Les dessous de cartes de l’arrestation d’Emmanuel Karenzi Karake à Londres
Germain Nzinga Makitu
La nouvelle d’arrestation le samedi 20 juin 2015 à Londres du lieutenant-général Emmanuel Karenzi Karake est tombée comme un pavé dans la mare. Officier militaire supérieur très proche de Paul Kagame et actuel Chef des Renseignements rwandais, cet ex-numéro deux de la mission de paix ONU-Union Africaine au Darfour (MINUAD) est l’une des personnes qui forment le cercle très restreint du pouvoir de Kigali
Dans le contexte très fluide de la politique interne du Rwanda et de la géopolitique fort dynamique dans la région des Grands Lacs, son arrestation londonienne peut cacher plusieurs pans de voile. Nous nous emploierons à en relever quatre principaux dans les lignes qui suivent.
1. Hypothèse n°1 : Une opération de blanchiment politique sur la scène internationale.
Faisant partie du noyau restreint du FPR qui coordonne la politique rwandaise tant à l’intérieur du Rwanda que dans le processus d’occupation des pays voisins comme la République Démocratique du Congo, le lieutenant-général Karenzi Karake a joué un rôle de premier plan dans l’offensive menée en 1996, en RD Congo. Offensive au cours de laquelle de dizaines de milliers des réfugiés hutus rwandais avaient été massacrés. C’est encore lui qui en tant que chef des Renseignements militaires rwandais entre 1994 et 1997 ordonnera l’assassinat de trois espagnols travaillant dans un ONG dénommée Medicos del Mundo, basée dans le Nord du Rwanda.
Annoncée hier par le Bureau britannique des Affaires étrangères, la nouvelle de son arrestation est prise pour un scandale diplomatique par la Ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mishikiwabo, qui dans une réaction virulente sur son compte Twitter, invoque l’argument de la solidarité occidentale qui tente à tout prix à avilir les africains. Selon elle, c’est un scandale que d’arrêter un responsable rwandais sur la base de la folie de pro-génocidaires.
Une solidarité occidentale en réalité sujette à caution lorsqu’on sait qu’en 2004, suite au mandat européen lancé par la justice espagnole contre 39 officiels rwandais dont Karenzi, l’opinion internationale s’était fermement opposée à la nomination d’Emmanuel au poste du numéro deux des forces de maintien de la Paix au Darfour et que l’administration américaine sous G.W. Bush fut la première à entraver le cours de la justice en demandant à l’ambassadeur américain à l’ONU d’intimer l’ordre à Ban Ki-Moon de le maintenir au poste et de renouveler son contrat sans discrimination[1]. Cette attitude du gouvernement américain bat en brèche l’argumentaire de l’officiel rwandais et il faut chercher ailleurs les raisons non avouées de l’incident de Londres.
Pour aller plus en profondeur dans les dédales de l’arrestation de cet officier rwandais, il faut établir une comparaison avec une arrestation antérieure, celle d’une autre responsable rwandaise, madame Rose Kabuye.
Née le 22 avril 1961 à Muvumba au Rwanda, membre du Parlement rwandais de 1998 à 2003 puis Directrice du protocole de la Présidence rwandaise, elle se rendra à ce titre en voyage officiel en Allemagne quand elle sera arrêtée le 9 novembre 2008 à l’aéroport international de Frankfurt suite à un mandat d’arrêt européen délivré par le juge français Jean-Louis Bruguière dans le cadre de son enquête sur l’assassinat du résident rwandais Juvénal Habyarimana. Assassinant qui, soit dit en passant, avait été l’élément déclencheur du génocide rwandais.
La manière abracadabrante avec laquelle fut traité ce dossier doit nous ouvrir les yeux sur la suite qui pourra être réservée au traitement judiciaire de l’arrestation de Karenzi.
En effet, à peine arrêtée en Allemagne, Rose Kabuye demandera, par la bouche de son avocat, Lef Forster, d’être extradée en France[2], où elle était attendue pour répondre aux questions relatives à l’attentat contre l’avion ayant entrainé la mort de l’ancien président Juvénal Habyarimana.
Pour la petite histoire, les autorités françaises ouvrirent les investigations parce que les deux pilotes de l’avion crashé étaient des citoyens français. Mais cette enquête constitua un moment le point d’achoppement dans les relations diplomatiques entre la France et le Rwanda. Le juge français Jean-Louis Bruyère lança un mandat d’arrêt international contre 9 figures de proue de l’armée rwandaise soupçonnées d’être impliquées dans l’attaque de l’avion et le gouvernement rwandais à sont tour accusa les officiels français, y compris feu président François Mitterrand, d’être impliqués dans le génocide rwandais[3]. Ce que démentirent les autorités françaises.
Le climat des relations restera exécrable jusqu’à un événement de taille qui changera tout le rapport bilatéral entre ces deux états. Il s’agit, vous vous en doutez, de l’élection un certain dimanche 7 mai 2007, de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République française.
Ce nouveau locataire de l’Elysée pratique ouvertement une politique américanophile. Contrairement à son prédécesseur Jacques Chirac, fier de l’exception française, Nicolas Sarkozy fait un virage à quatre-vingt-dix degrés en s’alignant sur la politique étrangère étatsunienne.
