Jean-Jacques Wondo Omanyundu
DÉFENSE & SÉCURITÉ GLOBALE | 20-01-2015 12:30
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Flash DESC : La Garde républicaine prépare un assaut au Campus de Kinshasa

Auteur : Jean-Jacques Wondo Omanyundu

Flash : La Garde républicaine prépare un assaut au Campus de Kinshasa

Des sources militaires de la force terrestre et de la maison militaire du chef de l’Etat à Kinshasa viennent de contacter DESC pour alerter de l’imminence d’une action punitive de grande envergure des étudiants du campus universitaire de Kinshasa par les éléments de la Garde républicaine (GR) loyale à Kabila.

Ces unités de la Garde républicaine, qui seront vêtues d’uniformes de la Police nationale congolaise (PNC), pourraient intervenir aux côtés des unités de la Légion nationale d’intervention (LENI, ex-PIR), une unité spéciale de la PNC ayant bénéficié de l’appui de la mission européenne d’assistance et de conseil à la réforme de la police Eupol – RD Congo. Les opérations sont préparées minutieusement avec des éléments de l’ANR et d’autres milices qui infiltreront le campus de l’Université de Kinshasa dans la nuit de mardi  au mercredi 21 janvier 2015.

DESC met en garde tous les officiers ci-bas nommés pour leurs responsabilités respectives directes dans les exactions qui seront commises par les unités sous leur commandement direct ou indirect contre les citoyens congolais qui exercent leur droit constitutionnel leur garantissant la liberté des réunions pacifiques[1], la liberté de manifestation[2] et la liberté d’expression qui implique la liberté pour tout citoyen congolais d’exprimer ses opinions ou ses convictions, notamment par la parole, l’écrit et l’image[3]

Général François Olenga : Chef d’état-major privé de Kabila. Il a sous ses attributions l’autorité directe et fonctionnelle de la GR.

Général Didier Etumba : Chef d’état-major général des FARDC qui chapeaute toutes les forces armées de la RDC, y compris la GR.

General Constant Hughues Ilunga Kampete : commandant de la Garde républicaine (GR) qui a ordonné à ses hommes d’agir de la manière la plus ferme et sans état d’âme contre les manifestants.

Général Gabriel Amisi Tango Four : Commandant de la 1ère zone de défense comprenant les provinces de l’Equateur, du Bandundu, du Bas-Congo et de Kinshasa où se déroulent les opérations militaires contre des civils non armés. Il a sous sa responsabilité opérationnelle directe les unités des 41ème, 42ème et 43ème bataillons des forces de réaction rapide (FRR) retirés de Beni depuis juin 2014.

General Dieudonné Banze : chef d’état-major de la force terrestre et ancien commandant de la GR pour la supervision des opérations militaires des FRR

Général Camille Bombele Luwala : Commandant de la 14 région militaire correspondant à la ville de Kinshasa, secteur opérationnel sous son commandement direct où agit la GR actuellement.

Général Charles Bisengimana : Commissaire général de la Police nationale congolais (PNC) en tant qu’autorité hiérarchique et fonctionnelle de toute de la PNC qui décide et approuve toutes les opérations de police d’envergure menées sur le terrain.

Général Célestin Kanyama, l’Inspecteur divisionnaire adjoint de la PNC. Kanyama est indexé par le rapport du Bureau Conjoint des Nations-Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) sur les violations des droits humains commises par des agents de la PNC dans le cadre de l’opération « Likofi » (coup de poing), destinée à traquer les jeunes délinquants de Kinshasa appelés communément « Kulunas ».

General Ngoi Sengelwa (Séguin) : commandant de la Légion nationale d’intervention (LENI). Il est très proche de Kabiĺa. C’est généralement cette police qui intervient. Il est très important dans le dispositif sécuritaire de Kabila en RDC, plus particulièrement à Kinshasa.

Général Jean-Claude Yav Kabej, ancien directeur des renseignements militaires (la Démiap), est l’adjoint du général Olenga à la maison militaire du chef de l’Etat congolais.

