Jean-Jacques Wondo Omanyundu
DÉFENSE & SÉCURITÉ GLOBALE | 20-03-2017 07:30
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Les FARDC et le défi de la maîtrise de la troisième dimension – El-Mahoya Kiwonghi

Auteur : Jean-Jacques Wondo Omanyundu

­Les FARDC et le défi de la maîtrise de la troisième dimension

Une opinion d’El-Mahoya Kiwonghi

Cette réflexion est un commentaire à l’article intitulé « Les crashes des hélicoptère : l’armée congolaise cache la vérité »-  https://afridesk.org/fr/rdc-les-crases-des-helicopteres-larmee-congolaise-cache-la-verite-analyse-de-desc/ ; publié le 14 mars 2017. Dans un soucu d’interactivité, nous avons trouvé pertinent de le publier sous forme d’article pour illustrer l’importance de la composante aérienne au sein des forces armées. Toutefois, l’opinion développée par le commentateur n’engage que lui-même.

Commentaires de El-Mahoya Kiyongi du 15 mars 2017

Une solide analyse de la part de MM Jean-Jacques Wondo et Jérôme Ziambi Kengawe. Nous les félicitons m pour ce travail de recherche. Cette analyse pose le problème incontournable de la « maîtrise de la troisième  dimension » dans l’armée en République démocratique du Congo.

L’armée aérienne a toujours été l’une des faiblesses de la défense de la RDC depuis plus de 50 ans peut-être à cause des exigences technologiques dans un pays où l’institution de la défense se caractérise par une absence des critères scientifiques ou pire académiques rigoureux.

Le syndrome « Allende »

L’une des causes historiques de cette déficience est cette méfiance persistante de la part des présidents successifs de la RDC envers la force aérienne qui tire sa source du coup d’État militaire au Chili où Pinochet avait utilisé les avions de combat pour assassiner le président Allende.

La tentative du coup d’Etat militaire par un avion de combat contre le roi Hassan 2 du Maroc a certainement renforcée cette méfiance de Mobutu envers une aviation militaire qui exige des techniciens mieux éduqués que la grande majorité, une certaine autonomie dans l’accomplissement de leurs missions.

Ce syndrome Allende va se matérialiser avec l’annulation de l’achat des avions de combat F-4 Phantom dans les années 1974. Mobutu va préférer acheter des Mirages et ainsi sacrifier une formation d’une force aérienne qui pouvait bénéficier de l´industrie aéronautique militaire des USA.

Notez en passant que le F-4 Phantom est encore en service en Grèce, Turquie, Japon, Corée du sud, Iran et la RFA a retiré ses derniers F-4 Phantom il y a moins de 5 ans…quand la version du Mirage importée par Mobutu a été retiré du service il y a très longtemps.

L’autre syndrome…

Il existe aussi un autre syndrome au Congo, le « syndrome Lumumba » ex-Premier ministre de la RDC qui avait pris la très mauvaise option « d´africaniser » les grades dans l’armée sans tenir compte des exigences intellectuelles. Cette forme nocive du « nationalisme » congolais continue de faire croire qu’il suffit de designer n’importe quel congolais au grade de « colonel » ou « général » pour compenser le déficit intellectuel.

Nous allons revenir sur ce syndrome quand nous allons aborder la question du « outsourcing » avec les mercenaires.

L’atout de la troisième dimension

La RDC est si vaste et pire sans infrastructures des communications viables qui impliquent  des investissements conséquents pour maîtriser la troisième dimension qu’est l’espace aérien, est une obligation dans un futur proche.

Contrairement à quelques pays voisins qui continuent de faire des progrès (http://www.bbc.com/afrique/39070726), la RDC ne possède pas une planification crédible afin d’acquérir les technologies militaires capables de sécuriser (NDLR JJW: ou de sanctuariser) son espace aérien.

