Jean-Jacques Wondo Omanyundu
POLITIQUE | 15-09-2015 20:33
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Le PPRD face à ses turpitudes et ses propres pièges – Jean-Bosco Kongolo

Auteur : Jean-Jacques Wondo Omanyundu

 Le PPRD face à ses turpitudes et ses propres pièges

Jean-Bosco Kongolo

L’expérience malheureuse du multipartisme des années 60 et le régime du parti unique (1967-1997) ne semblent pas avoir suffisamment inspiré la classe politique congolaise dans la manière de créer des partis politiques à même de survivre à leurs fondateurs en ayant pour réelle vocation : la conquête et la conservation démocratique du pouvoir.

Tout se passe comme si le pouvoir ne servait qu’à s’installer dans la jouissance sans devoir rendre compte au souverain primaire et sans souci de se remettre constamment en question pour rectifier les erreurs afin de faire face, après chaque mandat, aux adversaires politiques, à respecter et non à sous-estimer ou à éliminer.

Comme dans presque tous les partis politiques congolais, qui font de l’alternance interne un sujet tabou, le PPRD, créé en 2002, d’abord pour donner au Président Kabila une assise politique qui lui faisait défaut[1], n’a jamais songé à organiser un débat interne dans le but de désigner démocratiquement son successeur en perspective de son mandat qui s’achève en 2016, sans possibilité pour lui de se représenter aux prochaines élections.

A une année et quelques mois de la prochaine compétition électorale, ce parti découvre les lourdes conséquences de ces lacunes accumulées, et multiplie maladroitement les turpitudes et les pièges qui risquent non seulement de plonger le pays dans le chaos mais aussi de lui coûter cher, sinon de l’emporter comme son prédécesseur, le MPR.

Que faut-il entendre par PPRD?

Appelé « Parti du peuple pour la reconstruction et le développement », le PPRD ne fait pas du tout la différence avec les autres partis politiques congolais qui n’existent que par et pour leurs chefs et qui risquent de disparaître avec ces derniers. Il en fut ainsi pour presque tous les partis politiques créés avant ou au moment de l’indépendance, parmi lesquels nous pouvons citer le MNC/L de Patrice Emery Lumumba, le Parti Socialiste Africain(PSA) d’Antoine Gizenga et de Cléophas Kamitatu, la Confédération des Associations Katangaises(CONAKAT) de Moise Kapend Tshombe et Godefroid Munongo allias Kifwakiyo, le PNP de Paul Bolya, parti surnommé par dérision « Pene pene na Mundele », la PUNA de Jean Bolikango, etc. Il en est de même du MPR, devenu juste une malheureuse référence historique que nous invoquons, avec beaucoup de chagrins, lorsque nous parlons à nos enfants.

Pour la meilleure compréhension de cette analyse, il faut entendre par PPRD toutes les petites formations politiques opportunistes (la plupart créées avec sa bénédiction), sans idéologie connue et sans base significative autre que celle de leur autorité morale autour de laquelle ils gravitent pour le positionnement en vue du partage du gâteau. Pour preuve, c’est le Président Kabila lui-même qui veut tout régenter et qui ne tolère aucune contradiction surtout lorsqu’il s’agit d’aborder des questions liées à sa succession et à son mandat. Pour n’avoir pas songé à appliquer cette sagesse de nos ancêtres qui dit : « Qui veut aller loin, assure ses arrières », le PPRD multiplie turpitudes et pièges, les premières à ne pas écouter et les seconds, qui risquent de se refermer sur lui-même, toujours mis à nu par le peuple très vigilant. Comme nous le verrons dans ces colonnes, ces turpitudes et pièges n’ont qu’un seul but : violer la Constitution pour s’installer durablement dans la jouissance en assurant à Joseph Kabila un règne illimité.

Les turpitudes du PPRD

Dans le système juridique franco-germanique, tout juriste bien formé a appris l’adage latin «  Nemo auditur turpitudinem allegans », qui signifie : «  Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude ». Selon Wikipédia, l’expression est généralement utilisée « pour remettre avec humour à sa place celui qui cherche à excuser une faute ou un échec par un autre comportement illégitime qui en est la cause. »[2] Dans le même sens, on pourrait également invoquer cet autre adage populaire qui dit : « Ne crachez jamais le visage tourné au ciel, vos crachats risquent de vous retomber en pleine face ». En consultant le parcours politique du PPRD, l’on se rend bien compte que les turpitudes de ce parti remontent à l’époque même de sa création. Nous n’en citerons et n’analyserons que quelques unes, les plus significatives.

