Jean-Jacques Wondo Omanyundu
SOCIÉTÉ | 12-08-2020 08:45
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Enjeux et défis sécuritaires et stratégiques de l’impact de la crise du coronavirus en RDC – JJ Wondo

Auteur : Jean-Jacques Wondo Omanyundu

Le coronavirus et la crise économique et financière fatale en RDC

La pandémie du coronavirus entraîne déjà une crise multidimensionnelle qui impacte le monde entier, particulièrement les pays économiquement faibles, politiquement instables et confrontés à des conflits armés dont la RDC. La récession économique engendrée par la crise du coronavirus sur le plan international provoque des répercussions directes sur l’économie congolaise. L’environnement économique de la RDC s’est considérablement détérioré, en grande partie du fait de la maladie à Covid-19, qui aura un lourd tribut sur le les performances économiques et budgétaires du pays en 2020. La croissance économique devrait se contracter de 2,4% cette année avec l’inflation  dépassant 15%, selon la centrale bancaire du pays. Le franc congolais a chuté de plus de 18% par rapport au dollar depuis janvier, selon les données compilées par Bloomberg.

Malgré un potentiel d’exportation minier plus élevé, le constat accablant est qu’aujourd’hui, la RDC est gravement confrontée à une économie dualiste où le secteur informel fait vivre la majorité de la population contre le secteur minier, très intensif en capital mais opaque et qui emploie peu et dont les recettes sont évaporées dans l’évasion fiscale, des fraudes, des détournements de deniers publics ainsi que toutes formes de corruption.

Cette économie reste essentiellement une économie d’enclave, c’est-à-dire dirigée quasi exclusivement en fonction des besoins de l’extérieur. L’analyse prospective faite par Al Kitenge et Nick Elebe sur l’impact social du covid-19 avance ce qui suit : « La situation sociale et économique du pays s’est nettement dégradée au point de faire de la précarité la norme. Dans une économie dollarisée, fortement extravertie, peu créatrice d’emplois, dont les projections sont tributaires de ses ressources naturelles et minérales, les fluctuations négatives des marchés, le déclin des prix des ressources naturelles, ou tout autre facteur susceptible d’influencer le marché international, se font ressentir directement et sans filet sur le petit peuple, comme sur le gouvernement qui perd ses moyens »[1].

Depuis son arrivée au pouvoir, le régime de Félix Tshisekedi se distingue par une augmentation effrénée des dépenses publiques non productives ou de prestige. Par ailleurs, les nombreux scandales liés à la corruption et aux détournements de deniers publics font que les Congolais ne ressentent pas encore au quotidien les effets des changements intervenus au sommet de l’Etat. Le pouvoir d’achat des Congolais reste assez marginal pour inciter la production de la richesse. A cela il faut ajouter la chute de la croissance économique, non inclusive, l’inflation et l’envolée effroyable des prix des biens de consommation. Tout cela entraîne l’aggravation de la pauvreté et amplifie la crise sociale qui peut se répercuter sur les plans politique et sécuritaire. Dans une récente tribune, Dominique Strauss-Kahn avance que le risque de ce revers économique « replonge des millions de personnes de la classe moyenne émergente vers l’extrême pauvreté. Or, plus de pauvreté, c’est aussi plus de morts. Les pays africains sont plus jeunes, mais aussi plus fragiles »[2].

D’après Deskeco, au 03 avril 2020, « le Trésor public congolais accuse un déficit de 185 millions USD au premier trimestre 2020 » (…) « Le gouvernement Ilunkamba vient d’enregistrer un troisième mois consécutif de déficit du compte du Trésor, sans doute accentué par les effets négatifs du Coronavirus en RDC. Selon les experts de la BCC, « cette situation pourrait s’aggraver au cours de prochains mois avec les mesures prises par le gouvernement pour répondre à la crise actuelle et alléger les charges des opérateurs économiques touchés par la crise, avec notamment la suspension de la perception de certains impôts, taxes et redevances, dans un contexte où les dépenses devraient davantage augmenter avec l’urgence sanitaire ». »

La dépréciation continue du franc congolais vis-à-vis du dollar saigne les salaires des fonctionnaires, au premier rang des corps habillés. Ces derniers avaient déjà manifesté leurs mécontentements en fin décembre 2019 lorsque les primes et certains avantages sociaux de plusieurs militaires ont été détournés. Par ailleurs, les militaires n’avaient pas accueilli favorablement la hausse de leurs salaires d’environ 20$ alors que leur base barémique salariale continue de se référer au franc congolais.

