il peut encore nous dicter ses lois comme nous lui imposons les nôtres », reste la conception politique fondamentale de la guerre de Clausewitz.  Et c’est exactement cette situation d’action réciproque qui s’est passée entre la RDC et le M23 (Rwanda) lors des signatures des documents aboutissant à l’amnistie, le nébuleux acte de Nairobi.

C’est la grande équation à x inconnues que les analystes et experts essayent de décrypter. Ce, d’autant qu’après leur défaite, qualifiée parfois par certains profanes de l’art militaire, de résultat de la blitzkrieg « guerre-éclair » sans comprendre au fond l’essence de ce concept, l’on se demande que reste-t-il encore de la capacité de nuisance ou de résistance du M23 et du Rwanda pour qui la Guerre au Kivu est une question de survie vitale ?

Cela ne semble pas le cas dans la guerre dite de « six jours » qui s’est déroulée du 28 octobre au 5 novembre 2013 au Nord-Kivu aboutissant au repli du M23 vers l’Ouganda sans avoir perdu l’essentiel de ses effectifs. La caractéristique principale d’une blitzkieg, le choc, vise à détruire l’adversaire par la mise en œuvre d’une masse qui va agir avec la plus grande violence. La blitzkrieg vise surtout à causer d’énormes pertes (humaines et matérielles) à l’ennemi par des attaques surprises pour annihiler toutes son potentiel militaire et politique par la suite.

Le M23 n’a pas d’autre stratégie que la rhétorique belliciste

Lorsqu’il ne sait pas se battre, le M23 use de la dialectique « Talking and fighting« . C’est ainsi qu’il a essayé de pousser à nouveau le gouvernement congolais dans un nouveau cycle de négociation :  « Alors que Kinshasa se prépare à la nomination d’un nouveau gouvernement de cohésion nationale  élargi à l’opposition, le M23 demande à être intégré dans le jeu politique congolais. Dans un communiqué, Bertrand Bisimwa, le président de l’ex-rébellion, exige des autorités congolaises « une réponse favorable à la transformation du M23 en parti politique » conformément aux déclarations de Nairobi. Le M23 dénonce « la stratégie savamment conçue (du gouvernement, ndlr) pour empêcher la direction du M23 de retourner au pays ». L’interpellation des ex-rebelles intervient à quelques jours d’une probable annonce par Kinshasa d’un nouveau gouvernement,  censé associer des partis d’opposition au nouvel exécutif congolais. Le gouvernement intégrera-t-il des membres de l’ancienne rébellion dans ce gouvernement ? (…) » Dans un ton menaçant, « le communiqué de Bertrand Bisimwa constitue un avertissement au gouvernement, qui doit, selon lui, honorer ses engagements. Les ex-rebelles en appellent à la CIRGL, à la SADC et aux représentants spéciaux de la communauté internationale pour « sauver le processus de paix en RDC ».  (Afrikarabia, 11/09/2014).

Le 5 novembre 2013, Roger Lumbala, vice-président de la délégation du M23 à Kampala, joint par la RFI, avait affirmé que seul un accord politique (NDLR DESC : et non un acte unilatéral de reddition) permettra de régler définitivement la question du M23 . L’aile politique du M23 attend de la communauté internationale qu’elle pousse Kinshasa à respecter ses engagements. « La communauté internationale a sorti un communiqué aujourd’hui disant qu’il faut respecter les onze points qui étaient déjà adoptés ». M. Lumbala a conclu que le M23 n’est pas mort. « En fonction des articles qui ont été déjà adoptés, le M23 va se transformer en parti politique. Donc, la vie du M23 continue ».

Or le M23 n’a pas d’autre stratégie que la rhétorique belliciste (http://afridesk.org/702/) et a gardé sa capacité humaine de nuisance qui n’a pas été anéantie par l’assaut des FARDC. D’une manière générale, le M23 – créé en mai 2012- n’a d’autre recours que la  stratégie belliciste – appliquée depuis l’AFDL (1996) qui a donné naissance respectivement au RCD/Goma (1998), au CNDP avec le colonel Mutebusi en 2004 à Bukavu (Sud-Kivu) et avec le général Laurent Nkunda au Nord-Kivu à partir de fin 2006 – pour faire valoir ses revendications. Cela porte à conclure que le M23 n’a pas été vaincu militairement en nous basant à la théorie stratégique, mondialement admise, de Von Clausewitz et qu’il pourrait, tel un caméléon, se transformer sous une nouvelle dénomination avec les mêmes revendications ethono-communautaristes.

