Jean-Jacques Wondo Omanyundu
POLITIQUE | 17-09-2016 18:07
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La RD Congo à la croisée des chemins : Les scénarios politiques autour du 19 décembre 2016 – JJ Wondo

Auteur : Jean-Jacques Wondo Omanyundu

La RD Congo à la croisée des chemins : Les scénarios politiques autour du 19 décembre 2016

Par Jean-Jacques Wondo Omanyundu
La présente analyse se donne l’objectif risqué de décrire brièvement les différents scénarios politiques envisageables d’ici à l’échéance du mandat du président Kabila prévue le 19 décembre 2016. Il s’agit pour nous, de relever de manière non exhaustive, des cas de figure des situations politiques auxquelles la République Démocratique du Congo (RDC) risque de se confronter durant ce dernier quadrimestre de 2016.

tshisekedi-bienvenue-kinshasa

1. Le dialogue de Kabila comme alibi du glissement

Le président Kabila se sert d’alibi du dialogue, annoncé depuis novembre 2015 sans réelle avancée significative sur le terrain, pour endormir le peuple jusqu’au glissement dans le but d’imposer une transition en mettant tout le monde devant le fait accompli[1]. De la sorte il pourrait s’appuyer sur les arrêts de la Cour constitutionnelle acquise à sa cause et sur le rapport de forces du moment, comptant notamment sur une partie de l’armée, particulièrement la Garde républicaine et les unités commandos des forces de réaction rapide, pour s’imposer et se maintenir au pouvoir comme au Burundi.

2. La Cour constitutionnelle à la rescousse du prévenu Kabila

Fort de l’arrêt de la Cour constitutionnelle[2] interprétant l’article 70[3] en faveur du président Kabila, le camp présidentiel consulte de nouveau la Cour Constitutionnelle pour décider du report des élections sine die. Cela donnera une base juridique à la CENI de retarder les élections afin de permettre au président Kabila de se maintenir au pouvoir. Cette situation aboutirait à une sorte de période de transition politique dont il voudrait à tout prix garder les commandes. Cela pourrait éventuellement amener l’opposition ou une partie de celle-ci, comme en 2003 à Sun City, à composer avec l’actuelle majorité au pouvoir dans un Gouvernement de consensus national avec le risque que Kabila finisse par noyauter les acteurs de ce gouvernement et modifier les règles du jeu constitutionnel pour se permettre de briguer d’autres mandats présidentiels par la suite.

Cette hypothèse reste très plausible si Kabila parvient à se constituer une majorité politique relative à l’issue de son dialogue qui dérive des prescrits de la résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations unies et qui enfreint les dispositifs intangibles de la Constitution.

3. Une alliance anticonstitutionnelle entre la MP et l’opposition proche de l’UNC de Vital Kamerhe

Depuis le lancement du dialogue, co-modéré par Vital Kamerhe et Thambwe Mwamba, plusieurs analystes soupçonnent le président national de l’UNC de s’engager dans un jeu d’alliance politique avec le président Kabila dans le but d’aboutir à un accord politique de partage du pouvoir pour une période transitoire dont il sera le Premier ministre. Certaines sources présidentielles congolaises avancent que Vital Kamerhe joue sa propre partition car se sentant marginalisé par l’alliance Katumbi – Tshisekedi, en voulant se venger de ce duo. D’autres sources crédibles parlent effectivement d’un arrangement entre ces deux frères ennemis qui auraient l’appui de certains milieux européens, pour contrer le plan américain favorable au strict respect de la Constitution avec le départ de Joseph Kabila à la date du 19 décembre 2016. C’est ce que nous a confirmé au-moins deux sources occidentales distinctes, dont une a eu un entretien avec M. Kamerhe. Ces deux sources, convergentes,  confirment l’existence d’un « accord secret » entre Kabila et Kamerhe pour une transition d’un à deux ans au maximum, devant déboucher à l’organisation de l’élection présidentielle, sans toutefois donner des gages sur le respect du principe d’alternance au pouvoir. Dans cet accord, Kamerhe serait le Premier ministre de Kabila ou de toute autre personnalité politique de la majorité présidentielle, désignée par Joseph Kabila. D’autres informations, non encore contrevérifiées par DESC, parlent du soutien de Kabila à la candidature de Kamerhe à la prochaine présidentielle au terme de la transition.

