Des fantômes sortent du bois pour parler des vaches de Bandundu
Par Jean-Bosco Kongolo M.
De toutes les versions qui circulent sur la présence des vaches zébus dans le Bandundu, aucune voix officielle ne s’est prononcée pour éclairer l’opinion au sujet des véritables propriétaires de ce bétail, de l’identité réelle des bouviers accompagnateurs, des qualités et compétences des autorités leur ayant accordé le visa d’entrée et le droit de traverser le territoire national d’Est en Ouest ainsi que de celles qui leur auraient permis de s’installer, même à titre précaire, dans la province du Kwango[1]. A ce jour, par incompétence, par mauvaise foi ou par peur de s’exposer à la réaction d’un anonyme véritable propriétaire, aucune « autorité » centrale ou provinciale n’a osé rencontrer les aspects juridiques soulevés sur ce sujet dans notre première analyse[2].
Par prudence ou sur instruction de « la hiérarchie », même le porte-parole à compétence générale préfère cette fois observer le silence et, peut-être, tourner sa langue plusieurs fois dans sa bouche avant d’infecter de mensonge les micros de la télévision nationale. Sous pression venant de toutes parts, le gouvernement illégitime de Bruno Tshibala a dépêché fort tardivement une mission gouvernementale aussi costaud que le bétail à problème juste pour « s’assurer de l’état de santé du bétail et régler les problèmes de cohabitation de ces étranges éleveurs avec la population autochtone »[3]. Face à ce mutisme, des fantômes politiques ont resurgi du bois pour tenter de se repositionner en venant à la rescousse des survivants aphones.
Le premier à s’exprimer ou à exprimer « ses désirs », n’est autre que Kin Kiey Mulumba9 fondateur du Mouvement Kabila-Désir) qui, à la suite d’Adolphe Muzito, a lui aussi effectué une mission privée dans son Masimanimba natal pour s’enquérir de la situation. De ses conclusions, non appuyées par aucune image crédible ni par aucun document, il conclut que finalement ces vaches appartiendraient au député Jean Kimbunda et que le député Mabaya disposerait lui aussi de quelques têtes de ce bétail. Par devoir et en vertu du droit de dire la vérité au peuple congolais, nous reprenons la plume pour dire un mot sur chacun de ces trois personnages afin de relever toutes les contradictions contenues dans le faux témoignage de Kin Kiey et qui discréditent davantage leur auteur. Tel est l’objet de la présente analyse.
1. Observations d’ordre général
C’est depuis décembre, soit plus de deux mois déjà que les zébus sont signalés dans l’ex-province de Bandundu, plus précisément dans son ancien district de Kwango. Nous avons eu le privilège d’avoir parcouru, par route, toutes les provinces et territoires cités sur la feuille de route présentée par un des bouviers, à savoir Tanganyika, Lubao, Kabinda, Tshilenge, Kananga, Tshikapa, Idjofa, Kikwit, Masimanimba, Kenge. Il est tout de même curieux qu’un si impressionnant convoi, se déplaçant à pieds, n’ait pas attiré l’attention des populations de toutes ces contrées et des autorités politico-administratives et sécuritaires à la recherche d’une destination finale près de Kinshasa.
De la bouche des bouviers accompagnateurs s’exprimant contradictoirement dans différentes vidéos, rien n’est rassurant tant sur le point de départ que sur la propriété des bétails. Alors que pour les uns, le convoi est parti d’Uvira dans le Sud-Kivu, d’autres situent ce point de départ à Kalemie dans le Tanganyika. Ces vaches seraient la propriété commune d’une coopérative d’éleveurs selon une certaine version tandis que dans une autre vidéo, un bouvier se disant porte-parole de tous en ignore le nombre exact mais affirme que chacun des « douze » bouviers(?) en aurait un nombre déterminé selon ses moyens.