Selon les câbles diplomatiques des wikileaks publiés dans le quotidien français Le Monde, Nicolas Sarkozy de par ses options politiques du libéralisme, de l’atlantisme et du communautarisme, est jugé par le gouvernement américain comme « le président le plus américain depuis la seconde guerre mondiale »[4]
Cette option pro-américaine de la présidence de Sarkozy renversera sens dessus dessous les rapports diplomatiques entre le Rwanda et la France. Et la nomination de Bernard Kouchner au poste de ministre des Affaires étrangères de son premier gouvernement viendra renforcer les intentions politiques de Sarkozy.
Dès sa première interview au Quai d’Orsay, le nouveau Ministre des Affaires étrangères précise la ligne politique de son patron. Il promet de faire tout pour se réconcilier avec Paul Kagame[5], ce président hier controversé par la France qui devient de nouveau courtisé. L’homme politique honni hier par l’Hexagone revient dans les bonnes grâces de l’Elysée.
Et tenez-vous bien, ces bonnes grâces diplomatiques sont accordées au grand dam de la République Démocratique du Congo à qui, le 16 janvier 2009, devant le Corps Diplomatique réuni pour la présentation des vœux de Nouvel An, le président Sarkozy annonçant avec pompe la reprise de dialogue avec le Rwanda, demandera en même temps l’irréalisable à un pays qui se veut souverain et autonome. Par un exercice de grande rhétorique, le nouveau président français qualifiera la Rd Congo d’un pays riche à la gestion étrange et lui proposera sans ménagement le partage de ses richesses avec son voisin de l’Est qui, de son point de vue personnel, parait mieux organisé et plus adroit à la gestion de ce grand pays.
Ce réchauffement de relations diplomatiques avec visite officielle de Bernard Kouchner au Rwanda en 2010[6] connaîtra son apogée avec le déplacement du président Sarkozy qui se rendra en personne 25 février 2010 à Kigali pour une visite d’Etat.
Ce nouveau climat d’affaires entre la France et le Rwanda explique les pressions exercées sur le juge Jean-Louis Bruyères et aide à mieux comprendre les ressorts cachés de l’arrestation quelques mois avant de Rose Kabuye qui demandera elle-même d’être extradée auprès du juge français. Il s’en faut de peu pour comprendre la mise en scène qui se joue au haut sommet de deux Etats ?
C’est un marché win win, un vrai commerce diplomatique gagnant-gagnant où chaque partie cherche à tirer le meilleur profit de la transaction. Le gouvernement français jouant la partition des intérêts américains est prêt à prostituer son pouvoir judiciaire pour rétablir une coopération bilatérale avec le pays de milles collines. Le Rwanda quant à lui obtient en contrepartie la remise en liberté « programmée » de Rose Kabuye au bénéfice de laquelle le Rwanda arrache et le blanchiment politique de son accusation et l’autorisation de circuler librement sur le territoire Schengen et ailleurs. Cerise sur le gâteau, dès avril 2009 elle sera de nouveau autorisée à exercer toutes ses activités, en attendant le développement de l’instruction.
Beaucoup d’observateurs comprirent à temps que ce fut là une opération de vernissage qui visait à repositionner ce cadre rwandais sur l’orbite de la scène internationale. Kagame en complicité avec ses réseaux occidentaux dont il est le fidèle pion dans l’entreprise de pillage du Congo voisin a réussi un grand coup judiciaire : permettre sans coup férir le réchauffement de relations diplomatiques entre la France et le Rwanda en tirant le maximum de dividendes politiques, notamment en rendant fréquentable sa collaboratrice sur la scène internationale et en vernissant son régime tout en démontrant à l’opinion internationale les preuves de sa virginité quant aux crimes dont il est constamment accusé.
L’histoire se répète ! Depuis l’annonce la semaine dernière d’un nouveau périple africain de Nicolas Sarkozy, nouveau président du Parti des Républicains et futur candidat potentiel aux présidentielles françaises de 2017, il n’est pas exclu la possibilité d’un voyage éclair de ce leader politique français à son Rwanda ami. Une visite d’une extrême importance pour Paul Kagame de plus en plus lâché par ses anciens parrains et isolé de la scène internationale.
Dans la perspective des prochaines manœuvres politiques pour se présenter de nouveau comme candidat à la présidence du Rwanda en 2017, Paul Kagame ressent au plus haut point le besoin d’un adoubement du prestige externe d’une personne comme Sarkozy et des facilités internes à son régime telles que la liberté de mouvement de ses proches collaborateurs, en l’occurrence Karenzi Karaké, qui peuvent le moment venu sillonner les quatre coins du monde pour renforcer les appuis des partenaires extérieurs et activer des réseaux rwandais parsemés partout dans le monde.