Si ces informations se confirment, nous estimons que c’est la suite de la carrière politique de Kamerhe qui sera lourdement compromise, voire sa mort politique. Après avoir été privé de l’essentiel de sa base dans l’ouest et dans le centre du pays, suite aux départs de Jean-Bertrand Ewanga et de Claudel Lubaya, VK risque de perdre son bastion électoral de l’Est et creuser sa tombe politique. En effet, avec les massacres à répétition à Beni et Lubero ainsi que la persistance de l’insécurité à l’Est de la RDC, du fait de l’inefficacité des services de sécurité et de la complaisance du président Kabila, une alliance Kabila – Kamerhe serait interprétée comme un acte de haute trahison par les populations locales qui ne jurent que par le départ de Kabila au 19 décembre 2016. Cela pourrait sonner le glas politique du natif de Walungu. En tout état de cause, l’avenir nous en dira plus, comme l’avance Charles Kilosho dans son opinion sur le soldat Kamerhe[4].

Un panneau avec l'image de Kabila brîlé par les émeutiers au poste frontalier de Kasumbalesa
Un panneau avec l’image de Kabila brîlé par les émeutiers au poste frontalier de Kasumbalesa

4. La chute de Kabila après une révolte populaire semblable à la révolte burkinabè

Autant le scénario décrit précédemment paraît plausible dans les calculs stratégiques et politiques du cercle présidentiel, autant il risque de lui être fatal lorsqu’on évalue le rapport de forces politiques, sociales et même sécuritaires. A en croire nos différents contacts avec les milieux militaires, policiers et sécuritaires de la RDC qui ne jurent que par l’alternance au pouvoir – défavorables à Kabila, c’est-à-dire opposées à toute prolongation du mandat présidentiel au-delà du 19 décembre 2016. C’est d’ailleurs dans ce cas de figure qu’il faille craindre une révolte populaire similaire à celle qui a emporté le président Blaise Compaoré au Burkina Faso tant les prémices sont similaires.

La chute de Kabila après une révolte populaire semblable à la révolte burkinabè reste une hypothèse potentielle et très redoutée par les stratèges de Kabila. D’où son obstination à convoquer un dialogue dont il aura le contrôle de bout en bout. Mais toutes les manœuvres et les stratagèmes avancés jusque-là pour appâter une majorité de l’opposition congolaise et la société civile semblent inefficaces. Et chaque jour qui passe devient comme une pilule amère à avaler pour plusieurs sociétaires de la Majorité présidentielle dont une partie ne manquera pas de faire défection dans les mois à venir.

5. La jurisprudence issue de la révolte burkinabè

Le cinquième scénario qui serait consécutif à la révolte populaire en cas de tentative de maintien de Kabila au pouvoir au-delà de son mandat serait d’appliquer la jurisprudence Burkina qui exclurait tous les sociétaires de la Majorité présidentielle des joutes électorales à venir. Il s’agira alors d’une transition politique avec deux sous-scénarii envisageables possibles :

a) Une personnalité apolitique de la société civile conduirait cette transition. Ici, c’est le Docteur Denis Mukwege qui partirait favori. Et il nous revient de plusieurs sources convergentes que l’homme s’y prépare activement et même un lobbying international opère en ce sens. Il serait particulièrement soutenu par les milieux politiques proches du parlement européen. Le défaut du Dr Mukwege est d’être plus populaire à l’extérieur qu’à l’intérieur de la RDC. Mais lorsqu’on sait, jusqu’à preuve du contraire, que les enjeux politiques en RDC ont toujours été « télégouvernés » de l’extérieur et si l’on considère la manière dont Arthur Zahidi Ngoma, opposant fabriqué par l’Occident, a chipé la vice-présidence du Gouvernement de transition 1+4, cette faiblesse peut vite se transformer en atout, voire une force, sur base d’un SWOT[5] analysis sans complaisance.

b) Une transition assurée par Etienne Tshisekedi, en deal avec Moïse Katumbi et fort du soutien du « Rassemblement » des forces politiques et sociales acquises du changement. Ce scénario qui semble avoir l’adhésion des masses populaires est de plus en plus envisagé. Des sources bien introduites parlent d’un accord qui permettrait à Etienne Tshisekedi d’assurer la présidence d’une période transitoire de trois ans. Par cette option, il est question d’offrir au lider maximo une sorte de reconnaissance et de sacre pour son combat politique en faveur de la démocratie, en bravant tour à tour les dictatures de Mobutu et des Kabila, père et fils. De même, sur le plan international, il semble que certains milieux officiels américains encourageraient cette option, qui répondrait aux aspirations de la plupart des Congolais. Il semble que cette transition devrait effectivement s’opérer avant le départ de Barack Obama  de la Maison blanche en janvier 2017.

