Jean-Jacques Wondo Omanyundu
POLITIQUE | 28-08-2015 06:15
5375 | 7

Ma lecture 1 – RDC : Les jeux et les enjeux politiques de 2016 – Jean-Jacques Wondo

Auteur : Jean-Jacques Wondo Omanyundu

Ma lecture 1 – RDC : Les jeux et les enjeux politiques de 2016

Jean-Jacques Wondo Omanyundu

Remarque préliminaire

La présente analyse descriptive et prospective, déclinée en deux parties, est une lecture personnelle qui tente, sur base de ma propre observation des faits sociopolitiques de la RDC et des enjeux géopolitiques sous-jacents, de décrypter, de comprendre et d’expliquer les enjeux politiques actuels et à venir en RDC au départ des sujets qui nous sont imposés par l’actualité congolaise. Attention, qu’on ne me comprenne pas mal, il arrive fréquemment que nos lecteurs, par déficit de compréhension des finalités des pareilles analyses, confondent une analyse descriptive des faits à une prise de position personnelle subjective en faveur de telle ou telle autre personnalité politique du régime comme de l’opposition, dont je ne partage a priori leurs visions ni n’adhère à leurs actions politiques.  Il n’est nullement question pour moi ici de faire un procès d’intention contre tel ou tel autre acteur socio-politique de la RDC. D’autant qu’il est admis par tous que la grande majorité des acteurs politiques congolais, si pas tous, sont caractérisés par une culture d’absence de moralité politique et de sens de l’intérêt général et de l’Etat. Tel n’est pas le propos dans cette analyse.

Cette analyse stratégique, loin de faire l’unanimité et ce n’est pas le but recherché, ne fait qu’interpréter les signes des temps. Elle rentre dans le prolongement d’une analyse prospective-référence publiée en 2014 : Les personnalités congolaises à tenir à l’œil en 2014 (http://afridesk.org/dossier-special-les-personnalites-congolaises-a-tenir-a-loeil-en-2014-jj-wondo/#sthash.9OxAWj8X.dpuf), dont la majorité des faits que j’ai prédits se sont avérés par la suite.

Par nos analyses, contrairement à plusieurs analystes congolais, faute de prendre une posture méthodologique axiologiquement neutre, s’enferment facilement dans le fanatisme idéologique, politique ou communautariste, les amenant parfois à éviter de critiquer les politiciens de leurs ethnies/provinces d’origine ou de leur mouvance politique. Le but recherché est de mettre à la disposition du grand public, des éléments de ma compréhension personnelle des enjeux sociopolitiques, géopolitiques et sécuritaires actuels et à venir en RDC.

Cette mise en garde mérite d’être clarifiée au préalable. En effet, en matière de stratégie, même si cela se rapporte au domaine militaire, en mettant en parallélisme la bataille politique à la guerre – D’ailleurs ne dit-on pas que la guerre est la continuation de la politique sur un autre terrain ?, on est d’accord avec les deux grands maîtres stratégistes lorsqu’ils avancent :

NAPOLEON : « A la guerre (Ndlr en politique) , rien ne s’obtient que par calcul. Tout ce qui n’est pas  profondément médité dans les détails ne produit aucun résultat ».
CLAUSEWITZ : «Rien ne réussit à la guerre (Ndlr en politique) que ce qui a été mûrement réfléchi et conçu avec une forte volonté » ; car la génération spontanée n’existe pas en politique.

Ainsi, la présente lecture personnelle devrait servir aux uns et aux autres de balise pour se faire une idée de la réalité du terrain et éventuellement se positionner stratégiquement face aux enjeux à venir.

Enfin, j’assume pleinement la seule et l’unique responsabilité à l’égard de toute inexactitude affectant cette double analyse ainsi que les propos qui y sont contenus.

Quelles politiques plausibles d’alternance à Kabila sur base des réalités du terrain ?

