Jean-Jacques Wondo Omanyundu
DÉFENSE & SÉCURITÉ GLOBALE | 08-02-2019 09:30
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François Beya, le Conseiller spécial en matière de sécurité de Félix Tshisekedi : Un changement à reculons ? – JJ Wondo

Auteur : Jean-Jacques Wondo Omanyundu

François Beya, le Conseiller spécial en matière de sécurité de Félix Tshisekedi : Un changement à reculons ?

Par Jean-Jacques Wondo Omanyundu

Par une ordonnance présidentielle du 2 février 2019, le président Félix Tshisekedi a nommé François Beya Kasonga à la fonction de Conseiller spécial en matière de sécurité du chef de l’Etat. Il exerçait jusqu’à sa nomination la fonction de Directeur général de la Direction Générale de Migration (DGM), attachée au ministère de l’Intérieur. François Beya, qualifié par plusieurs de véritable professionnel des services des renseignements, est remplacé à son ancien poste par Roland Kashwantale Chihoza. Qui est réellement François Beya ? Quels sont les mobiles qui sous-tendent sa nomination à un des postes les plus stratégiques dans le fonctionnement institutionnel de la RDC ? C’est ce que nous allons tenter de décrypter dans cette analyse.

Un homme des services qui a survécu à tous les régimes dictatoriaux en RDC

D’ethnie Luba, originaire des territoires de Kazumba et de Dibaya (pour sa mère) dans le Kasaï Central, François Beya Kasonga fait partie des rares sécurocrates congolais qui ont servi, au niveau des échelons les plus élevés de la sécurité congolaise, les différents régimes qu’a connus la RDC depuis Mobutu.

En 1976, Mobutu crée le Centre National d’Intelligence (CNI) dont l’innovation était qu’il fusionnait les deux départements intérieur et extérieur du défunt CND[1]. Fin 1979 et début 1980, Mobutu décide de mieux assurer la coordination des « services » – civils et militaires. Il crée le Conseil National de Sécurité (CNS)[2] directement rattaché à la présidence de la République et dont le Conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de sécurité était le Secrétaire général[3]. C’est Seti Yale qui en prend la direction comme secrétaire général d’abord puis comme Conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité[4]. C’est donc Jean Seti qui inaugurera cette nouvelle fonction ultra stratégique au sein de la présidence de la république en RDC. Une fonction qui fait de fait et officieusement de son titulaire, le deuxième homme le plus puissant du pays ; tant, aucune nomination à une fonction stratégique de l’Etat ne peut se faire sans le quitus du Conseiller spécial en matière de sécurité du président, appelé communément « spécial »[5]. Selon José-Patrick Nimy Mayidika Ngimbi, l’ancien directeur de cabinet du président Mobutu, « Aucun Congolais, hormis Seti Yale et Kengo wa Dondo n’auront, aux côtés de Mobutu, joui des pouvoirs, de la confiance, de l’influence politique, comparables à ceux de Bisengimana »[6].

C’est au milieu des années 1980, vers les années 1984, que François Beya fait son entrée dans le sérail des services de renseignements congolais, sous le mentoring de Jean Seti Yale. François Beya deviendra un des bras droits de Jean Seti Yale comme Secrétaire particulier du conseiller spécial en matière de sécurité, en qualité de coordonnateur adjoint du Conseil national de sécurité dont le coordonnateur de l’époque était l’ambassadeur Albert Mbiya.

Ayant suivi des formations complémentaires dans le domaine des renseignements et de contre-espionnage en Israël par le Mossad puis en Belgique et aux Etats-Unis, François Beya deviendra le numéro 2 du Service national d’intelligence et de protection (SNIP)[7] au sein du Département de l’intérieur.

En 1995, François Beya est nommé directeur de cabinet de l’Administrateur général du SNIP, le mobutiste patenté Jacques Tshimbombo Mukuna. En 1996, le SNIP devient Direction Générale de la Surêté Nationale (DGSN) lors de l’assaut de la rébellion de l’AFDL.

