Les raisons de la Cyberattaque de DESC par la Démiap du régime Kabila?
Jean-Jacques Wondo Omanyundu
La piste du service des renseignements militaires congolais (Ex-Démiap) de la Garde républicaine

Comme mentionné dans notre précédente publication, c’est vers les services T2 des renseignements militaires congolais que DESC situe la cyberattaque terroriste dont il a été victime. Nos contacts avec le service de support technique du site vont confirmer l’acte d’une manipulation externe qui est parvenu à modifier le mot de passe d’accès au site.
Ce constat corrobore cette information reçue d’une source militaire congolaise : « Toi et Desc vous êtes devenus des éléments subversifs selon le régime, surtout ton dernier article sur la tentative de mutinerie généralisée à Kinshasa a mis le boss très en colère, et il tonne sur tout le monde, c’est pour cela que Desc est ciblé. » Et la source de préciser : « Tu es allé un peu trop loin avec ta dernière analyse qui a créé une panique dans les services. Ces infos étaient tellement sensibles que le pré-carré militaire du président a décidé de fermer un peu la gueule de Desc en mettant des moyens en jeu ».
Pourquoi cette panique au sein du pré-carré militaire du régime congolais ?
Il faut admettre que depuis fin juin 2015, la teneur et la pertinence des analyses et des informations publiées par DESC, déstabilisent le régime congolais et les services à sa solde.
Sans être exhaustif, nous avons recensé les publications suivantes qui dérangent les plans du régime ou dévoilent davantage sa nature et son inculture.
1°) L’analyse de Musavuli, « RD Congo – Karenzi Karake : Le malaise des Congolais »,
Cet analyse met le doigt sur le silence, à la fois incompréhensible mais prévisible, de Kinshasa par rapport à l’arrestation de Karenzi. Dans cet article, l’analyste Musavuli se montre dubitatif sur la réelle volonté politique de voir cette arrestation permettre de faire la lumière sur la forfaiture du régime actuel rwandais, verrouillée par une oligarchie tutsie sanguinaire ayant déployé ses tentacules jusqu’au sommet de l’Etat Congolais, par Joseph Kabila interposé.
En effet, écrit Musavuli, « sous d’autres cieux, le Congo aurait salué, de façon remarquée, cette arrestation, le début de justice pour les millions de ses habitants tués durant les invasions du pays par les troupes rwandaises. On aurait assisté à des scènes de liesse partout au Congo, en commençant par Kinshasa la capitale. Le gouvernement aurait pris contact avec les autorités britanniques et espagnoles afin de compléter le dossier d’accusation par les plaintes des familles des victimes. Les ambassadeurs auraient mobilisé la diaspora pour la tenir informée des suites judiciaires, et encouragé les victimes vivant en Europe à se manifester pour renforcer le dossier d’accusation. Au pays, des cérémonies de commémoration auraient été organisées sur les sites des massacres pour conforter l’espoir de justice et la solidarité de la nation avec les familles des victimes. Eh bien, rien de tout cela ne se passe au Congo. La raison de cette situation hallucinante est à rechercher au sommet de l’Etat. »
Karenzi est un des responsables d’innombrables crimes documentés au Rwanda même puis au Congo, les membres de ce mouvement n’ont jamais été inquiétés par la justice.(…) Mais le pays doit se taire sur tous ces crimes, et un homme veille. Un des soldats de Kagame. Depuis son arrivée au pouvoir à Kinshasa, toutes les tentatives visant à réprimer les crimes des hommes de Kagame sont étouffées. (…).
En 1996, l’armée tutsie rwandaise envahit le Congo sous le masque d’une fausse « rébellion » dénommée AFDL. Parmi les soldats rwandais qui franchissent la frontière, il y a bien entendu Emmanuel Karenzi Karake, mais aussi un certain Commandant Hyppo, officier de l’Armée patriotique rwandaise (APR). Il est rattaché au commandant qui patronne les troupes d’invasion, le général James Kabarebe, l’actuel ministre rwandais de la Défense. Au fil de la conquête du pays, le Commandant Hyppo change d’identité et se fait connaître sous le nom de « Joseph Kabila ». Il deviendra, quatre ans plus tard, « le président Joseph Kabila Kabange ». Depuis, l’ancien soldat rwandais est à la tête du Congo et contrôle ses institutions.