Dans ces conditions, la mise en scène de l’arrestation d’Emmanuel Karenzi, reconnu grand négociateur politique[7] et très introduit dans ces lobbies occidentaux pro-rwandais, s’inscrit dans cette vaste opération qui prépare le terrain aux grandes manœuvres de 2017 en rendant fréquentable celui-là même qui, tout en étant sous le coup du mandat d’arrêt international, s’avère être la grande oreille et la matière grise du régime de Kigali, chargée de recueillir des renseignements, de les traiter et de prévenir des réactions contre le régime sinon de préparer des coups tordus contre les adversaires du régime rwandais.
Ceci dit, Emmanuel Karenzi pour lequel Kagame était de marbre dans son maintien au poste d’adjoint dans la direction de la mission de maintien de la paix ONU-UA au Darfour jusqu’au point de vouloir retirer tout le contingent rwandais dans le cas où on forçait sa démission[8], pourrait ne pas avoir été arrêté pour être livré à la justice européenne ou à celle internationale de la CPI.
Dans cette hypothèse, il ne serait que provisoirement arrêté par les services du Royaume-Uni, ce pays jugé très proche voire pro-rwandais dans la conception de sa politique étrangère et dans la défense de ses propres intérêts économiques et géostratégiques. Comme jadis pour Rose Kabuye arrêtée puis libérée quelques jours après, juste l’occasion de pouvoir pour la blanchir et de là réussir à réchauffer les relations franco-rwandaises, Emmanuel Karenzi serait arrêté probablement pour trancher, définitivement et sous le parapluie judiciaire de parrains rwandais, sur la culpabilité ou non de cet officiel et lui donner désormais blanc-seing dans ses mouvements aux quatre coins du monde. L’Angleterre quant à elle aurait gagné dans son prestige international en donnant la nette impression d’une nation respectueuse de législations internationales.
Contrairement aux craintes nourries par la presse internationale de voir se bouiller les relations diplomatiques entre le Rwanda et la Grande-Bretagne, nous pensons quant à nous comprendre qu’au fond des choses, cette arrestation est plutôt une ingénieuse mise en scène visant à court-circuiter et à paralyser le zèle de la justice espagnole qui ne démord pas depuis une décennie tout en lavant l’affront d’un pays dont le territoire se situe en Europe mais constamment accusé d’être plus fidèle à la politique américaine.
Comme jadis pour Rose Kabuye, la libération de ce compagnon ne tardera point, l’occasion de faire croire à l’opinion publique que la lettre et l’esprit du droit international sont respectés dans toute leur rigueur au moment où des arrangements se font dans les coulisses du pouvoir politique, pour faire fonctionner à deux vitesses cette fameuse justice selon qu’elle sauvegarde ou non les avantages des puissants.
2. Hypothèse n° 2 : L’élimination d’un potentiel obstacle en 2017
Un second angle d’interprétation de cette arrestation réside dans sa mise en corrélation avec la préparation lointaine des élections présidentielles rwandaises en 2017.
Comme il l’a annoncé lui-même à travers des paroles sibyllines[9] ou pdes déclarations officielles alambiquées ou via des membres du gouvernement rwandais[10], Paul Kagame n’est pas prêt à aller en retraite. Les annonces incessantes sur le désir du peuple rwandais de le voir rempiler pour un troisième mandat ne sont en réalité que les échos lointains de la volonté du maitre des céans de rester sur le trône rwandais.
Dans cette volonté de se maintenir au pouvoir, beaucoup de ses comportements peuvent trouver justification. Doit-on se rappeler que les rapports entre Kagame et Karenzi s’étaient déjà brouillés en avril 2010 lorsque le dictateur rwandais soupçonnait son compagnon d’armes d’être de mèche avec les deux dissidents politiques en séjour en Afrique du Sud, en l’occurrence le général Faustin Kayumba Nyamwasa et le colonel Patrick Karegeya.
Les deux attentats à la bombe ayant semé terreur avec seize blessés graves[11] à Kigali le jeudi 4 mars 2010 à 19 :00, Paul Kagame les attribue aux deux dissidents en exil en Afrique du Sud ayant agi via leurs antennes en poste à Kigali. Le lieutenant-général Emmanuel Karenzi Kakeke est nommément cité comme une de ces antennes locales.
Le 20 avril 2010, Paul Kagame décide de le mettre derrière le barreau ensemble avec Charles Muhire, l’ancien Chef d’Etat major des Armées Patriotiques Rwandaises. Le premier se voit reprocher sa mauvaise conduite non conforme aux principes qui régissent la discipline des Forces Rwandaises de Défense(RDF) et le second pour grave délit de corruption et d’abus de pouvoir. Tous les observateurs de la politique rwandaise se doutent bien que l’arrestation de ces deux barrons du régime ne soit une opération de neutralisation des adversaires potentiels plutôt qu’une résultante des délits de justice.
Pour votre gouverne, les exemples de tel dérapage judiciaire sont légion dans l’histoire politique rwandaise. Le journaliste ougandais qui a mené une investigation fouillée sur la vie de Rose Kabuye relève qu’en 1993, soit une année avant la prise de pouvoir par le FPR, la Major Rose Kabuye fut arrêtée sur ordre du commandant de l’Armée patriotique Rwandaise, l’alors major-Général Paul Kagame. Le journaliste Timothy Kalyegera ajoute qu’elle a passé beaucoup de mois en prison sans qu’on sache exactement de quoi elle était accusée.
