Jean-Jacques Wondo Omanyundu
DÉFENSE & SÉCURITÉ GLOBALE | 14-01-2016 06:30
12938 | 2

Installation des caméras de surveillance en RDC : Kabila le Big Brother raté – J. Kengawe Ziambi

Auteur : Jean-Jacques Wondo Omanyundu

Installation des caméras de surveillance en RDC :

Kabila le Big Brother raté

Par Jérôme Kengawe Ziambi

Introduction

Ces derniers temps, les voix se lèvent un peu partout en République démocratique du Congo (RDC) et dans la diaspora congolaise, expression d’une volonté et détermination populaire convergente, pour exiger le respect de la Constitution et l’alternance démocratique au pouvoir à la fin du dernier mandat présidentiel le 19 décembre 2016. En même temps, le régime de Kabila ne cesse de manifester des signes apparents de vouloir se maintenir au pouvoir par des moyens anticonstitutionnels ou par le recours à la force par le suréquipement anormal de la Garde républicaine(GR) et des services de police[1] alors qu’il ne fournit aucun effort pour contenir l’insécurité qui ne cesse d’endeuiller les populations de la partie orientale du pays.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA
OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Outre la sur-militarisation des éléments de la GR qu’il intègre progressivement dans la Police nationale congolaise (PNC) [2] en vue de réprimer des manifestations planifiées pour le respect de la constitution, l’un des derniers gadgets trouvés par les collaborateurs de Kabila est l’installation des dispositifs de caméras de vidéosurveillance à travers les villes de Kinshasa et de Lubumbashi ainsi que des principaux centres urbains du pays, jugés hostiles au régime (Bukavu, Goma, etc.) Cette obsession sécuritaire pousse le régime de Kabila à acheter de manière compulsive toute une série de matériels qu’il espère, sans doute naïvement, lui assurer une certaine protection sécuritaire dans son plan, de plus en plus manifeste, de se maintenir au pouvoir en toute violation des dispositions intangibles de la constitution qui lui interdisent un troisième mandat consécutif. Cette pratique fait penser au personnage principal du roman de George Orwell, 1984, Big Brother, symbole du régime totalitaire et policier de surveillance et liberticide. Ainsi, dans la foulée, Le gouvernement congolais a subitement pris la mesure d’identifier tous les utilisateurs de GSM de la RDC, donc de tout écouter et de tout voir. Comment va-t-il procéder? Quelle est l’efficacité de ce dispositif ? A-t-on mené des réflexions préalables à l’achat de ces matériels quant à leur efficacité et leur utilité opérationnelles ? Telles sont les grandes questions qui vont orienter la présente analyse.

Selon des informations parvenues à DESC, un second article de Jean-Jacques Wondo sur ce même sujet y apportera plus de précisions, Kabila compte placer 6 000 dispositifs de caméras dans la ville de Kinshasa, couvrant les 24 communes. Les caméras seront déployées dans tous les ronds-points, les carrefours et devant tous les sites stratégiques, à raison d’un dispositif à chaque 300 mètres. Il est également prévu d’en placer à proximité des institutions universitaires ou d’enseignement supérieur, généralement réputées comme étant les foyers de contestation du régime : UNIKIN, UPN, IBTP, ISC, ISTA, UPC, etc. En bref, le régime de Kabila projette de les installer partout.

Ces matériels de vidéosurveillance sont fournis par la firme israélienne BTS[3], plusieurs fois mentionnée dans les articles de DESC[4] et c’est la firme chinoise Huawei qui s’occupe de leur installation, les israéliens préférant rester discrets.

Le cadre légal de la vidéosurveillance

La vidéosurveillance touche directement aux droits et aux libertés des citoyens, particulièrement, à la vie privée et à la liberté de circuler. Malheureusement, ces installations sont effectuées en dehors de toute disposition légale. En droit international, la vie privée est, explicitement, protégée par l’article 12 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme[5], Quant à la protection juridique de ce droit, elle est énoncée dans l’article 17 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques[6]. Au niveau national, l’article 31 de la constitution dispose : Toute personne a droit au respect de sa vie privée et au secret de la correspondance, de la télécommunication ou de toute autre forme de communication. Il ne peut être porté atteinte à ce droit que dans les cas prévus par la loi.

Par ailleurs, la vidéosurveillance contrevient à la liberté de circuler des citoyens. Elle est consacrée tant par la constitution dans son article 30 qui dispose que toute personne qui se trouve sur le territoire national a le droit d’y circuler librement. D’y fixer sa résidence, de le quitter et d’y revenir, dans les conditions fixées par la loi. Aucun Congolais ne peut être ni expulsé du territoire de la République, ni être contraint à l’exil, ni être forcé à habiter hors de sa résidence habituelle. Les textes internationaux précités, le consacrent, également, ils ont été, d’ailleurs, ratifiés par la RDC.

Quelle est la loi au Congo qui prévoit la mise en place de ces dispositifs ? Aucune loi Congolaise ne prévoit les cas des restrictions à ces règles internationales et constitutionnelles.

D’ailleurs, la loi qui devrait prévoir ses installations doit satisfaire à deux principes : la nécessité et la proportionnalité[7]. La nécessité signifie que les autorités politiques qui sont à la base de ces restrictions agissent sur une base juridique adéquate et suffisante et répondant au critère de nécessité.

La proportionnalité exige une adéquation entre le droit et la liberté protégés et l’objectif poursuivi. Par exemple, installer des caméras dans les toilettes pour faire respecter la loi sur la prohibition de tabac sur ces lieux est une mesure disproportionnée. Ainsi, le soi-disant objectif de prévention de criminalité, comme le disent les autorités congolaises, ne peut justifier le système de vidéosurveillance non sélectif portant atteinte aux droits et aux libertés des citoyens. Tel est le cas à Kinshasa.

