Jean-Jacques Wondo Omanyundu
GÉOPOLITIQUE | 23-10-2015 10:18
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Grands-Lacs : A Defining Moment : The Road to Peace in the Great Lakes Region – Tom Perriello

Auteur : Jean-Jacques Wondo Omanyundu

A Defining Moment: The Road to Peace in the Great Lakes Region

Barack+Obama+Tom+Perriello+President+Obama+qfdeY0pGTMBl

I recently returned from a trip to the Great Lakes region of Africa, including the Democratic Republic of the Congo (DRC) and Burundi, and came away convinced more than ever that the next two years are critical. They will determine whether the region builds on the fragile progress made in recent years or whether leaders sacrifice that progress to remain in power. My recent trip offered me an opportunity to focus on two issues in particular: instability in the aftermath of Burundi’s flawed elections and the DRC’s upcoming elections in November 2016.   

The political and security crisis in Burundi is a prime example of what happens when an individual clings to power at the expense of his country and people. President Pierre Nkurunziza’s decision to stand for a third term in violation of the Arusha Agreement, has triggered a dire crisis — as the African Union so clearly stated in its recent October 17 communique. Burundi has become a pressure cooker, with political space all but eliminated, tit-for-tat assassinations, hundreds of thousands fleeing the country, and an economy in free fall.  We strongly believe that an inclusive dialogue amongst all Burundian stakeholders, with regional mediation, and held outside of Burundi, must be launched to find a consensus path forward for the country. We are heartened to see strong regional leadership, in particular by the African Union (AU), in pushing for this process and in pursuing accountability for those responsible for acts of violence and human rights abuses. The people of Burundi cannot afford further delays in resolving this crisis, and the window for restarting this dialogue is closing. 

For our part, we are pursuing all available diplomatic tools to convince stakeholders in Burundi, the region, and the international community to immediately launch a dialogue.  We welcome the AU’s October 17 communique and will continue to support the AU and the region’s efforts to resume dialogue, pursue sanctions against perpetuating this crisis, and undertake contingency planning to respond to the possibility of wider-spread violence.  The bleak situation President Nkurunziza and Burundi face should serve as a cautionary tale for other leaders in the region who are testing their own term limits. For example, if the same situation unfolds in the DRC over the next year, we believe that the resulting instability could be much worse for the Congolese people and the region, given the sheer size of the DRC, the presence of armed groups, and its history of violent conflict. The DRC’s presidential election is currently scheduled for November 2016, providing an opportunity for the first peaceful democratic transfer in its history. We remain hopeful that President Kabila will choose to undertake national elections in November 2016, as prescribed by the DRC’s constitution. He has made no declarative statement that he intends to do otherwise. However, his government has taken a number of troubling steps, which threaten to delay the electoral calendar and are widely perceived in the DRC and the region as means to extend the President’s hold on power

We are also seeing an alarming escalation of political repression and intimidation; disturbing reports of extrajudicial killings and disappearances; curbs on freedom of speech, assembly and the press; use of excessive force against demonstrators; and politically-motivated prosecutions of activists and opposition leaders. It is essential that the DRC government use the next year to implement a plan for peaceful, credible, and on-time elections. A 2016 election will only be possible if Congolese political leaders reach consensus on a number of steps over the next few months, including a revised and realistic electoral calendar prioritizing presidential, parliamentary, and provincial elections; the updating of voter rolls to include the eight million voters who have come of age since the last election; and renewing cooperation with the peacekeeping mission MONUSCO to ensure electoral security among other steps.  For our part, we will continue to engage the DRC government, opposition parties, and civil society members to support the upcoming elections and to maintain and reopen political space. 

Our goal is simple — let the voice of the Burundian and Congolese people shape the Great Lakes’ future.

I will be discussing these imporant issues next week in my first Twitter Q&A. Tweet your questions now using #AskUSSEGL and I will answer as many as I can from @US_SEGL on Monday, October 26, 2015, at 2:30 p.m. EDT. I look forward to continuing our discussion.

About the Author: Tom Perriello serves as the Special Envoy to the Great Lakes Region of Africa.

Version française traduite littéralement  par Eloge Mavungu

Je viens d’effectuer un voyage à la région des Grands Lacs d’Afrique, y compris la République démocratique du Congo (RDC) et au Burundi, et j’y suis reparti plus que jamais convaincu que les deux prochaines années sont cruciales. Ils permettront de déterminer si la région se fonde sur les fragiles progrès réalisés ces dernières années ou si les dirigeants sacrifient ces progrès dans le seul souci de rester au pouvoir. Mon récent voyage m’a offert l’occasion de me concentrer sur deux questions en particulier: l’instabilité dans la foulée des élections truquées du Burundi et les prochaines élections de la RDC d’ici Novembre 2016.