On imagine assez aisément que la justice espagnole, un des systèmes judiciaires les plus aboutis, devrait essayer de comprendre ce que l’officier Karenzi Karake a exactement fait dans les villes congolaises où son nom est cité pour son implication dans les massacres. On se doute bien que les enquêteurs espagnols, et les médias, devraient se demander avec qui il a pu commettre ces crimes. Des questions qui pourraient mener au président Kabila. Où se trouvait-il pendant les tueries ? Dans quels bataillons servait-il ? Connaissait-il Karenzi Karake ? Quel rôle a-t-il pu jouer ? Autant de questions qui expliquent le silence paradoxal, du Congo et le malaise qui se lit sur le visage des Congolais face à l’affaire Karenzi Karake.
Du coup, depuis samedi 20 juin, on regarde du côté du gouvernement de Kinshasa… silence radio. On regarde du côté du parquet général de Kinshasa… silence radio. On regarde du côté des députés et des sénateurs, dont nombreux sont des élus des provinces où Karenzi Karake a commis ces crimes … silence radio. Quid des leaders politiques, notamment les grandes figures de l’opposition à Kinshasa qui ambitionnent de se présenter à l’élection présidentielle de 2016 ? Silence radio ! Bref, un peuple qui aurait pu exulter de joie mais qui se retrouve sans une seule autorité disposée à saisir l’occasion qui se présente pour faire avancer la cause de ses victimes. Un peuple en mort lente ?
2°) La pétition sur les massacres de Beni et les vidéos YouTube de la campagne de sensibilisation réalisée par l’Equipe de DESC
La cruauté et la bestialité des photos compilées par DESC dans les liens YouTube en français et en anglais), servant de support à la pétition[1] lancée en faveur d’une justice pour les victimes des massacres de Beni, illustrent l’indifférence d’un régime face au drame qui touche les populations congolaises.
Nous devons par ailleurs continuer à mobiliser plus de gens pour signer cette pétition, car au-delà des émotions, il nous faut joindre nos actes à nos paroles pour vouloir changer effectivement les choses en RDC en commençant par signer cette pétition.
Lien complet pour signer la pétition en cliquant ci-contre : https://secure.avaaz.org/fr/petition/Procureur_de_la_CPI_et_HautCommissariat_de_lONU_aux_droits_de_lhomme_Une_enquete_internationale_sur_les_massacres_de_Ben/?cgMMAfb
Vidéo émouvante de la campagne de sensibilisation en version française : https://www.youtube.com/watch?v=qiK3vl2aizA
vidéo émouvante de la campagne de sensibilisation en version anglaise : https://www.youtube.com/watch?v=NvH_ROIOEFM
3°) John Numbi et Joseph Kabila : le désamour après la lune de miel ?
Cette analyse montrant comment John Numbi, un des ex-bras armés du régime Kabila, est en disgrâce auprès de son ancien protégé du fait de la guerre des clans qui règne actuellement dans les cercles militaires de Kabila, au point d’emporter ce qui reste encore d’un régime comateux. Depuis sa mise à l’écart, Numbi est fortement soupçonné d’être le parrain des miliciens Bakata Katanga qui ne manqueront pas de faire parler d’eux si la situation politique se gâte en RDC. De ce fait, John Numbi reste un élément incontournable dans les enjeux politiques et sécuritaires à venir du Katanga[2].
Dans cet article, nous avons constaté qu’au sein des FARDC et des services de sécurité congolais, chaque fois que John Numbi occupe des fonctions supérieures, le général Olenga (Kusu du Maniema) occupe des fonctions secondaires. Mais lorsque le général Olenga est élevé aux fonctions supérieures, le général Numbi est écarté du cercle de décisions stratégique. Il se crée alors deux clans opposés ou en compétition dans l’entourage militaire de Joseph Kabila. En cause, la question rwandaise. Le Général Numbi et le feu Augustin Katumba Mwanke ont été les artisans du « Gentlemen agreement » secret entre Kabila et Kagame en fin 2008. Ils sont considérés par le clan du Général Olenga, viscéralement opposé au Rwanda, comme étant des agents rwandais. C’est l’analyse dans laquelle nous mentonnons aussi que : » c’est là que réside plus que probablement le secret de la mort (assassinat) de Katumba Mwanke dans une simulation du crash d’avion, en promettant d’en publier probablement les détails un jour, qui a mis mal à l’aise nos assaillants« .