1) L’opposition congolaise n’est pas suffisamment organisée pour combattre Kabila

Elle est très divisée à cause des rivalités entre ses leaders et de l’absence d’un leadership à la fois rassembleur, consensuel et collectif pour diriger l’opposition. Il suffit de voir les guéguerres inutiles et improductives que se livrent les partisans de Tshisekedi en interne entre eux, puis en externe contre les partisans de Kamerhe, ou les conflits Kamerhe – Fayulu, Fayulu – Frank Diongo, etc. De même, on ne pourrait passer sous silence la posture nébuleuse du MLC, évoluant souvent en cavalier seul au sein de l’opposition. En analysant les actes politiques de cette opposition fragmentée, on constate qu’elle passe son temps à s’opposer contre elle, oubliant qu’elle est d’abord une opposition contre Kabila qui en tire parti.

En même temps, l’opposition dite républicaine, conduite par Léon Kengo wa Dondo, le président du Sénat, se présente comme une fabrication politique du régime Kabila, inspiré par Mobutu dans les années 1990. Elle se présente comme une plateforme d’opposition devant jouer le rôle de cheval Troie au sein de l’opposition. (http://afridesk.org/quelle-est-la-couleur-politique-de-leon-kengo-jj-wondo/#sthash.HMVgOHp3.dpuf).

Cependant, il faut reconnaitre les efforts mis en place par la plateforme, La dynamique pour l’unité d’actions de l’opposition politique. Mais les démons de la division restent présents par manque d’un seuil minimum de confiance entre les leaders de cette structure, regroupés dans une sorte d’alliance contre-nature, qui pourrait éclater à tout moment. Mais la pression constante populaire et de la diaspora pourrait les forcer à maintenir le cap.

2) La rue, soutenue par la diaspora via les réseaux sociaux, sera fatale à Kabila en 2016

Il faut admettre que c’est la population très déterminée, appuyée par la diaspora via les ‘social network’, qui fera vraisemblablement échec à Kabila et à son régime qui tiennent à se maintenir à tout prix au pouvoir. C’est un signal fort émis en janvier 2015 par la population, que le régime a bien compris et intériorisé. D’où l’idée d’organiser des consultations populaires en vue du dialogue. Un dialogue auquel l’UDPS tient mordicus, malgré des arguments peu convaincants avancés au départ et qui changent au fil du temps. Malheureusement, l’issue d’un tel dialogue, qui pour le régime Kabila vise à lui conférer un glissement consensuel par le partage du pouvoir, n’aura probablement pas de grand impact politique. Ceci pour la simple raison que la population congolaise n’est plus tenue par les positionnements opportunistes des partis politiques et veut absolument en finir une fois pour toutes avec le kabilisme en décembre 2016. Plus déterminées que les politiciens – manipulables et achetables – la population congolaise dans son ensemble et sa diaspora manifestent leur ras-le-bol général du régime actuel et ne cessent de lancer des menaces à prendre au sérieux par les conseillers et stratèges qui tiennent à maintenir au pouvoir un Kabila continuellement distrait. Ce message devrait également être entendu par certains partis qui veulent accorder un sursis politique à Kabila au-delà de ses deux mandats constitutionnels.

3) L’alliance Tshisekedi (Père ou fils) – MLC- Kamerhe – Katumbi – Kamitatu – Fayulu et Vuemba

Une alliance plurielle et transversale de ces acteurs politiques, avec des rôles clairs pour chacun, peut anéantir Kabila ou son éventuel challenger. Mais on est loin du compte pour l’instant. Pourtant en 2011, lors de sa tournée au Katanga, nous avons conseillé aux collaborateurs de Tshisekedi, qui l’ont induit en erreur, de débaucher Katumbi. Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, avec ses qualités et ses défauts, l’homme Katumbi, loin pour nous de remplir les critères d’un leader idéal pour la RDC, jouit d’une popularité – populisme- avérée dans l’ex-province dont il est originaire. Ainsi, les états-majors des partis, toutes tendances confondues, doivent en tenir compte et accepter ces faits ! Le débauchage politique ne doit pas seulement se faire dans le sens de l’opposition vers le pouvoir mais aussi inversement. C’est ce qui a fait la force de la révolution burkinabè.