François Beya, l’homme de sales besognes sous Mobutu et les Kabila, un agent du Rwanda ?

François Beya (ex-DG de la DGM) à gauche et Kalev Mutondo (DG de l’ANR), à droite.

A l’entrée de l’AFDL à Kinshasa, alors que son chef, Jacques Tshimbombo Mukuna par en exil, François Beya  décide de rester en RDC puis s’exile momentanément au Zimbabwe. Une source de l’ANR, aujourd’hui décédée, nous apprendra que lors de l’avancée de la rébellion de l’AFDL, Beya fera partie des agents des services de renseignements qui seront en contact avec Laurent-Désiré Kabila et les services de renseignements rwandais[8]. C’est d’ailleurs François Beya qui va négocier discrètement le retour de son ancien chef, Jacques Tshimbombo Mukuna en RDC. Curieusement, Tshimbombo Mukuna sera sera désigné député pour le compte du RCD-Goma dans le parlement de transition 1+4 entre 2003 et 2006[9].

Selon notre source, le rapprochement entre François Beya Kasonga et Kigali a été facilité par son épouse, une kivutienne ayant une ascendance tutsie, selon plusieurs sources. Après la victoire de l’AFDL, François Beya et Kalev Mutondo, également un ancien des services des renseignements zaïrois, seront vite repris par Laurent-Désiré Kabila au sein de l’ANR. Le premier pour sa proximité (conjugale) avec le Rwanda et le second pour ses origines katangaises et ses liens avec les gendarmes katangais qui ont accompagné LD Kabila dans sa marche vers Kinshasa.

Sous Mobutu, François Beya a été impliqué dans la planification et l’exécution du coup d’Etat au Burundi qui a porté le major Pierre Buyoya au pouvoir en 1987 en renversant le président Bagaza. Il a également été impliqué dans plusieurs actions d’enlèvement et disparitions des contestataires du régime de Mobutu. Après la création du RCD-Goma, François Beya sera régulièrement en connexion avec Joseph Kabila, alors chef d’état-major de la Force terrestre. Ensemble, ils apporteront une aide logistique discrète à la rébellion pro-rwandaise du RCD-Goma dans un trafic illicite qui consistait à détourner les livraisons des armes et munitions destinées aux FAC au profit des combattants de la rébellion pro-rwandaise du RCD-Goma.

Selon une source de l’ANR et des sources diplomatiques, François Beya a également été impliqué dans la planification de l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila. Un assassinat dans lequel étaient impliqués (in)directement les services d’intelligence occidentaux. En effet, François Beya fait partie des rares Congolais, qui connaissent dans les moindres détails les tenants et les aboutissants ainsi que les différents protagonistes de cette nébuleuse affaire, qui a entraîné de nombreux innocents en prison, où ils croupissent encore. C’est un assassinat dont Joseph Kabila était au courant, mais il a laissé faire. D’ailleurs, quelques semaines avant cet assassinat, après la chute de Pweto aux mains du RCD-Goma en décembre 2000, François Beya, John Numbi et Joseph Kabila se retrouveront curieusement à Harare où sera scellé le plan d’assassinat de LD Kabila.

Outre sa participation à ces affaires, François Beya ne fait pas l’unanimité au sein de l’opinion congolaise. En tant que Directeur général de la DGM, François Beya et ses services sont souvent indexés par les organisations des droits de l’homme pour des exécutions extrajudiciaires et des disparitions forcées, des arrestations et détentions arbitraires, séquestrations et enlèvements des civils[10] dont plusieurs membres de l’UDPS. On peut citer le cas de l’artiste musicien « Marie-Paul », contraint depuis à l’exil pour avoir soutenu la candidature d’Etienne Tshisekedi[11].

Autres accusations à son encontre : des arrestations arbitraires, tortures et disparitions non élucidées de plusieurs  Congolais. La DGM, qu’il a dirigée de main de fer, a été le cadre idéal d’arrestation et de détention illicites de plusieurs Congolais de la diaspora communément appelés « combattants ».