Le choix de Tshisekedi serait dicté par la volonté du président américain de lancer un nouveau signal fort aux autocrates africains qui s’érigent en freins contre la consolidation de la démocratie en Afrique. En contrepartie du soutien à ce choix de Tshisekedi dans une sorte de présidence symbolique flanqué d’un Gouvernement d’experts, comme cela fut le cas dans les années 1990 en Afrique du sud entre Mandela et Thabo Mbeki, l’UDPS s’engage dans cet accord à soutenir la candidature de Moïse Katumbi, aux prochaines élections présidentielles pour occuper la primature et d’autres postes stratégiques de l’Etat. Plusieurs informations et données factuelles parvenues à DESC créditent de plus en plus ce rapprochement politique stratégique. Une alliance in – out en ce sens que Tshisekedi possède la popularité nationale incontestable[6] et contrôle la rue à Kinshasa, siège des institutions de la République et Katumbi dispose du tiroir-caisse et des lobbies internationaux, encore faiseurs de rois pour longtemps en RDC. Il faut toutefois reconnaitre qu’un tel scenario souffrirait d’une base juridique solide pour l’appuyer. Mais on est bien dans une RDC où le politique supplante presque toujours le juridique !

6. La solution légaliste du respect de la constitution et de la résolution 2277 du Conseil de Sécurité des Nations unies

Cette sixième hypothèse a été subtilement défendue pendant un moment par Vital Kamerhe de l’UNC et Eve Bazaïba, la secrétaire général du MLC. L’idée sous-jacente était d’accoucher une alliance Est – Ouest UNC – MLC – Kengo wa Dondo. Ce scénario qui pourrait séduire une partie de la communauté internationale, souvent légaliste. Cette tentative d’alliance semble être en partie au cœur des divergences de vues constatées ces derniers temps au sein de l’opposition. Elle pourrait toujours être brandie en cas d’échec du schéma actuel Kabila – Kamerhe. Il s’agit d’un cas de figure politique qui se baserait sur l’interprétation de la Constitution voulant que le président Kabila soit dans une situation d’impeachment. De la sorte, c’est le président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo, qui assurerait l’intérim présidentiel en attendant l’organisation de l’élection présidentiel dans le respect du délai constitutionnel. La force de cette hypothèse réside à la fois dans le fait qu’au moment où les chances de Kabila de se maintenir au pouvoir deviennent minces, une majorité qualifiée des deux tiers pourrait vite se constituer au Congrès (Assemblée nationale et Sénat réunis) pour lever cette option. Cette option semble aussi avoir une deuxième raison qui expliquerait l’activisme débordant de Vital Kamerhe au sein du dialogue : elle est soutenue, comme signalé plus haut, par certains milieux européens pour lesquels seul le dialogue permettra de régler la crise politique actuelle en RDC.

7. Stratégie Poutine – Medvedev 

La septième hypothèse, improbable, mais reste envisageable lorsque Kabila aura abattu en vain toutes ses cartes, malgré son caractère de Kamikaze politique de type djihadiste, est qu’il décide de se retirer officiellement du pouvoir à l’issu de son mandat actuel pour appuyer un dauphin dans une stratégie Poutine – Medvedev. Dans ce scénario, les prétendants pourraient être : Augustin Matata (1er Ministre), Aubin Minaku (Président de l’Assemblée nationale) déjà bien rangé en ordre de bataille selon plusieurs sources concordantes, encore Léon Kengo Wa Dondo (Président du Sénat qui entretient de bons liens avec Kabila et Kigali), Adolphe Muzito (Ancien Premier ministre), actuellement en mission de séduction auprès de la diaspora dite « combattante », Moïse Ekanga – coordonnateur du contrat chinois et stratège économique de Kabila aux côtés d’Albert Yuma, le PCA de la Gécamines, un autre prétendant à cet intérim – et bien d’autres personnalités qui manqueraient d’émerger d’ici-là. Kabila organise des élections qu’il peut contrôler grâce à l’instrumentalisation de la CENI dans la perspective du maintien du régime.

Général François Olenga - Chef de la maison militaire du Président, alors ched de l'armée de terre, haranguant les troupes lors de la guerre contre le M23
Gen François Olenga – Chef de la maison militaire du Président, alors chef de l’armée de terre, haranguant les troupes lors de la guerre contre le M23

8. Un coup d’état militaire car la guerre est la Continuation de la politique

Un autre scénario, non des moindres, pourrait être celui d’un coup d’État provoqué par la persistance de la crise politique comme en 1960 et 1965 et à la suite de la guerre des généraux. Ce coup d’État pourrait bénéficier d’un appui extérieur, les partenaires traditionnels de la RDC étant lassés par les « caprices » d’un président accroché au pouvoir pendant que le pays tombe en ruine.

