Jean-Jacques Wondo Omanyundu
DÉFENSE & SÉCURITÉ GLOBALE | 12-03-2020 16:30
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L’armée congolaise dépassée – Kivu Security Tracker

Auteur : Jean-Jacques Wondo Omanyundu
Les militaires du 3204ème régiment FARDC de l'opération Sukola 1 à Beni. Certains militaires chaussent encore les bottes de jardiniers comme du temps de l'AFDL. Photos FARDC
Ce rapport a été initialement publié dans kivusecurity.nyc3.digitaloceanspaces.com

RAPPORT MENSUEL – JANVIER 2020

Après deux mois extraordinairement meurtriers dans les Kivus, le nombre de civils tués par les acteurs armés a encore augmenté en janvier 2020 avec 210 décès violents enregistrés.
Cela fait de ce mois le plus meurtrier depuis les débuts des relevés du Baromètre sécuritaire du Kivu (KST) en juin 2017.
Trois foyers de tensions sont restés particulièrement actifs : le territoire de Beni, où des
massacres à grande échelle ont à nouveau été commis, essentiellement par les combattants
islamistes ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF) ; celui de Walungu, où la traque
des rebelles hutu rwandais du Conseil national pour la renaissance et la démocratie (CNRD) a à
nouveau provoqué la mort de civils ; et les affrontements entre milices communautaires sur les
hauts plateaux de Fizi et Uvira.
À cela s’est ajouté une nette aggravation des conflits en territoire de Rutshuru entre le NDC-R
et l’armée congolaise (FARDC) d’une part et les milices Nyatura et les Forces démocratiques
de libération du Rwanda (FDLR) de l’autre.
L’armée congolaise ne paraît en mesure de faire cesser les exactions contre les civils dans
aucun de ces quatre foyers. Elle est confrontée à de graves problèmes logistiques. Ses grandes
offensives semblent terminées dans le territoire de Beni, elle s’interpose peu sur les hauts
plateaux de Fizi et Uvira ou dans le petit nord, et fait partie des belligérants ayant commis les
principales exactions lors de l’opération contre le CNRD.
Du fait de cette insécurité persistante, un regain de mobilisation des milices, et l’échec de
démobilisations volontaires, faute de structure d’accueil notamment, a été observée,
notamment dans les territoires de Lubero, Kalehe et Shabunda.
Beni : insaisissables ADF
Après deux mois extrêmement meurtriers dans le territoire de Beni, le nombre de civils tués a
connu une baisse relative avec 94 victimes. Ce niveau reste toutefois très élevé : la moyenne
enregistrée par KST était de 24 morts par mois avant novembre dernier. Les insurgés islamistes
des Forces démocratiques alliées (ADF) sont à nouveau incriminés dans l’immense majorité des
meurtres de civils (91 morts sur 94).
L’armée congolaise avait fait, début janvier, des annonces encourageantes en assurant avoir
conquis « Madina », le quartier général des ADF, et tué cinq de ses six chefs. Mais aucune de
ces « neutralisations » n’a pu être vérifiée. Les rares noms avancés par les FARDC n’étaient
connu ni du KST ni de ses interlocuteurs, et aucune photo ou preuve de leur mort n’ont été
avancés.
La tendance paraît en réalité peu encourageante. Après quatre semaines de calme relatif (15
meurtres ont été enregistrés entre le 1er et le 27 janvier) les massacres ont en effet repris à un
rythme effréné. Le territoire de Beni a même connu, le 28 janvier, sa journée la plus meurtrière
depuis le début de la récente série de massacre avec 38 victimes dans les villages de Manzingi
et Mebundu. D’autres massacres d’ampleur ont ensuite été commis les 29, 30 et 31 janvier.
La localisation de ces incidents les plus meurtriers à l’ouest de l’axe Beni – Eringeti suggère
qu’une partie au moins des ADF ont échappé aux opérations des FARDC, qui se sont
déroulées à l’Est de cet axe, et ont réussi à se regrouper dans de nouveaux sanctuaires. Selon
un ancien membre de ce groupe armé capturé interrogé par le KST, des groupes d’ADF
opéreraient désormais depuis le territoire de Mangina, dans la province de l’Ituri. Mais ces
attaques pourraient également constituer une diversion des ADF pour obliger les FARDC à
changer de zone d’opérations.
Pour couvrir la partie ouest du territoire de Beni, les FARDC auraient noué une alliance avec les
mai-mai Uhuru, présent dans cette zone, selon une source interne à ce groupe armé.
Ils semblent, en effet, ne pas avoir une organisation et des effectifs suffisants pour tenir
l’ensemble du territoire. Alors qu’un régiment ou un bataillon contient théoriquement au moins
