Jean-Jacques Wondo Omanyundu
DÉFENSE & SÉCURITÉ GLOBALE | 23-08-2021 08:45
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La débâcle de l’OTAN et de l’armée afghane face aux Talibans : quelles leçons pour la réforme des armées africaines/FARDC ? – JJ Wondo

Auteur : Jean-Jacques Wondo Omanyundu

La déliquescence de l’armée afghane face aux Talibans en seulement quelques semaines a pris de court tous les experts militaires, en commençant par ceux du Department of Defense (DOD) américain. La brutalité du retrait américain a mis en lumière les fragilités de l’armée loyale afghane, minée par la corruption, mal approvisionnée, mal commandée et sans appui aérien. Même les insurgés ne s’attendaient pas à la débâcle aussi fulgurante de régiments aux effectifs gonflés artificiellement.

Pourtant, les autorités américaines et plusieurs experts militaires de l’OTAN avaient vanté les mérites de la réforme des forces armées afghanes ainsi que leurs capacités opérationnelles à défendre leur territoire. La réalité s’est avérée être un bluff. Officiellement, l’armée afghane comptait 300 000 membres des forces de sécurité, dont le fer de lance, les Forces spéciales, compterait près de 50 000 soldats[1].

Les éléments américains des « Security Force Assistance Teams » lors des exercices de mentoring, counseling et training des unités afghanes.

La réforme de l’armée afghane a été la grande priorité de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF[2]) et de l´armée américaine[3]. La spécificité de cette formation de l’armée afghane était basée sur le concept de « mentoring » OMLT (Operational Mentoring and Liaison Teams). Une stratégie selon laquelle les formateurs sont amenés à jouer un rôle beaucoup plus important en accompagnant les militaires afghans à tous les niveaux de formation, d’entrainement et des opérations sur le terrain, depuis le niveau de l´opératif, c’est-à-dire de la conception du plan général de manœuvre, jusqu’au niveau tactique[4]. Ce concept implique donc qu’au début, les « mentors » (Américains principalement) ne se contentent pas uniquement de former les officiers et les troupes, ils planifient les opérations à tous les différents niveaux et échelons de commandement.

Dès cet instant, s’est créée une forme de dépendance stratégique et opérationnelle des troupes afghanes vis-à-vis de leurs mentors. Cela a induit une négligence au niveau de la formation du commandement militaire afghan dont l’aspect de leadership a été négligé.

Progressivement, les différentes provinces ont été placées sous la responsabilité des forces de sécurité afghanes, toujours sous la supervision des experts militaires de l’OTAN. Les Afghans ont d’abord été intégrés aux processus de planification des opérations, avant d’être de plus en plus amenés à s’organiser seuls, à différents niveaux de commandement et de structuration de l’armée[5]. C’est là que les premiers signes de fragilité de l’armée ont commencé à se manifester.

L´autre aspect majeur de cette réforme concernait les sommes financières colossales dépensées par les Etats-Unis pour former l’armée afghane. A ce propos, Biden a rappelé  le 16 août dans son allocution télévisée à la nation après la chute de Kaboul : « Nous avons dépensé plus de 1.000 milliards de dollars en vingt ans et équipé plus de 300 000 militaires afghans ». Une bonne partie de cette manne était capturée par des généraux afghans corrompus qui l’ont détournée à leurs propres profits au détriment de l’entretien des militaires, dès lors démotivés et mal encadrés par un commandement déficient. En réalité, les experts estiment à 2.261 milliards de dollars, le coût vertigineux de l’intervention américaine en Afghanistan. Selon une source militaire américaine haut placée, les autorités afghanes auraient gonflé les chiffres avec des « bataillons fantômes », sans doute pour augmenter la facture payée par les Etats-Unis et entretenir une corruption endémique. D’après un diplomate occidental, en poste à Kaboul, « il y aurait 46 bataillons fantômes, de 800 hommes chacun ».

Ainsi, l’effondrement de l’armée afghane a débuté lorsque le président Barack Obama dans un premier temps, puis Donald Trump dans un second temps, avaient pris la ferme résolution de réduire drastiquement la présence des militaires américains à l’extérieur. Une stratégie d’exit que Joe Biden a accélérée. Le scénario de la reprise rapide du pouvoir par les Talibans en Afghanistan a été élaboré bien avant la chute de Kaboul le 15 août. Il faut remonter au 29 février 2020, lorsque l’administration américaine, dirigée par Donald Trump, et les Talibans, ont signé un accord à Doha, au Qatar, qui fixe un calendrier pour le retrait définitif des forces américaines et de leurs alliés après près de 20 ans de conflit. En contrepartie, les Talibans se sont engagés à ne pas permettre que le territoire afghan soit utilisé pour planifier ou mener des actions qui menacent la sécurité des États-Unis. Ainsi, pour plusieurs experts, l’offensive militaire victorieuse des Talibans est une conséquence de l’accord de Doha.

