Mise au point de DESC sur la polémique autour des
départs du Général Wafy et Soumaré, les adjoints de Kobler
Depuis la publication de notre article intitulé : « RDC-Monusco : Après Scott Campbell, Kabila expulse le général Wafy et Soumaré »(http://afridesk.org/rdc-monusco-apres-scott-campbell-kabila-expulse-les-generaux-wafy-et-soumare-jj-wondo/), nous avons reçu plusieurs réactions des personnes voulant contredire ces révélations.
DESC se voulant transparente et rigoureuse dans le traitement des informations qu’elle récolte et traite en vue d’informer un large public les dessous des cartes sur les enjeux politiques, sécuritaires et diplomatiques du Congo, publie la présente mise au point.
Ne pouvant publier tous les commentaires postés, nous en avons sélectionné trois :
1°) Commentaire public de Patrick V. posté sur mon mur facebook :
« Ils ne sont pas expulsés ! Cela fait plus de trois mois qu’ils ont eux-mêmes annoncé leurs départs, y compris le SRSG. Et il y a déjà des noms qui circulent et des nationalités quant aux successeurs ».
2°) Réaction d’un diplomate à Kinshasa envoyé à un ami :
Cher Jean-Jacques, je me permets de t’envoyer à titre informatif la réaction que je viens de recevoir d’un ami diplomate à Kinshasa :
« Wafy est nommé Ambassadeur du Niger à New York; depuis début janvier, le corps diplomatique a reçu une lettre informant que son dernier jour de travail à la MONUSCO serait le 16.02.2015. Ce matin, un contact de son bureau me disait qu’on essaye de le convaincre à rester jusque fin février 2015. Soumaré est nommé RSSG au Soudan du Sud depuis fin 2014. Il quitte Kinshasa bientôt également. Au fond, ces 2 personnages ne peuvent plus travailler avec l’actuel RSSG Kobler qui, semble-t-il, affiche mépris auprès de ses collabo et n’écoute personne. Il est difficile à vivre. Voilà ce que nous on sait et c’est vérifiable.
Tu pourrais simplement demander à notre ami de ne pas profiter de la grande audience qu’il a maintenant pour balancer des sardines sur son net ; ça va vite le discréditer… »
3°) Commentaire d’un ami journaliste à Kinshasa :
« Bonsoir JJ, comment vous allez ? J’ai partagé ton dernier article sur le général Wafy mais il y a eu plusieurs réactions concernant ce dernier. Je sais qu’il était en fin mandat depuis juin passé avant que je … Lui et Soumaré faisaient déjà leur check-out au niveau de la Monusco. Leur départ n’est pas lié aux événements de ces derniers temps m’a fait savoir un ami de la Monusco« .
Droit de réponse de Jean-Jacques Wondo
Je me réjouis du fait que DESC est lu quotidiennement par plusieurs milliers de personnes. Mieux encore, plusieurs des analyses qui y sont publiées font désormais autorité dans le domaine au point qu’il ne se passe pas un jour sans qu’elles soient relayées par plusieurs sites ou que les auteurs soient référencés par d’autres auteurs/spécialistes en la matière ou même approchés par des journalistes ou correspondants de tous bords (Reuters, RFI, La Libre Belgique, Agence Bloomberg spécialisée dans le secteur minier et financier, Deutsch Welle, Radio Alger, BBC, etc.).
Cette audience n’est pas le fruit d’un travail bâclé ou le fruit d’une génération spontanée, mais bien la preuve de la rigueur et la pertinence des analyses publiées d’un parterre d’auteurs et d’analystes triés sur le volet. Certes, DESC n’a jamais prétendu détenir le monopole de la vérité car la perfection n’est pas de ce monde. Mais DESC essaie de remonter à la source, en croisant ses données pour livrer au public des informations grises, c’est-à-dire non facilement accessibles aux communs des mortels, dont plus de 90% se sont avérées vraies après leur diffusion. C’est sans doute cela qui fait sa notoriété et les encouragements reçus par un très large public congolais et international qui nous soutient dans ce travail bénévole et à hauts risques pour lequel nous ne cessons de recevoir de près ou de loin des menaces de tout genre, ainsi que plusieurs tentatives de cyberattaque de notre site pour nous faire taire. Mais nous tiendrons fermes, malgré nos insuffisances et nos limites pour rendre réalité notre devise : « Connaitre pour Agir ».
A propos de notre article qui fait jaser et suscite des réactions émotionnelles de toutes parts, nous avons écrit ce qui suit ci. Nous demandons à nos « critiqueurs » de faire un effort de lecture et de compréhension de texte pour tenter de décrypter l’expression sémantique de la formule utilisée par Kobler lorsqu’il fait allusion à ses deux adjoints.
