Jean-Jacques Wondo Omanyundu
POLITIQUE | 08-06-2015 14:01
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Kabila se concerte avec Monsengwo : Le jeu du chat et de la souris

Auteur : Jean-Jacques Wondo Omanyundu
Germain Nzinga Makitu

La rencontre de Joseph Kabila avec l’archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya du mardi 2 juin 2015 a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Une très large couverture médiatique a été réservée à cet événement qui s’inscrivait dans le cadre des concertations nationales que le président congolais a initiées avec les différentes couches sociales.
Au-delà des images et des discours de bonnes intentions, il sied à tout chercheur sérieux de comprendre les non-dits, les mobiles secrets qui guident de part et d’autre les deux poids lourds de la scène nationale congolaise (Kabila et Monsengwo) à pouvoir se rencontrer en dépit de la haine qu’ils se vouent l’un à l’autre. Les lignes qui suivent s’emploieront à aller derrière le décor de l’événement pour déceler le jeu du chat et de la souris et appréhender les vérités invisibles que cachent les images et les discours protocolaires qui ont défilé à la télévision nationale.
L’important, c’est de comprendre quels sont les intérêts des protagonistes de ce face à face soit dans l’acte de sollicitation de l’autre partenaire à une rencontre (Joseph Kabila) soit dans l’acceptation de répondre positivement à ladite sollicitation (Laurent Monsengwo).

DE LA PART DE JOSEH KABILA

1. Le souci de soigner son image politique.

Lorsque Joseph Kabila annonça la tenue du énième dialogue intercongolais avec les forces de l’opposition congolaise, il fut certain de réussir son pari au regard de l’idée médiocre qu’il se fait de l’élite congolaise, vénale et corruptible à souhait. Son homme de main, Kalev Mutomb, a été au four et au moulin pour rencontrer tous les poids lourds de l’opposition, en commençant par l’Udps d’Etienne Tshisekedi jusqu’à L’Unc de Vital Kamerhe, le FAC de Martin Fayulu et le MLC de Jean-Pierre Bemba. Nous avons suivi toute la cacophonie de l’opposition congolaise qui comme toujours n’arrive jamais à travailler unie autour de la  défense des intérêts supérieurs de la nation. Ce qui a sauvé les meubles de la maison Congo, c’est la pression médiatique des réseaux sociaux qui sont restés intransigeants contre la énième manœuvre dilatoire de Kabila pour vouloir dribbler l’opinion congolaise et atteindre son principal objectif de rempiler pour un troisième mandat.

La scène lamentable de Félix Tshisekedi qui défendait bec et ongle la participation de son parti audit dialogue et son désistement a laissé pantoise l’opinion congolaise habituée à voir l’Udps conduire le front de refus contre les initiatives du pouvoir en place ! Le revirement de Gabriel Moka qui a dit NON au dialogue (le 11 mai 2015) puis qui s’est repris (le 25 mai 2015) pour dire OUI au dialogue et de nouveau, devant le désistement de la majorité de partis d’opposition, qui redira NON (le 3 juin 2015) nous donne la mesure de duplicité et de versalité des opposants congolais. En l’espace de deux semaines, le même opérateur politique aurait assumé trois positions contradictoires les unes des autres. Seul au Congo où l’on voit pareil exploit de médiocrité!

Les observateurs avertis auraient compris une vérité capitale dans le combat pour la souveraineté congolaise. La vérité est la suivante : tous les acteurs politiques (ceux de la majorité présidentielle comme ceux de la soi-disant opposition) règlent leur dernière décision à l’aune de l’opinion publique exprimée dans les réseaux sociaux. La marche en arrière des uns et des autres jusqu’à l’annulation de la participation au dialogue témoigne de la justesse du combat des idées qui se livre au Congo-Kinshasa.

Joseph Kabila  en est sorti très affaibli politiquement et l’idée des concertations avec les couches de la population serait conçue bien tardivement pour venir pallier au camouflet politique. Dans cet ordre d’idée, il fallait chercher à tout prix à consulter les grands calibres de la société civile. Comprenons alors l’insistance avec laquelle il demandera à  son envoyé spécial, Kalev Mutomb, d’obtenir à tout prix l’implication du cardinal Monsengwo pour effacer l’opprobre de l’échec du dialogue politique avorté et relooker son image ternie. Paraitre dans un tête-à-tête avec le cardinal congolais réputé être dans l’opinion congolaise comme le principal opposant en soutane au pouvoir en place redonne à Kabila une grande stature de celui qui contrôle tout, ses opposants caciques comme les leaders de différentes tendances de la société civile.

