Pourquoi faut-il arrêter et livrer le président soudanais Omar el-Béchir à la CPI?
Jérôme Ziambi Kengawe
Omar BASHIR doit être arrêté et déféré à la CPI, les africains doivent arrêter de se victimiser, tout le temps. D’abord, personne ne les avait obligés à adhérer au statut de Rome, chaque pays l’a fait, d’une manière souveraine et libre. La preuve est que les Etats-Unis, la puissance tutélaire de nombreux pays africains, n’y a pas adhéré, voire, il a tenté de dissuader de nombreux pays de le faire.
Deuxièmement, les auteurs et les victimes des crimes poursuivis sont des africains. Ce sont des africains qui tuent d’autres africains.
Troisièmement, les prisonniers à la CPI, sauf, Bemba, ont été arrêtés ou se sont livrés en Afrique, donc livrés par leurs propres gouvernements c.à.d. par leurs propres frères et sœurs.
Quatrièmement,, ces potentats qui se réunissent pour soi-disant, dénoncer le racisme dont ils sont victimes de la part des blancs, défendent-ils le droit et la liberté de leurs propres concitoyens? Respectent-ils la vie et l’intégrité physique de leurs citoyens? Les blancs les obligent-ils à donner des ordres pour tirer, volontairement et sciemment, sur leurs peuples, à torturer leurs opposants, à appauvrir leurs concitoyens? revenons-en à ces illusoires valeurs africaines? L’union Africaine défend quelles valeurs? Kagame, Museveni, Kabila, Sall, Zuma, Mugabé, etc. Qu’ont-ils en commun? La couleur de leur peau? L’appartenance à un continent? avoir été colonisés? Une union ne peut être efficace que si elle défend des valeurs humaines qui traversent les religions, les races, les tribus, les nations, etc. Ce que tout être humain aspire à devenir et à obtenir: la dignité, le respect de sa vie, le bien être économique, social et psychologique, etc.
Les africains ne disposent d’aucunes valeurs communes, et les exemples sont nombreux, prenons les cas des expulsions sauvages des étrangers, particulièrement, des Congolais de l’Angola et du Congo-Brazza, en y ajoutant, les pogroms et les assassinats dont sont victimes d’autres africains en Afrique du Sud, en disent long, sur les valeurs africaines. Ces refoulements entachés des crimes les plus abominables dont des tueries et des viols, aucun pays européen ne peut procéder d’une manière aussi barbare pour expulser les irréguliers de son territoire.
Enfin, il est illusoire de croire que la paix se décrète, il n’y a pas de paix sans la JUSTICE. L’Europe a été ravagée par deux guerres les plus atroces pendant le 20ieme siècle. Afin de ne plus revivre ces cruautés humaines, ils ont décidé de promouvoir une union qui privilégie les valeurs humaines. Tout membre de ce regroupement doit partager les mêmes valeurs. Cela leur a permis de prospérer et d’être en paix durant 70 ans. La preuve est cette immigration des peuples du sud vers les pays européens.
Les crimes ne doivent rester impunis, personne ne peut avoir le droit d’ôter la vie de l’autre ou de le maltraiter. Tant que les africains ne sont pas capables d’organiser leurs propres cours et tribunaux, la CPI doit exister. On peut améliorer les conditions ou certains articles concernant des points de détails des arrestations. Mais Omar doit être arrêté, cela SERVIRA DE LEÇONS AUX AUTRES.
Aux dernières nouvelles, Omar a quitté l’Afrique du Sud, même s’il n’a pas pu être arrêté, il est devenu un fugitif et devrait choisir des pays à fréquenter et à visiter. une torture psychologique, cependant, il n’y a que la mort qui lui donnera la sérénité et encore!!!!