Genèse de la vidéosurveillance et réflexion criminologique sur les applications technologiques dans le domaine de la sécurité

La technologie de la vidéosurveillance est apparue dans les années 50, elle était, particulièrement destinée à la gestion de la circulation routière et à la surveillance des banques et des supermarchés. Dans les années 60, en parallèle au progrès de la technologie des images, elle est intégrée au système des surveillances de lieux publics aux États-Unis et en Angleterre.

En effet, l’introduction des applications de nouvelles technologies au bénéfice des services de police ou de la justice foisonnent et sont présentées comme permettant d’améliorer la sécurité et la qualité du service rendu à la population[8]. Cependant, comme le souligne Jean-Jacques Wondo dans une étude criminologique, le recours croissant à la technologie dans le domaine sécuritaire ne présenterait-elle pas le risque de ce que la doctrine pénologique qualifie d’ « electronic panopticon » ou de « superpanoptique »[9] intensifiant le contrôle social ? La société de contrôle sécuritaire succède à la société disciplinaire de Michel Foucault. La peur qui façonne de nouvelles réalités, justifie et fait fonctionner automatiquement le pouvoir sécuritaire en constitue le diagramme[10].

Ainsi donc, comme le souligne Wondo, le développement des applications technologiques dans le domaine sécuritaire est consécutif à la montée du « sentiment d’insécurité » dans les années 1980, marquées par l’avènement du courant politique libéral, sur fond de la philosophie libérale militant pour un remplacement de l’État social par l’État carcéral. L’État gère par la répression les conséquences sociales du chômage et du salariat précaire, criminalisant ainsi la misère. On assiste progressivement à la privatisation des missions traditionnelles de l’État, allant de pair avec la priorité donnée à la sécurité[11].

Cependant, c’est l’Angleterre qui a le plus, installé des caméras, elle en compte plus de 4 millions, placées, principalement, dans les années 90. Depuis lors, il n’a cessé de s’étendre dans le monde.

Selon Wondo, après les années 1980 qui ont été celles du libéralisme économique triomphant, les années 1990 ont vu cette pensée s’étoffer d’un volet sécuritaire. Ronald Reagan a décerné le titre d’homme de la décennie à Rudolf Giuliani, « le Père Fouettard (maire) new-yorkais ». Le sociologue Loïc Wacquant[12] écrit en 1999 un livre qui fait apparaître sur ce point la cohérence de la pensée néo-libérale[13]. L’idéologie et l’approche économique de ces phénomènes ont toute leur importance dans cette orientation techno-sécuritaire. Les années 90 verront donc le déclin des politiques sociales de l’État-providence, qui n’avait plus les moyens de sa providence. Entre temps, la montée de la pensée néo-libérale a entraîné l’«Etat libéral » dans le piège d’une « simplistification »[14] technologique extrême. Ce, au point que le criminologiue canadien, Maurisse Cusson[15] avance : «  Il est de l’ordre de la pensée magique d’imaginer que la technologie possède une vertu propre, indépendante de la vigilance et de l’intervention humaines ».

Dans la foulée de cette pensée néo-libérale, on assiste à une prolifération des think tanks aux États-Unis, notamment dans le domaine de recherche et développement (R&D) qui vantent les mérites de la technologie dans le secteur technologique. L’Etat est ainsi réduit à ses fonctions les plus basiques : protéger et punir, en contrôlant rigoureusement les classes défavorisées, sous l’égide du slogan «Law and Order» débouchant à ce qu’on peut qualifier le « grand enferment ». Un phénomène du tout sécuritaire, qui va se développer à partir des années 2000, marquées par la mondialisation, dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Surveiller et neutraliser aussi fréquemment que possible et le plus longtemps possible devient la règle[16]. C’est dans ce contexte d’évolution criminologique qu’il fait placer l’évolution de la vidéosurveillance.

Que comprend le dispositif de vidéosurveillance

Il est constitué de quatre éléments : les caméras, les lignes de transmission de signal vidéo, les écrans de contrôle qui affichent les images et un dispositif d’enregistrement pour stocker les images. C’est ce qu’on appelle en anglais, CCTV (Close Circuit Television), télévision en circuit fermé. On peut y adjoindre d’autres systèmes tels que des détecteurs des mouvements, d’identification automatiques des numéros de plaques d’immatriculation des véhicules, de gestion de trafic routier, de reconnaissance faciale, de détection sonore, etc.

Les différentes formes de la vidéosurveillance

Il en existe deux formes, la vidéosurveillance de prévention et celle de protection : dans le premier cas, il s’agit de maintenir l’ordre public et de prévenir les comportements antisociaux, tandis que dans le second cas, l’objectif est de protéger une zone ou un quartier donné(s) contre certains risques, voire de créer des espaces publics « sans risques »[17].

Toutefois, nous n’insisterons pas sur les formes car la décision Congolaise d’acquérir ces équipements est basée sur les objectifs utilitaristes.

Les objectifs de la vidéosurveillance en RDC

De manière simplifiée et pour le cas qui concernant la RDC, ce dispositif ne présente a priori aucun objectif criminologique. Il ne vise qu’à à contrôler la foule lors des manifestations contre le pouvoir de Kabila, de dissuader et de faire peur à la population. Par conséquent, ce dispositif de vidéosurveillance ne servira qu’à la police et aux différents services dans le cadre du MROP (Maintien et le Rétablissement de l’Ordre Public). Cela nous amène à expliquer la notion de MROP.

