Jean-Jacques Wondo Omanyundu
POLITIQUE | 25-05-2016 12:01
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Les manifestations du 26 mai 2016 : Comment le régime de Kabila se prépare à contrer l’opposition ? – JJ Wondo

Auteur : Jean-Jacques Wondo Omanyundu

Manifestations du 26 mai 2016 : Comment le régime de Kabila se prépare à contrer l’opposition ?

Jean-Jacques Wondo Omanyundu

En République démocratique du Congo, trois plateformes d’opposition ont appelé à des marches, le 26 mai, en République démocratique du Congo (RDC), pour protester contre l’arrêt de la Cour constitutionnelle autorisant le président Joseph Kabila à rester au pouvoir au-delà du terme de son mandat. Dans le viseur de la Dynamique de l’opposition, du G7 et du Front citoyen : « les dévoyés et fossoyeurs de la démocratie en RDC »[1].

Le présent article essaye de donner quelques informations sur la manière dont les forces de sécurité acquises au régime de Kabila comptent réagir face à cette manifestation-test dont l’objectif est, pour l’opposition, d’évaluer sa capacité de mobilisation des masses en cette période de tension politique où tout porte à croire que Kabila met les bouchées doubles pour se maintenir au pouvoir au-delà de la fin de son mandat prévu le 19 décembre 2016.

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L’opposition et le Front Citoyen 2016 se préparent et mobilisent tous azimuts

Au niveau de l’opposition, hormis l’UDPS qui comme en janvier 2015 n’appelle pas ses partisans à manifester, même si comme en 2015, ses combattants ne vont certainement pas suivre le mot d’ordre de sa hiérarchie multicéphale coupée de sa base militante, les différents états-majors de l’opposition mobilisent un peu partout dans le pays. Le Front Citoyen aussi, à travers ses nouvelles structures en cours d’installation partout en RDC, sensibilise particulièrement la jeunesse à répondre massivement à la manifestation du 26 mai 2016. A Goma, à Kisangani (ex-Province Oriental) et à Bukavu, il y a une forte mobilisation des jeunes de l’UNC et de la LUCHA pour les marches pacifiques. A Kinshasa, la Dynamique de l’opposition et particulièrement l’ECiDé de Martin Fayulu sont au front. Au Katanga, ce sont particulièrement les jeunes de l’UNAFEC qui sont attendus dans les rues. Toutefois, l’exil médical de Moïse Katumbi semble avoir porté un coup dur à ses fanatiques. Il sera difficile de prévoir l’ampleur des manifestations dans l’ex-Katanga.

On signale cependant des arrestations des jeunes à Goma et des convocations par l’ANR des membres de l’opposition et du Front Citoyen 2016 à Goma, Kisangani, Matadi, etc. Il s’agit principalement des jeunes considérés comme étant des leaders de l’organisation ces manifestations. A Matadi, au Kongo Central, il y a des préparatifs pour manifester malgré les intimidations des services de sécurité. Il faut dire que le Kongo Central reste une province très opposée à Kabila. Malgré les fraudes électorales, la province de Simon Kimbangu a toujours rejeté Joseph Kabila en votant massivement contre lui en 2006 et 2011.

La police anti-émeute et les éléments de la Garde républicaine incorporés au sein de la police sous préavis zéro

Il nous revient de plusieurs sources militaires et policières que les unités de la police anti-émeute – Fourmis et Abeilles 2016 : des soldats de la Garde républicaine incorporés au sein de la Police nationale congolaise(PNC)[2] et déjà actifs à Lubumbashi lors des marches du 24 avril 2016 et de « l’affaire Katumbi » – s’entrainent intensément au niveau des sites de Jolie site (Kinshasa Ouest à Mont-Ngafula), de Kasangulu (Bas-Congo) et Maluku (Kinshasa-Est vers l’ex Bandundu) en vue de faire face à la grande manifestation prévue ce 26 mai un peu partout en RDC.