La mauvaise gouvernance économique et la gestion irresponsable de la crise du coronavirus virus pourraient également engendrer des mouvements sociaux violents et augmenter la contestation politique d’une opposition jusque-là atone. Cette dernière, pourrait saisir cette conjoncture de crise multiforme pour raviver la crise politique face à un régime qui n’a pas encore endigué la crise de légitimité dont il fait preuve depuis les élections chahutées de décembre 2018.

Al Kitenge et Nick Elebe ne mâchent pas leurs mots : « L’émeute est la seule résultante de toute tentative de contenir ce genre de foules qui sortent pour la survie journalière »[3]. En RDC, Kinshasa et les grands centres urbains risquent d’être les foyers de graves troubles sociaux, d’émeutes et de criminalité violente sur les biens et les personnes. Les mesures d’état d’urgence prises par les autorités congolaises visent entre autres de contenir les révoltes populaires et les revendications politiques en restreignant les droits et libertés fondamentaux des citoyens garantis par la Constitution. C’est le cas des interdictions des manifestations projetées par l’UDPS, l’opposition et la société civile respectivement les 9, 13 et 19 juillet 2020. Par ailleurs, plusieurs sources estimaient que le confinement de la seule commune de la Gombe aurait été décidé pour des raisons sécuritaires[4], suite aux rumeurs des pillages des centres commerciaux de la capitale par les hommes en armes, mécontents de leurs traitements toujours dérisoires. Cette mesure a eu très peu d’impact positif sur le plan sanitaire, car n’ayant pas été accompagnée d’autres mesures socio-économiques incitatives et humanitaires visant à juguler la propagation de ce virus à Kinshasa.

La défense et la sécurité de la RDC impactées par la crise en cours : menace d’aggravation d’instabilité politique

Sur le plan purement sanitaire, la présidence de la république et l’état-major général des FARDC ont été durement touchés par la COVID-19. Plusieurs généraux congolais en sont décédés. Il s’agit des généraux Kashale, Munyapara, Fethe et Moya (général en retraite), Rigobert Massamba (général en retraite), Tshikwez et Finda (ancien directeur des renseignement militaires/extérieur. Environ 40 personnes de l’état-major général des FARDC dont le chef de l’état-major général des FARDC, le général d’armée Célestin Mbala, son secrétaire particulier, le lieutenant-colonel Laputu et la général-major Monique Ngomo Wenendales du corps des services médicaux des FARDC, ont été sévèrement atteints par la maladie, les obligeant à travailler en quarantaine pendant plusieurs semaines. Or ce sont des institutions stratégiques du pays censées être bien protégées contre cette pandémie.

Le rapport rendu public le 5 août 2020 par le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) indique que les groupes armés, les FARDC et la police nationale congolaise sont les principaux auteurs d’actes de violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales liées à des restrictions de l’espace démocratique sur l’ensemble du territoire congolais. Le BCNUDH accuse les autorités d’avoir utilisé l’état d’urgence sanitaire pour restreindre l’espace démocratique[5].

La crise financière résultant de la pandémie du coronavirus entraine ipso facto de sérieuses coupes budgétaires à la Défense et à la police, qui déforcent davantage leur efficacité déjà compromise en temps normal. En effet, les moyens financiers à allouer aux troupes engagées sur les fronts et dans les missions de maintien de l’ordre public risquent de faire défaut. Les militaires au front, sans motivation, traîneront les pieds pour s’engager efficacement aux combats. Ils pourraient même se retourner contre les populations civiles en les rackettant. Leurs chefs se verraient tomber dans la tentation d’amplifier le phénomène de « cannibalisation » de ce qui reste encore du matériel militaire auprès des groupes armés qui écument un peu partout dans la partie orientale du pays. Cette situation présente le risque d’étendre et de rendre davantage ingouvernables des pans entiers du territoire qui échappent déjà au contrôle effectif de l’autorité de l’Etat. Plusieurs armées des pays voisins de la RDC sont signalées dans le territoire congolais. Il s’agit notamment du Rwanda, du Burundi, de la Zambie, de la République Centrafricaine, du Soudan du Sud et de l’Angola[6]. De leur côté, les policiers pourraient également être tentés de se livrer aux activités de grand banditisme via des attaques à main armée. Plusieurs cas de ce type de criminalité ont été constatés ces derniers mois dans les quartiers huppés de Kinshasa et dans les centres urbains du Haut-Katanga, du Lualaba et du Kongo Central[7].