Elle sera recluse dans un cachot sans la possibilité d’être visitée par son mari David Kabuye. Et devant les quelques membres du cercle de Kagame autorisés à la visiter, cette dame, astucieuse, évitera de critiquer son chef mais abondera dans les discours de haine contre les Hutus. Cette ligne de conduite lui portera bonheur et retrouvera la liberté pour être réintégrée dans les rangs des barrons de FPR jusqu’à occuper le rang de la Maire de Kigali de 1994 à 1998, parlementaire de 2008 à 2004 puis Directrice du Protocole à la Présidence de 2004 jusqu’à sa nouvelle infortune où elle et son mari seront accusés de corruption et des activités illégales, non conformes au service de l’Armée rwandaise.
Toujours selon le journaliste ougandais, ces accusations « officielles » contre le couple Kabuye sont démenties par d’autres sources plus crédibles qui disent que « le lieutenant-colonel Rose Kabuye était trop proche du Général-Major Fred Rwigema[12], le premier leader des FPR), elle est suspectée d’être en intelligence avec beaucoup d’éléments marginaux et ce qui expliqua sa nomination au Bureau du Président dans le statut de Chef de Protocole »[13]
Ce cas de figure dans l’histoire politique rwandaise peut nous fournir plus de lumière sur les ressorts cachés de l’arrestation d’Emmanuel Karenzi à Londres. Tout comme Rose Kabuye est accusée des liaisons avec le cercle de Rwigema qui faisait ombrage aux ambitions de Kagame, Karenzi est pris dans le même filet de par ses connexions avec Faustin Nyamwasa, la bête noire actuelle de Kagame. Ce dernier va plus loin. Il suspecte tous ses anciens compagnons.
L’on se souviendra qu’en 2010, une semaine après avoir fait arrêter le général Karenzi soupçonné d’être en liaison avec les adversaires du régime de Kigali, Paul Kagame ôtera à James Kabarebe la commande de l’Etat major rwandais pour lui confier les fonctions de Ministre de Défense rwandais, plus politique au gout du dictateur. Il l’éloigne de ce fait du centre stratégique des opérations militaires pour lui confier des fonctions administratives.
Cette nomination ainsi que la double arrestation de deux compagnons d’arme sonnait alors comme une nouvelle mise en ordre dans la maison FPR, un éloignement progressif de ses compagnons d’arme du centre névralgique de décisions militaires qui se veut le sanctuaire du pouvoir de Kigali.
Si la nomination du fidélissime James Kabarebe dans cette nouvelle configuration doit être s’assimile à un isolement, Paul Kagame se présente alors sous un nouveau visage d’un dictateur décidé de régner comme seul maitre à bord. Tout ce qu’il fera plus tard en renommant Emmanuel Karenzi après sa courte disgrâce comme Responsable des Services Secrets rwandais s’inscrira dans le dessein de le neutraliser.
Pour nous résumer, le paradigme politique latin « Promuovere ut muoveat » (en français promouvoir un adversaire pour réussir à le déplacer) emprunté des stratèges de l’Empire Romain se veut d’actualité dans la politique interne rwandaise. La promotion de Kabarebe conjuguée avec le rétablissement du lieutenant-général permet à Kagame de restructurer le centre de décisions militaires avec des nouvelles élites soumises totalement à ses ukases et également moins douées pour lui tenir tête. Il va sans dire que si Paul Kagame veut rempiler en 2017, ses craintes viennent moins du peuple rwandais que de ses anciens compagnons d’armes qui connaissent ses méthodes, ses points forts et ses points faibles.
Et Emmanuel Karenzi qui vient d’être arrêté à Londres n’a certainement pas voyagé selon un agenda de vacances à la plage. Il a pris l’avion avec ordre de son chef de président qui lui confie des missions officielles. Tout esprit critique sait désormais que Kagame sachant mesurer les conséquences de ce voyage à l’étranger de son collaborateur placé sous mandat d’arrêt international, pourrait avoir décidé de le livrer à la gueule du loup pour la raison évidente qu’il était déjà dans son viseur depuis des lustres. Comme il a réussi hier à destituer Rose Kabuye qualifiée par la Télévision satellitaire Qatarie Al Jazzera de « iconic figure in Rwanda »[14], la même méthode semble bien fonctionner et porter des fruits.
Si Kagame a pu téléguider l’assassinat à Johannesburg du colonel Patrick Karegeya, qualifié par lui de traitre à la Nation rwandaise[15], il se sent désormais capable de frapper quiconque de ses proches se laissera tenté par la même aventure. A l’instar du colonel rwandais étranglé dans un hôtel sud-africain par les agents de Paul Kagame[16], Il veut prouver à tous que le sort identique sera réservé à tout dissident du régime.