2. Kabila a voulu en même temps créditer sa popularité

Le véritable capital pour un homme politique, ce n’est point les comptes bancaires, fussent-ils chiffrés en milliards de dollars. C’est plutôt sa popularité qui prend en compte l’ensemble de sa vie passée et présente, publique et privée : sa famille, ses attaches ses amis d’une semaine ou de trente ans, ses hobbies, ses résidences, ses fermes agricoles, des lieux de vacances, ses auteurs, ses chanteurs, ses fréquentations, ses erreurs de jeunesse et ses zones d’ombre[1]. A ce paramètre du capital, il faut ajouter la crédibilité et la fiabilité du leader, la représentativité de ses militants, l’héritage de ses luttes et la puissance de son organisation. Et c’est à cette deuxième classe des critères que Kabila a failli. Le refus du dialogue pour son manque de sérieux dans les engagements déjà pris lors des précédentes rencontres politiques a révélé à la face du monde que cet homme n’est ni sérieux ni fiable encore moins digne de confiance dans sa parole donnée.

C’est sur cette déconvenue politique que les consultations populaires voulaient couvrir du vernis. En recevant le cardinal Monsengwo, l’important pour Kabila était de faire la démonstration de son influence et de son importance mise en doute dans le dialogue. « L’imagerie étant avare de sens mais avide de puissance »[2], le président congolais a tenu, via ces consultations, à rendre productive  la confrontation politique entre lui et son irréductible adversaire dans le rang de la société civile. Les images volées lors de la rencontre avec Monsengwo  sont venues revaloriser son capital politique dévalorisé par les commentaires de la faillite du dialogue. Ces images du face-à-face avec le prélat congolais ont créé de la différence et donc de la plus-value pour le candidat Kabila aux prochaines présidentielles 2016.

3. Le passage de la stratégie militaire à la stratégie médiatique

Après avoir acheté de la Russie et de l’Ukraine de nombreuses armes et machines de mort contre son peuple[3], Kabila tire également  la leçon de ce qui est arrivé au Burkina Faso et au Burundi où en dépit de la présence des armes lourdes, les militaires appelés à les utiliser ont pu basculer dans le camp du peuple et n’ont pu défendre le président qui tentait de s’imposer par la force.

En voie de conséquence, Joseph Kabila a pu mesurer les limites d’une stratégie militaire qui l’aiderait à imposer par la force un nouveau (dés)ordre national dès 2016 prochain. La stratégie militaire suppose la confrontation et la mort de l’autre moins équipé et plus faible, l’annexion de son espace de décision et la reddition de ses troupes désormais soumises en servitude au nouvel ordre dominant. Un jeu dangereux où tout peut arriver, où tout retournement n’est pas à exclure. Voilà pourquoi il a choisi d’amorcer, via le dialogue et les sollicitations, la stratégie boursière d’après laquelle il se sert des images médiatiques où apparemment les forces qui s’affrontent sont sensiblement égales. Kabila accepte de s’abaisser pour être élevé. Il feint de reculer pour mieux sauter, sachant qu’il n’y a jamais de victoire définitive et que les fluctuations génèrent en permanence des écarts. Il s’est donc mis sur le terrain de gérer sa popularité comme un patrimoine qui lui servira le moment venu.

4. Décrédibiliser ses adversaires politiques et apolitiques

En impliquant le cardinal Monsengwo dans les sollicitations populaires, Kabila voulait casser une dynamique de contestation publique à l’actif du prélat congolais depuis les fraudes électorales de 2011 où il déclarait clairement que les résultats du scrutin n’étaient conformes ni à la vérité des urnes ni à la justice. Cette affirmation a fait mouche dans l’opinion publique et a placé son auteur en position de défenseur de l’ordre légal et partisan zélé du respect de la constitution.

Accepter de venir à la rencontre de Kabila est en quelque sorte un risque énorme de prendre une position contradictoire avec sa ligne de conduite habituelle et avec l’opinion dominante des congolais qui croient dur comme fer que Kabila n’est pas digne de confiance et qu’il vaut mieux l’isoler pour le chasser du pouvoir avant ou tout au moins dans le délai butoir constitutionnel de décembre 2016. Pourquoi ? Parce que le président congolais a pratiqué depuis toujours la stratégie du « comme si » à laquelle Victor Turner[4] fait allusion. Il dirige comme si  le Congo se développerait demain avec la supposée révolution de la modernité. Il promet les cinq chantiers comme si dès demain le petit peuple aurait résolu ses problèmes d’eau, d’électricité, de route et de transport.

Au mode indicatif qui caractérise la réalité quotidienne, Joseph Kabila oppose le mode subjonctif qui présente le Congo tel qu’il devrait être sans jamais y parvenir. A la réalité concrète d’un Congo qui bouge, il préfère un Congo virtuel qui devrait être développé tel que dessiné sur d’imposantes grandes maquettes qui jalonnent les grandes artères de Kinshasa.  En définitive, le régime de Kinshasa s’est mis à « mentir et à construire une vérité qui est complètement à côté  de la réalité mais qui est curieusement sa ligne officielle de conduite »[5].