Sans autres détails sur le nombre de bouviers accompagnateurs, un document supposé officiel, intitulé « Feuille de route vétérinaire » émanant de l’inspection vétérinaire d’Uvira aurait été délivré le 10/06/2017 au nommé Matumaini Mazibo Espoir, sous la signature de Kitabwira Rugondera Élysée faisant état de 226 têtes de bétail et permettant au convoi de circuler suivant l’itinéraire tracé (Fizi, Kabambare, Kongolo, Lubao, Kabinda, Mbuji-Mayi, Kananga, Tshikapa) jusqu’à Ngondi/Masamuna dans la province de Kwilu. L’examen de ce seul document soulève plusieurs autres interrogations :
-Un inspecteur vétérinaire urbain, a-t-il suffisamment de pouvoir pour délivrer une feuille de route ayant une portée sur toute l’étendue du territoire national? Si tel est le cas, il n’est pas exagéré de dire que l’État n’existe pas et que le danger est permanent de voir le pays être infiltré et envahi à cause de la légèreté, de l’incompétence et de la complicité de ceux qui exercent les fonctions officielles à quel que titre que ce soit. La question est d’autant plus pertinente que certaines entités territoriales ont été escamotées dans le tracé de cet itinéraire. Pour ne citer qu’un cas, il est inimaginable d’atteindre Mbuji-Mayi via Lubao et Kabinda sans passer par Katanda et Tshilenge.
Ce document ne précise pas non plus s’il n’est valable que pour le nommé Matumaini ou pour tous les bouviers actuellement arrivés au Kwango. Qu’en est-il d’autres centaines ou milliers de bovins et de leurs accompagnateurs? Tel est le cas d’Alexis Kahira, mieux identifié par DESC comme étant ancien combattant du RCD-Goma et du CNDP, qui a reconnu lors de la descente sur les lieux d’Adolphe Muzito qu’il ne possédait aucune autorisation de circuler.[4]
Si un simple document délivré par un inspecteur vétérinaire urbain a permis à cet impressionnant convoi de circuler sur une si longue distance, pourquoi le gouvernement central n’a-t-il pas songé à faire l’économie de temps et de moyens pour demander à tous les gouverneurs des provinces traversées par ledit convoi de lui dresser chacun le rapport détaillé des actes posés et de ce que leurs services respectifs auraient constatés?
Dans le Kwango, où se sont installées ces bouviers et leurs bétails, aucune personnalité politique ne s’est encore exprimée laissant le Kwilu leur voler la vedette. C’est dans ce contexte que, depuis qu’il avait été écarté de la mangeoire, le « surdoué » de Masimanimba saute sur l’affaire des vaches pour tenter de réexprimer « ses désirs » au Raïs, lui-même incertain d’entretenir son glissement au-delà de 2018. Peu sûr de convaincre en agissant tout seul, Kin Kiey est allé ressusciter deux autres personnages, originaires de Masi comme lui, que peu de Congolais ont connus et que beaucoup de Kinois ont sans doute déjà oubliés. Ne se rendant pas compte qu’à l’ère de l’internet et même en cas de coupure, il faut être plus que surdoué pour manipuler, il a notamment déclaré : « Les vaches, celles qui sont dans le territoire de Masimanimba, à la base de la polémique lancée après la visite de l’ex-Premier Ministre Adolphe Muzito, appartiennent finalement au député Jean Kimbunda. »[5] Pour prévenir l’opinion publique congolaise contre la confusion et les contradictions maladroitement semées par les propos de Kin Kiey sur sa tournée dans son fief, il est important que les lecteurs de DESC le redécouvrent et découvrent les deux autres personnages qu’il associe dans son aventure.
