Mercenaires, chars, armes et gaz lacrymogènes : impuissants devant la vérité
Par Jean-Bosco Kongolo M.
La semaine qui vient de s’écouler s’est caractérisée par une forte campagne de diabolisation contre l’Église catholique et son cardinal, l’archevêque Monsengwo, accusés à tort de mener une campagne subversive. Ce 16 janvier 2018, à la Cathédrale du Centenaire, c’était au tour de révérend pasteur François-David Ekofo Bonyeku, membre du directoire qui a succédé à Marini Bodo, ancien prélat protestant membre du PPRD et de la médiocrité présidentielle(MP), à la tête de l’église du Christ au Congo(ECC), d’annoncer ses couleurs en choisissant de libérer la vérité, « toute la vérité et rien que la vérité. » Par sa prédication aussi inattendue qu’engagée, il a fait la différence avec Marini Bodo, prélat protestant membre du PPRD et de la médiocrité présidentielle(MP), qui avait fait de l’église du Christ au Congo(ECC) une branche spirituelle du « Club de Kingakati ».
A l’exception de leur « autorité morale », ils étaient tous là, les têtes « couronnées de médiocratie » ou de la majorité arithmétique de Kingakati qui ont appris à leurs dépens que le peuple congolais n’est pas orphelin de leadership malgré la mort d’Étienne Tshisekedi. Certains, déshydratés par la vérité, n’ont fait que se lécher les lèvres tout au long de la prédication tandis que les cous sont restés raides pour les autres, qui regrettaient certainement d’avoir fait ce déplacement.
Ils étaient tous là, ceux dont les épaules galonnées de l’armée et de la police croient que les chars, les balles réelles ou en caoutchouc ainsi que les gaz lacrymogènes suffisent pour venir à bout d’un peuple déterminé à se prendre en charge pour arracher, même au prix du sacrifice suprême, sa liberté et son indépendance.
Ils étaient là, ces représentants des partenaires de la communauté internationale, qui ont toujours pensé que les Congolais n’avaient pas d’interlocuteurs valables pour exprimer leurs préoccupations profondes.
Ils étaient aussi là, ces mercenaires infiltrés dans toutes les institutions politiques, dans l’armée, la police et les services de renseignements et qui ont appris que tout cm du territoire national spolié ou vendu par des traitres sera tôt ou tard récupéré par les fils et les filles du Congo, comme l’avaient fait les Français pour l’Alsace-Loraine successivement en 1918 et en 1945, contre les envahisseurs allemands.
Même sans être visibles, ils étaient également là, ces archibishops, bishops, prophètes, apôtres autoproclamés des « églises de réveil » et autres vendeurs des miracles, sans scrupules, sans culture générale ni aucune instruction théologique, qui ont longtemps abusé de leurs fidèles pour leur propre prospérité plutôt que pour la vie éternelle.
Ils étaient presque tous là, ces anciens opposants devenus membres d’un gouvernement illégitime et qui ont cru qu’obtenir une place à la mangeoire relevait d’un quelconque mérite par rapport à leurs concitoyens.
Ils étaient là bien visibles, des amis et camarades de l’université, des juristes ainsi que d’anciens collègues magistrats qui, par leurs parodies de justice et leurs décisions judiciaires iniques, ont permis à un groupe d’individus de s’installer avec arrogance au pouvoir et de l’exercer par défi, en violation de la Constitution et des lois de la République.
Ils étaient là, députés et sénateurs sans légitimité, dont le mandat de législateurs est déjà échu mais qui continuent de fabriquer des lois antidémocratiques et de toucher des émoluments que ni les lois ni l’éthique élémentaire ne peuvent nullement justifier dans un État de droit.
Ils étaient là pour assurer la sécurité du culte, ces policiers et soldats congolais, qui ont vendu leur âme pour la gloire d’un individu, exécutant des ordres manifestement illégaux pour massacrer, arrêter et torturer leurs compatriotes civils qui se battent pour le bien-être de tous.