Ce mensonge d’Etat s’est transformé en système de gouvernance et il a ôté à Joseph Kabila toute once de confiance. Kabila le sait bien et en organisant les consultations nationales, il est conscient qu’en attirant Monsengwo vers le pestiféré qu’il apparait aux yeux de son peuple, son invité perdrait à son tour de sa superbe. En se présentant avec lui devant les caméras du monde, le cardinal en prendrait sur son dos une partie de ses mensonges politiques et lui Kabila en prendrait d’un peu de sa crédibilité comme bain de purification et de blanchissement moral.

Ce faisant, Kabila se rassurerait également de placer Monsengwo dans une position très délicate de dissidence ou d’isolement par rapport à l’opinion des majorités de congolais aux fins de créer autour de lui la désaffection et la perte du crédit moral. Un tel flop désorienterait les sympathisants, agacerait les partisans tout en renforçant le camp présidentiel dans sa détermination[6] à imposer un troisième mandat dans l’irrespect total de la Loi fondamentale. Le moment venu, le camp Kabila espère tout au moins que le cardinal s’étant noyé dans la logique compromettante du dialogue, sa parole ne pèsera plus beaucoup pour mobiliser la fronde anti-Kabila et galvaniser la conscience nationale du respect de la loi.

Ayant mis par terre tous les ténors de l’opposition politique et de la société civile, Joseph Kabila pourra alors s’ouvrir la voie libre qui le reconduira au Palais de la Nation. Cette opération de sape est en marche et c’est à l’aune de celle-ci qu’il faudra comprendre toute la volonté du président congolais de retrouver ses élans de dialogue avec une opposition ou une société civile qu’il a toujours traitées avec mépris durant ses deux mandats.

 

DE LA PART DU CARDINAL LAURENT MONSENGWO PASINYA

1. Faire échouer la stratégie militaire de Kabila…

Pendant que de nombreux médias se lamentent sur la présumée naïveté du cardinal Laurent Monsengwo en acceptant de répondre à l’invitation de Joseph Kabila[7],  il importe d’y aller prudemment et de comprendre les tours qui peuvent bien se cacher dans les manches du prélat. Il suffit d’observer la cadence des événements pour s’éviter d’en faire une analyse simpliste et hâtive.

En effet, avant que le cardinal rencontre le président de la République le mardi 2 juin 2015, une autre délégation de la CENCO conduite par Monseigneur  Nicolas Djomo, président en exercice de la CENCO, aura rencontré Joseph Kabila le lundi 1er juin 2015 à 11 :00. De la bouche de son Secrétaire général, l’abbé Léonard Santedi, nous apprenons que « l’église est disposée à apporter sa contribution à l’avènement d’un climat de confiance et de paix dans la transparence et le respect des droits de l’homme » afin de bâtir un Congo plus beau qu’avant. A l’instar de toutes les délégations des confessions religieuses, celle catholique donnera son soutien au dialogue, le prenant comme une voie cathartique pour exorciser la crise congolaise.

Pour ce faire, à la fin de son interview, il affirmera avec insistance que ce dialogue se déroule dans un consensus autour du calendrier global électoral de la CENI et dans le strict respect de la constitution et des institutions en place. Mais les évêques venus à la rencontre du président sont au parfum des informations sensibles sur la sécurité du peuple dont ils ont la charge pastorale. Ils savent que le camp Kabila accumule l’achat des armes lourdes en vue de se préparer aux échéances de 2016. Des bruits courent sur l’arrivée des mercenaires somaliens et tanzaniens sans compter des bataillons entiers des commandos rwandais déjà sur place à Kinshasa pour défendre le soldat Kabila contre vents et marées.  En termes clairs, l’on se préparera progressivement à une épreuve de force contre un peuple désarmé. Pour éviter tout bain de sang et apaiser le climat social, le cardinal appelle le peuple au calme. « Que la population fasse confiance » renchérit-il. L’unique manière de conjurer le bain de sang, c’est de traiter avec le tyran, de jouer son jeu via le dialogue et concertation pour lui vider l’argumentaire de la fraude et de la violence qui couve et l’amener à jouer sur le terrain de la légalité.