Washington s’est notamment engagé à lever les sanctions qu’il avait imposées aux chefs Talibans. Ce qui fait dire à certains experts que c’était un accord de reddition camouflée des troupes de l’ISAF. Selon des sources militaires anonymes citées par le Washington Post, de nombreux commandants militaires et de police afghans ont accepté de se rendre aux Talibans en échange d’argent une fois que l’accord de Doha a clairement indiqué que le retrait des forces américaines était imminent.

Similitudes de l’échec de la réforme de l’armée afghane avec les armées africaines/FARDC

On peut établir un certain parallélisme entre l’armée afghane et les armées africaines (maliennes, nigérianes, centrafricaines, mozambicaines, ou RD Congolaises, les FARDC). Ces armées sont souvent gangrenées par un déficit de leadership/commandement, l’enrichissement illicite de leurs officiers supérieurs et généraux ainsi que la démotivation des troupes, malgré l’équipement, l’entraînement et le mentoring fournis par les partenaires extérieurs.

A cela, il faudrait ajouter l’absence de volonté politique des responsables politiques de constituer des forces de défense réellement professionnelles et républicaines.

Nous allons nous intéresser ici au cas des FARDC, l’armée congolaise. En effet, dans notre livre Les armées au Congo-Kinshasa. Radioscopie de la Force publique aux FARDC, nous avons relevé des constats similaires à ceux évoqués actuellement par les experts américains pour expliquer l’échec des réformes des FARDC. Nous écrivions ceci : « D’une manière générale, les réformes initiées et les avancées législatives entreprises ont été globalement inefficaces pour causes principalement de manque de vision et de volonté politiques, d’absence de formation qualitative d’officiers, du déficit de leadership militaire. A cela, il fallait ajouter des problèmes récurrents d’indiscipline, le paiement irrégulier et le détournement des soldes des militaires, la défaillance de la chaîne de commandement induisant la création des commandements parallèles et le déficit de contrôle effectif de la hiérarchie politique et militaire sur l’armée. »[6]

Le processus de brassage censé contribuer à réunifier l’armée congolaise par la formation des 18 brigades intégrées, avec l’appui de la communauté internationale, a été, selon les experts, un grand échec. L’opérationnalisation même du concept « brassage » à très peu tenu compte de certaines réalités sur le terrain (problèmes logistiques, difficultés de communication, absence d’informations fiables sur les effectifs, détournement des soldes, géographie, culture), ainsi que d’énormes faiblesses structurelles liées à la fragilité de la situation post-conflit du pays.

Les critiques portent aussi sur l’action de la communauté internationale, jugée peu efficace, incohérente, fragmentée, non coordonnée ; et une répartition peu claire des rôles entre les différents intervenants. Par ailleurs, plutôt que de présenter une vision de la sécurité congolaise et de mobiliser les ressources nécessaires pour la concrétiser, les autorités congolaises encouragent l’établissement de divisions au sein de la communauté internationale. Le gouvernement congolais a encouragé l’établissement de divisions au sein de la communauté internationale et a permis à des réseaux corrompus actifs, présents au cœur même des services de sécurité, de prospérer en dérobant les ressources censées couvrir les salaires de base ou en profitant de l’exploitation des ressources naturelles… » (DRC-SSR-Report 2012). A l’instar du commandement de l’armée afghane, les experts de l’ONU avaient décrit « une armée congolaise aux actions dictées principalement par des intérêts économiques de ses chefs. »[7]

Une autre similitude entre les armées afghane et africaines est le faible degré de consolidation du cadre politique et institutionnel dans lequel elles sont censées évoluer. La stabilité politique de l’Etat est une base du professionnalisme de l’armée. L’un des problèmes des pouvoirs politiques (exécutifs et législatifs) africains est qu’ils ignorent tout simplement l’institution militaire.