4°) L’infoflash déstabilisante de DESC sur la tentative de mutinerie généralisée à Kinshasa et l’attaque du cortège de Kabila
Alors que ces incidents devraient rester très confidentiels car gérés par un cercle très fermé du régime, composé particulièrement par les généraux François Olenga, Jean-Claude Yav et Damas Kabulo, l’information révélant une tentative avortée de mutinerie au sein des FARDC et l’attaque échouée du cortège présidentiel ont été la goutte de trop, selon notre source . Un régime qui veut donner l’impression de maîtriser la situation alors qu’il est déjà divisé à l’intérieur. De plus, révéler de telles informations, étouffées, est synonyme de dévoiler la vulnérabilité d’un régime qui ne tiendrait plus qu’à un fil. Car c’est effectivement de l’intérieur – DESC dispose plusieurs preuves concordantes – que l’auto-effondrement du régime va s’opérer. Tenez-le pour dit et acquis ! Alors, cela dérange le précarré présidentiel !
Surtout lorsque DESC révèle ce qui suit et met à jour les plans du Général Mulubakat-Tutsi congolais, Damas Kabulo. « Le chef est actuellement sous une forte pression constante du pré-carre militaro-sécuritaire qui l’oblige pratiquement à se maintenir au pouvoir et à ne montrer aucun signe de faiblesse. L’un des généraux puissants de cette clique est le Vice-amiral Damas Kabulo, l’actuel Secrétaire général du ministère de la Défense ». Au cours d’une réunion sécuritaire importante sécrète, tenue à Kinshasa, Kabulo a déclaré ce qui suit en des mots très clairs: « vaut mieux perdre un mulubakat que perdre notre pouvoir ». Selon notre source : « Il s’agit là d’une menace à peine voilée et que ce petit groupe peut renverser le président à tout moment si ce dernier renonce à se présenter en 2016 ou si il ne présente pas un dauphin qui correspond à leurs intérêt, que le pré-carré peux manipuler ». Et la source de conclure : « Ainsi, la marge de manœuvre du boss se rétrécit de jour en jour par rapport au pré-carre militaire. D’où son refus (silence) de se prononcer publiquement ou officiellement par rapport à son départ ou non après la fin de son mandat en 2016 ».
Lorsque nous avons tenté de savoir un peu plus sur les capacités réelles du précarré de Kabila à entrainer la RDC dans le chaos, voici ce que nous a rapporté notre source présidentielle citant les généraux autour de Kabila : « Les 1000 hommes du RSP[3] Burkinabès continuent à donner du fil à retordre à tout le monde au Burkina, nous qui avons une Garde républicaine de 22 000 hommes lourdement armés, des forces des réaction rapide de 3 brigades lourdement armées et dirigées par des officiers très loyaux au président : Akili Mohindo Mundos, Manzikala, lieutenant-colonel prénommé Erickson (l’espoir du chef), etc., c’est un jeu d’enfant de rendre ce pays ingouvernable. Le général Kabulo peut tout se permettre ici en RDC. Tout comme Jean-Claude Yav, Kabulo est l’ami et le confident du président de la République. Kabulo et JC Yav sont les deux amis et confidents du président Kabila, plus que d’ailleurs Oscar (lire Olenga). Les deux peuvent parler au président même dans sa chambre à coucher ».
A propos du général Olenga, une autre source nous signale qu’il a séjourné à Tbilissi en Géorgie, la semaine du 6 juillet 2015 jusqu’au 14 juillet 2015. Il s’y est rendu pour signer des contrats de fourniture de véhicules blindés et des pièces d’artillerie.