Il se dessine une grande convergence des vues entre les deux délégations épiscopales lorsque, le principe de collégialité épiscopale aidant, la visite de Son Eminence le cardinal Laurent Monsengwo le mardi 2 juin, durant quarante-cinq minutes, s’inscrira dans la même  ligne d’idées que celle de la délégation conduite par Mgr Nicolas Djomo. Au sortir de l’audience, l’Archevêque de Kinshasa fixer l’opinion sur le dialogue. « Moi je dis, le dialogue est bon, à condition que l’on sache exactement ce que l’on veut et que l’on ne déborde pas sur les délais constitutionnels ». Cette incise conditionnelle « savoir exactement ce que l’on veut » trahit toute la complexité de l’exercice diplomatique de l’archevêque de Kinshasa. Le sujet impersonnel « on » rend encore plus compliqué le sens profond de cette petite phrase assassine. Il faut aller en profondeur de sa pensée pour comprendre que le cardinal Laurent Monsengwo n’est pas la petite souris que Joseph Kabila a cru écraser si facilement.

2. Faire passer ce message à Kabila : « Nous ne sommes pas tes ennemis mais des défenseurs de la vérité »

Ceux qui suivent de près l’histoire politique du Congo connaissent les relations en dents de scie entre le pouvoir actuel avec l’église catholique depuis la fraude électorale de 2011. Les évêques  ont suspendu en septembre 2014 leur participation au CIME (Comité d’Intégrité et de Médiation Electorales) qu’ils accusaient de mener le peuple congolais sur un chemin glissant et dangereux. Ils déclaraient en même temps leur opposition radicale à toute révision de l’article 220, article verrouillé de la constitution congolaise arguant que l’avenir du pays résidait dans le respect de la Constitution du 18 février 2006. Ils ont ainsi placé une ligne rouge à ne pas franchir d’autant plus que toucher à cet article constituerait ni plus ni moins un recul démocratique qui mettrait en péril l’avenir de la nation.

La visite de la délégation de la CENCO suivie de celle de l’Archevêque de Kinshasa est une mise au point claire pour clarifier à Kabila et à l’opinion nationale que les évêques congolais ne sont pas les ennemis jurés de la majorité présidentielle où ils comptent bon nombre de leurs ouailles. Ils n’ont pas de problème ad hominem avec le président de la République. Ils s’en prennent uniquement à quiconque essaie de toucher aux fondations sur lesquelles est bâtie la Nation congolaise. En venant rencontrer Kabila, les évêques ont voulu prouver leur bonne foi d’exercer leur rôle des défenseurs de la Vérité évangélique et des gardiens de la justice social qu’ils sont tenus d’annoncer aux politiciens de la Majorité comme à ceux de l’opposition. En acceptant de dialoguer avec cette majorité et leur autorité morale, ils réaffirment le principe de la doctrine sociale de l’église selon lequel la paix sociale est la base de tout développement de la Nation et elle doit être considérée par-dessus tout comme le Bien commun le plus précieux.

Par ailleurs, en répondant à son invitation, Monsengwo sait pertinemment bien que Kabila s’est toujours servi de son arme puissante du SILENCE au cours duquel il fait semblant d’écouter son interlocuteur en écoutant en réalité ses propres pensées. Dans l’hypothèse du refus de le rencontrer, il contribuerait ainsi à faire fonctionner sa stratégie de ne rien dire et de surprendre tout le monde. En faisant des déclarations devant les cameras de ce qu’il a dit au président au sujet de la volonté du souverain primaire, Monsengwo replace dans son propre piège le président Kabila qui ne pourra plus jamais se justifier de n’avoir rien entendu de la volonté populaire.

Les évêques savent aussi que si le président va de nouveau mentir, eux auraient préparé l’opinion congolaise à détecter la ruse venant d’en haut. Ils auraient mis Kabila dans la position délicate d’étaler son mensonge et sa mauvaise foi politiques sur la place publique avec cette logique sous-jacente : « On le lui avait dit, il nous avait promis mais il n’a rien fait… Voilà que nous prenons désormais le peuple à témoin face aux promesses non tenues ». En recueillant ce que pense la base électorale congolaise et en allant voir le président pour lui communiquer en face ces vérités désormais consignées dans des procès-verbaux publiables, Monsengwo joue au jeu de la transparence et place le président  Kabila le dos au mur. Ce dernier ne pourra plus jamais dire qu’il ne savait pas. La vérité dont les évêques  sont des fidèles serviteurs est désormais connue sur la pace publique, vérité selon laquelle le peuple ne veut point un quelconque changement de la Constitution surtout dans ses articles verrouillés.

3. Oter à Kabila son arme du silence et le contraindre à prendre position

En apparaissant avec le cardinal devant les cameras du monde, Joseph Kabila a cru engranger une victoire importante pour créditer sa popularité mais il a ignoré que le Cardinal n’était pas si dupe que cela pour accepter de jouer à ce minable jeu. Certes, les images parlent d’elles-mêmes, elles véhiculent une puissance permettant à chaque téléspectateur d’interpréter à sa manière le message derrière les images visuelles. Mais n’oublions guère que cette interprétation est bien souvent polysémique. Elle peut dire une chose et son contraire. Tous les angles de vue sont possibles.