Par ailleurs, il subsiste une incertitude sur la manière dont les groupes armés feront face à l’épidémie. Si elle est susceptible de les atteindre, d’autant plus que qu’ils n’ont pas accès à des soins médicaux appropriés, elle représente également une opportunité pour eux dans les zones où les structures de santé publique, la légitimité du pouvoir et l’autorité de l’Etat sont quasi inexistantes.

Avec une légitimité politique fragile, la persistance de la crise du coronavirus pourrait freiner les initiatives en cours du président Tshisekedi de vouloir exercer un contrôle progressif sur les forces armées. Les récentes nominations à la tête du commandement de l’armée illustrent la marge de manœuvre limitée du président dans le domaine de la défense[8]. En même temps, certains officiers généraux et supérieurs indexés ou pressentis de faire les frais lors de futures restructurations  dans l’armée et dans la police, pourraient être tentés de profiter des effets pervers induits par la crise du coronavirus dans les domaines sociaux, économiques, sanitaires, sécuritaires et politiques – disputes politiques actuelles au sein de la coalition politique FCC-CACH et au sein de la plateforme politique CACH entre l’UDPS et l’UNC -, des manœuvres politiciennes du FCC autour du choix des animateurs de la CENI et des propositions de loi sur la réforme judiciaire, pour intervenir sur la scène politique au motif de mettre fin aux « désordres » comme c’est souvent le cas en cas de chaos sociopolitique généralisé.

Une note circulaire datée du 29 juin 2020 et signée par le général de brigade Albert Massi Bamba, commandant de la 14ème région militaire couvrant la ville de Kinshasa, demandait à son état-major de se tenir en état d’alerte maximale du 29 juin eu 12 juillet 2020, tout en interdisant aux militaires de sortir de leur lieu de travail. (Mettre la lettre).

Les événements du 28 mars 2020, des attaques dans plusieurs villes du Haut-Katanga et à Lubumbashi des miliciens Bakata-Katanga de Gédéon Kyungu, l’escalade des violences armées en Ituri, au Sud-Kivu, à Rutshuru et la poursuite constante des massacres à Beni, les troubles meurtriers au Kongo-Central sont autant d’indices qui appellent une analyse approfondie des mobiles qui sous-tendent ce nouvel activisme belliciste.

L’instabilité politique et la crise économique sont souvent citées comme causes des coups d’état en Afrique[9]. En effet, des facteurs tels que les faiblesses politiques et les contreperformances économiques, la corruption et le manque de structures démocratiques institutionnalisées constituent des arguments avancés par les militaires pour justifier leurs coups d’état[10]. Les déclarations de prise du pouvoir de Mobutu en septembre 1960[11] et en novembre 1965[12] l’attestent.

Il ne faut pas perdre de vue qu’en cas d’émeutes ou de pillages, ce sont généralement les hommes en armes qui sont en première ligne comme en septembre 1991 et en janvier 1993. Sous Mobutu, la communauté internationale avait dépêché ses troupes pour évacuer ses ressortissants et tenter par ce fait même de sauver ce qui restait encore du régime agonisant de Mobutu.

Aujourd’hui, face à cette guerre mondiale invisible, les puissances du monde se recentrent sur elles-mêmes. Elles déploient leurs armées sur leurs propres territoires pour faire face à cette nouvelle guerre sanitaire. Elles ne s’aventureront jamais à aller déployer leurs troupes en Afrique en les exposant(s) aux risques de contamination au coronavirus en vue de venir en aide aux régimes instables.

L’Afrique et la RDC, nouveaux terrains de future confrontation des rivalités géostratégiques des grandes puissances

Même si Dominique Strauss-Kahn émet l’espoir que la crise soit à l’origine d’un renouveau de la coopération au niveau mondial et européen, il invite à scruter ses conséquences plus immédiates sur les relations internationales, notamment sur le fait que la tentation soit forte pour certains États d’accroître leur influence internationale[13].