5°) Last but not least, l’article de M. Jean Bosco Kongolo : « La dénonciation du Président Joseph Kabila : acte politique ou judiciaire? »
Ce sublime article, argumenté sur base légal et juridique jette le pavé supplémentaire dans la mare kabiliste sur l’incompétence, l’amateurisme et l’illettrisme intellectuel et politique de Kabila et ses conseillers. Monsieur Kongolo démontre, sur la base des fondements du droit congolais, le caractère politique et anti judiciaire de la dénonciation de Kabila.
Se référant à l’Article 69 de la Constitution[4], M. Kongolo pose la question suivante :
« Aurait-t-il (Joseph Kabila) remarqué le dysfonctionnement de la justice en lien avec des crimes financiers? C’est possible. Mais fallait-il pour autant qu’il descende lui-même dans l’arène pour simplement dénoncer comme le ferait n’importe quel citoyen, lui qui a le pouvoir de nommer et de relever de leurs fonctions les magistrats tant du siège que du parquet, si ces derniers ont démérité? Et pourtant, il existe d’autres mécanismes légaux et institutionnels permettant de saisir efficacement le parquet sans exposer l’autorité du Chef de l’État ou l’autorité de l’État tout court, afin de préserver son rôle d’arbitre et de garant du fonctionnement régulier des institutions.
Violant la loi et ignorant aussi bien le Ministre de la justice, seul habilité légalement à mettre l’action publique en mouvement, le Présidence de la République s’est précipité à déposer au Parquet général de la République un document déjà banalisé, à juste titre, par le Procureur général de la République…
Le Président de la République et son Conseiller spécial ont-ils oublié, si tôt, qu’en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux, il existe une loi promulguée par lui en 2004, dont la nation attend toujours les effets? Il s’agit de la Loi no 04/016 du 19 juillet 2004 portant lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme…
Plutôt que de présenter un dossier vide à en croire le PGR), sans aucun élément d’enquête ou d’investigation, le Conseiller spécial aurait pu s’appuyer, entre autres, sur la Cour des comptes, l’Inspection générale des finances et sur la Cellule de renseignements créée par la loi précitée (art.17) pour donner à celle-ci un coup de pouce sur base des éléments à sa disposition ainsi que ceux recueillis notamment auprès des services de sécurité opérant sous l’autorité du Chef de l’État.
En Conclusion, M. Kongolo avance qu’ « il s’agisse d’une plainte ou d’une simple dénonciation, le document déposé au Parquet général de la République par le Conseiller spécial du chef de l’État en matière de bonne gouvernance, de lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux constitue une preuve supplémentaire, si besoin en était encore, de l’existence (à la présidence) d’un gouvernement parallèle ainsi que de l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques. Un conseiller du Président de la République est avant tout un technocrate, qui ne s’affiche pas en public pour tenir des points de presse, son rôle se limitant à émettre, à l’intention de son chef, des avis et considérations sur tous les dossiers qui lui sont soumis.
(…) A une année de la fin de mandat du Président en exercice, pareil acte, dépourvu d’éléments d’enquête, aux dires du Procureur général de la République lui-même, ne peut avoir qu’un caractère de marketing politique pour faire croire aux naïfs que la tolérance zéro n’est pas un simple slogan.
La dénonciation du Chef de l’État, outre qu’elle est juridiquement irrégulière et politiquement incorrecte (…) rappelle étrangement les méthodes semblables utilisées à l’époque par feu Marechal Mobutu lors de ses meetings historiques du 24 juin de chaque année à la cité de Kinkole. Pour se moquer du peuple, il n’hésitait pas à désavouer publiquement ses proches collaborateurs, avant de les révoquer le lendemain pour ensuite les reprendre discrétionnairement quelques mois plus tard, en les tirant de la réserve de la République. C’est du déjà vu, et ce ne serait pas exagéré de poser la question de savoir si le Chef de l’État joue encore son rôle d’arbitre et de garant du bon fonctionnement des institutions ».