La crise politique et sécuritaire au Burundi est un excellent exemple de ce qui arrive quand un individu se cramponne au pouvoir au détriment de son pays et de son peuple. La décision du président Pierre Nkurunziza à se présenter pour un troisième mandat en violation de l’Accord d’Arusha, a déclenché une grave crise, que l’Union africaine a clairement indiqué dans sa récente communiqué du 17 octobre. Le Burundi est devenu un autocuiseur, avec un espace politique presque réduit, avec des assassinats, des centaines de milliers de personnes fuyant le pays, et une économie en chute libre. Nous croyons fermement qu’un dialogue inclusif entre tous les acteurs burundais, avec la médiation régionale, tenue à l’extérieur du Burundi, doit être lancé pour trouver un chemin de consensus pour le pays. Nous encourageons de voir un fort leadership régional, en particulier par l’Union africaine (UA), en poussant à ce processus et dans la poursuite de la reddition de comptes pour les responsables d’actes de violence et les violations des droits de l’homme. Le peuple du Burundi ne peut pas se permettre de nouveaux retards dans la résolution de cette crise, et la fenêtre pour redémarrer ce dialogue se ferme.

Pour notre part, nous poursuivons tous les moyens diplomatiques disponibles pour convaincre les parties prenantes au Burundi, la région et la communauté internationale à lancer immédiatement un dialogue. Nous nous félicitons du communiqué du 17 octobre de l’UA et nous continuerons à soutenir ses efforts ainsi que ceux de la région à reprendre le dialogue, poursuivre des sanctions contre la perpétuation de cette crise. La sombre situation du Burundi doit servir de récit édifiant pour d’autres dirigeants de la région qui testent leurs propres limites de durée. Par exemple, si la même situation se déroule en RDC au cours de la prochaine année, nous pensons que l’instabilité qui en résulte pourrait être bien pire pour le peuple congolais et la région, étant donné la taille de la RDC, la présence de groupes armés, et son histoire des conflits violents. L’élection présidentielle de la RDC est actuellement prévue pour Novembre 2016, fournissant une occasion pour le premier transfert pacifique et démocratique de son histoire. Nous gardons l’espoir que le président Kabila va choisir d’entreprendre des élections nationales en Novembre 2016, tel que prescrit par la Constitution de la RDC. Il n’a fait aucune déclaration qu’il avait l’intention de faire autrement. Toutefois, son gouvernement a pris un certain nombre d’étapes troublantes, qui menacent de retarder le calendrier électoral en tant que moyens d’étendre l’emprise du président sur le pouvoir.

Nous constatons également une escalade alarmante de la répression politique et d’intimidation; des rapports d’assassinats extrajudiciaires et les disparitions; restrictions à la liberté d’expression, de réunion et de la presse; usage de la force excessive contre des manifestants; et les poursuites de militants et de dirigeants de l’opposition politiquement motivées. Il est essentiel pour le gouvernement de la RDC d’utiliser l’année prochaine pour mettre en œuvre un plan pour des élections pacifiques, crédibles, et à temps. Une élection en 2016 ne sera possible que si les dirigeants politiques congolais arrive à atteindre un consensus sur un certain nombre de mesures au cours des prochains mois, y compris un calendrier électoral révisé et réaliste qui priorise les élections présidentielles, législatives, provinciales et la mise à jour des listes électorales pour inclure les huit millions d’électeurs qui sont venus de l’âge depuis la dernière élection; et le renouvellement de la coopération avec la Mission de paix de la MONUSCO pour assurer la sécurité des élections, et autres étapes. Pour notre part, nous allons continuer à encourager le gouvernement de la RDC, les partis d’opposition, et les membres de la société civile à soutenir les élections à venir et à maintenir l’espace politique ouvert.

Notre objectif est simple – laisser la voix du peuple burundais et congolais façonner l’avenir de la région des Grands Lacs.

For more information:

– See more at: http://blogs.state.gov/stories/2015/10/22/defining-moment-road-peace-great-lakes-region#.dpuf

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3 Comments on “Grands-Lacs : A Defining Moment : The Road to Peace in the Great Lakes Region – Tom Perriello”

  • Eloge Mavungu

    says:

    Merci DESC. Article très intéressant, au vu de ce qui se passe actuellement en Afrique, les USA sont pour une alternance pacifique dans les pays des Grands lacs, même si la détermination des peuple vaut plus que celle des puissances internationales.
    Alors pour une très bonne compréhension, voici la traduction en français

    Je viens de passer un voyage à la région des Grands Lacs d’Afrique, y compris la République démocratique du Congo (RDC) et au Burundi, et j’y suis reparti plus que jamais convaincu que les deux prochaines années sont cruciales. Ils permettront de déterminer si la région se fonde sur les fragiles progrès réalisés ces dernières années ou si les dirigeants sacrifient ces progrès dans le seul souci de rester au pouvoir. Mon récent voyage m’a offert l’occasion de me concentrer sur deux questions en particulier: l’instabilité dans la foulée des élections truquées du Burundi et les prochaines élections de la RDC d’ici Novembre 2016.