En effet, la post-crise sanitaire pourrait relancer les rivalités géostratégiques entre les grandes puissances (Etats-Unis et Union européenne d’une part et La Chine et la Russie d’autre part) et faire de l’Afrique utile un champ de bataille de la « new scramble for Africa ». La Chine semble avoir pris de l’avance en effectuant plusieurs missions humanitaires au secours de l’Afrique. Les crises accélèrent l’Histoire, et celle du coronavirus n’y fera pas exception. Et pour l’écrire, la Chine, chronologiquement première victime et, a priori, première guérie du Covid-19, semble prendre les devants. Pékin supplante l’Occident dans l’aide à l’Afrique, et s’apprête à utiliser sa puissance financière pour sécuriser, ou non, les régimes locaux. Ambassadeur de choc auprès des pays Africains, le milliardaire chinois  Jack Ma, fondateur d’Alibaba et vingtième fortune mondiale, a été mis en avant ces derniers jours pour illustrer la compassion de tout un peuple, et ses efforts pour l’Afrique. Plusieurs millions de masques et de kits de dépistage, des combinaisons et même des respirateurs en grand nombre sont acheminés depuis la mi-mars, envoyés par le philanthrope à plusieurs pays, et pris en charge par l’Union africaine. L’homme d’affaires a dit son ambition d’équiper chacun des 54 pays du continent, quasiment tous officiellement touchés par le Covid-19, dans des proportions variables, et d’après des données parfois erratiques. Il s’agit donc, pour l’empire chinois, de sécuriser ses alliés logistiques dans une période d’incertitude majeure. Car il semble qu’au-delà de la crise sanitaire, le continent africain soit au bord de connaître un bouleversement politique majeur[14].

C’est la même crainte que redoutent des diplomates du Centre d’analyse, de prévision et de stratégie (CAPS) du ministère français des Affaires étrangères. Ils estiment que des régimes autocratiques en Afrique subsaharienne pourraient se révéler « incapables de démontrer un minimum de prise face aux chocs sanitaires et économiques [et] pourraient être fortement contestés… Plusieurs Etats fragiles vont se trouver encore davantage contestés, et incapables d’assumer leurs responsabilités régaliennes et westphaliennes ». Ces diplomates suggèrent d’ailleurs de penser à une alternative qui exclurait les acteurs politiques dans la gestion des Etats instables et fragiles africains après la crise du coronavirus.

La note du Quai d’Orsay, qui n’est pas la seule à notre connaissance car plusieurs pays occidentaux s’y sont également penchés, est un signal d’alerte qui doit provoquer un wake-up stratégique des dirigeants congolais/africains, du pouvoir comme de l’opposition ainsi que des acteurs de la société civile. Les initiatives concrètes se mettent déjà en place selon des informations à notre disposition.

Enfin, la crise du coronavirus va inéluctablement bouleverser les relations internationales avec l’émergence de nouveaux paradigmes stratégiques militaires qui rompront avec la conception actuelle des relations entre les grandes puissances et les Etats fragiles, mais aussi avec la conception clausewitzienne de la guerre ou des menaces armées. Les armées des grandes puissances militaires mondiales sont également frappées de plein fouet par la crise. Elles réduisent, interrompent ou annulent leurs missions, leurs exercices et leurs effectifs en opérations externes, particulièrement dans les Etats en conflit. Elles revoient et adaptent leurs stratégies et leurs doctrines militaires en vue de nouveaux repositionnements géopolitiques en questionnant le sens des notions tels que la frontière, la puissance, la souveraineté, le rôle de l’Etat, l’armée, la police, etc.[15]

Conclusion

Comme on vient de le démontrer, la crise du coronavirus impacte déjà négativement la situation socioéconomique, politique et sécuritaire de la RDC, voire du continent africain. Les Etats africains, en général, et les autorités congolaises, en particulier, devraient profiter de cette conjoncture pour mener des analyses prospectives à même de faire devenir leurs pays des acteurs/sujets à part entière du nouvel ordre mondial qui se met en place plus que probablement à leur encontre. Ces réflexions prospectives doivent permettre de développer une résilience stratégique postcovid-19 en vue d’anticiper, de planifier et de s’adapter aux défis multisectoriels de l’après crise du coronavirus.

