Les confidences de DESC : Kabila très rassurant mais méfiant, pendant que sa MP s’inquiète!
Par Jean-Jacques Wondo Omanyundu
A Kingakati, Joseph Kabila a rassuré son troupeau que rien de grave n’arrivera à son régime
La rencontre de la majorité présidentielle (MP) du 9 octobre 2016 à Kingakati-Buene autour de son « autorité morale, le président Joseph Kabila, a été principalement consacrée aux questions politiques du moment, notamment la conclusion du dialogue de le cité de l’OUA. Il nous été rapporté que les alliés politiques du président Kabila se sont montré très inquiets sur leur avenir politique et sur les menaces d’atteinte à leur intégrité physique en cas de chute du régime d’ici au 19 décembre 2016. Ils ont interpellé Joseph Kabila pour être éclairés sur la situation du pays sur le plan sécuritaire et militaire autour du 19 décembre 2016.
Le président Kabila leur a simplement dit que les agitateurs et les séditieux du « Rassemblement » jouent avec le feu. Il a rassuré ses convives que toutes les dispositions sont prises par les forces de sécurité pour écraser avec la plus grande fermeté tout mouvement insurrectionnel maquillé en manifestations pacifiques dans la ville de Kinshasa ou ailleurs. Et « si l’opposition, avec le soutien des Etats-Unis, veut instaurer le chaos en RDC, je suis déterminé à la par tous les moyens », selon une source présente à la rencontre. Kabila a enfin rassuré son troupeau politique que la situation militaire et sécuritaire du pays est totalement et sous contrôle et que toutes les dispositions sont prises pour sécuriser le pays au maximum.
DESC reste très dubitatif quant à cette fausse assurance manifestée par Joseph Kabila. Le président congolais déploie des moyens de l’Etat en envoyant une délégation de ses experts et conseillers aux États-Unis et en payant des groupes de lobbyistes influents a Washington pour infléchir la position américaine. Les États-Unis restent implacables sur le strict respect de la Constitution en RDC. Ils s’opposent surtout avec virulence contre toute prolongation du mandat du président Kabila après le 19 décembre 2016.
Enfin, des sources sécuritaires nous apprennent d’ailleurs que l’entourage sécuritaire du président Kabila serait au courant des contacts discrets que certains opposants entretiennent avec les services secrets français, avec l’aide d’un diplomate américain. Ces démarches visent, selon les services de sécurité congolais, à obtenir l’utilisation de la base française de Libreville comme base-arrière d’une future opération d’attaque de la ville Kinshasa, en marge de futures manifestations populaires qui seront organisées par l’opposition. Une opération à laquelle seraient associés les américains, à en croire ces sources présidentielles qui ont reçu des rapports précis des antennes extérieures de l’ANR et de la DEMIAP, mais aussi de certains pays africains amis et des taupes du régime infiltrées au sein de l’opposition absente au dialogue de la cité de l’OUA.
Sur la présence des soldats étrangers lors de la répression de septembre rouge à Kinshasa
Selon une source de la Garde républicaine, il n’y a pas eu de soldats zimbabwéens et tanzaniens qui ont opéré dans les rues de Kinshasa les 19 et 20 septembre 2016. Il s’agit de nouvelles unités de la GR formées par les instructeurs égyptiens (bébés Mura) à Kibomango et déployées en appui à la police spéciale anti-émeute à Kasavubu, à Yolo, au Rond-point Ngaba, à Matete-Banunu, à Ndjili arrêt tribunal, sur la route Mokali à Kimbaseke. Dans leur réseau radio Motorola, leurs officiers formés aussi en Égypte parlent souvent anglais. Ce qui a créé un climat de suspicions qui s’est rependu dans le pays que des soldats étrangers habillés en tenue de la GR, parlant anglais, tuent à Kinshasa. En réalité, certains officiers encadrant ces nouvelles troupes parlent anglais vu leur parcours dans les écoles militaires égyptiennes, mais tous sont des Congolais, aucun soldat zimbabwéen ou tanzanien en opération dans la ville de Kinshasa.