C’est quoi le Maintien et Rétablissement de l’Ordre Public (MROP)

Le cadre légal

L’article 26 de la Constitution dispose : La liberté de manifestation est garantie. Toute manifestation sur les voies publiques ou en plein air, impose aux organisateurs d’informer par écrit l’autorité administrative compétente. Nul ne peut être contraint à prendre part à une manifestation. La loi en fixe les mesures d’application.

La constitution n’exige qu’un devoir d’information de la part des organisateurs. A priori, une autorité administrative ne peut interdire une manifestation.

Le principe de base

Actuellement, dans le cadre du «  maintien et rétablissement de l’ordre public » la police utilise la méthode de la « gestion négociée de l’espace public. » Les termes de « Gestion » et de « Négociation » sont apparus dans le langage policier. Les techniques qui seront utilisées sont fondées sur ces termes, la police ou la gendarmerie ne chargent plus les manifestants comme dans le temps. Elle va « négocier » avec les  manifestants pour connaitre leurs intentions, leur hostilité, leur humeur, etc. Il existe, maintenant, une vision nuancée de la situation, l’objectif principal consiste à éviter au maximum les affrontements et les blessures afin de canaliser les manifestations en respectant les droits et les libertés fondamentales du citoyen.

Dans les cas des opérations de maintien de l’ordre, la protection des sites ou des bâtiments qui pourraient représenter des cibles potentielles de la part des manifestants, font l’objet de protection préventive. Elle consiste, principalement, à empêcher les manifestants d’y accéder par des moyens matériels non létaux tels les chevaux de frise et les autopompes. En outre, les organisateurs et les forces de l’ordre négocient l’itinéraire, l’horaire et le jour de la manifestation afin que les dispositifs de la vidéosurveillance placés le long de ce parcours soient utilisés afin de gérer les potentiels incidents. La vidéosurveillance sert au bon déroulement de la manifestation et pas à l’empêcher.

Donc, l’efficacité de la vidéosurveillance à l’occasion de manifestations et de contrôle de la foule ne s’improvisent pas.

Toutefois, la vidéosurveillance dans de nombreux pays n’est pas utilisée comme moyen de contrôle social, comme le souhaite le pouvoir Kabiliste, mais comme outil de gestion destiné à faciliter le suivi et l’exploitation des réseaux de transports, rationaliser la maintenance des infrastructures et optimiser la prévention des incendies, ou encore gérer les espaces publics[18]. Alors que Kabila veut l’utiliser comme moyen d’empêcher des rassemblements et d’interdire des manifestations.

Par ailleurs, Kabila et ses conseillers semblent ignorer que les manifestations susceptibles d’être gérées par la vidéosurveillance se déroulent dans un cadre démocratique et dans le respect des lois. Le contraire du Congo où les normes juridiques sont, largement, illusoires et dans un milieu d’hostilité exacerbée par la brutalité et la violence des forces de l’ordre. D’ailleurs, dans ce cas précis, qui est membre de « forces de l’ordre » ? La police, les FARDC, l’ANR, la Garde Républicaine, la DEMIAP, les mercenaires, la jeunesse du PPRD, les milices infiltrées, le Procureur Général, la MONUSCO, etc. D’ailleurs dans ce contexte, la définition de la violence légitime de Max Weber doit être adaptée, l’Etat ne prétend pas détenir le monopole de ladite violence sur le territoire, mais, il s’efforce à orienter tous les moyens de coercition afin de maintenir le régime au pouvoir et de garantir le pouvoir du régime.

En effet, on ne peut parler de maintien de l’ordre au Congo qu’en cas de crise politique et des contestations avec des violations massives des droits de l’homme. Au moment où, les militaires, particulièrement, la Garde Républicaine, s’emparent de la question, et prennent le dessus sur les policiers. Par exemple, le massacre des adeptes de Bundu Dia Kongo[19] qui s’apparentait à une véritable « expédition punitive » militaire, l’insurrection des Enyele, le désarmement de la garde de Bemba, les manifestations lors des élections de 2011[20], les tueries à Kinshasa du janvier 2015[21], etc.

Toutefois, le maintien de l’ordre dans un système de type « colonial »[22] tel que le Congo connait, n’est pas une simple question technique, c’est la condition sine qua none de l’existence et de la survie du régime. Ainsi, l’asymétrie de la relation entre la population et les gouvernants implique, constamment, l’usage de la violence sous toutes ses formes. Par exemple, tirer à vue sur des manifestants signifie maintenir de l’ordre, l’instrumentalisation de la justice, etc.

L’importance du maintien d’ordre vient d’être rappelée par le Secrétaire Général des Nations Unies, Ban KI MOON, dans sa note transmise au Conseil de Sécurité le 24 décembre 2015[23]? dans laquelle il conseille à cette instance de renforcer la composante police de la MONUSCO « étant donné qu’il est de plus en plus difficile d’assurer le maintien de l’ordre dans le contexte du processus électoral ».

Verra-t-on, bientôt, les policiers de la MONUSCO à côté des militaires de la Garde républicaine, des agents de l’ANR, de la DEMIAP, des membres de la Police Nationale Congolaise, et d’autres sbires lors des manifestations dans les rues de Kinshasa et ailleurs au Congo ?

Est-elle efficace la vidéosurveillance?

Selon plusieurs études sérieuses, les évaluations concernant l’efficacité de la vidéosurveillance ont été décevantes en termes de prévention de la criminalité, malgré quelques résultats obtenus dans le cadre des enquêtes judiciaires, c’est-à-dire après la commission des faits. La vidéosurveillance ne fait que produire l’effet de déplacement (délocalisation) de la criminalité et présente très peu d’effet dissuasif.[24].