En effet, les conditions favorables pour une réforme de l’armée réussie sont, tout d’abord, un cadre politique interne légitime et démocratique, ensuite, une volonté de réforme de la part des institutions étatiques compétentes et enfin, un soutien et un accompagnement des institutions régionales et internationales, mais aussi une implication de la société civile[8].

Une compagnie des sous-officiers  de l’Armée nationale afghane à Kaboul, 22 novembre 2009.(U.S. Navy photo).

Les limites des solutions préfabriquées, importées et imposées de l’extérieur

Le problème majeur des armées formées sur la base des concepts stratégiques étrangers à la culture locale réside aux niveaux de l’inculturation et de l’appropriation locale (local ownership) des réformes conceptualisées au départ des salles climatisées occidentales. Ces réformes ne tiennent pas compte de la réalité sociologique, environnementale et culturelle de leurs bénéficiaires. Elles se conçoivent sous la forme d’un « kit de montage d’une armée conventionnelle » et de type occidental dont l’adaptation de l’appareil bureautique se confronte aux pesanteurs sociétales locales qui annihilent la capacité de « national ownership ».

C’est ici qu’intervient la notion de culture stratégique, souvent ignorée dans les académies militaires occidentales. La notion de culture stratégique fait référence à la culture comme outil d’explication des phénomènes guerriers, stratégiques et de sécurité. C’est l’idée qu’il existe des styles spécifiques, des styles (culturels) nationaux propres en matière stratégique. Cela permet de comprendre par exemple la propension prétorienne selon laquelle l’armée est considérée comme une ressource du pouvoir qu’une institution de défense territoriale, qu’adoptent bon nombre de forces armées des pays d’Afrique subsaharienne.

En effet, parmi les obstacles aux réformes des forces armées africaines, listés dans notre livre consacré à la sociologie politique militaire africaine[9], il y a des obstacles d’ordre culturel/social. Les obstacles de la réforme des systèmes de sécurité s’agencent autour de la question des résistances locales à conduire les réformes des systèmes de sécurité en Afrique noire (Augé & Klaousen ; 2010 : 23). Les facteurs sociaux jouent une influence amplificatrice non négligeable dans l’implémentation des réformes et constituent des obstacles/résistances à prendre en compte pour une bonne réforme des services de sécurité.

Selon Marc Imbeault, professeur au Collège militaire royal de Saint-Jean, parlant de la défaite de l’armée afghane : « L’armée n’est pas non plus vraiment convaincue du bien-fondé de sa cause ». « On ne peut pas imposer de l’extérieur à un pays un changement culturel, politique, social profond sans que ça vienne de lui-même. »[10]

Effectivement, comme je le mentionne souvent, on s’engage dans l’armée et on accepte de mourir pour défendre sa patrie pour une cause sacrée. Par sacré, on entend « ce pour quoi on est prêt à sacrifier sa vie ». Or la plupart des officiers et des militaires afghans se sont engagés dans l’armée pour les avantages financiers qu’offrait un service dans l’armée. Dès cet instant, il n’y avait plus de sacré dans leur engagement au combat, mais plutôt la démotivation ; contrairement aux Talibans qui se battaient pour instaurer L’Émirat islamique d’Afghanistan. Comment voulez-vous que les militaires afghans acceptent de mourir dès lors que leur intérêt est financier ?

Ainsi, ces propos de Joe Biden, camouflant la débâcle américaine, nous rappellent cette réalité que les Africains doivent intégrer : « Les Américains ne doivent pas mourir pour une cause que les Afghans ne veulent pas défendre… Nous leur avons tout donné. Mais nous ne pouvons pas leur donner la volonté de lutter pour leur avenir », avait déclaré Biden, le 16 août 2021, avec en tête les sacrifices des soldats américains. Plus de 2400 d’entre eux ont péri en Afghanistan depuis octobre 2001.

Des combattants talibans montent la garde le long d’une rue de la place Massoud à Kaboul le 16 août 2021. (Photo de Wakil Kohsar / AFP).

Conclusion : la blitzkrieg des Talibans est un cas d’école qui doit inspirer les stratégistes africains

Les obstacles évoqués dans les lignes précédentes appellent à repenser et à s’interroger sur le type de soldat que les Africains doivent avoir dans leurs pays. Ce questionnement m’a poussé, dans mon livre sur la sociologie politique militaire africaine, à la réflexion sur la nécessité de conceptualiser une philosophie militaire propre à l’Afrique. Il faudrait que les stratégistes africains développent des pensées stratégiques dont la portée allie les aspects structurels et conjoncturels de la société africaine de sorte à ramener toute la complexité d’un système de défense contemporain africain aux questions de principe et de découvrir ainsi les problèmes et les relations d’importance générale.