750 hommes, certains de ceux déployés dans la région de Beni ne compteraient qu’une
centaine d’hommes, et au mieux 600 pour les meilleurs d’entre eux, comme la 32 e brigade,
selon plusieurs sources militaires congolaises. Les soldats de la Mission de l’ONU en RD Congo
(Monusco) ont contribué à repousser une attaque des ADF présumés contre une position des
FARDC à Mayi-Moya, le 29 janvier. Mais ils ne semblent pas non plus en mesure de sécuriser
les civils sur l’ensemble du territoire.
Butembo – Lubero : les Mai-Mai Kabido recrutent
Le nombre d’affrontements a connu une augmentation significative en janvier, avec 8 incidents
(contre 3 le mois précédent). Ils ont principalement opposé les FARDC au groupe Mai-Mai
Kabido, aussi connu sous le nom de Front des patriotes pour la paix (FPP), un groupe dissident
des Mai-Mai Mazembe. Ce dernier semble en train de se renforcer, recrutant de nouvelles
personnes. Selon certaines d’entre-elles, que le KST a pu interroger, cette mobilisation, qui se
déroule principalement dans la communauté Nande, vise à empêcher toute extension des
tueries constatées sur le territoire de Beni, à celui de Lubero et à la ville de Butembo.
Walikale – Masisi – Rutshuru : la suprématie contestée du NDC-R
Le « petit Nord » a enregistré une augmentation très nette du nombre de civils tués avec 74
victimes en janvier dans les territoires de Walikale, Masisi et Rutshuru. C’est plus du double de
décembre.
Cela s’explique en partie par une résistance farouche à la progression du Nduma defense of
Congo-Rénové (NDC-R), lequel cherche à déraciner les FDLR du territoire de Rutshuru et à
étendre son influence.
Dans la chefferie de Bwito (ouest du Rutshuru) cette résistance est surtout incarnée par les
milices Nyatura, en particulier Domi, alliés des FDLR.
Cette lutte est particulièrement meurtrière pour les civils, qu’ils soient victimes collatérales des
combats ou tués car soupçonnés de complicités avec l’ennemi. Le NDC-R a ainsi tué 18 civils à
Katsiru le 22 janvier lors d’une attaque contre les Nyatura et les FDLR, ce qui a provoqué une
manifestation des habitants contre ces exactions et contre la collaboration d’officiers de
l’armée congolaise avec ce groupe. Un poste de police a notamment été brûlé lors de ces
troubles.
Suite à ces événements, le Réseau des patriotes résistants congolais (RPRC, une coalition
formée autour du NDC-R) a publié un communiqué demandant à « la population de Bwito » de
« se désolidariser des FDLR » pour éviter les « pleurs chez vous » car leurs « balles » ne «
sauront jamais distinguer un Nyatura [d’un] FDLR ».
Les attaques des Nyatura contre le NDC-R et l’armée congolaise ont aussi provoqué la mort de
civils, comme à Kabumba et Mutwangano le 6 janvier (9 tués). Par ailleurs, malgré la mort de
Jean-Michel Africa en novembre dernier, son groupe, le Rassemblement pour l’unité et la
démocratie (FDLR-RUD), a intensifié ses exactions dans la chefferie de Bwisha, avec 17
incidents provoquant la mort de 14 civils, dont 6 à Kinyandonyi le 15 janvier.
Les FDLR-RUD ont notamment affronté à trois reprises les FARDC, dont le moral semble très
bas. Son 3407 e régiment basé à Nyanzale, a ainsi fait « grève » pendant plusieurs jours à partir
du 27 janvier pour protester contre le « détournement » de leurs rations alimentaires. Ils ont
même refusé de poursuivre les auteurs d’un kidnapping, ce qui a provoqué une journée ville
morte et, indirectement, le lynchage de quatre présumés kidnappeurs.
Les territoires de Walikale et, dans une moindre mesure Masisi, semblent plus fermement sous
le contrôle du NDC-R.
Seuls neuf affrontements ont ainsi été recensés sur ces deux territoires en janvier,
essentiellement avec l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS), qui
sont le dernier groupe armé à contester leur suprématie.
Plusieurs redditions ont par ailleurs eu lieu sur le territoire de Masisi, comme celle du général
autoproclamé Machaano Tabangeshe (qui n’était plus actif depuis plus d’un an selon les
relevés du KST) et des Nyatura Delta, dont le chef s’était déjà rendu en décembre.
Goma – Nyiragongo : l’insécurité continue d’augmenter
Six civils ont été tués en janvier à Goma et sur le territoire Nyiragongo, ce qui représente le
point le plus haut depuis six mois. Plusieurs de ces incidents meurtriers sont liés à la présence
de bandes organisées de voleurs. Un agent de sécurité a ainsi été lui-même tué alors qu’il
tentait d’empêcher une intrusion dans le quartier de Himbi. Et un étudiant a été tué par la