D’une manière générale en Afrique, on relève une constance, malgré la mutation des régimes (para-) militaires vers les régimes civils, c’est finalement l’armée qui reste l’arbitre du jeu politique : elle demeure en place, ou se retire, quand elle le juge bon[7]. Il faut avoir toujours en tête que les changements des régimes en Afrique ne se font ni contre ni sans l’armée[8].

Ce scénario, qui n’est plus à exclure, devient de plus en plus envisageable avec deux variantes :

  1. La mise en place d’un gouvernement militaire intérimaire de salut public comme au Niger[9], à la suite de la persistance de la crise politique et institutionnelle, et dans un contexte de crise économique grave.
  2. Un coup d’État pendant la révolte populaire (Situation du Burkina Faso) qui donne lieu à une période transitoire où l’armée cohabite avec l’opposition + exclusion de la Majorité présidentielle du pouvoir et du prochain cycle électoral, à tous les niveaux. La constitution d’un gouvernement transitoire mixte (armée – civil) comme au Burkina. Le Dr Denis Mukwege ou Etienne Tshisekedi seraient les personnalités indiquées pour présider cette transition.

Parlant d’un possible coup militaire, le capitaine Ali Kituwe, le RSM (Regiment Sergeant Major : Officier de ravitaillement en pièces de rechange d’une unité) du 16ème régiment blindé/GR a été arrêté dans une de ses résidences, située au quartier Mbudi, de la commune de Mont-Ngafula, située dans la périphérie de Kinshasa, vers le Bas-Congo. Il est actuellement détenu à la prison militaire de Ndolo à Kinshasa. Dans leurs investigations, les services de sécurité ont également découvert plusieurs percuteurs et pièces mobiles[10] pour les canons de 125mm 2A 46M qui équipent les chars de combats T-72M-1 en service au sein de la Garde républicaine. L’équipe d’enquête a aussi retrouvé sur les lieux des percuteurs et pièces mobiles de canons de 73mm 2A48 pour véhicules blindés de combats d’infanterie BMP-1 type russe équipant aussi les unités de la Garde républicaine et des FARDC. On signale également, dans le cadre de la même affaire, la détention à la prison de Ndolo du lieutenant Oscar Sango, chef du dépôt de chars numéro 3 de la base militaire GR de Kibomango, à Kinshasa vers l’aéroport. Toujours dans le cadre de la même enquête, le Commandant du 16ème régiment blindé de la GR, le colonel Steve Mikombe a aussi été interpellé le 1er septembre et interrogé par la DEMIAP. Le colonel Steve Mikombe est le successeur du général Ilunga Kampete à la tête du 16ème régiment blindé/GR. L’enquête vise à savoir s’il était au courant des activités subversives du capitaine Ali Kituwe. Assigné à résidence pendant un temps, l’enquête mixte menée par les renseignements militaires/ auditorat militaire des FARDC et la Garde républicaine a conclu à son innocence. Ces éléments et d’autres informations à notre disposition confortent la thèse d’une action militaire en cas de détérioration de l’atmosphère politique à Kinshasa. Craignant une mutinerie générale des FARDC, le président Kabila a ordonné le désarmement des unités des FARDC à Kinshasa et dans les grandes villes du pays au profit de quelques unités censées lui être loyales. Cependant, cette situation présente le risque que ces unités armées prétoriennes, très insuffisantes pour protéger Kabila et son régime, ne sauraient pas résister à une révolte populaire de grande ampleur et très violente qui se dessine dans les jours à venir.

9. Le duel à distance entre Kabila et Katumbi tourne à la confrontation armée tant redoutée

L’avant dernier scénario serait celui d’une confrontation armée entre les partisans armés de Katumbi et ceux de Kabila. Cette hypothèse, de plus en plus probable, serait consécutive au blocage politique en vue entre le camp présidentiel, qui semble pratiquer la stratégie « Tout sauf Katumbi », et Katumbi soutenu par le Rassemblement qui refuse tout dialogue avec Kabila. C’est le scénario développé par Thomas Hobbes dans son célébrissime ouvrage Le Léviathan : « si deux hommes désirent la même chose alors qu’il n’est pas possible qu’ils en jouissent tous les deux, ils deviennent ennemis : et dans la poursuite de cette fin (qui est principalement leur propre conservation, mais parfois seulement leur agrément), chacun s’efforce de détruire ou de dominer l’autre[11]. Un faisceau d’informations convergentes tend de plus en plus à privilégier cette option car la guerre reste une continuation de la politique par d’autres moyens, surtout lorsqu’un des protagonistes semble neutraliser tous les moyens d’expression politique (classique) de son adversaire[12]. Cette hypothèse est actuellement prise très au sérieux par certains milieux diplomatiques occidentaux. D’ailleurs, les services de sécurité et les renseignements militaires congolais redoutent de plus en plus de faire face à une rébellion armée semblable aux Forces nouvelles de Côte d’Ivoire (FNCI). Conglomérat de mouvements rebelles contre l’armée loyaliste de Gbagbo, les FANCI, qui agissaient par procuration au profit d’Alassane Ouattara, via l’interface de Guillaume Soro.