Deux semaines avant son assassinat, c’est de bouche même de Patrick Karegeya que sortira cet aveu : « lorsqu’il s’agît de tuer, il ne prend l’avis de personne… Autour de lui, on discute politique, économie, mais lorsqu’il s’agît d’assassinats politiques, il y a une sorte de chaîne de commandement, parallèle à celle du gouvernement et en définitive, c’est Kagame qui détient le pouvoir ultime… »[17]
Autant la nomination d’Emmanuel Karenzi, bien après son incarcération, au poste de Chef de Renseignements rwandais, a été une stratégie pour mieux se l’approcher et pour mieux le piéger, autant la décision de l’envoyer en mission en Angleterre par le président Kagame pourrait bien viser à le faire tomber dans un traquenard. Une victoire de plus à l’avantage de Paul Kagame sur les potentiels obstacles à son plan de 2017. Il réussit ainsi à se faire épauler par la justice européenne qui dans ce cas l’aide à nettoyer sa cour des éléments gênants.
Ainsi donc, la route vers le troisième mandat se déblaie de mieux en mieux sans plus trop d’ombrage ni de crainte de la part de ses adversaires désormais neutralisés soit par la distance de l’exil forcé soit par le zèle de la justice internationale qui le moment venu se chargera de les enfermer à la CPI. Derrière les protestations des officiels rwandais peut bien se cacher un soupir de soulagement d’un dictateur qui cherche à ne pas aller trop loin pour défendre son collaborateur en vue de laisser la dynamique des événements évoluer dans la le sens qui conforte ses calculs politiques.
3. Hypothèse n° 3 : Le lâchage de Paul Kagame par ses parrains anglo-saxons
Dans la possibilité que Paul Kagame ait livré son proche collaborateur pour s’en débarrasser de la meilleure manière, les conséquences pourraient être bien plus lourdes dans le sanctuaire même du pouvoir FPR. Tous ses proches sont à présent prévenus qu’il est prêt à tout pour conserver son pouvoir. Chacun se sent en position éjectable. Pour se protéger, tous chercheront à sauver leur peau soit en jouant au caméléon soit en machinant une conjuration pour se payer la tête de ce compagnon de luttes, ingrat et traitre des idéaux qui ont porté les colonnes des réfugiés rwandais en Ouganda à descendre prendre le pouvoir à Kigali.
Ils s’aperçoivent de mieux en mieux que le camarade Kagame est devenu l’ombre de lui-même et fait ombrage à l’idéal de liberté pour lequel ils ont tous combattu. Ils savaient depuis des lustres qu’il était un dictateur sanguinaire mais désormais, chose insupportable, ils expérimentent cette tyrannie à leurs dépens. La conjonction d’actions entre les déçus du régime en exil et les fidèles de ce lieutenant-Général arrêté à Londres pourra devenir les jours qui viennent un cocktail détonnant pour l’avenir du Rwanda.
Sur l’échiquier international, l’arrestation du général Emmanuel Karenzi étonne quelque peu d’autant plus que le concerné effectuait dans le passé plusieurs voyages en Angleterre[18]. Raison de plus pour qu’elle soit jaugée au prisme des évolutions géopolitiques internationales. Le remplacement par David Cameron (Parti Conservateur) de Tony Blair (Parti Travailliste), le très proche ami de Kagame, pourra avoir progressivement changé la donne dans le rapport diplomatique entre le Royaume-Uni et le Rwanda.
Le trop grand rapprochement de Tony Blair, nommé conseiller privé de Paul Kagame après l’expiration de son mandat de Premier Ministre, ne pouvait que créer frustrations et méfiance de la part du nouveau locataire du 10 Dow Street qui y voit un axe parallèle à sa politique gouvernementale dans la conduite des affaires du Royaume. Dès sa nomination comme premier Ministre britannique le 11 mai 2010, David Cameron s’emploiera à nettoyer la cour de la politique interne de son pays via une politique d’austérité pour réduire le déficit public et, dès le 6 juillet 2010, via une enquête judiciaire indépendante lancée par son gouvernement sur les accusations de complicité d’actes de torture à l’actif des services de renseignement britannique. Des signes évidents d’éloignement idéologique et politique de son illustre et tonitruant prédécesseur.
Par ailleurs, la diffusion du documentaire intitulé « Rwanda’s Untold Story » (L’histoire du Rwanda jamais racontée) le 1er octobre 2014 sur la BBC2 qui est une télévision d’Etat britannique, vient encore conforter la thèse sur la différence de méthode dans la conduite de la politique étrangère britannique avec le Rwanda. Ni le gouvernement britannique ni son ministère des Affaires étrangères ne pouvaient s’autoriser une pareille bourde sans un agenda caché et sans une nouvelle orientation géostratégique de leur politique africaine.
La saisie avant-hier mardi 23 juin 2015 du dossier d’arrestation d’Emmanuel Karenzi par l’ONG international Human Rights Watch rend les choses plus sérieuses. En substance, Human Rights Watch envisagerait extrader Emmanuel Karenzi à l’Espagne où une Cour spéciale sera chargée de le juger pour des crimes commis en violations des législations internationales en vigueur.
Pour Daniel Bekele, directeur africain de Human Rights Watch, cette extradition sera un progrès significatif pour des milliers des victimes qui attendent depuis deux décennies que justice soit rendue sur les souffrances subies par elles-mêmes ou par les leurs. D’après ces dernières donc, Emmanuel Karenzi était la personne-clé dans la direction des services de renseignement rwandais. Son nom est régulièrement cité par tous les témoins comme le donneur de l’ordre d’assassinat de trois espagnols travaillant dans l’ONG Medicos Mundos.
