Étienne Tshisekedi : La trajectoire vers la présidence
Quand le destin d’un homme public coïncide avec la condition et le statut de son peuple…
« A chaque crise un grand homme »
Par Joël Asher Lévy-Cohen *
De nos jours, s’il existe un acteur politique de la République démocratique du Congo, qui se passe de toute présentation, c’est bel et bien le Dr Étienne Tshisekedi wa Mulumba. Cela est d’autant plus vrai que son nom évoque, à n’en pas douter, la lutte pour le changement politique et démocratique. En d’autres termes, celui-ci incarne, à vrai dire, la résistance pacifique contre la dictature, quelle qu’elle soit, fût-elle militaire ou révolutionnaire. Donc, ce nom dont le magnétisme ou l’aura attire, sur le terrain, l’immense majorité de ses Concitoyens, inspire aussi ‘‘respect’’ et ‘‘considération’’ sur l’ensemble du Continent.
À cet effet, le Grand Malien Alpha Oumar Konaré qui a eu à diriger les destinées aussi bien de son pays, la République du Mali, que de l’organisation continentale, l’Union africaine (UA), déclare sans atermoiement, sans retenue, à propos de ce grand combattant de la liberté et de la démocratie, de la justice et de la dignité : ‘‘Étienne Tshisekedi est non seulement un Grand Congolais mais surtout un Grand Africain’’. Comprenez par là, pour avoir sans nul conteste mené l’ensemble de ses Compatriotes victimes d’un régime des plus verrouillé et des plus corrompu, à imprimer patiemment le nom de la République démocratique du Congo sur le chemin étroit et périlleux de la démocratie. Tel est, en vérité, le legs de cet homme d’État à l’ensemble de ses pairs. Tel est, en réalité, l’héritage de cet homme public qui, de toute évidence, n’a absolument pas, à l’heure actuelle, réussi à conquérir les plus hautes marches du podium politique dans la mesure où moult embûches se dressent lourdement devant lui. Ceci en dépit de sa véritable stratégie qui s’appuie coûte que coûte, indéniablement, sur les revendications sociopolitiques et socioéconomiques de la population afin d’investir les rouages de l’État.
Par ailleurs, Étienne Tshisekedi wa Mulumba n’incarne pas simplement la figure emblématique de l’opposition contre la tyrannie. Il ne symbolise pas uniquement la figure de proue d’une lutte prodémocratique au profit de ses Compatriotes. Aussi est-il, en réalité, une méthodologie de combat politique. Aussi représente-t-il une démarche tant philosophique que spirituelle. Celle-ci met, certes, en avant l’intelligence supérieure ou la créativité mentale en vue de garantir les destinées de son pays et, par voie de conséquence, de servir les intérêts primordiaux et vitaux de toute sa population. C’est à ce seul niveau que gît effectivement la pertinence de l’ouvrage paru aux Éditions l’Harmattan et intitulé ‘‘Étienne Tshisekedi, La Trajectoire vers la présidence’’ [de la République démocratique du Congo NDLR].
Ce livre est, en réalité, un essai coécrit par deux Congolais fort avertis et non moins experts des questions nationales. Il s’agit de Mwamba Tshibangu et d’Alexis Kabambi. Ces deux auteurs présentent, à vrai dire, cette particularité et cette singularité d’avoir embrassé la discipline sociologique dans leurs cursus universitaires respectifs. Dans cet ouvrage commun, ces deux observateurs du landerneau politique tentent d’expliquer, tout comme de reconstituer, ce qu’est pratiquement l’itinéraire suivi par le Dr Étienne Tshisekedi wa Mulumba pour finalement briguer le mandat présidentiel.
Toute la question est de savoir en quoi consiste réellement cet itinéraire, d’une part. Quel en est en fait le fondement ? Cette trajectoire est-elle linéaire ou sinueuse ? Eu égard à la liberté et la dignité du peuple congolais, au combat de libération nationale du despotisme, cette trajectoire est-elle viable ? Est-elle recommandable ? Et, d’autre part, qui a vraiment tracé cette voie menant à la présidence de la République démocratique du Congo pour cet illustre personnage ? Est-ce le Dr Étienne Tshisekedi wa Mulumba lui-même ? Est-ce le Peuple congolais dont il se présente comme l’ardent défenseur ou le fidèle avocat ? Sont-ce les circonstances du combat démocratique qui a pris son envol avec la création irréversible de l’UDPS ? Sont-ce la classe politique, l’élite nationale et les autres intérêts gravitant autour du destin de la République démocratique du Congo ?