    La crise politique et sécuritaire au Burundi est un excellent exemple de ce qui arrive quand un individu se cramponne au pouvoir au détriment de son pays et de son peuple. La décision du président Pierre Nkurunziza à se présenter pour un troisième mandat en violation de l’Accord d’Arusha, a déclenché une grave crise, que l’Union africaine a clairement indiqué dans sa récente communiqué du 17 octobre. Le Burundi est devenu un autocuiseur, avec un espace politique presque réduit, avec des assassinats, des centaines de milliers de personnes fuyant le pays, et une économie en chute libre. Nous croyons fermement qu’un dialogue inclusif entre tous les acteurs burundais, avec la médiation régionale, tenue à l’extérieur du Burundi, doit être lancé pour trouver un chemin de consensus pour le pays. Nous encourageons de voir un fort leadership régional, en particulier par l’Union africaine (UA), en poussant à ce processus et dans la poursuite de la reddition de comptes pour les responsables d’actes de violence et les violations des droits de l’homme. Le peuple du Burundi ne peut pas se permettre de nouveaux retards dans la résolution de cette crise, et la fenêtre pour redémarrer ce dialogue se ferme.
    Pour notre part, nous poursuivons tous les moyens diplomatiques disponibles pour convaincre les parties prenantes au Burundi, la région et la communauté internationale à lancer immédiatement un dialogue. Nous nous félicitons du communiqué du 17 octobre de l’UA et nous continuerons à soutenir ses efforts ainsi que ceux de la région à reprendre le dialogue, poursuivre des sanctions contre la perpétuation de cette crise. La sombre situation du Burundi doit servir de récit édifiant pour d’autres dirigeants de la région qui testent leurs propres limites de durée. Par exemple, si la même situation se déroule en RDC au cours de la prochaine année, nous pensons que l’instabilité qui en résulte pourrait être bien pire pour le peuple congolais et la région, étant donné la taille de la RDC, la présence de groupes armés, et son histoire des conflits violents. L’élection présidentielle de la RDC est actuellement prévue pour Novembre 2016, fournissant une occasion pour le premier transfert pacifique et démocratique de son histoire. Nous gardons l’espoir que le président Kabila va choisir d’entreprendre des élections nationales en Novembre 2016, tel que prescrit par la Constitution de la RDC. Il n’a fait aucune déclaration qu’il avait l’intention de faire autrement. Toutefois, son gouvernement a pris un certain nombre d’étapes troublantes, qui menacent de retarder le calendrier électoral en tant que moyens d’étendre l’emprise du président sur le pouvoir.
    Nous constatons également une escalade alarmante de la répression politique et d’intimidation; des rapports d’assassinats extrajudiciaires et les disparitions; restrictions à la liberté d’expression, de réunion et de la presse; usage de la force excessive contre des manifestants; et les poursuites de militants et de dirigeants de l’opposition politiquement motivé. Il est essentiel pour le gouvernement de la RDC d’utiliser l’année prochaine pour mettre en œuvre un plan pour des élections pacifiques, crédibles, et à temps. Une élection en 2016 ne sera possible que si les dirigeants politiques congolais arrive à atteindre un consensus sur un certain nombre de mesures au cours des prochains mois, y compris un calendrier électoral révisé et réaliste qui priorise les élections présidentielles, législatives, provinciales et la mise à jour des listes électorales pour inclure les huit millions d’électeurs qui sont venus de l’âge depuis la dernière élection; et le renouvellement de la coopération avec la Mission de paix de la MONUSCO pour assurer la sécurité des élections, et autres étapes. Pour notre part, nous allons continuer à encourager le gouvernement de la RDC, les partis d’opposition, et les membres de la société civile à soutenir les élections à venir et à maintenir l’espace politique ouvert.
    Notre objectif est simple – laisser la voix du peuple burundais et congolais façonner l’avenir de la région des Grands Lacs.
    Je vais discuter de ces questions importantes la semaine prochaine dans mon compte Twitter Q & A. Tweeter vos questions dès maintenant en utilisant #AskUSSEGL et je vais répondre autant que je peux le lundi 26 Octobre, 2015, à 14h30 HAE. Je me réjouis de poursuivre notre discussion.
    A propos de l’auteur: Tom Perriello est l’Envoyé spécial des USA pour la région des Grands Lacs d’Afrique.

    • Cher compatriote Mavungu, DESC vous remercie énormément pour cette traduction que nous venons d’incorporer dans le corps de l’article.
      Nous sommes également intéressés pour des traductions de nos publications de français en anglais, voire en d’autres langues (internationales ou nationales) pour une large diffusion. La demande est lancée à toute personne de bonne volonté.
      Les statistiques de DESC indiquent que les États-Unis, la Grande-Bretagne et le Canada font partie des cinq pays où notre site est le plus visité avec la France et la Belgique(avec une moyenne journalière fluctuant actuellement entre 3000 à 5000 visites par jour).

  • Mugalu Tina

    says:

    Très confiante, nous attendons la suite des choses, ils prennent position après c’est la merde, nous venons de voir au Congo Brazzaville, l’intérêt du pétrole a pris le pas sur la défense de la démocratie, avec les retournements de François Hollande.

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