En effet, au Burkina Faso, mus par les valeurs républicaines et le souci de sauvegarder l’intérêt suprême de la nation et par patriotisme, 70 cadres du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), parti au pouvoir ont démissionné le 4 janvier 2014 du Bureau politique national et ont créé, à l’instar de l’UDPS au Zaïre en 1982, le MPP (Mouvement du peuple pour le progrès) le 25 janvier. Une défection et dissidence qui a considérablement bouleversé le paysage politique au Burkina Faso, isolant à la fois le président Compaoré et les tenants de la modification de la constitution. Cet événement a été d’autant plus retentissant que parmi les « démissionnaires » se trouvaient trois figures qui, pendant longtemps, ont été les éminences grises et les piliers du régime Compaoré, à savoir Roch Marc Christian Kaboré, Salif Diallo et Simon Compaoré. Ils ont entraîné dans leur sillage de nombreux cadres et militants. Cette dissidence, qui a aussitôt rejoint l’opposition et la société civile, a insufflé une nouvelle dynamique au combat mené par cette dernière. Malheureusement en RDC, que ce soient en politique, en musique ou en sport, tout est binaire et manichéen car trop souvent, la politique se fait par émotion que par la raison.

4) Aucun parti n’a jamais gagné et ne pourra gagner seul les élections en RDC. Qu’on ne trompe personne!

L’analyse transversale de la sociologie électorale en RDC, depuis 1960, montre avec pertinence qu’aucun parti n’est parvenu à gagner seul les élections en RDC. La RDC, comme la plupart des pays africains, est un pays où le facteur géopolitique interne joue une importance non négligeable lors des élections.

L’exemple des élections de 1960

Le tableau et la carte électorale ci-dessous, tirés de l’analyse du professeur Crawford Young[1], illustre notre propos. Même le MNC de Lumumba, malgré tous les mythes écrits émotionnellement à ce sujet, dut recourir aux alliances pour constituer une majorité confortable au parlement. En effet, les élections bâclées de mai 196o, organisées par l’autorité coloniale belge où d’innombrables irrégularités ont été constatées, le MNC de Lumumba, parti unitariste, qui en a contesté les résultats, était la seule politique la plus importante, implantée quasiment dans tout le pays, n’a recuilli que 41 sièges sur 137 à la chambre des députés. Ce qui l’a contraint à nouer des alliances [2], parfois contre nature, pour dégager une majorité au gouvernement. C’est le cas notamment avec les partis fédéralistes, l’ABAKO de Joseph Kasa-Vubu qui a refusé dans un premier temps de rencontrer Lumumba, lorsque celui-ci a été chargé de former le gouvernement d’une large coalition d’union nationale. Les Bakongo voulaient plus de garantie et en même temps étaient décidés à créer leur propre province avec statut d’autonomie[3]. Il en set de même avec la CONAKAT, de Moïse Tshombe et Godfroid Munongo, qui a accepté l’offre dans un premier temps avant de se récuser et de mener la sécession économique du Katanga.

Principaux partis de la RDC en 196 - Souce Crawford Young
Tableau des principaux partis de la RDC en 1960 et leur implantation nationale – Source Crawford Young
L'implantation nationale des partis en 1960
Carte de l’implantation nationale des partis en 1960 – Source : Crawford Young

De même, une analyse succincte des présidentielles de 2006 (moins chaotiques que celles de 2011) confirme le caractère de vote ethnorégional en RDC.

Comparaison vote Kabila-Bemba et participation 1er et 2e tour des élections de 2006
J.P. BEMBA  J. KABILATAUX DE PART.
PROV1er TOUR2ème TOUR1er TOUR2ème TOUR1er TOUR2ème TOUR
Bandundu9,7160,552,6539,4568,8250,66
Bas Congo36,2174,1413,9125,8676,0951,59
Equateur64,2697,151,772,8574,3284,45
Kasaï-Occ.31,9376,711,4223,345,4651,42
Kasaï-Or.14,6667,4136,0932,5939,1942,67
Katanga3,516,2477,1693,7671,4975,58
Kinshasa48,368,1414,5931,8672,1758,25
Kivu Nord0,773,5577,7196,4581,0376,65
Kivu Sud0,281,6994,6498,3190,1680,06
Maniema0,341,6789,5298,3384,8780,24
Prov.Or.5,220,5270,2679,4877,5965,37
Source : Thierry Coosemans, Radioscopie des Urnes Congolaises. Une étude originale des élections en RDC, L’Harmattan, Paris, 2008.

