Pourquoi le M23 ne tiendra pas durablement sur terrain ?
C’est parce qu’il se contente de quelques victoires militaires tout en sous-estimant l’hostilité populaire à l’égard de cette rébellion créée pour appliquer la vision hégémonique du Rwanda au Congo. Il est certain que les succès militaires du M23 seront butés à la résistance populaire hostile à son combat.
En stratégie militaire, le seul paramètre militaire ne suffit pas pour contrôler durablement un espace géographique occupé. Par ailleurs, en opératique militaire, il est tactiquement facile d’occuper militairement un territoire, mais il est stratégiquement très difficile d’y assurer à long terme un contrôle pérenne. L’exemple actuel de la Russie en Ukraine ou le cas de la débâcle américaine en Afghanistan en sont de patentes illustrations.

En effet, il peut être facile d’atteindre un cible militaire. Mais intrinsèquement sur le plan stratégique, il sera difficile de l’investir dans la durée. D’abord sur le plan technique, les militaires sont formés pour faire la guerre. Une fois qu’une armée occupe un terrain militaire qui lui est démographiquement hostile, il lui faudra par la suite y assurer l’administration territoriale et le maintien de l’ordre public. Or cette mission relève des forces de police et exige une bonne coopération avec la population appelée à adhérer aux motivations politiques des occupants. C’est quasiment une mission impossible pour le M23, sauf s’il bénéficie du soutien de quelques congolais « collabos » en nombre suffisant pour faire cette sale besogne afin de leur permettre d’administrer sans fracas ces territoires occupés. En laissant les combattants du M23 faire la guerre et assurer en même temps le maintien de l’ordre public, face à la résistance active ou passive des populations locales, il faudrait s’attendre à l’amplification des actes de graves violations des droits humains. Une situation qui accentuerait davantage l’antipathie des populations sous occupation à leur égard et les pousser à leur dernier retranchement à moyen terme.
C’est pour cela que pour les stratégistes militaires, l’épreuve de vérité n’est pas une bataille gagnée, aussi brillante soit-elle, mais bien la maîtrise dans la durée d’un espace de sécurité politiquement, économiquement et militairement suffisant. Ce qui ne sera plus le cas en RDC, particulièrement aux Kivu. Une partie du territoire congolais qui expérimente depuis plus de 25 ans, à ses dépens, les atrocités de ces rebellions créées et armées par les Etats voisins du Congo.
Il est plus que de se rendre compte que l’époque de l’aventurisme militaire à l’AFDL est définitivement révolue au Congo.

Nous demandons aux populations concernées de continuer à résister par tous les moyens à cette nouvelle occupation étrangère du Congo et d’appuyer inconditionnellement les forces de défense patriotiques et loyalistes congolaises.
Au Gouvernement congolais, au-delà des déclarations politiques d’intention, de mettre effectivement les moyens de combat adéquats à la disposition des unités opérationnelles, de restructurer profondément les unités de combat et le commandement opérationnel, de fluidifier la chaîne de commandement en évitant des commandements parallèles avec des ordres inappropriés venant des bureaux climatisés de Kinshasa sans connaître les réalités du terrain, de cesser la politique contre-productive des nominations népotiques fantaisistes, de solliciter ouvertement l’appui des pays alliés non concernés par cette crise, comme l’Angola.