10. Stratégie du désordre ordonné que d’aucuns qualifient du « chaos »

Des troubles politiques plongent la RDC dans une instabilité politique et sécuritaire insurmontable. Les pays voisins, particulièrement le Rwanda et l’Ouganda, en profitent pour envahir l’Est de la RDC et le réoccuper comme entre 1996 et 2002 ; l’objectif étant de récupérer les terroirs riches en ressources minières et agropastorales conquis et occupés lors de la guerre de 1996 -1997. Le Rwanda et l’Ouganda seraient ainsi tentés de consolider leur emprise sur ces territoires de façon durable, mettant le pouvoir de Kinshasa devant un fait accompli : à savoir, la perte effective du contrôle des territoires de l’Est occupé. Cette situation pourrait aboutir à une dérive centrifuge et une « somalisation » du Congo, c’est-à-dire la multiplication de vastes espaces échappant au contrôle du gouvernement central, sans pour autant que ces espaces deviennent des entités étatiques viables, faute d’adhésion des masses populaires locales.

C’est la déstructuration de l’Est de la RDC, suivie d’un chaos relatif ou prononcé, c’est-à-dire la stratégie du désordre ordonné[13], dans un pays à la dérive, accompagné de pillage de ses ressources naturelles par les Africains eux-mêmes ou par les acteurs multinationaux étrangers. Nous réfutons la thèse de la stratégie du chaos planifié[14][15] développée émotionnellement par certains courants de pensée. J’y reviendrai dans une analyse appropriée. Cette situation donnerait lieu à un scénario du nouveau fractionnement de l’espace oriental congolais comme une phase obligée vers une recomposition géopolitique régionale élaborée par les Africains eux-mêmes, c’est-à-dire les acteurs de proxys des puissances néolibérales internationales. Cela pour aboutir finalement à l’atomisation pure et simple de la région des Grands Lacs dans le cadre de fédérations et de confédérations qui mettraient en place un espace politique nouveau, sous la complaisance de la communauté internationale (ONU).

Ce scénario qui pourrait relever d’une utopie est à prendre au sérieux car déjà conceptualisée dans certains milieux d’experts ou think-tanks internationaux. Il pourrait même se produire assez rapidement. En effet, en cas d’effondrement brutal du régime de Joseph Kabila, plusieurs dignitaires liés au Rwanda et à l’Ouganda, fuyant la colère populaire à Kinshasa, devraient être tentés de revenir chez leurs parrains comme en 1998 lorsque Laurent-Désiré Kabila ordonna le départ des forces rwandaises et ougandaises. Avec l’appui de Kigali, Kampala et des milieux d’affaires impliqués dans le pillage de l’Est du Congo, ces dignitaires n’auront pas du mal à réinvestir militairement l’Est du Congo et tenter d’accélérer sa perte de contrôle définitive par Kinshasa. Il est toutefois peu probable que cette aventure aboutisse à la création d’un nouvel État sur l’exemple du Soudan du Sud. Un État se crée par adhésion des masses populaires autochtones. Or une écrasante majorité des populations de l’Est du Congo est toujours hostile à l’idée de perdre leur appartenance à la nation congolaise et passer sous contrôle direct ou indirect du Rwanda. Cette hostilité ne suffira toutefois pas à empêcher une nouvelle occupation militaire rwando-ougandaise déguisée en « rébellion » ou mouvement sécessionniste.

reveille-toi

Conclusion

C’est sur cette note digne d’un thriller que nous concluons ce tour d’horizon des scénarii auxquels les Congolais risquent d’être confrontés dans les semaines à venir. Comme on peut le constater, la RDC arrive à un tournant décisif de son évolution sociopolitique. De ce qui précède, on peut résumer avec euphémisme que deux grandes solutions risquent de survenir. Cela dépend en grande partie de la responsabilité citoyenne et patriotique des Congolais pour qui l’occasion se présente devant eux à devenir acteurs et artisans de leur destin décrit dans le testament politique de Patrice Emery Lumumba. Le premier scénario est celui de la consolidation du processus démocratique acquis à la suite des guerres entre et contre les Congolais entre 1996 et 2002 par l’alternance au pouvoir. Le second scénario, catastrophe, est celui du spectre de la balkanisation qui guette la RDC si ses filles et ses fils ratent le coche.