L’analyse des résultats des présidentielles de 2006, malgré certaines réserves à émettre du fait des fraudes qui ont également émaillé ces élections, nous renseigne que la victoire de Joseph Kabila a été acquise du fait que ses bastions électoraux étaient parmi les plus peuplés[2]. Cela conduit à avancer que le Congo serait coupé en deux zones « géopolitiques », l’Est (généralement « swahilophone ») et l’Ouest (« lingalophone »). J.P. Bemba a été massivement élu dans la partie occidentale du pays. J. Kabila a de son côté obtenu en effet des scores frisant souvent les 90 % dans la partie orientale, en arrivant en tête dans seulement 5 provinces sur 11 que comptaient le pays. Les deux candidats avaient renforcé leurs positions dans leurs zones géographiques de confort ethnorégional respectives – Equateur, Kinshasa, Bandundu et Bas-Congo et les deux Kasaï pour Bemba et l’est du pays Il a arraché plus de 90% des voix dans 4 provinces (Katanga, Maniema, Nord-Kivu, Sud-Kivu et province Orientale)pour Kabila. Il n’empêche : la fracture entre l’Est et l’Ouest du pays s’est trouvée en principe renforcée, bien que l’interprétation de celle-ci doive être nuancée, notamment au niveau des législatives en 2011 où certains candidats de l’ouest ont été léus à l’est – le cas de Konde Vila Kikanda pour le compte de l’ARC de Kamitatu, un parti ancré plutôt à l’ouest du pays.

Ainsi donc, d’une manière générale, on peut admettre que le constat de l’existence du clivage électoral Est-Ouest semble une réalité sociopolitique en RDC. Ceci consacre un ancrage ethno-régional des partis politiques et des candidats aux présidentielles et aux législatives, incapables d’imposer un leadership national, essentiel pour le renforcement de la cohésion nationale. Le découpage administratif territorial en cours risque d’exacerber cette tendance. A cela, il faudrait ajouter la précarité et la volatilité idéologiques de la majorité d’électeurs et un niveau de maturation politique relativement moins élevé de bon nombre d’électeurs afin d’opérer des choix judicieux. Enfin, quoiqu’on en dise, le jeu des alliances est très important dans la politique congolaise. Il faut garder à l’esprit qu’en 2006, Jean-Pierre Bemba sans l’appui d’Antoine Gizenga et d’Alphonse Nzanga Mobutu – qui ont à eux deux ont totalisé 15% des suffrages au premier tour – a obtenu 42% des voix. Que ce serait-il passé s’il avait obtenu leurs soutiens?

5) Il n’est pas encore certain que Bemba et Etienne Tshisekedi soient  présents en 2016

Pour le cas de l’UDPS, un parti qui fonctionne plus par dogmatisme que par rationalité, l’attachement au parti est d’ordre religieux. C’est-à-dire, les militants vont manifester une loyauté au parti et au successeur d’Etienne Tshisekedi, non pas parce qu’il est le meilleur à ce poste mais pour bien d’autres raisons psycho-ethno-sociopolitiques propres à la réalité socio-électorale de l’Afrique en général et de la RDC en particulier, mais aussi à cause du combat mené par ce parti devenu une sorte de patrimoine national. En ce sens, le successeur (auto)désigné d’Etienne Tshisekedi ne devrait pas vraiment souffrir d’impopularité, malgré certaines contestations internes. La présence ou non de Jean-Pierre Bemba sur les starting-block électoral de 2016 sera fonction de l’évolution politique dans les mois avenir. C’est en rapport avec l’évolution des enjeux politiques en RDC que son procès, dont la phase finale vient de reprendre, connaîtra une issue favorable ou non. Nous y reviendrons dans la deuxième partie de l’analyse.