Quel effet de la vidéosurveillance sur la foule

Celui qui souhaite gérer efficacement la foule, dans le cadre de la dynamique de groupe, devrait faire un effort de connaitre son comportement. Gustave Lebon, dans son livre, La psychologie de la foule paru en 1895, y décrit le caractère d’un individu en foule « Évanouissement de la personnalité consciente, prédominance de la personnalité inconsciente, orientation par voie de suggestion et de contagion des sentiments et des idées dans un même sens, tendance à transformer immédiatement en actes les idées suggérées, tels sont les principaux caractères de l’individu en foule. Il n’est plus lui-même, il est devenu un automate que sa volonté ne guide plus»

Peut-on gérer une foule qui devient incontrôlable, sauf causer un carnage.

Hervé COUTAU-BEGARIE écrit dans son ouvrage, Traité de stratégie, que l’on doit distinguer la tactique et le combat. Ce dernier fait d’abord appel à la force et au courage. En fait, la tactique recouvre essentiellement la conduite du combat, ce sont les préparatifs et les plans élaborés. Il arrive qu’ils faillissent à cause des réactions primaires incontrôlées des combattants. Il cite le cas des paniques qui peuvent saisir, même, les troupes les plus aguerries comme les Gardes françaises à Malplaquet en 1709, l’héroïsme des combattants de Verdun en 1916. Pendant la deuxième guerre mondiale, on peut évoquer les défenseurs de Stalingrad, ceux de Budapest, de Mont Cassin, etc.[25]

Ces achats d’armes et des préparatifs savamment élaborés par des conseillers étrangers sont d’ordre tactique mais présentent des risques élevés d’être inefficaces face à la détermination d’une population congolaise de plus en plus déterminée à en finir avec le régime de Kabila. Il nous revient de plusieurs sources à Kinshasa que le jour de l’an 2016, on entendait d’un peu partout les kinois dire : « 2016 yango oyo ekomi , tosilisana kaka na rwandais Kabila » (Voici enfin 2016 arrivé pour qu’on en finisse une fois pour toutes avec le rwandais Kabila). En effet, au début du siècle dernier, le Général Jean Colin, dans son ouvrage, Les Transformations de la guerre, écrivait que « la science qu’on nomme tactique a bien sa raison d’être : mais elle est vaine, si le courage, l’ardeur, la volonté de vaincre n’animent pas les combattants[26]. »

Sur base de plusieurs expériences et analyses tirées par les experts en techniques de police[27], il s’avère qu’en matière de MROP, une foule « pacifique » peut se transformer en avalanche et détruire tout sur son passage. En effet, pour le cas de la RDC, cela pourrait se produire avec plus de facilité. Il suffit juste que les policiers et les militaires, non motivés et mal payés manquent d’ardeur pour contenir ou tirer sur la foule, ou pris de panique face à la masse pour que tout bascule. En outre, un autre risque de dérapages ou d’escalade dangereuse contre le pouvoir pourrait survenir si les autorités tentent d’infiltrer des éléments perturbateurs ou les noyaux durs lors des manifestations de l’opposition. Les événements du 15 septembre 2015 de la manifestation de l’opposition à Ndjili Sainte-Thérèse (Banlieue est de Kinshasa) en témoignent et devraient amener le régime à bien réfléchir. Surtout que dans le cas des manifestations à venir, les contestataires seront de plus en plus déterminés car convaincus d’agir en toute légalité : faire respecter la Constitution, en appliquant notamment l’article 64 qui leur donne droit de la défendre par tous les moyens.

Quelles sont les limites de la vidéosurveillance

Le déploiement matériel

En comparaison avec Londres qui compte près de 600 000 caméras de vidéosurveillance pour une superficie de 1.572 km² et 8.500 millions d’habitants, la ville de Kinshasa en installera 6 000 sur un territoire de 9.965 km² pour près de 12 millions d’habitants. Dans la capitale britannique, il y a une caméra pour 14 habitants, près de 382 cameras/km². Malgré la densité de ce déploiement, en 2008, un rapport de la police britannique a conclu que la vidéosurveillance ne permettait de résoudre que 3 % des crimes. La même année, un rapport de la Metropolitan Police de Londres explique qu’un crime est résolu pour 1000 caméras[28]. En outre, son rôle de prévention contre les crimes graves tels que le terrorisme est nul, la police a pu identifier les auteurs, mais elle n’a pas empêché la seconde vague d’attentats à Londres, en 2005, et pourtant les auteurs savaient qu’ils étaient filmés.

Identification des personnes

Dans un pays où les citoyens ne possèdent même pas de carte d’identité, cette tâche relève de l’impossible et de l’utopie. A moins que la CENI leur transmette sa base de données, l’état d’anomie dans lequel se trouve le pays, cela ne serait pas étonnant.

Toutefois, il ne reste que la possibilité de lecture des plaques d’immatriculations pour connaitre le propriétaire. Mais, elle ne résout pas le problème de l’identification de l’auteur, la voiture peut être volée et le conducteur n’est pas nécessairement, le propriétaire ainsi que les passagers.

Dans une étude menée au niveau Européen[29], les résultats ont conclu que les caméras ne dissuadent pas les délinquants de passer à l’acte car le risque de les identifier, de les interpeller est très faible. En outre, les possibilités des fuites sont nombreuses, particulièrement, dans des espaces ouverts et complexes tels des rues. Il en est ainsi du cas de la ville de Kinshasa.

Les difficultés opérationnelles

Au niveau du commandement, apparemment, un Ccom, Centre de commandement, a été créé et composé des policiers, des agents de l’ANR, les militaires de la GR et de la DEMIAP. Cette macédoine formée du personnel ayant des objectifs, des priorités, des motivations, et des formations différents constitue un handicap majeur à l’efficacité des opérations.