Toutefois, à l’analyse de l’ensemble des scenarii ci-haut décrits, on peut avancer que le contexte est très favorable aux forces politiques, sociales et citoyennes acquises à l’alternance politique. Une nouvelle « génération consciente » des jeunes du Congo et de sa diaspora, de plus en plus debout et engagés est en train d’écrire l’histoire du Congo. Le vœu unanime de changement qui bouillonne des entrailles des quatre coins du Congo et de toute sa diaspora, couplé avec le soutien affirmé de la communauté internationale, favorise ce grand rendez-vous avec l’histoire. D’autant que le bilan catastrophique et macabre de 15 ans de gouvernance de Joseph Kabila, les massacres de Beni et de Tshimbulu au Kasaï Central dont les éléments armés qui lui sont loyaux sont impliqués et qui augmentent le sentiment de l’inexistence de l’État et de l’absence de l’autorité de l’État, l’exclusion sociale induite par une gouvernance kleptocratique qui plonge plus de 80 % des congolais dans la misère indécente, ôtant au Congolais toute dignité de vie décente, sont tout autant d’éléments qui militent en faveur de ce changement qui n’est pas censé échapper au peuple congolais d’ici au 20 décembre 2016 au plus tard.

Enfin, on peut se permettre d’avancer que les chances de maintien du président Kabila au pouvoir au-delà du 19 décembre 2016, malgré son accord politique avec l’aile de l’opposition de l’UNC, deviennent minces, si pas nulles. A défaut d’un soulèvement populaire très violent, qui risque de d’emporter et Kabila et tout son régime, c’est plus que probablement vers une solution hybride 1997 (chute de Mobutu par les armes) et 2001 (assassinat de Laurent-Désiré Kabila) que le régime de Joseph Kabila risque son déclin.

Jean-Jacques Wondo Omanyundu / Exclusivité DESC

Références

[1] Cf. JB Kongolo, « Dialogue (théâtre) national ou complot contre la nation? » – http://afridesk.org/fr/dialogue-theatre-national-ou-complot-contre-la-nation-jb-kongolo/.

[2] Saisie en interprétation de la Constitution par les députés de la majorité au pouvoir, la Cour constitutionnelle a indiqué le 11 mai 2016 que Joseph Kabila, le président sortant, pourra rester en fonction après 2016 si la présidentielle n’est pas organisée.

[3] Le Président reste en fonction jusqu’au jour de la prise de fonction effective du nouveau président élu.

[4] http://afridesk.org/fr/opinion-quest-ce-qui-fait-courir-le-soldat-kamerhe-charles-kilosho/.

[5] Analyse utilisée souvent dans le domaine de management qui évalue les Forces (Strength), les Faiblesses (Weakness), les Opportunités (Opportunities) et les Menaces (Threat) d’une situation ou hypothèse donnée ou envisagée.

[6] Cf notre analyse « Si Tshisekedi rectifiait le tire ce 24 avril 2016 : http://afridesk.org/fr/opinion-si-etienne-tshisekedi-rectifiait-le-tir-ce-24-avril-2016-jj-wondo/.

[7] Ruth First, « Les nouveaux masques », Monde Diplomatique, Décembre 1975.

[8] JJ Wondo, L’armée ne sera d’aucun secours pour le président Kabila : http://afridesk.org/fr/larmee-ne-sera-daucun-secours-pour-joseph-kabila-jj-wondo/.

[9] Au Niger, à la suite de la persistance de la crise politique et Institutionnelle, au cours duquel le commandant Salou Djibo s’empare du pouvoir en arrêtant le président Mamadou Tandja. Il suspend la Constitution et installe un Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD). Il faut dire que sur le plan politique, ce coup d’Etat est encouragé par une série de décisions prise par le président Tandja qui voulait briguer un troisième mandat anticonstitutionnel. Via référendum. Mais la Cour constitutionnelle nigérienne a déclaré qu’un tel référendum était anticonstitutionnel. Mais le président Tandja prit la décision de dissoudre l’assemblée nationale en mai 2009 et un Conseil des ministres convoqué par le président le 5 juin 2009, approuve un référendum constitutionnel qui doit se tenir le 4 août pour la modification de la Constitution afin de permettre au président Tandja de se présenter une troisième fois à la présidentielle.