Par ailleurs, lors de la répression de septembre 2016, il y a eu le déploiement à Kinshasa des deux régiments supplémentaires (105è et 106è) appartenant la 32ème brigade mécanisée des Forces de défense principale du général Akili Muhindo dit Mundos, en provenance de Mambasa via Bunia et Kisangani par voie aérienne. Ces unités, qui comprennent plusieurs ex-rebelles du CNDP, parmi lesquels des rwandais, ont été Placees sous le commandement direct du commandant de la 1ère zone de défense, le général Gabriel Amisi Tango Four lors d’humiliantes opérations de désarmement des unités des FARDC casernées à Kinshasa. C’est ainsi que l’unité personnelle du général Tango Four, stationnée à Goma, appelée le « bataillon sans défaites » et dans lequel sont incorporés plusieurs soldats rwandophones du RCD-Goma, a été redéployée à Kinshasa par voie aérienne. Ces troupes ont reçu « des consignes très strictes de tirer sans sommation contre les insurgés armés appelés manifestants pacifiques (selon les chefs), procéder aux rafles des jeunes dans les quartiers chauds (secteur de la Tshangu notamment) et faire des bouclages pour rechercher les Kalachnikovs et les effets militaires volés dans les différents commissariats de police, traquer et arrêter les pillards. »
Après son bref séjour à Luanda, Kabila ne s’est plus rendu à New-York par crainte d’attentat
Le président Kabila, craignant sérieusement un attentat contre sa personne, a simulé un voyage à New-York pour brouiller les pistes de ceux qui le surveillent. Le président Kabila a effectué dans la semaine du 12 septembre un court séjour à Luanda, en Angola, où il a rencontré son homologue angolais, Eduardo dos Santos. Il y était accompagné de l’administrateur général de l’ANR, Kalev Mutond et de son conseiller en sécurité, Jules Katumbwe Bin Mutindi.
Le motif de ce voyage était lié à la situation politique interne tendue en RDC . Il était question des faire le point de l’état d’avancement des travaux du dialogue et de la gestion sécuritaire de l’après 19 décembre 2016. Cette période, qualifiée de très volatile selon les assessments des services de sécurité congolais, aura inévitablement des répercussions sur l’Angola, un pays déjà économiquement sinistré, suite à la crise pétrolière qui le secoue. Les deux pays partagent plus de 1.870 km de frontière commune. D’où l’immense intérêt manifesté par le gouvernement angolais de suivre de près la situation de la RDC via notamment le président Denis Sassou Nguess. Ce dernier informerait quotidiennement José Eduard dos Santos de l’évolution des travaux du dialogue menés par Edem Kodjo.
Par ailleurs, Kinshasa redoute également le soutien angolais à l’opposition congolaise. La Zambie et l’Angola ont été quasiment absents lors de la dernière mission des représentants de la SADC à Kinshasa. Cela laisse transparaître une certaine ligne de fracture diplomatique interne au sein de la SADC. Celle-ci serait divisée en deux camps, à en croire plusieurs informations convergentes parvenues à DESC. A savoir, le camp des États pro-Kabila et favorable aux conclusions du dialogue mené par Kodjo et qui regroupe l’Afrique du sud, la Tanzanie et le Zimbabwe, d’une part et le camp composé du duo angolo-zambien, plutôt proche de l’opposant Moïse Katumbi, d’autre part.
Après sa rencontre avec Dos Santos, le Boeing 767 présidentiel, avec la délégation officielle congolaise, s’est rendu aux Etats-Unis le 17/09/2016, mais sans le président Kabila. Ce dernier, en transitant à Luanda a repris un autre avion (Grumman P-3C) en toute discrétion avec l’AG de l’ANR Kalev Mutond pour son ranch de Kundelungu dans le Haut-Katanga où se trouve un aérodrome discret. C’est à partir de cette planque que le président Kabila et Kalev ont suivi toutes les opérations de la reprise en mains de la ville de Kinshasa dans les folles journées des 19, 20 et 21 septembre 2016. De là, il a regagné Kinshasa à l’aube du 23 septembre 2016. Seul un cercle très limité des collaborateurs était dans la confidence, dont les généraux Olenga, Ilunga Kampete et le colonel Charles Bujiriri Deschrijver[1], le directeur de l’aviation et de la logistique et du charroi (matériel automobile) de la présidence. La délégation officielle congolaise à New-York a été informée très tardivement et à la dernière minute que ». Le « Diamant » (Joseph Kabila) ne viendra plus le 22/09/2016.
En effet, Kabila se fait de plus en plus conseillé par les agents des services secrets russes du FSB. Le président Kabila fait de moins en moins confiance à ses analystes sécuritaires congolais, dont il redoute qu’ils soient « achetés » par les occidentaux comme aux moments des chutes de Mobutu et de Laurent-Désiré Kabila. Les services de sécurité présidentiels sont désormais mis au courant de ses déplacements à la dernière minute.
Une affluence anormale aux chancelleries Occidentales et sud-africaine pour demande de visa
Selon des sources sécuritaires, il y a une affluence assez anormale des demandeurs de visas pour l’Union européenne, la République sud-africaine et les États-Unis. Il s’agit en grande majorité de nombreux membres de famille des députés, sénateurs, ministres et mandataires publics. Pour la source, ce phénomène concerne en grande partie des membres de la majorité présidentielle. « Il y a donc un mouvement de fortes demandes de visas, soi-disant pour les vacances de Noël (déjà en octobre ?) pour les familles des dignitaires du régime de Kabila ». Il s’agit d’un signe apparent de la panique qui habite dans les rangs des collaborateurs présidentiels, malgré l’assurance que leur donne Joseph Kabila. Les prochains jours nous en diront plus.