2. Un mot sur Kin Kiey Mulumba et les députés Jean Kimbunda et Mabaya
A. Qui est Kin Kiey Mulumba?
Pas besoin de s’attarder sur le passé mobutiste de Kin Kiey ni sur son vagabondage à Kigali pour faire allégeance à Paul Kagame, parrain et véritable autorité morale du RCD/Goma. Un fait important, qui caractérise l’homme de Masimanimba est sa capacité de créer des évènements et d’y embarquer, à leur insu, ses concitoyens pour son propre profit et son positionnement politique. Non content de son statut de député et déterminé à accéder au gouvernement du deuxième mandat de Joseph Kabila, Kin Kiey fit venir à Kinshasa en 2012, les notabilités Mbala (sa tribu) pour, officiellement, retracer les origines de ce peuple et tenter d’en unifier toutes les souches dont certaines communautés sœurs se trouveraient en Asie. Aucun détail ne fut négligé pour démontrer que ce peuple « venu d’Asie mineure » existe depuis 500 ans avant Jésus-Christ et qu’il aurait donné naisssance, juste au Congo, à plusieurs autres ethnies dont les Songye, les Lunda, les Luba, les Tshokwe.. « Au Moyen Orient, les ancêtres avaient un teint bronzé (cheveux frisés comme les Pakistanais). La chaleur des rayons solaires en Afrique et les mariages des peuples au teint sombre expliquent l’actuelle couleur de la peau.
Les aïeux transitèrent par l’Isthme ou Canal de Suez, traversèrent le Delta du fleuve Nil en Égypte et s’implantèrent dans la région de Nok située dans le Nord Ouest de l’Afrique au Cameroun où l’on signale le passage de la grande agglomération des Bantous. Et se déversent en nombre en Angola d’où le colonisateur portugais le chassa vers le Congo. »[6]
A l’issue de cette rencontre, un festin fut offert aux convives par le couple Kin Kiey dans sa résidence tandis qu’une motion de soutien fut adressée au Chef de l’État dans le pur style du MPR : « Les Mbala réaffirment leur soutien et leur engagement à accompagner le Président de la République dans son projet de «Révolution de modernité de la R.D.Congo». Ce peuple se dit «déterminé à prendre en mains sa propre destinée pour son développement et celui de la RDC ». Il ne «ménagera aucun effort pour la réussite du nouveau quinquennat» qui s’engage. «Nous avons résolument décidé de mobiliser et d’organiser l’ethnie Mbala pour le soutien de votre mandat» «Ce peuple attend d’être associé à la gestion de la chose publique ».[7]
La suite est facile à deviner, Kin kiey fut nommé dans le gouvernement qu’il qualifia lui-même « de surdoués ».[8]
B. Qui est Jean Kimbunda?
Vice-gouverneur de Kinshasa sous le règne du Dr Nku Imbie, du 2 juin 2002 au 16 mai 2004, Jean Kimbunda avait passé tout son temps à l’Hôtel de ville de Kinshasa à combattre son patron grâce à ses affinités avec Théophile Mbemba, alors Ministre de l’Intérieur. Nommé enfin gouverneur en remplacement du médecin Nku Imbie, son règne à l’hôtel de ville de Kinshasa restera négativement marqué dans l’esprit des agents et fonctionnaires qui se souviennent des retards de paiement et même de la réduction de leurs salaires.
Les Kinois quant à eux, n’ont jamais oublié le rocambolesque détournement des dix autobus offerts par leur gouverneur à la ville de Kisangani pour la propagande de Joseph Kabila et de trois autres retrouvés, sans justification, à Masimanimba, son fief. A ce sujet, voici ce que Congoindependant avait écrit en mai 2006 : « Pour préserver son image de marque, pour autant qu’il en ait une, le PPRD devrait être le premier à désavouer le comportement immoral de son membre et, au besoin, s’en débarrasser. Mais la culture de l’élégance étant inexistante dans les mœurs politiques congolaises, Jean Kimbunda continue à bénéficier de la confiance de son parti. Certainement parce que le gouverneur détourneur fait croire à Kamhere qu’il apportera beaucoup de voix au Chef de l’État pour son élection. Ce qui n’est pas évident que l’intéressé a une popularité à Masimanimba. »[9]
C. Un mot sur le député Mabaya Gizi
Enfin, s’agissant du député Mabaya, il convient de retenir de lui qu’il avait occupé, pendant moins de deux ans, les fonctions de PDG de l’Onatra, poste très convoité et très politisé surtout durant la période de transition, sous l’AFDL. Déçu d’être débarqué, connu pour son orgueil, il refusa de rester à l’Onatra comme directeur chef de département. Il n’y avait pas mieux que la politique pour se relancer, ce qui lui permit d’atterrir d’abord au sénat avant de se faire élire député de Masimanimba en 2011.