Les militaires comme les policiers ne disposent ni de mêmes concepts d’emploi des forces, ni de grilles d’évaluation d’interventions analogues. Toutefois, il faut tenir compte de la proposition du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, de renforcer l’effectif de police de la MONUSCO. Il est donc possible que la MONUSCO, moyennant certaines conditions, participe directement aux opérations de MROP, en compagnie de la PNC[30]. Cependant, tolérera-t-elle à ses côtés la présence de la Garde Républicaine, des mercenaires, de quelques éléments incontrôlables des FARDC, non formés aux techniques de MROP, etc. dont l’objectif n’est pas de protéger la population mais de la réprimer violemment ?

La GR en maintien de l'ordre

En cas de débordement, faudrait-il tirer sur la foule ? Le policier, par sa formation, a appris que le tir n’est autorisé que pour la légitime défense. En outre, un policier est équipé d’armes légères et des matériels de MROP tels que le bouclier, la matraque et des lanceurs de grenades lacrymogènes. Tandis que les éléments de la Garde républicaine de Kabila, dont certains à faciès tutsi ou rwandais, sont munis de véritables arsenaux de guerre[31], les images des tirs à vue contre les sympathisants de l’UDPS venus accueillir Tshisekedi, le 26 novembre 2011, en témoignent[32].

Quels sont les critères de priorités en cas d’incidents ? Tous les incidents filmés ne font pas automatiquement l’objet d’une intervention. La coordination de toutes ces unités disparates sur le terrain est un casse-tête opérationnel.

Par ailleurs, dépêcher de petites équipes d’intervention sur des lieux d’incidents dans un environnement hostile, dans lequel leur sûreté n’est pas garantie, n’est pas motivant. Alors que la sûreté est le préalable à toute action tactique[33]. En fait, elles seront prises à partie par des manifestants ou la population qui les considèrent comme le symbole du pouvoir. L’absence de la sûreté réduira, sensiblement, la liberté d’action des unités sur le terrain. Car l’initiative sera aux mains de manifestants qui auront le loisir de choisir le lieu, le moment et la nature des actions à mener. Or, la perte de liberté d’action signifie la perte du terrain. Ainsi, les commandants terrés dans leur Ccom pourraient regarder, impuissants, à travers les écrans de contrôle la fin d’un régime.

Enfin, les « forces de l’ordre » seront vite, débordées, si de petits groupes de manifestants dispersés à travers la ville de Kinshasa, provoquent des accrochages. Le rapport de force sera vite inversé, la ville deviendra trop grande pour l’effectif mis à la disposition du Centre de Commandement. L’amiral Castex l’écrivait : « la surface se présente comme un terrible mangeur d’hommes, d’effectifs, de matériel, de moyens de toute espèce [34]». Comme l’indique, également, H. Coutau-Bégarie, dans son ouvrage, traité de stratégie, les japonais n’ont pas perdu la guerre du Pacifique parce que cet océan était trop grand. Il était simplement trop grand pour eux, pour les forces qu’ils pouvaient mettre en œuvre.

Les difficultés techniques de l’usage de la vidéosurveillance

Selon plusieurs études[35], les principales difficultés d’utilisation de la vidéosurveillance proviennent des problèmes techniques. Les systèmes de vidéosurveillance devenant de plus en plus sophistiqués posent beaucoup de complications quant à son usage, particulièrement, de la part du personnel. Il arrive, souvent, que les agents de sécurité ne savent pas comment résoudre des problèmes liés aux pannes et au dysfonctionnement. En outre, les caméras rencontrent, également, des problèmes techniques tels que le champ de vision limité, la qualité insuffisante de l’appareil et des bandes, la mauvaise utilisation, le manque de maintenance ou encore les réticences des utilisateurs[36].

Ces travaux démontrent que l’utilisation de cette technologie exige l’engager plusieurs professionnels mieux formés pour le contrôle dans un CCom (Centre de communication) et analyser les images avant de les envoyer aux autorités responsables pour une prise de décision efficace sur le terrain.

Ce qui semble quasi impossible en tenant compte de l’incompétence technique de plusieurs agents de l’ANR, de la DEMIAP ou de la police qui ne savent même pas se servir d’un PC.
Par ailleurs, Israël est infesté de caméras de vidéosurveillance. Mais cela ne suffit pas pour empêcher de nombreux attentats terroristes sur son sol, comme écrivait Wondo dans un posting.

En outre, la qualité du dispositif déployé est-elle optimale ? Car nous savons que quand l’acheteur ne dispose pas de cahier des charges précis ou connait, partiellement, le produit, le vendeur a tendance à lui proposer, à prix d’or, celui de piètre qualité. D’où notre doute concernant la qualité des images que retransmettront ces caméras. Par ailleurs, que sera la qualité si elles sont prises la nuit, sous la pluie, en temps de forte chaleur, dans un environnement humide, etc. ?

Concernant le champ de vision de la caméra, comme nous l’avons mentionné plus haut, sa limitation engendre l’effet du déplacement des faits visés ou à détecter en dehors du champ.