Sous le sous-titre « Consternation de Martin Kobler », nous écrivions :
DESC est entrée en possession d’un document confidentiel de l’Exposé à huis clos du Représentant spécial du Secrétaire général au Conseil de sécurité, document nous transmis par une source diplomatique à New-York et daté du 22 janvier 2015. Dans ce document, Martin Kobler exprime sa consternation regrets pour le départ de deux collaborateurs qui lui ont appris à mieux comprendre la RDC et ses enjeux :
« Aujourd’hui, je dois MALHEUREUSEMENT dire au revoir à deux hommes d’exception qui ont été les piliers sur lesquels je me suis appuyé depuis mon arrivée dans la Mission, mes deux adjoints: Messieurs Abdallah Wafy et Moustapha Soumaré. Nous formions une équipe remarquable. Le Général Wafy et M. Moustapha Soumaré ont joué un rôle de premier plan en orientant ma compréhension du conflit, du pays et du continent, et en m’aidant à définir la Stratégie de la Mission. Chacun d’eux, dans sa sphère de responsabilité, a joué un rôle clé dans l’avancement de cette machine complexe qu’est la MONUSCO, de manière harmonieuse et coordonnée en vue de la réalisation de notre mandat. Leur départ me privera de mon bras droit ainsi que de mon bras gauche de choix. Mais je n’ai pas à me plaindre, car je sais qu’ils sont appelés à relever de nouveaux défis passionnants et continueront à contribuer à la résolution de nombreux problèmes auxquels le monde fait face », pouvait-on lire.
Nous avons déjà été témoins, du moins pour la plupart des lecteurs de DESC, des cérémonies marquant le départ d’un collègue pour assurer d’autres fonctions ou sa prise de retraite. Jamais dans le mot de circonstance officiel on utile une formule qui exprime une consternation à conotation négative. Or dans la formule utilisée ci-dessous, M Kobler déclare : « … je dois MALHEUREUSEMENT dire au revoir à deux hommes d’exception… ». L’analyse en profondeur de cette formule, soumise auxl experts de la rédaction administrative laisse transparaître une sorte de séparation impromptue, non souhaitée. A moins que l’on nous dise le contraire et avec preuve.
Par ailleurs, DESC ne contredit pas le fait que ces deux hauts responsables de la MONUSCO soient en fin mandat. Cependant, ce n’est pas parce qu’il y a des mois qu’on a annoncé leurs départs respectifs (février 2015 pour Wafy) que ceux-ci, par pur hasard, doivent coïncider avec la déclaration virulente du Général Abdallah Wafy contre un régime impotent et criminel, faisant de l’incurie armée et policière sa marque d’expression et de fonctionnement. La plupart des personnes qui ont réagi sont très bien introduits dans tous les milieux présidentiel, militaires et diplomatiques (dont la MONUSCO) de la RDC, de par leurs fonctions respectives. DESC les invite de se renseigner auprès de sources autorisées de la MONUSCO dont nous attendons d’ailleurs un démenti officiel. Quant à nous, faisant jusqu’à preuve intangible du contraire à notre source dont nous pouvons remettre en cause la fiabilité car ayant eu à traiter cette demande de M Kabila visant à précipiter les départs des MM. Wafy et Soumaré.
Ayant consulté notre source d’information ce soir, voici in extenso sa réaction:
« Tout à fait Jean-Jacques, je persiste et maintiens cette information. Le franc-parler de Wafy n’a jamais plu aux autorités Congolaises. Ce n’est pas la première fois qu il sort ses mots foudres.Un ami des affaires étrangères congolaises me l’a toujours dit. Il agace dit-il. Il est très tranchant et pour certains moins diplomate. Quant aux querelles entre eux, cela n’est pas une première entre SRSG et adjoints. C’est vrai qu ils ne sont pas à vie dans la mission mais je persiste pour dire que le pouvoir congolais ne le tenait pas trop en ami. Certes la décision de s’en débarrasser ne coïncide pas uniquement avec ses dernières déclarations mais que cela fait partie du tout dans la volonté de s’en séparer. Et évidemment qu’ils ne vont pas être chômeurs parce que mis à l’écart au Congo. Ce n’est pas la première fois que le régime congolais s’arrange soit pour faire changer de lieu soit pour une sortie d’un fonctionnaire. Menaces voilées ou chantage aux SRSGs. Oui Kobler pourrait si son pays le recommande, être candidat favori à la succession de la Baronne Valérie Amos comme Sous secrétaire générale en charge des affaires humanitaires. Les réactions qui fusent ne sont qu’une confirmation de la force de vos informations qui dérangent plus d’un. Certains qui pour besoins de promotion et accession à d’autres postes s’érigeront fortement en barrière devant Desc qui va dans les profondeurs. Courage.!«
Pour conclure, DESC n’hésitera pas un instant à présenter ses excuses dès qu’on sera en mesure de nous fournir les preuves irréfutables qui contredisent notre publication en cause, plutôt que subir au quotidien et parfois publiquement discrédit des personnes qui savent pour qui elles roulent. Autant la source nous a fait parvenir un document classé très confidentiel qui n’a fait l’objet d’aucune contestation, autant la même source avait traité cet incident diplomatique de plus qui plombe davantage les relations entre la RDC et la MONUSCO. Si des agents au service du régime cherchent à VITE nous discréditer pour une sordide affaire d’expulsion impulsive des diplomates de l’ONU, qu’ils remettent également en question l’authenticité de l’extrait du document que DESC a révélée au public. Lorsque les Grands médias internationaux dominants et leurs journalistes se trompent dans pratiquement chacune de leurs publications sur la RDC on les adule mais il suffit que DESC se trompe (ce que nous attendons qu’on nous démontre) une ou quelques fois, on assiste à une batterie d’attaques prêtes à vite nous discréditer.
C’est de bonne guerre! Mais l‘heure n’est plus aux distractions de mauvais goût!