La plupart d’entre tous ces « croyants protestants de circonstance », dont la plupart avaient déserté l’église catholique pour fuir la fumée, se sont retrouvés en face du feu craché à leurs visages par un autre prélat de l’Église protestante alors qu’ils s’attendaient à être caressés dans le sens du poil comme ils en avaient été longtemps habitués. Aux uns et aux autres, c’est l’unique et même vérité qu’ils ont plutôt découverte et entendue malgré eux, venant de la majorité silencieuse.
Vérité du jour
Chaque peuple a reçu de Dieu sa portion de terre, il faut la mettre en valeur sans envier les autres. Le Congo, c’est terre donnée aux Congolais.
Malgré ses fabuleuses richesses du sol et du sous-sol, le Congo est mal ou pas du tout géré laissant croupir dans la misère la majorité de ses habitants au profit d’une minorité.
Les armes, fabriquées dans les industries occidentales et qui alimentent les rébellions peuvent tout aussi bien être vendues dans un Congo uni et pacifié, qui en aura besoin pour sa sécurité et celle de ses frontières.
Avec sa dimension continentale et sa nombreuse population, le Congo et les Congolais ont le droit légitime d’aspirer au développement. Si les partenaires extérieurs investissent dans les voies de communication, ce sont les voitures et avions fabriquées dans des usines occidentales qui seront vendues au Congo et c’est tout le monde qui y trouverait son compte plutôt que de faire la prédation des fabuleuses ressources naturelles de ce pays. De même, si le pays est électrifié jusque dans les campagnes, les téléviseurs fabriqués dans les usines occidentales trouveront preneurs auprès des Congolais.
De tout ce qui précède, les leçons à tirer de ce message politico-spirituel se résument en ceci :
Peuple congolais, le temps est venu de vous prendre en charge, car il n’y a point de salut dans la servitude.
Politiciens congolais, vous avez encore chacun le temps de faire votre choix définitif entre le bien et le mal[1], entre la médiocrité et l’excellence, entre le changement et le statu quo. Vous avez encore le temps, avant que ça ne soit trop tard, de vous repentir et vous reconvertir, au propre comme au figuré, spirituellement et politiquement pour mériter le pardon de ce peuple longtemps trahi et martyrisé. Ayez surtout à l’esprit que les chrétiens congolais, majoritaires au sein de la population nationale, parlent désormais un même langage venant du même peuple de Dieu, qui n’est ni protestant ni catholique, qui les a créés à son image et qui, dans sa divine bonté, sait pourquoi il leur a donné cette terre appelée « Congo ».
Partenaires extérieurs, suivez la voix du peuple congolais comme nous l’apprennent vos démocraties et comme vos peuples exigent que vous les traitiez.
Ça sera bénéfique pour la Paix et la sécurité dans le monde.
Merci, son Excellence Révéend Pasteur David Ekofo, d’avoir choisi le camp du peuple que Dieu vous a confié. Félicitations d’être entré par la grande porte dans l’exercice de votre lourde tâche de contribuer à éclairer spirituellement et politiquement ce peuple dont vous faites partie.
« On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps. »[2]
Suivez l’intégralité de la vidéo de l’homélie historique du Révérend Pasteur François-David Ekofo :
https://m.youtube.com/watch?v=XU2vJoWytB4
Par Jean- Bosco Kongolo
Juriste & Criminologue
Administrateur-Adjoint de DESC
Référence
[1]Ésaïe 5.20 : « Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal, qui changent les ténèbres en lumière, et la lumière en ténèbres, qui changent l’amertume en douceur, et la douceur en amertume ».
[2] Abraham Lincoln, ancien président américain.
2 Comments on “Laurent-Désiré Kabila Day : Mercenaires, chars, armes et gaz lacrymogènes impuissants devant la vérité – JB Kongolo”
Panza
says:Bonjour M. Wondo,
Tout en ayant apprécié le présent article, je vous prie toutefois de rectifier la photo qui y figure et tenir compte de la petite remarque suivante :
-C’est le révérend pasteur André Bokundoa-bo-Likabe (qui apparaît sur cette photo) qui a succédé à Mgr Marini à la tête de l’ECC.
– Le révérend pasteur François-David EKOFO n’est pas l’actuel président de l’ECC. Il est plutôt membre de son directoire.
Bien cordialement,
Votre fidèle lecteur
Ghislain
says:Ce pasteur a risqué sa vie