Même équipées du système infrarouge , quid de leur efficacité optimale durant la nuit ou l’obscurité ? L’identification ne sera pas possible, les images infrarouges ne sont utiles que pour constater les déplacements des personnes, elles ont une utilité limitée pour la police. Toutefois, son usage militaire ne pose pas de gros risques, un ennemi n’a pas besoin d’être identifié pour être abattu. Mais les pressions croissantes sur les officiers et les troupes de l’armée et des services de sécurité en termes de violations des droits de l’homme amènent plus d’un à penser sérieusement à leur avenir plutôt qu’à se sacrifier pour un régime dont tout semble indiquer qu’il n’a plus aucun soutien populaire significatif et dont décadent. Cependant, les émeutes pendant la nuit ne peuvent être, efficacement, maitrisées qu’en décrétant, un couvre-feu ou un état d’urgence, ce qui ne semble pas gagné car une fois déchainée, les mesures juridiques iniques ne pourront pas arrêter la détermination d’un peuple convaincu d’être dans son droit et devoir d’agir pour la sauvegarde de la République. Surtout que, des informations qui nous parviennent, les hommes en armes deviennent de plus en plus conscients et conscientisés, grâce notamment aux analyses de DESC et des échanges offline sur leur rôle républicain.

La sécurisation du dispositif de vidéosurveillance est-elles suffisante ?

Les dispositifs sont installés dans un environnement sociopolitique hostile et contestataire, il faudrait engager du personnel pour surveiller la majorité de ses caméras presque 24/24h afin qu’ils ne soient pas vandalisés. Par conséquent, pour la sécurisation, il faudrait créer une unité spéciale de surveillance composée d’au moins 6 000 policiers.

Aux dernières nouvelles, JJ Wondo y reviendra dans son article, le régime les fait garder par des jeunes membres du PPRD déguisés en vendeur de cartes téléphoniques. En temps de crise, l’efficacité de cette surveillance par des personnes motivées par l’argent ne tiendra pas.

Toutefois, cela pourrait devenir une opportunité pour les policiers de rançonner de simples citoyens, juste, par le fait de s’arrêter près d’un dispositif de vidéosurveillance. Quel est le policier ou le militaire mal entretenu qui passera son temps dans une salle à visionner et à regarder les images. Alors qu’en étant sur le terrain, il peut rançonner les citoyens. Voici ce qu’un cousin habitant Lubumbashi disait à propos d’une photo d’un policier accidenté et qui devrait rester à la maison : « Vous savez ici au Congo même les galonnés préfèrent être sur « terrain » et la PCR[37] est la branche de la Police la plus convoitée du Congo. Le fait de rester à la maison ou au bureau constitue un manque à gagner et comment il va s’acquitter de son crédit différé « Likelemba » » En fait, le policier n’agira que si cette opération lui rapporte de l’argent, sinon, il n’en tient pas compte.

Sur l’exploitation des images de la vidéosurveillance

Policier congolais en service en béquillesLa gestion des images obtenues grâce à ce procédé pose également des problèmes. Le personnel est confronté à d’énormes difficultés techniques liées aux flux d’images filmées et transférées par les caméras. A titre d’exemple, à Londres les caméras filment plus de 43 millions d’images par jour. Disposant de 100 fois moins de caméras que la capitale Britannique, on peut en déduire, que les dispositifs kinois enregistreront 430 mille images, quotidiennement. Le Congo, dispose-t-il des ressources humaines, matérielles et financières pour les analyser ?

Toutefois, ce qui est déterminant n’est pas la quantité des faits détectés grâce aux images transmises mais la qualité et les mesures prises.

Conclusion

Comme nous venons de le démontrer, le système de vidéosurveillance aura vraisemblablement un impact quasi nul pour contrôler la foule en matière du maintien et du rétablissement de l’ordre public. Ce dispositif est, normalement, utilisé pour gérer la foule et non pour empêcher la foule de manifester. Il est plutôt un outil indispensable pour éviter certains incidents lors des attroupements, et ne peut être efficace que s’il y a une négociation préalable entre la police et les manifestants. A défaut de fournir une réponse adéquate pour le MROP, ces caméras pourraient servir à immortaliser la fin lamentable d’un régime qui aurait régné par défi pendant 15 ans sur la RDC.

Par ailleurs, les achats massifs d’équipements militaires afin de se préparer à toute éventualité de contestations populaires ne garantissent pas le maintien de Kabila au pouvoir, avec le risque de plus en plus élevé et probable d’une alliance citoyenne, animique et sacrée entre l’armée/police et la nation. Par conséquent, tous ces préparatifs dont nous doutons de l’efficacité et de l’utilité opérationnelles, ne sont destinés qu’à faire peur et à dissuader inutilement la population. D’ailleurs, dans une étude Allemande, les caméras de vidéosurveillance sont considérées comme anxiogènes par la population[38] et par conséquent les pousseront à développer des réactions incontrôlées de défense ou de survie alternatives, parfois extrêmes et très violentes.

Jérôme Kengawe Ziambi/ Exclusivité DESC

Diplômé de l’École royale militaire (Belgique), Criminologue (Université de Liège) et Juriste diplômé de l’ULB.

Références

[1] http://afridesk.org/fr/rdc-kabila-est-il-credible-dans-sa-proposition-de-dialogue-national-jean-jacques-omanyundu/.

[2] http://afridesk.org/fr/rdc-joseph-kabila-a-t-il-perdu-les-pedales-jean-jacques-wondo/.

[3] BTS = Beti Tal Services

[4] http://afridesk.org/fr/a-linstar-de-la-nsa-kabila-deploie-ses-oreilles-electroniques-en-rdc-par-le-dispositif-random-desc/.

[5] Nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d’atteintes à son honneur et à sa réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes

[6] (1) Nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires ou illégales dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d’atteintes illégales à son honneur et à sa réputation. (2) Toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes. Ce pacte a été ratifié par la RDC, le 1er novembre 1976

[7] http://juriscom.net/wp-content/documents/videosurveill20070921.pdf

[8] La vidéosurveillance : Entre usages politiques et pratiques policières, actes de la journée d’études organisée par le Centre d’études sur la Police, le 16 mars 2009 à Bruxelles, Politeia, p.137.