Ceux qui ont appris à décrypter la stratégie de communication du M23 et de ses ascendants CNDP, RCD-Goma, AFDL, auront compris que tous ces mouvements rebelles ont toujours précédé leurs attaques militaires des communiqués de menace. Avec les FARDC qui voient les anciens officiers du CNDP occuper des postes stratégiques dans la 3ème zone de défense à l’ Est, les disparitions du colonel Mamadou Ndala et du général Bahuma et l’éloignement du général Olenga du commandement de l’armée de terre et que les FARDC ont littéralement abandonné l’ancienne zone d’action du M23 pour se concentrer vers Ruwenzori et Beni à la traque des ADF/Nalu, le décor ne semble–il pas planté, que dis-je? le terrain n’est-il pas dégagé pour que le nord Kivu revive l’épisode de la guerre qui a vu Goma tomber aux mains du M23 le 20 novembre 2012?

Comme quoi c’est une chose de remporter une victoire militaire, surtout lorsqu’on est sous assistanat de la communauté internationale pour y parvenir, c’en est une autre de contraindre l’ennemi à sa volonté, l’écraser complètement militairement et politiquement en lui imposant de signer un acte de reddition et non un document d’engagement bilatéral. 

Clausewitz affirmait d’ailleurs avec force que « la guerre est un caméléon » en ce sens qu’elle se transforme à chaque époque et s’adapte à chaque contexte (AFDL, RCD, CNDP, M23 et puis M?). L’avenir donnera sans doute et une fois de plus raison aux prédictions de  DESC!

Jean-Jacques Wondo Omanyundu / Exclusivité DESC 
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9 Comments on “Pourquoi les FARDC n’ont pas vraiment vaincu le M23 ? – JJ Wondo”

  • Les citoyens detestent l’ injustice, singulierement quand ils en sont victime. Si le gouvernement favorise un rebelle, le citoyen ne partage pas cette facon de faire du gouvernement. L’ Etat en RDC est ce gouvernement faible et fantasque qui n’applique pas son autorité quand il le faudrait, qui brime les bons congolais, qui reserve aux mauvais congolais tels CNDP, M23… toute son indulgence et toute sa comprehension.
    Dans la parabole du fils prodigue, celui ci n’est tolerable que si l’ on sacrifie le veau gras une seule fois, pour feter son retour definitif dans la famille, et surtout son retour aux bons sentiments. En RDC, l’ Etat sacrifie d’ importante sommes d’argent a des fils prodigues qui lui font le coup du repentir et retournent a leur crapulerie la derniere bouchee du festin avalee. Le fils aine, qui a travaillé toute à elever des veaux et qui voit es efforts et son patrimoine ainsi gaspillés, finira par mepriser et hair son gateux de père, qui ne sait plus ou est le vrai ni le bien. Au fond, tout semblait bien quand les attributions de la conference de Goma consistaient à mobiliser les forces vives des provinces du Nord Kivu et du Sud Kivu autours des objectifs globaux de la conference. Il s’agissait d’évaluer le prejudice subi sous ses differents aspects par les provinces du Nord et SUD Kivu , de proposer des mecanismes appropriés en vue du desarmement des groupes armés nationaux et étrangers de faire le diagnostic de la situation qui prevaut dans cette
    partie de la RDC en vue d aboutir à une comprehension commune des consequences et causes de l’insecurité.
    Dans l’allure ou les choses se tenaient à KAMPALA, l’on se permet aujourdh’8 de croire que le gouvernement congolais à intensifier les peurs, les mefiances reciproques, les suspicions, les frustrations et coleres qui rendent la cohabitation difficile et à amener tous les acteurs de la vie politique, economique, militaire et sociale de l’Est à ne pas faire acte d engagement pour la paix, la securité et le developpement de deux provinces du Kivu ; car jusqu ou ira la complaisance de KINSHASA aupres des rebelles rwandophone qui troublent l’ Est de la RDC ?
    Il a été exigé à l issue de la conference de Goma;le demantelement de tous les groupes armés et mouvements politico militaires nationaux et étrangers, soit par leur integration dans les Forces Armées de la Republique Democratique du Congo, soit par leur enrolement dans le Programme National de Desarmement Demobilisation et Reinsertion PNDDR pour les nationaux, soit enfin par leur rapatriement dans leurs
    pays d’origin ; faisait partie des grandes decisions de la conference de Goma. Curieusement meme les etrangers ont integrés le rang des FARDC ?, une erreure qu a comis le gouvernement et qu’ il est certenement en train de comettre apres les negociations aves les rebelles du M23.
    Pendant que l’opinion tant national qu’ international tergiversaientt sur le deploiement des élements de la force neutre pour traquer les rebelles qui enracines leur suprematie en l’ Est de la RDC . Les M23 ne feront plus partie de ceux qui doivent etre neutralisé ; ils seront au contraire des partenaires de la RDC dans le traquage des forces negative. Quelle Galère ? ou peut etre qu’ils sont deja dans la Garde raprochée de KANAMBE merde!
    Je ne pense pas qu’ il y ait une epoque dans l’ histoire de mon pays ou l’ Etat se manifestait au citoyen autrement que pour l ’embeter. Du 6 au 23 janvier a GOMA les nouvelles bases de la paix, de la securite et du developpement etait jetees dans les provinces du Nord Kivu et du Sud Kivu. L’ espoir etait permis pour les populations de deux provinces le plus troublees de l’ Est de la Republique Democratique du Congo. Et aujourd hui combien d’années deja?… apres la conference de Goma, l’espoir semble etre retiree. Quand le gouvernement interdit ou ordonne quelque chose, il dit au citoyen c’est pour ton bien… merde.
    Parole grave, car le citoyen au fond de lui sait a quoi s’en tenir, et si on lui ment ou non. Si le gouvernement ne ment pas, si il veut sincerement le bien des citoyen, ceux si en depit de leurs protestations, acquiesce. Si le gouvernement ment, il fait bientôt un des revoltés. Les citoyens exigent encore deux vertus au gouvernement : la fermeté et l’equité.