En novembre 2008, après un séjour de trois semaines en RDC, alors que je me présentais au poste de contrôle frontalier pour vérification d’usage, je fus mystérieusement interpellé par l’agente chargée de contrôler mon passeport avant de rejoindre mon avion. Emmené dans un bureau de la DGM, je fus surpris d’être auditionné par des agents qui m’accusaient d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Je dus ma libération, in extremis, à l’intervention d’un ami qui occupait un poste élevé dans les institutions de l’Etat.

Même si son nom n’est pas explicitement cité dans l’enquête menée par RFI et Reuters sur les massacres du Kasaï et l’assassinat des deux experts des Nations unies, Michael Sharp et Zaida Catalan, les éléments de cette enquête montrent explicitement la participation active des agents de la DGM. Le fonctionnement pyramidal de l’ANR et de la DGM est tel qu’aucune décision d’une telle ampleur ne peut se prendre sans un mot d’ordre ou directive émanant du numéro 1 de ces services. Il est démontré dans cette enquête qu’un certain José Tshibwabwa, double agent informateur de l’ANR et de la DGM, a joué un rôle important dans l’enlèvement des deux experts. Voici des extraits tirés de cette enquête[12] :

« Le patron des renseignements congolais confirme à RFI et Reuters que José Tshibuabua travaillait pour l’Agence nationale de renseignements au moment de l’assassinat des deux experts. « C’était un informateur bénévole de l’ANR, un informateur, ce n’est pas un collaborateur dans le sens d’un agent », minimise Kalev Mutondo. Au vu de ses relevés téléphoniques, José Tshibuabua était un informateur plutôt assidu, non seulement du directeur provincial de l’ANR, mais aussi celui de la DGM, la Direction générale de migration, l’un des trois principaux services de sécurité congolais qui recrute très officiellement José Tshibuabua quelques semaines après le meurtre. »[13]

 « Le jour du meurtre, José Tshibuabua ne s’inquiète pas, lui. Après les contacts intenses de la matinée, depuis 12 h 06 précisément, l’informateur de l’ANR ne cherche pas à communiquer avec son cousin Betu Tshintela. José Tshibuabua avait pourtant demandé à ce proche de « superviser » cette mission. Il échange en revanche à plusieurs reprises à 20h32, plus de trois heures après l’assassinat des experts, José Tshibuabua reçoit un appel de trois minutes du directeur provincial de la DGM et ex-chef de milice Mai Mai, Emmanuel Mapenzi. Ce n’est qu’après cet appel que José Tshibuabua cherche à joindre son cousin Betu Tshintela et même l’expert américain Michael Sharp avec lequel jusqu’ici il n’avait jamais eu aucun contact. »

« (…) Toujours aux environs de 21h, alors que José Tshibuabua semble tenter de joindre Michael Sharp et Betu Tshintela, il communique également avec le directeur provincial de l’ANR. Il envoie trois messages à Luc Albert Tanga Sakrine qui lui répond par un unique sms. Les deux hommes n’auront plus aucun échange jusqu’au 14 mars. Les chefs provinciaux des services de sécurité, DGM et ANR, se sont refusé à tout commentaire. Il n’a pas été possible à RFI et Reuters de déterminer l’objet exact de ces communications avec José Tshibuabua, aujourd’hui soupçonné d’avoir joué un rôle, « même mineur », selon l’ANR, dans ce double meurtre. »

Une main de fer dans un gant de velours pour séduire les Occidentaux ?

S’il est assez tôt pour se prononcer dans un sens ou dans l’autre par rapport à cette nomination, il n’est pas exclu que celle-ci poursuive notamment un double objectif sociopolitique interne et diplomatique. Par la nomination d’un ressortissant du Kasaï, le nouveau pouvoir voudrait d’abord  attirer une certaine sympathie communautariste sur le plan politique intérieur, sans toutefois provoquer la rupture dans la gouvernance sécuritaire. Joseph Kabila qui tient à garder le contrôle effectif de l’armée, des forces de sécurité et des services des renseignements, malgré son retrait apparent du pouvoir, joue à la séduction pour calmer la base sociologique électorale de Félix Tshisekedi dont on sait, selon plusieurs informations des sources sécuritaires, que sa marge de manœuvre dans le domaine sécuritaire reste quasi nulle.