[9] Surveiller « à distance » qui rappelle fortement le panoptisme pénitentiaire développé par Michel Foucault.( Michel FOUCAULT. 1975, Surveiller et Punir. Naissance de la prison, Gallimard, Paris.

[10] Jean-Jacques Wondo, La Surveillance Electronique: un mirage technologique et sécuritaire ? Quelle place pour les Maisons de Justice ?, Mémoire de fin de stage statutaire d’attaché, Direction générale des maisons de justice, Octobre 2010, p.4.

[11] Jean-Jacques Wondo, La Surveillance Electronique: un mirage technologique et sécuritaire ? Quelle place pour les Maisons de Justice ?, Mémoire de fin de stage statutaire d’attaché, Direction générale des maisons de justice, Octobre 2010, p.9.

[12] Loïc Wacquant est professeur de sociologie à l’université de Berkeley en Californie et chercheur au Centre de sociologie européenne.

[13] Loïc Wacquant, Les prisons de la misère, Éditions Raisons d’Agir, Paris, 1999.

[14] Néologisme qui dit admirablement qu’on rend simpliste, donc pas plus simple, mais plus faux. (JJ Wondo)

[15] Maurice Cusson est criminologue, professeur et écrivain. Il est né à Montréal en 1942 et il a fait carrière à l’École de criminologie de l’Université de Montréal tout en étant chercheur au Centre international de criminologie comparée. Il a été le directeur de l’École de criminologie de 1991 à 1995 et de 2001 à 2003. Ses livres et articles couvrent la plupart des grandes questions qui se posent à propos du crime, de sa prévention, de sa répression. Il s’est cependant attardé plus spécialement sur cinq sujets : la délinquance au sens large, les contrôles sociaux et la criminalité, les évolutions à moyen terme et à long terme de la criminalité, la police et la sécurité privée et l’homicide.

[16] Jean-Jacques Wondo, op. cit., p.11.

[17] Vivien Carli, La vidéosurveillance est-elle un outil de sécurité et de gestion efficace pour lutter contre la criminalité, faire baisser le taux de criminalité et renforcer le sentiment de sécurité ?, centre international pour la prévention de la criminalité, Montréal, décembre 2008.

[18] Vivien Carli, op. cit.

[19] https://www.youtube.com/watch?v=D5C4JFxugCA

http://www.congoindependant.com/article.php?articleid=3615

[20] https://www.youtube.com/watch?v=ADu8WTxyZIQ

[21] http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/01/19/rdc-la-police-a-ouvert-le-feu-sur-les-manifestants_4559000_3212.html

[22] Jean-Pierre Bat et Nicolas Courtin, « Maintenir l’ordre colonial », Presses universitaires de Rennes, 2012.

[23] http://www.un.org/fr/documents/view_doc.asp?symbol=S/2015/1031

[24] La vidéosurveillance : Entre usages politiques et pratiques policières, actes de la journée d’études organisée par le Centre d’études sur la Police, le 16 mars 2009 à Bruxelles, Politeia.

[25] Hervé Coutau-Bégarie, Traité de stratégie, 7ème édition, Coll. « Bibliothèque stratégique », Economica/ISC, Paris, 2011.

[26] Général Jean Colin, Les Transformations de la guerre, Paris, Economica, Bibliothèque Stratégique, 1989, p.77.

[27] Notamment dans le cadre des cours de notre formation à l’Ecole royale de gendarmerie (Belgique).

[28] http://www.lejournalinternational.fr/United-Kingdom-and-CCTV-are-watching-you_a1291.html

[29] Martin Gill and Angela Spriggs, Assessing the impact of CCTV, Home Office Research. Study n°292. Home Office: London, 2005. www.homeoffice.gov.uk/rds/pdfs05/hors292.pdf

[30] Police Nationale Congolaise.

[31] https://www.youtube.com/watch?v=99WrlTXcztg

https://www.youtube.com/watch?v=X_qWwRzc4hI

https://www.hrw.org/fr/news/2011/12/21/rd-congo-24-morts-depuis-lannonce-du-resultat-de-lelection-presidentielle

[32] https://www.youtube.com/watch?v=ADu8WTxyZIQ

[33] Hervé Coutau-Bégarie, op. cit.

[34] Hervé Coutau-Bégarie, ibidem.

[35] Vivien Carli, op. cit.

Leman-Langlois, Stéphane, 2008. The Local Impact of Police CCTV on the Social Construction of Security, In S. Leman-Langlois (éd.), Technocrime: Technology, Crime and Social Control, Chapitre 3, 27-45.

Top of Form

Honess, Terry & Charman, Elizabeth, 1992. Closed Circuit Television in Public Places: Its Acceptability and Perceived Effectiveness, Crime Prevention Unit Series Paper No. 35, Londres : Home Office Police Department.

[36] Vivien Carli, op. cit.

[37] Police de la Circulation Routière.

[38] Vivien Carli, op. cit.

2

2 Comments on “Installation des caméras de surveillance en RDC : Kabila le Big Brother raté – J. Kengawe Ziambi”

  • RDC ZAIRE

    says:

    Svp, cher respectable intellect
    Mr Wondo, vrai ou faux le contenu de cet article?

    Kinshasa : 15 militaires rwandais abattus et avec leurs bras droits coupés et emportés
    03/11/2015 12:32:00
    KongoTimes!