2 Comments on “Pourquoi faut-il arrêter et livrer Omar el-Béchir à la CPI ? – Jérôme Ziambi K.”
Musavuli
says:Le cas el-Béchir continue de diviser les Africains. Pour les uns, il fallait qu’il soit arrêté et envoyé à la CPI. Ça aurait servi d’exemple aux autres tyrans du Continent. Pour les autres, le refus de le livrer est une victoire d’une Afrique insoumise au dictat de l’Occident. On a seulement oublié quelqu’un dans l’affaire : les victimes. Qui rendra justice aux victimes du régime d’el-Béchir, si la CPI ne se saisit pas de lui ? Et c’est là que ça devient savoureux. Car justement, les victimes du Darfour sont celles que l’Occident considère comme prioritaires. Si on punit el-Béchir, les autres dictateurs africains prendront peur. Ça, c’est un mensonge. En réalité, c’est plutôt parce qu’on n’a pas puni les autres que el-Béchir a pu commettre les crimes qui lui sont reprochés. Car avant l’affaire du Darfour, il y a eu énormément de crimes impunis : massacre de Luwero (Ouganda par les hommes de Museveni), massacres dans le Nord du Rwanda par les hommes de Kagame, massacre de Kibeho, massacre des réfugiés hutu au Congo, massacre des Congolais (qui se poursuit). Au Congo, des hommes comme Kabila règne par des massacres presque tous les jours. Son propre gouvernement admet devant la face du monde que le pays est parsemé de fosses communes. La différence avec el-Béchir c’est que ces massacres-là sont commis dans l’intérêt de l’Occident. Donc, même si le président soudanais était arrêté, les massacres commis par les présidents amis de l’Occident se poursuivront. C’est le cas des massacres de Douékoué en Côte d’Ivoire par les hommes d’Alassane Ouattarra, un ami de l’Occident. Lorsque les Africains se félicitent de la non-arrestation d’Omar el-Béchir, ce n’est pas pour cautionner l’impunité. C’est pour rappeler que la justice doit être la même pour tout le monde (y compris pour des hommes comme Bush qui a détruit l’Irak). C’est pour rappeler que même en Afrique, les massacres auxquels se livrent les régimes amis des Occidentaux sont les plus nombreux et les plus terribles. Et ce sont les crimes dont les victimes n’ont aucun espoir de justice. C’est par ceux-là que la CPI aurait dû, depuis longtemps, commencer.
Nsumbu
says:Compatriote Ziambi,
Dans l’absolu vous avez globalement raison : non seulement El-Béchir est coupable des crimes graves avérés et pourquoi pas d »un génocide passible des sanctions implacables mais aussi comme tous nos potentats impunis dans des Etats à leur ordre, il justifierait d’une justice internationale censée neutre et à même de le juger sans la protection de son ordre dictatorial…
En ce qui nous concerne ici, je crains que vous engouffriez de bonne foi dans un dispositif judiciaire bien moins juridique que politique où l’on confond trop vite sa culpabilité et les nécessités de son inculpation, de sa condamnation suivies de son indiscutable(?) transfèrement à La Haye…
Justement c’est ce qui pose problème sinon il n’y aurait débat, pas simplement sentimental de la part d’une fraction d’Africains mais jurisprudentiel, réaliste…
Du coup tout ce remue-ménage brouille la compréhension exacte du problème et surtout sa solution et les victimes au Darfour que vous défendez à juste titre risquent fort d’attendre indéfiniment pour trouver justice car les grands principes n’en auront pas pour autant donné plus de moyens à la justice internationale parce que quelque part bancale !dans sa procédure !
Ne faites pas semblant d’ignorer la geste critiquable de la CPI depuis qu’elle existe ! C’est vrai cela participe aussi d’un « conflit » séculaire autrement structurel de notre monde entre dominants et dominés, n’empêche…
En effet c’est bien ça, si d’une part les crimes d’El-Béchir nécessitent sanctions d’autre part quelle crédibilité totale à accorder à cette CPI à laquelle les puissances importantes du monde comme les USA, la Chine, la Russie et quelques unes de leurs alliées fidèles comme Israël, le Rwanda… ont renoncé à adhérer ? Vous l’avez rappelé et surtout pourquoi sinon qu’elles n’ont pas voulu assigner leurs citoyens à cet organe tiers alors qu’ils précipitent les autres citoyens du monde à dépendre de cette Cour ?
Mutatis mutandi croit-on que tous ces pays africains qui ont signé le Traité de Rome l’auraient fait s’ils étaient suffisamment libres et pleinement conscients des conséquences présentes qu’ils regrettent aujourd’hui ?
Bref, si la première fautive était cette CPI qui use de discrimination attestée aux dépens des Africains et son ‘avenir dans l’état incertain particulièrement en Afrique ? Surtout que cette Cour ne dispose pas des moyens propres (et pourquoi donc ? Passons..) pour arrêter les inculpés et a besoin de ses membres africains pour cette tâche ?
Au delà de tout impératif de justice démocratique qui doive condamner effectivement nos potentats criminels aujourd’hui impunis reste qu’une CPI politisée parce que trop soumise aux puissants et aux vainqueurs rebutera à raison les faibles. Elle justifie ainsi la contestation de l’UA et de nombreux Africains sans les assimiler tous à des dangereux complices de notre laisser-aller. Posons donc sans diabolisations exclusives la nécessaire question de notre dilemme : quel est le meilleur moyen de juger nos potentats criminels sans nous satisfaire d’une justice internationale bancale ?
Le moins qu’on puisse souhaiter à ce stade c’est que a CPI comprenne sa nécessité et consente à la réforme de son fonctionnement pour enfin être crédible d’une justice internationale plus juste et des polémiques comme celle aujourd’hui autour du Soudanais n’auront plus aucune légitimité !