La Lucha — La Lutte pour le changement, pas le terrorisme
«Pourquoi est ce que c’est nous, simples citoyens, que les autorités traitent de terroristes? Alors que des hommes armés restent dans nos forêts, en ville, et insécurisent sans cesse la population sans que l’on ne fasse rien ou presque?» se plaint Luc, un jeune activiste de La Lucha, un mouvement citoyen établit à Goma.

Luc est remonté ce matin. Avec une dizaine de ses camarades Luchéens, il s’apprête à mener une action «énergique» devant les bureaux de l’ANR, l’Agence Nationale de Renseignement. Les jeunes militants n’ont pas apprécié qu’un des leurs, Fred Bauma, ait été arrêté la veille à Kinshasa par l’ANR alors qu’il participait à un «échange d’expérience» entre mouvements citoyens de différents pays, dont des membres de Y en a marre! du Sénégal et de Balai Citoyen du Burkina Faso, ceux-là même qui ont participé au renversement du président burkinabè Blaise Compaoré.
Une quarantaine de personnes avaient alors été arrêtées en pleine réunion, parmi lesquelles un coopérant américain d’USAID. Le lendemain, certains journaux kinois vantaient l’arrestation de «terroristes» par les forces de l’ordre.
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#FreeFred
Ce matin, ils n’étaient qu’une petite quinzaine à se diriger d’un pas décidé vers les bureaux de l’ANR, armés seulement de calicots préparés durant la nuit. «Ce n’est pas la masse qui compte, mais la volonté!» s’exclame Trésor. «Même à deux personnes, la Lucha peut frapper fort!»