L’absence ou la méconnaissance d’une théorie contemporaine et globale sur les conflits armés en Afrique et l’élaboration des principes épistémologiques de base qui doivent sous-tendre la pensée stratégique africaine complique énormément les efforts d’élaboration des stratégies et des doctrines de défense propres, qui doivent absolument tenir compte de l’environnement socio-géographique spécifiques à la problématique militaire, conflictuelle et sécuritaire africaine. Cette philosophie militaire pourrait nous amener, au regard de la structuration sociale des pays africains, par exemple, à nous poser la question sur l’usage positif des milices armées d’autodéfense qui sont devenues aujourd’hui le mode le plus répandu des groupes armés en Afrique et ailleurs dans le monde (arabe par exemple)[11].

La victoire éclair des Talibans en Afghanistan est un cas d’école qui nécessite des analyses approfondies et une remise en question des puissances mondiales sur leurs modèles de conceptualisation des réformes dans des pays qui ne partagent pas les mêmes matrices culturelles qu’elles.

Il s’agit là d’une des pistes de réflexion à explorer sans aucun tabou, qui doit amener les Africains à repenser les concepts de défense et d’armée au départ de la conception qu’ils en ont réellement, qu’ils veulent en faire et des rapports que les forces de défense et de sécurité entretiennent avec le pouvoir politique, la société et le citoyen.

Ici, l’approche systémique culturaliste pourrait être mise en contribution pour faire émerger les éléments de la culture stratégique des États africains dans les domaines de la défense et de la sécurité.


Jean-Jacques Wondo Omanyundu / Expert militaire et analyste des questions géostratégiques
Exclusivité AFRIDESK

Références

[1] En Afghanistan, les raisons de l’effondrement de l’armée. https://www.lemonde.fr/international/article/2021/08/14/en-afghanistan-les-raisons-du-fiasco-de-l-armee_6091418_3210.html.

[2] The International Security Assistance Force.

[3] Revue DSI – Défense & Sécurité Internationale –, Hors-Série No 36, Juin-juillet 2014 http://www.dsi-presse.com.

[4] C’est au niveau tactique que les batailles sont planifiées. Les forces engagées au combat sur le terrain exécutent les manœuvres sur le terrain en fonction des ordres donnés par la hiérarchie, au niveau opératif.

[5] https://afridesk.org/rdc-dissoudre-les-fardc-et-creer-une-nouvelle-armee-sur-le-modele-afghan-kiwonghi-el-mahoya/.

[6] Jean-Jacques Wondo, Les armées au Congo-Kinshasa. Radioscopie de la Force publique aux FARDC, 2è Ed., Monde Nouveau/Afrique Nouvelle, 2013, p. 276. Disponible sur Amazon : https://www.amazon.fr/Arm%C3%A9es-Congo-Kinshasa-Radioscopie-Force-publique/dp/1086972538.

[7] Ibid., p. 303.

[8] Ibid., p. 365.

[9] Jean-Jacques Wondo Omanyundu, L’essentiel de la sociologie politique militaire africaine, Amazon 2019. Disponible sur Amazon : https://www.amazon.fr/Lessentiel-sociologie-politique-militaire-africaine-ebook/dp/B07VXHQBGC.

[10] https://www.lapresse.ca/international/moyen-orient/2021-08-14/afghanistan/tout-ca-pour-ca.php#.

[11] Jean-Jacques Wondo Omanyundu, L’essentiel de la sociologie politique militaire africaine, Amazon 2019, p. 430. Disponible sur Amazon : https://www.amazon.fr/Lessentiel-sociologie-politique-militaire-africaine-ebook/dp/B07VXHQBGC.

Lire aussi :

Augé, A. & Klaousen, P., Réformer les armées africaines. En quête d’une nouvelle stratégie, Karthala, Paris, 2010, 228p.

DRC-SSR-Report-2012, R.D. Congo. Prendre position sur la réforme du secteur de la sécurité, mai 2012.