Nous savons que reste encore voilée l’ambition du troisième mandat en faveur du président Kagame, mais déjà des voix discordantes proviennent de ses fidèles partenaires occidentaux. L’administration Obama a haussé le ton pour signifier sans ambages à l’homme fort de Kigali le NON américain en défaveur d’un projet de rempiler en dehors des lois établies par la constitution rwandaise.
Dans le cas où ce communiqué officiel de la Maison Blanche n’est pas partie prenante d’une vaste mise en scène diplomatique, alors ce volte-face du gouvernement américain dirigé par les Démocrates jugés comme de fidèles appuis de Kagame depuis Bill Clinton doit être pris très au sérieux. Les orientations de la politique étrangère britannique étant plus arrimées sur la ligne politique de Washington que sur celle de Bruxelles doit réveiller notre attention au grand virage de la nouvelle politique anglo-saxonne dans la région des Grands Lacs.
Toucher au lieutenant-Général Emmanuel Karenzi qui occupe le poste stratégique de directeur général du Service national de sécurité et de renseignements rwandais, c’est en quelque sorte toucher indirectement à Paul Kagame. Mettre la main sur cet officier militaire impliqué dans les massacres des civils imputés dans les années 2000 à l’armée rwandaise, à Kisangani, c’est en d’autres mots pointer du doigt le Commandant suprême des Forces Armées Rwandaises qu’est Paul Kagame en personne conformément au schéma d’accusation qui avait jadis porté à la CPI le commandant de troupes de MLC en Centrafrique.
4. Les premiers sons de cloche d’une victoire congolaise…
Pour nous congolais, il importe d’avoir une lecture conjuguée de ces trois hypothèses. L’opération de blanchiment diplomatique, le guet-apens politique ou les signes de fébrilité et/ou de début de fin de règne à Kigali nous confortent dans la certitude que le feu brûle dans la politique intérieure rwandaise. Il devient alors urgent de ne pas considérer l’arrestation d’Emmanuel Karenzi Karaké comme un fait isolé. Il faut désormais la replacer dans cette nouvelle dynamique de la géopolitique dans la région des Grands lacs.
Au regard de tous ces signaux sonnant le glas d’un régime aux abois, pourrions-nous déjà lire des signes avant-coureurs de la démystification de celui-là même que les occidentaux ont érigé, selon les critères qui sont les leurs, en modèle du nouveau leadership africain en début de ce troisième millénaire ? Pourrions-nous initier à observer la descente aux enfers de ce leader africain honni par les africains et adulé par les puissances occidentales moins pour ses qualités de grand démocrate que pour son rôle minable d’un nègre servile aux services de intérêts prédateurs du capitalisme néolibéral contre son propre peuple et contre les peuples voisins.
Si Karenzi est considéré jusqu’à ce jour par le peuple de mille collines comme un des héros rwandais qui a mis un terme au génocide des Tutsis et que son arrestation est prise pour « une insulte à la conscience collective rwandaise »[19] selon les termes de William Nkurunziza, l’actuel ambassadeur rwandais au Royaume-Uni, nous devons quant à nous éviter de nous inscrire dans une vision trop simpliste des choses ! Il faut plutôt y lire le début de réécriture de la vraie histoire du génocide rwandais où pourront être remis au grand jour les mensonges de beaucoup de bourreaux qui ont longtemps porté la peau des victimes et le début d’une justice rendue à de nombreuses victimes faussement accusées de crimes qu’elles n’ont pas commis.
Les murs de la maison FPR sont en train de se lézarder. C’est au final tout un mythe Kagame qui est en train d’être démonté pièce par pièce avant d’être jeté dans la poubelle de l’histoire comme un des dirigeants les plus sanguinaires de l’histoire africaine.
Je conclus cette réflexion par une observation très importante. En écrivant dans une autre publication à propos du talon d’Achille du manipulateur[20], je stigmatisais la puissance du manipulateur qui se résume dans sa force de dissimulation, dans son pouvoir de rester sournois et de ne jamais révéler ses véritables intentions. Dès lors que les victimes manipulées s’aperçoivent de ses manigances et commencent à déceler les ruses de ses manœuvres, le manipulateur devient affaibli voire ridicule devant l’opinion publique interne et externe. Nous posons nos pieds sur un nouveau terrain de jeu politique où le manipulé d’hier se met cette fois-ci à manipuler le manipulateur[21]. Le travail titanesque des réseaux sociaux congolais est en train de payer et de triompher là où les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) n’ont subi que revers après revers.
Ceci dit, sous la pression des informations précises fournies à longueur des journées sur la véritable identité des commanditaires des massacres de masse en cours à l’Est du Congo, les puissances anglo-saxonnes ont amorcé une fuite en avant pour faire porter des responsabilités sur des boucs-émissaires africains qui ne sont en réalité que des simples exécutants. Les puissances anglo-saxonnes ont fini par conclure que les victimes congolaises comprennent désormais leur modus operandi et cette révélation au grand jour devient gênante pour des démocraties autoproclamées défenseures du respect de Droits de l’Homme et des protectrices de vies citoyennes.