En effet, dans un article publié le 27 novembre 2015, intitulé: « RDC : Kabila est-il crédible dans sa proposition de dialogue national ? » – nous avons indiqué que le président Kabila avait formé 5000 fourmis et abeilles de 2016 et recyclé 3000 anciens militaires à Kibomango. D’autres recrues se trouvaient dans le Haut-Katanga, dans le centre de formation de Mura principalement, situé à environ une douzaine de kilomètres de la ville de Likasi sur la route de Kambove. Ils achèveront leur formation en 2016. Cette information livrée par DESC vient d’être confirmée par la radio Okapi[3]. Pendant les exercices de footing (jogging), « ces recrues chantent et dansent les armes à la main qu’ils verseront leur sang pour le Boss (pas pour la patrie), même si la RDC doit être transformée en un grand cimetière »[4].

Concernant les 3 000 jeunes soldats issus du recrutement de 2012-2013, ils étaient formés dans le centre d’instructions de Lokandu au Maniema et envoyés à Kibomango afin d’y être recyclés par les instructeurs égyptiens pour servir au sein de la GR. Ce contingent dont les soldats sont issus de toutes les provinces de la RDC a été mis à la disposition du Commandant de la Garde républicaine, le général Ilunga Kampete, afin de restructurer ce corps qui, selon une source militaire congolaise, ne doit plus être mono-ethnique (Katanga) et le cas échéant renforcer la GR, surtout dans l’ex-Katanga où on redoute des troubles sérieux en 2016. Il s’agit de renforcer particulièrement la 11ème brigade d’infanterie spéciale GR (actuellement en cours de restructuration en trois régiments) du camp Kimbembe à Lubumbashi, où il y a eu des défections des militaires. Le choix des troupes, en majorité non katangaises, procède de l’analyse selon laquelle qu’elles seront impitoyables lorsqu’il s’agira d’aller réprimer les katangais[5]. De l’autre côté, les éléments de la GR déployées à Kinshasa sont à plus de 80% originaires du Katanga.

Selon nos sources, ces préparatifs ne visent pas uniquement les marches pacifiques du 26 mai 2016, mais aussi toute sorte de manifestations pôpulaires annoncées ou spontanées. Depuis 2 semaines, les camions anti-émeute lance-eau et les APC (véhicules blindés legers) sont maintenant regroupés dans 3 bases d’interventions. Il s’agit des sites suivants : L’Echangeur de Limete, le siège du Commissariat Général de la PNC (ex-Circo à Lingwala) et l’état-major de la LENI (située au rond-point Kimpwanza dans la commune de Kasa-Vubu) afin de couvrir entièrement la capitale Kinshasa qui pour ces opérations de maintien et de rétablissement de l’ordre public est divisée en deux secteurs operationels : Zone 1 (Kin-ouest) et Zone 2 (Kin-Est).

Un centre de commandement des opérations de type C2 pour coordonner les opérations sur le terrain

Dans le jargon militaire stratégique, un C2 est un centre de commandement et de contrôle (Command an Control) qui permet, sur le plan opératif, d’offrir des possibilités d’intervention rapide en facilitant la coordination des opérations tant militaire que policières et civiles. Dans la vision anglo-saxonne et dans l’OTAN, le « Command and Control » est « un concept défini comme l’exercice de l’autorité et de l’impulsion donnée par un chef désigné pour accomplir une mission avec des forces désignées. Le chef accomplit les fonctions de « Command and Control » à travers un système dit de commandement. «Il combine l’art de commander et la science du contrôle pour accomplir la mission assignée».

Pour la RDC, il s’agit d’un centre qui devra coordonner les actions de la police, des services des renseignements militaires (DEMIAP) et civils (ANR) et des unités de l’armée. Ce dispositif est supervisé par un CCO/national (centre de commandement des opérations) dirigé par le général Raus Chalwe (le numéro 2 de la police). Pour l’approvisionnement en carburants et en charroi automobile d’intervention, tout semble prêt. Il en est de même pour les armes non-létales (gaz lacrymogène en très grand nombre repartis dans différentes unités de la PNC ainsi qu’un stock assez important gardé en réserve).

Des difficultés en moyens de transmissions radio

Selon nos informateurs, le grand problème demeure les transmissions radio. La couverture en télécommunications de la PNC est de 50% dans l’ensemble du pays. Ce qui est faible pour faciliter la coordination des opérations. Dans la ville de Kinshasa, le taux de couverture radio est d’environ 65%, ce qui est aussi insuffisant pour une capitale très peuplée.