Exclusivité DESC
Références
[1] Charles Bujiriri Deschryver a d’abord évolué comme membre du personnel civil (PersCi) de la présidence. Il était aussi l’assistant de Joseph Kabila quand il était chef d’état-major général adjoint des FAC (Forces armées congolaises sous Laurent-Désiré Kabila) et ensuite chef d’état-major de la force terrestre des FAC. C’est un métis de père hollandais (un riche homme d’affaires installé à Bukavu depuis 3 générations) et de mère mushi de Bukavu (la fille du mwami Kabare). mais très discret. Son épouse est la dame de compagnie d’Olive Lembe Kabila. See more at: http://afridesk.org/fr/le-katanga-en-etat-de-guerre-jj-wondo/#sthash.35yr15b4.dpuf.
4 Comments on “Les confidences de DESC : Kabila très rassurant mais méfiant, pendant que sa MP s’inquiète!”
Makutu Lidjo
says:Merci à Jean Jacques Wondo pour ces quelques éclaircissements.
GHOST
says:¤ RECTIFICATION
La RDC possede deux Boieng hérités de Mobutu: Un Boieng 707-138B (9Q-CLK)* et un Boieng 727-30 (9Q-CDC)*
¤ SADC
Cette semaine, la délegation de la SADC comprenait le ministre des AE de l´Angola qui s´exprime parfaitement en francais, et celui de la Tanzanie..Tandis que la RSA affiche un « profil bas ».
Á la fin de leur visite, ces ministres des AE de la SADC ont « semblés » apporter leur soutient á Kodjo et Kamerhe..bien que dans une vidéo qu´on trouve sur Africa243, le ministre des AE de la Tanzanie « disait diplomatiquement » avoir suplier Tshitshi de rejoindre le dialogue de Kodjo et d´éviter á tout prix de recourir á la violence*
¤ Information sur une intervention des USA ?
AFRICOM est en activité en Angola depuis quelques années..Mr Wondo peut consulter la revue « Défense & Sécurité Internationale » où les USA organisent des exercices regulièrement avec l armée angolaise depuis quelques années.
Mis á part l´Ouganda, Africom est officiellement en Angola*
¤ UE ?
Nous avons eu á écouter le docteur Mukwege le jeudi et le vendredi ici à Stockholm. Sa visite « coincide » avec la rencontre très importante des ministres des AE de l´UE qui vont se pencher sur la situation au Congo. Dans son speech, le docteur Mukwege a attiré l´attention des parlementaires et membres du gouvernement suèdois sur la repression sanglante du 19 septembre dont les auteurs beneficient de l´impunité.
Les ministres des AE de l´UE vont certainement faire pencher la « balance » s´ils se decident soit de soutenir l´approche de Kamerhe*, soit de prendre une ligne offensive agressive en exigeant les élections avant juin 2017*
Malu Malu en partant de rien avait pu organiser des élections en moins de six mois…pour quelle raison faut-il accorder plus de 12 mois á Naanga?
Les informations de mr JJ Wondo sur la planification de la repression du 19 et 20 septembre ont été confírmées avec les sanctions des USA contre le général Amisi*
La suite de l´histoire va se derouler dans la rue et des sanctions ciblées plus agressives sont á attendre de la part non seulement des USA, mais surtout de l´UE*
Ce que même Kamerhe compte sur l´UE pour garantir son deal..les pays de la SADC ou l´UA ne possedent pas les ressources financières necessaires pour financer une transition de deux ans ni des élections dans « deux ans » au Congo*
Mr Wondo devrait continuer á faire ce travail important de recherche sur les responsables militaires des repressions au Congo* Si les congolais se sacrifient dans la rue, ils attendent une justice internationale pour honnorer la memoire de leur sacrifice. Identifier les auteurs de ces crimes est la part du travail de mr Wondo.
GHOST
says:¤ LE « VETO » DE L´UE ?
Selon la radio Okapi http://www.radiookapi.net/2016/10/17/actualite/politique/rdc-lue-appelle-une-nouvelle-phase-dun-processus-politique-plus
Les ministres des AE des pays membres de l´UE refusent le « deal » signé entre Kamerhe et Kabila.
Pire? L´UE exige qu´une nouvelle phase du « dialogue plus inclusif » où ceux de la cité de l´OUA vont rencontrer ceux du conclave de Limete**y compris l´incontournable Cenco* afin de decider une fois pour toute du calendrier électorale et de la gestion de l´État quand Kabila quitte le 19 decembre*
Ainsi, la rencontre de Luanda avec la SADC qui devait en principe confirmer le deal de Kamerhe n´aura pas d´impact sur le processus au Congo. Ce que la SADC (ou l´UA) ne possede pas les ressources financières necessaires pour financer une « transition » de deux ans ni le processus électoral au Congo*
djibrul
says:bonjour grand frere, jean jacques pour votre recherche si delicate.