  • Le péché véniel de la création du PPRD 

L’idée n’était pas mauvaise de se mettre dans la mouvance du multipartisme existant et de créer un parti politique. Cette tâche fut malheureusement confiée à des amateurs qui n’avaient, pour la plupart, qu’une idée derrière la tête : « c’est notre temps de jouir comme l’ont fait les caciques du MPR. ». Sans assise populaire, sans connexion réelle avec le peuple, ils attendent matériellement tout de l’initiateur du Parti, lui-même novice en la matière. C’est ainsi qu’ils ils ont fini par ouvrir le parti aux mobutistes, « professionnels » du vagabondage et de la propagande stérile, qui n’attendaient que cette occasion pour principalement récupérer ce qu’ils avaient momentanément perdu : la mangeoire. Qui ne se rappelle pas cette déclinaison du verbe manger bien maîtrisée et appliquée par eux tout au long de la IIème République (« Je mange, tu mange… »; « Nous mangeons, tu manges… »? Comme il fallait s’y attendre, il a été conseillé au Chef de l’État d’autoriser la prolifération des partis politiques qui n’existent que de noms afin de forcer une majorité arithmétique, virtuelle, hostile à la majorité silencieuse et sociologique. Conséquence : c’est de ces gens que nous parviennent toutes les fuites des secrets de Kingakati et d’autres grandes messes célébrées par le PPRD dans le dos du peuple. A qui la faute si, depuis 14 ans qu’il est au pouvoir, Joseph Kabila se plaint de manquer quinze personnes compétentes pour l’épauler?

  • Le refus d’organiser les élections municipales et locales en 2006, provinciales et sénatoriales en 2011 ou 2012

Malgré son autonomie administrative et financière, la CENI ne peut remplir valablement sa mission d’organiser les élections que si le gouvernement décaisse les fonds votés à cet effet par le parlement. Or, rien n’a été fait par le parlement congolais, dominé par le PPRD, qui s’est simplement abstenu, par calcul politicien, de doter la CENI des moyens légaux et financiers pour lui permettre de parachever son œuvre aussi bien après 2006 qu’en 2011. N’est-ce pas une turpitude que de parler aujourd’hui des arriérés électoraux datant de ces années-là et de vouloir le faire dans la précipitation tout en sachant que les moyens financiers font cruellement défaut? Ne peut-on pas dire, dans ce cas, que nos gouvernants gouvernent sans planification ni prévision budgétaire? Ne dit-on pas que gouverner c’est prévoir?

  • Le revers de l’installation précipitée des nouvelles provinces

La démocratie, même chez ceux qui la pratiquent depuis des siècles, ne signifie pas l’écrasement de la minorité par la majorité. Dans ces pays de vieille tradition démocratique où nous vivons, nous assistons souvent à des compromis et des consensus sur des questions majeures qui impliquent notamment la stabilité des institutions, garantes de la démocratie. Au Congo-Kinshasa par contre, malgré les avis et opinions bien éclairés de l’opposition, de la société civile et des intellectuels, le gouvernement que dirige le PPRD est demeuré sourd pour persister à installer les Assemblées provinciales dans les nouvelles provinces issues du découpage territorial afin de forcer la CENI à y organiser les élections de gouverneurs non prévues dans son calendrier. Pour sa part, la CENI, qui n’est jamais parvenue à prouver son indépendance et sa neutralité, a accepté de revoir son calendrier pour satisfaire le gouvernement en insérant des élections non budgétisées et non programmées par elle.

Devant la Cour constitutionnelle, saisie par elle pour l’éclairer sur la constitutionnalité ou non des dites élections en rapport avec la loi de programmation, le Premier ministre ne s’est pas gêné d’avouer que son gouvernement ne dispose pas des moyens financiers. Son Vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur ne le savait-il pas, lui qui s’est précipité à organiser intempestivement l’installation de ces nouvelles provinces et qui est surpris par la tournure que cela a pris sur le fonctionnement des institutions provinciales?

« Le Vice-Premier ministre en charge de l’intérieur, Évariste Boshab, condamne les comportements « décevants et inacceptables » de certains députés des nouvelles provinces issues du démembrement. Dans une lettre datée du 22 août dernier et adressée aux présidents des bureaux de ces nouvelles assemblées provinciales, il dit observer que ces élus organisent la rétention des recettes publiques, « sous le fallacieux prétexte de protéger les avoirs financiers de nouvelles provinces ».

Pour Évariste Boshab, il s’agit d’une pratique illégale qui va à l’encontre du principe de la continuité de l’État.