Il semble que les radios récemment achetées pour la PNC – Motorola de marque israélienne de 3000 VHFet de 45 watts avec des fréquences allant de 133 à 175 Mhz (mégahertz), signalés dans nos articles antérieurs[6] sont en nombre insuffisants car tous n’ont pas été livrés à temps. Seulement 3.000 radios/10.000 commandées ont été fournies. Le rythme de livraisons est trop lent. C’est ainsi que la PNC, selon une source proche du Commissaire général de la police, a procédé à une discrète réquisition auprès des FARDC à travers la Maison militaire du Président de la république afin de demander un renfort d’approvisionnement en postes radio. Il s’agit de 2000 radios au total qui devaient être puisés dans les stocks disponibles des FARDC. Cette demande n’a pas été entièrement satisfaite car les FARDC, qui sont actuellement engagées dans plusieurs zones opérationnelles, connaissent aussi de sérieux problèmes de transmissions. Sur les 2000 radios demandées, seules 750 radios ont été données à la PNC à titre de renfort d’urgence. Malheureusement, les radios que la PNC a reçues de la part des FARDC sont de type Kenwood sud-africains (de faible qualité) et sont non cryptées. C’est-à-dire que toute personne avec un minimum de matériels adéquats, peut facilement les pirater et suivre toutes les communications dans les réseaux. Bref le problème n’est pas entièrement résolu!

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L’installation du dispositif Switch et a poursuite du déploiement du système Falcon Eye

La société Motorola Israël a installé à Kinshasa et va étendre dans les différentes provinces dont particulièrement les quatre nouvelles provinces stratégiques de l’ex-Katanga un système assez ambitieux de SWITCH (surveillance et prises en charge de tous les réseaux sociaux actifs tels que Facebook, twitter, Viber, WhatsApp, Bbm, Imo, Messenger) et des emails avec la complicité forcée de tous les opérateurs téléphoniques de la place: Vodacom, Airtel, Tigo, Orange, Africell. Ce système est différent du système RANDOM[7] d’interception des communications installés l’année passée par BTS (Beni tal service), qui ne prend en charge que les appels téléphoniques, les SMS, et emails). SWITCH est un nouveau système qui surveille les réseaux sociaux (sa spécialité)

Vu que c’est impossible de suivre tous les internautes dans réseaux sociaux, ce système détecte et suit une série de mots clés comme par exemple : Kabila, FARDC, GR, Fayulu, Kamerhe, Katumbi, Wondo, PNC, ANR, DESC, Kalev, Ngbanda, etc. Les tests de fiabilité sont en cours d’exécution. Le système sera opérationnel d’ici le mois d’aout 2016 à Kinshasa, dans l’ex-Katanga et dans l’ex-Bas-Congo. Le Gestionnaire de ce nouveau réseau est l’ANR/Direction des transmissions et guerre électronique.

Par ailleurs, pour mieux quadriller la ville de Kinshasa, notamment, les équipes techniques de l’ANR ont multiplié le déploiement des systèmes de camera Falcon eye[8] même dans les zones reculées de la ville de Kinshasa, plus seulement les carrefours ou ronds-points importants de la capitale. Mais maintenant, ces caméras de surveillance sont en train d’être installées partout. Ces équipes de l’ANR travaillent de jour comme de nuit pour finir l’installation d’environ 600 systèmes de caméra de surveillance, commencée depuis trois semaines.

Comme on l’a toujours démontré, le dispositif de vidéosurveillance n’aura aucun effet dissuasif et n’empêchera pas la tenue des manifestations ni des débordements[9]. L’inefficacité du système de vidéosurveillance, en termes de dissuasion, a été brillamment démontrée dans des recherches criminologiques. Selon plusieurs études sérieuses, les évaluations concernant l’efficacité de la vidéosurveillance ont été décevantes en termes de prévention de la criminalité, malgré des résultats satisfaisants obtenus dans le cadre des enquêtes judiciaires, c’est-à-dire après la commission des faits. La vidéosurveillance ne fait que produire l’effet de déplacement (délocalisation) de la criminalité et présente très peu d’effet dissuasif.