A cette étape du combat, le plus important qui reste à faire, c’est de prévoir la chute de Paul Kagame sans se laisser surprendre une fois de plus. C’est aussi de prévoir un schéma de libération du Congo à appliquer dans la période où le pouvoir rwandais traversera une zone grise. Ce qui est demandé aux congolaises et aux congolais épris de liberté pour leur peuple, c’est d’anticiper des initiatives concrètes et efficaces durant cette nouvelle ère politique qui s’annonce et à laquelle nous devrons nous adapter en barrant la route aux nouveaux schémas des ennemis du Congo qui eux croient juste changer une simple pièce du puzzle de l’occupation congolaise sans en modifier l’infrastructure de base. Après la chute de Kagame et de son procurateur Joseph Kabila, les donneurs des ordres continueront la sale besogne avec d’autres nègres de service en vue de perpétuer le plan sordide d’occupation et d’exploitation du peuple congolais et de son territoire.
D’où l’urgence de mettre en œuvre le partenariat des matières grises pour plus de vigilance sur les desseins des adversaires et sur la direction nouvelle que pourront prendre les événements dans les mois qui viennent. L’important, je le répète, c’est d’imposer notre initiative politique, d’imposer la volonté souveraine de notre peuple en lieu et place de continuer à subir celle de nos adversaires ! Qu’on se le dise !
Germain Nzinga Makitu.
[1] C. ONANA, Al-Bashir et le Darfour. La contre-enquête, Paris, Duboiris, p.271.
[2] P.- A. SOUCHARD & M. MOORE, Germany arrest’s Rwanda presidential Aid du 9 novembre 2008 dans http://www.ap.org
[3] Ibid.
[4] G. NZINGA MAKITU, Stratégies de domestication d’un peuple. BMW comme armes de distraction massive, Paris, Edilivre, 2014, p.127.
[5] P. PEAN, Carnages. Les guerres secrètes de grandes puissances en Afrique, Paris, Fayard, 2010, p. 536.
[6] Notez que ce n’est pas le premier voyage de Bernard Kouchner au Rwanda. Il en a effectué deux autres en mi-juin et mi-juillet 1994. Lors de son voyage de mi-juin, il aura des entretiens secrets avec le leader tutsi Paul Kagame sur une possible intervention de l’Opération Turquoise. Dans son livre polémique Le monde selon K., Pierre Péan démontre combien Bernard Kouchner, à partir de cette visite, il va radicaliser son discours pro-rwandais, devenant pour ainsi dire un militant de la cause tutsie, dénonçant à la fois la responsabilité exclusive des Hutus et le rôle néfaste de la France. .Cfr P. PEAN, Le monde selon K., Paris, Fayard, 2009, pp.144-151.
[7] Souvenons-nous qu’Emmanuel Karenzi Karaké fut l’agent de liaison durant les négociations du FPR avec le pouvoir de Juvénal Habyarimana et aux négociations d’Arusha.
[8] C. ONANA, Al-Bashir et le Darfour. La contre-enquête, p. 271
[9] Dans son interview au micro de François SOUDAN, Paul Kagame donne cette réponse prémonitoire : « …les lois fondamentales bougent, s’adaptent et s’amendent sans cesse dans l’intérêt des populations concernées. En sera-t-il de même au Rwanda ? C’est vraisemblable. Je ne connais pas un seul pays au monde où la Constitution est immuable. » Cfr F. SOUDAN, Je ne conseille à personne de se mêler des affaires intérieures du Rwanda. Interview de Paul Kagame du 15 avril 2014 dans http://www.jeuneafrique.com
[10] « Il n’est pas encore temps que l’actuel numéro Un du pays quitte le pouvoir, lui qui est qualifié de très actif et s’efficace, lui qui a réalisé des prouesses économiques et a ramené la paix dans le pays. Plusieurs personnes pressentent un chaos en cas du départ du président. » Cfr. Rwanda : le clan Kagame tâte le terrain pour une éventuelle modification de la Constitution du 6 mars 2015 dans http://www.agenceafrique.com
[11] Rwanda : deux attaques à la bombe à Kigali du 5 mars 2010 dans http://www.reliefweb.int
[12] La cause de sa mort fait l’objet de plusieurs versions. Beaucoup affirment qu’il aurait été tué par des concurrents au sein du FPR. C’est dans ce sens qu’abondent les auteurs Patrick Mbeko et Honoré Ngbanda précisant que Fred Rwigema, ancien Vice-Ministre de Défense Ougandais était le véritable fondateur du Front Patriotique Rwandais. Il fut très apprécié et de ses troupes et du régime de Youweri Museveni. Le jeune Paul Kagame qui rentre fraichement des études aux Etats-Unis est jugé par les officiers physiquement et mentalement inapte au commandement. La mort de Rwigema et des officiers est l’œuvre de Paul Kagame comme nécessaire porte d’accès au commandement suprême des FPR. Cfr P. MBEKO & H. NGBANDA NZAMBO, Stratégies du chaos et du mensonge. Poker menteur en Afrique des Grands Lacs, Paris, éd. L’Erablière, 2014, pp. 50-58.