Malgré son côté discret, affable et courtois, François Beya Kasonga fait partie des hommes de confiance de Joseph Kabila, imposés à Félix Tshisekedi. Considéré comme un « modéré », Beya est un adepte des soft méthodes policières et d’une certaine ouverture trompeuse envers le monde politique et diplomatique. Il n’en demeure pas moins que l’homme cache une dureté dans l’exécution finale de ses missions.

Pour cette nomination intervenue dans un contexte de grave crise diplomatique entre le régime sortant et l’Union européenne, voire la communauté internationale occidentale et dans la foulée du maintien des sanctions américano-européennes contre certains dignitaires sous Kabila, la nomination de Beya peut également être interprétée comme une sorte de subtil clin d’œil envers la Belgique, l’Union européenne et les Etats-Unis. Des pays avec lesquels François Beya entretiendrait de bons liens, notamment avec leurs services des renseignements respectifs, où il a d’excellentes entrées, voire au niveau politique et diplomatique.

On peut comprendre qu’une de ses principales missions serait moins de travailler dans une vision globale de réforme des services de sécurité qui englobe les aspects des renseignements, de la défense, de la police ainsi que de la sécurité économique et environnementale, mais bien de plaider, grâce à son réseautage bien étoffé, en faveur de la levée des sanctions contre les anciens collaborateurs de Joseph Kabila. Un des points qui fait partie des clauses secrètes signées entre les fils Kabila et Félix Tshisekedi[14].

Moins un signe d’ouverture envers les Occidentaux, j’y vois plutôt une subtile manœuvre d’appâter les Occidentaux pour lever les sanctions contre l’entourage de Joseph Kabila qui en soufre sérieusement. François Beya est de ce fait une main de fer aux gants de velours, nommé pour contrôler subtilement Félix Tshisekedi en le mettant plus en confiance.

Pourtant, une autre source proche de Kabila dit que Beya, tout comme plusieurs proches de Kabila comme Numbi et Olenga, seraient liés à une sorte de pacte de sang avec leur ancien maître, dont le reniement pourrait se terminer par la mort de l’un ou de l’autre.

Enfin, cette nomination serait aussi une autre manière de baisser la tension et de montrer un changement, mais à reculons,  en essayant d’effacer l’image négative de Kalev Mutondo, le puissant directeur général de l’ANR, pressenti pour occuper le poste de Gouverneur dans la très stratégique province cuprifère du Lulalaba. Dans sa politique de diviser pour mieux régner, Joseph Kabila a longtemps opposé François Beya (le modéré) à Kalev (le faucon) pour mieux contrôler les services des renseignements. Si Kalev Mutondo était plutôt l’homme des Français, via la DGSE, François Beya Kasonga est jugé proche des Etats-Unis, d’Israël (où il a également suivi une formation avec le Mossad) et de la Belgique, un pays qui n’a pas épargné le régime sortant en menant une action répressive européenne sans précédent contre les anciens collaborateurs de Kabila.

Conclusion

Bien formé sous Mobutu dans le domaine des renseignements civils qui est un infime aspect de la sécurité, la nomination de François Beya Kasonga ne va pas vraiment contribuer au fond à «l’humanisation des services » promis par le candidat Tshisekedi lors de sa campagne électorale. Une nomination qui consacre une sorte de continuité là où l’opinion publique attend une politique de rupture dans ce domaine qui a endeuillé beaucoup de familles congolaises. Cette nomination laisse également transparaître la mainmise de Joseph Kabila dans ce domaine, l’un des leviers stratégiques, outre les finances et les mines, qui lui permettront de revenir au pouvoir en 2024, selon une autre clause sécrète de l’accord entre le FCC et CaCh.

