La piste militaire, la seule option efficace contre le M23
En déclarant que la solution à la crise sécuritaire que connaît sa province est essentiellement militaire, le Gouverneur du Nord-Kivu rejoint le point de vue exprimé récemment par la société civile et la majorité de l’opinion nationale congolaise. En effet, dans un récent communiqué de presse signé Maître Omar Kavota, Vice-président et Porte-parole de la Société Civile du Nord-Kivu face à une menace d’hostilités imminentes, suite au renfort du M23 par l’arrivée de plusieurs Bataillons des armées rwandaise et ougandaise en Chefferies de Bwisha et Bwito, dans le Territoire de Rutshuru, la Société Civile du Nord-Kivu, a sollicité le Chef de l’Etat Congolais à ordonner les FARDC et la Brigade d’Intervention de la MONUSCO à l’action offensive contre cette rébellion.
Les pourparlers avec la rébellion ne peuvent qu’aboutir à une formule d’amnistie ou de réintégration dans l’armée des combattants qui ont enfreint à plusieurs reprises la loi et la discipline militaires. Cela offre une marge de manœuvre réduite au Gouvernement congolais. Une formule qui par le passé a prouvé ses limites et son efficacité.
Surtout que dans une sortie médiatique récente, le porte-parole et chef de la délégation du M23 à Kampala du groupe rebelle M23, René Abandi, a fait savoir que son Mouvement ne signerait aucun document de quelque nature que ce soit s’il n’obtient pas d’abord du Gouvernement congolais l’amnistie totale pour tous les membres du M23. Alors que le Gouvernement Congolais a publié une liste des 78 officiers des 1760 combattants M23 qui ne pouvaient bénéficier d’aucune mesure d’amnistie ou d’intégration.
En même temps, depuis Bunangana, devenue » le quartier général » du M23 dans le territoire de Rutshuru, le colonel Vianney Kazarama, porte-parole militaire du M23, exige, à son tour et sans condition, l’intégration pure et simple de tous les rebelles dans les FARDC.
En privilégiant l’offensive militaire comme la seule option efficace pour réduire le M123 au silence, le Gouverneur Paluku renforce le point de vue avancé lors du débat « Dialogue entre Congolais : La société civile du Nord- Kivu s’oppose à l’intégration des éléments du M23 au sein des FARDC « du 30 septembre 2013 ,au cours duquel les trois intervenants (Gouverneur Paluku, Thomas D’Aquin Muiti de la Société civile du Nord-Kivu et Jean-Jacques Wondo) ont unanimement réfuté toute idée de réintégrer des éléments appartenant à une force négative au sein de l’armée. Jean-Jacques Wondo a d’ailleurs proposé à la fin, de privilégier l’option militaire par rapport aux deux autres options (politique et diplomatique) qui battent de l’aile. http://radiookapi.net/emissions-2/dialogue-entre-congolais/2013/09/30/ce-soir-la-societe-civile-du-nord-kivu-soppose-lintegration-des-elements-du-m23-au-sein-des-fardc/
Jean-Jacques Wondo
Nord-Kivu: Julien Paluku dénonce l’arrivée à Rumangabo de 80 jeunes en provenance du Rwanda
Radio Okapi
Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, dénonce l’arrivée le lundi 14 octobre à Kibumba, zone sous contrôle de la rébellion du M23, de quatre-vingts jeunes en provenance du Rwanda. Il affirme que ces jeunes ont été ensuite conduits au centre d’entraînement des rebelles à Rumangabo.
« Le déploiement, le renforcement du M23, c’est une réalité au Nord-Kivu. Lorsque nous dénonçons c’est pour attirer l’attention de la communauté internationale », affirme le gouverneur Paluku, expliquant que cette information livrée par la société civile et la population locales ne fait que confirmer ce qu’il avait déjà dénoncé lui-même.
Commentant l’arrivée à Rutshuru de deux cents familles rwandophones présentées par le M23 comme des réfugiés congolais, Julien Paluku avait évoqué le 3 octobre un renfort des militaires dans les rangs de cette rébellion qui sévit dans la province du Nord-Kivu depuis le mois de mai 2012.
La semaine dernière, la société civile du Nord-Kivu a adressé un mémorandum au chef de l’État et au président de l’Assemblée nationale dans lequel elle faisait état de l’arrivée des militaires rwandais et ougandais à Rutshuru, Masisi et Nyiragongo.
Julien Paluku estime que la solution à la crise sécuritaire que connaît sa province est essentiellement militaire.
« Si on détruit le M23, les FDLR, les ADF/Nalu, on aura ôté les prétextes à tous les pays qui interviennent dans les conflits au niveau de la région des Grands Lacs », explique-t-il, faisant allusion au Rwanda accusé de soutenir la rébellion du M23. Mais Kigali a toujours rejeté cette accusation.
Alors que le gouverneur du Nord-Kivu soutient une solution militaire pour mettre fin au conflit dans l’Est, les chefs d’Etat des Grands Lacs, plusieurs personnalités ainsi que l’Onu plaident pour une solution politique.
Le gouvernement congolais et la rébellion du M23 ont repris les discussions en septembre dernier sur demande de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs. Mais ces discussions n’ont pas encore abouti alors que le délai de 14 jours imparti par les chefs d’Etat de la région est déjà dépassé.