Conclusion
L’attaque criminelle, barbare et insensée contre DESC démasque de plus en plus la nature bipolaire d’un régime allergique aux valeurs démocratiques de la liberté d’expression. Après avoir réprimé des manifestants pacifiques, faisant prévaloir leur liberté d’expression garantie par la Constitution en janvier 2015, le régime de Kinshasa s’en prend à un site qui édifie les Congolais sur les enjeux sociopolitiques et géopolitiques latents de la RDC.
C’est le même régime antidémocratique qui voudrait amener les Congolais à un dialogue d’apaisement de la tension politique alors que d’autre part, il continue d’user des moyens terroristes (cyberattaque) pour réduire en silence ceux qui dénoncent ses forfaitures, sa mal gouvernance et sa mauvaise foi, suivant une approche scientifique, sans user des jérémiades ni de rhétoriques spécieuses, encore moins l’injure facile qui est souvent l’arme des faibles. DESC est étonné qu’une certaine classe politique naïve, inconsciente et atteinte de syndrome de Stockholm, adhérer à la démarche initiée par Joseph Kabila en faveur d’un dialogue qu’il compte organiser en violation de sa signature apposée sur l’accord-cadre d’Addis-Abeba. Nous avons explicité le caractère pervers de ce dialogue dans notre analyse : « Dialogue de dupes Kabila – opposition et société civile Rien que du ‘fighting and talking » (http://afridesk.org/dialogue-de-dupes-kabila-opposition-rien-que-du-fighting-and-talking-jj-wondo/). Pour rappel, le syndrome de Stockholm est un « type de manifestations affectives et comportementales rencontrées chez certaines victimes de prise d’otages, caractérisées par des sentiments paradoxaux de sympathie et de compréhension à l’égard des ravisseurs, d’hostilité et de crainte vis-à-vis de l’autorité et des forces de l’ordre, persistant parfois au-delà de la libération (F. Ochberg, 1978).
Le cas de Ne Muanda Nsemi, dont l’ex-mouvement Bundu dia Kongo a été une des victimes de la barbarie cruelle du régime Kabila qui a commis massacres et razzias dans le territoire du peuple Ne Kongo, en est une illustration démonstrative de ce syndrome amnésique. (http://www.congoindependant.com/article.php?articleid=3615). Dans une insidieuse stratégie maligne de la balkanisation du Congo, Ne Muanda Nsemi semble émettre sur la même longueur d’ondes que les stratégistes tutsi-rwandais qui soutiennent la politique de la terre brûlée de Joseph Kabila en RDC. Kabila, qui n’a plus rien à perdre en RDC, aurait promis à Ne Muanda Nsemi de faire de soutenir l’idée d’une transition de trois ans conduite par Kabila, en échange de la sécession du Bas-Congo et du coup de pouce de Kabila pour l’étendre sur l’espace géographique de l’ancien territoire du Royaume Kongo, étendu jusqu’en Angola et au Congo-Brazzaville, deux pays déjà infiltrés par les amazones tutsies. Il est à constater que les provinces à Balkaniser sont paradoxalement le Bas Congo et les trois provinces qui formaient l’ancien Grand-Kivu (Nord-Kivu, Sud-Kivu, Maniema). Bizarrement, ces provinces ne sont pas concernées par le découpage administratif, planifié à Sun City pendant que les politiciens congolais, dupés, se saoulaient la gueule. Un découpage coulé dans la Constitution de 2006, qui n’a pas fait l’objet d’un large débat de société malgré le référendum biaisé et voté par une minorité du corps électoral. Tout cela s’est déroulé dans une période de diversion et d’anesthésie politique pendant laquelle les politiciens congolais se préoccupaient plus du partage du pouvoir-gâteau 1+4 que des enjeux et conséquences futurs réels de cet accord inclusif et ses corollaires (Constitution de 2006) devenus aujourd’hui un goulot d’étranglement d’une RDC une et indivisible.
Le caractère criminel de l’attaque de DESC corrobore l’analyse de Germain Nzinga Makitu, publiée sur DESC : « Zoom sur le génocide des intellectuels au Congo-Kinshasa », qui constate que « le plan 2016 de Joseph Kabila va de pair avec le génocide des intellectuels congolais [5] ». Dans son brillant article, M. Nzinga avance que la visée principale de son analyse « se focalise sur la marque politique de Joseph Kabila qui plus que le mépris de son supposé père, va procéder purement et simplement au pogrom des intellectuels congolais. Son pouvoir consistera à éliminer systématiquement tout cerveau qui cherchera à comprendre ses méthodes sordides de gouvernance ou se laissera porter dans les velléités de réveiller la conscience endormie des congolais ».
