FLASH DESC
Situation explosive sur la Base militaire de Kitona
De graves incidents ont éclaté le jeudi 25 février 2016 sur la Base militaire de Kitona (BAKI) en province du Kongo Central. Ils opposent les ex-combattants de l’Est de la RDC (les démobilisés) regroupés sur cette base, après la guerre du M23, et des recrues FARDC. La crise est si grave qu’environ un millier de démobilisés ont pu s’échapper de la base. Ils seraient actuellement en route pour Boma ou Kinshasa en vue de réclamer au Gouvernement leur retour dans leurs milieux d’origine respectifs.
Les informations recoupées par DESC sont qu’à l’origine des incidents, il y a la découverte du corps sans vie d’un démobilisé dans la forêt, près de l’aéroport. Après l’enterrement expéditif ordonné par le commandant de la base, les démobilisés sont allés déterrer le corps en arguant que l’ex-combattant avait été enterré sans cercueil, suspectant au passage les FARDC d’avoir causé la mort de l’infortuné. Le corps déterré a été déposé devant le bureau du commandant de la base, le général de brigade André Matutezulwa. Ce dernier a ordonné aux militaires recrues d’enterrer à nouveau le corps. C’est pendant l’accomplissement de ce ré-enterrement que des ex-combattants et les militaires recrues se sont affrontés à coups de pierres et de bâtons. Nos sources renseignent qu’à la suite de ces affrontements, une personne a été tuée et 9 autres blessées. Ce bilan reste encore non confirmé et provisoire en attendant le point complet de la situation avec les partenaires présents sur le terrain.
Des dégâts matériels ont également été signalés. Le camp construit par la section DDR de la MONUSCO sur la base a été incendié et saccagé.
Selon une source de l’état-major général des FARDC contactée à Kinshasa, cette situation trouve son origine dans un incident de distribution de la nourriture entre les les ex-combattants démobilisés et quelques 5000 jeunes recrues des FARDC. Ces dernières ont droit à trois repas par jour alors que les démobilisés doivent péniblement se contenter d’un seul repas. Ce qui a provoqué des frictions et des échauffourées entre les deux groupes que la police militaire n’a pu maîtriser.
Ces troubles qui prennent une allure inquiétante se déroulent au moment où la base militaire de Kitona s’apprête à recevoir la visite des deux hautes autorités militaires des Forces armées angolaises (FAA : Forças Armadas Angolanas), le général d’armée Helder Veira Dias dit Kopelipa, le chef de la maison militaire du président Eduardo Dos Santos et le général d’armée Gerald Sachipengo Nunda (un ex-commandant de l’UNITA brassé dans les FAA).
Comme indiqué dans nos précédentes analyses, les revendications à caractère social dans les milieux militaires constituent une bombe à retardement qui pourrait emporter d’un trait le régime de Kabila, asphyxié politiquement, et qui ne compte plus que sur une armée des deux poids deux mesures.
En effet, la distribution des jeeps Toyota 4X4 Hilux et Fortuner pourra bientôt être élargie à tous les colonels (FARDC & PNC) en fonction. Ces colonels attendent les 3ème, 4ème et 5ème lots de véhicules déjà acheminés en RDC . Ces véhicules achetés sont actuellement stockés à la Base logistique centrale des FARDC à Kinshasa (Bandalungwa), au Domaine présidentiel de la N’sele et au domaine présidentiel de Ruwe à Lubumbashi. Il s’agit d’un contrat conclu entre la Présidence de la république et la firme AFRIMA CFAO Motors située au 17, avenue des Poids-Lourds à Kingabwa-Limete (Kinshasa). Les autorités de Kinshasa ont déboursé les trois quarts du montant total du contrat en liquidités. La partie restante est compensée par la réduction d’impôts et taxes fiscales suivant un arrangement d’échelonnement conclu entre les deux parties. Au total, il s’agit de 350 jeeps commandées pour les généraux des FARDC et de la PNC. Les membres permanents du haut-commandement militaire ont reçu chacun deux jeeps. Outre les généraux et les colonels, Joseph Kabila, pendant que son gouvernement bloque le financement des élections, aurait promis d’élargir ces cadeaux des jeeps aux autres officiers supérieurs en fonction; c’est-à-dire les lieutenants-colonels et les majors afin d’éviter une cassure entre les généraux et les officier supérieurs. Il n’y a que les officiers subalternes, les sous-officiers et les soldats de rang qui restent le dindon de la farce de l’armée de Kabila. Selon nos sources, le lot de 350 Toyotas coute une bagatelle de 15.750.000 $ US (350×45000 $ par jeep en moyenne, soit 15.750.000$).
Nous suivons la situation des démobilisés de Kitona de près et ne manquerons pas de vous tenir informé de nouveaux développements.

One Comment “FLASH DESC – Situation explosive sur la Base militaire de Kitona”
Makutu Lidjo
says:Si je comprends bien, Joseph Kabila est occupé à acheter la loyauté des officiers généraux comme des officiers supérieurs des FARDC et de la PNC. Auront-ils les moyens d’entretenir ces véhicules au vu des soldes minables qu’ils touchent. On me dira que personne en Rdc ne vit de son salaire. Alors là,la mal gouvernance a encore de beaux jours dans notre cher pays.