Général Kalev Mutond, Administrateur général de l’ANR : le service de renseignement civil

Professeur Jules Katumbwe Bin Mutindi : le directeur provincial de l’ANR pour Kinshasa.

Georges Monga, Directeur des opérations de l’ANR qui reçoit ses ordres directement de Kabila qu’il renbcontre pratiquement tous les jours pour faire rapport.

Général Ekutshu Wanzanga Michel : Adjoint chargé des Opérations et Renseignement dans la 1ère zone de défense.

Général Tangala Guillaume : adjoint chargé de l’Administration et Logistique dans la 1ère zone de défense

Général Dzaringa Lotshima Robert : Chef d’état-major de la zone de défense dans la 1ère zone de défense.

Général Crispin Tshiwewe Songesa : chargé des renseignements au sein de la GR

Colonel Waliuzi Kilandi Albati : responsable de l’administration et de la logistique. C’est lui qui équipe les éléments de la GR lors des opérations.

Colonel Ngoy Ndombe Ignace : Chef d’Etat-Major de la Garde Républicaine. C’est lui qui planifie toutes les opérations militaires et la mise en conditionnement des troupes de la GR.

Professeur Aimé Ngoy Mukena : Ministre de la défense Nationale. Il est le responsable de la gestion quotidienne des Forces Armées, notamment en ce qui concerne l’dministration et l’approvisionnement des FARDC.

Professeur Evariste Boshab : Ministre de l’Intérieur. Il est le responsable du maintien de l’ordre public, de la sécurité publique et protection des personnes et de leurs biens. Il exerce également u pouvoir hiérarchique sur la Police Nationale et les services de sécurité;

Tous les officiels, les officiers généraux et supérieurs ci-hauts nommés, seront tenus techniquement et individuellement responsables, au regard des prérogatives de leurs missions respectives, en cas d’atteintes graves aux droits humains et à l’intégrité physique des populations civiles conformément au droit pénal international.

La communauté internationale et les amis des Congolais appelés à leur responsabilité de protéger

DESC met également la communauté internationale face à ses responsabilités pour faire le nécessaire, conformément

Le 28 mars 2014, le Conseil de sécurité, par sa résolution 2147, a prorogé jusqu’au 31 mars 2015 le mandat de la MONUSCO en République démocratique du Congo.

En effet, cette résolution :

Constatant que la situation en République démocratique du Congo constitue toujours une menace pour la paix et la sécurité internationales dans la région,
Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, du Mandat de la MONUSCO
(…)Autorise la MONUSCO, en vue d’atteindre les objectifs énoncés au paragraphe 3 ci-dessus, à prendre toutes les mesures nécessaires pour s’acquitter des tâches suivantes :
  1. a) Protection des civils
  2. i) « Assurer … une protection efficace des civils se trouvant sous la menace de violences physiques, … en prêtant un attention particulière aux civils…, au personnel humanitaire et aux défenseurs des droits de l’homme, (…) »

DESC appelle la communauté internationale, si elle existe encore, à faire appliquer sans hésiter le principe de La responsabilité de protéger. Ce principe veut qu’un État ne peut plus invoquer sa souveraineté pour refuser toute ingérence extérieure à l’intérieur de son territoire national et qu’il est de la responsabilité de la communauté internationale de protéger une population contre des catastrophes ou des violences lorsque l’État dont elle relève n’est pas disposé à le faire ou en est incapable.

Les Nations Unies ont adopté ce principe dans le document final du Sommet mondial de septembre 2005. Le 11 novembre 2009, le Conseil de sécurité (CS) a voté la résolution 1894 sur la protection des civils dans les conflits armés. Par cette résolution, le CS établit pour la première fois un lien entre son action en faveur de la protection des civils et sa responsabilité au titre de la responsabilité de protéger. Un principe dont l’idée maîtresse est que si la souveraineté donne le droit à un État de « contrôler » ses affaires intérieures, elle lui confère également la « responsabilité » principale de protéger sa population à l’intérieur de ses frontières. De la sorte, au cas où un État ne protégerait pas sa population – comme c’est le cas actuellement avec le régime congolais qui envoie les troupes des unités spéciales présidentielles de la GR massacrer des populations civiles – que cette responsabilité soit confiée à l’ensemble de la communauté internationale[4].