C’est dans ce fouillis de lectures sémantiques que Monsengwo a cherché à orienter la compréhension des images de ce tête à tête  en remettant sur la table du débat public la question de la réouverture de la radiotélévision catholique Elikya dont beaucoup de congolais ignoraient jusque là la fermeture par le régime Kabila. Ce, depuis le mercredi 15 février 2015 sans aucune notification administrative du Ministère de l’Information justifiant la coupure du signal. En faisant une allusion à ce problème, le cardinal prend donc à revers les intentions d’ouverture politique du président Kabila. Dans ses pensées profondes, il vise à suggérer à l’opinion publique l’interrogation suivante : « Vous qui m’entendez parler au micro des journalistes, avez-vous déjà vu une démocratie qui fonctionne sans liberté d’expression ? Est-il possible de dialoguer avec un régime qui ferme les radios et les télévisions parce qu’elles ont dit la vérité ?

L’opportunité de faire passer un message aussi important comme celui-là à des millions de téléspectateurs pendant que dans une église, il serait écouté juste par une poignée de fidèles, Joseph Kabila la lui offre sur un plateau d’or. Les concertations voulues par Kabila ont rendu à l’Archevêque de Kinshasa le précieux service d’atteindre des millions d’auditeurs et téléspectateurs en un temps record. Une aubaine incalculable ! Un véritable cadeau pour les 55 ans d’anniversaire de l’indépendance !

Le cardinal saisira l’occasion pour enfoncer le clou. Il profitera de cette tribune pour rappeler au régime PPRD les principes élémentaires de toute démocratie devant les cameras du monde : « Il faut dans un pays avoir le sens de la liberté d’opinion. Les uns pensent d’une façon, les autres pensent d’une autre façon. » Joseph Kabila sait désormais qu’il est accusé d’être le fossoyeur de la presse libre dans un pays qui se prépare à aller aux élections libres et démocratiques. En posant la ligne rouge des délais constitutionnels et en soulevant la question des média fermés injustement par le pouvoir de Kinshasa, l’archevêque de Kinshasa pousse le pouvoir à prendre position là où l’illégalité a élu domicile en permettant aux caciques du pouvoir d’évoluer d’irrégularité en irrégularité.

Et lorsque les journalistes lui demandent s’il a des assurances que le délai constitutionnel sera respecté, le cardinal congolais déclare : « Je crois que le Chef de l’Etat est en train d’écouter tout ce qu’on lui dit. Et si la classe politique demande de respecter le délai, je crois qu’il en tiendra compte ». Sachant très bien que le même président de la République ne respecte jamais ses engagements pris, le prélat congolais, en usant des euphémismes tels « Il écoute ce qu’on lui dit… » ; « il tiendra compte… », place Joseph Kabila devant ses propres responsabilités face au jugement de l’histoire. Il le met devant un choix cornélien où il doit soit entrer par la grande porte de l’histoire politique congolaise comme le premier président qui aurait permis le passage pacifique du pouvoir à un autre président démocratiquement élu soit en être lamentablement défenestré par soulèvement populaire, au prix de sa propre vie, s’il persistait à s’y accrocher en dépit des protestations intérieures et extérieures.

4. Disqualifier l’œuvre d’Apollinaire Malu Malu de l’intérieur du sanctuaire PPRD

 Le problème du prêtre Malu Malu est un caillou dans les souliers de saint Pierre et de tous ses collaborateurs congolais directs. Depuis les événements de la fraude électorale de 2006, cet ecclésiastique, originaire du diocèse de Beni-Butembo, ne marche pas selon les règlements d’ordre intérieur de l’église. Pis, son engagement pro-régime PPRD[8] discrédite éperdument et le caractère d’indépendance souveraine de la commission électorale congolaise et le témoignage de foi chrétienne d’une l’église appelée à rester crédible par le modèle de vérité et de loyauté à  donner à l’ensemble des hommes et des femmes de bonne volonté de ce pays.

Sur ce dossier Malu Malu, les évêques congolais ne sont pas restés bras croisés. Outre les déclarations publiques de Son Eminence le cardinal Frédéric Etsou Bamingwabi contre ce prêtre[9] et de nombreuses diplomaties de coulisse pour le ramener à la raison humaine et au respect des règlements de l’Ordre sacerdotal, il sied de signaler des actes officiels et actés entrepris par les évêques réunis en Assemblée plénière ou en Comité permanent.

Le 10 décembre 2010, les archevêques et évêques congolais formulant une déclaration antérieure à la promulgation de la loi sur la CENI, avaient formellement interdit aux ecclésiastiques (prêtres, religieux et religieuses) de participer activement aux partis politiques et associations à caractère politique, ainsi qu’à la direction des institutions étatiques, quel qu’en soit le niveau, chargées d’organiser les élections en République Démocratique du Congo.

