VITAL KAMERHE UNE ALTERNANCE ET UNE ALTERNATIVE EN 2016 ?

Réaction à l’analyse socio-politique de Jean-Jacques Wondo.

Prof. Augustin Ramazani B

Jean-Jacques Wondo Omanyundu est un analyste des questions sociopolitiques, sécuritaires et militaires de la République Démocratique du Congo (RDC). Il est l’auteur de l’ouvrage-référence ‘Les armées au Congo-Kinshasa. Radioscopie de la Force publique aux FARDC’ (2013). Jean-Jacques Wondo est diplômé de l’Ecole Royale Militaire de Belgique. 

Photo : MM. Kamerhe et Wondo, le 24 avril 2014 à « Open Society European Policy Institute » à Bruxelles
http:www.opensocietyfoundations.org/about/offices-foundations/open-society-european-policy-institute

Nous le remercions pour ses analyses politiques éclairantes sur l’avenir politique de la RDC après 2016.  Dans ses analyses socio-politiques particulièrement dans deux de ses nombreux articles, il nous présente un tableau beaucoup plus riche et édifiant de manœuvre dilatoire de la majorité présidentielle en vue de conserver longtemps le pouvoir en RDC. Les articles révèlent aussi avec éclat la gabegie du gouvernement Kabila et comment le président actuel dirige par défi sans légitimité politique. En 2011, Monsieur Joseph Kabila ne serait pas élu si ce n’était par corruption, bourrage des urnes et magouilles politiciennes. Plusieurs hommes politiques  de la majorité présidentielle et même de l’opposition républicaine, soutenus par le Capital minier international, collaborent en vue de maintenir une situation politique confuse et illégitime à la tête de la RDC. 

Selon l’analyse politique de Jean-Jacques Wondo, Monsieur Joseph Kabila, s’il ne s’accroche pas au pouvoir, et respecte la Constitution qu’il a lui-même soumis au vote référendaire,  appartiendrait au passé. Monsieur Joseph Kabila appartient-il réellement au passé, en acceptant de passer la main en vue d’œuvrer au Congo de nos ancêtres à une alternance politique beaucoup plus apaisée, démocratique et civilisée ? Conçoit-il dans son projet politique que Monsieur Vital Kamerhe le succède à la tête du Congo ?

J’ai du mal à y croire parce que Jean-Jacques Wondo aurait publié un autre article du 14 mars 2014 montrant l’hypermilitarisation anormale et inquiétante de la Garde présidentielle de Monsieur Joseph Kabila et l’achat important des équipements militaires des Russes, modernes et sophistiqués pour tuer les Congolais. Il montre aussi que Monsieur Joseph Kabila collabore avec beaucoup de régimes communistes russes, chinois, ukrainiens et s’entoure des mercenaires nord-coréens, et j’en passe. Est-il possible, je me pose la question mais je n’ai pas de réponse, que la Communauté internationale veuille continuer à soutenir quelqu’un qui entretient la guerre froide comme avant les années 1990 et qui finance des rebellions génocidaires et terroristes à l’Est de la RDC ?

Cette ceinture hypermilitarisation inquiétante et menaçante sur la vie des Congolais et l’avenir de la RDC que Monsieur Joseph Kabila organise autour de sa personne n’est-ce pas de nature à s’accrocher au pouvoir, à jouer aux prolongations au-delà de 2016 et de ce fait, à saboter le processus démocratique engagé depuis une décennie en RDC ? Les élections bidon que l’Abbé Malu Malu souhaite organiser en RDC n’est-ce pas pour soutenir son fidèle et meilleur ami Monsieur Joseph Kabila dans le but d’empêcher des élections crédibles, libres et transparentes en 2016 ? 

Malgré les efforts de la Communauté internationale de travailler pour une alternance pacifique en RDC, la conclusion de son article me laisse perplexe sur ses analyses politiques de l’heure. En voici la teneur : « D’ailleurs pour DESC, penser que Kabila quittera le pouvoir par la voie démocratique est illusoire. Il suffit de voir comment il est arrivé au pouvoir. C’est de la même manière qu’il pourra effectivement en sortir et DESC en est convaincu à 100%. Qu’une certaine classe politique de l’opposition et l’opinion politique congolaises cessent de rêver que l’alternance au pouvoir en RDC viendra au bout des élections. On n’organise pas les élections pour les perdre, dixit Omar Bongo Ondimba ». Donc la RDC est mal partie depuis les indépendances, va-t-elle encore s’enliser dans la violence politique ?

Bien que cette citation révèle des contradictions dans ses analyses politiques, qu’à cela ne tienne, nous pouvons engager un débat scientifique sur ses affirmations politiques ! Dans le camp de la majorité, Moïse Katumbi serait-il l’homme de l’avenir, l’homme qu’il faut, la perle rare pour les Multinationales capitalistes du Nord comme du Sud ? « Et les néolibéraux, dit Jean-Jacques Wondo, créent Moïse Katumbi, une alternative forcée, d’intérêt, contre-nature ou idéologique à Kabila ? »

Malheureusement, Moïse Katumbi n’est pas l’homme providentiel pour les Congolais, il n’est pas l’homme de la situation en RDC qui peut conduire la RDC a assumé son leadership régional parce que le gouverneur du Shaba est aussi l’homme d’affaires, le maître du Katanga business dont le passif est chargé de scandale financier et ayant des domaines miniers acquis à vil prix, et il saura comprendre les pétrodollars capitalistes et les autres hommes d’affaires, prédateurs comme lui, pour continuer leur business en RDC. Il aidera les hommes d’affaires de tout bord pour continuer à piller la RDC. De ce fait, la RDC reste et restera une chasse gardée des Multinationales depuis la Conférence de Berlin de 1885 ; elle est déjà vendue aux Multinationales capitalistes. Donc, la RDC reste et demeure un réservoir et pourvoyeur des matières premières, un espace affairiste colonial et postcolonial. 

