Goma, l’attaque du 20 mai met un terme à la trêve de 7 mois
Alors que sept mois venaient de s’écouler sans qu’on entende les bruits de botte dans la région sous contrôle des rebelles du M23 (les territoires de Nyiragongo et de Rusthuru respectivement à 12 km et 50 km au nord de Goma), tôt ce matin du 20 mai, des tirs à l’arme lourde ont retenti dans la localité de Mutaho en territoire de Nyiragongo opposant l’armée loyaliste des FARDC (Forces Armées de la RDC) à celle de l’ARC du M23 (Armée Révolutionnaire du Congo).
Qui a attaqué le premier ? Pourquoi l’attaque ? Quel bilan ? Qui contrôle Mutaho en ce moment ? Quelle réaction du gouvernement national ? Où est la brigade de l’ONU ?
Nous n’avons pas l’intention de répondre à toutes ces questions qui pourtant sont sur toutes les lèvres des habitants de Goma mais néanmoins nous croyons que les belligérants ont un message à faire passer au travers de cette attaque sans scrupule.
» Ce sont les FARDC et les FDLR qui nous ont attaqués en premier très tôt vers 4 heures du matin. Ils ont pris nos positions après avoir tiré sur nos militaires. Les FDLR étaient devant et les FARDC sont venus à la rescousse. Ils ont utilisé des hélicoptères et des blindés » a fait savoir sur RFI desk swahili cet après midi, le président du M23, Monsieur Bertrand Bisimwa. Relancer la guerre ne relève pas de nos priorités actuelles sinon de renouer avec le dialogue ; « a-t-il martelé.
La réponse des FARDC n’a pas tardé au regard des déclarations du M23. A en croire le Colonel Olivier Hamuli, son porte-parole : » Le M23 préparait depuis deux semaines d’attaquer la ville de Goma avant l’arrivée de la brigade spéciale d’intervention de l’ONU. Ce sont eux qui nous ont attaqués dans le village de Mutaho à 10 kilomètres de Goma. Nous savons que le M23 reçoit des renforts de l’étranger mais ils ne sont pas parvenus à déborder, » a-t-il ajouté.
D’aucuns observateurs pensent que le gouvernement congolais cherche à guérir plutôt qu’à prévenir. Il cherche à dribbler là où il ne le faut pas oubliant que tous les actes qu’ils posent exposent la population innocente. Du coup, près de 1000 ménages sont en errance après cette attaque. La psychose gagne l’ensemble de la Province. Il y a urgence.
Chantal Faida
Pole Institute
21 mai 2013