Le 13 mai 2013, par la bouche de l’abbé Félicien Mwanama, son deuxième Secrétaire adjoint, la Conférence épiscopale Nationale du Congo (CENCO) a fait une mise au point à l’opinion nationale et internationale, intéressée par la désignation d’un délégué de la sous-composante « Confessions religieuses » de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). « Il va sans dire que l’ecclésiastique qui s’engagera dans la CENI ira manifestement à l’encontre des dispositions canoniques de l’Eglise Catholique (cf. canon 287 ; 672  et 739) et de la position commune de la CENCO ».[10]

Même si l’abbé Félicien Mwanama insistera sur le caractère impersonnel de ces mesures, tout observateur averti y voit la manière énergique des évêques de remettre de l’ordre dans la maison et de rappeler le devoir de discipline à l’adresse de tous les ecclésiastiques récalcitrants dont en première ligne le président de la CENI qui, dans sa méthodologie, réunit toutes les caractéristiques de déviance par rapport à la ligne de conduite canonique.

Le 29 juin 2013, à l’issue de l’assemblée plénière du 24 au 28 juin 2013[11], les évêques congolais passent à la vitesse supérieure en démettant l’abbé Malu Malu de ses fonctions de Directeur Général de l’Institut Panafricain Cardinal Martino (IPCM). La Cenco précise que cette décision est consécutive à la désignation de ce prêtre comme président de la Commission Electorale Nationale Indépendante malgré la mise au point de la conférence épiscopale nationale du 13 mai dernier. Chose très importante, les évêques portent une précision importante en réaffirmant qu’ils n’ont présenté aucun ecclésiastique à la Ceni.

Bien avant les consultations initiées par Joseph Kabila de 2015, les évêques congolais avaient pris le préalable de se démarquer de la démarche Malu Malu, démarche jugée illégale et suicidaire pour le bien-être et l’avenir de tout un peuple. En venant voir Joseph Kabila qui s’est entêté de nommer ce prêtre contre la volonté de sa hiérarchie et en formulant à Kabila des propositions contraires à la feuille de route Malu Malu, les évêques ont voulu signifier clairement à son mentor qu’ils ne partageaient pas la manière de travailler de ce prêtre.

Bien avant cette visite, le 5 mars 2014, ils avaient rejeté massivement la feuille de route électorale proposée par le même Malu Malu en arguant que les élections au suffrage indirect accroissent le risque de manipulation et de corruption. Et par la même occasion les évêques demandaient que le suffrage au niveau municipal, urbain et local, se fasse au suffrage direct pour consolider la démocratie congolaise[12].

Ce que Malu Malu a approuvé dans les coulisses d’un pouvoir qui tient à se maintenir en dehors de la légalité, eux les pasteurs congolais le renient officiellement et publiquement dans le respect de l’esprit et de la lettre de la Loi. Là où Malu Malu travaille en silence pour contourner l’article verrouillé 220 en vue de provoquer un glissement électoral, eux affirment haut et fort que le respect de la Loi fondamentale doit être strictement observé et les délais constitutionnels sont intouchables. La Cenco a constaté la mauvaise foi de ce prêtre qui travaille dans le sens opposé aux intérêts supérieurs de la Nation, s’obstinant dans son erreur de jugement et d’appréciation voici déjà une décennie. Ils ont jugé que la fatwa lancée contre lui dans de nombreux documents officiels ne suffisait plus. Il fallait aller dans le palais où il co-règne avec le tyran pour le disqualifier auprès de son prince à qui ils ont dit à peu près ceci : Ce que fait ce prêtre ne nous engage point. Ce qu’il fait avec toi n’est ni la position de l’Evangile ni celle de son Eglise ». En d’autres termes, nous ne partageons guère ce qu’il trafique avec toi dans les coulisses du pouvoir parce que ne correspondant en rien à l’édification d’un Congo plus beau qu’avant et à la volonté du peuple souverain.

5. Le jeu du chat et de la souris…

Ce jeu de ping pong politique me renvoie à une histoire dont j’ai eu connaissance lors d’un voyage effectué à Bamako. Il m’a été narré l’histoire d’une famille qui aurait enfermé dans la grange de sa ferme un bœuf, un coq et une souris à qui l’on venait jeter matinalement la pitance.

Un jour par curiosité, la souris s’aperçut par le trou de la serrure que le chef de famille aurait acheté un piège à souris et l’aurait installé juste à la porte de la chambre où ils étaient tenus enfermés.