[10] Sans les pièces mobiles et les percuteurs, les canons des engins blindés deviennent inopérants et se transforment en simples jouets roulant incapables de tirer. Pourtant, la GR républicaine compte se servir de ces véhicules blindés en cas d’éventuels combats urbains ou de rue dans les villes de Kinshasa ou Lubumbashi, Goma, Bukavu et autres principaux centres urbains du pays. La GR compte tirer avantage de cette énorme puissance de feu pour neutraliser ses adversaires éventuels en cas de troubles.

[11] Thomas Hobbes, Léviathan, p.122-123.

[12] http://afridesk.org/fr/les-indiscretions-de-desc-reunions-securitaires-armement-diplomatie-parrallele/. http://afridesk.org/fr/geopolitique-regionale-katumbi-beneficierait-il-des-soutiens-zambien-et-angolais-jj-wondo/. http://afridesk.org/fr/le-duel-kabila-katumbi-la-continuation-de-lenjeu-geopolitique-en-afrique-jj-wondo/. http://afridesk.org/fr/rupture-en-vue-entre-katumbi-et-kabila-qui-militarise-le-katanga-en-signe-peur-jj-wondo/.

[13] Laurent Gayer, « Ni guerre ni paix : guerres sans fin(s) ou désordres ordonnés. », in Nouvelles guerres. L’état du monde 2015, La Découverte, Paris, 2014, pp. 54-67.

[14] Ce désordre ordonné vise le maintien de la RDC dans un état d’instabilité politique permanente et d’insécurité généralisée bénéfique aux ‘nouveaux prédateurs’.

[15] Pourquoi je réfute la thèse du chaos ? Tout simplement parce que le chaos est donc le niveau d’état d’une structure où l’on n’est plus capable de faire des prévisions. Le chaos annihile la possibilité de régulation ou d’autorégulation de la structure concernée. Dans le chaos, même la personne qui l’instaure ou le provoque ne se retrouve plus et ne contrôle rien. Or si l’on s’en tient à cette explication, limpide, l’on ne devrait pas recourir aussi facilement à la notion de « chaos » pour qualifier la situation qui prévaut dans certains Etats du monde. Il s’agit pour nous d’un usage maladroit d’un terme empreint d’une connotation émotionnelle amplifiée et exagérée. En effet, une scène de chaos implique que ni l’instaurateur du chaos ni la structure mise sous chaos ne contrôlent plus rien, particulièrement dans les pays d’Afrique où sévissent des conflits armés. Or la situation géopolitique qui prévaut en Afrique centrale ressemble plutôt à un désordre ordonné ; bien orienté à des fins mercantilistes bien précis. Par ailleurs, le désordre vise à brouiller l’ordre, la structuration et l’organisation de la structure sans la rendre définitivement inopérante.

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4 Comments on “La RD Congo à la croisée des chemins : Les scénarios politiques autour du 19 décembre 2016 – JJ Wondo”

  • GHOST

    says:

    ¤ LA CENCO

    L´histoire du Congo est influencée aussi par l´église Catholique de loin ou de près…Dès l´EIC en passant par le Congo-Belge, les guerres des années ´60 où le Vatican fasait le travail de la CIA jusqu´á la fin de guerre froide où la CNS a été plus une « transition » pacifique ratée où le Vatican ne souhaitait pas utiliser la violence contre Mobutu.
    Pendant deux élections, les évêques catholiques congolais ont affirmés detenir la « vérité des urnes »..mais curieusement sur pression du Vatican, la CENCO n´a jamais passée á la « confrontation » directe contre Kabila*
    Pendant ces travaux du « dialogue » du camp Tshatshi, la CENCO a eu un profil bas, jusqu´á ce que Naanga de la CENI a annoncé ne pas voulour convôquer l´électorat ni pire donner une date precise de la tenue des élections*

    Sur le site de RFI, on apprend comment la CENCO s´en prend frontalement á la CENI qu´elle accuse d´avoir quittée son « rôle constitutionnel »* Cette fois ici, la CENCO semble être determinée á assumer les conséquences des violations de la constitution en apportant son back up á ceux du Rassemblement ? Wait and see*

    ¤ LES USA, ENIGMATIQUE..

    Même la dame C Braeckman dans son dernier *blog souligne que les USA savent mieux que quiconque que le risque de voir les congolais contester les decisions du dialogue dans la rue est assez crédible*
    Les analystes des USA savent que surtout au Kivu, la colère des congolais n´a besoin que d´un petit coup de pouce pour lancer une révolution populaire*
    Mais, les USA affirment ne pas vouloir de la « violence ». L´alternance « pacifique » du pouvoir dont les USA ne cessent de parler signifie aussi que l´opposition au Congo devrait éviter de recourir aux millions des kinois, des Lushois ect afin de confronter Kabila dans la rue*
    Même s´il ya une repression militaire, l´issue d´une confrontation populaire est en faveur de la population*

    Ce soir le 17 septembre, quand Naanga annonce avoir demandé á la Cour Constitutionnelle un « ralonge » qui viole la constitution, nous attendons voir les capacités de dissuasion de l´église catholique et des USA*
    Le 19 septembre, serait-il le jour où les congolais fatigués du « pacifisme » vont pour une fois accepter une confrontation dans la rue avec Kabila?