Les menaces des sanctions pénales pousse le régime à la retenue et à éviter la confrontation armée

Depuis un certain temps, la communauté internationale semble unanime pour mettre la pression sur le régime de Kabila en cas de non respecte de la Constitution et des violations massives des droits humaines comme en janvier 2016. Un alignement diplomatique s’opère entre les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Union Européenne sur ces points. Les Etats-Unis et la Grande Bretagne envisagent des sanctions en réponse à ce qu’ils considèrent comme une politique répressive contre l’opposition[10]. La communauté internationale n’écarte plus l’idée de sanctions contre les principaux ténors du régime de Kinshasa. Bruxelles (UE), Ottawa, New York sont unanimes sur ce point précis. Il y aura des sanctions contre des responsables congolais coupables de répressions et d’entraves au bon déroulement du processus électoral. Des listes existent, des sanctions ciblées sont déjà adoptées pour des actes précis correspondants. « Nous espérons toujours pouvoir inciter le gouvernement de la RDC et le président Kabila à faire ce qui est juste[11]. Londres et ses partenaires européens envisagent des « sanctions ciblées » contre des responsables d' »actes de répression » politique en République démocratique du Congo, a déclaré le vendredi 13 mai 2016 à Kinshasa l’envoyée spéciale de la Grande-Bretagne pour la région des Grands Lacs, Danae Dholakia. « Pour la Grande-Bretagne, nous parlons avec nos collègues européens sur des sanctions ciblées contre ceux qui ont la responsabilité de l’action ou de la décision dans la violence contre les citoyens et dans l’intimidation de l’opposition », a déclaré Mme Dholakia lors d’une conférence de presse tenue en français[12].

Lors de son passage à Kinshasa en fin avril, le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a transmis un message de menace ferme à Boshab (Min de l’Intérieur), Kalev, Bisengimana (Commissaire Général de la PNC) et à François Beya (Directeur générale de la Migration) en cas d’usage injustifié et disproportionné de la force contre les manifestants pacifiques ou les opposants, avec des responsabilités personnelles. Il a fait référence au principe de « responsabilité de commandement » qui a été à la base de la condamnation de Jean-Pierre Bemba par la CPI. Le même message a été transmis directement au président Kabila lors de leur tête-à-tête d’une heure. En réalité, cette menace consiste à mettre certaines autorités politiques congolaises et des responsables des services de sécurité sous monitoring de la CPI.

C’est ainsi qu’on nous informe qu’il y a eu des consignes très strictes de ne pas utiliser des armes létales ni de balles réelles. Il y a suffisamment des balles à blanc, des pistolets taser et des bombes lacrymogènes, des bombes fumigènes pour les PVB (Petit véhicule blindé). L’idée est de faire une opération zéro, même si il y a des débordements. Pour le pré-carré sécuritaire du président : L’opposition et la Communauté internationale n’auront jamais leur Timisoara (Manifestations publiques ayant conduit à la chute de Ceausescu en Roumanie en 1989). Car les Occidentaux s’attendent à des massacres en masse des populations pour intervenir, croient savoir les collaborateurs sécuritaires de Kabila.

En dehors des forces de police (LENI, ex-PIR) et des forces spéciales de la police (Fourmis et Abeilles 2016) ainsi que les GMI (groupes mobiles d’intervention : 4 GMI pour la ville de Kinshasa en raison de 1 GMI par district environ 600 personnes/GMI), des équipes de l’ANR et de la DEMIAP en tenue civile, toutes les unités des FARDC y compris la Garde Républicaine seront cantonnées et placées en état d’alerte pour éviter toutes mauvaises interprétations des consignes. Aucune sortie des unités des FARDC n’est prévue à cet effet. Seule la police avec ses unités spéciales va gérer la situation du 26 mai 2016 comme ils ont eu à le faire à Lubumbashi dans l’affaire Moïse Katumbi. On voit tout doucement que la peur change de camp et le régime adopte un profil bas.