François Beya fait partie des fidèles parmi les fidèles de Joseph Kabila depuis sa mystérieuse ascension politique en 2001. Avec son identité luba, pour séduire la base sociologique fanatique de l’UDPS, il est placé aux côtés de Tshisekedi pour le marquer à la culotte et l’empêcher de prendre des décisions politiques et sécuritaires qui nuiraient gravement à l’avenir politique Joseph Kabila.

Par ailleurs, compte tenu de ses activités antérieures communes avec les Occidentaux, la nomination de François Beya serait-elle de nature à mettre mal à l’aise les Occidentaux du fait qu’ils copartagent des responsabilités communes dans certains sales coups menés dans la région des Grands Lacs africains ? Un homme encombrant qui en sait trop et avec lequel il faudrait coopérer en l’ayant plutôt avec soi que contre soi ? L’avenir nous le dira. Sur ce coup, Joseph Kabila qui n’a pas encore dit son dernier mot et qui a déclaré auprès de son entourage sécuritaire que son actuel remplaçant n’est qu’ « une sentinelle pour garder docilement son fauteuil jusqu’en 2024 », vient de nous sortir un nouveau joker après son coup de la CENI et de la Cour Constitutionnelle.

Jean-Jacques Wondo Omanyundu/Exclusivité DESC

Références bibliographiques

[1] CND : Centre National de Documentation.

[2] Les membres du CNS étaient : le Président de la République, le Premier Commissaire d’Etat (Premier Ministre), le Commissaire d’Etat (Ministre) des Affaires étrangères, le Commissaire d’Etat à l’Administration du Territoire (Intérieur), le Secrétaire d’Etat à la Défense, le Chef d’état-major général des FAZ, du Chef d’état-major de la Gendarmerie Nationale, l’Administrateur Général du CND rénové, le Commandant de la Brigade Spéciale Présidentielle (B.S.P.) puis DSP, le Chef d’état-Major du Service d’Action et de Renseignements Militaires (SARM) et le Président General de la Garde Civile.

[3] Faustin Bosenge, Le Congo-Zaïre a déjà reformé son secteur de sécurité sans une supervision internationale, in Chronique de la NPDAC/ONG, 30/01/2015. http://www.societecivile.cd/node/4882, consulté le 13 septembre 2018.

[4] Alunga Mbuwa, Seti Yale s’est éteint, www.lesoftonline, 18 mars 2013.

[5] JJ Wondo, L’essentiel de la sociologie politique militaire africaine : Cas des différents régimes prétoriens au Congo-Kinshasa depuis 1960. Livre à paraitre.

[6] José-Patrick Nimy Mayidika Ngimbi, Je ne renie rien, Je raconte Je raconte… L’histoire d’un parcours sur un parcours d’histoires, Paris, éd. L’Harmattan, Espace Kinshasa, 2006, 564p.

[7] Le Service National d’Intelligence et de protection (SNIP)  est né de la fusion entre l’Agence Nationale de Documentation (AND : novembre 1985 – août 1990) et l’ANI (Agence nationale d’immigration). Le SNIP a fonctionné entre août 1990-1996 avant d’être dissout pour être remplacé par la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) entre 1996 et mai 1997 au moment de la chute de Mobutu.

[8] Entretiens avec le feu Colonel Aimé Mwana Kayumba, connu sous le sobriquet de « ZIZI » par ses collègues de la 12ème promotion de l’EFO-Kananga, Novembre 2008 à Bruxelles. Le colonel Mwana Kayumba, né à Lubumbashi le 17 juillet 1960, est décédé le 24 octobre 2011 d’une mystérieuse crise cardiaque à Liège. Aimé Mwana Kayumba a longtemps travaillé dans les services de renseignements du Zaïre. Il aurait, selon ses dires, formé François Beya dans les techniques de renseignements etde  contre-espionnage. Aimé Mwana est décédé  en emportant avec lui une mine d’informations susceptibles d’accabler certains hauts dignitaires actuels du régime dans l’affaire de l’assassinat de LD KABILA.

[9] https://wikileaks.org/plusd/cables/07KINSHASA87_a.html

[10] Plusieurs rapports de VSV, Asadho, BCNUDH, HRW, etc. ont fait état des plusieurs faits de violations des droits humains par les services de la DGM et de l’impunité dont bénéficiaient ses agents.