De la découverte de tous ces personnages, il devient facile de comprendre le montage grossier de Kin Kiey Mulumba attribuant la propriété de ces vaches à ses « frères » d’origine, qui préfèrent entretenir la confusion au lieu de lever l’équivoque.
C. Que cachent le mensonge et les contradictions de ces trois personnages?
Alors qu’images et témoignages à l’appui, tout le monde convient que les vaches « sans frontières »[10] sont en train d’errer dans la province de Kwango, sans destination connue et précise, Kin Kiey Mulumba est le seul à les situer à Masimanimba, dans le Kwilu, en affirmant qu’elles appartiendraient finalement au député Jean Kimbunda et que le député Mabaya en aurait acquis quelques têtes. Il va même plus loin en affirmant que cette espèce de bétail est dans le Masimanimba depuis 2015, sans s’adapter au climat et à l’environnement qui lui sont hostiles.
D’abord, qui a mandaté Kin Kiey pour parler au nom des députés Kimbunda et Mabaya, tous deux originaires de Masimanimba comme lui? Pourquoi ces deux « élus du peuple » ont-ils pris le risque de faire le jeu de Kin Kiey alors que visiblement, la population de cette partie du pays découvre pour la première fois, avec stupéfaction et admiration, cette espèce de vaches, différentes de celles, habituellement maigres, des fermes de Bandundu.? Mais si ces vaches appartiennent à ces deux députés et que certaines têtes sont dans leurs fermes depuis 2015, d’où vient que Kin Kiey lui-même s’étonne de découvrir pour la première fois aussi cette espèce, lui qui est censé sillonner et mieux connaître son fief électoral? « Je vois, c’est des zébus, des vaches qui ne sont pas de cette contrée. Je vois des personnes qui sont des Congolais, qui arrivent ici. Certes, depuis que je suis né j’ai toujours vu des vaches circuler sur nos terres, mais celles-ci viennent d’ailleurs »[11] Ajoutant à la confusion, Jean Kimbunda aurait déclaré pour sa part : « Ces vaches, après les avoir achetées à la Pastorale du Haut Lomami, qui est une entreprise de référence dans notre pays en matière d’élevage et qui se situe au niveau de Kamina, avec plus de 25.000 têtes, elles ont été acheminées à Masimanimba. »
Si, selon toujours Kin Kiey, ces bêtes sont dans un piteux état du fait du climat et de l’environnement non favorables à cette espèce, quel profit commercial les députés Jean Kimbunda et Mabaya Gizi peuvent-ils tirer de cet élevage? « On a vu des bêtes qui sont dans un piteux état. Qui sont malades, très malades même. Et qui n’ont que la peau sur les os et qui marchent difficilement. Des champs des Congolais et congolaises ont été dévastés. Et ces zébus n’ont rien à manger. En plus, puisque tout cela n’est pas encadré, le feu de brousse a brûlé toutes les feuilles. On ne peut pas interdire aux Congolais de faire du commerce, mais tout ça doit être encadré. »[12]
Les Congolais peuvent enfin se rendre compte qu’il n’y a pas de crime ni de mensonge parfaits. En effet, non seulement que les vaches à scandale sont en divagation dans la province de Kwango, celles dont Kin Kiey présente les images pour justifier leur présence dans les fermes des députés Jean Kimbunda et Mabaya n’ont aucune moindre corne alors que ce sont les longues cornes qui caractérisent les zébus. Par contre, les originaires de Bandundu et la plupart de compatriotes qui ont vécu longtemps à Kinshasa peuvent attester que les vaches élevées dans ce coin du pays ont toujours cette apparence maladive résultant de la pauvreté et de la qualité du pâturage.