RDC_Katanga_Manifestants pro-Katiumbi et police

L’ex-Katanga toujours sous haute surveillance militaire et policière

L’ex-province du Katanga continue de faire l’objet des mesures de sécurité particulières

Dans le Haut-Katanga, à Lubumbashi, on a maintenu le même dispositif sécuritaire qui a opéré durant les convocations de Katumbi pour audition au parquet. Il s’agit principalement des unités spéciales de la police (Les GR formées en techniques anti-émeutes et déguisées en policiers : fourmis de 2016) pour accomplir les opérations de maintien de l’ordre public, principalement dans la commune de la Kenya (fief de la JUNAFEC de Kyungu) et la commune de Kamalondo (où l’on trouve les noyaux durs des supporters de Katumbi).

Dans le Lualaba, pour tenter de contrôler la situation sous tension depuis quelques mois, les unités des FARDC venues de Lubumbashi (Le 2020ème régiment[13] d’infanterie basée au camp major Vangu ainsi qu’une compagnie[14] renforcée de la police militaire de la 22ème région militaire) pour appuyer les unités locales de la Police nationale et des FARDC dans le Lualaba. Il s’agit du 1067ème régiment d’infanterie, 622ème régiment d’infanterie, 812ème régiment d’infanterie venu de Masisi au Nord-Kivu dans le cadre. Soit un effectif théorique d’environ 5.000 hommes déployés à Kolwezi. Il y a aussi le 6ème bataillon de la LENI (légion nationale d’intervention ; ex-PIR : Police d’intervention rapide), stationnée au camp Kasapa à Lubumbashi qui a été envoyé à Kolwezi avec du matériel de maintien d’ordre public : camions lance-eau, blindés anti-émeute de type Spartan, avec à sa tête le commandant d’unité, le lieutenant-colonel François Itambo. Ce bataillon a suivi l’itinéraire routier suivant : l’axe Lubumbashi-Likasi- Fungurume-Lupasa-Kolwezi. Ces renforts font surtout suite aux émeutes qui s’y sont déroulées le 17 avril 2016 à Kolwezi et récemment, le 17 mai 2016 à Luilu où la population et les creuseurs artisanaux ne cessent de manifester leurs mécontentements auprès des autorités provinciales. L’objectif du déploiement de cette unité de police est relever au plus vite les unités des FARDC déployées au centre -ville de Kolwezi. Mais aussi renforcer les unités de la police territoriale et du groupe mobile d’intervention(GMI) du commissariat provincial de la PNC/Lualaba en cas des manifestations.

Quelques types d’actions et de techniques préventives à envisager lors des manifestations publiques[15]

  • Démultiplier des foyers d’actions un peu partout  sur l’ensemble du territoire et éviter que les foules des manifestants ne forment un seul bloc en formant des groupes de 20 personnes maximum, séparés les une des autres d’au-moins 2 mètres.
Objectif: éparpiller et disperser les troupes du régime qui seront contraintes à étirer leurs lignes. Cela va affaiblir leurs capacités de réaction et éviter l’infiltration des manifestations par des éléments nuisibles du régime (ANR,  GR habillés en tenue civile, Pombas et autres agents perturbateurs). Une cible unique est facilement plus atteinte et contenue que plusieurs foyers d’action. Le régime de Kabila redoute cela car ça marchera à tous les coups malgré les caméras de surveillance qui ne parviendront pas à tout contrôler. Faire une large diffusion de cette technique. C’est ça qui a mis à genoux le régime de Kabila en janvier 2015 car débordé de partout.
  • Organiser des services d’ordre internes : Leur mission est de structurer les actions et d’identifier les manifestants dans leurs groupes/ prendre des photos et des images en vue de constituer un fichier des victimes qui peuvent servir en cas de poursuites en justice. C’est triste de constater qu’en janvier, ce soit seule l’ONG Human Rights Watch qui ait été la seule à avoir mené une enquête.
  • Développer les techniques d’information et de communication alternatives : Applications smartphone : envoi des images sur les réseaux sociaux, pourquoi pas brouiller les émetteurs de la RTNC et des médias du régime. Recours éventuel à la désinformation pour semer la panique dans le camp adverse.
  • Mise en place des stratégies intelligentes et alternatives non violentes, de sensibilisation, de communication et de mobilisation de la population : dont les détails seront développés lors des (in)formations: Tracts, SMS et mailings groupés
  • Prévoir des alternatives en cas de coupure ou de blocage de l’internet ou des applications internet comme en janvier 2015 : Pour un site bloqué, nous vous conseillons de suivre les recommandations de l’article suivant : Censure – Visitez un site web Bloqué dans Votre Pays : http://afridesk.org/fr/censure-comment-contourner-un-site-web-bloque-dans-un-etat-voyou-gaius-kowene/#sthash.6E3frpf5.dpuf.

