Le titre de héros national est désormais disponible au Congo-Kinshasa

Par Jean-Bosco Kongolo

Des décennies durant, des générations d’élèves et d’étudiants congolais n’ont retenu de l’histoire de leur pays que le nom de P.E. Lumumba comme héros national. En effet, pour l’histoire, c’est à en 1966 lors du sixième anniversaire de l’accession du pays à l’indépendance que le Général Mobutu annonça « en grande pompe la réhabilitation de Lumumba et l’érection d’un monument à sa mémoire dans la capitale. [1]» Pour ses qualités d’homme d’État mais surtout pour son combat pour l’émancipation du peuple noir d’Afrique, Lumumba est incontestablement considéré non seulement comme héros national du Congo mais également de toute l’Afrique. En 1960, il avait déclaré : «L’indépendance du Congo marque un pas décisif vers la libération de tout le continent africain »[2]

Selon le professeur Yav Katshung Joseph, de la faculté de Droit de l’Université de Lubumbashi, Joseph Kasa-Vubu et feue Marie-Antoinette Mobutu avaient aussi été désignés héros nationaux sous le règne du Marechal Mobutu. « À moins que la mémoire nous trahisse, durant le régime du feu Président Mobutu, les personnes suivantes furent retenues comme héros nationaux du Congo-Kinshasa : Kasavubu, Lumumba et Maman Antoinette Mobutu. »[3] Sous Joseph Kabila, la liste des héros nationaux s’est allongée avec l’entrée dans ce cercle, censé fermé, d’autres compatriotes dont l’artiste musicien Shungu Wemba et l’abbé Apollinaire Malu-Malu, ancien président de la commission électorale. D’où le peuple, dont ces personnages sont censés incarner les valeurs et symboliser les mythes, a le droit de s’interroger autant sur la signification réelle du terme « héros national » que sur les critères objectifs (historiques et/ou légaux) à la base du choix porté sur eux et non sur les autres. 

1. Un héros c’est qui?

Selon Wikipédia, « La notion de héros national correspond à l’attribution d’un certain nombre de qualités et de caractéristiques objectives ou parfois plus fantasmées à un personnage historique par une communauté nationale.

Certains héros nationaux se voient également attribuer, presque toujours a posteriori, la distinction de père de la patrie.

De nombreuses nations possèdent une ou plusieurs figures héroïques, parfois légendaires, dont les actions et la personnalité sont honorées et mises en exergue comme exemple. »[4]En parcourant l’histoire, la notion de héros national est soit intimement liée à la mythologie d’un peuple, en tout cas à des critères de sélection tellement rigoureux qu’on n’en compterait pas plusieurs dans un même pays et surtout pas dans un laps de temps. « En effet, la notion de héros, surtout s’il est national, est immédiatement suspecte d’une démarche édifiante, voire d’une récupération politique. Cette notion renvoie bien sûr au premier chef à la mythologie et à la littérature antique. Demi-dieu, aristocrate au destin d’exception, mortel capable de prouesses uniques, le héros se place au mitan de la légende et de l’Histoire. Cette Histoire-là, tout emmêlée de légende, c’est celle qu’écrit Tite-Live à propos de la fondation de Rome, c’est aussi celle qu’écrit Michelet racontant Jeanne d’Arc, « celle qui avait sauvé le peuple ».[5]

2. Qui, au Congo-Kinshasa a le pouvoir de proposer des noms dans les ordres nationaux?

Sous la Deuxième République, la télévision nationale nous avait habitués à des images montrant la décoration des compatriotes admis dans les ordres de mérite civique, culturel, scientifique et autres, suivants les critères retenus par la chancellerie des ordres nationaux et aussi grâce aux démarches personnelles ou sur recommandation des hauts cadres du MPR. En 2002, en pleine période de transition, un nouvel ordre a vu le jour introduisant la catégorie des héros nationaux par la Loi 009-2002 du 5 août 2002 portant création de l’ordre national « Héros nationaux » 

L’article 1^er de cette loi dispose qu’ « Il est créé en République démocratique du Congo l’ordre national «Héros nationaux», en mémoire des héros nationaux, le président de la République Laurent-Désiré Kabila et le premier ministre Patrice-Emery Lumumba, assassinés respectivement les 16 janvier 2001 et 17 janvier 1961. » En parcourant cette loi, dans ses 14 articles, on ne rencontre nulle disposition faisant allusion aux autres personnages que la République aurait reconnus comme étant héros nationaux et auxquels viendraient s’ajouter de nouveaux, jugés méritants. Mais suivant quels critères?   