[11] Marie Paul, musicien et président de l’orchestre Wenge Aile Paris avait été interpellé le jeudi 17 novembre 2011, à l’aéroport international de N’djili au moment où il s’apprêtait à prendre son avion pour Mbuji-Mayi où il devrait livrer quelques productions musicales en soutien à la campagne électorale de l’honorable Roger LUMBALA et de M. Etienne TSHISEKEDI.

Après avoir été relaxé après plusieurs heures passées (de 8h à 20h) dans les locaux de la

DGM/Aéroport de N’djili, où il a été soumis à un interrogatoire musclé et à une torture morale, Marie Paul a été, à sa sortie de l’aéroport, kidnappé par des personnes non autrement identifiées vers une destination inconnue. Il a recouvré la liberté deux jours après sa séquestration. Ses bourreaux l’ont abandonné à la place Kintambo Magasin après avoir proféré à son endroit des menaces de mort. In RAPPORT ANNUEL 2011 DUI RENADHOC SUR LA SITUATION GENERALE DES DROITS DE L’HOMME EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO.

[12] http://www.rfi.fr/afrique/20171220-meurtre-experts-onu-rdc-role-agents-etat-zaida-catalan-michael-sharp.

[13] « (…)  José Tshibuabua, c’est aujourd’hui un inspecteur adjoint à la direction générale des migrations, c’est un ancien collaborateur du chef de poste de l’ANR à Kananga, il a une relation sérieuse avec la DGM et l’ANR », confie une source sécuritaire. Pendant plusieurs jours, le sort de l’inspecteur Tshibuabua reste incertain ».

« Le colonel Mambweni et les experts sont en contact tous les jours, de leur arrivée à Kananga à la veille de leur mort. Le jeudi 9 mars 2017, à 17h, ils ont même rendez-vous. C’est ce qui est inscrit dans l’agenda de Zaida Catalan et qui avait été confirmé par les experts eux-mêmes à RFI et Reuters avant leur assassinat. Quelques minutes avant le rendez-vous, l’experte suédoise appelle le colonel Mambweni. L’officier congolais envoie dans la foulée des messages aux directeurs des deux principaux services de renseignement civils, toujours les mêmes, l’ANR et la DGM. Puis le colonel Mambweni rappelle Zaida Catalan ».

[14] Témoignage d’une source sécuritaire de l’entourage direct de Joseph Kabila.

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2 Comments on “François Beya, le Conseiller spécial en matière de sécurité de Félix Tshisekedi : Un changement à reculons ? – JJ Wondo”

  • GHOST

    says:

    L´AUTRE FACE DE KALEV…

    Selon un diplomate congolais, Kalev était un agent du SNIP chargé de la surveillance des ambassades. Pas surprenant de voir plusieurs ex agents du SNIP comme Beya entrain de survivre.
    La force de Kalev a été le recrutement des agents du SNIP lors de la trahison des rwandais afin d´affermir la sécurité de l´État ou du dictateur.
    Quand on impose Beya comme conseiller spécial auprès du président Felix, il faut voir avant tout l´influence invisible de Kalev qui semble-t-il souhaite se mettre á l´ombre comme gouverneur d´une province au Katanga.

    DGM
    Police politique … qui devait en principe se retrouver sous le contrôle de la Police Nationale. Le projet de la réforme de la police qui devait reprendre le contrôle de la DGM et la police judiciaire est resté dans les archives du parlement sans suite.

    Shadary avait fait campagne pour la continuité… Beya est sans doute l´expression de cette « continuité » en attendant de voir Atama ex ministre de la défense incompetant prendre la place de Kalev..

  • Obed Mazitama

    says:

    Est-il un choix indépendant ou une imposition?Je crains avec raison que l’on aie affaire à une continuité avec un horizon obscur.Ne va t-il pas essayer d’effacer les traces de toutes les bavures dont il a été complice durant toutes ses années? notamment les enlèvements,les fosses communes et que sais je encore

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