La cyberattaque contre DESC vient de corroborer la nature terroriste du régime de Kinshasa. Voilà tout un argumentaire qui discrédite et disqualifie Kabila et pousse le Peuple Congolais, de toutes parts, à rejeter toute initiative politique émanant de sa part. L’unique chose sensée qui lui reste encore, s’il sait lire les signes du temps, c’est de se conformer à la Constitution et s’en aller en décembre 2016. Le « fitghting and talking » lui inculqué par le régime rwandais ne marche plus avec les Congolais, de plus en plus éveillés, conscientisés et déterminés[6] à tourner les pages sombres[7] des régimes Kabila, père et fils. L’attaque contre DESC disqualifie davantage un régime hostile au Peuple Congolais et creuse encore plus profondément sa propre tombe. La poursuite de notre travail reste la seule arme de DESC contre le régime Kabila.
Jean-Jacques Wondo Omanyundu / Exclusivité DESC
[1] – http://afridesk.org/massacres-de-beni-desc-lance-une-petition-pour-une-enquete-internationale/#sthash.bVLphFIl.dpuf.
[2] http://afridesk.org/john-numbi-et-joseph-kabila-le-desamour-apres-la-lune-de-miel/#sthash.O16yksFA.dpuf
[3] Régiment de sécurité présidentielle (RSP), chargé de la protection présidentielle au Burkina-Faso.
[4] « Le Président de la République est le Chef de l’État. Il représente la nation et il est le symbole de l’unité nationale.
Il veille au respect de la Constitution.
Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des Institutions ainsi que la continuité de l’État. Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, de la souveraineté nationale et du respect des traités et accords internationaux ».
[5] http://afridesk.org/zoom-sur-le-genocide-des-intellectuels-au-congo-kinshasa-germain-nzinga-makitu/.
[6] http://afridesk.org/inedit-comment-les-ntic-la-diaspora-et-la-population-congolaises-ont-mis-le-regime-kabila-a-genoux-jj-wondo/.
[7] http://afridesk.org/rd-congo-17-mai-jour-de-liberation-nationale-ou-une-nakba-day/.

3 Comments on “Les raisons de la Cyberattaque de DESC par les renseignements militaires de Kabila – JJ Wondo”
Kandolo
says:le fait qu’ils s’attaquent à ce site qui est devenu un site(bien) d’Intérêt publique au niveau international(ce qu’ils ignorent probablement) les exposent aux conséquences auxquelles ils sont loin d’imaginer…
On verra la suite mais le travail d’information et de conscientisation doit absolument continuer avec une plus grande motivation
Makutu Lidjo
says:Ne surtout pas se laisser intimider par ce régime. La campagne d’information doit continuer. L’obscurantisme est leur plat favori, voilà qu’un plat rationnel leur est proposé, ils ne savent plus où mettre leurs têtes. DESC à vous !
Timothée Tshaombo Shutsha
says:Je ne doute pas un seul instant de la provenance de cette énième attaque. Comme nous l’avons toujours souligné dans plus d’un article, Joseph Kabila,qui est une véritable fabrication Occidentale mais d’origine Rwandaise à finalement été mis à nu et lui et ceux qui l’on fabriqué. Et DESC est actuellement la principale rédaction qui dérange. Qui dérange avec plus force détails des propos tenus confidentiels du conseil supérieur de la défense. Pourquoi ne pas énervé l’imposteur? Or, pour nous, il s’agit de l’intérêt supérieur de la seule patrie que nous avons…Le Congo , dont nous voulons, à travers nos publications, redonner la dignité ainsi que les raisons de vivre. Courage Cher Jean Jacques. J’aime t’appeler sans flatterie : MAÎTRE D’ÉCOLE. Eh bien une leçon est donnée. Ça va se savoir. Bonsoir.