police lors d’une course poursuite avec d’autres voleurs.
Kabare – Kalehe – Idjwi : fin de cavale pour Ngubito
Alphonse Kabishula, dit Ngubito, le chef d’une milice Raia Mutomboki, a été capturé le 25
janvier par un groupe rival, les mai-mai Kirikicho, qui l’ont remis aux FARDC. Il est désormais
poursuivi pour organisation d’un mouvement insurrectionnel.
Son groupe, les Raia Mutomboki Kabishula avaient été impliqués dans sept incidents, et ses
membres avaient tué deux civils, selon les données du KST. Mais il s’était rendu avec ses
troupes début 2019 et avait été cantonné à Kamina, jusqu’à ce qu’il s’échappe en novembre
dernier.
Par ailleurs, une centaine de Nyatura Kalume, qui étaient cantonnés au village de Numbi, en
territoire de Kalehe, sont retournés au maquis au cours de ce mois, faute de prise en charge.
Mwenga – Shabunda : nouveaux combats meurtriers contre le CNRD
L’offensive déclenchée par l’armée congolaise contre les rebelles hutus rwandais du CNRD en
novembre dernier dans le Kalehe s’est poursuivie du 5 au 11 janvier dans la chefferie de
Lwindi, en territoire de Mwenga.
Selon plusieurs sources des autorités locales ainsi qu’un officier congolais, des militaires
rwandais (RDF) ont participé à ces affrontements aux côtés des FARDC. Certains de ces mêmes
observateurs ont décrit ces combats comme un conflit « entre frères rwandais ».
Selon plusieurs sources des autorités locales, plusieurs femmes et enfants de combattants du
CNRD ont été tués dans les combats. Une source policière congolaise a notamment affirmé au
KST avoir vu « des cadavres » de « femmes et d’enfants » en « décomposition » après les
combats et donné un bilan provisoire de 27 civils tués, ce qui n’a pas pu être vérifié.
Selon un officier congolais et une source des autorités locales, les membres des RDF se sont
retirés de la zone mi-janvier, ce qui a correspondu à la fin des combats. Selon cette dernière
source, plus de 500 membres du CNRD restent dispersés sur le territoire de Mwenga.
Cette présence résiduelle est toujours ressentie comme une menace, notamment dans le
territoire voisin de Shabunda. La crainte de leur arrivée, ainsi que le manque de prise en
charge des autorités congolaises ont poussé plusieurs groupes Raia Mutomboki (Ndarumanga,
Donat, Habikuanagaliye, Mabala et Kazimoto) à quitter le village de Kasheyi, où ils étaient
cantonnés en attendant une reddition, pour reprendre les armes.
Fizi – Uvira – Walungu : menaces sur la communauté banyamulenge
Seize affrontements ont été enregistrés par le KST en janvier, soit trois de plus qu’en
décembre.
Ceux-ci ont encore principalement opposé des milices issues de la communauté
banyamulenge (Ngumino et Twiganeho) à des milices issues des autres communautés
présentes sur le territoire et ont plutôt tourné à l’avantage des secondes.
Six Ngumino ont ainsi été tués le 3 janvier à Ibumba (Fizi) dans des combats avec les Coalition
nationale du peuple pour la souveraineté du Congo (CNSPC) . Cinq membres de la
communauté banyamulenge ont également été tués à Kahololo (Uvira) le 25 janvier par des
mai-mai. D’autres attaques ont abouti à des destructions de villages et à des vols de bétail. Les
discours de haine à l’égard de cette communauté se sont aussi développés en janvier dans ces
territoires.
La période a également été marquée par la défection du colonel de l’armée congolaise Michel
Rukunda, alias Makanika, ce qu’il a justifié par un souci de défense la communauté
banyamulenge. Mais n’a pas eu, à ce stade, de répercussions visibles sur le terrain : les autres
militaires Banyamulenge, très surveillés par leurs collègues, sont rares à l’avoir rejoint et aucun
incident impliquant son groupe n’a été enregistré par le KST.
Site web : https://kivusecurity.org
Twitter : @kivusecurity
Facebook : https://www.facebook.com/KivuTracker/
Email : info@kivusecurity.org
Le KST est un projet mené conjointement par le Groupe d’Étude sur le Congo (GEC), basé au Centre sur
la coopération internationale de l’Université de New York, et par Human Rights Watch. Human Rights
Watch assure la formation et toute autre assistance aux chercheurs du KST, mais ne vérifie pas de façon
indépendante tous les incidents recensés et ne soutient pas nécessairement tous les arguments avancés
par le KST.
Télécharger le rapport au format pdf
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3 Comments on “L’armée congolaise dépassée – Kivu Security Tracker”