    Djihad Muyisa

  • Troll

    says:

    SUN TZU AU KIVU ?
    … »Après avoir détruit la stratégie de l´ennemi, Sun Tzu affirme que le deuxième objectif est de défaire ses alliances. * Il identifie la politique comme un des elements les plus importants du conflit. Dans l´univers stratégique de Sun Tzu, les forces armées agissent en même temps que d´autres forces, notamment diplomatiques, politiques, sociales et économiques. Ces dernières peuvent être utilisées pour affaiblir l´ennemi, en suscitant des divisions entre celui-ci et ses alliés. Parfois cet affaiblissement pourra même amener l´ennemi á abandonner la lutte. »
    Citation tirée de l´ouvrage « La Révolution dans les Affaires Militaires » de T Balzacq et A De Nève page 80.
    Dans l´ouvrage page 72 les auteurs se demandent s´il faut « Révolutionner Clausewitz » ? Ce que le concept de Clausewitz selon lequel « la guerre est une entreprise symetrique, une collision entre deux forces vivantes, où physiquement les forces entrent violemment en Contact sont de la même nature »…La défaite de l´ennemi, selon Cluasewitz doit être liée á la destruction du « centre de gravité » d´où émanent les « forces morales et physiques » de l´ennemi. Privé de centre de gravité, l´ennemi ne peut combattre. Dans le cas du Kivu, Sun Tzu serait sans doute plus proche de l´approche des FARDC…Ce que diplomatiquement, la RDC semble avoir une victoire surtout quand Jeune Afique informe que le centre de commandement de la MONUSCO se trouve depuis á Goma et non Kinshasa si loin de la zone opérationelle* (Á suivre)

    • Nsumbu

      says:

      Revenons peut-être sur terre car je ne sais pas trop si dans notre Congo (plus précisément à l’Est du Congo) nous en sommes à une comparaison dialectique entre la doctrine de Sun Tzu et celle de Clausewitz où la première donnerait victoire aux FARDC… Une victoire diplomatique parce que la Monusco a déplacé son centre de commandement de Kinshasa à Goma ? Pas si évidente alors car à ma connaissance, le vrai combat, si combat il y’a entre l’Etat Congolais et l’Onu (la Monusco), se situe au niveau de la validité que cette dernière a accordée au M23 qui au lieu de le considérer mouvement armé rebelle (et donc illégal et nuisible au pays) qu’il est, elle en a fait un interlocuteur quasi égal à Kampala lors des négociations et davantage à Nairobi lors de la signature de l’accord… Et le M23 est aujourd’hui encore là plus défiant jusqu’à tenter de se réorganiser… Quant à la Monusco, elle a redéployé son administration à l’Est pour laver l’humiliation et chercher à contrer autrement le M23 qui avait pris la veille Goma à leur nez et leur barbe. Et comment s’y est-elle prise ? La nouvelle Brigade d’Intervention africaine, ce déplacement à Goma mais aussi cette « faveur » au M23 et ses parrains…
      Pour moi la réelle victoire diplomatique aurait été donc d’acculer l’Onu à empêcher cette validation du M23. La seule victoire des FARDC était d’abord militaire sur le terrain, celle qu’ils ont réussie dans un premier temps avec Ndala, Bahuma… Mais où sont ces derniers ? La seule victoire du Congo face au M23, c’est la réelle, la totale, militaire, politique, diplomatique…, celle de Sun Tzu ou Clausewitz càd celle qui réduit l’ennemi au silence; qui l’empêche de revenir nous nuire et nous voyons bien que le M23 n’a pas totalement été vaincu ! D’abord parce que de notre côté la volonté politique n’a pas été entière, univoque; à suivre le procès de Mamadou Ndala, elle ne l’est pas encore… Nous aurions donc tort de nous glorifier trop facilement, trop rapidement d’une quelconque victoire ! Voilà mon pauvre avis !