Le temps des atermoiements de la communauté internationale et des amis du Congo est révolu. Seuls vos actes concrets et des signaux forts adressés au régime Kabila pour mettre fin avec énergie à l’incurie répressive et aux fréquentes violations des droits de l’homme dont il fait preuve compteront désormais pour le peuple Congolais.

Entretemps, plusieurs sources concordantes signalent que malgré les coupures, depuis la nuit du 19 janvier 2014, des services SMS, des connexions à l’internet et d’autres applications (Facebook, Whats up, Viber…) fournies par les opérateurs téléphoniques à Kinshasa, la population kinoise affronte et résiste avec vaillance aux assauts des services de sécurité et de l’armée de Kabila. DESC demande à toute la population des quatre coins de la RDC de se joindre à cette vague de contestations populaires visant à mettre fin à un pouvoir illégitime. Aux militaires et aux policiers, le moment venu de dire non à un régime qui vous clochardise et de vous ranger derrière vos frères et sœurs qui se battent à main nue pour votre bien-être. Nous demandons aussi à ce qu’on nous envoie des photos et images des exactions commises par les forces armées et de police pour la constitution des dossiers judiciaires à charge des autorités ci-haut mentionnées.

Dernier message reçu d’une source proche à Kinshasa, expert en NTIC, qui a déjoué la coupure d’internet : « Pally (Pseudonyme de JJ Wondo) ici nous sommes en guerre. Le campus de Kinshasa est attaquée par la GR. La population est décidée à RESISTER à l’armée et la police. Il y a des centaines de morts… Je te recontacte » (12h58 heure de Kinshasa). Une information confirmée par une autre source de la MONUSCO à Kinshasa (13h25 heure de Kinshasa), contrairement à l’information diffusée par RFI signalant un calme précaire (11h18 : http://www.rfi.fr/afrique/20150120-rdc-calme-precaire-communications-coupees-loi-electorale-manifestation-opposition-tirs-kinshasa-goma-kabilal/).

DESC vient de bénéficier du soutien et de la collaboration de Maître Anne GRECO, avocate au barreau de Paris qui a défendu M. Etienne Tshisekedi contre le ministre belge Jean Gol en 1987 (ordre d’expulsion illégal) et qui a permis le retour de Gizenga à Kinshasa après son exil au Congo-Brazzaville. Elle mobilise les bâtonniers de Paris, de Bruxelles et de plusieurs capitales pour mettre la pression sur Kinshasa afin de libérer des leaders politiques de l’opposition  qui seraient détenus : Me Jean-Claude Muyambo, Martin Fayulu, Vital Kamerhe, Franck Diongo… Dans ce cadre, prière de nous transmettre toutes les informations utiles sur les lieux de leur détention éventuelle. Cette collaboration vise aussi à constituer des dossiers judiciaires contre les responsables des services de sécurité qui répriment la population.

Pour tout contact : Jean-Jacques Wondo : +32 495922259  ou jjwondo@yahoo.fr

Jean-Jacques Wondo / Jérôme Ziambi – Exclusivité DESC

[1] Article 25 de la Constitution de la RDC.

[2] Article 26 de la Constitution de la RDC.

[3] Article 23 de la Constitution de la RDC.

[4] http://afridesk.org/la-resolution-2098-et-leffondrement-du-monopole-de-letat-congolais-analyse-dun-petard-mouille-jean-jacques-wondo/. Lire aussi : http://afridesk.org/rdc-gachette-facile-faut-il-recourir-a-la-responsabilite-de-proteger-b-musavuli/.

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