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3 Comments on “La débâcle de l’OTAN et de l’armée afghane face aux Talibans : quelles leçons pour la réforme des armées africaines/FARDC ? – JJ Wondo”

  • Eryck

    says:

    J’aimerais savoir qu’est-ce que vous penser des réformes de l’armée rwandaise ? Ça semble marcher pour eux ils sont déployés presque partout en Afrique il nous aura cerclé donc les réformes ont réussi chez eux pourquoi s’attarder dans l’armée congolaise?

    • Une réforme efficace de l’armée passe d’abord par ferme volonté politique des hautes autorités nationales de b^tirune bonne armée disciplinée? C’est ve que Kagame réussit de faire au Rwanda…

  • GHOST

    says:

    ARMEE CONGOLAISE?
    La lecture des ouvrages historiques sur les guerres du Congo * enseigne que les « solutions préfabriquées, importées et imposées de l´extérieur » ´sont non seulement á la base de la fondation de l´EIC (1885) mais aussi á la survie du Congo comme État depuis 1960.
    La Force Publique a été une « solution extérieur » avec ce concept des officiers occidentaux qui commandent une armée composée des militaires congolais.
    Tandis que toutes les versions des armées du Congo sont aussi, une « solution importée » car non seulement la doctrine militaire est occidentale, mais aussi le cursus de toutes les formations car les meilleurs des officiers congolais depuis 1960 ont été formés dans des academies militaires des pays membres de l´OTAN.
    CONCEPTUALISER UNE PHILOSOPHIE MILITAIRE PROPRE Á L´AFRIQUE?
    Bonne question car du Nord au Sud, l´Afrique n´a pas vocation á s´isoler du reste de la planète. En l´an 2021 où les technologies militaires sont disponibles sur toute la planète, impossible d´imaginer un pays africain qui aurait la capacité de s´inventer une « philosophie militaire » quand chaque pays africain doit faire face aux même menaces que n´importe quel autre pays de la planète.’
    Ce qui est bon pour la Russie ou la Chine, l´est aussi pour n´importe quel pays africains.
    Eeben Barlow** qui critique (aussi) ces « solutions préfabriquées et importées » dans les armée africaines prend soin d´indiquer que la « défense et la protection des pilliers de l´État » doit-être au coeur de toute philosophie militaire en Afrique.
    Tant que cette notion de l´État est vague, il est impossible d´imaginer une philosophie militaire propre á l Afrique.
    Le Congo est entrain de « construire » l´État.. dans ce sens que l´État ne peut plus se confondre avec la personne qui est au pouvoir. Ainsi, l´armée n est pas au service du « pouvoir » mais de l´Etat ***
    LE TYPE DE SOLDAT?
    Le soldat africain ne peut en aucun cas être différent du soldat chinois ou japonais: la mission reste la même car il s´agit de défendre l´existence de l´État.
    Au Congo, les membres de l´armée sont entrain d´experimenter cette notion de la défense de l´État quand la dictature s´efface de plus en plus. Nous avons besoin du temps pour atteindre cette perception et cet état mental-

    LECTURES
    * The Instant Air Force. Leif Hellström. Sur le site Amazon
    * Cold War int the Congo. The Confrontation of Cuban Military Forces 1960-1967. Frank R. Villafana. Sur le site d´Amazon
    Ces deux ouvrages indiquent comment la CIA a « imposée » une force aérienne afin de vaincre les rebellions au Congo.
    ** Composite Warfare. The Conduct of Successful Ground Force Operation in Africa. Eeben Barlow. Sur le site Amazon. Le fondateur de l´entreprise militaire privée Executive Outcomes explique largement ce « concept de mentoring » appliqué contre l´UNITA.
    *** L´Essentiel de la Sociologie Politique Militaire Africaine: Des Indépendances á nos jours. Cas des différents régimes prétoriens au Congo-Kinshasa. Jean Jacques Wongo
    LA REFLEXION DE KENGO
    Dans son ouvrage « Leon Kengo Wa Dondo, La Passion de l´État » page 238, Kengo cite un passage de livre de feu le général Célestin Ilunga ( L´effondrement des forces armées zairoises) Selon Kengo, ce livre rapporte, presque dans les moindres détails, comment les FAZ ont pu perdre les différentes guerres jusqu´á connaître leur effondrement á partir des années 90. Les FAZ n´ont jamais gagné, á elles seules, une guerre ! Si victoire il y avait, c´était toujours avec l´assistance des autres dixit Kengo.
    Sommes-nous capables « capables de conceptualiser une philosophie militaire propre au Congo » quand depuis 1960, nous n´avons jamais gagnés une guerre ?
    *

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