Le ministre belge de la Défense, Pieter De Crem, en visite de trois jours en RD Congo
Belga
Le ministre belge de la Défense, Pieter De Crem, est arrivé mardi en début de soirée à Kinshasa pour une visite de trois jours en République démocratique du Congo (RDC) durant laquelle il ira saluer les quelque 250 militaires belges qui ont participé à la formation d’un bataillon d’élite de l’armée congolaise – le troisième en quelques années – et assister jeudi à Kindu (est) à la parade marquant la fin de cette période d’instruction de huit mois.

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Une centaine de militaires belges, principalement fournis par le 3ème bataillon parachutiste de Tielen (province d’Anvers), encadre depuis le début mai la formation d’un bataillon commando de l’armée congolaise à Kindu, le chef-lieu de la province du Maniema (est). Ils ont été rejoints au début du mois par une compagnie renforcée de 150 hommes, provenant de la même unité, qui a joué plastron pour les nouveaux commandos congolais, tout en s’acclimatant aux conditions tropicales – une obsession de toujours au sein de la hiérarchie militaire belge.
M. De Crem leur rendra visite jeudi, après une journée passée mercredi à Kinshasa en contacts divers avec des autorités congolaises, onusiennes et européennes – mais apparemment pas le président Joseph Kabila, le commandant suprême des Forces armées de la RDC (FARDC) en tournée dans l’est -, a indiqué son entourage.
Cette visite intervient moins d’un mois après la victoire de l’armée gouvernementale sur les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) dans la province du Nord-Kivu, avec l’aide de la Mission des Nations Unies en RDC (Monusco) et à laquelle les deux bataillons instruits précédemment par la Belgique ont contribué.
Ces deux «unités de réaction rapide» (URR) avaient été formés par des instructeurs belges, déjà à Kindu, respectivement à cheval en 2008-2009 pour le 321ème et entre octobre 2011 et mars 2012 pour le 322ème dans le cadre du Programme de Partenariat militaire (PPM) belgo-congolais.
Ces deux bataillons, considérés comme étant des unités «bien formées et fiables» des FARDC par les Casques bleus de l’ONU, ont notamment été engagés au Nord-Kivu, dans les combats contre le M23, au prix de lourdes pertes.
La mission des instructeurs belges, qui se termine le 28 novembre, consiste à former un bataillon léger, facilement engageable, pour des opérations de courte durée, selon le commandant du détachement, le lieutenant-colonel Luc Leclercq, qui est aussi le chef de corps du 3ème bataillon parachutiste.
Cette nouvelle mission d’instruction au profit des quelque 700 membres du 323ème bataillon des FARDC aura finalement duré deux mois de plus que prévu – huit au lieu de six. [Ndlr Desc-wondo : La Belgique avait suspendu la formation pendant deux mois car la plupart de candidats sélectionnés par l’état-major général des FARDC, à majorité Tutsi et Katangais, ne remplissaient pas les critères minima de formation]. L’armée belge s’est aussi attelée à encadrer la formation d’un état-major de brigade qui doit «coiffer» trois bataillons URR.
(Ndlr: desc-wondo : Selon des informations à notre disposition, c’est au colonel BEM Evariste Somo Kakula, commandant du centre de formation de Lwama au Maniema, formé avec 321ème bataillon qui a mâté les Enyeles à l’Equateur, que la Belgique souhaite confier le commandement de la future brigade. Mais ce choix n’est pas du goût des autorités congolaises qui préfèrent un Katangais à sa place).
La Défense belge fournit aussi un appui à la rénovation du camp de Kindu, un projet baptisé FAMIKI et qui bénéficie de moyens financiers provenant des Affaires étrangères et de la Coopération au développement belges sous le vocable «3D» (défense, diplomatie et développement). La main d’œuvre pour la rénovation des bâtiments est fournie par des militaires du génie congolais formés les années précédentes à Kananga (Kasaï occidental, centre) par la Belgique.