  • GHOST

    says:

    LE RESULTAT DE LA SUPERPOSITION DE COOPERATIONS MILITAIRES ?

    C´est l´un des thèmes dans la réflexion « Combattre les groupes armés » ( que nous comptons publier sur DESC avec la collaboration de mr JJ Wondo).
    En effet, l´approche fragmentaire dans les formations militaires au Congo (cela depuis l´indépendance) est l´une des causes de cette absence de performance des FARDC au Kivu. Cette superposition de coopérations militaires corrélée á des luttes d´influences continue d´influence negativement l´armée au Congo.
    Les pays qui forment les FARDC démontrent qu´il n´y a jamais eu concertation entre ces partenaires géopolitiquement rivaux. Croyez-vous que l´Afrique du Sud qui possede pourtant une solide reputation en matière des operations « contre-insurection » se concerte avec la Belgique, puissance coloniale qui possede son propre lobby pro-Belge parmis les militaires congolais? Croyez-vous que les USA vont se donner la peine de consulter la Chine ou la France avant de mettre au point un programme spécifique en faveur des FARDC?
    Plus de 20 ans, un temps considérable a été perdu, tant pour la sécurisation du Kivu que l´édification cohérente des FARDC.

    CORRUPTION ET INFILTRATION
    Mis sous pression par le nouveau président, les généraux congolais figurent pourtant en bonne place sur la liste de la « corruption » au Congo.
    En effet, la présence massive des troupes dans une opération qui exige des petites unités très mobiles s´explique (aussi) par l´ambition des généraux de tirer profit economiquement de l´argent soutiré des salaires et primes des militaires, sans oublier les frais de la logistique (vente du carburant..). La logique des généraux est simple: plus il ya des combattants, plus il ya possibilité de detourner l´argent, plus les operations se prolongent, plus il y aura de l´argent, du carburant, des muntions et des armes (pour armer les groupes armés qui gardent les mines des généraux).

    L´EXPERIENCE D´EXECUTIVE OUTCOMES EN ANGOLA, UNE SOURCE D´INSPIRATION ?
    Même s´il ne faut pas parler de l´aspect tactique ou technique des operations militaires d´EO, la planification de la guerre contre l´UNITA nous enseigne que les officiers Sud-Africains avaient mis au point une stratégie simple: recuperer et contrôler le petrole et les mines des diamants qui financaient l´UNITA.
    Au Kivu, nous sommes en face de la même situation. Nos propres généraux sont des parrains des groupes armés qu´ils arment avec des materiels militaires puissés dans l´arsenal des FARDC, tandis que les trois pays bénéficiaires (Rwanda, Ouganda et Burundi) de l´instabilité au Kivu offrent aux généraux les structures financières pour commercialiser les minerais.
    En relisant l´intervention d´EO en Angola, les congolais vont apprendre qu´afin de gagner la guerre au Kivu (et en Ituri) la stratégie militaire ultime impose que l´État congolais doit impérativement prendre contrôle des mines au Kivu. Tant que l´État congolais, le gouvernement va fermer les yeux sur les activités minières des généraux parrains des milices armées, cette guerre ne prendra jamais fin.

  • GHOST

    says:

    POUR UNE GUERRE « TOTALE » AU KIVU
    Pour les chercheurs congolais en matière de défense, la lecture du blog « La voie de l´épée » peut enrichir leur champ des recherches.
    En effet, dans ce blog https://lavoiedelepee.blogspot.com/2020/03/lempire-des-milieux-aborder-un-nouveau
    on trouve des idées utiles afin d´augmenter notre compréhension des mauvaises performances des FARDC.
    Dans cet article, on parle du concept de « stratégie océan bleu » qui avait été développé en France en 2005 par W. Chan Kim et Renée Mauborgne pour décrire les avantages que pouvait avoir une entreprise á s´implanter dans un nouveau marché vide de concurrence, l´ »océan bleu », plutôt que de rechercher á gagner des marges dans un secteur très concurenciel, l´ »océan rouge ».
    Ainsi, le général Petraeus qui commandait les forces de la coalition en Irak en 2007, présentait souvent une diapositive qui résumait sa stratégie, baptisé « Anaconda », visant á étouffer les organisations djihadistes en agissant sur elles par tous les côtés: recherche et élimination des réseaux urbains, admnistration, information, programme de travail, idéologie, ect. constituant autant d´espaces de confrontation. Petraeus reprenait largement les théories de la guerre totale, voire totalitaire, où tout ce qui est humain est un front potentiel.