L’aviation militaire est pourtant le « multiplicateur d´effets » le plus efficace pour faire une projection interne des forces qui doivent faire face à une guerre « hybride »*

Contrairement aux apparences, même la mission militaire de l´ONU au Congo a eu des difficultés pour recruter localement du personnel capable d’assurer l’analyse des informations récoltées par ses drones (http://intractive.africandefence.net/dronesinthedrc/).

Nous y reviendrons.

Commentaire : http://intractive.africandefence.net/dronesinthedrc/

Sur ce site de l’Afrique du Sud on apprend beaucoup sur l’usage des drones au Congo depuis la transition où la Belgique avait déployée les premiers drones pendant la mission EUFOR et actuellement au Kivu dans le cadre de la MONUSCO.

L’information la plus utile pour les congolais est ce « gap » où l´ONU a du mal à tirer le maximum des drones Falco à cause d’une limitation « technique » du personnel pouvant analyser les informations qu´apportent les drones.

Sur ce site d’Africandefence, il y a aussi un article du « RETEX » (Retour d’experience) des pilotes de l´hélicoptère Rooivaalk au Kivu où ils racontent les difficultés rencontrées pendant leurs missions. Ces pilotes sud-africains qui possèdent une solide formation bénéficient avant tout de la planification des missions avec un bon support des ressources de l´ONU.

Contrairement aux pilotes russes ou ukrainiens des FARDC, les pilotes de la MONUSCO bénéficient d’une projection météorologique de plusieurs jours en avance en provenance des satellites, tout comme d’une planification logistique robuste. Ces facteurs peuvent expliquer les performances des pilotes sud-africains et même temps apporter une indice utile pour admettre qu’il y a des crashes des Mi-24 congolais à cause des erreurs de pilotage dans un milieu montagneux qui exige la prise en compte de plusieurs facteurs « techniques ».

Mercenariat (ou outsourcing) au Congo, le futur de la Défense plus efficace

L’usage des mercenaires au Congo date en réalité de 1885 quand le roi Léopold II recrutait des officiers de plusieurs pays de l´Europe (dont la Suède) pour servir dans les rangs de la Force Publique.
Mais depuis 50 ans, certains documents démontrent que la raison principale de la présence des mercenaires dans l´armée nationale au Congo est le « gap » technologique dans la formation des officiers congolais.

Les lecteurs peuvent obtenir gratuitement ces informations sur Google: https://id.scribd.com/document/296844427/CIA-the-Instant-Air-Force-Congo-1962 et « CIA’s Covert Operations in the Congo, 1960-1968:Insights from Newly Declassified Documents (Studies in intelligence Vol 58, No. 3 September 2014).

Dès 1962, les USA ont utilisés des « mercenaires » pour compenser l’absence des pilotes militaires dans l’armée congolaise. Les performances de cette approche démontrent l’importance de la « maîtrise de la 3ème dimension » dans les guerres de contre-insurrection.

Cette approche de la CIA est actuellement mis en pratique en Afghanistan http://lignesdefense.blogs.ouest-france.fr/album/l-helicoptere-bete-de-somme-afghane/1155471608.html.

Une fois de plus, les qualités technologiques des pilotes militaires sud-africains sont démontrées en Afghanistan. Les congolais devraient se demander pour quelle raison envoyer des jeunes congolais étudier en Russie ou en Ukraine quand l’entreprise sud-africains Paramount www.paramountgroup.com offre une formation d´un niveau de loin supérieur à celui que les congolais peuvent obtenir en Russie?
L’entreprise Paramount (et Denel) possède une solide expérience car ayant modifiée le Mi-24 Hind avec une version améliorée « Super Hind » en service dans l’armée de l’air de l’Algérie.

Dans un futur proche, les congolais devraient accepter les recrutements des mercenaires surtout dans les domaines de la logistique, l’ISR, ou tout simplement ‘aviation militaire.
Connaissez-vous « ERIK PRINCE » le fondateur de Blackwater ? Nous ne serons pas surpris de revoir le Département d’État des USA recourir aux services des entreprise du genre « Blackwater » pour aider le futur gouvernement issue des élections dans la sécurisation de la RDC.

El Mahoya Kiwoghi

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