La loi précitée est également muette quant aux critères d’admission dans cet ordre. L’article 2 se limite à stipuler que « L’ordre national «Héros nationaux» est un ordre destiné à honorer et à reconnaître les mérites et loyaux services rendus à la nation par les personnes physiques nationales ou étrangères. » Selon l’article 11, « les services de l’ordre sont attachés à la présidence de la République » tandis que « Le chancelier des ordres est assisté dans l’exercice de ses fonctions par un secrétaire général nommé par le président de la République conformément à la loi 81-003 du 17 juillet 1981 portant statut du personnel de carrière des services publics de l’État. »(Article 12). Comme on peut le remarquer, à l’exception de l’ouverture au plus grand nombre de citoyens à la catégorie des héros nationaux, la rupture avec la Deuxième République est quasi-inexistante en ce qui concerne les critères d’admission dont peut se servir la chancellerie. C’est ce qui explique que tout en méritant l’hommage de la nation dans leurs professions et secteurs d’activités respectifs, de leur vivant ou à titre  ou posthume, il convient d’admettre que certains compatriotes ont été légèrement admis dans l’ordre des héros nationaux, qui comprend cinq grades ci-après (article 8) : a) grand cordon Kabila-Lumumba; b) grand officier; c) commandeur ; d) officier; e) chevalier. 

A cette allure, la République risque de se retrouver, sous le régime actuel, avec autant de héros qu’il y a d’officiers supérieurs de l’armée et de la police ou autant d’ « hommes de Dieu » sans que ceux-là ne soient en mesure de sécuriser nos frontières et ramener la paix ou  que ceux-ci parviennent à moraliser la société et à convaincre les gouvernants à gérer le pays dans la crainte de Dieu et des lois de la République. Il ne serait pas non plus surprenant que, si le Bon Dieu les rappelle à lui, certains faucons du régime, certains adulateurs du Raïs ou certaines maîtresses des hommes au pouvoir (suivez notre regard) soient admis dans le panthéon des héros nationaux. C’est pourquoi, il nous paraît utile d’exposer ci-dessous, avec courage et dans la franchise, quelques cas qui procèdent du fanatisme et de la récupération politique.   

3. Quelques nouveaux héros qui ont rejoint Lumumba   

1) Laurent-Désiré Kabila   

Contrairement à Lumumba, dont le nom a traversé les mers et les océans, Laurent-Désiré Kabila n’a été longtemps connu que des seuls habitants des régions de Fizi-Baraka et Moba où, pour des raisons de survie, il remuait ses hommes à la recherche de l’or comme le font actuellement plusieurs responsables des milices dans l’est du pays. Son nom n’a été révélé au grand public congolais que vers la fin de la dernière décennie du 20 ème siècle lorsque les Rwandais et les Ougandais, cherchant à s’emparer d’une portion de notre territoire national à cause de ses immenses ressources naturelles, se sont ravisés de la nécessité de donner une identité zaïroise à un obscur mouvement abusivement attribué aux » Banyamulenge ». C’est ainsi qu’ils ont subtilement utilisé sa naïveté pour faire de lui le chef de ce mouvement(AFDL) qualifié plus tard par lui de « Conglomérat d’aventuriers ». Ce réveil tardif ne changera malheureusement rien au mal qui était déjà fait et dont les conséquences incalculables autant sur l’intégrité du territoire national, sur la sécurité des populations que sur les ressources naturelles durent depuis vingt ans.

Comme Adam qui avait succombé à la tentation de goûter au fruit défendu, c’est par lui, M’ZEE, que les loups s’infiltrèrent massivement dans la bergerie et continuent d’y dévorer en toute impunité les brebis sans défense, d’occuper des postes dans toutes les structures étatiques tout en cherchant d’élargir leur espace vital en grignotant sournoisement des espaces à l’intérieur de nos frontières. Ceux qui le considèrent aujourd’hui comme héros national au même titre que Lumumba, peuvent-ils expliquer aux Congolais pourquoi il avait nommé le Rwandais James Kabarebe, aujourd’hui ministre de la défense dans son pays, Chef d’état général des forces armées congolaises? A cause de son irresponsable décision de supprimer la carte d’identité nationale, les Congolais vivent infiltrés par leurs ennemis et sont comparables à des troupeaux d’animaux qui se côtoient ignorant les intentions des uns sur les autres parmi leurs espèces respectives. Au moment où l’on cherche à baliser la voie menant aux élections « crédibles », il est toujours quasi-impossible de savoir combien d’étrangers et au profit de qui participent depuis 2006 à l’élection de nos dirigeants. En toute honnêteté, pareil personnage, qui a troqué la souveraineté de son pays contre son honneur d’être Président de la République, mérite-t-il d’être héros national?   