C’est une fatalité irréversible au grand Dame des Congolais, qu’on ne saurait éviter. L’article se termine par une note négative. Si Moïse Katumbi devient le prochain président de la RDC, probablement, le pays aura du mal à émerger économiquement. Moïse Katumbi pourrait 100%  s’enrichir avec ses courtisans et les pétrodollars et la RDC pourrait s’appauvrir. Cette dernière ne saurait pas jouer un rôle de leadership en Afrique centrale. L’analyse montre que si Moise Katumbi devient le prochain président c’est l’administration kabila qui va se poursuivre avec corruption, détournement des fonds, marasme économique et gabegie. Nous resterons dans la continuité du gouvernement kabiliste, décrié par tous pour avoir échoué mais aussi et surtout honni par tous pour son illégitimité politique.

Donc, avec Moïse Katumbi, le gouverneur du Shaba,  la RDC ne connaîtra pas une administration politique éthique au service du peuple congolais. Selon l’analyse de Jean-Jacques Wondo, « Katumbi est un piètre gestionnaire, un autocrate populiste ne disposant pas suffisamment de formation pour le propulser à la tête de la RDC. Sa popularité repose sur l’achat des consciences populaires à coups des billets de banque amassés par la contrebande et le bradage miniers du Katanga Business. Et le grand danger avec Katumbi, dit-il, est qu’il roule pour les spéculateurs, comme Dan Gertler, et d’autres prédateurs et aventuriers de pire espèce. Il pense qu’avec Katumbi à la tête de l’Etat, la RDC risque de passer sous la coupe des « Madoff » des Etats faillis et que cette situation risque de multiplier des cas de conflit d’intérêts, trafic d’influence ou autres délits d’initiés nuisibles à la santé financière de l’Etat Congolais. Mais que pensent, disent, veulent et font les congolais dans tout ça ? Attendent-ils toujours que le salut leur vienne de l’Occident ou de l’Orient ? »

Néanmoins, l’analyse politique de Jean-Jacques Wondo ne semble pas présenter une alternance que l’opposition en RDC pourrait éventuellement  incarner et proposer au peuple congolais. Elle montre que la RDC n’aurait d’autres leaders comme alternative politique que ceux de la majorité qui vivent dans la fébrilité politique et organisent des magouilles politiciennes pour se maintenir au pouvoir au-delà de l’échéance électorale de 2016. Jean-Jacques Wondo ne parle pas for malheureusement du camp de l’opposition  et de grands leaders de l’opposition qui peuvent travailler au service de la RDC et des Congolais en général. Il aurait dû parler de l’honorable Vital Kamerhe, bien qu’il ne soit pas le candidat des pétrodollars qui dirigent la RDC et le monde actuellement, il est le vrai candidat du peuple congolais, de la classe opprimée et exploitée qui noue difficilement les deux bouts du mois.

L’honorable Vital Kamerhe représente d’abord et fondamentalement l’alternance pour 2016 face au président sortant Joseph Kabila pour avoir une vision pour un Congo uni, puissant et prospère économiquement. Avec son parti UNC, l’honorable Vital souhaite s’investir pour unir la nation congolaise contre les ambitions des prédateurs. Le Congo est un et indivisible. Nous devons tous travailler pour l’unité de notre pays. Il veut faire de la RDC un pays puissant et prospère économiquement au cœur de l’Afrique centrale. Le Congo par son économie sociale et solidaire deviendra une puissance émergente à l’instar du Brésil et des autres puissances émergentes.

L’honorable Vital Kamerhe représente pour 2016, une alternative à n’importe quel candidat de la majorité présidentielle pour sa compétence en matière politique, son expérience en cherchant à instaurer au Congo une culture politique d’intelligence et de débat, une culture politique permettant au Congo de jouer son rôle de leadership en Afrique centrale, une culture politique qui améliore les conditions de vie de tous les Congolais, bref un leadership éthique au service de la refondation de l’État congolais.

La RDC, depuis les indépendances, est dirigée par des hommes politiques, choisis et mis en place par les Multinationales capitalistes. N’y a-t-il pas moyen cette fois-ci de rêver sortir de la dépendance occidentale et orientale pour se choisir un candidat du peuple ? Autrement dit ne peut-on pas, cette fois-ci, à travers des élections crédibles, libres et transparentes, comme Russ Feigold, l’émissaire du président Obama en Afrique centrale l’a dit dernièrement, de laisser au peuple congolais et à lui seul la liberté de se choisir ses propres dirigeants, conformément à sa Constitution,  qui travailleraient pour le peuple congolais, qui seraient au service du peuple congolais et avec et pour l’intérêt du peuple congolais. 

Si je ne m’en abuse, l’honorable Vital Kamerhe serait en 2016 une alternance à Monsieur Joseph Kabila et une alternative crédible face à tout candidat de la majorité présidentielle, actuellement illégitime et étant au pouvoir par défi. Y a-t-il une stratégie à mettre en place en vue de sortir la RDC des griffes des prédateurs patentés, représentants les capitalistes néolibéraux du Nord comme du Sud ? La seule et unique stratégie à laquelle nous pouvons recourir c’est le peuple lui-même qui doit assumer son leadership politique qui lui a été confisqué depuis la Conférence de Berlin en 1885 au moment de la colonisation. Et le peuple congolais reste asservi dès lors et son asservissement se poursuit dans la post colonie et la mondialisation. Pourrait-il s’en sortir ?

A suivre…..                                Professeur Augustin Ramazani B.