La souris était entrée dans une telle panique qu’elle courut auprès du bœuf à qui elle raconta ce qu’elle venait de voir et qui mettait en difficulté la sécurité de toute la maison. Le bœuf la traita avec beaucoup de condescendance et mépris. Elle alla alors trouver le coq à qui elle narra ce qu’elle aurait vu mais ce dernier lui rappela qua la souricière n’était pas faite pour la basse-cour. La souris alla dormir dans son coin mais, faut-il l’avouer, elle dormit d’un sommeil agité. Tard dans la nuit, un grand bruit se fit entendre dans la maison. Le piège venait d’attraper une proie. Tout le monde courut voir et dans l’obscurité le serpent vénéneux attrapé au piège mordit et le fils ainé de la famille et son père qui courut à son secours. Ces deux victimes sont amenées à l’hôpital et sous les antibiotiques, le médecin conseille fermement de les nourrir avec la soupe au poulet.

L’on vient tuer le coq pour sauver la vie du fils héritier et de son père. Après deux jours d’agonie, les deux rendirent rendit l’âme. Un grand nombre de personnes vint au village pour compatir avec la famille en deuil. Comment les nourrir ? La décision fut prise d’égorger le bœuf  pour la circonstance! La souris cachée sous la paille suivait avec amertume et tristesse tout ce massacre et se disait : «  je vous avais prévenus, je vous avais prévenus… »

Mutatis mutandi, en croyant se servir de Monsengwo pour jouer au malin, Joseph Kabila et ses thuriféraires pourront bien actualiser le drame de cette ferme. Le président de la République croit détenir un tel pouvoir du taureau et ses chantres croient dur comme fer continuer à chanter la gloire du prince à chaque levée du jour comme le fait si bien le gallinacée.  Ainsi donc la majorité présidentielle et son autorité morale se croient permis de souffler le chaud et le froid sur le respect de la constitution et d’entretenir le clair-obscur sur la candidature ou non du camarade Kabila aux prochaines élections présidentielles. Dans ces négociations en cours, Kabila a choisi d’avancer masqué, cherchant à connaitre les intentions profondes de ses interlocuteurs politiques et celles du souverain primaire tout en ne laissant percevoir aucun trait de ce qu’il veut faire pour pouvoir enfin surprendre tout le monde au dernier moment et imposer l’initiative de ce qu’il aurait décidé d’avance.

En qualifiant d’idiot[13] le prélat qui lui a fait des propositions concrètes sur la sortie de la crise, le président Kabila ne s’est pas élevé à la même hauteur stratégique adoptée par la Cenco. Pris qui croyait prendre ! Le duel ne fait que commencer entre les anarchistes et les légalistes, entre les anges des ténèbres et ceux qui auraient choisi la voix de la raison pour sortir le Congo malade de l’ornière d’anarchie et d’occupation où l’a plongé le pouvoir de l’AFDL.

A mon humble avis, en acceptant de rencontrer Joseph Kabila, la Cenco et l’Archevêque de Kinshasa ont enclenché une nouvelle dynamique de communication, laquelle consiste à éviter la politique de la chaise vide moins bien payante pour se décider à déclarer devant l’opinion nationale et internationale ce que la base populaire, via ses représentants catholiques, pense de ce pouvoir honni du peuple et insinuer sans ambages la hâte qui est la sienne de le voir libérer la direction des institutions républicaines congolaises dès décembre 2016.

Comme je vous l’ai déjà dit dans une publication précédente[14], la guerre de conquête du pouvoir aux prochaines présidentielles se jouera sur le terrain de la communication politique. Retenons d’avance qu’il  n’y a jamais de guerre sans info-guerre… Il s’agit donc de jouir d’un meilleur éclairage que celui usé par l’adversaire sur la réalité de terrain politique. Vaincre, n’est-ce pas convaincre d’abord ? Vaincre, c’est persuader l’opinion publique pour se la ranger de son côté  soit pour imposer un ordre scélérat (Forces congolaises de statu quo) soit pour renverser l’ordre ancien pour un Congo nouveau et démocratique (Forces congolaises de changement).

Dans la rencontre de Joseph Kabila avec le cardinal Monsengwo, le président  congolais pensait l’action de concertation comme manière d’atteindre ses propres objectifs (manœuvre) et d’empêcher l’autre d’atteindre les siens (la contre-manœuvre) mais à cet effet il était loin de douter que son interlocuteur (le cardinal) l’ait encouragé d’aller dans cette perception parce que lui aussi jugeait cette rencontre favorable à sa propre action (l’anti-manœuvre)[15]. Notez que cette anti-manœuvre n’est point une réaction aux desseins de Kabila. Elle est plutôt une action préventive qui s’est rendue capable d’anticiper la perception de Kabila  pour brouiller ce dernier et tirer à sa faveur les dividendes de la rencontre.