2) L’artiste musicien Papa Wemba  

Paix à son âme. Célèbre, il l’a indéniablement été grâce à ses talents artistiques qu’il a réussi à exploiter pour contribuer, à sa manière et à l’instar de certains autres de sa génération ou de ceux qui l’ont précédé (Wendo, Grang Kallé, Lwambo Makaidi, Tabu Ley, Abeti Masikini, Olomide…) à faire connaître davantage la musique congolaise à travers tous les continents. Pour ne parler que de Tabu Ley, on a tendance à oublier qu’il a été le premier musicien africain à avoir montré aux autres le chemin du célèbre Olympia parisien. « Il s’était imposé dans les années 60 comme l’une des stars de la rumba dont il a été l’un des principaux ambassadeurs dans le monde. Il fut en 1970 le premier musicien africain de renom à se produire à l’Olympia à Paris. »[6] Selon les époques, plusieurs Congolais, dont nous-même, se sont trémoussés au rythme de Viva La Musica et à ce titre, Papa Wemba  mérite les hommages de la nation. Mais, fallait-il pour cela déborder ce cadre pour le considérer comme un héros? N’aurait-il pas suffi de lui décerner la plus haute distinction honorifique de mérite artistique sans nécessairement en faire un héros national? «Nous vous élevons à titre posthume à la dignité du grand officier de l’Ordre national héros nationaux Kabila-Lumumba pour vos mérites, vos loyaux et éminents services rendus à la nation congolaise», a déclaré Joseph Kabila lors d’une cérémonie officielle organisée lundi 2 mai au Palais du peuple à Kinshasa. »[7]

La mémoire de ceux qui l’ont proposé et admis à ce titre, a-t-elle été courte pour oublier, si tôt, que parallèlement ses qualités artistiques, Papa Wemba a été le modèle négatif des mœurs d’innombrables jeunes qui ont décroché les études afin de faire la musique et la danse, parmi eux, de nombreuses filles encore adolescentes « Fioti fioti » qui ont fugué les toits familiaux, dansant à moitié nues et dont la plupart  ont fini par se laisser abuser par leurs patrons ? A moins que la nation accepte de renverser l’échelle de ses valeurs, nous soutenons qu’il n’est pas digne pour elle d’avoir un héros national qui traîné à l’extérieur de son pays la réputation d’un trafiquant d’être humains « phénomène ngulu » dont il a été condamné à une peine de servitude pénale en France. Il aurait fallu en tenir compte. 

3) Florent Ibenge et Joël Kimwaki                                                                                        

 « Deux ordonnances présidentielles ont été lues au cours d’une cérémonie organisée au Palais de la nation devant les athlètes, le staff dirigeant et technique, en présence des membres du gouvernement et plusieurs personnalités.  Une ordonnance admet le capitaine de l’équipe Joël Kimwaki et le sélectionneur Florent Ibenge dans l’ordre national des héros nationaux Kabila-Lumumba au grade des chevaliers. L’autre ordonnance décerne à toute l’équipe et au staff technique les médailles en or de mérite sportif. »[8]  L’un est triple entraîneur, de Vita-Club(notre équipe chérie) et de l’équipe nationale A et B(les locaux) de football.Tout les Congolais ont encore fraiche dans leur mémoire la victoire que les joueurs locaux de l’équipe nationale de football ont ramenée de la phase finale du CHAN organisée au Rwanda (il importe de relever que le Congo-Kinshasa n’a jamais accueilli sur son sol une telle compétition). C’est la deuxième fois, dans ce genre de compétition, que notre pays arrachait ce trophée, la première fois l’ayant été lors de la première édition organisée au Ghana en 2009, sous la direction de l’entraîneur Santos Muntubile. Alors qu’en 2009, Muntubile, qui avait permis au pays d’arracher le titre de ce genre depuis 1974, n’avait pas eu droit à une reconnaissance due à ses efforts et sacrifices, son successeur Florent Ibenge a plutôt bénéficié du contexte politique très particulier, caractérisé l’incertitude du retrait ou non de Joseph Kabila après l’expiration de son mandat constitutionnel.