  • Antoine Kasongo

    says:

    Bonne analyse de JJ Wondo. Carl von Clausewitz contrairement à plusieurs stratèges militaires a participé à des diverses campagnes militaires. C’est une référence en matière de stratégie militaire. Compter sur la Monusco pour défendre l’intégrité territoriale de la RDC est une faute politique de la part du gouvernement congolais. Mais un seul point m’éloigne de Clausewitz, c’est lorsqu’il décrit les avantages de la défense sur l’attaque. Peut être à son époque mais depuis 1939, l’armée allemande a démontré la supériorité de l’attaque sur la défense. Il faut aussi ajouter que la tactique a pour but d’infliger un maximum de pertes à l’ennemi( personnel et matériel) sur la zone de combat. Mais la stratégie a pour but d’augmenter les chances de succès des combattants sur un théâtre d’opérations, de rendre des victoires certaines et une défaite moins coûteuse. Bravo JJ W

    • Mon colonel Kava Kasongo, je partage votre point de vue sur l’obsession de Clausewitz à propos de la supériorité de la défensive sur l’offensive.
      Toutefois, il a apporté un bémol dans sa théorie en précisant que la défensive est un point de départ qui permet de mener une « contre-offensive » (la contre-attaque comme dans le football) fatale à l’ennemi déployé en offensive et qui ne dispose plus des points stratégiques d’appui (verrous) pour se défendre car ayant élargi ses lignes.
      C’est pour cela que Clausewitz avançait que la contre-attaque est le seul moyen qui permette d‟atteindre un but positif, ou de créer la décision en plaçant l’adversaire dans une situation défavorable et inattendue. C’est d’ailleurs ce qu’illustre la Bataille de Stalingrad qui s’est déroulé entre le 17 juillet 1942 et le 2 février 1943 qu’on peut séquencer . On peut en 4 phases principales :
      1°) La progression allemande vers la ville (juillet-août) ;
      2°) L’offensive (l’attaque) allemande de la ville (septembre-novembre) alors que s troupes russes étaient en défensive;
      3°) La contre-offensive soviétique qui encercle les Allemands dans la ville qu’ils avaient presque conquise (à partir du 19 novembre 1942) ;
      4°) La reprise de Stalingrad par les Soviétiques jusqu’à la capitulation totale des troupes allemandes assiégées.

      On parle bien de capitulation et non de la signature d’un acte d’engagement comme avec le M23 à Nairobi.
      Mais comme vous le précisez, mon colonel, c’était à une autre époque.

      Tout comme vous, la meilleure défense étant l’attaque, c’est pourquoi dans mon livre Les Armées au Congo, j’ai préconisé la stratégie de « forward defense » que l’on peut traduire par « défense de l’avant », c’est-à-dire la capacité d’aller intercepter les menaces le plus en amont possible de leur réalisation au-delà de nos frontières, bien avant même que.l’ennemi nous attaque en anéantissant ses capacités de combat.
      Mon colonel et Cher Troll, vous devez écrire là dessus. Nous attendons votre prochaine contribution comme promis par le passé. Les lecteurs me le demandent en privé.
      Merci pour vos apports. JJW
      Mes respects.