Ce comportement n’est pas de nature à favoriser l’implantation effective de nouvelles provinces, a déclaré le Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, qui a ardemment invité les députés provinciaux à faire observer la loi afin qu’elle dicte les actes à poser dans l’intérêt de l’État et de toute la République ».[3]

Les juristes qui méritent cette appellation se demandent si la loi dont parle le Vice-premier ministre est celle que lui-même a violée en installant dans des provinces qui n’existaient pas, des députés hors mandats élus dans des provinces autres que les leurs ou celle que ses sentiments et les intérêts du PPRD veulent imposer à la nation tout entière? Ce qu’il faut en vérité retenir, c’est que ces turpitudes procèdent du même agenda consistant à tendre des pièges au souverain primaire et ce, en connivence avec la CENI, pour le mettre devant un fait accompli. Comme si cela ne suffisait pas, la Cour constitutionnelle, utilisée comme béquille pour le PPRD, rate elle aussi sa sortie en qualifiant de force majeure les pièges et manœuvres du PPRD qui étaient pourtant prévisibles, résistibles et surmontables. Se faisant, elle s’est gravement compromise et a perdu le bénéfice du doute que tous les observateurs nationaux et étrangers lui accordaient encore sur son impartialité et sa crédibilité. Mais, attention à l’adage qui dit : « Lorsque vous tendez un piège, n’oubliez jamais de prévoir une voie de sortie car vous ne savez pas qui risque d’y tomber».

Les pièges tendus par le PPRD

Ceux qui regardent attentivement, c’est-à dire avec leur cerveau, les faits et gestes du PPRD depuis 2006, peuvent comprendre que ce parti n’a fait que multiplier astuces ou pièges pour pérenniser le règne de son autorité morale, soit en tentant d’obtenir la révision constitutionnelle et les lois électorales soit encore en attirant des opposants dans un gouvernement d’union nationale par l’organisation des concertations nationales ou du dialogue entre les forces vives de la nation.

Les profrssrurs d'universite Evariste Boshab et Emile Bongeli mobilisent pour Kabila
Les professeurs d’université Evariste Boshab et Emile Bongeli se mouillent pour Kabila
  • Pièges de la révision de la Constitution
  1. L’épouvantail de l’inanition de la Nation:

Inanition est le gros mot contenu dans le titre du livre intitulé ‘’Entre la révision de la Constitution et l’inanition de la Nation’’, œuvre du professeur Évariste Boshab(2013), alors secrétaire général du PPRD. Dérivé du latin, « inanitio », ce mot qui signifie vide, est plus usité en médecine pour expliquer l’état de faiblesse causé par le manque de nourriture. « C’est ainsi qu’on peut tomber ou mourir d’inanition ».[4]

En clair, selon l’auteur de ce livre, sans la révision de la Constitution, principalement en son l’article 220, qui empêche Joseph Kabila d’exercer son pouvoir de façon illimitée, la nation congolaise risque d’aller tout droit à sa disparition. Grâce à la vigilance et à la maturité du peuple congolais, cette pseudo-œuvre scientifique n’eut aucune chance de produire ses effets. Un de ses dignes fils solidement formés en Droit constitutionnel, le professeur Mbata Mangu, se chargea patriotiquement de démolir cet ouvrage de manière très scientifique devant des universitaires aussi bien du pays que de l’étranger. Évariste Boshab tomba dans son propre piège et est, depuis lors, mort d’inanition dans les milieux scientifiques.

  1. La pétition mort-née de la révision constitutionnelle

Claude Mashala, poulain politique d’Évariste Boshab, qui avait lu à sa façon la Constitution et qui avait cru pouvoir réussir là où le « constitutionnaliste du parti » avait misérablement échoué, se mit à récolter 100.000 signatures, prévues par la Constitution, pour parvenir à ses désirs. Comme il fallait s’y attendre, cette pétition, apparemment non soutenue par la majorité au pouvoir elle-même, connut le même sort que le piège précédent. Le péché de son initiateur est d’avoir méconnu la consistance et l’incontournabilité de l’article 220 de la Constitution, qui exclut formellement toute révision constitutionnelle ayant pour objet « La forme républicaine de l’État, le principe du suffrage universel, la forme représentative du Gouvernement, le nombre et la durée des mandats du Président de la République, l’indépendance du pouvoir judiciaire et le pluralisme politique et syndical ». Ainsi, Claude Mashala, par ignorance et/ou méconnaissance de la loi fondamentale de son pays, tomba aussi dans son piège et fut vomi par la population congolaise. Infatigables, surtout lorsqu’il s’agit de défendre leurs intérêts plutôt que ceux du peuple, les stratèges du PPRD ont continué de confectionner plusieurs autres astuces pour contourner ce lourd béton armé afin d’atteindre, quel qu’en soit le prix, leur objectif de s’installer indéfiniment dans la jouissance. Même des personnes sans compétence constitutionnelle signalée ne se gênent pas de débiter publiquement que « le glissement est prévu par la Constitution ».