Le sport et la musique, contrairement à la politique, sont restés incontestablement les seuls domaines de la vie nationale qui mettent ensemble les Congolais, tous âges et toutes tendances confondus. Pour les hommes au pouvoir, l’occasion était toute faite de récupérer cette victoire et cette mort de papa Wemba comme des appâts pouvant servir à séduire les fanatiques et les mélomanes qui se comptent par millions surtout chez les jeunes. Ce qui est dit de l’entraîneur Ibenge vaut aussi pour le capitaine Kimwaki dont le prédécesseur en 2009 n’avait pas eu la même chance.   

3) L’Abbé Apollinaire Malu Malu 

Prêtre de son état, docteur en sciences politiques et spécialiste des questions électorales, il est le premier congolais à avoir organisé les premières élections de la Troisième République. En 2013, sa deuxième désignation à la tête de la commission électorale n’a pas été du goût du clergé catholique. « Le secrétaire général de l’épiscopat congolais, le P. Léonard Santedi salue quant à lui .un grand serviteur du pays avec une grande compétence. » Il revient sur les raisons de l’opposition de  l’Église à sa nomination en 2013. En 2006, la Conférence épiscopale  avait donné son accord. Mais en 2013, nous aurions préféré que l’on prenne un laïc formé, et non un prêtre. »[9] En effet, il n’est un secret pour personne que bien avant les élections de 2006, le prêtre faisait déjà partie de l’équipe des conseillers du Chef de l’État. «En 2003, il est nommé Expert au service présidentiel d’études stratégiques attaché au Cabinet du Président de la République Joseph Kabila. La même année, il est nommé à la tête de la Commission électorale indépendante, chargé de superviser l’enrôlement des électeurs et de l’organisation des différentes élections devant se tenir en RDC en 2005 et 2006. »[10]

Les Congolais ne sont pas non plus dupes sur la manière dont ces élections de 2006 furent organisées et n’ont pas surtout oublié que les résultats furent proclamés par le prélat dans un char protégé par des militaires surarmés. Pour les services rendus en 2006, les bénéficiaires l’ont rappelé pour qu’il réédite l’exploit mais les voies de Dieu étant insondables, la maladie l’a contraint à la démission et à la mort. Les Congolais se posent légitimement la question de savoir quel est l’exploit hors du commun que l’illustre disparu aurait réalisé qui lui vaut d’être élevé à la dignité d’héros national?» « L’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante est élevé à la dignité du grand officier de l’Ordre national héros nationaux Kabila-Lumumba pour « ses mérites, son engagement, son professionnalisme, et ses services rendus à la Nation, en Afrique, au  monde », indique l’ordonnance présidentielle. »[11] Est-il possible, et comment, de mettre fin à ce genre de fantaisies?    

4. Constat et propositions      

4.1 Constat    

• Le Congo-Kinshasa n’a pas inventé la chancellerie des ordres nationaux, il en existe dans tous les pays pour récompenser, par des titres honorifiques des citoyens ou des étrangers dont les œuvres, matérielles ou immatérielles, ont contribué au rayonnement du pays ou dont les actes ont permis à la fondation d’une nation et/ou à sa préservation contre sa disparition.    
• Un héros, surtout s’il est national national, ça ne se décrète pas dans un bureau suivant des critères aussi inexistants que flous et ce n’est pas non plus une affaire de quelques individus cherchant à faire de la récupération pour séduire la population qui rejette leurs actions de gouvernance. C’est plutôt un être qui sort du commun et dont l’aura et l’image se propagent automatiquement au sein de sa communauté sans qu’il soit besoin de l’imposer ou de le rappeler. Cette aura et cette image, même sans les enseigner, se transmettent de génération en génération comme un mythe ou une légende. C’est pourquoi, plusieurs sociétés et plusieurs nations, surtout modernes, n’ont pas de héros. 
• Un héros, surtout s’il est national, c’est donc un personnage rare aussi bien dans le temps que dans l’espace. C’est pourquoi, il est et doit d’ailleurs être différent de tous les dignes fils et filles que peut compter chaque génération et qui méritent la reconnaissance de la nation à travers des distinctions honorifiques dans leurs secteurs d’activités et suivant des critères objectifs rigoureusement définis.                                                                                       
• Un héros reste un héros et même si la communauté nationale ou locale qui en est fière en compte plus d’un, elle n’a pas besoin de les hiérarchiser comme pour savoir qui est plus héros que l’autre.                                                                                                                             
• Au Congo-Kinshasa, le titre de héros national est tellement banalisé qu’en l’espace d’une décennie, le pays en compte déjà plusieurs, les uns plus douteux que les autres, car relevant plus du fanatisme que de la réalité. Le libellé même de la loi créant l’ordre national des héros nationaux « Lumumba-Kabila » trahit l’amateurisme de ces initiateurs.             