6) Une conjonction d’évènements politiques, diplomatiques et militaires défavorables à Kabila

Le soulèvement populaire de janvier 2015 à Kinshasa, Bukavu (Sud-Kivu) et Goma (Nord-Kivu), le refus d’une frange de l’opposition de souscrire aux consultations et au dialogue proposés par Kabila, la perspective d’une bataille rangée entre  Kabila et Katumbi au Katanga et au sein de la majorité présidentielle , vont davantage isoler et affaiblir Joseph Kabila. A cela il faut ajouter son isolement diplomatique. N’ayant presque plus de marge de manœuvre politique, voire diplomatique malgré ses efforts ratés de séduire Washington, tout en cherchant la protection de Moscou, Kabila n’a plus que l’option militaire pour se maintenir au pouvoir. Mais là aussi, après avoir échoué dans sa tentative de répression des manifestants en janvier 2015, plusieurs cadres militaires sont dans le mode post-Kabila, de la même manière qu’ils l’étaient en 1996-1997 lorsque le glas avait sonné pour le « maréchal » Mobutu par la fausse guerre de libération de l’AFDL.

C’est une quasi certitude pour DESC. Il y a trop de clivages dans le camp politique et dans le cercle militaire de Kabila. La plupart de ses proches collaborateurs (politiques et militaires) n’attendent plus que le moment venu pour prendre le large. DESC dispose de plusieurs éléments pouvant étayer cette réalité car même ceux qui prétendent être les dauphins de Kabila, malgré le profil bas affiché pour avoir sa bénédiction, sont prêts à le renier à la première occasion. Le rétrécissement de l’espace politique par Kabila pourrait lui être fatal dans les mois à venir. Avec l’inefficacité des partis politiques de l’opposition, incapables de mobiliser les foules, se contentant du travail effectué par Human Rights Watch et Perriello à leur place pour mettre Kabila sous pression, les seuls moyens d’expression politique qui feront la différence dans les mois à venir sont plus que probablement la rue et une action armée de ou contre Kabila.

7)  Kabila n’a plus la cote dans les casernes militaires de la RDC et au sein de la police

L’armée, la police et les services de sécurité qui ne sont pas bien payées[1], contrairement à la Garde républicaine ; ainsi que des rivalités internes au sein l’inner circle sécuritaire de Kabila risquent d’avoir raison sur le raïs dont les marges de manœuvre politiques et diplomatiques ne cessent de se rétrécir à mesure que l’on se rapproche de 2016. On y recense un mécontentement grandissant qui pourrait être plus fatal que les pillages des années 1990. Par ailleurs, plusieurs cadres militaires de l’entourage présidentiel direct, ceux-là même qui ciblent DESC, sont déjà en mode « post Kabila » car la plupart d’entr’eux sont des opportunistes patentés qui n’ont jamais cru en leur raïs. Ce qui les intéresse c’est la survie du régime (sans Kabila) pour les uns ou la continuité du dispositif de dépendance sécuritaire de la RDC par rapport au Rwanda pour les autres. Parmi eux, il y a Jean-Claude Yav Kabej et Damas Kabulo Mydya Viyta.

Nous pointons particulièrement le Général Kabulo. Selon les confidences d’un de ses proches collaborateurs : « Kabulo trouve le président Kabila un peu timoré, c’est-à-dire pas dur du tout ou à vrai dire faible et conciliant et peut être enclin à jouer le jeu démocratique (alternance) alors que lui et ses affidés ont toujours prôné l’usage de la force pour régler tous les différends politiques. Mais aussi ils veulent conserver le pouvoir quel qu’en soit le prix ».