Comment brouiller les caméras de vidéosurveillance installées un peu partout

Pour les modèles des caméras placées en RDC, il suffit de placer une masse d’aimant au pied des poteaux de ces caméras pour brouiller les images par l’effet électromagnétique que cela va induire, nous informent des experts militaires polytechniciens de DESC. Le matériel vendu par la firme israélienne Beni Tal Service, installé, par les chinois est très défaillant face à une charge électromagnétique.

Conclusion

Les manifestations du 26 mai 2016 constituent test aussi bien pour l’opposition et le régime. Il ne s’agit pas encore d’une décisive contre la tentative de Kabila de se maintenir au pouvoir. Chaque camp essayera de tirer à son profit la réussite de ses actions dont dépendra plus que probablement la suite des événements.

Jean-Jacques Wondo Omanyundu

Références

[1] http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/05/16/rdc-l-opposition-appelle-a-des-marches-de-protestation-le-26-mai_4920386_3212.html#PThTGjRkXlBubpUb.99.

[2] http://afridesk.org/fr/rdc-kabila-est-plus-quengage-dans-une-logique-guerriere-contre-les-congolais-jj-wondo/.

[3] http://www.radiookapi.net/2016/05/24/actualite/en-bref/debut-de-la-2e-phase-de-formation-militaire-au-centre-mura.

[4] http://afridesk.org/fr/rdc-kabila-est-il-credible-dans-sa-proposition-de-dialogue-national-jean-jacques-omanyundu/#sthash.zyboSt3i.dpu.

[5] http://afridesk.org/fr/rdc-kabila-est-il-credible-dans-sa-proposition-de-dialogue-national-jean-jacques-omanyundu/#sthash.zyboSt3i.dpuf.

[6] http://afridesk.org/fr/rdc-kabila-est-il-credible-dans-sa-proposition-de-dialogue-national-jean-jacques-omanyundu/.

[7] http://afridesk.org/fr/a-linstar-de-la-nsa-kabila-deploie-ses-oreilles-electroniques-en-rdc-par-le-dispositif-random-desc/.

[8] http://afridesk.org/fr/rdc-falcon-eye-un-dispositif-securitaire-de-videosurveillance-inefficace-jj-wondo/.

[9] http://afridesk.org/fr/installation-des-cameras-de-surveillance-en-rdc-kabila-le-big-brother-rate-jerome-kengawe-ziambi/.

[10] http://www.bbc.com/afrique/region/2016/05/160523_rdc_katumbi_usa_uk.

[11] http://afrique.kongotimes.info/rdc/rdc_elections/10529-rdc-sanctions-ciblees-contre-principaux-tenors-regime-kinshasa-precisent.html.

[12] http://www.lalibre.be/actu/international/rdc-londres-envisage-des-sanctions-ciblees-contre-les-responsables-d-actes-de-repression-5735fd8035708ea2d5749180.

[13] Un régiment comprend environ 1200 à 1500 hommes.

[14] Une compagnie comprend entre 120 à 250 hommes.

[15] http://afridesk.org/fr/rdc-kabila-est-plus-quengage-dans-une-logique-guerriere-contre-les-congolais-jj-wondo/#sthash.BAGAyad2.dpuf.

1

One Comment “Les manifestations du 26 mai 2016 : Comment le régime de Kabila se prépare à contrer l’opposition ? – JJ Wondo”

  • benie

    says:

    Kabila et moise Vous ete 1, mais pour le probleme du Congo Vous etiez innocent et bientot Vous alez pay un prix, …car la terre du Congo Vous declare apres tous ceux que Vous evez cru congolais idiot, to kabi bino.

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