4.2 Nécessité de réorganiser la chancellerie des ordres nationaux     

Les dirigeants de la Troisième République, continuateurs du régime de l’AFDL, ayant montré leurs limites de gouvernance dans bien de domaines, nous proposons aux futures autorités de l’État de restructurer fondamentalement la chancellerie des ordres nations en :     -Abrogeant purement et simplement la loi créant l’ordre national « Héros nationaux »;  

– Revenant à l’ancienne structure de la chancellerie des ordres nationaux, plus conforme au standards internationaux;                                                                                                            

-Annulant, à l’exception de Lumumba, tous les titres de héros nationaux attribués légèrement et de manière fantaisiste à toutes les personnes à identifier et en réexaminant, cas par cas, celles qui méritent la reconnaissance de la nation par d’autres titres et suivant des critères objectifs bien déterminés;  

Conclusion                                               

Il est des actes de gouvernance qui se cachent dans de petites choses et qui passent inaperçues aux yeux du grand nombre ou à l’opposition politique dont le rôle ne doit pas seulement à attendre son tour pour gouverner mais à formuler aussi des critiques constructives pouvant aider à faire avancer le pays. Ce rôle revient également aux intellectuels qui ont le privilège d’observer les uns et les autres et d’éclairer toute l’opinion publique par les avis et opinions désintéressés.

En parcourant la liste, inutilement longue, des héros nationaux qui se sont ajoutés à Lumumba en l’espace de quelques temps, tout observateur neutre peut facilement se rendre compte que non seulement ce terme est désacralisé au Congo-Kinshasa mais qu’on crache sur la mémoire même de Lumumba et d’autres dignes fils et filles anonymes que le peuple congolais porte intimement dans son cœur. Le titre de héros national doit cesser d’être un fonds de commerce entre les mains de ceux qui veulent s’en servir pour une récupération politique. Le distribuer avec légèreté, c’est tirer la nation vers le bas. Aux futures autorités de l’État de retenir cette opinion comme un conseil formulé à l’avance.

Jean-Bosco Kongolo M.    

Juriste&Criminologue

Références

[1] Jean Omasombo Thonda, Lumumba, drame sans fin et deuil inachevé de la colonisation, In https://etudesafricaines.revues.org/4605.

[2] Deboutcongolais.info, Lumumba, l’histoire d’une vie exemplaire, In http://www.deboutcongolais.info/dossier-Lumumba.htm.

[3] https://www.facebook.com/notes/joseph-yav/dautres-heros-pour-la-rdc/407550975733/.

[4] Wikipédia, https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9ros_national.

[5] In https://www.pedagogie.ac-aix-marseille.fr/upload/docs/application/pdf/2013-10/heros_national.pdf.

[6] Jeune Afrique, 30 novembre 2013, In http://www.jeuneafrique.com/167004/culture/tabu-ley-rochereau-roi-de-la-rumba-congolaise-est-d-c-d/.

[7] Radio Okapi, 02/05/2016, In http://www.radiookapi.net/2016/05/02/actualite/societe/joseph-kabila-decore-papa-wemba-titre-posthume.

[8] Radio Okapi, 09/02/2016, In http://www.radiookapi.net/2016/02/09/actualite/societe/rdc-joseph-kabila-decore-les-leopards-sacres-champions-au-chan-2016.

[9] La Croix Urbi &Orbi, In .http://www.la-croix.com/Urbi-et-Orbi/Carnet/Mort-de-l-abbe-Malumalu-premier-organisateur-des-elections-libres-en-RDC-2016-07-01-1200772936.

[10] Congo times, 01/03/2016, In http://afrique.kongotimes.info/rdc/rdc_elections/10362-rdc-abbe-malumalu-mort.html.

[11] Radio Okapi, 16/07/2016, In http://www.radiookapi.net/2016/07/16/actualite/politique/labbe-malumalu-eleve-au-rang-de-grand-officier-de-lordre-national-0.