Par ailleurs, sur base de plusieurs informations fiables convergentes et recoupées par DESC, quelques généraux et officiers supérieurs, dont nous préférons taire les noms, seraient sur le point d’abandonner le « raïs » dans les mois à venir. Nous n’en dirons pas plus mais l’avenir proche nous donnera sans doute raison. Ce n’est pas un hasard qu’il (Kabila) ait échappé à une attaque armée en début juillet 2015. Il devient de plus en plus apparent qu’ au sein de l’armée, la crainte des poursuites pénales au niveau international, suite à la pression des ONG telle que Human Rights Watch, amène plusieurs cadres de l’armée et de la police à lever le pied lorsqu’il s’agit de réprimer sauvagement la population civile. Ils commencent à avoir peur pour leur avenir et se projettent progressivement en mode après-Kabila. Wait and see !

A suivre : Ma Lecture 2 – RDC 2016 : Équations et les hommes en vue

[1] http://afridesk.org/labandon-des-officiers-congolais-se-poursuit-pendant-que-kabila-surmilitarise-la-gr-jj-wondo/.

[2] Jean Kestergat, Quand le Zaïre s’appelait Congo, Ed. Paul Legrain, Bruxelles, 1985, pp. 254-256.

[3] Jean Kestergat, Ibid., p.266.

Jean-Jacques Wondo Omanyundu / Exclusivité DESC

7

7 Comments on “Ma lecture 1 – RDC : Les jeux et les enjeux politiques de 2016 – Jean-Jacques Wondo”

  • PAULIN NGOY MUSANS

    says:

    Bonjour monsieur Jean Jacques, Je viens de lire votre analyse relative aux enjeux politiques actuels dans notre pays. Elle est profonde et très riche. Je vous en félicite et vous en remercie . Ce qui me frappe le plus c’est le fait que vous avez dit haut et d’une manière sincère les réalités de la RDC. L’opposition Congolaise est trop opportuniste, et en outre on ne sent pas cette détermination, ce sens d’abnégation. Nous avons besoin d’un leader qui peut se sacrifier pour ce peuple et qui s’autoproclame.
    Monsieur Jean Jacques, continuez dans cette lancée,seul. Dieu vous récompensera. Effectivement vous l’avez si bien dit ,le peuple risque de se prendre en charge et se fera un leader qui émergera du néant.
    Vos analyses sont très pertinentes.

    Paulin Ngoy Musans

  • jjAbrams

    says:

    Encore une analyse brillante monsieur wondo.mais il faut tenir compte de ceratin candidat aussi comme Freddy Matungulu.

  • Makutu Lidjo

    says:

    Merci Jean Jacques Wondo pour cette analyse fort instructive. J’attends impatiemment la suite.

  • R. Kalima

    says:

    Bravo, Jean-Jacques…!!! Belle analyse.

    Cependant, une demande et une préoccupation me viennent à l’esprit:

    a. Demande:
    La plupart de réflexions que l’intellect congolais fait (c’est d’ailleurs le cas dans ta réflexion) sont plus centrées sur le départ de Kabila. Je voudrais avoir aussi ton analyse sur l’après-Kabila. Dans notre gibecière des politiciens actuels, qui penses-tu pourrait être le meilleur dirigeant pour la RDC? (attention: je n’ai pas demandé qui tu vas voter en cas d’élections…). Je voudrais que ta future analyse se penche plus, non pas sur une popularité quelconque dont peut jouir un candidat (parce qu’on peut être populaire et être un mauvais dirigeant), mais sur les critères de capacités de bien diriger ce pays.

    b. Préoccupation:
    Tu as cité nommément le Général Kabulo, merci de le faire. Mais, pour les autres généraux tu dis: « ….quelques généraux et officiers supérieurs, dont nous préférons taire les noms….. » Pourquoi tu cites certains et tu tais les autres ?? Très franchement, tu me mets mal-à-l’aise… Je ne sens pas l’objectivité que, pourtant, tu as annoncée dans la partie introductive de ton analyse.

    Sans rancune, Jean-Jacques, et salut .