    Kinshasa vient d’échapper à un terrible carnage dans la nuit du mardi 27 au mercredi 28 octobre. Cette même nuit en effet, la patrouille rwandaise a découvert sur la route de N’Sele à Kingakati 15 corps des militaires rwandais abattus et avec leurs bras droits coupés et emportés. Alerté par cette macabre découverte , le commandant des unités spéciales rwandaises qui quadrillent chaque nuit, ces derniers jours, tous les coins stratégiques de la ville de Kinshasa, le Colonel rwandais MUKUNGHISHUA Dieu Merci alias DM est descendu sur les lieux pour constater la scène. A la vue des corps amputés de ses hommes, ce tueur rwandais a littéralement explosé. Il a immédiatement mis toutes les unités rwandaises en état d’alerte, leur demandant d’attendre ses instructions pour une descente punitive dans les quartiers populaires de Kinshasa et dans les camps militaires occupés par les unités congolaises sans munitions.

    Alerté à son tour, Hyppolite Kanambe est rapidement descendu sur les lieux pour calmer le Colonel MUKUNGHISHUA et le dissuader d’opérer une descente punitive car ces éliminations ciblées des troupes rwandaises pour lui, sont des pièges des Américains pour le pousser à allumer le feu lui-même. Mais devant les réticences du commandant rwandais, Kanambe fut obligé de faire appel à son chef qui a chargé le général James Kabarebe de téléphoner la même nuit le Colonel rwandais pour le convaincre d’arrêter son « opération punitive » sur Kinshasa.

    Lambert MENDE dans L’œil du cyclone ?
    La Bible dit qu’il y a un temps pour toutes choses sur la terre, il y a un temps pour semer et il y a un temps pour récolter. Après avoir abondamment semé, Lambert MENDE vient d’entrer dans la phase de la récolte. C’est le grand désamour, nous dit-on. Dimanche dernier 25 octobre à Kingakati, il a été copieusement rossé par Zoé «Kabila» qui l’accuse d’affaiblir le pouvoir de son frère par ses commentaires incongrus à la presse nationale et internationale. Comme un malheur n’arrive jamais seul, MENDE a été trahi par ses frères Batetela qu’il a reçu chez lui et avec lesquels il aurait tenu des propos irrévérencieux à l’égard du «raïs» qui le lui a fait savoir aussitôt après. Comme quoi, il y a des mouchards partout.

    Des mesures de représailles ont été prises : son passeport a été retiré et gardé par les services rwandais de Kanambe. Il est mis sous surveillance et ne peut circuler qu’entre sa résidence et son bureau. Toute sa garde personnelle et dans sa résidence a été totalement changée, elle a été remplacée par les unités spéciales rwandaises du fameux Colonel MUKUNGHISHUA. Dernièrement, MENDE voulait sortir pour son rendez-vous médical à l’étranger pour renouveler le sang. La sortie du territoire lui a été catégoriquement refusée sur ordre personnel du «raïs» !
    ================================================================================================================

    Nous espérons fort bien que le ministre de la communication et des communiqués mettra, encore une fois, au défi les journalistes complexés lors de ses points de presse de lui prouver qu’il n’existe aucune loi ni disposition constitutionnelle prévoyant l’installation des caméras de surveillance comme il les avait défiés en leur donnant le devoir de lui prouver qu’il existe dans l’actuelle constitution de la RDC (du préambule à la fin) le mot
    ALTERNANCE, mais c’est bien dommage qu’il n’avait pas assorti ce défi d’une prime

    Rafraîchissons-nous en cliquant sur ce lien:

    http://img.over-blog.com/450×600/3/15/38/72/Album-photo-1/LES-PICS-DES-ARTICLES/LAMBERT-MENDE-EN-TENUE-MILITAIRE.jpg

    • Cher compatriote,
      DESC n’a pas eu connaissance d’une telle information et ne peut donc juger sur sa crédibilité.
      Néanmoins, je me sens inconfortable face au style de la forme rédactionnelle du document sur le plan méthodologique, donnant l’impression d’un texte pamphlétaire.

Leave a Comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

This panel is hidden by default but revealed when the user activates the relevant trigger.

Dans la même thématique

DÉFENSE & SÉCURITÉ GLOBALE | 23 Sep 2025 10:13:36| 229 0
Deuxième Forum Scientifique RDC-Angola
REGISTER Invités d’honneur: Ambassadeur B. Dombele Mbala, Ambassadeur J. Smets, Ambassadeur R. Nijskens Programme : Introduction par M. Jean-Jacques Wondo, Afridesk… Lire la suite
Par La Rédaction de AFRIDESK
DROIT & JUSTICE | 23 Sep 2025 10:13:36| 215 0
RDC: Jean-Jacques Wondo témoigne de ses conditions de détention devant le Parlement européen
L’expert belgo-congolais en questions sécuritaires, Jean-Jacques Wondo, a dénoncé les conditions de sa détention en RDC, qu’il qualifie d’inhumaines, devant… Lire la suite
Par Jean-Jacques Wondo Omanyundu
DÉFENSE & SÉCURITÉ GLOBALE | 23 Sep 2025 10:13:36| 442 1
RDC-conflits : Pourquoi les accords de paix échouent
Depuis trois décennies, la RDC est le théâtre de l’un des conflits armés les plus meurtriers et les plus longs… Lire la suite
Par La Rédaction de AFRIDESK
DÉFENSE & SÉCURITÉ GLOBALE | 23 Sep 2025 10:13:36| 1193 0
L’ombre structurante de Heritage Foundation sur la RDC : Une paix minée par des intérêts stratégiques et personnels
Résumé: Cet article examine l’accord tripartite signé le 27 juin 2025 entre les États-Unis, la République démocratique du Congo (RDC)… Lire la suite
Par La Rédaction de AFRIDESK