Le montage de Kin Kiey est d’autant plus grossier que dans une vidéo disponible sur Youtube, un « représentant des éleveurs de Tanganyika », du nom de Mukiza Mudaguka Gate affirme que ces bêtes leur appartiennent et qu’en cours de route, vers Kinshasa (destination finale), certaines vaches ont été vendues notamment à Mbuji-Mayi et à Tshikapa. Quel crédit accorder à ces députés « éleveurs » qui, de toute évidence, ont accepté de couvrir, à leurs corps défendant, l’anonyme propriétaire de ces vaches que toute la nation peine à identifier? D’où, des observations pertinentes ci-après :
Comment comprendre que des gens aussi avisés que sont ces députés, présentés comme acquéreurs de ces vaches, ne se soient pas préalablement préoccupés de la qualité et de la disponibilité du pâturage et de l’équilibre précaire entre l’agriculture et l’élevage dans certaines contrées de Bandundu?
Que peuvent dire ces députés hors mandat au sujet du bouvier bien identifié par Desc comme étant ex-membre du RCD/Goma et du CNDP, lequel a aussi déclaré, lors de la descente d’Adolphe Muzito au Kwango, être propriétaire de ces mêmes vaches?
Quelle version prendre en considération entre l’élevage dont parle Kin Kiey et ses frères du terroir et la commercialisation de la viande sur le marché de Kinshasa, selon les bouviers accompagnateurs?
Combien de temps faudrait-il à la délégation gouvernementale dépêchée sur les lieux pour rendre compte de sa mission, éclairer l’opinion et apaiser les esprits?
3. Bravo aux autorités traditionnelles et au peuple du Kwango
Là où le pouvoir coutumier est demeuré structuré et organisé, les autorités traditionnelles n’ont aucune difficulté à interagir avec leurs peuples. Tel est le cas de la province du Kwango, dont l’allégeance au pouvoir coutumier a jusque-là résisté à la déstabilisation des politiciens originaires qui, comme partout ailleurs, ne se préoccupent que de leur positionnement à Kinshasa.[13]Des échos qui nous sont parvenus de Kasongo Lunda et de Popokabaka, nous avons appris que contrairement à la version de Kin Kiey Mulumba, c’est par là que ces faux bouviers ont fait leur irruption en provenance du Kasaï, à la recherche des terres où installer leur bétail.
Très rapidement, et après avoir alerté et consulté certains de leurs intellectuels, les chefs coutumiers de la contrée se sont concertés pour réserver à ces infiltrés déguisés en éleveurs une seule et unanime réponse : « La terre appartient à nos ancêtres, nous n’en sommes que des gestionnaires sans aucun pouvoir d’en aliéner ni la propriété ni encore moins l’usufruit. » Dans une lettre datée du 21 février 2018, adressée à plusieurs autorités, dont le Chef de l’État sans mandat légitime, les représentants des chefs coutumiers et notables du secteur de Bukanga Lonzo sont catégoriques : « Dénonçons cette énième tentative d’accaparement et d’occupation massive des terres qui viserait à exproprier anarchiquement la population locale de Bukanga Lonzo, de ses terres au profit des intérêts occultes et des personnes à identité douteuse. »[14] À cause de ce rejet patriotiquement justifié, ces vaches en divagation sont en train de mourir faute de pâturage et de repreneurs ainsi que de consommateurs locaux qui s’en méfient du fait d’une rumeur selon laquelle elles auraient été empoisonnées pour tendre un appât aux Congolais.