Voici en résumé les méandres de la guerre de l’information qui est au cœur de la conquête du pouvoir au Congo-Kinshasa. Une guerre rude qui ne tolère pas de retard dans l’intelligence de ce que pense l’autre et dans la pro-action à projeter pour barrer la route au plan de l’adversaire. Ce qui requiert méthode et discipline pour sortir victorieux de  ce combat titanesque entre les forces d’occupation et le peuple réclamant sa souveraineté. La victoire sera du côté de quiconque aura compris que l’arme médiatique est de loin l’arme la plus puissante en comparaison des mille chars de combat massés sur les artères de Kinshasa…

Dans ce jeu du chat et de la souris où l’un croit dominer l’autre avec la certitude de l’évincer, lui laissant croire qu’il peut vaincre, il importe de souligner que l’identité des protagonistes de ce jeu politique peut varier et connaitre de nombreux rebondissements… La plus-value de l’un pouvant entrainer l’insignifiance de l’autre et vice versa. Ceux qui scandent l’immédiat avec des certitudes trop prématurées dans les médias d’Etat sont comme l’écume des jours du politique. Ils repèrent hélas plus difficilement les lames de fond, invisibles au moment où la vague se constitue puis se laisseront surprendre par le reflux entrainé par de nouveaux courants. En croyant mettre la souris au pied du mur, le chat peut bien se surprendre face à un autre félin qui a  revêtu le masque de la souris pour mieux l’appâter… Comprenne qui pourra !

 

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[1] J.-P. GOUREVITCH, L’image en politique. De Luther à internet. De l’affiche au clip, Paris, Hachette Littératures, 1998, p. 92.

[2] Ibid., p. 93

[3] J.-J. WONDO, Enfin le matériel militaire ukrainien est arrivé à Boma du 11 avril 2014 dans http://www.afridesk.org

[4] J. LECOMTE, Il ne faut pas avoir peur des images. Entretien avec Daniel Dayan dans  P. CABIN & J.-F. DORTIER (cord.), La communication. Etat des savoirs, 3e Edition, Paris, Ed. Sciences humaines, 2008, p. 291.

[5] P. BONIFACE, Comment agir sur l’opinion publique pour que celle-ci influe sur la décision politique dans Les manipulations de l’image et du son (Rencontres internationales Média-Défenses), Paris, Hachette, 1996, p. 277.

[6] J.-P. GOUREVITCH, op.cit., P. 108

[7] Jonas-Eugène KOTA va jusqu’à désigner le cardinal comme celui qui « légitime » Kabila. Cf. J.-E. KOTA, Consultations présidentielles pour le dialogue : Monsengwo légitime Joseph Kabila dans http://www.congovirtuel.info

[8] Point n’est besoin de rappeler son engagement comme conseiller politique à la présidence avant d’être nommé comme Président de la CEI et de la CENI. Des documents authentiques l’attestent. A titre d’exemple,le 19 juin 2003, l’abbé Apollinaire Malu Malu, effectuera une mission officielle comme Expert aux services présidentiels d’Etudes Stratégiques (SPES) pour le compte de la Présidence de la République et au trésor public …  Cf. F. MULUMBA, RDC : Elections Louis Michel. Abbé Malu Malu (CEI) et Modeste Mutinga (HAM) dans http://www.reveil-fm.com

En considérant les déclarations de Ngoy Mulunda, l’ex-président de la CENI jusqu’en 2011, qui affirmait pince sans rire  juste durant la semaine écoulée : « Je suis kabiliste jusqu’à la mort…J’avais aidé Kabila à garder son fauteuil de président en 2011 », nous devons nous poser sérieusement la question de l’indépendance de la Commission électorale congolaise.

[9] Il le pressait le président en exercice de la CEI de dire la vérité qu’il connaissait sur les résultats électoraux de 2006… La réplique de l’abbé Malu Malu fut cinglante lorsqu’il accusera le cardinal de délirer sous l’effet de la maladie. Cf. Malu Malu a toujours travaillé pour alias Joseph Kabila dans http://www.democratiechrétienne.org

[10] Mise au point de la CENCO du 13 mai 2013 sur la désignation d’un délégué à al sous-composante « Confessions religieuses » à la CENI

[11] Actes de l’Assemblée plénière des évêques du 24 au 28 juin 2013

[12] Déclaration de la CENCO sur le scrutin indirect proposé par le président de la CENI du lundi 3 mars 2014

[13] S’il faut en croire l’information relayée par Candide OKEKE, « Monsengwo me prend pour un idiot. Kabila fait le rapport de sa concertation avec le cardinal Monsengwo au staff Tutsi-power » dans http://www.apareco-rdc.com

[14] G. NZINGA MAKITU, La guerre de l’information dans la conquête du pouvoir au Congo-Kinshasa dans http://www.nzingagermain.com

[15] L. FRANCART, La guerre du sens. Pourquoi et comment agir dans les champs psychologiques, Paris,  Ed. Economica, 2000, p. 287.

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