  • Antoine Kasongo

    says:

    La stratégie de  » forward defense » est une stratégie offensive. La RDC n’a pas de visée expansionniste compte tenu de l’immensité de son territoire. Son statut de pays en voie de développement ne lui permet pas non plus d’avoir une zone d’influence sur le continent.
    Pour être efficace, cette stratégie exige des moyens de renseignements, des unités capables d’intervenir loin de leurs zones de cantonnement avec leurs équipements et matériels, des moyens pour la projection de ses unité sur un théâtre d’opérations. Cette stratégie exige une préparation opérationnelle des unités qui devront combattre hors du territoire national. L’EMG devra se doter d’une salle des opérations pour suivre en temps réel le déroulement des opérations sur le théâtre des opérations. La chaîne de commandement devra aussi obéir aux normes de la démocratie. Nous avons toujours affirmé qu’il y a un chef, une mission et des moyens. Dans ma courte carrière au sein des FAZ, j’ai eu à occuper des fonctions de commandement et d’officier d’état major à plusieurs échelons. JAMAIS la hiérarchie militaire n’a permis aux officiers de parler de la stratégie, de la tactique, de l’histoire militaire en dehors des écoles.par peur du pouvoir politique. Nous avons la chance d’en parler parce que nous sommes à l’étranger. J’ignore le nombre des officiers supérieurs et généraux qui connaissent la doctrine et la stratégie des Fardc. Au sein des Faz ceux qui sont passés par l’ECEM savent que notre stratégie fut ; Défensive- Offensive- Défensive. ( Manœuvres retardatrices: combat retardateur, rupture de contact, repli. Défense ferme, contre attaque, exploitation poursuite et enfin Défensive sur nos frontières) Mais en 1996-1997 cette stratégie connu des failles pour des raisons que je n’évoquerai pas dans mon intervention. La doctrine d’emploi tactique des armes y fut enseignée et jamais appliquée sur le terrain. Le FDLR et l’ADF-NALU ont pour zone d’action le territoire congolais( en lieu et place de base arrière comme le FLEC au Cabinda) Qui ravitaille tous ces groupes armés qui pilulent dans l’ex KIVU, au Nord Katanga et en province Orientale ? Demain l’armée sera au service de la nation et non pour la survie d’un régime politique. Le débat aura lieu et le législateur mettra en place des outils pour permettre à l’armée d’évoluer comme une institution de défense nationale dans les traditions, coutumes et us militaires. La dernière restructuration des Fardc ne répond à aune préoccupation stratégique du pays de part des autorités politiques congolaises. A suivre

  • Troll

    says:

    Mr NSUMBU
    Le Colonel Kasongo a grandement raison de souligner l´absence***de débats sur la doctrine ou la stratégie au sein de l´armée… Vous devriez sans doute savoir que mr Wondo est très impopulaire dans l´institution militaire au Congp..Il a violé l´ORMETA, la culture du « secret defense ». Ce que les militaires congolais ne possedent pas cette Culture de la réflexion…publique..Contrairement á ce que nous voyons en Occident où dans les publications « populaires » on peut retrouver des analyses des ex militaires ou des militaries en fonction, au Congo vous trouverez très rarement des ouvrages des généraux.. Feu le général Ilunga Shamanba n´a publié son ouvrage qu´une fois en exil en Afrique du Sud, l´ex Colonel Kisukula n´avait publié son ouvrage qu´en exil en Grande Bretagne…depuis son retour au pays, il se reserve de faire des analyses sur la Défense.
    Ainsi, mr Wondo est un pionier dans ce domaine et il doit continuer cette initiative si vitale pour la réflexion dans le domaine de la Défense de la RDC.
    SUN TZU, « EBO »,…nous allons prendre un peu de recul pour raconter l´histoire d´une « petite révolution » faite pas des officiers ex DSP á Maluku lors de la formation de la première promotion de la Garde Civile…et aborder la théorie « EBO » en rapport avec la guerre au Kivu. En passant, que pense mr Nsumbu des accusations de l´ONU contre le M23? Ce que l´ONU contrairement á l´amnistie » accordée aux membres du M23, affirme vouloir poursuivre le M23 pour les crimes de guerre au Kivu..
    Mr Wondo va recevoir nos réflexions trés prochainement et un ouvrage sur la guerre des mercenaires SudAf contre l´UNITA…afin d´illustrer l´importance de la « technologie » et de lla planification dans les guerres en Afrique.