  • Les concertations nationales

Convoquées avec fracas en 2012, officiellement «  pour consolider la cohésion nationale, assurer la victoire sur toutes les forces d’agression, mettre fin au cercle infernal de violences à répétitions principalement dans le Nord et le Sud-Kivu, en Ituri et renforcer l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national », ces assises n’ont apparemment pas atteint leur véritable objectif, celui d’obtenir un consensus de toute la classe politique autour du pouvoir illimité du Président Kabila.

Sur des centaines de résolutions prises à l’issue de ces concertations, une seule fut immédiatement appliquée violant manifestement la Constitution en faisant entrer au gouvernement des membres de l’opposition contrairement à l’esprit et à la lettre de l’article 78. Le but visé, qui avait justifié les dépenses de plusieurs millions de dollars US, était en réalité d’attirer les gros poissons de l’opposition autour de la mangeoire afin qu’enivrés par le lait, ils acceptent d’effacer l’article 220 de la Constitution, relatif au nombre et à la durée des mandats du Président de la République. Ce fut encore un échec.

  • L’Office National d’Identification de la population (ONIP)                                

Ceux qui ne connaissent pas ou très peu l’Institut national de la Statistique (INS) avaient certainement et naïvement applaudi en apprenant que désormais la population du Congo/Kinshasa allait être régulièrement recensée. Ce que le PPRD n’avait pas osé dire à la population c’est qu’en créant l’ONIP, le pouvoir organisait sciemment un conflit d’attribution avec l’INS, organisme de l’État mal connu et négligé qui a toujours existé et qui « est appelé à rassembler et analyser, principalement pour le compte du gouvernement, les informations Statistiques nécessaires pour  sa politique démographique, économique et sociale. » Sur son site on peut lire que sa première mission est celle d’« Établir, de collecter, d’élaborer et de tenir les Statistiques relatives à l’état et au mouvement des personnes et des biens ».[5]

Les Congolais ne sont plus dupes pour percevoir l’agenda caché derrière la création de l’ONIP qui est tombée également d’inanition depuis que, suite aux manifestations populaires de janvier 2015 hostiles au glissement du calendrier électoral, le Sénat avait anéanti l’incise contenu dans l’article 3 du projet de loi électorale, œuvre du même constitutionnaliste du PPRD.

  • Loi électorale, appelée « Loi Boshab »

Lors de sa présentation devant les deux chambres du Parlement en janvier 2015, le projet de loi électorale était considéré par le PPRD comme étant la dernière et mortelle cartouche qui allait entrainer, par ruse, toute la nation dans ce qu’on appelle actuellement « glissement ». D’où le vote nocturne de ce projet par l’Assemblée Nationale au cours d’une séance à laquelle ne furent convoqués que les députés du PPRD et leurs alliés[6]. N’eussent été les manifestations populaires et la sagesse de certains sénateurs, ce projet projet de loi allait être adopté par la chambre haute sans aucun débat alors qu’il subordonnait l’organisation de toutes les échéances électorales au recensement préalable de la population, mission confiée à l’ONIP et qui allait durer pas moins de quatre ans, selon les spécialistes. Actuellement le PPRD ne compte que sur le dialogue national, une version revue et corrigée des concertations nationales.

  • Le cynisme du dialogue avec Etienne Tshisekedi

Constatant la résistance farouche des « gros poissons » qu’il n’avait pas pu pécher lors des concertations nationales, le PPRD se souvient enfin que depuis 2011, Tshisekedi n’avait cessé de réclamer à cor et à cri la tenue d’un dialogue à l’issue duquel il a toujours rêvé de récupérer l’impérium du pouvoir qui lui a été volé. Ce qui est intéressant à relever, c’est que lorsqu’il était en possession de tous ses moyens physiques, ce vieux combattant de la démocratie et de l’État de droit n’était bon que pour être enfermé dans sa résidence sous prétexte de le protéger. Alors que l’UDPS, son parti, est déchirée entre deux tendances, « biologique et légaliste » et que lui-même croule sous le poids de l’âge, le PPRD trouve le moment propice de proposer à son intime adversaire ce dialogue, maintes fois rejeté avec arrogance. Mais comme c’est difficile de cacher longtemps ce qui se passe sous les cieux, Ne Muanda Nsemi a maladroitement vendu la mèche en prêchant pour un gouvernement d’union nationale, but principal et ultime du dialogue national pour une transition de trois ans afin de maintenir Joseph Kabila au-delà de son mandat constitutionnel. « Sa proposition d’une transition de trois ans pour préparer des élections crédibles en RDC, avec pour conséquence la prolongation du mandat de Joseph Kabila, a été perçue comme une trahison par ses nombreux adeptes qui ne se reconnaissent plus en lui »[7]. Aux dernières nouvelles nous apprenons qu’Etienne Tshisekedi, sur les « faiblesses » de qui le PPRD comptait, vient lui aussi de décliner l’offre de cautionner la violation de la Constitution en rejetant l’entrée de l’UDPS dans un gouvernement d’union nationale à former pour prolonger le mandat du Président Joseph Kabila.[8] L’UDPS réclame maintenant la mise de côté de la CENI et de la Cour constitutionnelle qui ont toutes deux trahi la nation en violant la Constitution.