  • Geroge

    says:

    Jean-Jacques, vous avez fait une tres bonne analyse en generale mais le deuxieme point manque plusieurs elements. Sans coordination ou encadrement, le soulevement populaire n’amenera pas le changement. Kabila craint 2 choses seulement: 1) l’action militaire qu’il ne controle pas (car il cree souvent des rebellions et les defait selon le « briefing » de ses maitres) et 2) L’eveil de conscience de la jeunesse congolaise pour une auto-prise en charge face a la cacophonie politique (opposition et majorite). Ceci explique pourquoi un jeune comme Fred Bauma dont les parents cultivent les champs a Masisi et Yves Makwambala du Groupe FILIMBI (que les congolais devraient soutenir) font tres peur au PUISSANT ANR de Kalev, Kabila, Bizima Karaha et leur bande! Yves Makwambala est en prison pour une idee: DESIN D’UN SIFFLET! Fred Bauma est a l’ANR depuis plusieurs mois pour avoir cree un groupe de jeunes, LUCHA (Lutte pour le changement). Ces jeunes de LUCHA au lieu de danser le Ndombolo que Kabila financent, ils vont vont dans des quartiers de Goma ouvrir les caniveaux, a la prison pour netoyer les salles, au marche pour expliquer au maman l’epargne et le commerce.

  • Marie Otshumba

    says:

    Nôtre Congo a besoin de personne comme vous.

  • Bitini

    says:

    Cher compatriote, je viens par un hasard de lire vos analyses sur la situation actuelle en rdc. Je dois vous dire bravo et si nous avions vraiment les politiciens dignes de ce nom et ils mettaient en pratique vos propositions comme une coalition des ces soient disant opposants sans oublié katumbi, le régime de Kabila ne durera plus longtemps. Mais pour enrichir vos recherches, il fallait faire les recherches sur la position de tutshi power rwandais dont Rubwera, bisengimana etc..etant donné que nous n’avons les politiciens au Congo, donc la solution à nos problèmes doit revenir à la population. En outre nous peuple congolais devons établir l’équilibre de la terreur vis à vis des occupants et les collabos et je suis sur que si les Rwandais et les collabos commencent à tomber aussi comme les citoyens congolais, la libération du pays ne va plus tarder. Ce n est pas normal que depuis 2001 de milliers de congolais sont assassinés par Kabila et aucun rwandais comme Zoé, Janet, Rubwera, etc. Est tombé. Bref nous devons transporter la douleur chez eux aussi pour qu’ils sentent aussi comment la douleur fonctionne.

Leave a Comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

This panel is hidden by default but revealed when the user activates the relevant trigger.

Dans la même thématique

DROIT & JUSTICE | 23 Sep 2025 20:47:05| 168 0
RDC : Jean-Jacques Wondo dépose plainte en Belgique pour menace de mort
Il y a dix jours, un journaliste congolais critique du régime Tshisekedi a été violemment agressé à Tirlemont. “Les menaces… Lire la suite
Par La Rédaction de AFRIDESK
DÉFENSE & SÉCURITÉ GLOBALE | 23 Sep 2025 20:47:05| 651 0
Un hommage poignant de JJ WONDO à sa fille MAZARINE WONDO en ce jour d’anniversaire, malgré l’injustice de son incarcération
"Joyeux Anniversaire à la très inspirée et exceptionnelle MAZARINE WONDO. Je t'envoie plein de Bisous,d'Amour et de Bénédictions. Nous sommes… Lire la suite
Par La Rédaction de AFRIDESK
DÉFENSE & SÉCURITÉ GLOBALE | 23 Sep 2025 20:47:05| 1535 0
RDC : Dossier Jean-Jacques Wondo, la défense contre-attaque et démonte toute l’accusation
Le dossier de la téléphonie sur lequel repose l’accusation apparaît comme un enorme montage pour accuser l’expert belge. Le procès… Lire la suite
Par La Rédaction de AFRIDESK
DÉFENSE & SÉCURITÉ GLOBALE | 23 Sep 2025 20:47:05| 781 0
HONORABLE PATRIOTE SERGE WELO OMANYUNDU DANS NOS COEURS
Ce 5 novembre 2024, cela fera un an que le Député Honoraire Serge Welo OMANYUNDU nous a quittés.Nous, sa famille… Lire la suite
Par La Rédaction de AFRIDESK