Quelques recommandations non exhaustives

Plutôt que d’être pessimiste, on pourrait saisir l’opportunité de la crise sanitaire du coronavirus pour initier une mobilisation éthique nouvelle en vue d’instaurer une nouvelle vision du vivre ensemble par le changement de mentalités. Celui-ci devrait être un travail de fond commençant par le système éducatif. Le point de chute de ce programme de changement des mentalités devrait être la justice, dans sa double mission de dissuader par la répression[16] et de réguler l’ordre social. Cela encouragerait fortement l’émergence d’une nouvelle gouvernance politique, sociale[17], économique et sécuritaire en RDC devant consolider les fondements et la stabilité de l’Etat et des institutions républicaines. Pour ce faire, une approche holistique intégrant les aspects sanitaires, économiques, sociaux, politiques, juridiques, sécuritaires et géopolitiques, couplés avec une communication assertive intégrée, pourrait permettre une gestion stratégique proactive coordonnée et efficace des conséquences de cette crise en RDC.

Pour accroitre la stabilité institutionnelle du pays et faire face aux velléités de sa déstabilisation en cette période de crise et de son effondrement durant période de post-crise, les mesures suivantes doivent être prises en appui au plan d’action de lutte contre le coronavirus en RDC :

  • Poursuivre le processus de consolidation du fonctionnement des institutions démocratiques avec des réformes pragmatiques censées renforcer la démocratie et les principes de l’Etat de droit (CENI, Cour Constitutionnelle, CSAC[18], etc.).
  • Entamer des réformes courageuses dans le secteur de la justice afin de garantir davantage son indépendance et de lui permettre de lutter efficacement contre la corruption et l’impunité.
  • Poursuivre les réformes dans les secteurs économiques et financier avec plus de transparence et généraliser la bancarisation de la paie des agents de l’État, qui pourra ainsi mettre fin à un système opaque basé sur le paiement manuel.
  • Réduire les dépenses publiques de l’Etat, mobiliser les mécanismes de mobilisation des recettes budgétaires et réorienter les recettes de l’Etat vers les secteurs créateurs d’emploi devant encourager la croissance économique, l’augmentation de la richesse nationale et du pouvoir d’achat des citoyens, couplés avec des mesures efficaces de lutte contre la pauvreté.
  • Encourager une production efficace notamment par une offre abondante et suffisante des biens et des services pour stopper la dépréciation continue du franc congolais ;
  • Prendre des mesures tendant à inverser la balance commerciale actuellement déficitaire d’autant que la RDC n’a pas une production capable de répondre aux besoins de consommation congolaise. La plupart des biens primaires et secondaires proviennent de l’extérieur.
  • Redynamiser la diplomatie congolaiseafin d’œuvrer activement à la stabilité nationale, régionale, à l’intégration africaine et à la sécurité internationale par une vision et une doctrine diplomatique avant-gardiste et d’influence, à la fois proactive et dissuasive, voire offensive le cas échéant. Une diplomatie dynamique qui prend réellement en compte la position et les enjeux géostratégiques de la RDC dans le but de les renforcer.
  • Poursuivre la réforme en profondeur des services de sécurité en mettant l’accent sur leur professionnalisation et l’instauration d’une culture de travail compatible au respect des droits humains. Cela passe notamment par le vote en priorité d’une loi de programmation militaire censée encadrer la gestion du personnel et du matériel en vue de sa modernisation et de sa montée en puissance.
  • Enclencher un processus progressif de restructuration du haut commandement militaire de l’armée et de déploiement des unités sur le terrain, etc.
Jean-Jacques Wondo Omanyundu,
Analyste et expert des questions politiques et sécuritaires de la RDC et de l’Afrique médiane
Exclusivité DESC.

Références

[1] http://afridesk.org/covid-19-et-faim-deux-guerres-intrinsequement-liees-nick-elebe-et-al-kitenge/.

[2] https://www.leclubdesjuristes.com/letre-lavoir-et-le-pouvoir-dans-la-crise.

[3] Ibid.

[4] A la place, l’autorité provinciale de Kinshasa a décidé de confiner uniquement la commune de la Gombe, le cœur administratif, financier, économique, des affaires et diplomatique de Kinshasa.