Par ailleurs, cette trajectoire s’est-elle imposée au père de la démocratie congolaise, et ce malgré lui ? Comment et pourquoi ? En d’autres termes, Étienne Tshisekedi wa Mulumba avait-il d’autres choix ? Si oui, lesquels ? Pour connaître les réponses à ces questionnements pertinents, il convient sans tarder de lire cet ouvrage unique qui explique surtout à travers l’histoire et le cheminement politique, y compris le mûrissement idéologique, d’Étienne Tshisekedi wa Mulumba, en plein combat partisan et en pleine action politique, les grands enjeux fondamentaux de la République démocratique du Congo.
Ce qui est sûr et certain, un homme d’État est par essence celui qui bâtit tout son destin en fonction des aspirations légitimes de ses Concitoyens. Un véritable leader est celui qui construit sa légitimité en fonction des revendications fondamentales exprimées par les membres de son groupe ou de sa communauté. Il assoit leur liberté conformément à leurs attentes sociopolitiques et socioéconomiques. Il exprime mieux que quiconque leurs préoccupations légitimes.
Ce qui est clair, Étienne Tshisekedi a réussi à s’imposer dans la vie publique comme un vrai et grand leader national. Il l’est indubitablement dans la mesure où il est à la tête d’une frange importante et non négligeable de l’opinion nationale. Celle-ci aspire en fait à la dignité et à la justice, à la liberté et à la démocratie. La lutte quotidienne de Tshisekedi et le combat permanent de ses compatriotes se rejoignent sur ce point focal.
Le président national de l’UDPS est, à vrai dire, un leader charismatique dans la mesure où il canalise les demandes politiques de celles et ceux qui respirent et transpirent les flétrissures sociales engendrées par le despotisme en tant que refus permanent de l’émancipation d’un peuple martyr qui a, sans nul doute, droit à la sécurité et à la prospérité. En réalité, il est un leader écouté. C’est-à-dire : un véritable poids lourd de la vie politique congolaise dans la mesure où ses déclarations et son silence, ses moindres faits et gestes intriguent. Ceux-ci sont décortiqués avec minutie par ses aficionados, tout comme par ses adversaires et les experts de la vie politique nationale.
Pour arriver à cette conclusion de ‘‘leadership national’’ propre à Étienne Tshisekedi que d’aucuns qualifieraient sans la moindre retenue de naturel, quelle méthodologie ont-ils effectivement utilisée les deux auteurs? Est-ce la démarche purement fonctionnaliste en décryptant savamment le discours de ce dirigeant politique et l’idéologie de son parti, l’UDPS ? Est-ce la méthode analogique fondée sur la comparaison avec d’autres leaders aussi bien locaux qu’étrangers qui ont émergé de l’espace national ? Sont-ce la démarche fondamentalement perspectiviste qui requiert la variété des paramètres ou facteurs déterminants pour expliquer la réalité objective ou la méthodologie prospectiviste qui anticipe le futur irréversible de la République démocratique du Congo ?
Pour s’assurer de la démarche méthodologique utilisée par les deux auteurs pour expliquer Étienne Tshisekedi en tant que réalité politique et idéologique, style et méthode, il vous est recommandé de lire ‘‘Étienne Tshisekedi, La Trajectoire vers la présidence’’. Quoi que enrichi de moult anecdotes qui ne laissent nullement indifférent le lecteur, le plus grand intérêt de cet ouvrage coécrit par Mwamba Tshibangu et Alexis Kabambi réside sans l’ombre de doute dans la véracité de cet aphorisme ‘‘À chaque crise un grand homme’’.
Joël Asher Lévy-Cohen
Journaliste indépendant
Joël Asher Lévy Cohen est journaliste indépendant. En qualité d’analyste politique et social, il est auteur et signataire de nombreux articles, dossiers et reportages portant sur différents thèmes. Il a également rencontré et surtout interviewé, dans le cadre de sa fonction médiatique, plusieurs personnalités internationales relevant du monde politique, économique, culturel, social et humanitaire. Aussi a-t-il couvert plusieurs sommets internationaux et conventions des partis politiques. Parmi les sujets qui lui tiennent particulièrement et singulièrement à cœur, il convient de mentionner les questions de société, la démocratie, les droits humains fondamentaux, la santé et le développement, l’environnement et l’habitat, la religion, la diplomatie et la politique, les communications, la science et la technologie, la culture et les arts, la littérature et les activités sportives.