[13] T. KALYEGIRA, Who is Rwanda’s Rose Kabuye dans http://www.monitor.co.ug
[14]A entendre par là « la figure emblématique du Rwanda » Cfr T. KALYEGERA, Who’s Rwanda’s Rose Kabuye ? dans http://www.monitor.co.ug
[15]Quelques jours après l’assassinat de Karegeya, le président Paul Kagame déclarera lors d’un déjeuner de prière cette parole d’avertissement : « quiconque trahit notre cause ou souhaite du mal à notre peuple deviendra une victime. Reste seulement à savoir comment il deviendra une victime… ». Cfr C. BRAECKMAN, Karegeya, le transfuge qui en savait trop du 21 janvier 2014 dans http://www.blog.lesoir.be
[16] Rwanda : l’opposant Patrick Karegeya retrouvé mort à Johannesburg du 2 janvier 2014 dans http://www.jeuneafrique.com
[17] C. BRAECKMAN, Karegeya, le transfuge qui en savait trop du 21 janvier 2014 dans http://www.blog.lesoir.be
[18] C’est le cas par exemple du Rwanda Day qui avait eu lieu à Londres le 13 mai 2013, où Emmanuel Karenzi s’affichait publiquement sans crainte d’une poursuite judicaire. Cfr Londres : arrestation de Karenzi Karake, chef de services de renseignement rwandais du 22 juin 2015 dans http://www.jambonews.net
[19] La formule a été prononcée hier mardi 23 juin 2015 par l’ambassadeur du Rwanda au Royaume-Uni, William NKurunziza dans son entretien à la BBC. Déclarait-il : « Nous sommes surpris de voir l’officier des renseignements arrêté car ce n’est pas la première fois qu’il se rend en Angleterre. C’est exceptionnel qu’on nous dise qu’il a été arrêté pour crimes de guerre. Supposer qu’un seul de nos quarante leaders est coupable de crime de guerre est une insulte à notre conscience collective »
[20] G. NZINGA MAKITU, Manipulation des médias congolais en période électorale, Kinshasa, Mediapaul, 2006, p.137.
[21] Ibid., p. 34.
5 Comments on “Les dessous de cartes de l’arrestation d’Emmanuel Karenzi à Londres – Germain Nzinga Makitu”
BLAISE MWAMBA
says:Bien Chèr Frere,
Je vous salut au nom de nos ancêtres et vous remercie pour les temps que vous avez vraiment mise pour cette reflexion. Encore une fois merci et courage. Que Dieu de nos pères vous protège. Continuons nous allons bientot reussir.
TOKOLONGA
says:Merci Monsieur Nzinga, merci à Monsieur Wondo, à Monsieur Musavuli pour cet énorme travail d’éveil de conscience du peuple congolais; de la qualité de vos écrits, de la profondeur de vos recherches, de tous ces risques que vous prenez pour défendre votre pays au niveau international et de redonner et maintenir l’espoir aux votres. Merci ce cette réeducation et de l’éducation au sens moral et patriotique du peuple congolais tant au pays que dans la diaspora. Quand je pense à mon pays, à la douleur de l’exil, quand l’espoir ménace de s’éloigner et que la déprime se pointe, après la prière, je viens sur ce site et je me ressource. Je vous lis et imagine les sacrifices auxquels vous pouvez consentir et je me dis wouaouh! Ce n’est pas perdu. Encore merci et que Dieu en qui je crois, vous protège, vous bénisse et vous rende au centuple tout ce que vous sacrifiez pour nous maintenir à flot.
Germain nzinga
says:Merci cher Blaise. Le plus important, c’est de prendre connaissance et de vulgariser les idées pour créer une opinion congolaise capable d’appréhender les enjeux de vie ou de mort devant lesquels se trouve placé notre peuple. Lire et partager, provoquer les débat et chercher ensemble les solutions d’issue favorable…
Germain nzinga
says:Cher frère Tokolonga, merci aussi pour cet intérêt aux écrits de Desc. Je suis resté longtemps à méditer sur le sens profond de votre nom qui veut nous rappeler notre prochaine VICTOIRE. Il y a des noms prémonitoires et qui annoncent des bonnes nouvelles. Partageons les idées, provoquons le débat constructif, créons une nouvelle opinion publique congolaise, riche en qualité et en capacité d’action. C’est alors que nous pourrions négocier un nouveau virage à l’histoire de notre peuple. Tokolonga! Notre victoire est certaine! Parce que nous sommes dans la vérité et dans l’amour!
Julien Tsheko Lopala
says:C’est un plaisir de voir que nous avons des compatriotes qui ont cette capacité de compréhension et d’analyse. L’homme congolais se limite à l’information brute, nous n’avons pas le sens profond de l’analyse. Très souvent la vrai information se cache derrière l’information elle-meme mais pour y arriver, il faut s’approprier les qualités de notre compatriote Nzinga Makitu. Bravo