[5] https://actualite.cd/2020/08/05/rdc-lonu-note-egalement-une-hausse-des-restrictions-des-libertes-fondamentales-entre?fbclid=IwAR02oqpGr1fp7h5CkTdXEIAZUa8XNLrd-5EyE_hkm6N6Z-ywyKEmpJw-0XU.

[6] https://actualite.cd/2020/06/20/rdc-invasion-de-larmee-angolaise-signalee-au-kongo-central.

[7] https://legrandcongo.com/rdc-insecurite-et-montee-vertigineuse-du-banditisme-a-kinshasa-et-lubumbashi-gilbert-kankonde-calme-les-esprits-des-senateurs/.

[8] JJ Wondo, La récession économique engendrée par la crise du coronavirus sur le plan international aura des répercussions directes sur l’économie congolaise. DESC, 31 juillet 2020. http://afridesk.org/remaniement-du-commandement-des-fardc-par-felix-tshisekedi-attentes-et-desillusions-jj-wondo/.

[9] JJ Wondo Omanuyundu, L’essentiel de la sociologie politique militaire africaine : des indépendances à nos jours, Amazon, 2019, p.204.

[10] Habiba Ben Barka and Mthuli Ncube, “Political Fragility in Africa: Are Military Coups d’Etat a Never-Ending Phenomenon?” African Development Bank (September 2012), 3.

[11] « Il ne s’agit pas d’un coup d’État militaire, mais plutôt d’une simple révolution pacifique. L’armée va aider le pays à résoudre ses différents problèmes qui deviennent de plus en plus aigus », avait-il lancé pour annoncer la « neutralisation » de l’exécutif » in Jeune Afrique, Dossier « RDC : la nostalgie Mobutu », Ce jour-là : le 24 novembre 1965, Mobutu prend le pouvoir, 17 mai 2017. https://www.jeuneafrique.com/281121/politique/rdc-y-a-50-ans-24-novembre-1965-mobutu-prenait-pouvoir/.

[12] « … Le Haut Commandement de l’Armée constate avec regret qu’aucun effort n’a été fait du côté des autorités politiques pour venir en aide aux populations éprouvées qui sortent maintenant en niasse de la brousse, en faisant confiance à l’Armée Nationale Congolaise. La course au pouvoir des politiciens risquant à nouveau de faire couler le sang congolais, les autorités supérieures de l’Armée réunies ce mercredi 24 novembre de 1965 autour de leur Commandant en Chef ont pris, en considération de ce qui précède, les graves décisions suivantes:

  1. Monsieur Joseph Kasa-Vubu est destitué de ses fonctions de Président de la République.
  2. Monsieur Évariste Kimba, député national, est déchargé de ses fonctions de formateur du Gouvernement.
  3. Le Lieutenant général Joseph Désiré Mobutu assurera les prérogatives constitutionnelles du Chef de l’État. (…) » in JJ Wondo Omanuyundu, L’essentiel de la sociologie politique militaire africaine : des indépendances à nos jours, Amazon, 2019, p.200.

[13] https://www.leclubdesjuristes.com/letre-lavoir-et-le-pouvoir-dans-la-crise.

[14] https://www.lefigaro.fr/coronavirus-en-afrique-la-chine-veut-faire-figure-de-sauveur-20200407.

[15] COVID-19 – Quelles conséquences pour les forces armées ? in DSI (Défense & Sécurité internationale), Numéro 147, Mai-Juin 2020, p.22.

[16] Cela doit incorporer dans les manuels d’histoire, de sociologie, de psychologie et de civisme toutes les bonnes valeurs africaines et congolaises. Le point de chute de ce programme de changement des mentalités devrait être la justice, dans sa mission de dissuader par la répression. http://afridesk.org/apres-la-crise-du-coronavirus-quelles-possibilites-de-resilience-pour-le-congo-kinshasa-jb-kongolo/.

[17] Une bonne gouvernance sociale se caractérise par des relations sociales favorables entre ces différents acteurs, ou, autrement dit, par des rapports humains de qualité. En d’autres termes, il s’agit de la capacité à « travailler ensemble » (Philippon, 2007).

[18] Conseil supérieur de l’audiovisuel congolais.

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