One Comment “Étienne Tshisekedi : La trajectoire vers la présidence – Joël Asher Lévy-Cohen”
peter kinsiona
says:LISEZ D’ABORD CECI: »L’épouse de l’opposant congolais dite Maman Marthe, à en croire des sources concordantes au sein même de l’UDPS, a rencontré le chef de la maison civile du Chef de l’Etat Théodore Mugalu. Selon nos sources, la rencontre a eu lieu dans le plus grand secret et elle a été facilitée par la députée Eugénie Tshika, la sœur de Tshisekedi. La maison de la députée a servi de cadre à cette rencontre. Il se trouve qu’au sein de la famille tant politique que biologique de Tshisekedi, des voix s’élèvent contre l’attitude de celui-ci.
Un hypocrite, malgré les mesures arrêtées pour paraître tel qu’il veut paraître mais qu’il n’est pas en réalité, se fait toujours découvrir en tant que tel à l’effet d’un événement ou au fil du temps. Il aura fallu cette démarche de madame Tshisekedi pour que le public congolais découvre les vraies visées et motivations politiques de la famille Tshisekedi.
L’épouse de l’opposant congolais dite Maman Marthe, à en croire des sources concordantes au sein même de l’UDPS, a rencontré le chef de la maison civile du Chef de l’Etat Théodore Mugalu. Selon nos sources, la rencontre a eu lieu dans le plus grand secret et elle a été facilitée par la députée Eugénie Tshika, la sœur de Tshisekedi. La maison de la députée a servi de cadre à cette rencontre.
Il se trouve qu’au sein de la famille tant politique que biologique de Tshisekedi, des voix s’élèvent contre l’attitude de celui-ci. Alexis Mutanda et Eugénie Tshika continuent à toucher leurs émoluments à l’Assemblée nationale à l’encontre de la volonté et du mot d’ordre de Tshisekedi qui avait appelé au boycott des institutions du pays tant qu’il ne sera pas reconnu en tant que Président élu de la RDC à l’issue d’élections de novembre 2011.
Motivation de la rencontre
Permettre à la famille de Tshisekedi de jouir des privilèges du pouvoir, ce à quoi elle n’a pas accès du fait de l’intransigeance du Sphinx. Pour y parvenir, le couple formée de deux belles-sœurs n’a jugé mieux que de contourner l’opposant congolais. Celui-ci, comme dans ses habitudes, après s’être entretenu en octobre 2013 avec Mugalu à Limete, s’est réfugié dans ses refus. Une divergence de vues est née subséquemment suite au refus de Tshisekedi de recevoir à nouveau Mugalu alors que celui-ci en avait formulé la demande officiellement. Il était question, dans sa demande de rencontre Kabila-Tshisekedi, qu’on lui en précise l’heure, le lieu et la date. Echec de nouveau. Aussi, l’épouse de Tshisekedi n’a-t-elle trouvé bon que de se jeter seule dans l’eau pour négocier le positionnement de l’un ou l’autre de ses fils, Félix et Christian Tshisekedi, dans le gouvernement de cohésion nationale. Tout en demandant, hélas, que Kabila veuille bien leur accorder un poste prestigieux comme une vice-primature.
Au fur et au moulin depuis un certain temps et interférant dans les décisions du parti dont elle révoque des membres influents de l’acabit d’Albert Moleka, Maman Marthe Tshisekedi montre bien combien l’UDPS est gérée comme une affaire familiale. Ce qui porte bien d’analystes à s’alarmer sur le sort du pays s’il était dirigé par Tshisekedi. Disant haut ce que son mari dit bas ou se dit dans sa barbe, elle vient de montrer par cette sortie que la motivation première de la famille Tshisekedi était, non pas le peuple congolais comme son mari a toujours essayé de faire croire aux Congolais, mais l’inclination de la famille à jouir de privilèges du pouvoir. Pourquoi donc veut-elle capitaliser la rencontre avec Mugalu pour larguer un de ses fils dans le gouvernement de cohésion nationale alors que la décision de son mari est pas un d’entre les siens tant en famille politique qu’en celle biologique ne doit faire partie des institutions du pays sous Kabila ? S’il est superfétatoire de dire qui entre elle et son mari a raison, il est néanmoins aisée de comprendre que l’option affairiste prime dans l’attitude de la famille Tshisekedi et de manière camouflée et subtile pour se donner la plus belle part en se mettant au sommet de l’Etat, juste par la déclaration constante qu’il aurait gagné les élections du 28 novembre 2011. Un manège qui ramène tout à soi et qui foule au pied tout ce que les autres peuvent dire ou penser. »
Samy BOSONGO
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