    Avant de parler de l´attitude de l´armée et la police, dont les membres sont privés du droit de vote* en toute violation de la constitution, voyons la suite des évenements*
    WAIT AND SEE

  • GHOST

    says:

    @ Foxtrot

    ¤ RENSEIGNEMENT « FORT ».. LA FAMILLE KATEBE/KATUMBI

    Mister Foxtrot, entre nous..mr Ngbanda « decouvre » la famille de Katumbi maintenant? Etrange, si le Zaire possedait un service de renseignement « fort », alors mr Nbganda pouvait faire annuler la nationalité « zairoise » que TOUTE cette famille possedait*
    Le père de Katumbi et Katebe avait residé au Congo-Belge bien longtemps avant l´indépendance..et pouvait posseder la nationalité congolaise*

    Ces capacités d´espion que mr Ngbanda semble posseder depuis son exil…pouvait de son temps expulser Katumbi..et sa mère du Shaba.
    Les ressources financières de Katumbi tirent leur source des activités que sa famille, surtout son grand frère Katebe avait fait avec la Gecamine..à l´epoque du Zaire*
    La richesse de Katumbi (et son frère) ne date pas de l´AFDL* Si mr Ngbanda possedait assez d´intelligence, il allait sans doute retrouver les relations entre Katebe et Tshitshi dès le DIC á Sun City*

    Katumbi est « congolais » parce qu´il était « zairois »..le voir devenir candidat á la présidence n´est pas une surprise..ni surtout une menace pour la RDC*

    Renseignement « fort »? Mr Ngbanda avait été designé « ministre de la défense » après les premieres pillages afin de « restructurer » l´armée, la gendarmerie et la garde civile..Lui qui est un « expert » en renseignement, n´avait pas vu venir les secondes pillages, ni surtout les massacres des chrétiens.
    Ghost était membre de la Garde Civile..nous n´avons pas vu un bilan positif et preventif de mr Nbganda comme « ministre de défense »: le tribalisme qui discriminait les non orginaires de l´Equateur n´avait pas cessé, la situation sociale de tous les membres des forces de sécurité n´avait pas été amelioré..
    En bref, mr Ngbanda ne peut pas démontrer des qualités d´expert en renseignement s´il ne pouvait même pas « prevenir » les secondes pillages*
    Sa chance est de se trouver en face des congolais qui n´ont jamais experimentés les methodes de Mobutu et ses frères..

    Mister Foxtrot..Essayez de nous expliquer la raison pour laquelle vous postez ce lien sur mr Nbganda?..Mr Nbganda ne figure pas dans la planification des USA parce qu´il avait detourné l´aide militaire de la CIA destinée á l´UNITA.. Vous trouverez plus de « renseignement » dans l´ouvrage « Mobutu et l´argent du Zaire »*

  • GHOST

    says:

    ¤ INCONTOURNABLE EGLISE CATHOLIQUE..

    La CENCO a (enfin) mis pratiquement fin á sa « collaboration » avec le gouvernement dans ce dialogue où sa présence apportait la « crédibilité morale »*
    Le message des évêques catholiques est une « rupture », car ce message contient (enfin) une face offensive quand les évêques (* contrairement á Kamerhe et Mende* qui traitent les manifestants kinois des « drogués ») , la CENCO affirme « saluer le sang de nos frères et soeurs qui été versé pour le respect de la constitution ».

    http://www.rfi.fr/afrique/20160920-violences-rdc-cenco-suspend-participation-dialogue-national

    La CENCO qui exige une « enquête indépendante » (afin de sanctioner les auteurs de ce massacre), présente aussi un préable pour influencer les decisions du dialogue. Exiger que Kabila ne soit plus candidat, et mieux un plan crédible de la tenue des élections dans un délai « court » est une attaque frontale contre les faucons du PPRD*

    ¤ Apareco encore depassée…

    Janvier 2005, l´expert en renseignement Ngbanda n´avait pas vu venir les manifestations des kinois..Cette fois non plus, mr Nbganda a sous-estimé la capacité des membres du Rassemblement. Quand quelqu´un comme Fayulu sejourne dans un hopital ayant été victime de la Garde Républicaine,, mr Nbganda va revenir avec ses predications sur Youtube.

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