Conclusion

Les échecs de tous ces pièges, réels et non fictifs, tendus par ses ouailles pour obtenir la prolongation de son mandat au-delà des délais constitutionnels devraient amener le Président Joseph Kabila à interpréter les signes des temps pour comprendre qu’ici bas, chaque chose a une fin. Les Bangala ne disent-ils pas : « Kisi pe epolaka » (Même les fétiches finissent par perdre leur efficacité). Et chez nous on ajoute : «  Quand l’herbe sèche, il faut craindre l’incendie. Et quand un homme devient très célèbre, la décadence est proche ».

Dommage qu’en Afrique, ceux qui nous gouvernent par défi croient toujours que le pire n’arrive qu’aux autres. Il en a été ainsi de Mobutu du Zaïre, d’Idi Amin Dada de l’Ouganda, d’Hissen Habré du Tchad, de l’empereur Bokassa dit « Ogre de Berengo » de la République Centrafricaine, de Blaise Compaoré du Burkina Faso et de tant d’autres qui n’ont pas vu venir les signes de temps ou qui n’y ont pas cru. Une question au Président Kabila, pour terminer : « Êtes-vous à l’aise que bon nombre de compatriotes, y compris des membres de votre famille politique[9], ainsi même que des étrangers vous rappellent constamment que votre mandat constitutionnel s’achève en novembre 2016? » Si oui, alors laissez le peuple se charger lui-même de protéger sa Constitution (article 64). Une chose est certaine, ceux qui vous flattent et/ou vous désirent n’ont pas commencé avec vous, ils n’attendront pas non plus votre mort pour s’adonner à leur sport favori : le vagabondage politique. Un conseil sans contrepartie : Rompez ce silence suicidaire et abstenez-vous de poser d’autres actes de nature à provoquer une crise aux conséquences plus incalculables et qui risquent de vous faire passer, vous et certains de vos proches, un séjour indésirable à La Haye. Car plus rien n’étant comme avant, tout est désormais documenté et archivé. A bon entendeur…

Par Jean-Bosco Kongolo M.

Juriste&Criminologue

[1] Jean-Bosco Kongolo M., Loi électorale de la RDC : la fraude corrompt tout, 4 février 2015, http://afridesk.org/loi-electorale-de-la-rdc-la-fraude-corrompt-tout-jb-kongolo/

[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Nemo_auditur_propriam_turpitudinem_allegans.

[3] Radio Okapi, 25/08/20015, http://www.radiookapi.net/2015/08/25/actualite/politique/nouvelles-provinces-evariste-boshab-condamne-des-comportements.

[4] https://fr.wiktionary.org/wiki/inanition

[5] Jean- Bosco Kongolo M., Loi électorale de la RDC : La fraude corrompt tout, http://afridesk.org/loi-electorale-de-la-rdc-la-fraude-corrompt-tout-jb-kongolo/.

[6]http://www.lobservateur.cd/2015/01/adoptee-samedi-sous-haute-surveillance-policiere-la-loi-electorale-sauvee-des-scenes-de-perturbation-prevues-ce-lundi/)

[7] http://www.adiac-congo.com/content/bundu-dia-kongo-ne-muanda-nsemi-se-dit-trahi-par-le-pouvoir-kabiliste-38029

[8] Congoindependant, 10 sept. 2015, Dialogue » : l’UDPS suspend ses « contacts » avec la mouvance kabiliste, http://www.congoindependant.com/article.php?articleid=10208.

[9] Radio Okapi, 15/09/2015, http://www.radiookapi.net/2015/09/15/actualite/politique/rdc-7-partis-de-la-majorite-presidentielle-appellent-joseph-kabila.

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