    • Nsumbu

      says:

      Entendons-nous bien : mon avis ne prétendait point du tout nier la pertinence des débats stratégiques, tactiques et autres militaires… Je laisse volontiers aux « militaires » le soin d’en discuter; je ne le suis pas et n’ai aucune capacité d’en débattre.
      En revanche je me permettais en ma qualité de citoyen, même sur un site estampillé « défense et sécurité » de jeter un regard général sur la situation globale de notre pays où d’ailleurs les problèmes liés à notre défense et notre sécurité sont le reflet de la conduite (politique) à vue du pays.
      En l’occurrence ici au sujet de l’affrontement de l’Armée Nationale contre les rebelles du M23 largement commandités par l’étranger, j’ai la faiblesse de continuer à y voir une défaite d’abord politique, la volonté politique ne semble pas y relever toute d’une défense républicaine univoque. La preuve : nous avons gagné une bataille militaire décisive mais nous n’en avons pas pour autant vaincu le M23 qui continue à nous narguer… Notre réelle victoire ne devra donc être que politique car elle nous donnerait toutes les chances de les gagner militairement, diplomatiquement… Ce n’est hélas pas encore le cas, ne nous illusionnons pas !

      Quant à l’Onu; il faudra bien qu’un jour nous comprenions enfin nous Congolais que même avec sa Monusco présente sur notre sol, ce ne sera jamais elle qui gagnera à notre place. Si bien-intentionnée et généreuse serait-elle, c’est une armée étrangère, internationale qui ne poursuit pas toujours les mêmes buts que nous… Ainsi par exemple croire que le Rwanda et l’Ouganda qui sont nos premiers ennemis dans cette guerre contre le M23 qu’ils parrainent, sont aux yeux de la Monusco autant ennemis qu’ils sont pour nous et qu’ils auraient du être car combattant momentanément à nos côtés c’est lourdement nous tromper que demain Kigali ou Kampala deviendraient si besoin leurs cibles pour sauver le Congo…
      Les accusations de l’Onu contre le M23 ne sont pas nouvelles, n’oubliez pas que Ntaganda est déjà à La Haye et d’autres comme Makenga sont sur leurs listes noires; cela ne les a pas empêché de faire signer au Congo un Accord avec le M23 à qui elle donne le beau rôle. Elle pourfend à raison le Gouvernement Congolais de laisser impunis ceux des cadres qui ont été accusés, aujourd’hui qu’un an après la fin de la guerre son BCNUDH pond enfin son rapport mais où sont la plupart de ces accusés, pas au Rwanda, pas en Ouganda ? L’Onu risque de ne s’occuper que de quelques hommes dans le M23 et pas l’institution et ses raisons d’être venant des voisins expansionnistes et pilleurs qui ont encore leurs faveurs. Je le crains beaucoup pour notre pays qui devra d’abord se donner comme devoir primordial de gagner sa souveraineté par lui-même. Mais avons-nous à la tête du pays des hommes qui en sont capables ?

  • Troll

    says:

    *L´ONU?
    L´histoire des operations militaires de l´ONU commence au Congo avec l´ONUC…Selon les pages de l´histoire du Congo, sans cette mission militaire internationale, le Katanga serait independant. Ce que l´ANC ne possedait pas les ressouces « humaines » capables de planifier une guerre contre la Gendarmerie Katangaise…commandée par des ex officiers Belges de la Force Publique.’
    Même pour ceux des congolais qui ne sont pas des militaires, l´alliance avec l´USA via la mission militaire de l´ONU est une composante importante de la Défense du Congo..et même pire de la survie de la RDC comme État.***
    La defaite politique est visible..Ce que l´accord d´Addis-Abeba et la résolution de l´ONU qui recommande un « dialogue politique » ne sont pas encore en application…pour des raisons politiques. Tandis que la victoire diplomatique semble se consolider, la victoire « financière » qui devait non seulement soutenir la victoire militaire, mais aussi la victoire « diplomatique » n´a jamais été á l´ordre du jour..* Ce que les dirigeants congolais n´ont pas compris qu´INDUSTRIALISER l´exploitation des ressources minières au Kivu est un facteur « financier » qui peut soutenir les victoires « diplomatique et militaire ». Accorder des contrats pour une exploitation industrielle des mines du Kivu aux entreprises des pays « alliés » comme les USA, l´Afrique du Sud ou des pays membres de l´UE, aurait été une option stratégique pouvant consolider la victoire totale sur le M23*
    Le M23 ne possede pas ne fis que 20 % des capacités militaires ou politiques de la Gendarmerie Katangaise***et la mission militaire de l´ONU qui est entrain de preparer en réalité la fin de son mandat devrait ceder la place á la signature d´un traité de Défense entre la RDC et les USA…en cas de victoire de l´opposition dans les futures élections. Victoire finale par exelence selon la philosophie militaire de Sun Tzu* En effet comment « agresser » la RDC si le pays beneficie d´une « protection militaire juridique » des USA?

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