    >Au Kivu, les mines constituent le premier front et notre « océan bleu » dont nous devons avoir un monopole total.
    Les généraux parrains des groupes armés sont aussi un autre front que nous devons cibler sans état d´âme.

    En effet, dans ce blog ( L´empire des milieux-Aborder un nouveau champ opérationnel) on affirme que « le monopole d´un milieu n´est donc productif opérationnellement que lorsqu´il permet de contribuer á l´impuissance d´un adversaire dont le centre de gravité, la forme armée, la capitale, le leader, ect. se trouve presque toujours sur la terre ferme. Il est donc nécessaire d´utiliser les milieux périphériques pour agir dans le milieu décisif, directement par des intrusions, des frappes aériennes par exemple, ou indirectement par son blocus. Pour contrer cette menace d´intrusion, il est possible d´abord de venir disputer l´ »océan bleu » ennemi périphérique pour le transformer en rouge et si possible même en prendre le contrôle ».

    > Nous savons tous que nous ne pouvons pas declarer la guerre contre le Rwanda. Mais, faire une guerre totale sur notre propre territoire est une option logique. Notre perception est que l´offensive contre les ADF n´est pas suffisante tant que nous n´allons ni cibler les généraux « parrains » ni tous les groupes armés.

    EEBEN BARLOW D´EXECUTIVE OUTCOMES ET SA TACTIQUE POUR LE KIVU ?

    Depuis la guerre contre l´UNITA en Angola, Executive Outcomes a démontrée cette notion de « guerre » totale et agressive est la plus efficace en Afrique.
    Dans l´article « Eeben Barlow Speaks Out (Pt.3): Tactics Used to Destroy Boko Haram »
    http://iissonline.net/eeben-barlow-speaks-out-pt-3-tactics-used-to destroy-boko-haram/ on parle de RELENTLESS OFFENSIVE ACTION
    Cette tactique se retrouve dans la guerre contre l´UNITA et la victoire fulgurante contre le M23.
    « Relentless offensive action means immediately exploiting successful combat operation to keep the heat on the ennemy. This strategy relies of the synchronization of every asset brought to the battlefield, an applied on multiple fronts againts Boko Haram. One of those tactics includes the relentless pursuit of the enemy forces.
    In most recent conflicts, the enemy uses guerrilla hit-and-run techniques, striking when and where he chooses, hoping that the media will act as a force multiplier by replaying news stories about the attack over and over again. Barlow´s approach emphasizes turning the tables on the enemy by running him to ground, exhausting him, and the killing him with overwhelming firepower. Barlow´s key points to utilizing relentless pursuit include:
    > Troops eating while on the move
    > Combat tracking the enemy at the high rate of speed
    >Having the ability to leap-frog ahead of the enemy via helicopter
    > Utlizing Communication
    >Emphazing agression
    >Maintaining proficiency in night operations
    >Outgunning the enemy
    This tactic involves light infantery moving at the high speed with the minimum amount of Equipment needed to accomplish their task.
    > Once the enemy´s direction is determined, troops can leap-frog forward, carried by helicopters or riding in armored vehicules.
    > Once troop become tired, they are quickly replaced with a fresh squad. The enemy is pursued relentlessly during both day and night.
    >Once spotted, enemy forces are engaged at the soldier´s maximun effective fire range with RPGs, machine guns, sniper rifles, or 60mm mortars..
    >Troops need to develop their agression level to such a Point that the enemy fears them. Agressive pursuit is aimed at initiating contact as heavily possible.

    En lisant ceci, les chercheurs congolais peuvent constater l´absence de l´agressivité ou de la prise d´initiative pour engager les ADF et combien les FARDC manquent de « speed » sans oublier l´endurance.

  • MBAKI MAFUALA Roger

    says:

    Merci pour le travail que vous abattez en dénonçant toutes ses violences lourdes en vies humaines.
    Comment le monde entier reste silencieux à cette guerre interminable contre les populations de L’Est ?
    Que font nos hommes politiques? Pourquoi l’armée Congolaise ne peut-elle pas être épaulée par les armées étrangères? Pourquoi les grandes puissances restent-elles insensibles à cette situation ?

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