Conclusion
Pour leur positionnement personnel, plusieurs politiciens congolais ont montré à quel point ils étaient prêts à trahir leur patrie. Kin Kiey Mulumba, politicien bien connu pour son vagabondage politique et idéologique n’en est pas à son premier coup. Comme certains autres mobutistes qui avaient fait allégeance à Paul Kagame à travers le RCD/Goma, il n’avait ménagé aucun effort pour se faire nommer ministre de Kabila qu’il avait pourtant combattu et vilipendé. Écarté de la mangeoire nationale malgré la création ridicule de l’ « Association Kabila désir », c’est par les vaches suspectes signalées dans le Kwango qu’il tente maladroitement de dérouter l’opinion publique avec en travestissant la vérité. Dans ses contre-vérités, il a préféré embarquer ses « frères » du terroir totalement inconnus du grand public congolais[15], tous en quête de positionnement en cette période où les enjeux électoraux poussent même les fantômes à revenir à la vie. Aux Congolais, particulièrement les électeurs de toutes les provinces, de démasquer et de sanctionner par leur vote mesuré, des candidats traîtres, cupides et égoïstes.
Par Jean-Bosco Kongolo
Juriste & Criminologue
Références
[1] Six ministres du gouvernement Tshibala (économie, pêche, intérieur, agriculture, affaires coutumières et environnement) se sont rendus en mission dans ce coin mais aucun rapport ni aucun communiqué n’ont été donnés jusque-là. De même, la mission parlementaire dépêchée par Aubin Minaku n’a fourni aucun rapport.
[2] Kongolo, JB., 12 février 2018, Des vaches de l’Est en pâturage dans le Bandundu, In http://afridesk.org/fr/vaches-de-lest-paturage-bandundu-nomadisme-suspect-j-b-kongolo/.
[3] Congonouveau.org, 23 février 2018, In http://congonouveau.org/affaire-de-vaches-kwango-delegation-gouvernementale-face-a-lhostilite-habitants-de-bukanga-lonzo/.
[4] JJ Wondo, In http://afridesk.org/fr/eleveurs-de-vaches-banyamulenges-lapplication-stratageme-cheval-de-troie-a-louest-de-rdc-jj-wondo-2/.
[5] Politico.cd, 20 février 2018, In http://www.politico.cd/encontinu/2018/02/20/kwilu-tryphon-kin-kiey-mulumba-dechiffre-laffaire-vaches.html.
[6] Kilimandjaro, 20 juillet 2012, In http://kilimandjaro.blogs.dhnet.be/archive/2012/07/26/congo-kinshasa-quand-le-peuple-mbala-cherche-lui-aussi-ou-en.html.
[7] Idem.
[8] http://www.lesoftonline.net/articles/les-29-surdou%C3%A9s-de-kabila
[9] Congoindependant, 11 mai 2006, In http://www.congoindependant.com/article.php?articleid=1483.
[10] L’expression est de Colette Braeckman, In http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2018/02/15/des-vaches-sans-frontiere-dans-le-bandundu/.
[11] Politico.cd, 20 février 2018, In http://www.politico.cd/encontinu/2018/02/20/kwilu-tryphon-kin-kiey-mulumba-dechiffre-laffaire-vaches.html.
[12] Politico.cd. op.cit.
[13] Cas du Chef Kamuina Nsapu dans le groupement des Bashila Kasanga dans le Kasaï Central.
[14] Les huit signataires de cette correspondance ont donné leurs identités ainsi que leurs coordonnées téléphoniques.
[15] Les députés de Masimanimba, Jean Kimbunda et Mabaya Gizi
One Comment “Des fantômes sortent du bois pour parler des vaches de Bandundu – Jean-Bosco Kongolo M.”
Patrie Blessée
says:On utilise plus la guillotine, heureusement. Comme des vrais démons, je pense que ces kinkiey a largement dépasser les bornes de tout ce qui peut être pardonnable